mardi, août 28, 2018

L'ONU charge les généraux birmans : "génocide" contre les Rohingyas


L'ONU accuse les généraux birmans de génocide, mais épargne le clergé bouddhiste partisan du "nettoyage" ethnique, comme le moine nationaliste Ashin Wirathu.


"...il convient de s’interroger sur la réaction viscérale des partisans occidentaux du Tibet ou du bouddhisme (ou des deux), qui se refusent à imaginer la possibilité de moines bouddhistes faisant les quatre cents coups. Qu’un moine bouddhiste, tibétain de surcroît, puisse se comporter de manière autre que compassionnelle ou bienveillante est pour beaucoup proprement impensable, et ces photos de violence bouddhique constituent une sorte de scandale. C’est précisément cette question – pourquoi y aurait-il là un scandale ? – qu’il importe de poser.

On a trop vite oublié que, dans un autre pays d’Asie, le Sri Lanka, des moines bouddhistes mènent depuis des années une guerre impitoyable au nom d’un idéal de pureté ethnique et religieuse pour le moins paradoxal. Et que dire des moines bouddhistes japonais, qui participèrent avec enthousiasme à l’effort de guerre en Chine et dans le Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale ?", dit Bernard Faure, spécialiste reconnu du bouddhisme.



L'ONU charge les généraux birmans : "génocide" contre les Rohingyas

par Joël Chatreau



L'ONU ne mâche plus ses mots. L'Organisation des Nations unies réclame que le commandant en chef de l'armée birmane, Min Aung Hlaing, ainsi que cinq autres hauts gradés, soient poursuivis pour "génocide" à l'encontre de la minorité musulmane des Rohingyas, notamment dans l'Etat Rakhine. "Ils doivent faire l'objet d'enquêtes et de poursuites, ajoutent les enquêteurs, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans les Etats Rakhine, Kachin et Shan".

Ce week-end, le peuple apatride persécuté dans le pays où il s'était établi en masse, la Birmanie, a marqué d'un "jour noir" le premier anniversaire de son exode sans précédent. En effet, à partir du 25 août 2017, au moins 700 000 hommes, femmes et enfants rohingyas, avaient été jetés sur les routes, réprimés dans une violence meurtrière et chassés par les soldats birmans. Depuis, ils s'entassent dans d'immenses camps de réfugiés au Bangladesh; près d'un million de personnes y seraient rassemblées.

"Les autorités civiles ont contribué (...) aux crimes atroces"

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi n'est pas épargnée par la mission de l'ONU. Les enquêteurs estiment dans leur rapport publié ce lundi qu'elle "n'a pas utilisé sa position de facto de chef du gouvernement, ni son autorité morale, pour contrer ou empêcher le déroulement des événements dans l'Etat Rakhine". "De par leurs actes et leurs omissions, les autorités civiles ont contribué à la commission de crimes atroces", écrivent-ils.

Le Conseil de sécurité a maintes fois exhorté le pouvoir birman à stopper ses opérations militaires contre les Rohingyas et à faire revenir les réfugiés sur son territoire en toute sécurité. Mais la Chine, qui soutient la Birmanie, met des bâtons dans les roues onusiennes. La mission d'enquête recommande désormais de faire appel à la Cour pénale internationale pour juger les accusés.


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