jeudi, janvier 08, 2015

L'islam ne dominera pas le monde





« Nous ne croyons pas que l’Orient et l’Occident puissent constituer demain une terre de mission pour le véritable islam, ni encore moins pour le véritable bouddhisme ou le véritable judaïsme — qui, d’ailleurs, n’y a jamais prétendu jusqu’à présent. Il ne restera alors que le « New Age » auquel s’allieront un hindouisme contrefait, un bouddhisme psychanalytique, un judaïsme instrumentalisé, un christianisme sécularisé et un islam politisé. »

Abd-al-Wahid Pallavicini




Orient et Occident

« La métaphysique », écrivait René Guénon, « n’est ni orientale ni occidentale » et Dieu, qui n’est pas né en Orient ni mort en Occident, n’est ni juif, ni chrétien, ni musulman. Cependant, en ces temps où l’on ne peut plus comprendre le concept de Tradition primordiale, ni avoir le sens de la Présence divine, il nous faut bien parler d’Orient et d’Occident, de christianisme et d’islam. Il faut en parler aussi parce que ces deux dernières Révélations abrahamiques semblent avoir renoncé à leur universalité d’origine pour se réduire à une juridiction dogmatique et à une circonscription géographique, l’une pour substituer à Dieu la seule nature humaine inaugurée par l’avènement historique de l’Incarnation, l’autre pour se placer dans une croisade à l’envers, anachronique, contre une citadelle chrétienne identifiée — et s’identifiant elle-même — avec l’Occident moderne.

Les « trois hypothèses » sur le devenir de l’Occident, que René Guénon envisageait dans son livre « Orient et Occident » rappellent les questions qui nous ont été posées lors d’un congrès dédié à sa mémoire. A la première question : « Le christianisme est-il dépassé ? », nous avons été tenté de répondre « oui », et à la seconde question : « Quelle religion pour demain ? », nous aurions voulu dire « non » pour ce qui regarde l’islam. L’œuvre de René Guénon permet d’expliquer ces positions.

Le Christianisme était à l’origine une confrérie juive ou mieux abrahamique, sinon primordiale et universelle, au sein de laquelle s’est réalisée une nouvelle irruption du Sacré dans le monde, constituée par la première venue de Jésus, Sayyidunâ ‘Isâ (sur lui la Paix). Selon René Guénon, cet ésotérisme s’est répandu providentiellement en Occident, dont la Tradition gréco-latine s’était perdue, comme une religion qui a pu sauver cette partie du monde pour mille ans au moins. Il est tentant de fixer cette période de l’édit de Constantin, en 313 après Jésus-Christ, date de l’officialisation de la juridiction chrétienne en Occident, jusqu’au procès des Templiers en 1313, qui marque la fin de la présence visible des organisations initiatiques et contemplatives chrétiennes liées au catholicisme.

Si le christianisme, après la perte de son ésotérisme, devait aussi perdre complètement son orthodoxie exotérique, il pourrait en venir à constituer le réceptacle de l’antitradition. En effet, l’on ne parle pas d’un « anti-Bouddha » ou d’un « anti-Muhammad », mais bien d’un « anti-Christ ».

Cela ne revient pas à dire que tous les chrétiens seront soumis aux pièges de celui dont il est dit « qu’il saura tromper même les élus, si c’était possible », pour autant qu’il restera encore à quelque poisson la possibilité, au sein même du christianisme, de remonter le courant des formes vers sa source originelle, vers le Christ de la deuxième venue que nous attendons, de la même façon que les juifs orthodoxes attendent encore le Messie.

« Le scandale doit venir, mais malheur à celui qui provoquera le scandale », dit l’Evangile, soit en accélérant le processus de décadence en vue de la restauration finale, soit en anticipant illusoirement cette même restauration, en dépit de la décadence des institutions et des hiérarchies d’aujourd’hui, dans un projet de chrétienté renouvelée, même sans le Christ, et sans avoir su attendre l’événement de la Parousie.

De trop nombreuses voix, au sein de l’Eglise catholique, semblent vouloir substituer au Père éternel un Fils qui n’est plus éternel lui-même et dont elles n’entendent retenir que la seule nature humaine, suivant les tendances protestantes et rejoignant ainsi l’hérésie arienne qui seule pourrait donner lieu à l’inversion antéchristique. De son côté, l’islam est accusé de monophysisme pour sa conception que Jésus, né de la Vierge et attendu, selon le saint Coran, comme l’ « annonce de l’Heure » de la fin des temps, est Rûh Allâh, « Esprit de Dieu ».

Nous ne croyons pas que l’Orient et l’Occident puissent constituer demain une terre de mission pour le véritable islam, ni encore moins pour le véritable bouddhisme ou le véritable judaïsme — qui, d’ailleurs, n’y a jamais prétendu jusqu’à présent. Il ne restera alors que le « New Age » auquel s’allieront un hindouisme contrefait, un bouddhisme psychanalytique, un judaïsme instrumentalisé, un christianisme sécularisé et un islam politisé.

Quelle chance reste-t-il aujourd’hui aux hommes de bonne volonté ? Sûrement pas une intériorisation d’étiquette, ni un ésotérisme d’organisation qui ne les amènerait éventuellement qu’aux « petits mystères », ni un « parlement des religions unies » qui a célébré son centenaire, ni la « conférence mondiale des religions pour la paix », parodie de la rencontre d’Assise, ni la « fédération des religions pour la paix mondiale », produit de l’« Eglise de l’unification », où tous les rites sont présentés sans syncrétisme, mais avec le conseil subtil de ne pas tomber dans la niaiserie de participer, comme on le fait d’habitude, à ceux de sa propre religion...

Au-delà du « mélange des formes traditionnelles », comme l’écrivait René Guénon, nous constatons aujourd’hui que les doctrines et mêmes les rites, tels qu’ils sont compris et pratiqués par la majorité de croyants, ne semblent plus pouvoir les préserver suffisamment des infiltrations de l’ennemi, peut-être parce que les formes, n’étant plus parfaites, ne demeurent plus assez efficaces pour leur faire retrouver leur centre.

A la fin de l’article intitulé « Le sacré et le profane », qui constitue le onzième chapitre de son premier livre posthume, « Initiation et réalisation spirituelle », le Shaykh ‘Abd-al-Wâhid Yahyâ (nom musulman de René Guénon) s’interroge : « Quand les représentants authentiques d’une Tradition en sont arrivés à ce point que leur façon de penser ne diffère plus sensiblement de celle de ses adversaires, on peut se demander quel degré de vitalité a encore cette Tradition dans son état actuel ? ». [...]

Nous assistons malheureusement encore aujourd’hui à la résurgence des attaques contre une telle clarté de pensée et une telle largeur de vue de celui qui fut justement appelé « la boussole infaillible et la cuirasse impénétrable ». A l’imitation des critiques adressées à René Guénon par ses détracteurs ou même par ses soi-disant disciples, ces attaques, très significativement, proviennent en même temps des partisans des Traditions pré-chrétiennes et de ceux d’un prétendu « nouvel intégrisme chrétien ». Si, de la part des premiers, on a peut-être renoncé finalement à taxer le christianisme de « pseudo-tradition déviante de matrice sémitique » pour se réclamer de voies « aryennes » précédentes, les seconds, « méta-politiques chrétiens », profitant des fausses motivations de certaines conversions, invitent, sur la base d’autres motivations aussi fausses de sectarisme exclusiviste, à certaines reconstructions dangereuses de prétendus ésotérismes exploitant des « résidus psychiques » ou des « curiosités archéologiques ».

Shaykh Abd-al-Wahid Pallavicini


Abd-al-Wahid Pallavicini dénonce un œcuménisme « à bon marché qui voudrait tous nous rassembler dans un temple unique, un moralisme humanitaire, un espéranto religieux, un syncrétisme universaliste, pour en arriver à construire ce « parlement des religions unies » que certains semblent appeler de leurs vœux, royaume de l’Antéchrist... »


 

mercredi, janvier 07, 2015

L'attentat du 7 janvier 2015 à Charlie Hebdo






La guerre de François Hollande contre les islamistes arrive maintenant en France. Depuis le début du quinquennat, l'armée française n'a pas cessé de combattre les fanatiques religieux musulmans en Afrique et au Moyen-Orient.

Selon Éric Denécé, chercheur spécialiste d'Al-Qaida, du terrorisme et des opérations spéciales, plusieurs centaines de djihadistes sont de retour de Syrie. Leur objectif est de commettre des massacres afin de radicaliser la population occidentale contre les musulmans et d'instaurer des mesures antidémocratiques.

Au mois de septembre 2014, l'avocat Thibault de Montbrial avait dit : « On est sûr aujourd'hui qu'un attentat important aura lieu à Paris ». Interviewé quelques heures après la tuerie du mercredi 7 janvier 2015, il a affirmé : « Nous sommes en guerre et cette guerre n'épargne pas le territoire français. »

La tragédie de Charlie Hebdo aura des conséquences antidémocratiques. Depuis plusieurs mois, des personnalités, comme la sénatrice Nathalie Goulet, appellent de leurs vœux un « Patriot Act » au niveau européen.

Le 7 janvier 2015, la liberté est peut-être morte avec ceux qui la défendaient passionnément : les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski, Tignous, l'économiste Bernard Maris...




mardi, janvier 06, 2015

QU’EST UNE SOCIÉTÉ SECRÈTE ?



Hermetic Order of the Golden Dawn


Le Grand Larousse nous rappelle qu’une société est « une réunion de personnes soumises à un règlement commun ou régies par des conventions en vue d’une activité commune ou pour la défense de leurs intérêts ».

Mais une « société secrète » ? Cette encyclopédie n’en fait pas mention. Quant au Petit Robert, on reste surpris de son insuffisance puisqu’il définit une société secrète comme étant « une association qui poursuit en secret des menées subversives ».

Ce qui est étrangement limitatif car, de nombreuses sociétés secrètes se donnent pour mission de défendre l’ordre, qu’il soit individuel ou social, et de s’opposer à toutes les formes de subversion.

Essayons donc de voir plus loin et plus juste. Demandons-nous, d’abord, pourquoi une association peut être qualifiée de secrète. Nous trouverons deux raisons qui, dans quelques cas, ne s’excluent point.

Une société est secrète du fait de son recrutement ou du fait de ses activités. Ainsi on sait, au moins dans les grandes lignes, comment sont « dressés » les associés laïcs de la Compagnie de jésus, mais on ignore leurs noms.

En revanche, les francs-maçons anglo-saxons se font gloire et honneur, dans le monde profane de leur initiation, mais se taisent « sur les conventions qui les lient en vue d’une activité commune ».

Dès 1946, sous le nomen mysticum de Geoffroy de Charnay, un érudit, M. Husson, a publié une copieuse étude exhaustive sur la Synarchie politique.

Il n’est pas dans nos intentions de percer pourquoi, plus tard, d’autres ouvrages sur le même sujet ont accumulé les erreurs et les omissions, dont un grand nombre ne sont sans doute pas involontaires et tiennent plus de l’intoxication politique que de l’impartialité historique. Quoi qu’il en soit, nous nous contenterons, en ce moment, de suivre Geoffroy de Charnay, dans sa classification des diverses et nombreuses sociétés secrètes politiques. Il distingue trois catégories, ou, si l’on préfère, trois degrés.

Les sociétés secrètes inférieures

Les sociétés secrètes inférieures dont le public connaît, sinon les buts exacts, au moins l’existence. En France, la plupart d’entre elles sont administrativement légales, ayant souscrit aux prescriptions de la loi de 1901.

Parmi elles, citons la franc-maçonnerie bleue, la Société Théosophique en son cercle extérieur, de nombreuses « petites églises » ; on y classera aussi des groupes politiques [...].

Dans chacune de ces sociétés, les adhérents possèdent la mentalité du parfait militant. En dehors de quelques sinistres indicateurs, ces braves gens croient sincèrement, profondément à un idéal, religieux, philosophique ou politique. En un mot, dans ces sociétés, les idéologies prônées sont des appâts à l’aide desquels on draine une clientèle sincère, probe, désintéressée et naïve.

Le recrutement y est très divers. Malgré ce qu’affirment les dirigeants, presque tous les postulants sont admis. Un esprit critique, une forte instruction, une intelligence éclairée, une situation sociale en vue, cependant, sont parfois plutôt des obstacles que des références.

Sous le couvert d’initiations à des grades successifs, on diffuse des mots d’ordre ou des consignes d’action. Surtout, on étudie les nouveaux inscrits et, le cas échéant, on les dirige vers des « voies de garage » ou, au contraire, on les oriente vers la seconde catégorie de sociétés secrètes.

On a écrit que les sociétés secrètes inférieures étaient comparables à des viviers où l’on abandonne le fretin à son sort obscur, mais où l’on pêche les « gros poissons » afin de les élever dans des bassins mieux adaptés à leurs qualités.

Comme les noms, sinon les buts réels, de ces sociétés secrètes sont seuls connus du public, elles sont parfois désignées, comme boucs émissaires, à l’aveugle fureur populaire. Qu’on nous pardonne ce cruel jeu de mots, mais on les couvre de tous les péchés d’Israël. Ces déchaînements de haine sont préparés par des campagnes de calomnies savamment orchestrées dont les instigateurs, bien souvent, sont les propres dirigeants, les Supérieurs Inconnus qui, debout derrière un voile, invisibles et présents, tirent les ficelles de ces marionnettes. Ainsi, en sacrifiant leurs troupeaux d’esclaves, les chefs occultes assurent-ils leur propre sécurité et continuent-ils avec d’autres figurants leur action souterraine. Ce qui nous conduit à la seconde classe des sociétés secrètes, celles que Geoffroy de Charnay nomme les sociétés de cadres ou sociétés intermédiaires. 



Sociétés secrètes intermédiaires

Celles-ci sont authentiquement secrètes car seules quelques personnes en connaissent ou en soupçonnent l’existence et les buts. Leurs affiliés restent inconnus non seulement du monde profane mais aussi des membres des sociétés secrètes de base. Elles ne sont jamais déclarées selon les prescriptions de la loi de 1901, ou bien se dissimulent sous le couvert de groupements anodins. Nul n’y propose sa propre affiliation. C’est un conseil, occulte, qui décide, par cooptation, qui en est digne. Fréquemment (mais pas constamment) ces sélectionnés ont fait, à leur insu, un stage probatoire dans une société inférieure. Une tactique d’approche est mise en œuvre par les responsables qui ne se dévoilent qu’en dernier ressort et après s’être protégés d’éventuelles indiscrétions par tout un système de faux semblants et de mises en garde.

Le nouvel inscrit est, pour ainsi dire, choisi d’autorité. Un refus de sa part l’exposerait à d’imprévisibles sanctions, il doit, désormais, obéir perinde ac cadaver ; toute indiscrétion, toute imprudence seraient, sanctionnées d’une façon radicale.

Ces sociétés-cadres modifient, selon les circonstances, leurs noms et même leurs structures. Aussi ne sont-elles décelées qu’après leur disparition ou plutôt leurs anciens avatars. [...]

Quant au Mouvement Synarchique d’Empire, il se cache maintenant, comme les calamars, sous un flot d’encre… Ces groupements abandonnent à la piétaille des sociétés secrètes inférieures les vains appâts des idéologies plus ou moins sentimentales. Ils se veulent réalistes et volontiers nietzschéens, « par-delà le Bien et le Mal ». Ils sont peu nombreux, bien cloisonnés, mais parfois, selon les impératifs du moment, scellent entre eux des alliances momentanées. Plus souvent ils se livrent des combats souterrains, acharnés, où tous les coups bas sont non seulement permis mais recommandés, à l’exclusion, cependant, d’indiscrétions mutuelles qui alerteraient sinon les milieux profanes au moins les pouvoirs publics. Là aussi, le silence est la loi du milieu.

Entre eux, les affiliés de même tendance pratiquent une solidarité discrète, mais particulièrement efficace. Comme au jeu d’échecs, il s’agit, d’abord, de placer les pièces maîtresses aux bons endroits, aux leviers de commande. Ainsi ces groupes, par osmose, contrôlent les rouages essentiels des États, comme des grandes organisations mondiales de la Politique et de l’Économie. Mais un des promus fait-il acte d’indépendance ou d’insuffisance ? Est-il la proie de scrupules ? Commet-il quelque indiscrétion, même mineure ? Il est aussitôt éliminé, même, s’il est nécessaire, par les moyens les plus radicaux, dont certaines crises cardiaques attribuées au surmenage ne sont pas exclues.

Comme le précise pertinemment Geoffroy de Charnay :
« Le rôle des membres de ces sociétés de cadres est surtout de gestion ».

Ces sociétés de cadres ne sont pas particulières à notre époque. Pour comprendre ou, plus exactement, deviner leurs rôles, il n’est que de relire, dans les Mémoires du duc de Saint-Simon les passages relatifs au choix des confesseurs de Louis XIV et spécialement du Père Le Tellier.

Mais ces associations ne sont encore que des rouages. Elles exécutent plus qu’elles ne commandent. L’élaboration du plan appartient aux sociétés secrètes de troisième degré.



Les sociétés secrètes supérieures

Les sociétés secrètes supérieures sont totalement occultes. La masse des profanes n’en soupçonne même pas l’existence. Elles restent ignorées des sociétés secrètes de base et pour les sociétés de cadres constituent un sujet tabou. La page de garde du Pacte Synarchique Révolutionnaire est, à ce point de vue, significative :

« Toute détention illicite du présent document expose à des sanctions sans limite prévisible, quel que soit le canal par lequel il a été reçu. Le mieux, en pareil cas, est de le brûler et de n’en point parler. La révolution n’est pas une plaisanterie mais l’action implacable régie par une loi de fer. »

Geoffroy de Charray précise :
« Ni leur nom, ni leur existence, ni leurs affiliés ne sont connus. On en est réduit à de simples conjectures. »

Plus précisément, la découverte fortuite de quelque énigmatique document ou une confidence inopinément surprise met sur la voie.

C’est ainsi que, durant sa courte agonie, après l’attentat dirigé contre lui, Walter Ratheneau prononça :
« Les soixante-douze qui mènent le monde… »

Cet état-major international ne comprend qu’un petit nombre d’initiés dont la plupart sont classés parmi les « dirigeants » ou les grands hommes d’État. Mais certains d’entre eux vivent, dans la clandestinité, une existence retirée, ascétique ; nul ne soupçonne leur influence ou même leur identité véritable. [...]

Tous ces adeptes (réunis en une hiérarchie indéchiffrable dans l’état actuel de nos connaissances) détiennent des pouvoirs immenses. Il semble que seule la volonté de puissance les anime, ou – qui sait ? – la foi en une mission Universelle et providentielle.



Les Chefs Secrets, Supérieurs Inconnus, Grands Terrifiants

La Golden Dawn. tenait ses rituels d’une Berlinoise, Anna Sprengel. Obéissant à des ordres supérieurs, elle communiqua documents et pouvoirs occultes à trois Britanniques, William Woodmann, Wynn Wescott et Samuel Liddell Mathers. Curieusement, sous le régime nazi, alors que la Gestapo faisait une chasse impitoyable aux sociétés secrètes, elle ne perquisitionna jamais dans la loge de la Golden Dawn, installée au cœur de Berlin.

Samuel Liddell Mathers prétendait être en rapport avec des « Supérieurs Inconnus » et avoir établi les contacts en compagnie de sa femme, la sœur du philosophe Henri Bergson. Il déclara aux membres du second ordre :

« Au sujet de ces Chefs Secrets, auxquels je me réfère et dont j’ai reçu la sagesse du Second Ordre que je vous ai communiquée, je ne peux rien vous dire. Je ne sais même pas leurs noms terrestres et je ne les ai vus que très rarement dans leur corps physique… Ils me rencontrèrent physiquement aux temps et lieux fixés à l’avance. Pour mon compte, je crois que ce sont des êtres humains vivant sur cette terre, mais qui possèdent des pouvoirs terribles et surhumains… Mes rapports physiques avec eux m’ont montré combien il est difficile à un mortel, si avancé soit-il, de supporter leur présence. Je ne veux pas dire que dans ces rares cas de rencontre avec eux l’effet produit sur moi était celui de la dépression physique intense qui suit la perte du magnétisme. Au contraire, je me sentais en contact avec une force si terrible que je ne puis que la comparer à l’effet ressenti par quelqu’un qui a été près d’un éclair pendant un violent orage, accompagné d’une grande difficulté de respiration… La prostration nerveuse dont j’ai parlé s’accompagnait de sueurs froides et de pertes de sang par le nez, la bouche et parfois les oreilles. »

dimanche, janvier 04, 2015

Le secret maçonnique


Dimanche 4 janvier 2015, sur France culture dans « Divers aspects de la pensée contemporaine », une émission de propagande de la franc-maçonnerie, le grand maître du GO, Bernard Chanez, qui est aussi le programmateur de l'émission, et le frère Yves Hivert-Messeca, un historien, font état de l'ampleur du rejet de leur secte par la population française.

Les Français, qui n'ignorent pas que les francs-maçons détiennent le pouvoir, affichent ouvertement leur mépris pour cette pseudo-organisation philanthropique mais véritable secte d'ambitieux incapables d'améliorer les conditions de vie du peuple. La France compte presque SIX millions de chômeurs, DIX millions de personnes vivent dans la pauvreté. Il n'est pas étonnant que, comme le déplore le frère-la-gratouille Chanez, « les actes de vandalisme contre les temples maçonniques se multiplient et des commerçants affichent sur leur vitrine des messages du type : « Interdit aux chiens et aux francs-maçons ! »

Manuel Valls est un ex-initié du Grand Orient, ami d'Alain Bauer un des francs-maçons de droite qui durant cinq ans ont profité du calamiteux règne de Sarkozy. Dans la franc-maçonnerie les politiciens professionnels, pour ne pas dire parasites, sont nombreux. Dans le gang socialiste, on compte, entre autres, le fabiusien Philippe Guglielmi, le sénateur maire Gérard Collomb ; François Rebsamen, Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social (LOL) ; Jean Le Garrec, ministre de François Mitterrand ; le sénateur Jean-Pierre Masseret, l'ex-directeur de campagne de Ségolène Royale, Patrick Mennuci...

Pourquoi la franc-maçonnerie, qui prétend être une société philanthropique, entretient-elle le culte du secret ?

Bill Schnoebelen, un franc-maçon repenti, dévoile la teneur du fameux secret maçonnique.

« La franc-maçonnerie : la majorité de nos hommes politiques en font partie, la majorité de nos avocats, de nos juges, du personnel médiatique, des grands industriels, etc...

Présentée comme "un ordre initiatique de réflexion et de recherche ayant pour objet le perfectionnement moral et spirituel de l'humanité", qu'il est doux et rassurant de penser que les puissants de ce monde œuvrent secrètement à l'avènement d'un monde meilleur.

Mais les contes de fées sont réservés aux enfants. La réalité est tout autre et extrêmement terrifiante.

Dans nos sociétés occidentales en pleine décadence, les francs-maçons n'hésitent pas à se vanter des nombreuses "avancées progressistes" nées dans les loges maçonniques et imposées immoralement et anti-démocratiquement aux nations sans aucun droit de regard ou de veto de la part des peuples. Et d'autres stupéfiantes et inévitables "avancées" du genre humain sont en chantier.

Un ancien franc-maçon de haut rang a décidé de tout révéler au grand jour. N'est-il pas écrit quelque part qu'il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu?

Bill Schnoebelen est l'auteur de sept livres. Il a été prêtre sataniste et vaudou, un haut membre de l'église de Satan, un gourou du Nouvel Âge, un occultiste, un sorcier, un Chevalier Templier, un membre des Illuminatis et un franc-maçon du 90ème degré. Dans cette conférence destinée à un public ayant eu des contacts avec la franc-maçonnerie, il démontre preuves à l'appui que les loges maçonniques n'œuvrent pas au bien être de l'humanité, que du contraire! Il vous révèle dans cette émission tous les secrets diaboliques de cette société secrète. »



















(Vidéo versée dans le domaine public et libre de copyright).

Cette émission est disponible en DVD de meilleure résolution sur ebay pour 1,49 euro (tapez-y simplement "la lumière derrière la franc-maçonnerie").

Source :

Sentinelle du peuple

http://sdupeuple.blogspot.ca/2012/10/la-lumiere-derriere-la-franc-maconnerie.html


Les noms des francs-maçons socialistes et l'affiliation de Valls au GO sont dans le numéro 3040 de L'Express.

samedi, janvier 03, 2015

Jésus et les premiers chrétiens étaient-ils végétariens ?

Question :

« Je suis végétarienne, mais lorsque j’aborde ce sujet avec mes amis, ils me rétorquent souvent que la Bible ne mentionne nulle part que Jésus n’aurait pas mangé de viande. Comment cela se fait-il ? Par ailleurs, vous affirmez que Dieu n’a jamais voulu que les hommes pratiquent les holocaustes décrits dans l’Ancien Testament et aussi que Jésus était contre le fait de tuer les animaux. Y-a-t-il des références écrites à ce sujet ? »

Réponse de
Gabrielle Wittek :

On ne peut pas vraiment répondre à cette question si on fait l’impasse sur un aspect fondamental, méconnu de la plupart des gens, à savoir que les textes et documents auxquels nous nous référons aujourd’hui – en l’occurrence, il s’agit de la Bible – ont une histoire, un vécu pourrait-on dire. Ils ont été façonnés au cours des siècles en fonction des impératifs recherchés par ceux qui en étaient dépositaires. C’est l’un des objectifs de cette série de rappeler cette histoire et de révéler les buts ayant présidé aux choix rédactionnels. Ainsi, la Bible, telle que nous la connaissons aujourd’hui, a connu une élaboration très longue qui s’est faite d’ajouts successifs mais aussi de rejets.

Un moment essentiel de cette histoire s’est déroulé au IVe siècle de notre ère. Il s’agit du travail de traduction de la Bible effectué par Jérôme, un clerc de l’Église, à la demande du pape Damase. En effet, il circulait alors plusieurs versions de la Bible assez éloignées les unes des autres et le pape en question souhaitait assainir cette situation. Jérôme qui était connu pour ses talents de traducteur effectua donc ce travail colossal qui lui prit plusieurs années. Il traduisit tout d’abord les Évangiles à partir de la version latine existante qu’il estimait la moins dénaturée et se référa, là où il eut des doutes sur le sens, à une version grecque sensée être moins altérée.

Pour traduire l’Ancien Testament, Jérôme s’appuya sur la version en hébreu afin de retrouver ce qu’il appelait « la vérité hébraïque » de l’Ancien Testament. Son travail de traduction ayant donné satisfaction aux autorités de l’Église, il reçut leur imprimatur, et c’est cette version qui fit référence jusqu’au XVe siècle sous le nom de Vulgate. Jérôme qui disposait d’un grand savoir, n’était néanmoins pas à l’abri de contradictions, la plus importante étant celle qui mettait aux prises sa fidélité envers l’Église dont il était membre et sa probité intellectuelle. En effet, dans le cadre de son étude des plus anciennes versions de la Bible, il fut amené à découvrir des aspects qui avaient été rejetés et ne figuraient plus dans les versions suivantes.

Il n’est pas question de discuter ici de la façon dont Jérôme résolut ces contradictions avec plus ou moins de succès et d’honnêteté intellectuelle, mais cela apporte un éclairage très instructif sur ce que nous considérons aujourd’hui comme des vérités immuables mais qui en fait ne l’ont jamais été. Parmi ces dernières, celle qui se rapporte aux relations de Jésus avec les animaux est une des plus importantes et déterminantes car elle pose la question du statut de l’homme dans la création.

Ainsi, pour répondre à la question du végétarisme, voilà ce que l’on peut lire sous la plume de Jérôme lui-même, dans une lettre polémique connue en français sous le titre de « Contre Jovinien » (Adversus Jovinianum) :

« Jusqu’au déluge la consommation de chair animale était inconnue, mais depuis le déluge on nous a gavé la bouche des fibres et du jus puant de la chair animale. Jésus-Christ qui est apparu quand les temps furent accomplis, a relié la fin avec le commencement, de sorte qu’il ne nous est plus permis de manger de la viande. »

A la lecture de cette phrase, il ressort très clairement que, selon Jérôme, l’un des meilleurs, sinon le meilleur, spécialiste de la Bible de son temps, Jésus aurait enseigné de ne pas manger de viande.

On pourrait encore éclairer ce thème sous un autre aspect historique. Pour ceux de nos lecteurs qui ne le savent pas, la Bible « officielle » résulte d’un choix humain et arbitraire puisque certains textes ont été jugés dignes d’y figurer et d’autres non. Pourquoi ? En fonction de quels critères ? Sans vouloir attribuer une volonté machiavélique à tous ceux qui ont effectué ces choix, on est en droit de considérer qu’ils ont souvent relevé d’un parti pris idéologique, à savoir qu’on a conservé les documents qui légitimaient une certaine vision du christianisme en voie d’institutionnalisation et rejeté tous ceux qui pouvaient s’y opposer.

Or, il semble bien qu’une ligne de fracture importante réside précisément dans la question des animaux. La plupart des documents, évangiles et autres, qui ont été mis à l’index accordent une grande importance à cet aspect. De nombreux écrits apocryphes confirment non seulement que Jésus aimait les animaux mais aussi et surtout que la venue du Christ sur la Terre, la Bonne nouvelle qu’il a apportée au monde ne concerne pas que les hommes mais la Terre entière, y compris le monde animal. Le fait que Jésus et ses apôtres étaient végétariens découle en toute logique de cette vision unifiée du monde.

Gabrielle Wittek


Gabriele Wittek se présente comme une « porte-parole de Jésus » dans un mouvement nommé la « Vie Universelle ». La « Vie Universelle » attire beaucoup de sympathisants opposés à la chasse qualifiée de « guerre sanglante ». Il y a quelques années, des manifestations pour la suppression de la chasse étaient dirigées par le biologiste Kurt Eicher. 



jeudi, janvier 01, 2015

Du Léviathan à Mammon nouveau Messie


Un siècle après que Calvin ait ouvert le prêt à intérêt aux chrétiens (« Lettre sur l’usure », 1545), mettant ainsi fin à ce que l’on appelle parfois la gratuité de la vie, Hobbes désignait l’État souverain moderne naissant sous le nom de Léviathan (1651). Pour lui, cet être collectif abstrait tout puissant n’était « rien d’autre qu’un homme artificiel… et d’une force beaucoup plus grande » , en qui « la souveraineté est une âme artificielle » . Le théoricien britannique avait donc choisi de l’affubler du nom d’un monstre biblique, devenu titre de l’ouvrage (Job, 3, 8 ; 40, 25).

Aujourd’hui est en train de se développer un nouveau et terrifiant monstre collectif indifférencié, protéiforme et beaucoup plus insaisissable que le Léviathan de Hobbes. Il n’a même plus besoin d’un visage synthétique comme celui du pseudo-chef Big Brother dans la fiction d’Orwell. Ce monstre collectif tenant à la fois de l’État mondial et de la théocratie rampante de Mammon, c’est-à-dire de l’Argent, domine virtuellement le monde. C’est une entité intelligente, logique, inflexible, mais anonyme et avide qui impose son idéologie fondatrice, utilitaire et manichéenne. Sous son empire, l’ordre mondial totalitaire, ploutocratique et despotique se revendique parangon de morale.

Mammon, rappelons-le, était ce dieu syro-araméen de l’argent, symbole de l’avidité pour les biens matériels dans les Évangiles, assimilé au Diable :

« Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. » (Mammon est nommé simplement « l’Argent », personnalisé avec un grand A, dans la traduction dite Bible de Jérusalem – Matthieu, 6, 24).

L’idéologie argentifère, que l’ex-dissident soviétique Alexandre Zinoviev appelle la « superidéologie », est crépusculaire, fondée sur la mauvaise conscience des Occidentaux amenés à se mépriser eux-mêmes. Au prix du collapsus démographique européen, nous sommes invités à abolir notre nature, inacceptable puisque raciale, et donc notre avenir collectif en échange de la félicité matérielle de l’instant. Le mondialisme messianique a sa hiérarchie des valeurs, des valeurs de Bourse en premier lieu, sachant que les « élus » - américains maintiennent, eux, le renouvellement des générations au taux requis de 2,1 naissances par femme. Pour le professeur Fukuyama, qui s’en félicite, de façon symptomatique :

« L’organisation mondiale du commerce est la seule institution internationale qui ait une chance de devenir un organe de gouvernement au niveau mondial ».

Le monde cède progressivement et de façon insidieuse, depuis 1945, à cette idéologie capitaliste, individualiste et financière radicale. Elle est portée par des bailleurs de fonds qui savent faire taire les consciences et ruinent les civilisations dans ce qu’elles ont de substantiellement incorruptible. Mammon, se voulant Messie, impose sa métaphysique élémentaire, universaliste et réductrice des « droits de l’homme » évidemment intéressée, mais dotée des apparences d’une libération. Mammon, dieu argentifère, est devenu Messie ou plutôt anti-Messie, au moins pour les chrétiens non touchés par l’hérésie puritaine née à Boston, selon Max Weber. Pour ceux-là, très minoritaires, Mammon ne peut être qu’un usurpateur, le Christ de l'Évangile s’étant proclamé son ennemi déclaré, sorte d’allégorie de l'Antéchrist. En ne supportant que les valeurs rationnelles, quantifiables et matériellement profitables, le système est en définitive parfaitement nihiliste pour le vivant. Comme le Messie, Mammon ne peut que régner sur le monde sans partage :

« Demande, et je te donne les nations pour héritage,
Pour domaine les extrémités de la terre ;
Tu les briseras avec un sceptre de fer,
Comme vase de potier tu les casseras. » (Psaume 2)

Cette substitution argentifère de Dieu, Mammon, peut aussi être nommée, de façon plus moderne et distanciée de son origine évangélique et biblique, la « Chape ». En effet, la superidéologie, selon l’expression reprise à Alexandre Zinoviev, agit bien en pratique comme une sorte de chape de plomb.

Cette formidable hégémonie culturelle et surtout morale recèle une mutation de la perception de Dieu. Hors des États-Unis où l’on ne sait pas toujours où est le banquier et où est le pasteur, cette mutation se traduit le plus souvent par un athéisme plat, plus ou moins déguisé. Pourtant les nouveaux clercs, au sens strict du terme, sont aussi recrutés parmi les ministres du culte luthérien ou catholique. Oubliant les préventions qui furent, pour son honneur, les siennes, l'Église catholique a opéré un nouveau Ralliement, cette fois à l’échelle planétaire et sur un enjeu beaucoup plus grave que celui de Léon XII à la République française en 1892. Le pape Jean-Paul II, le véritable pape de l’assomption ecclésiale des « droits de l’homme » a adapté d’emblée le discours de l'Église. Dès son avènement au pontificat, il déclarait, dévoyant semble-t-il l'Évangile (Matthieu, 28, 10 : « N’ayez pas peur… » d’annoncer la Résurrection) :

« N’ayez pas peur. États, ouvrez vos frontières. Hommes, ouvrez vos cœurs. Oui, la lutte pour la promotion et la sauvegarde des droits de l’homme, réunissant tous les hommes et les femmes de bonne volonté est notre tâche commune. »


On pouvait attendre autre chose de l'Église catholique institutionnelle en particulier, et des Églises chrétiennes en général. Pourtant, l’hérésie ploutocratique démentielle étend sa subversion invertie généralisée sur le monde entier. Où est la clairvoyance, où sont donc les graines du martyr contre Mammon, l’usurpateur, l’anti-Messie ? Certainement pas aux J.M.J. (Journée mondiales de la jeunesse), manifestation conformiste d’une jeunesse pitoyable, désarmée, sans imagination ni révolte, inadaptée à la tragédie du XXIe siècle.

En fait, Mammon, ou la Chape, procède d’une véritable oligarchie ploutocratique qui étend son empire indifférencié sur le monde, au service du monothéisme du marché. Sous le couvert de la superidéologie argentifère, se forme ce qu’Augustin Cochin (1876-1916) appelait le « petit peuple » , avec une acception particulière. Il ne s’agit pas là de la frange la plus modeste des sociétés humaines, mais au contraire d’une oligarchie de privilégiés hissés aux postes supérieurs, sorte de nomenklatura comme on le disait pour l’U.R.S.S. Le « petit peuple » est un anti-peuple opposé au « grand peuple », composé lui de tout un chacun. Ce « grand peuple » englobe les populations
assujetties au premier, « petit peuple » oligarchique qui :

« a pris la place du peuple… étranger à ses instincts, à ses intérêts et à son génie… […] le peuple fait-il mine de délibérer pour de bon ? C’est qu’il n’est pas assez libre… »

Attachés à leurs privilèges, les membres du « petit peuple » ont le sentiment d’être les « élus » du destin, les clercs « prédestinés » du Progrès, les oligarques annonciateurs messianiques des lendemains radieux. Il ne s’agit pas seulement, il s’en faut de beaucoup, de gens personnellement impliqués dans le système de l’Argent, car la servilité est souvent spontanée et la courtisanerie mimétique. Ils sont souvent politiciens, technocrates, puissamment motivés par la flagornerie arriviste et pas toujours corrompus.

Clercs honteux ralliés ou magistrats moralisateurs quasi démonologues, ils sont imbus de leur nouveau rôle, au service d’une transcendance de rencontre. Ils sont bien entendu très largement les héritiers de l’esprit de 1968, qu’ils soient de « gauche », soixante-huitards culturellement meneurs, actifs et pédants, définissant la mode et surtout arbitres des nouvelles bonnes mœurs, ou nominalement de « droite », soixante-huitards culturellement menés, passifs et non moins pédants, suivant la mode, mais reconnaissant le magistère moral de la gauche. Ces gens de « droite » sont les nouveaux « modérés » (Abel Bonnard). Au-delà de ce « petit peuple » oligarchique, abonde le tout-venant des dévots des « droits de l’homme », ceux qui ne croient pas à autre chose que ce qu’on leur a inculqué par osmose sociale comme étant le Bien triomphateur de la fornication spirituelle, de l’obscénité et du vice.


Comme le disait Céline :

« On est à la cour de Mammon, à la cour du grand Caca d’or. »

Éric Delcroix, « Le théâtre de Satan ».



Le théâtre de Satan
Décadence du droit, partialité des juges


Les acquis de la civilisation juridique de l’Europe continentale sont en pleine involution régressive. Pour cette civilisation dans laquelle les juristes, communément sidérés, croient encore vivre, le droit et la morale étaient deux disciplines distinctes. Mais le raisonnement juridique redevient insensiblement une casuistique, dans l’indifférence générale, comme au temps des procès en hérésie ou en sorcellerie, au temps du « théâtre de Satan ».

Tout acte, même licite en soi, peut devenir criminel ou délictuel, en fonction de la conscience intime de celui qui le commet : ce n’est donc plus l’intention objective qui prévaut dans la définition même de l’infraction. La question qui exprime l’essence du juge n’est plus : « le sujet a-t-il voulu l’acte ? », mais de plus en plus « pourquoi a-t-il voulu l’acte ? ». Apparaît le concept de délit peccamineux.

Dès lors le juge est appelé à rechercher, par la restauration d’un procédé archaïque, si l’accusé ou le prévenu est ou non « en état de grâce », marque d’un temps que l’on croyait révolu, malgré la parenthèse soviétique, après Beccaria, Bentham, Kant ou Hegel. Jugeant à nouveau au nom du Bien ontologique, ici celui des « droits de l’homme », le juge est amené à refuser son libre arbitre intime à la personne jugée, dans une lutte de tous les instants contre le péché. Le juge doit aussi se départir de son équanimité impartiale en présence d’un délinquant politique, en ne tenant plus compte du seul désintéressement du sujet, mais suspendant sa bienveillance à l’adéquation de ses idées et de ses sentiments avec le Bien.

Du procès de Nuremberg (1945-1946) aux cas Barbie, Touvier ou Papon, en passant par les lois « antiracistes » ou antirévisionnistes, le droit de l’Europe continentale se délite en s’adonnant aux abus de la théocratie. En fait, le droit en décadence se confond de plus en plus avec la morale antidiscriminatoire (antiraciste/antifasciste). Tout cela se passe sous l’égide de la ploutocratie et du gauchisme soixante-huitard, réunifiés dans l’« antifascisme » et l’avidité hédoniste. Ne cherchons pas ailleurs la fameuse « diabolisation » qui frappe en Europe les idées politiques, mais aussi les sentiments identitaires. L’obscurantisme est de retour : derrière les « droits de l’homme », la Terreur ?

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