mardi, octobre 25, 2022

Les différentes existences dans les trois mondes des phénomènes


"Techniquement, j’étais mort pendant 90 minutes. Je me souviens m’être couché le samedi soir puis m’être réveillé aux soins intensifs de cardiologie le jeudi" a ainsi déclaré Alistair Blake (61 ans) au Daily Star. Et d’ajouter : "Mon cerveau a bloqué ce qui s’est passé entre temps." 

Une once de connaissance traditionnelle aurait-elle débloqué le cerveau d'Alistair ?


Cosmogonie Bouddhique

Les différentes existences dans les trois mondes des phénomènes

Par Nirodha


Pour les hindous, la doctrine de la réincarnation est le point vital par une évolution du corps subtil après la mort dans les régions successives, les loka, jusqu’à ce que la réalisation soit achevée, et cette partie de la doctrine appartient au chapitre IV des Brahmâ-Sûtra, Sûtra 1 à 18 qui traitent exclusivement de la réincarnation sur notre terre, ce qui concerne le plus grand nombre, tandis que les Sûtra suivants traitent de l’itinéraire du corps subtil dans des régions supérieures, itinéraire réservé au Jîva (libéré) privilégié dont le nombre est très petit. Quand on parle de réincarnation, c’est sur ce chapitre IV, 1ière section, que l’on doit s’appuyer. Les Brahmâ-Sûtra, tirés des différentes Upanishads et des Vedas, donnent, dans leur ensemble, toutes les doctrines du Vedânta.

[En résumé : le « corps subtil » ou « nâma-skandha » lié à la forme corporelle du corps de chair, le « rûpa-skhandha », est l’ensemble de quatre agrégats psychiques conditionnés, qui conditionnent le « cœur » et composent ainsi une « charge karmique » déterminée par : 1 – sensations, 2 – notions, 3 – facteurs d’existences, 4 – connaissance discriminative errante ou conscient obnubilé ; ces 4 agrégats sont non-vus, aveuglés chez l’humain ignorant qui continue inexorablement sa course par ce karma associé après la mort du corps physique, d’où l’hypothèse des renaissances à vérifier par une ascèse équilibrée, si instruite et toujours guidée par l’Intuition métaphysique, et cette autre hypothèse vérifiable par le Sage du « sans-naissance, ajâta, sans-devenir, … etc … », quand le karma s’épuise et s’éteint par la purification de l’affectivité et l’ascèse justement conduite vers ce qui est nommé « éveil »].

Cela dit, le Grand Sage du Tamil Nadu, Ramana Maharshi, interrogé sur l’état posthume de l’homme répondra : « Pourquoi voulez-vous savoir ce que vous serez quand vous mourrez avant de savoir ce que vous êtes maintenant ? Trouvez d’abord ce que vous êtes maintenant ! ».

Cette réponse sera aussi celle du Bouddha énoncée dans le Majjhima-Nikâya :

« Je ne me suis pas prononcé sur les grands problèmes parce que la connaissance de ces choses ne fait faire aucun progrès sur la Voie de la Libération, parce que cela ne sert ni à la tranquillisation, Samatha, ni à l’Eveil, la Bodhi opérant Vipasyanâ « la Vue des choses telles qu’elles sont ». Ce qui sert à la tranquillisation et à l’Eveil, voilà ce que le Bouddha a enseigné aux siens : la vérité de l’insatisfaction, l’origine de l’insatisfaction, la suppression de l’insatisfaction, le chemin qui mène à la suppression de l’insatisfaction. C’est pourquoi, ce qui n’a pas été développé par moi, que cela demeure non développé, et ce qui a été développé, que cela soit développé ».

La cosmogonie bouddhique au fond modifié est d’origine Hindou.

Elle décrit précisément les différents mondes dans lesquels se trouvent différentes existences dont les humains. L’abhidharma bouddhique nomme l’ensemble des caractères psychophysiologiques des comportements humains aussi déterminés et dépendants d’une charge karmique dans un « courant subconscient du devenir, bhavanga srota », et un « conscient, vi–jñâna », aveuglé, ignorant, avidya. A noter que le terme psychologie n’a en fait pas d’équivalent bouddhique car la « psyché » dans son aspect proprement humain, manas, est considérée comme un 6ième sens au même rang que les autres sens classiques : œil, nez, oreille, langue, tangible et, de même qu’il y a conscience de l’œil, il y a conscience de la psyché ! Disons, par convention, que les données « psychologiques » bouddhiques sont un trésor d’informations éclairées par la Connaissance transcendante sans équivalent en Occident qui a perdu cette Connaissance transcendante par perte de l’axe métaphysique

La connaissance de cette cosmogonie reste utile pour l’aspirant dans sa pratique du Dharma seulement si l’intuition métaphysique est éveillée puis développée sur la voie du Dharma « extra-religieux et non-dogmatique ». Cette Cosmogonie décrit un triple monde, triloka, dans les phénomènes.

Le Premier monde des phénomènes est le kâmadhâtu dans le kâma-loka. C’est le lieu du monde des désirs sensuels en 6 destinées toujours soumises à l’insatisfaction, la souffrance, le mal–heur.

Les 3 premières destinées sont qualifiées de misérables, durgati, apâya.

1 – Les enfers, naraka ou nîriya. Nîriya est la « voie vers le bas », état non définitif car quand le karma est épuré, l’enfer est quitté. Ces enfers concernent aussi les humains.

2 – Les animaux, tiryagyoni. L’homme est un animal prédateur plus insidieux que l’animal.

3 – Les « esprits » affamés, monde des trépassés, fantômes avides, démons, preta.

Les 3 dernières destinées sont qualifiées de plus heureuses, sugati.

4 – Les humains, manusya, représentent « la destinée la plus favorable pour l’éveil », à la fois heureuse et malheureuse. Mais rare est la naissance en tant qu’homme.

5 – Les demi-dieux jaloux, furieux, « titans », asura. On y classe des dominants politiques, religieux en collusion avec d’autres dominants qui les servent pour préserver leurs pouvoirs.

6 – Six classes de dieux du kâmadeva, les moins élevés d’un deva-loka, destinées dites heureuses, sugati, à la très longue existence mais aussi soumise à l’insatisfaction.

Le Bouddha est qualifié « Instructeur des devas et des hommes ».

Le Second monde des phénomènes (subtils) est le rûpadhâtu dans le rûpa-loka. Il comprend 17 classes suprahumaines du Brahmaloka, destinées heureuses, nées dans les sphères de la « forme subtile » des quatre premiers dhyâna ou états profonds de calme méditatif dont le 4ième dhyâna peut conduire à l’éveil total, Nirvâna. Ces mondes concernent des disciples très avancés sur la Voie du Dharma en précisant cependant que « Vipasyanâ » seule peut conduire le disciple à aller directement vers le Nirvâna sans passer par les dhyâna.

Le Troisième monde des phénomènes (subtils) est l’arûpadhâtu dans l’arûpa-loka. C’est le lieu de 4 classes suprahumaines du Caturârûpya-Brahmaloka, heureuses, nées dans les sphères du « sans-forme » des quatre autres dhyâna dits supérieurs qui suivent ceux du rûpa-loka.

Cette Cosmogonie nomme ainsi 34 destinées, gati. Cependant, et il faut le souligner, on peut rapporter la notion des destinées du Kâmaloka aux états de conscience expérimentés par l’homme :

- Divins dans l’extase, 
- Abrutis dans la bestialité, 
- Titanesques dans la fureur, 
- Démoniaques dans le désespoir.

La croyance, la foi, n’étant pas admise dans le Dharma, pour nous occidentaux, il ne peut s’agir que d’une hypothèse à vérifier par la Vue directe, Prajñâ.

« Inconcevable est le commencement à partir duquel les existences engagées dans l’ignorance, enchaînées par la soif de l’existence, errent à l’aventure de naissance en naissance ». Samyutta-Nikâya, II.

« Tandis que, en ce long voyage, vous erriez à l’aventure de naissance en naissance, et que vous gémissiez et que vous pleuriez parce que vous aviez en partage ce que vous haïssiez et que vous n’aviez pas en partage ce que vous aimiez, il est coulé, il a été versé par vous plus de larmes qu’il y a d’eau dans les quatre océans ». Samyutta-Nikâya, II.

L’animal-humain est un double prédateur

Croire en la « nature humaine » relève d’un malentendu par ignorance de cette « nature ». L’animal-humain, de sa naissance à sa mort, s’agite dans le bourbier du monde des désirs jamais assez assouvis, désirant toujours plus, aussi pour ne pas perdre les objets du désir afin d’en jouir encore. Bien des humains dominants comme dominés ne dépassent pas le déterminisme animal. Leur niveau de conscience est si bas, qu’ils ne peuvent que s’enfermer dans les destinées misérables. L’animal n’a que des besoins. L’humain confond besoins et désirs et de cette confusion découle sa souffrance. L’humain est un double prédateur pour satisfaire d’abord ses besoins mais surtout ses désirs qui n’ont aucune limite. C’est pourquoi la perversion narcissique aussi nommée vampirisme psychique est une caractéristique des prédateurs professionnels plus nombreux qu’on ne le pense et qui font souffrir. La conséquence inéluctable à ces comportements malsains est la rétribution karmique incontournable des actes, paroles, pensées, une rétribution qui paradoxalement peut devenir un excellent « guru » jusqu’à pouvoir conduire à comprendre les erreurs perpétrées, à se « réveiller », pour parfois permettre d’entrer sur une Voie de Libération. L’humain cherche constamment le bonheur dans les phénomènes au cours de son existence, c’est légitime et donc « humain ». Il ne rencontre généralement que beaucoup d’ennuis et un peu de joie à laquelle il s’accroche comme à une bouée de sauvetage impermanente. Le Dharma nous dit que ce bonheur « mondain » est illusoire car il dépend toujours des attachements à quelque chose ou à quelqu’un, et qu’il est un autre bonheur dit « supramondain » qui ne dépend de rien ni de personne. Cet autre « bonheur supramondain », lui aussi, doit être dépassé sur le cheminement. . Ce processus d’éveil par abandon n’est jamais un « marché de dupes ».

Il est recommandé de ne jamais tomber entre les griffes des requins prédateurs qui se font passer pour des gurus ou des instructeurs soi-disant spirituels alors qu’ils ne sont pas des éveillés mais des menteurs, des propagandistes, des prestidigitateurs, des illusionnistes, des profiteurs, des vampires d’énergie parfois des charognards. De même pour le politique qui veut toujours votre bien en cherchant à vous prendre tout jusqu’à votre « âme » pour assouvir ses soifs. Mais les requins se retrouvent partout et dans tous les domaines à tous les échelons d’une société. C’est cela la « nature humaine ». Les rapports humains sont très souvent fondés sur le vampirisme psychique et l’adoration au dieu Mammon, l’argent. La vigilance exercée serait aussi de toujours pouvoir voir les intentions cachées de ceux qui s’intéressent à vous. Le fait que des « Parias », des hors castes, avarna, deviendront de grands Sages est réjouissant.

Un historique de cette cosmogonie bouddhique

1 – Cette cosmogonie bouddhique sera considérée dès le vivant du Bouddha qui aurait ordonné qu’elle soit représentée sous la forme picturale d’une « roue », la « roue de l’errance de l’existence ou ronde des renaissances » : bhavacakra, et inscrite sur la porte d’entrée du monastère Veluvana à Râjagrha au Népal. Le Bouddha aurait dicté la manière de la représenter. Sur cette roue il fera inscrire deux versets retrouvés plus tard dans le Samyutta-Nikâya du Canon Pâli. En voici la traduction : « Commencer à cheminer ; renoncer au monde ; s’appliquer à l’enseignement du Bouddha ; chasser l’armée de la Mort comme un éléphant écrase une maison de paille. Celui qui, par la Doctrine et par la Discipline, conduit sa vie intelligemment par la Vigilance, abandonnant la ronde des renaissances, vraiment, il met un terme à l’insatisfaction, à la souffrance ».

2 – La plus ancienne peinture découverte à ce jour d’un bhavacakra est celle que L. A. Waddell trouva dans une grotte d’Ajantâ au centre de l’Inde. Cette peinture a 6 rayons qui représentent les 6 mondes du kâma-loka, alors que la roue décrite dans le Divyâvadâna n’en a que 5 qui correspondent à 5 destinées. Ces 5 destinées furent augmentées d’une autre, ce qui fera 6 destinées du fait de représenter en plus la destinée des demi-dieux jaloux, titanesques, les asuras qui composent, redisons-le, certains pouvoirs dominants. Cette peinture d’Ajantâ est datée du 6ième siècle de notre ère tandis que la représentation Tibétaine est considérée comme une copie rapportée au Tibet par Bande Yeshe au 8ième siècle de notre ère. Cette représentation se retrouve dans la quasi-totalité des temples tibétains. La forme Tibétaine de la roue est de deux styles : l’ancienne et la nouvelle. La nouvelle inclut la figure d’un Bodhisattva qui vient dans chaque monde instruire du Dharma les existences qui s’y trouvent.

3 – Cette roue sera réutilisée à compter du 8ième siècle par des Tibétains qui en feront un moyen habile pédagogique d’instruction. Cette roue n’a ni commencement ni fin mais gouverne le devenir de toute existence par la « chaîne des origines interdépendantes » ou « loi de causalité » (représentée en 12 maillons sur la jante de la roue mais que nous ne développerons pas ici) en mode « construction » pour le profane ignorant dans le samsâra et en mode « extinction » qui ne concerne que l’aspirant à l’éveil. Ce que l’on nomme « Libération » est la sortie irréversible de cette roue ou ronde infernale par la Connaissance transcendante développée des données du Dharma.

La partie « médiane » de cette « roue » représente donc les 6 existences dans le monde du désir et son « moyeu » représente les trois racines de l’avidité, de la haine et de la stupidité par ignorance. A l’extérieur de cette roue se trouve le Bouddha qui indique du doigt le Sentier Octuple représenté par une petite roue à 8 branches.

Ce que le Bouddha a redécouvert

Le Bouddha, à ses 35 ans, après une ascèse extrême qui dura 6 années, retrouvera la « Voie du milieu » qui évite, abandonne les deux extrêmes que sont « l’addiction aux plaisirs des sens par auto-indulgence matérialiste » et « l’addiction à l’auto-mortification idéaliste », deux formes d’égotisme, en rappelant que l’ego est considéré comme une plaie purulente. Ses Quatre Nobles Vérités sont fondées sur la médecine antique ayurvédique :

1. Diagnostic
2. Cause(s) de la maladie
3. Annonce de la guérison par cessation des causes
4. Traitement à appliquer.

Jusqu’ici rien de surprenant à comprendre. Développons :

1. Diagnostic : tout est souffrance, ou plutôt, insatisfaction du fait que tous les composés sont impermanents, insatisfaisants, non-substantiels.
2. La cause de la maladie est la soif des plaisirs sensuels, la soif d’existence, la soif de non-existence.
3. La guérison est la fin annoncée de ces trois soifs.
4. Le traitement à appliquer est l’Excellent Sentier Octuple par l’éveil de la Connaissance métaphysique et surtout par son développement.

Homme

La racine sanskrite « men » donnera le mot sanskrit « manas : mental », le mot sanskrit « manusya : existence humaine » qui donnera le mot « manouche » en Occident, le mot anglais « man : homme », aussi le mot français « MENSONGE » … A noter que les Manouches, Tziganes, Gitans, viennent d’Inde dont ils furent chassés essentiellement du nord-est de l’Inde il y a plusieurs siècles.

Anecdote authentique

Dans la région de Calcutta, au début du 20ième siècle, un Sage de l’advaïta recevra la visite d’un jeune homme de l’aristocratie Indienne de Calcutta. Ce dernier lui rendit visite pour solliciter de pouvoir rentrer dans l’Ordre de cet advaïta enseigné par ce Sage. Pensant faire un effet d’annonce pour obtenir l’approbation du Sage, il lui dira ceci : « Je ne mens jamais ! ». « Très bien (lui répondit le Sage). Dans ce cas vous allez rentrer chez vous pour apprendre à mentir parfaitement. Puis, quand vous aurez appris à mentir parfaitement, vous pourrez revenir me voir et nous pourrons alors mais seulement alors revoir votre demande … ».

L’Intuition métaphysique ou Connaissance transcendante, Prajñâ, était connue bien avant l’écriture des VEDAS et des UPANISHAD. Il est à constater que les temps « modernes » très stupides considèrent l’homme pré–historique comme une sorte de demeuré en évolution. L’homme « moderne » est cet homme post-historique dégénéré d’une histoire dont il ne connaît pas grand-chose. 4000 ans de mythologie ont plus ou moins occulté le Dharma. Le Bouddha historique Retrouvera, nous l’avons déjà dit, cette Connaissance Transcendante qui n’a rien à voir avec les connaissances mondaines incapables de solder la question de la souffrance et la science qui démythifie est peut-être utile mais en est impuissante.

Dans l’Excellent Sentier Octuple, nous trouvons deux notions fondamentales et inséparables qui constituent Prajñâ, l’Intuition métaphysique ou Connaissance transcendante.

1. Vues Justes, Sammâ-ditthi. Ces Vues justes se développent par la compréhension profonde des notions du Dharma qui conduisent vers l’éveil donc l’abandon total.

2. Intentions Justes, Sammâ-sankappa. Elles accompagnent les Vues Justes vers l’éveil. Vues justes et Intentions justes sont inséparables et rendent effectives la pratique des 6 autres membres de l’Excellent Sentier Octuple : paroles justes, actions justes, moyens d’existence justes, effort juste, attention-vigilance juste, concentration juste.

C’est pourquoi, le dénommé « libre-arbitre » doit être compris pour ce qu’il est afin d’éviter tout malentendu. Le « libre-arbitre » n’est que la recherche à comprendre ce que l’on ne comprend pas mais s’affirme généralement dans ce qui est nommé « purulence des opinions, drsti-âsrava ». Il n’est de véritable « libre-arbitre » que dans la libération des vues fausses, des intentions et décisions fausses qui découlent nécessairement de l’ignorance et qui sont motrices de la plupart des comportements illusionnés qui ne peuvent produire que de la souffrance, par ce que le moyeu de la « roue du devenir dans l’errance » indique clairement. Celui qui vit dans le monde en tant que laïque, a, cela dit, le devoir de lucidité et par le courage de réfléchir le devoir de résistance par cette lucidité développée, « lucidité » pour agir proprement vers l’éveil

Cette notion de « libre-arbitre » appartient donc au monde du profane qui, tel qu’il est, « ne sait pas qu’il ne sait pas ». On ne peut vraiment parler de « liberté » que lorsque l’on comprend ce qu’est « la Libération des attachements par ignorance et aveuglements », donc quand l’on comprend ce que sont les Vues Justes et les Intentions Justes, c’est-à-dire d’abord « quand on sait qu’on ne sait pas » puis, quand cheminant sur la voie de l’Excellent Sentier Octuple, on peut comprendre le verset suivant : 

Verset de la Mundakopanishad 1°/1°/3° : « Qu’est cela, qui une fois connu, tout le reste est connu ? »


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BONUS :

PDF gratuit, Bardo Thödol (Kazi Dawa Samdup)

La provenance de ce livre n'est pas connue. Adaptation tibétaine d'un original indien ou, beaucoup plus vraisemblablement, adaptation bouddhique d'une tradition tibétaine antérieure au VIIème siècle. 

Le Bardo Thödol est un traité de la mort reposant sur un fond d'animisme extrême-oriental. La description, non extérieure, mais interne et vécue de l'agonie est si précise, qu'on pourrait croire cette science eschatologique acquise par des hommes revenus du seuil même de la mort. 

Le traducteur anglais, Dr W. Y. Evans-Wentz, la croit plutôt dictée par de grands maîtres, agonisants attentifs, qui eurent la force d'enseigner à mesure, à leurs disciples, le processus de leur propre fin. Mais les enseignements de ce Guide vont plus loin. Après s'être adressés au mourant, ils dirigent l'esprit du mort à travers les visions infernales qui l'épouvantent et l'égarent. 

Dans l'état intermédiaire – le Bardo – entre la mort et la renaissance, se développent selon un déterminisme rigoureux, les effets nécessaires dont les causes furent les oeuvres de la vie. Car enfers, dieux infernaux, tourments sont créés par l'esprit lui-même, ils n'existent pas en dehors de lui. Ils ne sont que phantasmes ni plus réels, ni plus médiats que les mauvais rêves des mauvaises consciences. 

Enfin, ce Livre des Morts aborde avec assurance le problème difficile, la pierre d'achoppement du Bouddhisme, le point où se ferme, sans se souder, l'anneau de la connexion causale, où finit un cycle et commence le suivant : le mécanisme de la transmigration.

Alors que des textes plus canoniques font intervenir, assez maladroitement, les Gandharvas, véritables dei ex machina, le Bardo Thödol poursuit son développement discursif plus satisfaisant, et il détermine par le jeu des attractions et répulsions non seulement les parents mais aussi le sexe de l'être qui s'incarne. 

Mme M. La Fuente a traduit de l'anglais tout l'ouvrage du Dr Evans-Wentz, introduction, texte, notes et opinions personnelles, sans rien ajouter ni retrancher. Cet effacement du traducteur et sa persévérance devant une tâche si ardue font honneur à son goût désintéressé de la recherche objective. 

Le document que nous révèle Mme La Fuente ne s'adresse pas seulement aux "Amis", mais à tous les curieux du Bouddhisme. Son intérêt déborde même les frontières du Bouddhisme par la gravité et l'universalité du sujet. 

J. BACOT. Paris, mai 1933.


Le plan dirigé contre l’Esprit

La lutte pour la supériorité et les spéculations continuelles dans le monde des affaires créera une société démoralisée, égoïste et sans cœu...