jeudi, octobre 20, 2011

La Fraternité Eucharistein





En Suisse, le suave frère Nicolas Buttet, fondateur de la Fraternité Eucharistein, ne fait pas que dans la miséricorde.

Juriste de formation, Nicolas Buttet était député suppléant PDC en Valais. Jusqu’au jour où, soudainement, il fut pénétré par la grâce de Dieu. Méchamment habité, il devint pour 5 ans ermite à Notre-Dame du Scex à Sion, histoire « d’accueillir sa pauvreté » (?). 

Puis le Seigneur soi-même vint le voir à l’improviste. D’un coup transformé, Buttet fonda en 1996 à Saint-Maurice la Fraternité Eucharistein, un havre où les ados en crise ont droit aux soins par la Bible.

Ordonné prêtre en 2003, Nicolas Buttet, humble comme pas deux, se fait appeler « Frère » sur les ondes de la RSR. Mais le frère a des faux frères.

Ainsi Michel Garroté, un journaliste fou du Christ de passage à la Fraternité en 2003. Sur son blog, il prête à frère Buttet un « esprit sectaire » et évoque un « semi-culte » voué au « gourou ». Il souligne que Buttet a été « ordonné prématurément, à l’étranger, par un évêque ami » sans avoir suivi « un seul jour de séminaire ». Tout juste s’il ne l’accuse pas d’avoir trouvé Dieu dans un Kinder Surprise ! Au printemps 2003, alors que Garroté venait chercher ses affaires à la Fraternité, frère Nicolas Buttet lui aurait demandé « s’il venait récupérer sa Bible pour se torcher le cul avec » en lui souhaitant de crever le plus vite possible. L’amour du prochain, quoi. Et le bon frère inonderait d’autres dissidents, via internet, de messages de même teneur. Il aurait même une « manie pathologique à le faire ». Il déteste, par exemple, que l’on ébruite ses théories selon lesquelles les attentats du 11 septembre 2001 seraient le fait « des Américains et des juifs ». Par courriel, il aurait aussi savonné la planche du PDC Christophe Darbellay lorsqu’il briguait le Conseil d’État valaisan en 2008.

Frère Buttet, qui prône la pauvreté, pousse par ailleurs l’auto-flagellation jusqu’à vivre richement. Il roule en Mercedes (mais uniquement parce qu’un ami a eu « pitié », comme l’écrit Vincent Pellegrini du Nouvelliste). En juin 2010, il participe au Zermatt Summit mais ne loge pas dans une étable, bien au contraire. La Fraternité prospère : elle possède en France le Château Rima (Var) et le Château de Beauregard (Haute-Savoie), retapés par les frères.

Le business christique se porte bien et frère Buttet développe ses activités. Via l’institut Philantropos, il fait « connaître, vivre et sentir la Vérité de l’Homme » pour environ 13 000 francs sur une année, chambre et repas inclus. Un tarif garanti à « 50% du coût réel. » Avec la fondation Ecophilos, il propose aux entreprises d’épanouir l’humain grâce aux valeurs chrétiennes, pour 150 francs par jour et par personne.

Mais les viles critiques n’atteignent pas l’auréole de Nicolas Buttet : « Si, après avoir passé trois jours chez nous, la reine Fabiola dit que c’est ce qu’il faut aujourd’hui, cela nous paraît plus crédible », argue-t-il. C’est sûr : quand une dame qui pèse 300 millions d’euros s’exprime, on ne peut qu’avoir foi en ses paroles.

Pierre-Pascal Chanel, Vigousse, le petit satirique romand.


Photo :

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