dimanche, juin 19, 2016

La reconversion d'un ex-lama français



Le lama défroqué Jean-Louis Blanchet, que ses disciples féminines ne trouvaient pas drôle du tout, enseigne la méditation et la « rigologie » dans la « première école de rire et de bonheur au monde ». Le vieux bouddhiste, initié aux secrets du Varayana magique, apporte une touche tantrique à l'art de rigoler, de batifoler et plus si affinités...

Né en 1952, Jean-Louis Blanchet, alias Yéshé Nyingpo Rinpoché, était maître des retraites du monastère tibétain Dhagpo Kundreul Ling situé en Auvergne (France).

En 1997, après le décès de Lama Guendune Rinpoché, Shamar Rinpoché, régent de la lignée Kagyu, a confirmé cette charge importante en lui demandant de perpétuer la transmission de Lama Guendune Rinpoché. Le lama français pouvait donner des initiations publiques. Il était invité aux Etats-Unis, en Thaïlande. Il enseignait devant les vénérables moines théravadins de la prestigieuse World Buddhist University de Bangkok.

Auteur de plusieurs livres sur les pratiques du Vajrayana, Yéshé Nyingpo Rinpoché était un maître respecté.

Depuis des années, il se consacrait à la propagation mondiale du bouddhisme tibétain, jusqu’au jour où il fut obligé de défroquer et de quitter rapidement sa congrégation religieuse.

Un lama de cet acabit n’abandonne pas l’état religieux sans un motif particulièrement sérieux. Il est improbable que ce dignitaire d'un important monastère bouddhique quitte tout et renonce à sa situation à la suite d’un coup de tête. Il se murmure que les autorités lamaïstes ont été obligées de virer le rinpoché français pour des fautes graves.

Yéshé Nyingpo (Jean-Louis Blanchet) était un lama peu sympathique et très tantrique, c'est-à-dire trop porté sur la chose...


Témoignage n°1

21 ans à l'époque, je suis arrivée avec de grandes attentes de ce que pouvait être un pratiquant bouddhiste, et effectivement j'étais quelqu'un qui avait une structure psychologique malléable. Ce qu’il a très bien perçu. J'avais aussi très envie de découvrir le bouddhisme et la méditation.
Il m'a, peu à peu, dés-individualisé et dé-conscientisé. Il m'a fait perdre la confiance en moi et la conscience de moi. A partir de là il a installé son mode de pensée en moi, il m'a instrumentalisé. Et une fois que la conscience de soi est anéantie, il a utilisé les outils spirituels à sa disposition pour justifier ses actes.
Il y a un fait qui est important aussi, mais je ne sais pas trop l'exprimer, c'est comme si j'étais une extension corporelle de lui. Jamais il ne formulait ce qu'il voulait, mais il faisait toujours en sorte que ce soit l'autre (dont moi), qui formule sa demande pour qu'il n'ai pas à le faire. Ça allait de "j'ai envie d'aller sur la Côte d'Azur ce week-end" à "j'ai envie d'aller au cinéma", jusqu'aux rapports sexuels.
Quand les doutes s'élevaient pour moi et que j'avais un soubresaut de courage pour lui exprimer, lui me renvoyait toujours au fait que je ne comprenais rien, que ma vision était impure, que j'étais trop intellectuelle et que si je lâchais prise il n'y avait pas de problème, pas d'impureté ou de transgression. Et lorsque j'exprimais mes doutes aux autres membres de la communauté, d'une façon assez light, sans dire la gravité des faits parce que je n’osais pas, et bien ils me remontaient le moral parfois par l'orgueil ou par la jalousie parce que j'avais, d’après les autres pratiquants, une chance extraordinaire d'être aux cotés du maître. Il y avait une fascination collective.
Après il y eu un processus simple, processus de base, il m'a coupé de mon environnement familial et de mes proches. Il était jaloux, craintif et contrôlait mes relations. Quand je devais par exemple partir voir mes potes, il me mettait la pression pour que je ne parte pas car je devais rester à sa disposition et parce que soit-disant, mon attitude était égoïste parce que je ne pensais qu'à moi et parce que j'étais attaché à mes amis. Le servir lui, c'était être au service de tous les êtres.
J'étais très mal à l'aise par rapport au fait qu'il ait des vœux monastiques et qu'il soit habilité à les transmettre. Mais il m'expliquait que les vœux monastiques, dans le Vajrayana, étaient des vœux d'intention et que je pouvais comprendre ça, que j'étais la seule personne avec qui il avait ce genre de relation parce que j'étais bloquée dans mon corps et qu'il était motivé par la compassion. Les rapports sexuels étaient présentés comme des moyens habiles.
Par la suite, j’ai eu des gros doutes par rapport à une femme qui m'a précédée. Mais dans le contexte de la communauté c'était la honte totale de penser ça, d’avoir des doutes sur « le lama », de penser qu’il avait des relations avec des femmes. Donc j'ai mis de coté. Puis il y a eu une autre femme avec qui il a commencé à entrer en relation. J'ai vu exactement le même processus se développer qu'avec moi... Et petit à petit j'ai eu des preuves, et là ça m'a fait péter les plombs parce que j'ai commencé à voir clairement son manège et ses mensonges. Donc je lui ai exposé, et il a nié. En me faisant passer pour folle, jalouse et dépressive. Ça me rendait encore plus dingue parce qu'il avait la maîtrise totale de mon image et parce qu'il avait beaucoup plus d'influence que moi.
Ce que je n’ai pas dit c'est, qu’évidemment, il m'a mis une pression d'enfer pour que je ne parle pas à raison de "si tu parles, tu perds le refuge, et tout notre lien est détruit". Je suis quand même allée parler à Jigmé Rinpotché (un des responsables de la lignée) mais Yéshé était juste derrière la porte. Donc j'étais quand même sous pression quand j'ai parlé à Rinpotché, dans un état psychique très fragilisé, j'avais très peur. Donc j'ai parlé à Rinpoché de relation sexuelle et en même temps je continuais de protéger Yéshé. Quand j'ai dit à Rinpoché que j'avais des relations sexuelles avec Yéshé et il m'a dit : "mais pourquoi tu penses qu'il fait ça ?". Et là j'ai protégé Yéshé, j'ai dit que soi-disant c'était pour mon bien et il a répondu, "if it's like that, it's not so bad", et après il m'a dit que je pouvais aller en retraite mais qu'il fallait que je n’en parle à personne. L'enfer.
Ceci n’est qu'un tout petit aperçu parce que cette histoire est pleine de mille détails de chaque jour. Le gros truc qui reste douloureux pour moi, c'est que les gens ont d’abord pensé que j'étais bien contente de vivre ce que je vivais avec Yéshé... Alors que je me sentais enfermée dans un engrenage qui n'était pas moi. Et que dans ce qu'il m'imposait il y avait le fait de véhiculer une bonne image de ce que ça pouvait être d'être à coté du lama. Donc j'ai adopté une façade qui est devenue une habitude, en fait c'était schizophrénique, de l'ordre du dédoublement.

Témoignage n° 2 : 

En ce qui concerne Yeshe Nyingpo, je ne souhaite pas aborder ce témoignage de façon « noir et blanc », les choses et les gens sont plus complexes que ça. Je sais qu’il y a pas mal de gens qui s'exprimeraient différemment mais personnellement je ne peux pas dire qu’il m’a mal traité. J’ai reçu des enseignements profonds de sa part et j’ai pu recevoir ce que je considère comme de bonnes instructions, dans le sens du spirituel, de la Nature Ultime. 
Pourtant je vois maintenant que ses conseils concernant ma vie « relative » n’étaient pas valides.
Malgré le fait qu’il est probablement sincère dans sa volonté de faire du bien, le problème pour moi vient du fait qu’il y avait chez lui des problèmes psychologiques non résolus. Or nous pouvons constater que les Rinpochés et les institutions du Bouddhisme Tibétain sont aptes à reconnaître des qualités spirituelles chez les gens mais assez incompétents quand il s’agit des difficultés psychologiques. Ainsi Yeshe Nyingpo a pu arriver au stade de guide spirituel estimé avec le cachet d'approbation de la lignée. Il avait un grand nombre de disciples qui le considéraient comme « Maître de Vajra ». Ainsi, pour eux il n’y avait aucune possibilité de remettre en question ses jugements. Il fallait accepter ce que disait « le lama. » Il est possible que ce genre de rapport marche avec des maîtres exceptionnels mais quand il y a une fusion de tendances névrotiques non vues et non acceptées avec une position de pouvoir définitif, c’est la recette parfaite pour l’abus des disciples. Ce qui fut le cas chez Yeshe Nyingpo.
Un autre grand problème dans toute cette histoire est le refus chez les deux parties (la communauté et Yeshe Nyingpo) de reconnaître et d’éclairer la situation, de vraiment faire un bilan à fond, d’aller voir les personnes abusées et d’essayer de comprendre comment tout cela a pu se produire dans une communauté qui est censée faire le bien. 
Yeshe est viré rapidement. La communauté se débarrasse d’un lama gênant et lui-même a la possibilité de s’évader et ne pas être trop confronté par la colère qu’il a pu générer autour de lui.
Personnellement le fait que Yeshe Nyingpo se reconstruise et recommence à avoir une activité ne me poserait pas de problèmes si c’était basé sur une véritable reconnaissance de ses propres difficultés. Il faut qu’il soit honnête et admette ce qu'il s’est passé à Kundreul Ling. Il est absolument inacceptable de recommencer une activité fondée sur une bibliographie d’une carrière élogieuse de lama, sans aucune mention du mal qu’il a pu provoquer. Il est temps que Yeshe Nyingpo admette publiquement ce qui s’est passé en Auvergne... et pourquoi pas sur son propre site web.

Source des témoignages : http://nyingpo-yeshe.blogspot.fr/



L'ex-lama au passé sulfureux est devenu intervenant-clown à l'Ecole internationale du Rire et du Bonheur. Selon lui, il faut "se libérer du sérieux et jouer à vivre". Ses victimes apprécieront...



"Les lamas tibétains n'ont jamais cessé d'utiliser des « esclaves sexuelles » dans les rites tantriques, dont le Kalachakra. Et ce au nom d'une tradition de pratiques secrètes qui remonte au VIIIe siècle, et à ce temps lointain où Padmasambha introduisait le bouddhisme au Tibet. Le fondateur de l'école Nyingma avait lui-même cinq « esclaves sexuelles tantriques » parmi ses disciples."

Gilles Van Grasdorff




Nirvana

Dans « Nirvana », roman à clés et texte initiatique écrit par Marc Bosche, qui avait séjourné en qualité de moine en Auvergne, au monastère tibétain Dhagpo Kundreul Ling sous la houlette du lama Yéshé Nyingpo (Jean-Louis Blanchet), le personnage de Donald von Ajax (surnommé Crocki) incarne un lama psychopathe versé dans les pratiques perverses du Vajrayana magique. Or, de l'aveu même de Marc Bosche, Crocki c'est Jean-Louis Blanchet !

Courriel de Marc Bosche du 26 juin 2007 :

« Comme vous le savez maintenant le lama français Yeshé Nyingpo Rinpoché s'appelle Jean-Louis Blanchet, et blanchet contient le mot blanche et suggère la couleur blanche.


Quoi de plus naturel donc d'associer ceci de manière romanesque à l'imaginaire de la poudre blanche, symbole de la dépendance, mais aussi à la poudre à récurer Ajax, si abrasive et chlorée de même couleur..

J'ai donc fait plusieurs références assez insistantes à la couleur blanche dans le chapitre qui est consacré à la biographie imaginaire de Crocki. Dans le roman c'est d'ailleurs le diminutif pour le personnage dont le nom d'état civil est souvent donné par ailleurs : Crocki est au civil Donald Von Ajax : Ajax la poudre blanche à récurer... »



Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...