mardi, janvier 17, 2012

La franc-maçonnerie & la Commune



Comme le frère et anarchiste Élisée Reclus, ami d'Alexandra David-Néel, de nombreux francs-maçons participèrent à la commune de Paris. Par leurs médiations, les francs-maçons tentèrent d'éviter l'issue sanglante. Le 29 avril 1871, ils partent de la cour du Louvre pour planter leurs bannières sur les remparts. Dans le cas où les bannières seraient trouées par les balles des Versaillais, ils promettent de les « venger » (Tardi représente l'évènement dans « Le cri du peuple », dessins au début et à la fin du post).



La Commune de Paris


Bien que, parmi les dirigeants de la Commune, la majorité ait été jacobine et blanquiste, l'influence des jurassiens, des proudhoniens (Vallès, Courbet), de Bakounine (Varlin, Malon) a contribué à diffuser dans les actes de la Commune des théories spécifiquement anarchistes (la destruction de l'État, les communes fédérées, l'élection des officiers et des fonctionnaires, l'union libre). À la Commune de Paris se joignirent les Communes de Saint-Étienne, de Limoges, de Narbonne, de Marseille, de Toulouse. Vite écrasées par la répression, ces Communes libres n'esquissèrent qu'en un bref moment la théorie du dépérissement de l'État. Vite rétabli dans toute sa sévérité et animé d'un esprit de vengeance, l'État fit à Paris vingt mille victimes. Sept mille cinq cents Communards furent déportés en Nouvelle-Calédonie, quatre cent dix au bagne de Cayenne, trois cent vingt-deux en Algérie.


Longtemps occulté par la IIIe République, le souvenir de la Commune de Paris a été récupéré par les partis socialiste et communiste, qui ont prétendument affirmé être ses héritiers.

Or, en 1871, le Parti socialiste ne formait qu'un quart des membres dirigeants de la Commune, qui ne comprenait qu'un seul marxiste, Frankel.

Karl Marx avait délégué Élisabeth Dimitrieff comme représentante de l'Internationale auprès de la Commune.

Au lendemain de la Commune, le mouvement ouvrier français fut pratiquement annihilé. F. Pelloutier, dans son Histoire des bourses du travail (1921) écrivait: « La section française de l'Internationale dissoute, les révolutionnaires fusillés, envoyés au bagne ou condamnés à l'exil; les clubs dispersés, les réunions interdites; la terreur confinant au plus profond des logis les rares hommes échappés au massacre : telle était la situation du prolétariat au lendemain de la Commune. »


Michel Ragon 




La Franc-maçonnerie 

La franc-maçonnerie est l'ordre ésotérique des anciens maçons de temples et de cathédrales. Aujourd'hui simple société philosophique (depuis le XVIII siècle), voire à tendance politique (le « Grand Orient », l'une des branches de la franc-maçonnerie, influença la Révolution française), l'ordre avait vraiment conféré l'initiation, encore au Moyen Age, quand il était ouvrier.

Groupés en société secrète, les francs-maçons ne se reconnaissaient d'autre aristocratie que la leur, fondée sur une science corporative à base de mathématique pythagoricienne (arithmétique et géométrie) et sur l'adhésion collective. L'ordre se hiérarchisait comme les autres corporations en trois grades apprentis, compagnons et maîtres. Au sommet, l'architecte ou maître d’œuvre. Des grades à dénominations hermétiques furent ajoutés en cours d'histoire, mais leur valeur n'était qu'honorifique. Une « loge » ne dépend que de son « vénérable maître », élu pour un temps.

En Europe, la franc-maçonnerie paraît d'origine étrusque : elle remonterait au roi Numa (715) qui la légalisa en tout cas. On la décèle en Italie au VIIIe siècle de notre ère ; de là, elle aurait touché l'Allemagne, puis l'Angleterre, au fur et à mesure que se diffusait l'art roman. On y décèle toutefois aussi une influence nordique celle des architectes de la mer, constructeurs de carènes, les Scandinaves, particulièrement nette dans le gothique. Les églises sont alors en forme de carène renversée. De plus, les ouvriers utilisent les runes, à la fois comme symboles ésotérique (avec les nombres) et comme marques de métier tracées dans la pierre et le bois.

Après le déclin de la franc-maçonnerie dite opérative (celle des ouvriers), l'ordre renaîtra en Grande-Bretagne, mais sous une forme philosophique. Il deviendra peu à peu en Europe une « chevalerie » de la bourgeoisie, au fur et à mesure que la noblesse s'effacera. En France, le Grand Orient date de 1772. De Grande-Bretagne proviendra aussi la tendance la plus mystique de la franc-maçonnerie — le Rite Écossais (vers 1800) — par réaction contre le Grand Orient qui s'était entre-temps identifié avec les thèses athéistes de l'Encyclopédie. Le symbolisme de la franc-maçonnerie s'appuyant trop exclusivement sur la tradition juive, autre excès ou divergence par rapport à la primitive franc-maçonnerie ouvrière, Cagliostro y introduisit à Lyon une influence égyptienne par le Rite de Memphis-Misraïm.

Dès le XIVe siècle, par suite déjà d'une politisation souterraine, la franc-maçonnerie ouvrière était entrée en décadence, mourant ensuite de sa belle mort. Avant la fin du gothique, elle connut son ère des « tours inachevées » (Raoul Vergès). Un ange noir dialecticien a éteint le génie des maçons de cathédrales ! Celle de Strasbourg n'aura qu'une tour... La cité avait été, pourtant, le haut lieu de la franc-maçonnerie allemande, grâce à l'extraordinaire personnalité du maître d’œuvre Erwin de Steinbach. La Maison Notre-Dame, l'ancienne loge maçonnique, voisine de la cathédrale, conserve encore des plans de sa main. 


Jean-Louis Bernard 

 




Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...