mardi, août 18, 2015

Condamné à mort pour avoir critiqué la franc-maçonnerie




Marquès-Rivière « avait abjuré le Bouddhisme pour être réconcilié avec l'Eglise, Rivière avait également renié la Maçonnerie à laquelle il avait appartenu de même qu'à divers groupements plus ou moins occultistes. Fut-ce spontané de sa part ou lui en fit-on une obligation, je l'ignore, toujours est-il que fin 1930 ou courant 1931, il publiait un ouvrage violemment antimaçonnique "La trahison spirituelle de la Franc-Maçonnerie". Là aussi il y avait des critiques parfaitement justifiées de la mentalité des Maçons français modernes, de leur action sociale et politique, de leur attitude antireligieuse. Mais l'auteur ne distinguait pas entre Maçonnerie ancienne et Maçonnerie moderne, de sorte que le lecteur pensait forcément que la Maçonnerie était essentiellement antireligieuse et socialement subversive ; d'autre part, il attribuait à la Maçonnerie des théories et pratiques de groupes occultistes et théosophiques dont certains membres étaient Maçons. Il publia encore, avant la guerre, un ouvrage antimaçonnique en collaboration, je crois, avec un certain William Henry... qui n'était autre que M. Alec Mellor. En tout cas, que ce soit seul ou en collaboration avec Rivière, Mellor a publié des écrits anti-maçonniques sous le pseudonyme de William Henry.

Deux ou trois ans avant la guerre de 1939, paraissaient successivement trois livres de Marquès-Rivière : "L'Inde secrète et sa magie", "Le Yoga tantrique hindou et tibétain", "Rituel de magie tantrique". Rivière qui, cette fois, avait passé plusieurs mois dans l'Inde, avait de nouveau quitté le Christianisme et avait, paraît-il, enfin découvert aux Indes le gourou qu'il lui fallait et avait senti se réveiller tout son amour de l'Asie, mais pas celui de la Maçonnerie, de sorte que, quand survint l'occupation allemande en 1940, sa place était tout indiquée dans les services antimaçonniques. Ce qui fit beaucoup de bien à son portefeuille.

Marquès-rivière collabora aux "Documents maçonniques", dirigés par Bernard Faÿ, fut l'un des organisateurs de l'exposition anti-maçonnique, enfin le scénariste du film : "Forces Occultes". Rivière quitta Paris en direction de l'Est en même temps que les troupes allemandes et je n'ai jamais su ce qu'il était devenu. De plusieurs côtés, on m'a affirmé qu'il était vivant bien après la fin de la guerre, mais comme on le disait tantôt réfugié en Espagne ou en Amérique du Sud, tantôt enfermé dans un monastère japonais ou tibétain, je reste incertain quant à son sort. Rivière fut condamné à mort par contumace, ce qui a été généralement considéré comme excessif, personne ne l'ayant jamais accusé d'avoir dénoncé qui que ce soit. Son activité fut purement littéraire et documentaire. »


Source : Souvenirs (confidentiels) autour des "Etudes Traditionnelles"

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