Le Christ était pauvre :
naissance dans une grotte, formation d'apprenti menuisier et carrière
de chômeur-prêcheur itinérant aux propos subversifs qui lui
valurent une position cruciale mais fort douloureuse au sommet du
Golgotha.
Plus tard, la puissante Église, appréciée et récompensée
par les exploiteurs argentés, renia ce Messie qui disait à l’homme
riche : « Va,
vends tout ce que tu possèdes, donne le produit de la vente aux
pauvres et tu auras un capital au ciel. Puis
viens et suis-moi. »
Aujourd'hui,
beaucoup de personnes tirent le diable par la queue pour vivre, alors
Dieu, l'Église, les liturgies et les sermons, les fables divines
font moins recette. Même les grenouilles de bénitier sont
résignées, elles ne croient plus qu'un jeune prêtre en soutane
viendra les écouter dans la pénombre du confessionnal.
Faute
de fidèles, de vocations et de donations, les diocèses et les
collectivités doivent vendre une partie de leur patrimoine
religieux.
Acheter
une église et la transformer en résidence permet à des snobs de
faire savoir qu'ils habitent dans la maison de Dieu. C'est donc très
chic. Et les personnes qui désirent vivre sous
des voûtes gothiques ou romanes auront le choix, 5
à 10% des églises pourraient être vendues, détruites ou
abandonnées d’ici à 2030.
« Selon
l'Observatoire du patrimoine religieux (OPR), le pays compte près de
100 000 monuments (en moyenne 2,5 par commune), à 95% catholiques et
dont environ 45 000 sont des églises paroissiales. 5 à 10 000
édifices sont menacés dans les 15 prochaines années. Après 6 mois
sans utilisation pour le culte une église peut perdre son
affectation. Or, les curés de campagne, en charge de dizaines
d’églises ne pourront bientôt plus courir de l’une à l’autre.
Les
collectivités (propriétaires d’environ 40 000 églises) sont en
crise. Quant à l’Église (qui possède les 5000 restantes), elle
est dans une situation financière critique. Moins de fidèles, c’est
moins de finances. Or, la maçonnerie, la toiture, l’électricité
et le chauffage, sont à rénover régulièrement. Sans parler de la
restauration des œuvres. »
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