dimanche, septembre 13, 2015

« 2084 » de Boualem Sansal


Dans son roman « 2084 », l'écrivain algérien Boualem Sansal imagine un pays, l'Abistan, « soumis à la cruelle loi divine d'un dieu qu'on prie neuf fois par jour et où les principales activités sont d'interminables pèlerinages et le spectacle de châtiments publics ». « La peur de Dieu sera plus forte que celle des armes » et « les gens pourront vivre de peu. Ils auront juste besoin de mosquées pour prier, par conviction ou par peur », résume l'écrivain. 


Boualem Sansal estime que l'Europe sera soumise au totalitarisme islamique dans moins de 50 ans.

« Nous sommes gouvernés par Wall Street », dit Boualem Sansal. Mais « ce système totalitaire qui a écrasé toutes les cultures sur son chemin a rencontré quelque chose de totalement inattendu : la résurrection de l'islam ». « La dynamique de la mondialisation musulmane se met en place ». « Le terrain à observer est l'Europe. Après le monde arabe et l'Afrique, l'islamisme se propage aussi en Occident avec une présence physique de plus en plus visible de barbus, de femmes voilées et de commerces halal. » « Les Européens se trompent sur l'islamisme comme ils se sont trompés sur le communisme » et sous-estiment la menace.


Boualem Sansal, dont l'œuvre est centrée sur la dimension tyrannique des religions, rappelle que « tous les systèmes totalitaires s'effondrent ». « Après le règne de l'islamisme il y aura une nouvelle mondialisation mais je ne sais pas sous quelle forme. »



La nouvelle mondialisation

On peut pronostiquer que la barbarie islamique, qui ravage une partie du monde, favorisera l'avènement d'un matérialisme hostile à toute transcendance. Le règne mondial du « culte de la matière et du mental » sera réinsufflé par l'Amérique. Après la tyrannie théocratique, l'Europe exsangue pourra-t-elle opposer de résistance à la nouvelle mondialisation antéchristique ? Ce qui viendra « c'est, dit Georges Barbarin, la persécution générale de toute appartenance déiste et même de tout sentiment religieux, par une mystique nouvelle, sectaire et implacable, basée sur le culte de la matière et du mental ». (La gouvernance mondiale antéchristique.)


2084


La fin du monde

L'Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, « délégué » de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l'amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions. Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il se lance dans une enquête sur l'existence d'un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion. Boualem Sansal s'est imposé comme une des voix majeures de la littérature contemporaine. Au fil d'un récit débridé, plein d'innocence goguenarde, d'inventions cocasses ou inquiétantes, il s'inscrit dans la filiation d'Orwell pour brocarder les dérives et l'hypocrisie du radicalisme religieux qui menace les démocraties.




Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...