vendredi, octobre 29, 2010

Cendrillon

L’héroïne du conte recueilli par Perrault est une femme-fée (1). Sa marraine (la fée), c’est elle-même, sur un autre plan, c’est son double, qu’elle rejoint dans un état de sommeil profond.

Pris littéralement, le conte serait absurde. Cendrillon possède-t-elle une nature de fée ou de salamandre ? Son sobriquet, elle le tient en effet des cendres du foyer, son coin de refuge, et les salamandres sont les fées du feu ! A l’état de veille, Cendrillon n’a pas conscience de sa nature secrète, ni de sa puissance inconsciente. Son entourage en profite pour la persécuter. C’est évidemment aussi dans le sommeil cataleptique, donc dédoublée, que Cendrillon rejoindra le prince. Le bal de cour, auquel elle participe, est ici une forme de sabbat, c’est-à-dire de réunion, sur plan parallèle, de personnes dédoublées. Changer une citrouille en carrosse et une souris en laquais ne sont pas possibles sur le plan de la vie quotidienne…

Cendrillon devra transmettre au prince un pouvoir, lié au tellurisme et aux chakras des pieds, par lesquels l’initié absorbera le fluide tellurique. D’où les pantoufles de verre (et non de vair) : des chaussures d’intérieur (au sens psychique) dont la transparence (le verre) confirme le caractère spectral, en rapport avec le double éthérique, non le corps ! Tout se passe, en effet, pour chacune des parties (Cendrillon et le prince) à domicile, le corps endormi et l’être s’en évadant. Quand le prince aura reçu la fameuse pantoufle (c’est-à-dire le pouvoir d’absorber par les pieds le tellurisme), il sera jumelé avec la femme-fée ; à ce moment-là, il la recherchera physiquement pour l’épouser, car le pouvoir magique en question concerne le couple. La maîtrise de ce fluide passionnel lui conférera la toute-puissance sur les masses. Ce conte reflète une sociologie et une magie antérieures au druidisme, puisque l’arcane en est la sorcellerie (2) – religion sans essence cosmique. La légitimité royale n’y est pas divine ; elle ne s’appuie que sur des pouvoirs secrets, tirés de la seule nature. Il existe une version égyptienne de ce conte.

Jean-Louis Bernard, "Les archives de l'insolite".


(1) La femme-fée est une fée incarnée dand le règne humain ou une femme possédée par une fée. Des druidesses gauloises passaient pour femmes-fées – Viviane de Brocéliande ayant été la plus célèbre.

(2) La sorcellerie est une science ritualisée qui vise à exploiter le fluide du sous-sol, c’est-à-dire le tellurisme. Pervertie, elle donne lieu au diabolisme. Littéralement, elle n’est nullement péjorative. Son ambiguïté tient à la nature même du tellurisme. L’homme, dans son conditionnement actuel, ne le supporte qu’à faible fréquence. Si le taux des vibrations vient à augmenter, son psychisme sera gravement perturbé et, par voie de conséquence, le système nerveux s’affolera. Les croquis et peintures d’autrefois montrant le sabbat des sorciers (leur réunion) grouillent de névropathes aux corps souvent déformés (par la montée trop brusque du tellurisme). Y grouillent aussi les animaux rampants (reptiles et batraciens) qui ont le don de s’imbiber du fluide tellurique et de l’accumuler dans leurs nerfs. L’homme vit certes au sein des émanations subtiles du sous-sol, tout comme il vit au sein du magnétisme, de l’air et de la vapeur d’eau. Mais son organisme filtre ces influences et les digère dans la mesure du possible. Le sorcier, lui, s’imposera une ascèse, en vue de reconditionner son organisme bio-psychique, cela afin de supporter un taux supplémentaire de vibrations. On le verra errer dans les landes, non par misanthropie, mais par souci de découvrir des points d’émergence ou d’accumulation du tellurisme. Il les reconnaîtra au terrain granitique, à la présence des vipères, couleuvres et salamandres, au paysage qui sera comme brûlé par un feu apparemment inexistant. Souvent, il y aura un menhir à proximité, ou un dolmen. Le menhir, il le touchera longuement, amoureusement, tournera autour… Il sait que les menhirs servirent d’accumulateurs au tellurisme. Par certaines danses, certains rythmes, les Anciens agissaient sur la plante de leurs pieds et, par répercussion, forçaient les chakras du pied, du cou-de-pied, du genou et de la hanche à s’ouvrir successivement comme des fleurs ! […] En cas d’échec, par montée trop brusque d’un tellurisme à haute fréquence, le sorcier risque l’ankylose définitive du nerf sciatique, des déviations osseuses du pied ou de la hanche (par répercussion), et même l’hémiplégie. Les sorciers de village sont parfois boiteux : des sorciers manqués, donc des diaboliques !



Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...