mercredi, août 03, 2011

Dames blanches et dakinis aux yeux verts




Les dames blanches

A l'origine, au Moyen Age, le mot "dame" désigne la fée, puis la femme-fée, enfin une femme noble ou bourgeoise. Les troubadours vouaient un culte à la Dame charnelle parce qu'elle incarnait à leurs yeux, au moins théoriquement, la muse qu'ils désiraient susciter en eux-mêmes. Le lien entre dame et fée transparaît encore dans le surnom de "dame" donné à l'abeille (1) et à la libellule, insectes qui passaient pour être le support organique d'une fée.

Une dame blanche est une fée constituant l'âme (égrégore) d’un ordre de chevalerie ou d’une famille royale, cette fée étant de nature cosmique ou simplement géocentrique. La célèbre légende et tapisserie de la « Dame à la Licorne » illustre l'incarnation d’une « fée des neiges » dans une femme noble. C'est en effet sur les cimes enneigées que les fées cosmiques se seraient matérialisées. La qualification de « blanche » est en rapport, soit avec la neige, soit avec l'aspect vaporeux de la matérialisation, celle par exemple de la déesse Hel des traditions germano-scandinaves. Dans les traditions gallo-celtiques, Iseult fut l'incarnante d’une telle dame blanche. Des familles royales dont les Habsbourg, prétendaient qu’une dame blanche avait été l'arcane de leur puissance.

La dame blanche des Habsbourg


La dame blanche des Habsbourg apparaissait lorsqu'un membre de la famille impériale allait mourir. Cette entité avait pour temple la Hofburg. Mais elle fut aperçue à Yuste, au monastère espagnol où se mourait Charles Quint. Le fils de Napoléon Ier la vit durant son agonie, et un rabatteur de chasse la signala autour de Mayerling, la veille du drame...

C'était une femme transparente, en robe longue dont on percevait le froufrou ! Un seul témoin la distinguait dans la pénombre. Aux yeux des ésotéristes viennois, «il ne s’agissait pas d’une ombre morte - puisqu'elle ne se reliait à aucun personnage du passé, mais du talisman des Habsbourg. Napoléon Ier aurait épousé une princesse de cette famille, ajoutent-ils, dans l'espoir de s'annexer cette fée royale, d’une ampleur infiniment plus conséquente que celle des Lusignan (Mélusine). A cette affirmation insolite, des ésotéristes gibelins répondent que, depuis la chute de l'empire des Habsbourg, leur dame blanche, arcane de la mini-Europe austro-hongroise défunte, est devenue peu à peu l'arcane de l'Union européenne, résurrection de (l’éphémère) empire de Napoléon.

Les dakinis

Les dakinis sont des déesses ou fées cosmiques qui, selon la croyance locale, hantent certaines cimes de l'Himalaya. En tant que forces, elles émaneraient, comme le Sphinx égyptien, de la constellation du Lion. Leur nom est tibétain et ces entités jouent un rôle dans le tantrisme tibétain. La légende les voit en danseuses célestes, tournant autour des cimes et y provoquant, par leur ronde, la tempête. Et l'iconographie les représente à visages féminins ou à masques léonins, allusion à leur origine. Les lamas tibétains les classent en dakinis aux yeux rouges et en dakinis aux yeux verts. Ils redoutent les premières, qu'ils tiennent pour des vampires féminins - absorbant le sang par osmose, après avoir fasciné quelque passant... Les nuits de tempêtes, il arrivera qu’un lama dépose devant la lamaserie un bol de sang animal, afin de détourner leur soif de sang.

Les secondes posséderaient le terrible rayon vert. Il est dit que les candidats aux pouvoirs tantriques doivent escalader une cime à dakini, y capturer une de ces fées et la violer. Traduit en plus clair, cela signifie qu’ils contracteront mariage avec la fée qui, entrant en eux, les possédera comme une épouse intérieure. A l'imitation des fées de la nature qui assureraient la floraison des plantes, ces fées cosmiques assureraient celle des chakras les plus difficiles à stimuler, notamment le chakra du cœur. Le mythe de la dakini s’apparente singulièrement au mythe égyptien de Sekhmet.

Jean-Louis Bernard

1) L'abeille est un symbole du Premier Empire.

La dame blanche des Habsbourg

Dans les châteaux royaux de la Hofburg et de Schönbrunn, lorsqu'un membre de la famille impériale va mourir, un fantôme apparaît.

Sur ses chaussons de danseuse et dans sa robe à traîne, la Dame Blanche des Habsbourg fait la navette d'un trépas à l'autre. cette ravageante beauté a fort à faire : les Habsbourg ne sont pas, comme les Atrides, une famille d'assassins mais plutôt une famille d'assassinés. La tragédie est leur lot. Dans le décor prestigieux de la Vienne d'autrefois, la Dame Blanche ouvre ici un défilé d'ombres illustres : Marie-Louise et l'Aiglon, Maximilien et Charlotte, Rodolphe, François-Joseph et Elisabeth - l'inoubliable Sissi -, les voici tous ressuscités en une éblouissante évocation sous la plume magique de Paul Morand qui leur rend, l'espace d'un livre, les couleurs de la vie.

Avec la rigueur de l'historien et la sensibilité du romancier, Paul Morand nous livre les secrets de cœur des Habsbourg, qui furent souvent aussi les secrets de la politique de leur temps.



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