vendredi, janvier 14, 2011

La passion du pouvoir corrompt



Le désenchantement du monde : c'est encore trop peu de dire qu'aujourd'hui il nous accable. En matière de « chose politique », de quelque manière qu'on l'entende, les réalités ont souvent été scabreuses et il y a bien longtemps qu'on se lamente, qu'on s'indigne, qu'on proteste, qu'on condamne et qu'on résiste. Que la politique soit maléfique, qu'elle charrie avec elle tout un défilé de pratiques malfaisantes, implacables ou perverses, c'est là une plainte aussi vieille que la politique elle-même, une plainte aussi vieille que le monde. La politique est le champ des rapports de force. La passion du pouvoir corrompt. L'art de gouverner est celui de tromper les hommes. L'art d'être gouverné est celui d'apprendre la soumission, laquelle va de l'obéissance forcée à l'enchantement de la servitude volontaire. Personne n'ignore ces banalités, et pourtant elles n'en existent pas moins.


Myriam Revault d’Allonnes, « Ce que l'Homme fait à l'Homme »




Ce que l'Homme fait à l'Homme 
Essai sur le mal politique


Au XXe siècle, les " camps " où des Etats et des régimes politiques programmèrent l'anéantissement de l'homme ont révélé la " condition inhumaine ". L'histoire a pris le visage non plus du destin, mais de la terreur. D'où la question : avons-nous vu surgir la figure exceptionnelle du mal, du mal dans une violence et une horreur sans précédent ? Ou bien avons-nous affaire ici, comme l'affirme Hannah Arendt, à la banalité du mal, tout simplement ?
C'est de cette expression, dont le sens a été usé avant même d'avoir été compris, que part Myriam Revault d'Allonnes pour tenter d'approcher ce que l'homme peut faire à l'homme, c'est-à-dire la virtualité toujours présente du mal politique. Pour comprendre le présent de ce mal, il faut rouvrir le passé, remonter au mal radical selon Kant, revenir aussi au lien entre le tragique et la capacité d'institution politique chez Aristote ; puis relire les Modernes, tels Hobbes et deux de ses grands commentateurs, Carl Schmitt et Leo Strauss. On trouvera dans cette lecture, inédite, comme un fil conducteur, l'idée d'une humanité dénuée de toute prétention à l'innocence, d'une humanité rendue au mal de la liberté (de sa liberté) et donc à sa puissance d'agir.


Myriam Revault d’Allonnes, professeur de philosophie à l'Université, traductrice de Hannah Arendt, et commentatrice de la pensée de Montesquieu. Analyse la question du mal en politique en regard des catastrophes du XXe siècle — fascisme, nazisme, totalitarismes, Shoah, guerres, stalinisme.








Source de l’illustration : http://www.bickel.fr/politique-et-corruption-medico-scientifique

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