Le
21 mai 1871, les forces Versaillaises pénètrent dans Paris par la
porte de Saint-Cloud. C'est le début de la semaine sanglante.
Le 22
mai, les Versaillais tiennent déjà les portes d'Auteuil, de Passy,
de Sèvres, de Versailles ; ils installent des batteries sur la
colline de Chaillot et au rond-point de l'Étoile. Ils sont maîtres
pratiquement de deux arrondissements le XVe et le XVIe. Paris apprend
seulement leur présence. Delescluze fait placarder cette
proclamation :
Citoyens, Assez de militarisme, plus d'états-majors galonnés et dorés sur toutes les coutures ! Place au Peuple, aux combattants, aux bras nus !
L'heure de la guerre révolutionnaire a sonné. Le Peuple ne connaît rien aux manœuvres savantes mais quand il à un fusil à la main, du pavé sous les pieds, il ne craint pas tous les stratégistes de l'école monarchiste.
Aux armes ! Citoyens, aux armes ! Il s'agit, vous le savez, de vaincre ou de tomber dans les mains impitoyables des réactionnaires et des cléricaux de Versailles, de ces misérables qui ont, de parti pris, livré la France aux Prussiens, et qui nous font payer la rançon de leurs trahisons !
Si vous voulez que le sang généreux, qui a coulé comme de l'eau depuis six semaines, ne soit pas infécond ; si vous voulez vivre libres dans la France libre et égalitaire ; si vous voulez épargner à vos enfants et vos douleurs et vos misères, vous vous lèverez comme un seul homme, et, devant votre formidable résistance, l'ennemi qui se flatte de vous remettre au joug, en sera pour sa honte des crimes inutiles dont. il s'est souillé depuis deux mois.
Citoyens, vos mandataires combattront et mourront, avec vous, s'il le faut ; mais au nom de cette glorieuse France, mère de toutes les révolutions populaires, foyer permanent des idées de justice et de solidarité qui doivent être et seront les lois du monde, marchez à l'ennemi, et que votre énergie révolutionnaire lui montre qu'on peut vendre Paris, mais qu'on ne peut ni le livrer ni le vaincre.
La Commune compte sur vous, comptez sur la Commune. »
Le
même jour, Thiers, le type même du bourgeois, déclare devant
l'Assemblée nationale : « L'expiation
sera totale ».
Les députés n'avaient d'oreille que pour les appels au massacre
lancé par Favre et la presse versaillaise.
« On
ne connaîtra jamais le chiffre des exécutions sommaires commises
par les troupes versaillaises durant la Semaine sanglante et les
jours suivants. Le général Appert, responsable de la justice
militaire, a officiellement admis le chiffre de 17 000 fusillés,
c'est en réalité celui des inhumations payées par la ville de
Paris. On sait que des milliers de morts furent par ailleurs
incinérés, jetés dans des puits et des carrières, ensevelis à la
hâte dans les tranchées du Siège. Les historiens situent le
chiffre des exécutions entre 20 000 et 35 000. Seul point de repère
: la répression terminée, il
manquait environ 100 000 ouvriers dans Paris.
Il y avait 38 568 prisonniers, quelques milliers d'hommes en fuite ou
en exil ; les autres ? Rappelons, à titre de comparaison, que la
fameuse Terreur, celle dont les manuels de classe font le plus grand
état, entraîna l'exécution, dans toute la France, de 16 594
condamnés à mort, et elle dura un peu plus de dix-sept mois, du 6
avril 1793 aux 27/28 juillet 1794. » (Bernard Noël)
De
nos jours, l'oligarchie
européenne envisage la répression sanglante de la colère populaire
qui monte.
En effet, une
annexe du traité
de Lisbonne autorise
les forces gouvernementales à tirer
sur les manifestants.
La Commune « c'est la consécration du gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple : une démocratie directe reposant sur une citoyenneté active, renouant avec l'esprit de la constitution de 1793 qui fait du droit à l'insurrection « le plus sacré des droits et le plus imprescriptible des devoirs » (article XXXV de la déclaration des droits de l'Homme de 1793).
22 mai 2012, le grand tonnerre canadien annonce-t-il le réveil démocratique de l'Occident ?
Le « printemps érable »
Des centaines de milliers de personnes dans les rues de Montréal contre l'oligarchie et ses mesures antidémocratiques (loi 78, entre autres).
La manifestation du 22 mai en images :
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2012/05/22/004-manif-images-vingt-deux-mai.shtml