lundi, novembre 17, 2014

Le chaos mondial



Le lama tibétain Kelsang Gyatso est ostracisé par les riches et puissants hiérarques du Vajrayana, le bouddhisme tantrique, et plus particulièrement par le Dalaï-lama lui-même. Kelsang Gyatso n'a jamais approuvé la politique atlantiste du Dalaï-lama, ami de Bush et des autres tristes sires qui plongent le monde dans le chaos. Il dénonce aussi le culte secret qui est à l'origine de l'ascension sociale et de la richesse de certaines personnalités et des « business-lamas » ou des « golden card lamas » sulfureux. En effet, d'après Kelsang Gyatso, ceux qui honorent l'entité la plus puissante de ce monde, Ishvara noir le chef des démons Dévapoutras, voient leur condition matérielle s'améliorer. Cette déviance du bouddhisme rappelle la déviance de la kabbale de Jacob Frank et de son étrange culte du péché et du chaos satanique.

« Je suis venu abolir toutes les lois et les religions et apporter la vie au monde », dit Jacob Frank.

« Selon Frank, écrit Charles Novak, pour abolir toutes les Lois, on doit arriver à la fin des Temps, lorsque la société sera totalement dépravée. Or, Jacob Frank se propose d’accélérer ce processus. En d’autres termes, il veut appliquer le fameux adage talmudique et kabbalistique :

« Pour monter bien haut, il faut d’abord descendre bien bas. »

Pour Frank, le « bien bas » veut dire extrêmement bas. C’est-à-dire vers la dépravation, dans une société où ne régnera que le vice.

« Je ne suis pas venu pour élever, je suis venu pour tout détruire et rabaisser toutes choses jusqu’à ce que tout soit englouti si profond, qu’il ne puisse descendre plus. La route de l’abîme est terrifiante et effrayante. Même notre frère Jacob en fut effrayé et n’osa pas mettre le pied sur l’échelle céleste. Elle consiste en deux parties convergentes qui se rencontrent au fond, une partie conduisant vers le bas, l’autre vers le haut, et il n y a pas d’ascension sans descente préalable. Aussi, le monde devrait-il attendre un autre Jacob. »

Bien sûr, cet autre Jacob, c’est lui. Il se présente comme le Messie tant attendu des Juifs et la réincarnation d’un autre pseudo-messie né cent ans avant lui, le fameux Sabbataï Tsvi de Smyrne. De tout temps, les hérésies et les pseudo-messies, sauveurs du peuple juif, ont jalonné l’histoire juive, Bar Kochbach, David Reubeni, Salomon Molkho, puis Sabbataï Tsvi. Ces hérésies ont en commun la vulgarisation de la Kabbale, une Kabbale à l’origine exclusivement destinée à une élite. L’influence de la Kabbale trouve son paroxysme avec Sabbataï Tsvi. Ce dernier innove en décrétant qu’il est le Messie, un Messie qui vient briser le Talmud et la Loi juive – une Loi selon lui oppressante – et que la Rédemption se trouve dans le contraire des Lois de la Torah, en affirmant que, pour que le vrai « Bon Dieu » apparaisse, il faut précipiter le chaos. Frank, en se proclamant sa réincarnation, va appliquer cet adage.

La précipitation du chaos, nous la devons à la Kabbale d’Isaac Louria Askhenazi d’origine allemande, né en Eretz (terre) Israël, puis installé enfant en Égypte, pour s’installer à Safed en Eretz, ville où il enseigna oralement la Kabbale. Le concept principal est la notion de Tikkun. À savoir, que la Rédemption passe par le péché, par le chaos. Tikkun signifie littéralement « réparation ». Cette réparation doit survenir après la coupure, Schevirah, du Tsimtsoum, qui est la contraction de l’univers et du monde. Le Talmud, traité Sanhédrin chapitre 11, détaille les temps futurs messianiques où ne régneront que chaos, perversion et destruction d’Edom, soit Rome. Par rapport à la Kabbale lourianique, le sabbataïsme innove car, pour lui, l’homme, pour faire venir le Messie plus rapidement, peut provoquer lui-même le chaos et la désolation : « Ce n’est plus une attente mais une provocation des événements futurs qui va à l’encontre du dessein divin ».


Le frankisme s’inscrit donc dans un contexte plus large, à savoir celui du sabbataïsme, hérésie juive officialisée par Sabbataï Tsvi, dans l’Empire ottoman, née un siècle plus tôt, qui trouve sa concrétisation en 1666, lorsque Sabbataï Tsvi se convertit à l’islam (soit quatre-vingt-treize ans avant la conversion de Frank). [...]

Les frankistes, par leur « conversion », ont connu une évolution sociale fulgurante puisqu’ils se sont intronisés dans toute la noblesse européenne : allemande, polonaise, autrichienne et que certains sont même entrés par mariage dans la famille royale d’Angleterre, dans l’entourage familial de la reine Victoria, comme la famille Battenberg-Mountbatten, famille non frankiste mais qui descend du frankiste comte Maurice Hauke. De là même, nous pouvons nous interroger – sans l’affirmer – sur la famille d’Orléans, puisque l’actuelle duchesse d’Orléans descendrait de la famille frankiste Dobrzenski- Dobrzinski. Leur point commun sera une vénération de Jacob Frank, le nouveau Messie et ces familles, bien que l’entrée dans la noblesse de titre et princière soit un fait « appréciable », essaieront d’entretenir la « flamme » en ne se mariant qu’entre elles. Insister sur ce point, c’est remarquer cette fulgurante ascension sociale qui pousse le Juif converti à passer du statut de pauvre juif, à noble, voire prince. »

Il ne faut pas oublier « la famille Rothschild, rappelle Charles Novak, dont tous les indices prouvent une forte complicité avec le mouvement frankiste (de par la proximité de Francfort et d’Offenbach et des déclarations de Moses von Portheim sur le rôle de Meyer Amschel Rothschild comme trésorier frankiste et maçonnique) […]

On peut s’interroger sur l’origine puis sur le rôle de la franc-maçonnerie. Si certains y voient une origine égyptienne ou celtique, elle ne serait, selon nous, que la continuation du sabbataïsme, de la Kabbale et des déviances de cette même Kabbale dans le monde chrétien, à la recherche de la lutte contre le chaos et la rédemption du genre humain. Dans ce sens mystique, l’origine « juive, sabbataïste, frankiste et zoharique » de la franc-maçonnerie, ou le philosémitisme qui s’en dégagerait, serait vrai. Les rôles du Baal Schem Falk, à Londres, de Saint-Germain, de Sabbataï Tsvi, puis de Frank, seraient donc indéniables dans la formation de la franc-maçonnerie dite kabbalistique et la pénétration de rites « égyptiens » de Cagliostro, si l’on reconnaît que le sabbataïsme glorifiait l’Égypte, pays d’origine, selon eux, de la Torah. » […]

Charles Novak rappelle aussi que les adeptes du chaos se sont répandus dans le monde musulman : « Le faux-Messie Sabbataï Tsvi se convertit à l’islam en 1666 pour la restauration du royaume d’Ismaël, véritable successeur d’Abraham. Ses adeptes se convertirent également tout en gardant une identité juive cachée (et sépharade pour leur grande majorité), allant à leur propre synagogue pour le Shabbat transgressif et à la mosquée le vendredi. Fonctionnant par intermariages, les descendants – qui se sont divisés au cours des siècles en quatre sous-groupes - existent encore dans les Balkans (Albanie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine ?) et en Turquie (principalement Istanbul, Ankara et Izmir) et peuvent se targuer d’être juifs et musulmans à la fois. Le plus célèbre d’entre eux fut peut-être Kemal Atatürk ou, tout au moins, Djavid Bey, un de ses ministres ».

Charles Novak, « Jakob Frank, le faux messie ».



En 1759, en Pologne, Jakob Frank se présenta comme la réincarnation de Sabbataï Tsvi, le faux messie : il assura être le nouveau Messie et se convertit au catholicisme. Dix mille à vingt mille juifs le suivirent : clandestinité, transgression de la Loi juive, rejet du Talmud et de la Torah tout en restant fidèle, en secret, à la Kabbale et au Zohar. Ses successeurs connurent une ascension fulgurante, le mouvement se transforma en secte hérétique qui dévia vers le nationalisme et l'antisémitisme.

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...