vendredi, octobre 03, 2008

Julius EVOLA & la «Bête sans Nom»

La situation actuelle rappelle la crise de 1929 et l’ordre mondial articulé autour de trois monstres : l’américanisme, le bolchevisme et le nationalisme.

L’Europe des années 1930 s’enferra dans le nationalisme pour échapper à l’américanisme ploutocratique et au nivelage bolchevique. " Les deux mâchoires d’une tenaille, qui d’Orient et d’occident, se serrent peu à peu autour de notre Europe. " (Evola, "américanisme et bolchevisme ", publié par la revue "Nueva Antologia", Rome, mai 1929.)

" Une antique légende, écrit Julius Evola, qui, bien avant la révolution, circulait déjà parmi les paysans russes, annonçait la venue d’un temps durant lequel aurait régné une "Bête sans Nom" - sans nom, parce qu’elle aurait été composée d’une multitude innombrable. "

Le règne de la "Bête" signifie la suppression de l’individu, la standardisation des modes de vie, la vie de troupeau. En 1991, l’année de la fin de l’empire communiste, les populations ne retrouvèrent pas la dignité originelle de l’humain. Au contraire, elles se laissèrent emporter par l’avilissement collectif que distille l’avidité capitaliste. De même, la crise financière de 2008 marquera une étape décisive dans la dictature de la "Bête" qui poursuit son projet de destruction et de désintégration de l’individu.

Julius Evola avait choisi le monde des guerriers contre celui des marchands. " La révolte peut être légitime, écrit-il en 1967, lorsqu’elle est conduite contre une civilisation au sein de laquelle presque plus rien n’a de justification supérieure, qui est vide et absurde, et qui, mécanisée et standardisée, tend elle-même vers le subpersonnel, dans le monde amorphe de la quantité. Mais lorsqu’il s’agit de "rebelles sans drapeau", lorsque la révolte est, pour ainsi dire, un but à elle-même, tout le reste servant de prétexte, lorsqu’elle est accompagnée de formes de déchaînement, de primitivisme, d’abandon à ce qui est élémentaire en un sens inférieur (sexe, jazz afro-américain, éthylisme, violence gratuite et souvent criminelle, exaltation complaisante du vulgaire et de l’anarchique), alors il n’est pas hasardeux d’établir une certaine connexion entre ces phénomènes et les autres, qui, sur un plan divers, attestent l’action de forces du chaos, affleurant par le bas à travers les fissures toujours plus visibles de l’ordre subsistant. "

Robert de Herte commente le livre de Julius Evola, "Les hommes au milieu des ruines" : "Julius Evola réagit contre une certaine sociologie, qui pose une interprétation "neutre" du phénomène économique. Il rappelle que, dans le passé, "l’homme purement économique, celui pour qui l’économie n’est pas un moyen, mais une fin, au point de constituer son champ d’activité principale, a toujours été considéré, à juste titre, comme d’extraction inférieure : inférieure spirituellement s’entend, plus encore que socialement et politiquement". La tendance actuelle n’est rien d’autre que le triomphe de ce type d’homme, considéré autrefois comme se situant naturellement au bas de l’échelle, parce que faisant prédominer les préoccupations matérielles sur les préoccupations spirituelles. "L’activité tournée vers le profit et la production, de moyen s’est faite fin, a pris l’homme corps et âme et l’a finalement condamné à une course sans répit, à une expansion illimitée de l’agir et du produire".

"Les hommes au milieu des ruines", livre essentiel pour qui veut comprendre la décadence d’aujourd’hui, s’inscrit dans la ligne de pensée inaugurée par René Guénon dans son ouvrage : "La crise du monde moderne".

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...