mercredi, août 17, 2022

La spiritualité sans dogmatisme





Le début du 21ème siècle est marqué par un inquiétant « retour du sacré ». C’est la sacralisation de la guerre contre le mal, le mal étant incarnés par les autres, les athées, les libres penseurs, les mécréants, les hérétiques... En effet, il y a dans le monde un regain des activismes religieux en lutte contre l’impiété des uns et les croyances des autres. A notre époque, on n’hésite plus à condamner et à tuer au nom de la religion. La haine se répand parmi les musulmans, les juifs, les hindous, les chrétiens et même les bouddhistes.


"A l’extrême-droite du père", un documentaire TV de Philippe Lallemant, a montré qu'en "France, la haine du prochain est proclamée par des chrétiens. Sous le signe de la croix transformée en glaive, des intégristes armés se préparent à combattre les musulmans, les juifs, les personnes de couleur, les homosexuels, la démocratie…"


La spiritualité sans dogmatisme


La spiritualité sans dogmes n’est-elle pas au cœur de la pensée de krishnamurti et du Zen/Chan des origines ? La véritable spiritualité concerne l’esprit, et l’esprit est liberté. La spiritualité ne peut s’accorder avec l’intolérance, les dogmes, le ritualisme, le prosélytisme religieux... « Le maître Te-Shan ne pria jamais, ne demanda jamais le pardon de ses fautes, ne vénéra jamais l’image du Bouddha, ne lut jamais les écritures et ne brûla jamais d’encens. De tels actes étaient, à son avis, d’inutiles formalités, seule l’intéressait l’incessante et l’intense quête mystique. » (Jorge Luis Borges)


"(...) nous avons été généralement habitués, depuis la prime enfance, à considérer que la spiritualité, c’est-à-dire la vie intérieure, ne peut fleurir que dans le cadre d’une foi déiste, voire d’une religion instituée. L’athée est donc censé être aussi aspirituel. Les générations nées au XX° siècle, surtout dans sa seconde moitié, ont pourtant eu la chance, de vivre de façon suffisamment ouverte et libre pour desserrer en grande partie l’étreinte d’acier de ces restrictions. Il est loin le temps où nos ancêtres refusaient que ceux qu’ils considéraient comme des « sauvages », des « infidèles » ou des « barbares » (= tous ceux qui n’étaient pas de leur religion) puissent avoir une vie spirituelle. Cela dit, la plupart de ceux-là, barbares ou pas, croyaient à une transcendance - chacun à sa façon. Qu’en est-il pour celui qui affirme savoir que RIEN n’existe au-delà du monde ? Vaste débat, que nous n’avons certainement pas la prétention d’épuiser, mais simplement d’éclairer..." (Nouvelles Clés)

Peut-on se passer de religion ? Dieu existe-t-il ? Les athées sont-ils condamnés à vivre sans spiritualité ?

Autant de questions décisives en plein choc des civilisations et retour du religieux.

Dans son livre "L'esprit de l'athéisme", "André Comte-Sponville y répond avec la clarté et l'allégresse d'un grand philosophe mais aussi d'un « honnête homme », loin des ressentiments et des haines cristallisés par certains. Pour lui, la spiritualité est trop fondamentale pour qu'on l'abandonne aux intégristes de tous bords. De même que la laïcité est trop précieuse pour être confisquée par les antireligieux les plus frénétiques. Aussi est-il urgent de retrouver une spiritualité sans Dieu, sans dogmes, sans Église, qui nous prémunisse autant du fanatisme que du nihilisme."


La guerre contre l’Islam est-elle une phase de la guerre ultime : la Guerre contre le Christ ?

La doctrine de la « démocratie libérale et des droits de l’homme » est une crypto-religion, une forme extrême, hérétique de judaïsme christ...