vendredi, janvier 11, 2013

Satan parmi nous





Dans une vidéo-interview en trois parties, Gilbert Abas, ancien officier de police des Renseignements généraux, retrace toutes les affaires satano-pédocriminelles et « met en évidence l'existence d'un réseau bien organisé, protégé par un système mafieux particulièrement pourri ».

Les réseaux satano-pédocriminels par Gilbert Abas :

Gilbert Abas est l'auteur du livre « Qui veut encore tuer le Christ ? »

Satan parmi nous

De tous les personnages historiques, le Diable demeure le plus célèbre, mais il n'est personne au monde qui pourrait, à notre avis, le définir exactement. Son portrait idéal, mais combien difficile ! devrait rassembler le pied fourchu de Pan, la bouche grimaçante des gargouilles médiévales et l'œil de braise du prince des sabbats. Encore faudrait-il lui adjoindre la mandoline de Méphistophélès et les panonceaux des bandes publicitaires qui tendent à réduire sa terrible figure aux proportions d'un livreur d'anthracite ou de paquets d'ouate thermogène.

Après la Renaissance qui prétendit le connaître dans ses aspects les plus intimes, les doutes ont surgi et le Diable a disparu de la scène jusqu'au mouvement Romantique dont les aimables conteurs ont ravivé sa rougeoyante image, magnifiée par le tintamarre de Berlioz. Pourtant, ni Gounod, ni Boïto n'ont réussi à le revaloriser auprès des sceptiques et des matérialistes contemporains de Victoria et du Second Empire. Malgré Charles Baudelaire et Gustave Doré, le Malin semblait s'effacer dans l'indifférence et dans l'oubli...

Mais l'hallucination et le mystère romantiques avaient préparé — grâce à l'Allemagne surtout, chacun le sait — une rentrée assez effrayante du fantastique. Dès 1836 « Gaspard de la Nuit » était véritablement « en quête du Diable » et, après toutes les chevauchées de Franz Schubert, Richard Wagner et Hugo Wolf, il nous revint avec « La nuit sur le Mont Chauve » (1867). Le génie de Moussorgsky sut ressusciter le cortège claudicant de la sorcière Baba-Yaga ( Tableaux d'une exposition, 1874), dont le bâton diabolique dirigea l'orchestre de Paul Dukas dans l'« Apprenti sorcier », qui fut d'abord plus fêté à Berlin qu'à Paris. La présence étrange et subtile de l'Esprit inspire à Maurice Ravel ses « Sortilèges » et, justement, son « Gaspard de la Nuit ». Le Diable en chair et en os, que ce soit en littérature ou dans les arts plastiques, n'apparaissait plus, comme l'Ennemi de Dieu, le Tentateur incessant, le Séducteur...

Au reste, n'est-ce point une gageure que de vouloir discuter des rapports existant entre Satan et l'Art moderne ? Le Diable, direz-vous n'existe pas, et il n'a probablement jamais existé. Pur concept de l'imagination hallucinée de nos lointains ancêtres, son emprise a, aujourd'hui tout à fait disparu. Quel artiste oserait donc le représenter, sans risquer de tomber dans un anachronisme ridicule ? Et quelle forme conviendrait-il de lui donner, qui éviterait un recours au classique accoutrement des ailes de chiroptères. des griffes, de la longue queue poilue, voire des attributs sexuels fortement accusés ?

Pourtant, aucune époque n'a été aussi imprégnée par le Satanisme que celle où nous vivons. Rodin avait exprimé son angoisse devant la Porte de l'Enfer et prouvé que dans notre monde, l'infernal était plus en deçà, qu'au-delà. Après 1918, les éructations et les pétarades du Jazz le réaffirmèrent ironiquement, quand son exotisme vint narguer la civilisation. Puis ce furent les lugubres désolations de la guitare hawaïenne : « Le chant d'un peuple qui s'enterre lui-même ! » disait un jour Ernile Mâle, néanmoins rompu aux larmes et aux horreurs du Moyen Age finissant.

Enfin, Stravinsky, en faisant déchirer Orphée par les Ménades — sur des rythmes qui n'apportèrent, certes, aucune interprétation luciférienne nouvelle ! — présentait, sans l'avoir cherché — ce macabre organisé, caractéristique de notre « univers concentrationnaire ». Un frisson glacé pouvait parcourir les rangs des spectateurs. « Délectation froidement abstraite, obstinément anti-expressive... qui prend à mon goût le masque de la laideur... » écrivait le critique René Dumesnil : il n'était, précisément, qu'une victime mal consciente du véritable diabolisme contemporain, diffus, mais attaché à tout et à tous... Cette dénonciation des supplices de la condition humaine d'aujourd'hui, impassiblement, le russo-américain l'offrait à ses admirateurs, en retard, toutefois, de vingt ans sur le Maître et attachés à l'anecdote ! Il n'y avait évidemment là, aucune intention de musique à programme ! mais, en raison de ce que l'Univers est ce qu'il est et que Stravinsky en cristallise sans le vouloir, du fait de son génie, les contradictions irritantes et malfaisantes, son « Orphée » était infernal. (Cette « cristallisation » dont Stravinsky parle lui-même dans sa « Poétique musicale », la psychanalyse l'explique, on s'en doute... et il y faut voir une impérieuse nécessité de libération de ce qui l'obsède : on pourrait dire que Stravinsky s'essaye à chasser le Mal. le Désordre, le Diable... « Le besoin de briser conduit ce grand musicien » écrit, d'ailleurs, André Michel). Sur un plan plus banal, du reste, que d'auditeurs enthousiastes ont déclaré de lui, depuis un demi-siècle : « Il y a du diabolique dans cet homme ! » Faut-il s'étonner qu'il domine, par la musique, tout notre siècle ?

Jamais, devant la faillite d'une science plus que discutable et d'une médecine puérile, qui mènent inexorablement aux conflits armés et à la pratique d'expériences monstrueuses, les hommes n'ont eu autant recours aux guérisseurs, aux pythonisses, aux médiums et à tous les théurges qui ont succédé aux sorciers des âges révolus. Les annonces mirifiques qui remplissent nos journaux offrent une planche de salut — Satan n'est-il pas le grand Consolateur ? — à tous ceux qui luttent contre l'inexorable ennui d'une existence étriquée et banale. Les salons des cartomanciennes et des magnétiseurs ne désemplissent pas, car nous sommes revenus au temps de Nostradamus et de Ruggieri. Qui sait même si certaines officines ne sont pas la réplique des sinistres cabinets de La Voisin et de l'abbé Guibourg ? Assurément, ces grands marabouts, ces gitanes, ces prêtresses, ces professeurs, et ces devins qui prétendent lire l'avenir dans la main, les taches d'encre, les boules de cristal et les tarots, ont de quoi nous faire sourire, quand ils promettent le bonheur « à tous les Français de bonne volonté ». Leur fructueux commerce qui fait intervenir la psycho-synthèse, les mystères de la galaxie et des démonstrations spiritualistes parfaitement vides de sens n'en demeure pas moins le reflet d'une époque bien troublée.

Au sein des mystères épais qui nous entourent, l'adoration des faux dieux renaît sur les ruines d'un rationalisme mal compris et l'action du démon se manifeste sous les formes les plus décevantes. L'archange déchu a depuis longtemps compris tout le parti qu'il était susceptible de tirer de la clandestinité et de l'ignorance. Jamais il n'oublie qu'il est le Prince du Mensonge, quand il s'occupe de tests stupides, de psychanalyse et de statistiques qui ramènent l'Amour à des chiffres et le Sacré à une courbe. Il n'en continue pas moins de hanter les couvents et le maintien des exorcistes dans les diocèses prouve que l'Eglise croit encore à la possession, à l'envoûtement et au succubat. Il n'y a pas si longtemps que le Grappin se montrait au curé d'Ars et qu'il détruisait les meubles de Don Bosco, Bernadette Soubirous aussi l'a entendu et, tout comme Chamiso et Dostoïevski, Papini prétend même l'avoir rencontré. A l'en croire, le Diable est « un personnage qui sort de l'ordinaire. Il est grand et très pâle ; il est encore assez jeune, mais de cette jeunesse qui a trop vécu et qui est plus triste que la vieillesse. Son visage très blanc, étiré, n'a de remarquable que la bouche mince. fermée, serrée, et une ride unique et très profonde qui s'élève perpendiculairement entre les sourcils et va se perdre presque à la racine des cheveux. Je n'ai jamais bien su de quelle couleur peuvent être ses yeux. pour la raison que je n'ai jamais pu le regarder plus d'un instant, et je ne sais pas davantage la couleur de ses cheveux, parce qu'un grand béret de soie, qu'il n'enlève jamais, les cache complètement. Il est toujours vêtu décemment, de noir, et ses mains sont toujours impeccablement gantées » (Il Diavolo, traduction de René Patris).

Sous cet aspect glacial, irréprochable, digne des vieillards des « 120 journées », et des voluptueux de l'« Histoire d'O », le Diable cache un tortionnaire sadique et un déicide convaincu. Oubliant un peu vite les exploits de Valdès et de Torquemada, les catholiques ont vu en Hitler le « médium de Satan », qui ne pouvait se passer de l'odeur du sang et de l'encens des crématoires. Les gestes accomplis par ses agents maléfiques, les bourreaux des camps de la Mort, qui se plaisaient à mêler la musique aux cris des réprouvés, ne différaient d'ailleurs guère, de ceux des démons de Polignac et d'Angkor. Aujourd'hui, le Marxisme passe pour la synthèse de toutes les hérésies et certains le considèrent comme la nouvelle Bête de l'Apocalypse contemporaine. Mais cette interprétation nous paraît aussi simpliste que celle qui consiste à ne voir en Dulle Griet, par exemple, que la représentation de la sorcière ou de la méchanceté. En fait, le Diable qui appartient consubstantiellement au monde, demeure légion, pluralité et métamorphose. S'il a cessé d'apparaître physiquement, il continue de rôder autour de nous et les saints dont les sens sont des plus exercés ont, comme Thérèse de Jésus, des Visions « où. sans percevoir aucune forme on voit quelqu'un présent ». Il souffle sur l'univers le vent de la folie et pousse les hommes à se précipiter au pied des idoles modernes qui se font adorer au cinéma, sur les stades et dans les réunions politiques. Le monde est retombé dans un étrange polythéisme dont les dieux exigeants se nomment record, vitesse et machinisme. En imposant le culte de la vedette et de la personnalité. Satan l'orgueilleux en est à ce point arrivé à duper les hommes qu'ils ont admis de pouvoir se sacrifier pour un seul homme ! L'admiration béate des monstres Sacrés, savamment entretenue par les campagnes publicitaires, a conduit à l'abêtissement des masses et l'effort intellectuel a fini par sombrer dans la négation de tout, et dans une étonnante confusion des valeurs. Humiliées par les gestes automatiques, les masses opprimées et asservies qui, jadis se révoltaient, ne réagissent même plus. La machine sociale comme l'a dit si justement Simone Weil est devenue une « machine à briser les cœurs, à écraser les esprits, une machine à fabriquer de l'inconscience, de la sottise, de la corruption, de la veulerie et surtout du vertige ». Le grand mot est lâché : le Vertige ! car c'est bien lui qui vous prend devant les folles expériences nucléaires dont l'affreux réalisme surpasse et de loin, les bizarreries des chapiteaux de l'An Mille, et des innombrables Danses macabres. La terreur collective, l'angoisse cosmique, risquent bientôt de s'emparer des âmes et les réactions en chaîne de la fission de l'atome pourraient bien devenir les chapitres d'une fulgurante Apocalypse. Jamais la voûte céleste n'a été aussi près de tomber sur ceux qui rêvent de conquérir les espaces sidéraux. Lange des Ténèbres, nouveau théoricien de la relativité, aux bords des abîmes de notre aveuglement, continue de jouer avec la Mort, sa fidèle compagne.

Témoins de leur temps, les écrivains ne peuvent échapper à l'oppression étouffante du diabolisme. Bien mieux, ils s'y délectent ainsi que des possédés volontaires et font tomber leurs lecteurs dans un masochisme qui glorifie l'abjection, la décomposition et la pourriture. Omniprésent, Satan n'admet point les demi-mesures, et il n'hésite pas à frapper de paralysie ou de gâtisme tous ceux qui. dans le même temps, cherchent à boire dans sa coupe et dans celle des archanges. Comme autrefois, il exige que l'on soit tout pour ou tout contre lui, mais il n'en chérit pas moins les modes insidieux de la calomnie et de l'hérésie venimeuse, qui exaltent la haine, le vice et les passions infâmes. Agissant grâce à des personnes interposées, des « âmes qu'il ulcère et incite à d'inexplicables crimes », il a semble-t-il cessé désormais de demander au Tout-Puissant la permission d'agir sur ses créatures.

Toutes les formes de l'Art qui, jadis célébraient la victoire du Dieu bon paraissent périmées, et nous assistons à un véritable retournement de la philosophie manichéenne. C'est le Dieu bon — sans le savoir, ou sans le vouloir — qui doit à présent s'efforcer de prouver la réalité de son action et l'efficacité de son pouvoir. L'Art sacré, ravalé aux broderies des kermesses de Lourdes et de Beauraing, figé dans le saindoux ou la matière plastique de Saint-Sulpice. a bien de la peine à défendre la splendeur divine en un temps où l'image du Christ sert de baromètre, et où le portrait de la Vierge orne les coquetiers et les verres à dents. En revanche, l'Art diabolique qui avait perdu du terrain après Goya et le mouvement romantique, n'a cessé de progresser depuis le début du vingtième siècle. Il a rencontré de fervents adeptes parmi les surréalistes et tous ceux dont les improvisations jaillissent de l'inconscient ou d'un choc psychologique indépendant de la volonté. Utilisant les forces, les chants et les passions occultes qui dorment en lui, l'artiste, comme l'écrivait Giorgio de Chirico ressent, avec la rapidité d'un éclair, un moment, une pensée, une combinaison qu'il jette sur la toile. « Comme le tremblement de terre secoue la colonne sur sa plinthe, nous tressaillons jusqu'au fond de nos entrailles. Nous jetons alors sur les choses des regards étonnés, c'est le moment. Le Protée qui dormait en nous a ouvert les yeux. Et nous disons ce qu'il fallait dire. Ces secousses sont pour nous ce qu'étaient pour le prophète glauque les lacs et la torture ». A l'heure actuelle, le Diable a, non seulement retrouvé les figurations sous lesquelles il apparaissait au Moyen Age, mais son mythe s'est encore développé grâce à la carte postale. à la bande dessinée et à la pellicule cinématographique. Michelet, ce grand intuitif, s'est lourdement trompé, en 1862, quand il a déclaré que, devenu un bon vieux, le Diable s'était résigné à gagner sa vie dans les petits métiers du spiritisme et des tables tournantes. Il ne pouvait présager la floraison de la littérature et de la dialectique infernale de nos contemporains qui, prenant Sade et Ducasse pour modèles encensent le Mal et le crime gratuit.

Roland Villeneuve


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