samedi, février 09, 2008

Survivances du Ch'an chinois au Tibet

Le livre " The Philosophical View of the Great Perfection in the Tibetan Bon Religion " de Donatella Rossi contient un petit traité de l’important corpus du Zhangzhung Nyengyü intitulé " Les douze petits tantra fils ". Ce texte dit :

Le Discernement naturel est la base de tout.
L’absence d’effort est la Voie parfaite et spontanée que l’on ne parcourt pas.
L’Ainsité est le fruit spontanément accompli.
Le Principe authentique ne peut être contemplé.
Le Principe authentique ne peut être médité.
Le Principe authentique ne peut être pratiqué. […]
L’Esprit spontané est vierge d’effort ;
Ce qui est créé par l’effort n’est pas le plein éveil. […]
Notre Discernement – clarté et vacuité sans union ni désunion –
Demeure dans l’égalité non-duelle du Samsara et du Nirvâna ;
Ininterrompue dans la continuité de son état naturel,
La non-méditation est la suprême méditation.


Ces sentences rappellent le Ch’an, le courant du bouddhisme chinois influencé par le taoïsme libertaire.


De nos jours, des lamas tibétains se glorifient d’enseigner le Dzogchen et la question d’éventuels emprunts à la tradition chinoise (Ch’an) ou indienne (Vedenta) ne les agace plus. Mais autrefois, durant la dictature religieuse, des lamas ne s’encombraient pas de la légendaire tolérance du Bouddhisme. Ils n’hésitaient pas à oppresser les adeptes de doctrines hétérodoxes. S’il est bien connu que les premières victimes des lamas intégristes étaient bönpo, on oublie que les Jonangpa furent aussi persécutés et leurs monastères annexés par les Gelugpa. Les doctrines des Jonangpa irritaient les censeurs à cause de plusieurs affinités avec les philosophies hindoues du Samkya et du Vedanta.


Les adeptes du Dzogchen et du Mahamoudra étaient accusés de perpétuer la méthode du Ch’an chinois. Le Ch’an était frappé de proscription depuis le 8ème siècle, au terme de la controverse de Lhassa, mais il subsistait dans deux importantes écoles du bouddhisme tibétain. Le Ch’an, même dissimulé derrière une phraséologie tantrique, n’échappa pas à la perspicacité des Tibétains défenseurs de la stricte observance religieuse. Le docte Sakya Pandita, par exemple, dénonçait la survivance du Ch’an dans le Dzogchen des Nyingmapa et le Mahamoudra des Kagyupa. De son côté, le grand érudit Kagyupa, Padma Karpo, ne niait pas que certains textes des écoles kagyu et Nyingma provenaient du maître Chinois Mahayana, le défenseur du Ch’an lors de la controverse de Lhassa.


Extirper la pensée Ch’an de sa gangue religieuse tibétaine permet de se débarrasser de nombreuses doctrines et pratiques sclérosantes.


Houei-neng le 6ème patriarche du Ch’an est souvent représenté en train de détruire des textes religieux aussi inutiles qu’ennuyeux.



Houei-neng disait :

Amis dans le bien, dans notre méthode, la méditation assise n’a en principe pas recours à l’esprit, ni à la pureté, et il n’y est pas question d’immobilité. LIRE LA SUITE…

AUTRES PROPOS :
La spiritualité à but lucratif et les multinationales religieuses LIRE LA SUITE…


Les adeptes de la nouvelle religiosité marchande et " bling-bling " ne fréquentent pas les " Avadhuta naked in ashes ". VOIR LA VIDEO…


Le plan dirigé contre l’Esprit

La lutte pour la supériorité et les spéculations continuelles dans le monde des affaires créera une société démoralisée, égoïste et sans cœu...