lundi, septembre 13, 2010

L'argent


Par Jean-Louis Bernard

Jean-Louis Bernard développe des conceptions peu connues sur l'argent. En outre, selon cet auteur, la crise financière, la désapprobation croissante de la spéculation et la remise en question de l'économie fondée sur le saccage de la planète s'expliqueraient par la multiplication des éveillés. Malgré des effets délétères sur les sociétés humaines, les énergies libérées durant le cycle actuel seraient propices à l'auto-initiation.

La magie de l'argent, écrit Jean-Louis Bernard, est basée sur les rapports complexes entre le psychisme humain et la force passionnelle que véhicule l'argent. Les animaux y sont indifférents...

Selon la magie, écrit Jean-Louis Bernard, l'argent se caractérise par la fébrilité, en particulier depuis que la monnaie a été qualifié d'« argent »; cette dénomination l'a placée sous le signe de la lune, l'astre qui pousse à l'errance et qui influence, croit-on, le métal argent. L'or, en revanche, d'influence solaire, favoriserait la stabilité de la monnaie. Contrairement à l'adage qui prétend que « l'argent n'a pas d'odeur », il change de nature selon son origine, et le sage n'accepte pas n'importe quel argent. Ce n'est jamais une force spirituelle, sauf si sa valeur repose sur certaines pierres précieuses – l'émeraude par exemple (1).

Aux yeux de l'occultisme et de l'ésotérisme, l'argent est soit satanique, soit luciférien, soit vénusien.

1) L'argent satanique, argent naturel, est en rapport avec nos instincts dont il facilite l'épanouissement comme l'engrais facilite celui de la plante. Sous sa forme banale, c'est le produit du travail; sous forme d'or, d'argent-métal et de pierres précieuses, il s'agit des trésors du daïmon souterrain (Satan), les produits de son « travail » et de l'obscure alchimie qu'il a réalisée avec la collaboration des hiérarchies planétaires. Cet argent-là agit comme un pouvoir magique, celui de Satan ! Mais exclusivement dans le domaine terre à terre. Il aimante vers son calalyseur les produits du travail des autres et fait de ceux-ci de temporaires esclaves volontaires (domestiques). En échange, l'homme-catalyseur perd une part de sa vitalité (le tribut à Satan), ce qui le ferme peu à peu à la joie et le rend vulnérable à la maladie et à la névrose. L'histoire montre que nombre de grandes familles bourgeoises du Moyen Age et de la Renaissance furent anéanties par les épidémies. De plus, l'argent vulgaire véhiculant les désirs également vulgaires de la foule, avec leur fébrilité, l'homme-catalyseur sera la proie d'une démonologie intime qui enrichira les psychanalystes. Dans un autre ordre d'idée, les bijoux offerts asservissent la femme, même s'il n'est pas question de déduit – sauf quand le donateur leur donne leur signification sacrale de talismans. Il n'existe pas de transaction à sens unique : celui qui donne sans contrepartie apparente, achète, qu'il le veuille ou non, de la vitalité, soit sanguine, soit érotique, par une mystérieuse osmose. Le vieillard qui couvre de bijoux une jeune maîtresse, la vampirise en toute honnêteté, prolongeant ce qui lui reste de jeunesse, en payant ! L'argent reçu sans échange envoûte. Il faut toujours donner quelque chose en échange, pour se libérer. Il faut toujours donner quelque chose en échange, pour se libérer. Sous sa forme la plus dynamique, l'argent de Satan est de nature érotique : il suit le mouvement des désirs, et tout désir serait d'origine érotique, quoique cette origine soit souvent déviée. La femme qui fait du lèche-vitrine agit indirectement par érotisme. En grec, Eros = dieu du désir. Il existe au sein de la publicité, forme moderne de magie fascinatrice, d'habiles chevaliers d'industrie qui savent capter les désirs de la foule, en particulier les désirs inavoués, inconscients, irréalisables, aimantant vers eux l'argent de la naïveté ; ils promettent par exemple des talismans, des remèdes miracles... Fascinés, les amateurs paient et ne se plaignent jamais ! Il arrive que le talisman, fabriqué en usine, soit agissant un temps, non par ses vertus (il n'en a pas) : les victimes font sur l'officine le transfert de leurs fluides pourris et la vampirisent par télépathie. A Paris, un marchand de talismans, fort riche, passa son existence à courir les docteurs pour sa femme, en état chronique de dépression; aucun ne put lui fournir de talisman, ni de remède miracle ! La bourgeoisie de l'argent malhonnête est célèbre pour ses enfants débiles ou tarés. Sous sa forme la plus statique, l'argent de Satan = l'argent macabre, celui des cadavres = les héritages. L'argent lie, même en ce cas. Celui qui hérite s'imprègne du psychisme du « cher disparu ». Il aimante vers lui l'ombre morte, avec le risque d'hériter aussi de ses vices, ou la chance de capter ses dons. Les héritiers contribuent à décomposer sur eux l'ombre morte. L'argent satanique, très ambigu, est donc à la fois une nourriture, presque du sang (il est indispensable à la vie), et un engrais, élaboré par une sorte de digestion psychique. L'argent pourrit ce qu'il touche (comme les produits de la digestion biologique) – sauf s'il est investi (les engrais, investis dans la terre, perdent leur odeur). L'analogie va plus loin : investi dans le social, l'argent fait fructifier plus vite les projets. Mais Satan est un « dieu » qui s'ennuie – comme les gens trop riches. L'argent de Satan donne le plaisir, mais tue la joie. Celle-ci est de source céleste !

2) L'argent luciférien, en dehors de la nature, argent du parasitisme = l'argent spéculatif (mais non le jeu, celui-ci satanique). C'est l'argent théorique de la Bourse, fébrile jusqu'à l'hystérie, fléau mondial qui a déséquilibré l'économie et menace la nature par sa mégalomanie latente : il pousse à l'exploitation éhonté du sous-sol, à la destruction de la nature; c'est aussi l'argent de la publicité, autre fléau, qui vampirise et aveulit les foules par son abêtissante imagerie. Derrière cet argent-là, se terre la contre-initiaion et des « mages » qui sont sans doute des marouts, ennemis du genre humain car amputés de la nature humaine... Les robots de Lucifer ! Mais la destruction méthodique de l'argent luciférien est en cours depuis la chute des valeurs en Bourse, tant à New York, « Vatican » de Lucifer, que dans les autres capitales. Il y a maintenant comme une cancérisation de l'argent luciférien dont les effets se reportent sur ses détenteurs et leurs familles (nombre de leurs enfants sont sexuellement déréglés, se droguent ou servent en tant qu'anarchistes, les desseins absurdes du « fou du cosmos »). Cette révolution, au vrai sens du terme, paraît être la conséquence d'une multiplication des initiés, de ceux qui, du moins, parviennent à stimuler leurs chakras par le yoga classique ou, surtout, le tantrisme. Ces gens assurent le contact réel avec les centres-Dieu et représentent, face à la contre-initiation luciférienne, l'initiation authentique.

3) L'argent vénusien qui s'identifie à la femme érotique. Fluctuant, très fluide, capricieux, totalement réfractaire aux prévisions, il s'oppose à l'argent luciférien parce qu'il véhicule le magnétisme humain et même une certaine force vitale. La Vénusienne aimante en effet vers elle l'envie, le désir, surtout inavoué, l'admiration, avec les énergies passionnelles inemployées qui s'y relient et qui sont, justement, en essence, l'argent vénusien. Sous le signe de l'or et du soleil qui le symbolisent aussi, il apporte joie, épanouissement et assurance ; sous ceux de l'argent métal et de la lune, il apportera comme la mer (un autre de ses symboles), le flux et le reflux des passions opposées (amour et haine), mouvantes, transitoires, et sous celui des bijoux le mystère de l’Éternel Féminin, arcane de la vie. En Inde, Lakshmi est à la fois déesse de l'érotisme et de l'argent comme le fut l’Égyptienne Bastet. Hélas, dans le monde moderne, l'argent vénusien est trop souvent neutralisé par l'argent luciférien, et la courtisane préfère maintenant le second au premier. Seuls quelques artistes en jouissent encore.

Si le vulgaire ne voit dans l'argent que des billets de banque, bons de caisse, titres ou pièces de métal, l'homme sagace sait bien qu'il ne s'agit là que de supports, que de catalyseurs. Et l'initié sait, lui, que la force passionnelle qui s'attache à ces supports peut être multipliée ou anéantie, sans opération financière stricte. Un billet de banque dont la « contrepartie fluidique » aura été « brûlée », se verra bizarrement démonétisé; son propriétaire le perdra comme par hasard ou n'aura, en échange, que des valeurs illusoires. C'est par le chakra passionnel que l'initié peut agir sur les ambiances d'argent, les multipliant (pour l'argent satanique ou vénusien) ou les annulant (pour l'argent luciférien).


(1) L'émeraude est la pierre précieuse verte qui, avec le rubis, orne le front de certaines statues divines de l'Inde – celle de Shiva et de la Shakti (déesse) – parce que la tradition du tantrisme voit en l'une et l'autre un concrétisation du rayon vert (celui-ci virant au rouge en s'animalisant dans le sang). La coupe du Graal passait de même pour une matérialisation, en forme géométrique régulière et en émeraude, du sang du Christ cosmique. Le terme peut dériver du nom de la déesse égyptienne Sekhmit, à travers le grec « smaragdos ». Avec le dieu Ptah, cette déesse patronnait en effet l'alchimie dont le rayon vert était l'arcane, et l'alchimie égyptienne aurait su produire des émeraudes par matérialisation du rayon vert ; selon la rumeur antique, les Egyptiens en possédèrent d'énormes et faisaient jusqu'à des statues et des colonnes – disparues ! Pour créer la matière, l'alchimie part de son essence, à l'imitation du démiurge; et cela sembla humainement possible pour certaines pierres. Au Pérou, la légende de la déesse verte se reliait aussi au mystère de l'émeraude. Il existe toutefois une fausse émeraude, en rapport, elle, avec le mythe de Lucifer. La vraie aurait des vertus hautement bénéfiques, mais pour l'être sain, sur le double plan biologique et psychique. L'émeraude aurait pouvoir sur le processus de vie et de mort des cellules, y exaltant aussi bien les germes de décomposition que ceux des possibles mutations. Pour les initiés, elle est par excellence « pierre de vie » parce que concrétisation du rayon vert.


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