dimanche, mai 08, 2011

Le racisme ésotérique de Mouravieff




Existe-t-il une race sans âme ? Laura Knight-Jadczyk, après avoir lu « Gnôsis » de Boris Mouravieff, n'en doute pas. Dans son livre, « L'histoire secrète du monde », elle écrit : « Qu'il existe une race sans âme, constituée de près de 3 milliards d'habitants de cette planète contribue certainement à expliquer pourquoi notre Terre se trouve dans un tel état. […]
Les portails organiques (la race sans âme) sont des véhicules ou portails génériques ayant forme humaine, prêts à se laisser utiliser par diverses forces. Voilà pourquoi ce sont de parfaites et dociles marionnettes au service de la Matrice. »

Nous avons déjà, dans le premier volume de « Gnôsis », fait allusion à plusieurs reprises à cette coexistence de deux races essentiellement différentes : celle des Hommes et celle des Anthropoïdes, ce dernier terme n'emportant au sens ésotérique, insistons-y, aucune idée péjorative.

Constaté depuis des temps très reculés, ce fait, encore que déformé parce que généralement perçu sous un jour faux, a trouvé accès à la conscience nationale, sociale et juridique de plusieurs peuples, anciens et nouveaux : c'est ainsi que l'on retrouve son influence dans la notion d'Intouchable des Indiens, d'Ilote des Grecs, de Gohi des Juifs, d'Os blancs et d'Os noirs de l'Europe médiévale, d'Untermensch des Allemands nazis, etc.

Remarquons, incidemment, que la légende du sang bleu ne relève pas uniquement de la fantaisie : ce n'est pas, en effet, dans la conception du sang bleu comme phénomène psychosomatique qu'est l'erreur, mais dans la croyance simpliste, moyenâgeuse, que ce sang, dit aristocratique, passe automatiquement de père en fils à chaque génération, alors, qu'il ne peut être, pour des raisons que les lecteurs de « Gnôsis » n'auront nulle peine à comprendre, que l'attribut des êtres deux fois nés.

Observons également qu'à l'autre extrême, la conception égalitaire de la nature humaine, si chère aux théoriciens des révolutions démocratiques et sociales, est aussi erronée que la première : la seule égalité réelle des sujets de droit interne et international est l'égalité des possibilités car les hommes naissent inégaux.

Les Écritures contiennent plus d'une indication de la coexistence sur notre planète de ces deux humanités, actuellement semblables de forme mais dissemblables dans leur essence. On peut même dire que toute l'histoire dramatique de l'humanité, depuis la chute d'Adam jusqu'à nos jours et sans excepter la perspective de l’Ère Nouvelle, est placée sous le signe de la coexistence de ces deux races humaines dont la séparation ne doit intervenir qu'au Jugement Dernier.

C'est ce qu'a indiqué Jésus, en paraboles naturellement lorsqu'il s'adressait à la foule, mais en termes clairs à l'intention de ses disciples ; il y a notamment la parabole de l'ivraie et de la bonne semence (96) que, sur la demande de ces derniers, il a ainsi commentée :

Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme; le champ, c'est le monde; la bonne semence, ce sont les fils du royaume; l'ivraie, ce sont les fils du malin; l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable; la moisson, c'est la fin du monde (97).

Et Jésus a ajouté :

Tout homme lettré instruit de ce qui regarde le royaume des deux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes (98).

La coexistence, ainsi confirmée, d'une race d'Anthropoïdes et d'une race d'Hommes, est nécessaire, du point de vue de la Loi Générale, pour que se maintienne sans interruption la stabilité dans le mouvement de la Vie organique sur la Terre; elle l'est également en vertu du Principe d’Équilibre, la première race étant un contrepoids qui permet à celle des Hommes de poursuivre son évolution ésotérique. Cela aussi a été confirmé par Jésus, à propos de la Fin, dans les termes suivants :

Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé; de deux
femmes qui moudront à la meule, l'une sera prise et l'autre laissée (99).

Ces paroles appellent une observation :

L'ivraie pousse sans qu'on ait besoin de la cultiver. En revanche, la bonne semence exige, pour fructifier, un travail considérable : il faut labourer la terre, la nourrir d'engrais, l'ensemencer soigneusement, la herser, etc.; et si la récolte n'est pas moissonnée, mais laissée là où elle a poussé, on ne trouve plus au bout de quelques années aucun épi de froment, car l'ivraie, plante naturelle de la Terre, étouffe le froment et le seigle, fruits de la culture céleste (100).

L'ivraie humaine, c'est la race anthropoïde issue de l'humanité pré-adamique. La différence capitale — bien que non perçue par les sens — entre l'homme pré-adamique et l'homme adamique contemporains, c'est que, comme nous l'avons vu, le premier ne possède pas les centres supérieurs développés qui existent chez le second et qui, bien que coupés chez lui de la conscience de veille depuis la chute, lui offrent une possibilité réelle d'évolution ésotérique. A cela près, les deux races sont semblables : mêmes centres inférieurs et même structure de la Personnalité ; même corps physique, bien que souvent plus fort chez l'homme pré-adamique que chez l'homme adamique; et quant à la beauté, n'oublions pas que l'homme et la femme préadamiques avaient été créés par Dieu le sixième jour, à son image et à sa ressemblance (101) et que les filles de cette race étaient particulièrement belles (102). [...]

En s'identifiant avec le Moi de sa Personnalité, Adam perdit la conscience de son Moi réel et tomba ainsi de la condition édénique qui était précédemment la sienne dans celle des pré-adamiques. Au lieu qu'avant la chute les adamiques relevaient de la seule autorité de l'Absolu et participaient essentiellement de la note SI, sous l'impulsion du i|) de la deuxième octave cosmique (122), les deux humanités, issues de deux procédés de création différents, se mélangèrent ensuite sur le plan de la vie organique sur la Terre, placée sous l'autorité de l'Absolu. Dès lors, la coexistence de ces deux types humains et la compétition dont elle s'accompagna devinrent un fait pour ainsi dire normal. Or, comme les enfants de ce siècle sont plus habiles que ne le sont les enfants de lumière (123) dans leur état postérieur à la chute, nous voyons tout au long de l'histoire, et encore de nos jours, les adamiques se trouver généralement en position d'infériorité par rapport aux pré-adamiques.

Cette situation, ses conséquences pratiques et les problèmes qui en découlent feront plus loin l'objet d'un examen plus approfondi, examen commandé par l'approche de l’Ère du Saint-Esprit au terme de laquelle se posera la question de la séparation de l'ivraie et de la bonne semence. Pour l'instant, bornons-nous à répéter que l'homme adamique contemporain, ayant perdu le contact avec ses centres supérieurs, et par suite avec son Moi réel, apparaît pratiquement semblable à son homologue pré-adamique. Toutefois, à la différence de ce dernier, il a encore ses centres supérieurs, ce qui lui assure la possibilité de s'engager sur la voie de l'évolution ésotérique. De cette possibilité, le pré-adamique est actuellement privé, mais elle lui sera donnée dans l'éventualité d'une évolution heureuse de l'humanité adamique au cours de l’Ère du Saint-Esprit.

Le troisième temps de la Création de l'humanité adamique, celui où apparaît la Femme, révèle, comme le deuxième, un processus tout à fait différent de celui d'où sortit l'humanité pré-adamique (124). Alors que dans ce dernier cas la création de la femme était intervenue indépendamment de celle de l'homme et de manière parallèle (125), Ève fut créée après Adam, et après que celui-ci eut reçu le Souffle de Vie. Elle ne fut pas non plus créée indépendamment de l'homme et parallèlement à lui, ni directement à partir de la poussière de la terre (126), mais indirectement, à partir d'Adam déjà rendu vivant, mais endormi, de sorte que c'est également en tant qu'âme vivante qu'elle apparut sur la Terre. La différence, on le voit, est essentielle. Pour le moment, nous ne retiendrons que la réaction d'Adam lorsque Dieu, l'ayant sorti du sommeil où il l'avait plongé, lui amena la femme tirée de sa côte : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair (127) ! Par ces mots, la Bible souligne le fait que l'homme et la femme du VIème Jour étaient d'une autre race qu'Adam et Ève.

Notons également que ni l'homme ni la femme pré-adamiques n'avaient reçu de nom, alors qu'Adam, qui signifie homme rouge, ou de terre rouge (128), fut ainsi appelé par Dieu (129) ; et c'est lui qui, sur l'ordre du Seigneur, donna, comme à toutes les créatures (130), un nom à la Femme, son épouse. Il l'appela Ève, ce qui veut dire Vie, Vivante, Vivifiante (131).

Ce récit symbolique et plein de signification ésotérique trouve un certain écho dans la physiologie moderne. En l'état actuel des connaissances scientifiques, en effet, on constate — les deux races étant mélangées — que l'homme a des hormones féminines en même temps que des hormones mâles et que la femme a des hormones mâles en même temps que des hormones féminines. Or, alors que chez l'homme contemporain la proportion des hormones féminines n'est que de un pour cent, celle des hormones mâles chez la femme est de l'ordre de cinq pour cent : on voit donc que la femme est plus homme que l'homme n'est femme. Il est probable qu'après les millénaires pendants lesquels les deux races se sont mélangées, cette proportion est maintenant équilibrée entre pré-adamiques et adamiques — ce qui vaudrait la peine d'être vérifié dans toutes les races de l'humanité actuelle. Mais il est permis de penser que, primitivement, la proportion des hormones de l'autre sexe chez l'homme et la femme du VIème Jour devait être égale, alors que chez les adamiques la disproportion devait être plus forte qu'elle ne l'est aujourd'hui.

Les fils de Dieu, nous dit la Bible, virent que les filles des hommes étaient belles et ils en prirent pour femmes (132). Le mélange des deux races qui s'ensuivit, contraire au Plan de la Création, détermina Dieu à exterminer partiellement, par le Déluge d'eau, l'humanité ainsi corrompue (133). Mais le mélange des chromosomes était déjà un fait accompli, et l'asymétrie hormonale propre aux adamiques diminua forcément au cours des générations pour se stabiliser au point où elle en est maintenant. Il est donc logique, si comme certaines indications contenues dans l’Évangile portent à le croire les deux races humaines qui coexistent sur la terre sont numériquement égales (134), de supposer que chez les adamiques de la première heure l'asymétrie hormonale pouvait être de l'ordre de 1 à 10. Vraisemblablement, les adamiques devront la regagner au cours de l’Ère du Saint-Esprit afin que, leur physiologie se trouvant ainsi rétablie, ils soient de nouveau, comme l'étaient Adam et Ève avant la chute, libérés de la servitude de la reproduction qui avait primitivement été imposée seulement aux pré-adamiques. Car c'est à ces derniers que Dieu avait ordonné : Croissez et multipliez (135) ; Adam et Ève ne s'étaient jamais
vu assigner une telle mission; leur union était purement androgyne, et ce n'est qu'après la chute qu’Ève conçut et mit au monde ses fils. La première indication de l'obligation de multiplier faite par Dieu aux adamiques n'apparaît que beaucoup plus tard, notamment dans ces paroles adressées à Jacob : Sois fécond et multiplie : une nation et une multitude de nations naîtront de toi et des rois sortiront de tes reins (136). On place ce fait à quelque 1760 ans avant Jésus-Christ (137). Il faut croire que c'est dès ce moment, Dieu ayant accepté le fait accompli et résolu de faire, cette fois avec Jacob, un nouveau départ, que la proportion hormonale de 1 à 5 a tendu à se généraliser.

Ce nouveau départ était, nous l'avons dit, à l'avantage des pré-adamiques, auxquels il ouvrait la perspective, lointaine certes mais réelle, d'une évolution appelée à s'opérer pendant le cycle du Saint-Esprit, où, si tout se passe bien, il leur sera donné de prendre la place des adamiques corrompus tandis que ces derniers devront parvenir à la Rédemption, c'est-à-dire à l'état intégral et harmonieux où ils étaient avant la chute et qu'il leur faut maintenant regagner par des efforts conscients...

Boris Mouravieff, « Gnôsis ».


96 Matthieu, XIII, 24-30.
97 Ibid., 37-39.
98 Ibid., 52, cité d'après le texte slavon.
99 Matthieu, XXIV. 40, 41.
100 Ces céréales n’existent pas, à l’état naturel, sauvage, comme on trouve par exemple l’églantine qui, convenablement
cultivée, devient rose.
101 Genèse, I, 26, 27.
102 Genèse, VI. 2.
122 Gnôsis T. II, p. 23.
123 Luc, XVI, 8 ; cité d'après le texte slavon.
124 Infra.
125 Genèse, I, 27.
126 Ibid.,II, 7.
127 Ibid., II, 23.
128 Concordance, op. cit., p. 618.
129 Genèse, II, 15.
130 Ibid., II, 19, 20.
131 Ibid., III, 20; Concordance, p. 645.
132 Genèse, VI, 2.
133 Ibid., VI, 7 et suiv.
134 Matthieu, XXIV, 40; Luc, XVII, 36, et d'autres encore.
135 Genèse, I, 28.
136 Ibid., XXXV, 11.
137 Concordance, op. cit., p. m.

Télécharger gratuitement les 3 tomes de « Gnôsis » sur le site Zone-7 :

GNÔSIS
Étude et commentaires sur l'orthodoxie orientale

GNÔSIS fut distingué dès la parution du tome I, qui reçut le prix Victor-Émile Michelet de Littérature ésotérique en 1962. GNÔSIS a été traduit en grec, anglais, espagnol et italien; traductions arabe et japonaise en cours.
La règle absolue de l'hermétisme a longtemps constitué une sauvegarde pour la Tradition chrétienne ésotérique. Les circonstances ont changé ; notre époque réclame d'être éclairée par la Connaissance (Gnôsis en grec), marche indispensable, après la Foi et l'Espérance, pour atteindre l'Amour.
GNÔSIS, en divulguant en profondeur la Doctrine issue de la Tradition ésotérique de l'Orthodoxie orientale, facilite les recherches de ceux qui veulent saisir le sens vrai de la vie et comprendre la tâche qui incombe à l'homme, au seuil de l’Ère nouvelle.
Le tome I, dans ses trois parties: l'Homme, l'Univers, la Voie, expose à un premier degré (cycle exotérique) les contenus théoriques et pratiques de cette Connaissance issue de la Sagesse diurne, mystérieuse et cachée. La divulgation se poursuit dans les tomes II (cycle mésotérique) et III (cycle ésotérique).
Fruit d'un remarquable travail de synthèse, parfaitement maîtrisé dans sa structure et dans sa forme, GNÔSIS représente un précieux instrument de travail pour tous ceux qui recherchent la vérité qui affranchira.


Boris Mouravieff (Cronstadt, 1890 - Genève, 1966) a enseigné la philosophie ésotérique à l'Université de Genève durant les années 1955-1958. Il fonda le Centre d'études chrétiennes ésotériques de Genève, qu'il présida jusqu'à son décès.



Peinture de William Blake, « Elohim Creating Adam »


Le plan dirigé contre l’Esprit

La lutte pour la supériorité et les spéculations continuelles dans le monde des affaires créera une société démoralisée, égoïste et sans cœu...