Le
coup d’État permanent des riches contre la démocratie a démarré
avec la « loi
Rothschild »
ou «
loi Pompidou-Giscard
» de 1973
qui interdit
à l’État d’emprunter directement auprès de la Banque de France
(Banque centrale publique française).
Pour
le journaliste indépendant Olivier Bonnet,
« la
dette publique est une escroquerie ». Il explique :
« En
cause, la loi Pompidou-Giscard de 1973 sur
la Banque de France, dite « loi Rothschild », du
nom de la banque dont était issu le président français, étendue
et confortée ensuite au niveau de l’Union européenne par les
traités de Maastricht (article 104) et Lisbonne (article 123). D’une
seule phrase découle l’absolue spoliation dont est victime 99% de
la population : « Le
Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à
l’escompte de la banque de France« . En
clair, la Banque de France a désormais interdiction de faire crédit
à l’État, le condamnant à se financer en empruntant, contre
intérêts, aux banques privées, au lieu de continuer à emprunter
sans intérêt auprès de la banque de France qui lui
appartient. Depuis l’application de ce principe, la finance et
son infime oligarchie donnent la pleine mesure de leur asservissement
des peuples, en une spirale exponentielle d’accroissement des
inégalités. Le pouvoir est désormais aux mains des créanciers
privés, qui l’exercent au bénéfice exclusif d’intérêts
particuliers, quand la puissance publique a renoncé à son devoir de
protéger l’intérêt général. La démocratie, étymologiquement
pouvoir du peuple, est morte. On le voit en Grèce, en Irlande, au
Portugal, en Espagne, en Italie, en France… Qui gouverne ? « La
troïka », Union
européenne, Fond monétaire international et Banque centrale
européenne, resserrant toujours davantage son emprise jusqu’à
l’étranglement des peuples. Et l’on pérore sans fin sur les
plateaux de télévisions, sur les ondes et dans les colonnes de la
presse sur « l’insupportable
fardeau de la dette », « la
France en faillite », « les
nécessaires sacrifices »,
que « nous
ne pouvons pas continuer à vivre au-dessus de nos moyens » et
que, d’ailleurs, « les
Français l’ont compris ».
Inlassable propagande des conservateurs-libéraux ? Bien sûr, mais
relayée par le silence complice des médias. Et c’est ainsi que
s’imposent dans l’opinion les apparentes évidences biaisées qui
prétendent l’austérité inéluctable, contre la justice et
l’intelligence... »
Le
coup d’État des riches expliqué par Étienne
Chouard :
Avec Sarkozy, la bande du Fouquet’s s’est régalée :
La dette
publique, une affaire rentable
A
qui profite le système ?
« II
faut réduire la dette! ». On crie à la faillite ! Tel un père
qui demande instamment à ses enfants d'aller ranger leur chambre,
notre gouvernement nous dit : " Assez de cette gabegie ! Il est
temps de devenir sérieux, remettez vos prétentions sociales au
tiroir, l'heure est au travail et aux économies ". Ce qu'on ne
nous dit pas, c'est qu'il y a une quarantaine d'années, l'État
français n'était pas endetté, à l'instar de la plupart des autres
nations, d'ailleurs. En moins de quarante ans nous avons accumulé
une dette colossale qui avoisine les 1200 milliards d'euros !
Pourquoi ? S'est-il produit quelque chose qui a fait que l'on ait
soudain besoin de recourir à l'emprunt, alors qu'auparavant on se
suffisait à nous-mêmes? Et si tel est le cas, qui en bénéficie
vraiment ? Qui émet la monnaie ?
André-Jacques
Holbecq et Philippe Derudder nous disent les vraies raisons de la
dette et dénoncent les mécanismes destructeurs scrupuleusement
occultés. Vulgarisateurs de la "chose économique", leur
but est de permettre aux citoyens de "savoir ", afin qu'ils
ne se laissent pas impressionner par les épouvantails que l'on agite
sous leur nez. Afin de comprendre surtout que nous avons tout pour
relever l'immense défi humain et écologique de notre temps et que
la dette et l'argent ne sont que " vrais-faux " problèmes.
André-Jacques
Holbecq, " économiste citoyen ", est très impliqué dans
le mouvement altermondialiste depuis plusieurs années.
Philippe Derudder, son expérience de chef d'entreprise l'a conduit à s'interroger sur les contradictions du système. Il démissionne alors et partage depuis lors le fruit de ses recherches et expériences dans ses livres, conférences et ateliers.
Étienne Chouard a été un des principaux artisans, par son blog, de la prise de conscience ayant mené au NON au Traité Constitutionnel Européen en 2005.
Le
riche
L'homme
avisé, lorsqu'il agit, le fait toujours en accord avec les désirs
du peuple, si bien qu'il ne contrevient jamais à la norme. Il n'y a
jamais de conflit quand on estime avoir tout en suffisance ; n'ayant
pas matière à le faire, on ne recherche pas les biens. On ne les
convoite que lorsqu'on estime qu'ils font défaut. Alors, on peut
entrer en conflit avec le monde entier sans penser que c'est
cupidité. En revanche, qui est comblé cède volontiers ce qu'il a
en trop. Ainsi peut-on refuser l'empire sans penser faire preuve
d'abnégation. La cupidité et l'abnégation ne sont pas tributaires
de la pression extérieure, elles se mesurent à l'aune d'une réalité
intérieure qui ne peut être connue que par un retour sur soi.
Le
sage, même investi de la dignité de Fils du Ciel et disposant des
richesses d'un empire, se garde d'écraser le peuple de son mépris
en raison de sa position éminente ni ne se joue de ses sujets en
raison de ses immenses possessions. Il calcule le malheur possible,
il suppute les retournements probables ; et s'il lui apparaît que la
possession de toute la terre sous le ciel est préjudiciable à sa
nature, il y renonce, sans penser s'attirer gloire ou renom par ce
refus. Yao et Chouen abandonnèrent le trône, non pas pour se
tailler auprès de leurs sujets une réputation d'hommes bons, mais
parce qu'ils ne voulaient pas que ses munificences ruinent leur
substance vitale. Le geste de Chan K'iuan et de Hsiu-yeou, qui tous
deux refusèrent l'empire qu'on leur offrait, n'était pas commandé
par une feinte humilité, mais par la volonté de ne pas laisser les
affaires porter atteinte à l'intégrité du moi. En réalité, bien
qu'ils se soient bornés à reconnaître leur avantage et à se
détourner de ce qui leur était préjudiciable, le monde les encense
comme des parangons de sagesse. Mais s'ils en firent preuve ce ne fut
certes pas pour la renommée. [...]
La
mesure procure le bonheur, l'excès est source de maux, cela est vrai
de toutes choses mais particulièrement des richesses. Les oreilles
assourdies par le son des cloches, des tambours et des flûtes, le
palais rassasié de viandes croustillantes et de vins capiteux, la
volonté s'amollit, on en oublie jusqu'aux tâches les plus
essentielles. Quelle vie de désordres ! Plongé dans les vapeurs de
la dissipation, le riche se sent oppressé comme quelqu'un qui
gravit une pente raide lourdement chargé. Quelle vie de douleurs !
Il convoite les richesses et s'attire l'opprobre ; il a soif de
pouvoir et s'exténue. Le repos le suffoque, le bien-être le
liquéfie. Quelle vie de contrariétés ! Ne songeant qu'à l'argent
et au profit, il vit emmuré dans une abondance à laquelle il ne
peut se soustraire. En dépit de la mélancolie qui le ronge, il ne
sait se résoudre à se défaire de ses biens. Quelle vie de honte !
Il amasse plus d'or qu'il ne pourra jamais en dépenser, mais
qu'importe ! il le serre jalousement contre son sein et ne s'en
séparerait pour rien au monde. Son cœur est empli d'angoisse et
d'inquiétude, mais il continue à amasser et entasser. Quelle vie de
tristesse ! Chez lui, il tremble d'être tué par des cambrioleurs,
au-dehors il redoute d'être égorgé par des brigands. Aussi
multiplie-t-il dans ses demeures les tours de guet et les portes
blindées, et il n'ose jamais s'aventurer hors de chez lui sans
escorte. Quelle vie de crainte !
Je
ne sais rien de plus terrible que ces six maux. Et pourtant le riche
les néglige et se refuse à les considérer. Mais quand le malheur
aura fondu sur lui, il aura beau faire appel à toutes ses ressources
vitales et épuiser son or, il ne pourra retrouver un seul jour
d'insouciance. C'est donc en vain qu'il aura recherché la gloire et
couru après la fortune. Dire qu'il accable son esprit et son corps
pour la conquête de biens illusoires ! N'est-ce pas faire preuve du
pire des égarements ?
Tchouang-tseu
Philosophe
chinois du IVe siècle
av. J.-C.