Des
individus, nommés « marouts » dans la tradition ésotérique, ont
pris le contrôle des Etats, des multinationales et des institutions
internationales comme l’OMS, l’ONU, l’OTAN...
Marout
» est un terme sanskrit ou dravidien de même racine que « Morigu »
(en gallo-celtique) et mort.
« Le
marout, dit Jean Louis Bernard, est un être à l’âme morte, au
psychisme mort quant à son essence, quoique susceptible de donner
des apparences de vie à ce faux vivant ou mort-vivant. Notion
mystérieuse, troublante ! Dans la légende hindoue, les marouts
seraient les instruments (les marionnettes) du dieu védique Roudra
qui se servirait d’eux et de leur poison morbide pour répandre les
épidémies. C’était l’opinion du sage Apollonius de Tyane,
selon son historiographe. Une épidémie grave ravageant Ephèse, le
thaumaturge y mit fin en faisant lapider à mort un marout ayant
l’apparence d’un mendiant. Le dieu hindou Roudra, très ambigu
car régentant à la fois la maladie et la médecine et déchaînant
ouragans et tempêtes cosmiques, s’est peu à peu fondu dans Shiva,
le destructeur divin des religions, nations ou grandes familles,
mortes en essence, et des civilisations épuisées. Or la notion de
marout est l’un des tragiques arcanes de l’ésotérisme
politique, celui-ci se comprenant mieux sous l’optique shivaïte
que chrétienne. Les brahmanes disent que lorsque Shiva (= la
Providence, le Destin) veut rabaisser une nation, caste ou famille
régnante, il place à la tête de cette nation, caste ou famille, un
marout qui en deviendra le chef ou l’épouse du chef. Ne possédant
par nature qu’une âme pourrie, cet être hybride contaminera les
hautes sphères de la société par exemple, ou les arts ou la
religion, et le déclin deviendra inéluctable si des hommes
n’extirpent à temps le marout. »
Les
Tibétains nomment ces marouts « cadavres vivants ». Notre temps a
donné la vedette aux marouts, directement ou indirectement
politiques, barrant en tout cas la route aux hommes forts et
l’ouvrant aux écroulements.
Le
type dominant des « élites » est le marout. D'un autre
côté, dans le peuple, le type humain dominant est le pachou.
« Le
pashu (pachou),
explique Bernard Dubant, l'être « lié », hylique
(sthûla, grossier, « matériel ») n'adore que son
pasha, son lien, dont il fait son « dieu ». Il est
soumis à Mâyâ, le principe de séparation du sujet et de l'objet.
Dans le topique de la corde et du serpent, où le serpent est pris
pour la corde. Mâyâ est le « serpent », et Brahman, la
corde. Dans cet exemple, il n'y a que la « corde », que
l'on ne « perçoit » pas, car seul le serpent est perçu.
La corde a-t-elle créé le serpent ? Nullement. Le serpent a-t-il
une « certaine existence » ? Aucunement. Le serpent,
c'est « l'univers », « connu », c'est-à-dire
créé, par « identification » et « division ».
L'univers, qui n'a pas la moindre existence, est pris pour Brahman,
qui n'est pas la cause de l'univers — la causalité, qui est une
perception erronée, surimposée, ne commence qu'avec Mâyâ —
cause ne précédant pas son effet, ne lui étant pas concomitante,
ni, bien sûr, postérieure. Cause qui ne devient cause que lorsque
l'effet est produit — causée donc en tant que cause par son effet.
Les religions et les philosophies ne sont que « sous le soleil
de Mâyâ ».
C'est
ainsi que le pashu ne s'intéresse nullement à la « vérité »
(satya, Brahman) — il ne s'intéresse qu'à la
surimposition, l'imposture, et la foule attend incessamment le grand
imposteur, celui qui feindra d'avoir assez d'autorité pour
imposer l'illusion comme vérité définitive — la foule,
gobeuse d'illusion (moha), est cependant toujours sceptique — ce
n'est pas assez — et déçue par son propre scepticisme — d'où
les mesures antipyrrhonniennes qui sont prises jusque dans les
prétoires...
Le
« monde » ainsi, n'est qu'un « discours »,
qu'un « faire ». Le « monde » s'édifie par
le faire, qui est le discours de la perception erronée. C'est le
Ne-Pas-Faire qui « détruit » le « monde »,
qui le « dissipe » — faisant entendre le « rugissement
de la vacuité » (shûnyatâ simhanâda), la
« non-naissance » (ajatâ) dont les « dualistes »
ont peur. L'être n'est que surimposition, et les perceptions de
l'état de veille (jagrat), de l'état de rêve (svapna,
taijasa), les perceptions « extérieures » et
« intérieures », ne sont que « surimpositions »
— c'est ainsi que Lin Tsi dit qu'il n'y a rien à chercher à
l'extérieur ni à l'intérieur.
Le
pashu est le bhogin — bhoga signifie « jouissance »
et aussi « effort » ; il est celui qui ne « sacrifie
pas », qui n'abolit pas le combustible dans le feu du yajña de
la gnose. Ne-pas-faire peut se traduire aussi par abhoga,
non-effort, non-attachement. Le pashu « construit »
son monde par l'effort et l'identification à autre que lui-même —
que ce soit son individualité ou sa non-individualité — par la
« jouissance », la « manducation » — bhuj
signifie « manger », « jouir de »,
« expérimenter » — le pashu, le bhogin,
est l'« expérimentateur », le « faiseur »,
le tueur de Brahman, pour la grande gloire de l'illusoire Mâyâ. Le
pashu est le karmin,
l'idiot qui tisse son karma, qui est son
«univers», qui est son linceul.
Source de la photo :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-fabrication-du-consentement-156587