dimanche, juillet 26, 2009

Le Libre-Esprit des taoïstes aux rastas


L’hermétisme d’Israël, qui a vraisemblablement pris naissance dans les temples de la vieille Egypte, nous familiarise avec la doctrine kabbaliste et les secrets de la merkabah (1). Ne nous faisons pas trop d’illusions, les véritables dépositaires de ces secrets sont peu nombreux. En effet, la décomposition des traditions spirituelles se confirme chaque jour d’avantage. Des religieux ne se contentent plus d’être les complices des puissants, ils s’acoquinent aussi avec le milieu du crime organisé. La presse avait révélé que des rabbins, des politiciens et la mafia du New Jersey sont impliqués dans un réseau de trafic d’organes, d’extorsion de fonds et de blanchiment d’argent...

Les personnes soumises aux hiérarchies religieuses ou aux gourous ne saisissent pas le sens de la véritable spiritualité. Elles se complaisent dans une sorte d’euphorie qui leur fait ignorer les déviations, les mensonges et les contradictions d’une grande partie du spiritualisme contemporain..

Les autorités spirituelles ont délaissé la recherche de l’Ultime pour s’enrichir et manipuler les populations. Mais en s’écartant des églises officielles ou des sectes officieuses, il est possible de renouer avec d’antiques traditions mystiques.

En Occident, ces traditions furent impitoyablement persécutée par l’Inquisition. Le Mouvement du Libre-Esprit (2) était trop libertaire pour échapper à la haine des prélats catholiques. Pourtant le christianisme et le judaïsme n’ignoraient pas une sorte d’anarchisme sacré. Un sacerdoce spontané, nommé « naziréat » chez les Hébreux, permettait aux hommes et aux femmes de se séparer de la société pour se vouer à la quête de l’Absolu. Contrairement aux renonçants, les naziréens développaient toute la puissance de la vitalité de l’existence et de la spiritualité. Cette vitalité sacrée était représentée par l’abondante chevelure des naziréens. Samson était consacré au naziréat. L’apostolat non-conformiste du Christ dénonçant les marchands du temple et l'hypocrisie des maîtres de la loi, rappelle la simplicité et la pureté du naziréat. Jésus dit « le nazaréen » serait en fait « naziréen ».

Tout au long de l’histoire du christianisme, les autorités religieuses persécutaient inlassablement tous ceux qui tentaient d’incarner l’ancien naziréat. Au début du 20ème siècle le déclin de la chrétienté est irréversible, le mouvement rastafari se dit alors inspiré par le mode de vie des naziréens. Les rastas n’ont pas de chef, ne boivent pas d’alcool et sont végétariens. Mais ils consomment de la marijuana (la « ganja ») croyant pouvoir atteindre ainsi l’Ultime.

L’Islam, la troisième grande religion monothéiste, a aussi ses libertaires mystiques, ce sont le plus souvent des soufis. Les malâmatîya, les hâksâr, les qualandar, les majdhûb se définissaient comme des hommes affranchis du ciel et de la terre.

En Orient, la philosophie taoïste est ouvertement libertaire.

« Dans une société étatique, comme l’était la société chinoise, le taoïsme ne pouvait être qu’une doctrine individuelle, réservée à une élite qui se retirait souvent loin du monde, pour vivre dans des montagnes ou des forêts profondes.

Le modèle du taoïste véritable est l’immortel. Or, comme le dit Isabelle Robinet : « L’immortel est un rebelle qui ne s’élève pas contre les lois de la société ni contre les discours des maîtres, mais qui s’en délivre hors de la société ou dans une société sans maîtres, comme celle de Lao Tseu. »

Finalement, le taoïste est très proche de « l’anarque » dont parle Ernst Jünger. Pour l’anarque, tout pouvoir en tant que tel est mauvais en soi. Mais attaquer le pouvoir comme le font les anarchistes, c’est se lier à lui, dépendre de lui. Alors que « l’anarque » est un solitaire. Il se contente d’un regard détaché. Il est un contemplateur qui assiste, lucide, aux jeux du pouvoir sans s’en mêler.

Lorsque le taoïsme devint une religion d’état (ce qui est une contradiction dans les termes), notamment au 5ème siècle, grâce à la protection dont il jouissait de la part de l’empereur du Nord, Tai Wou Wei (424-452), ce fut un taoïsme dégradé, une religion populaire, institutionnelle, emplie de pratiques rituelles, de fêtes, de rites expiatoires, d’incantations. Les prêtres pratiquaient le commerce des charmes, des amulettes, des talismans, l’exorcisme des malades, la divination. […]

La religion est d’ailleurs considérée par Lao Tseu comme l’ultime dégradation conséquente à l’oubli du Tao. « Après la perte de la voie vient la vertu. Après la perte de la vertu vient l’amour. Après la perte de l’amour vient la justice. Après la perte de la justice viennent les rites », écrit-il (3). Et il ajoute que le « rite est la source du désordre »…

En fait les vrais taoïstes ont toujours été peu nombreux.

C’était souvent des êtres non conformistes, des poètes, des artistes en constante rébellion contre les convenances et la morale confucéenne.» (4)

(1) Les " new-agers " se sont entichés d’un concept de l’antique tradition ésotérique concernant le véhicule de lumière nommé " merkabah "… LIRE LA SUITE : http://bouddhanar-8.blogspot.com/2008/05/corps-de-gloire-merkabah-embryon-de.html


(2) Le Libre-Esprit désigne la simplicité intérieure. L’esprit libéré de ses illusions peut s’ouvrir à la Voie (Tao ou l’Ultime). Maître Eckart incite à « se libérer de Dieu même ».

(3) Lao Tseu, « Tao-Te-King ».

(4) Erik Sablé, « Sagesse libertaire taoïste ».








Le Saint-Empire Euro-Germanique

"Sous Ursula von der Leyen, l'UE est en train de passer d'une démocratie à une tyrannie."  Cristian Terhes, député europée...