vendredi, juin 17, 2011

Gagner son pain



En 2011, les rentiers sont nombreux en France ainsi que les profiteurs du système hyper-capitaliste qui perçoivent des sommes élevées en n'exerçant pas de véritable travail.

La loi d'après laquelle l'homme doit travailler pour vivre m'apparut pour la première fois après avoir lu les pages de Tolstoï sur le travail pour le pain. Mais dès avant cela, j'avais commencé à reconnaître cette loi après avoir lu « Unto this Last », de Ruskin. Cette loi divine, selon laquelle l'homme doit gagner son pain par le travail de ses mains, fut soulignée tout d'abord par un écrivain russe appelé T. M. Bondaref. Tolstoï l'a répandit et lui donna une plus grande publicité. A mon avis, on trouve le même principe exposé dans le troisième chapitre de la Gîtâ, où l'on nous dit que celui qui mange sans offrir un sacrifice mange de la nourriture volée. Sacrifice ne peut signifier ici que gagner son pain.

La raison nous conduit elle aussi à une conclusion identique. Comment un homme qui ne fait pas de travail corporel peut-il avoir le droit de manger ? « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front », dit la Bible. Un millionnaire ne durera pas longtemps et il se fatiguera vite de la vie s'il se prélasse dans son lit toute la journée et s'il se fait nourrir. Aussi cherche-t-il de l'appétit en prenant de l'exercice et arrive-t-il ainsi à manger. Si chacun, riche ou pauvre, doit ainsi prendre de l'exercice de quelque sorte, pourquoi cet exercice ne serait-il pas productif, pourquoi ne consisterait-il pas, par exemple, à gagner son pain ? Personne ne demande au cultivateur de faire des mouvements respiratoires ou d'exercer ses muscles. Et plus des neuf dixièmes de l'humanité vivent d'agriculture ! Comme le monde serait plus heureux, plus sain et plus pacifique si le dernier dixième suivait l'exemple de cette écrasante majorité, au moins suffisamment pour gagner par son travail de quoi se nourrir. Beaucoup de privations associées à la vie agricole disparaîtraient facilement si ces gens-là s'en mêlaient. Les odieuses distinctions de classes s'effaceraient si chacun sans exception reconnaissait l'obligation de gagner son pain par son travail. Cette obligation incombe à tous les varnas (castes). Il existe un conflit mondial entre le capital et le travail, et les pauvres envient les riches. Si chacun travaillait pour gagner son pain, les distinctions de classes seraient abolies ; les riches seraient toujours là ; mais ils se considéreraient seulement comme les gérants de leur fortune, qu'ils emploieraient surtout dans l'intérêt général.

Travailler pour gagner son pain est une véritable bénédiction pour celui qui veut observer la non-violence, adorer la Vérité, et faire que la pratique de brahmâchârya (contrôle des désirs) lui devienne naturelles. Ce genre de travail doit véritablement se rapporter à l'agriculture, mais, pour le moment du moins, tout le monde n'est pas en mesure de l'exercer. Aussi peut-on s'occuper de filage, de tissage, de travaux de menuiserie où de forge, au lieu de cultiver la terre, mais il faut toujours considérer l'agriculture comme l'idéal.

Chacun doit faire disparaître ses propres détritus. L'évacuation est une fonction aussi nécessaire que l'alimentation, et la meilleure solution serait que chacun fit disparaître lui-même ses propres déchets. Si c'est impossible, chaque famille devrait assurer pour elle-même ce genre de nettoyage. Je sens depuis des années, qu'il doit y avoir quelque chose de fondamentalement faux à ce que, dans une société, une classe distincte soit chargée de la vidange. L'histoire ne nous dit pas qui a le premier attribué le rang le plus bas à ce service sanitaire essentiel. En tous cas, cet homme ne nous a certainement pas fait de bien. Il faudrait nous enfoncer dans la tête, dès notre enfance, que nous sommes tous des nettoyeurs, et la façon la plus facile d'y arriver, pour celui qui en a compris la nécessité, c'est de commencer à gagner son pain comme balayeur. Le nettoiement, si on l'aborde ainsi de façon intelligente, nous permettra d'apprécier plus facilement, à sa juste valeur, l'égalité des hommes.

Gandhi, « Lettres à l'Ashram ».

Lettres à l'Ashram

Maître spirituel, réformateur social et initiateur d'un nouveau style d'action politique, Mohandas Karamchand Gandhi (1869-1948) a marqué de son empreinte non seulement l'histoire de l'Afrique du Sud et celle de l'Inde, mais aussi l'évolution de la culture occidentale du XXe siècle. Ecrites en 1930, alors qu'il était incarcéré à la prison de Yeravda, ces Lettres à l'Ashram, mêlant considérations morales et profession de foi, restent un témoignage unique de cet " idéaliste pratique " qui a prôné et expérimenté, tout au long de sa vie, le principe de non-violence active ou refus de nuire (Ahimsâ), seul moyen authentique de faire triompher l'Amour et la Vérité.


Le 11 septembre 1906, Gandhi lançait la première campagne de désobéissance civile.

Qui a volé les lunettes de Gandhi ?
Les très précieuses lunettes de Gandhi ont disparu de l'Ashram Sevagram, au Maharashtra, où elles étaient exposées avec d'autres objets ayant appartenu au Mahatma.


Photographie :

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...