Mark Booth est l'auteur de
« L'histoire secrète du monde », sous le pseudonyme de
Jonathan Black. Informé par un agent des sociétés secrètes, Mark
Booth affirme que de mystérieuses hiérarchies inspirent des
mouvements spiritualistes comme le franciscanisme réactualisé par
le nouveau pape.
« François (d'Assise), écrit
Booth, naquit dans un monde
où les serfs souffraient d'une pauvreté extrême et où les êtres
difformes, les vieux, les pauvres et les lépreux étaient traités
avec un profond mépris. Le clergé aisé vivait confortablement en
exploitant ses serfs et persécutait quiconque n'était pas d'accord
avec lui.
En 1206, François était un riche
jeune homme de 20 ans. Il vivait en Italie, à Assise, une vie
insouciante et cruelle, évitant tout contact avec la difficulté et
retenant son souffle quand il voyait un lépreux.
La ressemblance avec la vie du prince
Siddhârta est frappante.
Un jour où il se promenait à cheval,
son animal se cabra soudainement et il se retrouva face à un lépreux
Il descendit de sa monture et, avant même qu'il s'en rende compte,
il était en train de serrer sa main sanguinolente et d'embrasser ses
joues et ses lèvres purulentes. Il sentit le lépreux retirer sa
main et, quand François leva les yeux sur lui, il avait disparu.
Il sut alors, tout comme saint Paul sur
la route de Damas, qu'il avait rencontré le Christ ressuscité.
La vie et la philosophie de François
furent totalement remises en question. Il commença à voir
clairement que les Évangiles recommandaient une vie de pauvreté,
dévouée à aider les autres, ne possédant « ni or, ni argent, ni
monnaie dans vos ceintures ; ni sac pour le chemin, ni deux tuniques,
ni souliers, ni bâton... ». François disait que la pauvreté
consistait à ne rien avoir, à ne rien désirer, et pourtant à tout
posséder vraiment, l'esprit libre. Il en arriva à considérer que
l'expérience en elle-même est importante, et non ce que nous
vivons. Les choses que nous possédons ont une emprise sur nous et
menacent de prendre le pouvoir sur notre vie. Une voix provenant d'un
crucifix peint sur un tableau de l'église de San Domenico, près
d'Assise, lui dit un jour : « François, va et répare ma maison
qui, tu le vois, tombe en ruine. » Cet appel fut, pour François,
une expérience ineffable à laquelle il ne put résister.
Il transforma sa nature non seulement
dans ses dimensions animale et végétale mais également, comme nous
allons le voir bientôt, dans sa dimension matérielle, si bien que
les animaux lui répondaient de manière incroyable. Le grillon
chantait quand il le lui demandait et les oiseaux se rassemblaient
pour l'entendre prêcher. Lorsqu'un terrible loup menaça le village
montagnard de Gubbio, François partit à sa rencontre. Le loup se
précipita sur lui mais, dès qu'il entendit François lui ordonner
de ne faire de mal à personne, il se coucha à ses pieds et, depuis
ce jour, il se mit à le suivre partout, totalement apprivoisé. Il y
a quelques années, le squelette d'un loup a été retrouvé enterré
sous le sol de l'église de San Francesco della Pace, à Gubbio.
Si l'on compare le mysticisme de Ramon
Llull avec celui de saint François, on observe qu'un changement
profond s'est opéré dans le monde en peu de temps. Le mysticisme de
François est celui des choses simples et naturelles, du grand air et
du quotidien.
Dans la première biographie de saint
François, Les Petites Fleurs de saint François d'Assise, il
est dit qu'il découvrit les mystères de la nature grâce à la
sensibilité de son cœur. Pour François, tout était vivant. Il
avait une vision extatique du cosmos tel que le conçoivent les
idéalistes : ce sont les hiérarchies célestes qui créent tout et
qui donnent la vie. […]
L'esprit du christianisme avait
autrefois aidé à l'évolution du bouddhisme. Il avait introduit
l'enthousiasme qui avait aidé les enseignements de compassion
universelle de Bouddha à s'épanouir dans le monde matériel. Mais à
ce moment de l'histoire, c'est l'esprit du Bouddha qui aida à
réformer le christianisme, en inspirant la simple dévotion et la
compassion pour chaque chose vivante.
Un jour, vers la fin de sa vie, saint
François méditait et priait sur le mont La Verna devant sa cellule
d'ermite, quand le ciel se remplit soudain de lumière : un
séraphin à six ailes lui apparut. François s'aperçut que cet être
avait le même visage que celui du crucifix peint qui l'avait envoyé
en mission. Il comprit que Jésus-Christ l'envoyait sur une nouvelle
mission.
Peu après sa mort, l'ordre des
Franciscains qu'il avait fondé se trouva dans la tourmente. Le pape
demandait aux frères de prendre davantage de responsabilités, parmi
lesquelles l'acquisition de terres et la gestion de l'argent. De
nombreux franciscains y virent une violation de la vision de François
et fondèrent des groupes séparatistes, les Fraticelli, ou
Spirituels franciscains. Pour eux-mêmes, comme pour les étrangers,
ils étaient ce nouvel ordre d'hommes spirituels qui
conduirait l'Église à sa fin, comme Joachim de Flore l'avait
prédit.
C'est pour cette raison que les
disciples de saint François furent persécutés comme des hérétiques
et tués. Une fresque célèbre de Giotto montre ainsi saint François
en train de soutenir l'Église : s'il l'a vraiment aidée à ne pas
s'effondrer complètement, peut-on vraiment dire qu'il ait réussi à
la réformer comme la voix du crucifix le lui avait demandé ? Dans
l'ésotérisme, on dit que le séraphin qui donna à saint François
ses stigmates lui avait annoncé que sa nouvelle mission devait être
accomplie après sa mort. Une fois par an, le 3 octobre, pour
l'anniversaire de sa mort, il devait conduire l'esprit des défunts
en dehors des sphères lunaires, vers les hiérarchies supérieures.
Encore une fois, nous voyons que
l'initiation se soucie aussi bien de la vie après la mort, que de la
vie elle-même. »
Mark Booth,
L'histoire secrète du monde.
L'histoire
secrète du monde
Fruit
de vingt ans de recherches, ce livre révèle les lois mystérieuses
qui sous-tendent l'histoire, développées et gardées jalousement
pendant des siècles par les sociétés secrètes, en Orient comme en
Occident. S'appuyant sur de nombreux documents, l'auteur nous
entraîne dans un incroyable voyage dans les mystères du monde, aux
côtés d'Ovide, léonard de Vinci, Newton, Washington... Et de bien
d'autres personnages aux fabuleuses connaissances, dissimulées à
notre conscience quotidienne, et dont ils ont laissé des indices
dans leurs œuvres...