mercredi, août 07, 2013

Niqab, turban & vêtement traditionnel






Que représente le vêtement traditionnel 


Le turban :

"(...) le turban est censé conférer au croyant une sorte de gravité, de consécration et aussi d'humilité majestueuse ; il le retranche des créatures chaotiques et dissipées, — les « errants » (dâllûn) de la Fâtihah, — le fixe sur un axe divin — la « voie droite » (eç-çirât el-mustaqîm) de la même prière — et le destine ainsi à la contemplation ; en un mot, le turban s'oppose comme un poids céleste à tout ce qui est profane et vain. Comme c'est la tête — le cerveau — qui est pour nous le plan de notre choix entre le vrai et le faux, le durable et l'éphémère, le réel et l'illusoire, le grave et le futile, c'est elle qui doit porter la marque de ce choix ; le symbole matériel est censé renforcer la conscience spirituelle, comme c'est le cas, du reste, de toute coiffure religieuse ou même de tout vêtement liturgique ou simplement traditionnel. Le turban « enveloppe » en quelque sorte la pensée, toujours prête à la dissipation, à l'oubli et à l'infidélité ; il rappelle l'emprisonnement sacré de la nature passionnelle et déifuge. 

La Loi coranique fait fonction de rétablissement d'un équilibre primordial perdu, d'où ce hadîth : « Portez des turbans et distinguez-vous par là des peuples (« déséquilibrés ») qui vous ont précédés. »

La haine du turban, comme celle du « romantique », du « pittoresque », du « folklorique », s'explique par le fait que les mondes « romantiques » sont précisément ceux où Dieu est encore vraisemblable. 

Quand on veut abolir le Ciel, il est logique de commencer par créer une ambiance qui fait apparaître les choses spirituelles comme des corps étrangers ; pour pouvoir déclarer avec succès que Dieu est irréel, il faut fabriquer autour de l'homme une fausse réalité, qui sera forcément inhumaine, car seul l'inhumain peut exclure Dieu. Ce dont il s'agit, c'est de fausser l'imagination, donc de la tuer ; la mentalité moderne, c'est le plus prodigieux manque d'imagination qui se puisse imaginer.

Le voile :

Quelques mots sur le voile de la femme musulmane s'imposent ici.

L'Islam tranche sévèrement entre le monde de l'homme et celui de la femme, entre la collectivité totale et la famille qui en est le noyau, ou entre la rue et le foyer, comme il tranche aussi entre la société et l'individu et entre l'exotérisme et l'ésotérisme ; le foyer — comme la femme qui l'incarne — a un caractère inviolable, donc sacré. 

La femme incarne même d'une certaine façon l'ésotérisme en raison de certains aspects de sa nature et de sa fonction ; la « vérité ésotérique » — la haqîqah — est « sentie » comme une réalité « féminine », comme c'est aussi le cas de la barakah. 

Le voile et la réclusion de la femme sont du reste en rapport avec la phase cyclique finale que nous vivons — et où les passions et la malice dominent de plus en plus — et présentent une certaine analogie avec l'interdiction du vin et le voilement des mystères. »

Frithjof Schuon.

de Frithjof Schuon

Le monde musulman est à la fois proche et méconnu. Revendiquant de nos jours un plus large rôle dans le jeu des forces humaines, il attire surtout les regards par les images les plus contingentes de lui-même, celle de la violence des groupes islamistes, ou de l’absence de démocratie dans les pays musulmans.

Cet ouvrage, qui met en lumière les orientations essentielles de l’Islam, est d’un intérêt plus important que jamais, pour situer cette tradition dans sa véritable dimension intérieure et son expression du divin. Pour exposer les fondements de la foi islamique, il considère quatre éléments essentiels : la nature et la perspective musulmane, la doctrine coranique et la fonction du Coran, le rôle du Prophète, le soufisme.



Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...