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"Dans les années 1930, l'idéologie nazie prédomine en Europe. Hitler et ses principaux officiers auraient été membres de trois sociétés secrètes nommées "Vril", "Thulé" et "Ahnenerbe". Les croyances développées dans ces communautés auraient influencé le nazisme."
Le docteur Willy Ley, l’un des plus grands experts du monde en matière de fusées, s’enfuit d’Allemagne en 1933. C’est par lui que nous avons appris l’existence à Berlin, peu avant le nazisme, d’une petite communauté spirituelle d’un réel intérêt pour nous.
Cette communauté secrète s’était fondée littéralement, sur un roman de l’écrivain anglais Bulwer-Lytton : "La Race qui nous supplantera". Ce roman décrit des hommes dont le psychisme est beaucoup plus évolué que le nôtre. Ils ont acquis des pouvoirs sur eux-mêmes et sur les choses, qui les font pareils à des dieux. Pour l’instant, ils se cachent encore. Ils habitent des cavernes au centre de la terre. Ils en sortiront bientôt, pour régner sur nous.
Voilà tout ce que paraissait en savoir le docteur Willy Ley. Il ajoutait en souriant que les disciples croyaient connaître certains secrets pour changer de race, pour devenir les égaux des hommes cachés au fond de la terre. Des méthodes de concentration, toute une gymnastique intérieure pour se transformer. [...]
Cette société berlinoise se nommait : "La Loge Lumineuse" ou "Société du Vril". Le vril, c’est l’énorme énergie dont nous n’utilisons qu’une infime partie dans la vie ordinaire, le nerf de notre divinité possible. Celui qui devient maître du vril, devient maître de lui-même, des autres et du monde. Il n’y a de souhaitable que cela. C’est à cela que doivent tendre nos efforts. Tout le reste appartient à la psychologie officielle, aux morales, aux religions, au vent. Le monde va changer. Les Seigneurs vont sortir de dessous la terre. Si nous n’avons pas fait alliance avec eux, si nous ne sommes pas des seigneurs, nous aussi, nous serons parmi les esclaves, dans le fumier qui servira à faire fleurir les cités nouvelles.
La "Loge Lumineuse" avait des amis dans la théosophie et dans les groupes Rose-Croix. Selon Jack Belding, auteur du curieux ouvrage "Les Sept Hommes de Spandau"... [...]
Il faut prendre garde aussi à l’idée des "Supérieurs Inconnus". On la trouve dans toutes les mystiques noires d’Orient et d’Occident. Habitant sous la terre ou venus d’autres planètes, géants pareils à ceux qui dormiraient sous une carapace d’or dans des cryptes tibétaines, ou bien présences informes et terrifiantes telles que les décrivait Lovecraft, ces « Supérieurs Inconnus » évoqués dans les rites païens et lucifériens existent-ils ? Lorsque Machen parle du monde du Mal, "plein de cavernes et d’habitants crépusculaires", c’est à l’autre monde, celui où l’homme prend contact avec les "Supérieurs Inconnus", qu’il se réfère, en disciple de la Golden Dawn. Il nous semble certain qu’Hitler partageait cette croyance. Mieux : qu’il estimait avoir l’expérience du contact avec les "Supérieurs". [...]
(...) Samuel Mathers avait fondé la Golden Dawn. Mathers prétendait être en rapport avec ces "Supérieurs Inconnus" et avoir établi les contacts en compagnie de sa femme, la sœur du philosophe Henri Bergson. Voici un passage du manifeste aux "Membres du second ordre" qu’il écrivit en 1896 :
Hitler entretenait un jour Rauschning, chef du gouvernement de Dantzig, du problème de la mutation de la race humaine. Rauschning, n’ayant pas les clefs d’une aussi étrange préoccupation, traduisait les propos d’Hitler en propos d’éleveur qui cherche à améliorer le sang allemand.
"Mais vous ne pouvez rien faire d’autre que d’aider la nature, disait-il, que d’abréger le chemin à parcourir ! Il faut que la nature vous donne elle-même une variété nouvelle. Jusqu’à présent, l’éleveur n’a réussi que très rarement, dans l’espèce animale, à développer des mutations, c’est-à-dire à créer lui-même des caractères nouveaux.
— L’homme nouveau vit au milieu de nous ! Il est là ! s’écria Hitler d’un ton triomphant. Cela vous suffit-il ? Je vais vous dire un secret. J’ai vu l’homme nouveau. Il est intrépide et cruel. J’ai eu peur devant lui."
Extrait du livre de Pauwels et Bergier "Le matin des magiciens" (version papier). PDF gratuit ICI.