lundi, février 17, 2020

Le Reiki

(Durée 27:14)

Autour du film “La voie des plantes : ceux qui voulaient guérir”. Première partie de l'interview de Jacques Mabit, médecin fondateur et président exécutif de Takiwasi, Centre de Réhabilitation de Toxicomanes et de Recherche sur les Médecines Traditionnelles, Tarapoto, Pérou. Jacques Mabit reçoit les journalistes en fumant le mapacho, le tabac considéré comme un “plante maîtresse”, qui enseigne. Jacques Mabit est l'auteur d'une étude sur le Reiki.



Le Reiki ou l’arnaque spirituelle

par le Docteur Jacques Mabit

Le Reiki est à la mode depuis les années 90 et depuis le début du siècle et se développe à grande vitesse dans tous les milieux. Or notre expérience thérapeutique nous montre qu’il s’agit d’un des majeurs et constants lieux d’infestation spirituelle (On entend par « infestation spirituelle » le fait qu’un être humain soit parasité par des entités maléfiques du monde invisible qui lui portent préjudice et le vampirisent sur le plan énergétique). Ce danger spirituel est largement ignoré et sous-estimé, ce pourquoi il nous a semblé utile de transmettre notre vécu à son égard et notre réflexion sur ce phénomène de société, afin surtout de mettre en garde contre son utilisation.


D'où nous parlons


Le Centre Takiwasi que je dirige depuis 24 ans reçoit de nombreuses personnes en quête de guérison ou de ce qu’il est convenu de nommer maintenant « d’évolution personnelle ». En dehors d’une population de patients toxicomanes traités en résidence longue, des demandeurs de soin sans problématique addictive majeure, effectuent des séjours courts pour bénéficier un processus incluant le recours aux médecines traditionnelles amazoniennes, en particulier avec l’usage de plantes médicinales, articulé avec une approche psycho-thérapeutique.

Dans cette dernière population très diversifiée, de nombreuses personnes ont eu recours au Reiki, s’y sont initiées ou même sont devenus « maîtres de Reiki ». Notre observation clinique, lors des séances thérapeutiques ritualisées, nous a mis en présence constamment de la présence d’entités spirituelles maléfiques investissant peu ou prou ces personnes. Les manifestations de ces entités dans la vie quotidienne de ces personnes passent inaperçues et les problématiques qu’elles génèrent ne sont généralement pas identifiées ou les liens ne sont pas établis entre des troubles divers et cette contamination spirituelle. Ces troubles peuvent aller de problèmes économiques et de travail, en passant par la discorde dans la famille, une suite de « malchances », tout cela de façon progressive mais ininterrompue et jusqu’à se terminer dans des pathologies physiques et psychiques.

Nos pratiques s’appuient aussi sur l’induction contrôlée d’états modifiés de la conscience par l’usage ritualisé de plantes psychoactives. Ces procédés, très précis et rigoureux, permettent de mettre en évidence le « statut énergétique » du patient et détecter éventuellement des infestations spirituelles. De son côté, le patient peut visualiser ce qui se joue en lui et prendre conscience de la qualité des ouvertures dites spirituelles auxquelles il s’est ouvert au cours de son existence.

Invitant une psychologue qui ressentait une grande fatigue et pratiquait le Reiki, à explorer, lors d’une séance thérapeutique, ce qui se jouait en arrière-plan de sa pratique, elle rapporte en larmes, le lendemain, qu’elle avait cru mourir pendant la session, qu’elle avait « vu clairement que l’origine du Reiki n’était pas bonne, que le moine japonais qui l’a créé était guidé par son ego et qu’elle pouvait en mourir ». Elle a vomi toute la journée, des « quantités de saleté énergétique ».



Nous recevons régulièrement des courriers comme celui-ci :

« J'ai fait du Reiki avec des gens douteux il y a 12 ans : depuis des années j'entends des voix et je sais que mon problème est spirituel. Des voix m’agressent et d'autres me protègent, mais j'ai besoin d'avoir la paix car depuis 12 ans je perds tous mes postes de travails alors que j'adore mon métier. Il faut que je trouve une solution définitive pour avoir la paix et me stabiliser. »

A l’intérieur des séances de soins, ces personnes censées canaliser des énergies se révèlent paradoxalement appauvries sur le plan énergétique, avec un fond d’épuisement et des éléments psychiques de confusion. Chez les maîtres de Reiki qui pratiquent intensément cette activité, les troubles « énergétiques » finissent par se somatiser sur le moyen et long terme, et produire des pathologies extrêmement graves. Nous avons ainsi observé chez ces « maîtres » surtout des cas de cancer, mais aussi tuberculose, insuffisance rénale, syndrome des jambes sans repos… Dans un cas précis, dans un cabinet de Reiki situé en France, des 5 thérapeutes exerçant, 4 avaient des maladies graves !

La rapidité d’accès au statut de praticien de Reiki (en 2-3 week-ends) et ensuite de Maître de Reiki (quelques week-ends supplémentaires) m’a fortement interpellée quand on sait le long parcours de formation que requiert toute maîtrise d’une pratique thérapeutique efficace, que ce soit en médecine conventionnelle occidentale, en médecines traditionnelles non-occidentales, en soins physiques et plus encore en soins psychiques quelles que soient les écoles ou courants : de la psychiatrie en passant par la psychanalyse et les différentes formes de psychothérapie, ainsi que pour les pratiques dites « chamaniques » des peuples autochtones.



Par ailleurs, dans tous ces courants ou écoles, occidentaux ou pas, l’accès à la pratique de soins n’est jamais universelle mais prend en compte des aptitudes différentes, des personnes douées naturellement et d’autres pas, des capacités variables selon les sujets. Le Reiki prétend au contraire à une accessibilité  indifférenciée et universelle : tout le monde, sans distinction, peut faire du Reiki de façon efficace puisque cette opérativité ne s’appuierait pas sur une aptitude spécifique, un long apprentissage ou la maîtrise de techniques, encore moins d’un « travail sur soi », mais simplement d’une « bonne volonté » qui suffirait à transmettre une « énergie » située au-delà du sujet et disponible à tout-un-chacun et qu’il se contenterait de transmettre de façon neutre et passive.

Cette extraordinaire et unique rapidité et accessibilité du Reiki représente à la fois une énorme séduction qui semble largement contribuer à son succès aussi bien qu’elle suscite une extrême réserve et suspicion sur ce qui peut se jouer en arrière-plan de ces pratiques.

Nous proposons ainsi de partir de notre observation clinique sur la base de la pratique du Reiki telle qu’elle se présente aux occidentaux à notre époque et s’est présentée à nous à travers des pratiquants et maîtres de Reiki nous visitant. Nous ne prétendons aucunement être un spécialiste du Reiki et nous renvoyons pour plus de détails et connaissance sur l’histoire du Reiki, ses fondements, ses origines, sa diversification en Occident, à l’ouvrage en trois tomes de Pascal Treffainguy qu’il présente lui-même comme une espèce de « Codex du Reiki » (Reiki...). Comme il le spécifie, il n’existe pas « le » Reiki mais de nombreuses formes générées à partir de la proposition de son fondateur, le japonais Mikao Usui. [...]


Le pouvoir et la protection rituels


Les adeptes du Reiki se réclament alors de leur initiation rituelle qui les protègerait et leur confèrerait ce pouvoir de guérison.

L’initiation rituelle est censée intégrer l’aspirant dans l’égrégore du Reiki. L’égrégore conforme une espèce d’entité psycho-spirituelle placée sous la tutelle d’une instance spirituelle supérieure. Il est donc essentiel de savoir quel être préside à la conformation de l’égrégore et auquel le candidat-thérapeute va volontairement s’assujettir. Or, dans notre expérience aucun initié au Reiki n’a été capable de nous donner le nom de cet être spirituel, ni même les maîtres de Reiki que nous avons rencontrés. Ils évoquent des entités vagues (l’amour universel, la puissance cosmique, l’énergie christique, énergie du vide, énergie primordiale, énergie vitale, etc.) ou encore des formes symboliques affublés des mêmes désignations floues et peu précises.


Or les êtres spirituels sont définis par leur nom et tant que ce nom n’est pas donné clairement, rien ne permet de savoir qui sont-ils véritablement.


Lors des cours d’initiation est proposée une chimère spirituelle faite d’un mélange de traditions spirituelles orientalistes agencées et révisés à la mode occidentale. L’initiation inclut la mémorisation de symboles japonais et de noms japonais à invoquer pour « convoquer l’énergie curatrice ». A la suite de ces procédés, le pratiquant commence à sentir une « énergie électrique » dans les mains, preuve de l’acquisition du pouvoir de guérison. Cette première phase peut s’effectuer en une ou deux fins de semaine.

L’initiation totale comporte 4 niveaux à la suite de laquelle le maître de Reiki posséderait des dons surnaturels comme deviner des choses cachées, prédire des catastrophes naturelles, comprendre des langues mortes, voir les esprits, etc. Ce qui au premier abord était présenté comme des « énergies de guérison » impersonnelles se révèlent être à la fin du parcours des entités spirituelles, certains disant être affiliés à un « être invisible ou ange de lumière » qui les guide sur le chemin spirituel et leur fournit des informations occultes.

Pour retrouver l’être spirituel présidant aux activités du Reiki, on peut tenter de se reporter dans la hiérarchie de cet égrégore à son fondateur et au lien qu’il aurait lui-même établi et désigné nommément. Cependant, la biographie de son fondateur, Mikao Usui, varie d’un écrit à l’autre et il semble que le Reiki contemporain moderne se soit largement éloigné de ses origines japonaises. La référence biographique la plus sûre semble être le texte de sa stèle funéraire. Les sources de Mikao Usui résident « dans le Bouddhisme originel et ses écoles ultérieures, le Shintô du Japon et le Taoïsme de Chine. Ces trois traditions constituent, en effet, l’arrière-plan intellectuel, cultuel et culturel de l’époque de Mikao Usui ». Le nom de cet être spirituel auquel il fait allégeance n’est jamais désigné clairement. Le Reiki aurait surgi au Japon vers la fin du XIXe siècle alors que Mikao Usui étudiait les textes bouddhistes et serait directement en lien avec une expérience d’illumination de son fondateur lors d’un jeûne de 21 jours réalisé au Mont Kurama en 1922. L’édifice du Reiki repose donc sur une expérience personnelle de son fondateur lors d’un vécu mystique ou de transe. La diffusion de cet apprentissage se fera ensuite par transmission rituelle de maître à élève, à travers des rituels initiatiques.


Cependant, Pascal Treffainguy, conclue son étude du Reik en la résumant d’une formule concise : « Le Reiki obéit à une logique pseudo-initiatique, demande une plongée dans les marais de la pensée déviante, dont on ne sort pas indemne ». En d’autres termes, l’initiation au Reiki est une opération efficace, comme tout rituel, ou l’impétrant fait allégeance à un être dont il ignore la nature et les attributs. Ce qui équivaut à dire que l’initié accepte de se mettre volontairement sous emprise d’une ou plusieurs entités possiblement maléfiques. Rien de moins.

Et pourtant ça marche…

La conviction des candidats est généralement emportée par le fait qu’à la suite d’un apprentissage extrêmement rapide et le premier pas initiatique, l’imposition des mains sur un patient montre des résultats bénéfiques immédiats. Face à cet aspect expérimental direct, les questionnements éventuels sur l’innocuité de ces pratiques tendent immédiatement à s’évanouir.

La première phase est faite de sensation de bien-être à court-terme qui sert d’appât.

Ce piège est cependant connu par toutes les traditions spirituelles et de guérissage : le monde démoniaque procède par la séduction. La première séduction est celle du pouvoir. La carotte fait avancer l’âne. L’immédiateté des résultats n’exonère pas de constater les effets à long terme qui sont la véritable mesure de l’efficacité. Or sur le plan clinique, comme nous l’avons dit au début, les maîtres de Reiki montrent des signes pathologiques extrêmement graves. Les autres initiés montrent systématiquement un degré d’infestation spirituelle dans les séances thérapeutiques que nous menons. Leur état énergétique déficitaire signale une vampirisation permanente de leur corps énergétique, caractéristique d’un égrégore infesté. Dit de manière plus prosaïque, ils se font « pomper », aussi bien par les entités du monde spirituel qu’éventuellement inconsciemment par les personnes qui les initient et les patients qu’ils soignent.

Les agents démoniaques sont « malins » par définition comme le signale leur qualificatif habituel. Ils possèdent les attributs nécessaires pour effectuer guérison et prodiges afin de mieux engager leurs victimes sur des fausses pistes. Les capacités médiumniques suscitées par le Reiki permettent d’influencer l’inconscient d’autres personnes, les situations et même les animaux et la matière. Céder un « bien » pour un mal majeur fait partie de leur stratégie classique. L’ignorance et l’ingénuité du monde moderne désacralisé facilite cette tâche de faux-monnayeur.

Le Reiki semble répondre à ce besoin puissant « d’aider les autres », ce qui constitue un véritable appel de l’âme humaine. Les forces démoniaques ne peuvent agir initialement sans s’appuyer sur ce cri de la nature humaine qui appelle à l’amour, au souci de l’autre. Elles le manipulent donc pour le dévoyer progressivement dans une caresse narcissique d’autosatisfaction pour la bonté dont on fait preuve. L’amour de l’autre se métamorphose en inflation de l’ego. On commence par vouloir servir l’autre et on finit par servir ses propres besoins égotiques, son image, son amour-propre.

Les sensations énergétiques dans les mains sont prises sans autre précaution comme une force guérisseuse et jamais interprétées comme un signe d’infestation par une entité démoniaque dont l’existence est niée par la modernité. Ces perceptions associées aux effets évidents chez le récepteur de soins, répond d’autre part au besoin d’une relation sensible au monde spirituel.


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