mercredi, décembre 01, 2010

Le roman de la découverte de Soi


« Pour moi, être un saint signifie être moi-même. Par conséquent, le problème de la sainteté et du salut est en fait celui de la détermination de qui je suis et de la découverte de mon véritable moi (1). » C’est là ce qu’écrivait Thomas Merton il y a près de vingt ans, alors qu’il n’avait encore jeté qu’un coup d’œil sur les ouvrages de Tchouang-tseu ou des maîtres du zen. Pourtant cela résume pratiquement toutes les tentatives du zen et des taoïstes. Ce n’est donc pas par hasard qu’au cours des récentes années il se soit si authentiquement intéressé au tao et au zen.

Pour Tchouang-tseu, « Seul l’homme véritable peut avoir une connaissance véritable ». Au lieu de partir du « Cogito, ergo sum », il prenait pour point du départ : « Sum, ergo cogito. ». Soyez un homme véritable et vous aurez une connaissance véritable. L’homme véritable est celui qui a découvert son véritable soi. Toute notre vie est un roman, celui de la découverte de notre soi véritable. Même les préceptes moraux fondamentaux tels que : Evitez tout mal, recherchez tout bien et purifiez votre esprit ne sont que des préliminaires à la découverte et à la réalisation de soi. Tchouang-tseu a résumé ce suprême roman de la vie dans un beau passage :

« Les vertus morales d’humanité et de justice ne sont que les auberges du bord de la route que les sages rois d’autrefois ont établies afin de loger les voyageurs pour une nuit. Elle ne sont pas destinées à une occupation permanente. Si l’on constate un séjour trop long, vous devrez le payer lourdement. Les hommes parfaits d’autrefois allaient leur chemin dans l’humanité et s’abritaient dans la justice pour une nuit, en cours de chemin vers les régions transcendantes, pique-niquant dans le champ de la simplicité, pour s’établir finalement dans leur jardin personnel, qu’ils ne tenaient pas d’un autre. La transcendance est parfaite liberté. La simplicité contribue à la santé et à la vigueur parfaites. Votre jardin n’étant pas loué à autrui, vous n’êtes pas sujet à en être renvoyé. Les anciens appelaient cela le roman de la chasse au Réel. »

Notre vie entière est donc un pèlerinage de l’irréel au Réel. Nul roman ne saurait être plus rempli de sens et plus passionnant. Comme le but et le chemin sont romanesques il n’est rien dans la vie qui ne soit romanesque. C’est pourquoi les maîtres du zen ont si souvent cité ce vers d’un poème d’amour :

« Entre ses mains, même la prose de la vie devient poésie. »

Le Juge Holmes m’écrivait il y a bien des années que je devais « faire face aux désagréments » et apprendre « à m’attaquer avec résolution à ce qui dans la vie manquait de romanesque pour le rendre romanesque ». Le monde n’aura jamais pleine conscience de la façon dont cet homme véritable d’Amérique m’a ramené à la sagesse de l’Orient ou, dirai-je, à mon Moi aborigène.

John Wu


(1) Thomas Merton, « Seeds of Contemplation ».

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