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Une énergie vitale permet-elle de vivre sans s'alimenter ?
Il est intéressant de rappeler la réaction de Claude Bernard, fondateur de la "médecine expérimentale", concernant une femme vivant en bonne santé et qui n'avait rien mangé ni bu depuis plusieurs années.
Après avoir reçu la visite d'un médecin qui lui demandait son avis sur ce cas extraordinaire, Claude Bernard en conclut : "Ce médecin, persuadé que la force vitale était capable de tout, ne cherchait pas d'autre explication et croyait que son cas pouvait être vrai."
Le PRÂNA est cette énergie subtile que l’ascète accumule précieusement et consciemment par le contrôle des impacts désordonnés des activités des sens sur leurs objets. Le PRÂNA nourrie le corps de Prâna qui soutient le corps de chair fait de nourriture. Nous ne parlerons pas des 3 autres corps indissociables des deux premiers. L’ascète gère intelligemment cette énergie et ne se laisse pas distraire car il est vigilant. Il l’accumule dans le centre du ventre surtout par la respiration et aussi une nourriture pure et subtile. Il la fait remonter dans le centre du Cœur ayant calmé la tête, l’ayant laissé tomber dans ce Cœur. Par conséquent, Prânâyama est beaucoup plus que la respiration du Yoga. C’est le contrôle du Prâna en vue de l’éveil.
Une force vitale nommée "prâna" en
Inde, "l'énergie de vie en soi", selon l'expression
d'Isabelle Hercelin, permettrait de vivre sans manger.
"Se
nourrir de lumière, écrit Isabelle Hercelin, c'est être conscient que nous nous
nourrissons de tout. Tout nous nourrit. Absolument tout : nos
émotions, nos sentiments, la forme de nos vêtements, la couleur de
nos vêtements, notre environnement, la façon dont nous parlons, la
façon dont nous pensons, le métier que nous avons... Absolument
tout ce que nous vivons à chaque instant est une fréquence et
lorsque nous sommes présents à cette fréquence, elle nous nourrit.
Après, nous mangeons si nous avons envie de manger, mais nous ne
mangeons plus par compensation, ni par croyances erronées, ni par
peur, ni pour enfouir quelque chose, ni pour combler quelque chose.
Cette lumière-là, cette fréquence de vie, cette fréquence
d'amour, est notre nourriture première et nous nous en nourrissons
tous.
Je
ramène à nouveau l'histoire des singes que je raconte souvent et
que j'ai mentionnée dans mon premier livre : une expérience a été
menée avec des bébés et des mamans singes. Trois catégories de
bébés et mamans singes sont formées. Dans un groupe, les mères
allaitent leurs petits et les élèvent avec amour et tendresse ;
dans un autre groupe, les mères allaitent leurs petits et ces
derniers ne reçoivent aucune affection ; dans le dernier groupe, les
bébés ne sont pas nourris et reçoivent beaucoup d'amour de la part
de leur mère. Le groupe qui dépérit est celui qui boit le lait de
sa mère et qui n'a pas d'amour.
Notre
nourriture première est vraiment l'amour et nous sommes constamment
dans cette quête, jusqu'au bout. C'est ce qui anime nos
comportements. [...]
Pour
moi, la fréquence d'amour, qui est la fréquence de vie, est
lumineuse. C'est une fréquence extrêmement lumineuse, comme le
soleil que nous ne pouvons pas regarder quand il est ou zénith en
plein été. C'est pour ça que je peux appeler cela se nourrir de
lumière. Les particules qui se baladent dans l'air, plus ou moins
nombreuses en fonction de la qualité de l'air, sont d'une lumière
intense entourées d'indigo. Nous respirons cela en permanence, il y
en a partout puisque c'est de la Vie. Nous baignons dedans ! Après,
on peut appeler cela se nourrir de prâna. Suivant les pays, les
cultures, cette nourriture porte un nom différent. [...]
Si
se nourrir de lumière provient d'une volonté ou d'une envie, la
personne remangera ou bout de quelque temps si elle ne veut pas
dépérir. Si cela découle d'une évidence, c'est quelque chose qui
va se mettre en place naturellement le corps ne réclame plus de
nourriture terrestre, tout simplement !
L'alimentation
du futur ?
L'alimentation
du futur serait celle de notre origine. Dans l'absolu, les humains
seraient à nouveau en contact vibratoire avec tout ce qui pousse
dans la nature. Ils regarderaient et humeraient les aliments qui
poussent à l'état sauvage. Ils se « parleraient » mutuellement.
Plus besoin de posséder, d'être un prédateur. Il n'y aurait plus
d'abattage d'animaux ni de culture intensive, même plus du tout de
culture créée par l'homme. Tout vibrerait en harmonie et la nature
pourrait se réguler d'elle-même sans avoir recours à la
maltraitante de l'homme. Je pense que c'est ainsi que nous avons déjà
vécu et que ce vécu est inscrit dans nos cellules. Aujourd'hui,
c'est déjà ainsi que je vis avec évidence. Je suis heureuse que
cette évidence habite de plus en plus de monde sur la planète
Terre.
En
attendant, la transition serait de se nourrir plus simplement et en
étant à l'écoute de son corps. Pas de mélange, peu d'aliments
différents lors du même repos, voire dons la même journée. Tenir
compte des aliments de saison et de sa région. Un à deux repas par
jour maximum, en fonction de l'activité et du rythme de chacun.
Manger les aliments à l'état le plus naturel possible, entiers, non
traités, avec un minimum de cuisson, de transformation. En fonction
des besoins du corps et des saisons, faire des cures d'un seul
aliment, et faire des « pauses alimentaires » régulièrement
(voire un jour par semaine). Il y aurait, dans cette manière de se
nourrir ainsi, moins de transport d'aliment, donc moins de pollution.
Les produits locaux reprendraient vie. la complexité des
préparations, les sauces et tous les produits chimiques ajoutés
dons les aliments pour les conserver ou améliorer leur goût ont
pris une ampleur démesurée !
Irons-nous
jusqu'à la destruction de la terre ? Retrouverons-nous
l'intelligence du cœur, l’évidence de la pureté de la vie dans
sa simplicité pour éviter notre destruction massive ?"
Isabelle Hercelin, "La faim (fin ?) de la quête ?".
Isabelle Hercelin, "La faim (fin ?) de la quête ?".
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PRÂNA & ÂKÂSA
Par Prajñâ
ÂKÂSA
La psychologie bouddhique traite des psychotechniques de maîtrise et de transcendance, puisque c’est par l’usage de ces techniques que doit s’opérer la sortie du monde phénoménal. Elle est imprégnée de notions traditionnelles ; on y retrouve la théorie synthétique des « 4 grands éléments » que ne peut ignorer l’analyse scientifique moderne, mais encore faut-il en comprendre la subtilité. On y trouve aussi la description des « étages » de conscience dans le développement des psychotechniques qui sont très proches des états signalés par les mystiques occidentaux [Jean de la Croix, Thérèse d’Avila …] ou par d’autres dharmas orientaux, mais débarrassés de tout élément subjectif, affectif ou individuel : on peut y voir une technique pure, un Art pur.
Notons que ce terme de psychologie utilisé en Occident n’a pas d’équivalent bouddhiste. Il ne convient qu’en attribuant à la psyché « la tête, ses cerveaux, ses neurones et réseaux synaptiques ! », ce caractère bouddhique de phénomène qui sous-entend la non-essentialité, l’impermanence, la vacuité, la non-individualité.
Pourquoi la psyché n’est-elle pas considérée en bouddhisme comme un sujet d’étude particulier ?
A cause justement de ce caractère phénoménologique. Les fonctions psychologiques sont étudiées avec les autres phénomènes sans distinction particulière. C’est ainsi que la psyché dans son aspect proprement humain, « manas », est considéré en Orient éveillé comme « un sixième sens » au même rang que les autres fonctions classiques en Occident : œil, nez, oreille, langue, tangible et, de même qu’il y a conscience de l’œil, il y a conscience de la psyché « connaissance discriminative : vijñâna » de la psyché.
Cette énumération n’est, bien entendu, pas exhaustive, et ne donne qu’un aperçu de l’immense trésor des données psychologiques bouddhiques, qui, bien comprises et bien pratiquées, doivent sûrement amener à la libération des états dépressifs de peur, d’angoisse, d’anxiété, de désir, de passion, d’animosité, de violence, d’ignorance, d’attachement aux opinions, aux vues, au « moi », qui, peu ou prou, sont le lot de la grande majorité des hommes.
La Tradition primordiale du Dharma du Bouddha donne canoniquement 40 techniques classiques retrouvées normalement dans toutes les modalités bouddhiques ultérieures dans les canons pâli, sanskrit, tibétains … D’autres techniques dites "non classiques" se retrouvent également.
Malheureusement, au cours des siècles, ces techniques ont été souvent galvaudées, amuïes, occultées par les « bouddhismes » qui sont devenus des « systèmes » alors le Dharma n’est pas un système [isme signifiant système]. En tout système on peut constater : entropie, néguentropie, homéostasie, rétroaction. Ce Dharma est atemporel, découvre l’intemporel, il est « extra-religieux » et sans dogme.
Nous allons simplement décrire cette technique classique des 6 éléments.
1. Terre : Prthivî
2. Eau : ap
3. Feu : tejas
4. Air, vent : vâyu
5. Espace : ÂKÂSA
6. Connaissance discriminative : vijñâna
1. Terre : Cohésion, solidité, stabilité, indifférence.
2. Eau : Fluidité, adaptabilité, force tranquille, avec le même caractère d’indifférence que nous retrouvons dans chaque élément.
3. Feu : Chaleur, foyer ardent, chaleur psychique « TAPO » : ardeur, feu de l’ascèse qui brûle les impuretés, qui purifie, qui désintègre, force brûlante.
4. Air : mobilité, motion, vent.
5. Espace : ÂKÂSA : racine « kas » : briller. Il pourrait être défini comme « champ » des choses matérielles. Les 4 premiers éléments seraient des modifications de l’ÂKÂSA.
6. Connaissance discriminative : Viññâna en pâli, Vijñâna en sanskrit. Ce qui informe, discrimine et fait reconnaître. Cette connaissance obscurcie, aveuglée chez l’homme ordinaire, prthagjana, s’éclaircie durant l’ascèse et devient claire par le développement de la Connaissance transcendante ou Intuition métaphysique, Prajñâ.
Cette analyse en éléments est très importante car elle donne un moyen puissant de dissocier ce qui peut paraître une entité. Les 6 éléments se retrouvent symbolisés dans les Tchörten au Tibet et au Népal, et par les Stûpa d’autres pays bouddhiques. Symbole : latin. symbolus, du grec ancien, symbolon : « jeter avec »
Rappelons que la compréhension profonde de cette technique s’opère par l’Intuition métaphysique développée mais non par l’intellect limité, et c’est le drame de l’Occident par perte du mode d’articulation métaphysique. Tout ce que nous vivons actuellement et surtout depuis début 2020 en est la preuve manifestée. C’est pourquoi, nous considérons les propos éclairés de René Guénon ou de Julius Evola. La raison véritable est toujours éclairée par la Connaissance transcendante ou Intuition métaphysique qui est « hors psyché ». Dans le cas contraire c’est la chute dans le « rationalisme » qui ne peut conduire qu’à des catastrophes annoncées … dont l’intelligence « artificielle » est un aspect et porte bien son nom !