mardi, mai 15, 2007

Alexandra David-Néel à l'âge de 101 ans




Le 19 mars 1969, quelques mois avant cette interview, Alexandra David-Néel signe la révision de son écrit libertaire, « Pour la vie », publié pour la première fois en 1898 et préfacé par son ami l’anarchiste Elisée Reclus : « Ceci est un livre fier, écrit par une femme plus fière encore. »

Contre les pressions et les obligations qu’imposent à l’homme religion, éducation et société, Alexandra affirme la primauté évidente, parce que biologique, de l’instinct spontané qui conduit chacun vers le plein épanouissement de soi-même par-delà tous les préjugés, toutes les distorsions auxquels, dans son inconscience, il se résigne. « L’obéissance, écrit-elle hardiment, c’est la mort. Chaque instant dans lequel l’homme se soumet à une volonté étrangère est un instant retranché de sa vie. » Rien d’autre ne devrait prévaloir contre le sens intérieur qui est la voix même de la nature en nous.
Partir de là, de cet affranchissement profond, c’est être amené à régler leur compte à ces fantômes encombrants qui nous oppriment. Ce qu’Alexandra ne manque pas de faire avec une sorte de joie féroce, sapant à la base ces constructions de papier qui prétendent nous imposer un Bien inventé de toutes pièces et nous interdire un Mal « officiel » qui n’est autre que « la vie elle-même avec tous ses désirs et toutes ses joies, son besoin de liberté, sa curiosité des choses, ses fières révoltes, son horreur de la souffrance, tout ce qui est Beau et Vrai ». Cette révolte absolue et lucide trouve son origine dans l’anarchisme idéaliste, tel que le professait Elisée Reclus, et qui était par ailleurs si conforme au tempérament même de cette « femme fière », mais elle s’appuie aussi sur les philosophie extrême-orientales, sur les pensées hindoue et bouddhisme qu’elle venait de découvrir en leur pays d’origine de la bouche même des sages qu’elle y avait rencontrés. C’est en se référant à elles qu’Alexandra peut affirmer avant tant d’intrépidité « l’inanité » de tout ce qui n’est point fondé sur l’expérience personnelle, l’absence de sanction en dehors de nous-mêmes, l’inutilité de la culpabilité, du remords et du regret et, enfin, le caractère illusoire du moi. Si quelques passages, sur la science par exemple, nous semblent maintenant faire date, en revanche nombre de points de vue ici exprimés demeurent remarquablement actuels et sont, même aujourd’hui, des ferments d’avenir : telle sa critique acerbe de la démagogie et même du suffrage universel, telles ses références à ce que l’on a, depuis, appelé l’écologie, telle enfin certaine note singulièrement hardie sur le droit à la contraception.
En fait, dans ce petit texte, qui semble avoir été écrit d’un seul jet, Alexandra a livré le fond de sa pensée, son point de vue sur le monde, sa Weltanschauung et, somme toute, elle n’y reviendra plus, mais ses premières réflexions lui serviront de guide de conduite durant toute sa vie. Aussi n’est-il pas surprenant que, sentant la mort approcher, elle ait repris ce texte oublié, mais qui avait reçu la sanction de toute son existence. A plus de cent ans, elle l’a relu et corrigé en vue d’une réédition, comme s’il s’agissait du testament qu’elle souhaitait laisser.

Jacques Brosse

Alexandra David-Néel, Pour la Vie, et autres textes libertaires inédits, 1895 – 1907, éditions Les Nuits Rouges.

Table des matières :
Pour la Vie
De l’Autorité
Droits et Devoirs
Les Personnalités Fictives
De la Recherche du Bonheur dans le Présent
De l’Antagonisme des Intérêts
Textes Libertaires Inédits
Notes sur le Bouddhisme
Autorité Paternelle
Faillite
Question Pressante
Sur le Bonheur
Sur la « Morale » Laïque
Echos du Congrès des Femmes Italiennes
Le Mariage, Profession pour Femme

http://www.alexandra-david-neel.org/francais/accf.htm

jeudi, avril 12, 2007

" Même si la nuit a été bien noire…


…Sept échos du tantra sont revenus à mon oreille "


Le récit extraordinaire de Flavie Duquesne, concernant la prédation occulte des "avaleurs de vie", rencontrera un écho auprès de tous ceux qui ont été confrontés à l'hostilité du "spirituel".

Alain Daniélou révèle dans son livre, " Le bétail des dieux ", l’existence de déités himalayennes qui prélèvent régulièrement la vie d’un des dévots constituant leur cheptel.

Dans la religion hindoue, Shiva-Rudra est appelé Pashupati, le " Maître du bétail ", animaux et humains confondus. Shiva-Rudra s’apparente au puissant Ishvara, Seigneur absolu du règne du désir, dieu ambigu qui sous son aspect courroucé est considéré comme le plus puissant des dévapoutra et le plus redoutable ennemi de ceux qui cherchent la libération.

Selon la tradition bouddhiste tantrique, le candidat à la libération doit vaincre quatre principaux types d’obstacles, les perturbations mentales, les agrégats contaminés, la mort incontrôlée et les dévapoutra. Seuls les derniers sont des êtres sensibles. Les lamas soucieux de parvenir à la libération ont recours aux rituels pour soudoyer les dévapoutra afin qu’ils ne s’opposent pas à leur progrès spirituel. D’autres lamas cherchent au contraire à obtenir des bienfaits terrestres de ces puissantes entités. Volontairement ou involontairement, jettent-ils certains de leurs disciples en pâture aux entités avides de vitalité humaine ? Des sectes sont-elles les réserves, les viviers, des ogres surnaturels et des dieux de proie ? Des retraites imprudentes dans des centres de méditation appâtent-elles des entités prédatrices ?

Selon Flavie Duquesne :

" Nous serions aujourd’hui dans une sorte d'élevage industriel imperceptible, dont les clôtures barbelées nous sont invisibles, reliés à des dimensions peuplées de collectivités inaccessibles. Leurs activités autonomes s'installeraient progressivement et perceptiblement dans les canaux et plexus subtils à l’intérieur du corps lors de l'adhésion au tantra et de l'ouverture dévotionnelle. "

L’époustouflant récit de Flavie Duquesne dévoile un pan méconnu du bouddhisme tantrique.

lundi, avril 09, 2007

Les mensonges par omission des spécialistes du tantrisme

Après avoir découvert le vrai visage du tantrisme, notamment lors de séjours dans des monastères tibétains et à l’occasion de retraites, je me suis interrogé sur les raisons qui incitent les chercheurs, souvent enseignants et universitaires, à omettre certaines vérités qui fâchent. Malgré les croyances archaïques, les pratiques ignominieuses, l’autocratie, les églises tantriques bénéficient d’une propagande mensongère en Occident. Cette propagande est soutenue par d’éminents professeurs.
C’est feu le professeur Michel Strickmann qui apporte la réponse dans son livre « Mantras et mandarins » :
« Contrairement à beaucoup de mes collègues et étudiants dans les religions est-asiatiques, je ne suis jamais devenu, ni n’ai prétendu être, un prêtre taoïste, un moine bouddhiste ou un maître tantrique. Je n’ai jamais juré fidélité par des vœux à un maître ou un lignage et n’ai jamais souscrit à une croyance. Je n’ai pas non plus sollicité ou reçu d’informations qui m’auraient été communiquées que sous le sceau du secret. Bon nombre de chercheurs européens et américains se prétendent à présent initiés dans les traditions ésotériques japonaises et chinoises, tout en occupant des postes académiques. Leur compétence en tant que chercheurs et enseignants professionnels devrait les inciter à discuter des matériaux qu’ils sont censés posséder sous le sceau du secret, plutôt que de dissimuler à leurs étudiants et collègues l’information scientifique à laquelle ils ont droit. Lorsqu’on les interroge sur certains points de pratique et de doctrine, ces convertis assistés par l’Etat répondent avec circonspection : « Nous, taoïstes… » En cette fin du 20ème siècle, des relents d’un exotisme qui fait long feu ont encouragé les pires formes d’esprit sectaire à pénétrer dans les institutions laïques, où aucun apologiste chrétien ne serait jamais autorisé à prêcher ou à enseigner ainsi. Les études tantriques et taoïstes ont été imprégnées de cette ambivalence. Le chercheur occidental, soi-disant objectif, se transforme soudain en apôtre et en crypto-initié, regrettant seulement que son engagement spirituel ne l’autorise pas à vous confier les faits dont il détient le secret. »

Des livres sur le bouddhisme tantrique entretiennent le mythe des grands initiés, détenteurs de secrets extraordinaires. Ces mensonges colportent une vision idéalisée du lamaïsme féodal et de son " paradis " perdu.

L’anthropologue Marc Bosche est l’un des rares chercheurs objectifs en matière de bouddhisme tantrique. Ses recherches et ses livres (à télécharger gratuitement) sont dans http://bouddhismes.info/1.html

lundi, avril 02, 2007

Les pratiques tantriques, art du bonheur ou lobotomie ?

La quête du bonheur est au centre des préoccupations d’une majorité de personnes. « L’art du bonheur » est le titre d’un livre du Dalaï-lama. « Venu d’exil, tel un Moïse asiate descendu de son Himalaya pour nous révéler des vérités essentielles, porteur d’une histoire et d’une culture extraordinaires, et d’une tradition merveilleuse il s’est transformé avec le temps eu un gourou mondain (comme avant lui les Rajnesh, les Mahesh-yogi, comme aujourd’hui Deepak Chopra, le maître à penser des stars hollywoodiennes), à mi-chemin du conseiller conjugal, du diététicien et du directeur de conscience, prodiguant ses réponses, car il a réponse à tout, avec tolérance et bonhomie. Comme s’il était devenu, probablement à son insu, un pur produit de marketing, une sorte de camelot spécialisé dans la sagesse et la sérénité, ponctuant chacune de ses interventions d’un éclat de rire légendaire. Supplément d’âme officiel d’un Occident matérialiste – le cœur serait plutôt réservé à l’abbé Pierre ou à feu Mère Teresa – il débite d’aimables fadaises exactement calibrées aux goûts du public européen et américain. Son talent propre aura été d’inventer comme Paolo Coelho un espéranto spirituel mondial accessible à tous sans barrière ni contraintes, un discours caméléon adaptable à n’importe quel auditoire. Ce champion de l’idéal monastique est l’objet d’un culte qui frise l’idolâtrie surtout chez ses disciples occidentaux ; ces ardents pourfendeurs de l’obscurantisme judéo-chrétien perdent face à lui tout sens critique, toute distance, se prosternent et s’extasient sans retenue. L’étonnant n’est pas que la Dalaï-lama séduise – il a de quoi et la geste tibétaine est aussi fabuleuse que l’occupation chinoise est abjecte – mais qu’il succombe à ce succès avec une jubilation quasi enfantine, avide de toujours plus de publicité, d’estrades, d’entretiens. On est très loin chez ce prophète cabotin, de l’exigence éthique et historique d’un mahatma Gandhi, d’un Martin Luther King, ces grands apôtres de la non violence. Il était venu annoncer l’Orient, nous en avons fait un histrion à notre image. Au supermarché de la foi, il s’est hissé à la toute première place, évacuant pape, pasteurs, rabbins, patriarches, imams, décidément trop rébarbatifs. Sans préjuger de l’avenir, je ne suis pas certain que le bouddhisme et le peuple tibétain aient beaucoup gagné à cette promotion.» (Pascal Bruckner « L’euphorie perpétuelle ».)

Ayant fait fi de l’exigence éthique, le bouddhisme tantrique prôné par le Dalaï-lama représente une part importante du marché du néo-spiritualisme. Le Vajrayana prétend apporter à sa clientèle bien-être, santé, richesse et, cerise sur le gâteau, l’extase dans les bras d’une karma-moudra experte.

LA SANTÉ
La panoplie des moyens tantriques est immense. Pour obtenir la santé, la sadhana de Sanghié Menla, la pratique de guérison du Bouddha de la médecine, est très prisée en Occident. Les lamas thérapeutes affirment que réciter le mantra de Sanghié Menla libère de toutes les souffrances. Les nombreux rituels de guérison du Vajrayana contredisent cette affirmation. Selon les croyances tibétaines, les nagas, esprits serpents des eaux sont responsables des maladies de peau. Il convient de les apaiser avec un rituel d’offrande (tchou-tor). Beaucoup de maladies sont provoquées par des entités, les Sinpos, Nyens, Sadaks, Mamos, Cho-zads… Les lamas ont recours aux rituels complexes de défense, d’attaque, de destruction. Les entité hostiles responsables des maladies exigent des rançons sous forme d’offrandes d’eau (tchou-tor), de nourriture (tsok), de tormas, offrandes confectionnées avec de la farine d’orge grillé, la tsampa… Les offrandes de nourriture sont parfois brûlées pour plaire aux entités qui se nourrissent par l’odorat. Pour leur part, les lamas se font payer pour confectionner des kyilkhors, pièges pour capturer les entités perturbatrices. Alexandra David-Neel fit remarquer à un lama : " Mais n’avez-vous pas, l’autre jour, chassé les démons de cette région, il ne devrait plus en exister. Ils ne sont donc pas détruits, ils reviennent ?
- Et de quoi vivrais-je s’ils ne revenaient pas ?" lui répondit son interlocuteur.

L’ARGENT
Dans le monde du Vajrayana, l’argent fait le bonheur. Des rituels propitiatoires comme faire cent mille tsa-tsa, petits stupas en terre, invoquer Jambhala, un dieu de la richesse, et réciter inlassablement son mantra favorisent l’obtention de biens.


LA SEXUALITE SACRÉE
Le chemin de la grande félicité tantrique passe par la pratique des préliminaires. C’est la clé qui ouvre la voie des initiations secrètes et secrétissimes des tantras supérieurs. Cette sorte de baptême du vajrayana est exigeante. Le nouveau converti doit réciter cent mille fois la formule rituelle de la prise de refuge en effectuant cent mille prosternations. Pour se purifier, il visualise le bouddha Dorjé Sempa et déclame cent mille fois son mantra de cent syllabes. Il fait cent mille offrandes du mandala. La prière du gourou yoga est également récitée cent mille fois.
Le demi million de rituels des préliminaires préfigurent les liturgies compliquées du Yidam, la déité tutélaire de méditation. Ces liturgies exigent également d’incessantes psalmodies de nombreux mantras. Après un tel régime, l’adepte occidental du tantrisme tibétain est transformé en imbécile heureux, ravi de se prosterner devant les hiérarques de l’église tantrique, les partenaires privilégiés des karma-moudras expertes.

Ces rites et ces méthodes artificielles sont des pratiques routinières sclérosantes. Ce sont des narcotiques spirituels qui annihilent les dernières velléités d’éveil.

vendredi, mars 23, 2007

LES DERIVES DU BOUDDHISME selon le Gyalwang Drukpa

En 1994, le Gyalwang Drukpa, lama guilleret, répond à la question de Thierry Truillet de la Revue 'Sangha' :
Comment voyez-vous le bouddhisme en Europe en l'an 2000 ?

Je ne sais pas ! Des améliorations devraient survenir, surtout un perfectionnement intérieur très profond des pratiquants. Mais cela dépend totalement de l'environnement et surtout des maîtres, des lamas résidant en Occident, ceux qui sont venus du Bouthan, du Tibet, de l'Inde, ceux qui prétendent être réellement des maîtres. Aucune importance s'ils sont qualifiés où non, ils sont ici pour être lama. Ils ont à accomplir les actions justes, montrer le vrai chemin, dire les paroles justes, sans aucune altération. J'ai écouté des enregistrements de certains enseignements qui sont de simples lectures de livres. Ils ne tiennent pas vraiment compte de ce que les pratiquants occidentaux ont besoin. Imaginons, par exemple, que je suis un médecin, que vous êtes malade et que je ne tiens pas compte de votre maladie, ni de ses symptômes, mais que je vous donne simplement de bons médicaments très coûteux. Quel que soit ce que vous avez, je vous dit de les consommer et de suivre mes prescriptions. Ce n'est pas suffisant, bien que je sois un médecin compétent et que je vous prescrive de bons médicaments. Ce n'est pas une bonne chose parce que je ne tiens pas compte de ce dont vous avez besoin. Je fais mon travail, mais incomplètement. Certains maîtres agissent ainsi. De plus, certains maîtres dont j'ai entendu les enregistrements ou dont j'ai lu les livres font encore pire : ils donnent de mauvais conseils et enseignent avec une volonté de manipulation afin de s'assurer une réputation ... lucrative. Ils programment de grandes initiations, proposent des activités alléchantes et font beaucoup de publicité afin d'obtenir de l'argent, d'être célèbres, d'acquérir du pouvoir. Tout cela est très superficiel et très négatif. Les meilleurs sont ceux qui donnent de bons médicaments. Si vous êtes un bon étudiant, un bon patient, vous devez vérifier, avec les indications des médicaments, ceux dont vous avez réellement besoin. Les pires sont ceux qui cherchent à manipuler, ils vous détruisent et vous privent de toute votre énergie simplement par amour propre. Les Européens ont vraiment besoin de maîtres authentiques. Bien sûr, il y en a beaucoup. Malheureusement, des Occidentaux, mais aussi des Orientaux, je ne sais pas pourquoi, se sont engagés dans une mauvaise direction. Montrer un mauvais chemin incite beaucoup de gens à s'y engager. C'est un comportement que je ne comprends pas et c'est vraiment dommage. Peut-être est-ce le signe de notre époque sombre. On peut le vérifier aux USA. Montrer le chemin authentique n'attire personne mais se mettre en valeur ou exagérer un peu, essayer de manipuler, font se précipiter les foules.

Source : Pema free

En 2007, le constat du néo bouddhisme est effrayant. Parmi la clientèle des lamas de nombreuses personnes souffrent de psychopathologies plus ou moins graves. Des gourous sans vergogne, auréolés de l’excessive médiatisation du Dalaï-lama, n’hésitent pas à exploiter leurs ouailles déséquilibrées et dépourvues de discernement.
Les méthodes du bouddhisme tantrique soigneraient les 84 000 affections de l’esprit. Des psychopraticiens opportunistes cèdent à la mode du tantrisme tibétain et utilisent certains " moyens habiles " du Vajrayana. Les autorités publiques devraient exiger que l’activité professionnelle des lamas, ceux qui trifouillent impunément la psyché de leur clientèle, s’exerce dans le cadre de la loi du 30 juillet 2004. Cette loi réglemente le statut de psychologue. Elle obligera les lamas de proie à relâcher leurs serres sur leurs victimes. Déclarés psychothérapeutes, les lamas devront suivre une formation en psychopathologie et respecter une déontologie professionnelle.
Il y a urgence car actuellement un centre bouddhiste tibétain évoque d’avantage l’antichambre de l’hôpital psychiatrique qu’une assemblée de sages.

dimanche, mars 11, 2007

L’INUTILITE DES RITES

La plupart des développement indiens du Bouddhisme attachent une importance considérable à la magie. Les rites magiques et tantriques se sont également développés au Tibet. Ils sont inexistant dans le Chan pur. Les sectes japonaises du Zen ont néanmoins réintroduit de nombreux rituels.
Dans l’esprit des Eveillés, tout rituel, toute pratique magique ou tantrique nuisent à la délivrance humaine. Ils indiquent que le mental est prisonnier de fausses valeurs par l’établissement de distinctions et de préférences dans le domaine où elles sont précisément le plus interdites.
Le " satori " ou expérience du Réel se réalise d’instant en instant.
L’école Sud du Chan insiste sur son caractère soudain, inattendu, spontané.
Une préparation minutieuse élaborée par le mental crée une tension intérieure nuisant à la spontanéité de l’expérience. Une attente subtile et secrète de l’inconscient paralyse toute possibilité de surgissement.
Pour cette raison les maîtres du Zen (Chan) insistent sur le fait que l’obtention du Satori peut être réalisée en toute occasions. Le salut se trouve dans les choses ordinaires de la vie quotidienne. L’existence en général cesse d’ailleurs d’être partagée entre les choses " ordinaires " et d’autres qui seraient " extraordinaires ".
L’expérience ultime peut être apportée par un événement prosaïque comme la chute d’une pierre que par la vue d’une jolie fleur ou la contemplation d’un soleil couchant. L’attitude d’approche intérieure d’un événement est beaucoup plus importante que les circonstance extérieures.
" Toute perception est une occasion de Satori ", nous disent les maîtres du Zen (Chan). Mais cette occasion ne peut être saisie si l’esprit est conditionné par un rituel quel qu’il soit ou par une attente quelconque.
La position dépouillée du Zen vis-à-vis des dogmes, des rites et des Ecritures est exposée dans les " Quatre maximes " qui le définissent comme :

Une transmission orale en dehors des Ecritures.
Aucune dépendance à l’égard des mots et des lettres.
Se diriger directement vers l’âme de l’homme.
Contempler sa propre nature et réaliser l’état de Bouddha ".


Il est évident que tout rituel implique une préparation, une recherche, un entraînement, une attente engendrant une attitude de tension spirituelle.
La spontanéité et le caractère de jaillissement du " Satori " sont totalement incompatibles avec de telles attitudes intérieures au cours desquelles, loin de disparaître, les résistances du " moi " se renforcent sur le plan de l’inconscient.

Robert LINSSEN " Bouddhisme, Taoïsme et Zen ". L’auteur précise : " Les enseignements auxquels nous nous référons se rapprochent d’avantage du Chan chinois que des formes actuelles du Zen japonais ".


Le maître Te-Shan ne pria jamais, ne demanda jamais le pardon de ses fautes, ne vénéra jamais l’image du Bouddha, ne lut jamais les écritures et ne brûla jamais d’encens. De tels actes étaient, à son avis, d’inutiles formalités ; seule l’intéressait l’incessante et intense quête mystique.

Jorge Luis BORGES et Alicia JURADO " Qu’est-ce que le bouddhisme ? "


L’esprit originel a toujours été présent sous vos yeux. Vous n’avez rien à acquérir pour le voir car rien ne vous a jamais manqué pour cela. Si vous en êtes incapables c’est à cause de votre incessante jacasserie avec vous-même et avec les autres. Vous passez votre temps à supposer, comparer, supputer, commenter, développer, expliquer, justifier et citer ce que vos petits esprits ont retenu et cru comprendre des Écritures et des paroles de vieux bavards tels que moi, de préférence celles de ceux à qui on a donné une fois morts, une telle autorité qu’elles ne sauraient plus désormais être mises en doute. Dans ces conditions comment pouvez-vous espérer voir l’esprit originel dans son instantanéité ?

Les propos du vieux Tcheng

mercredi, mars 07, 2007

La prohibition des pratiques tantriques par le Roi Lama YESHE OD

Au onzième siècle, dans le royaume tibétain occidental de Guge, le roi, devenu moine, s’efforce de faire renaître le bouddhisme. Il envoie aux tantristes une sévère condamnation de leurs pratiques.

L’ordonnance royale récuse radicalement le tantrisme et les imposteurs qui disent « nous pratiquons le Mahayana » sans observer les règles du Mahayana. Celui qui prétend être un adepte du bouddhisme sans appliquer ses préceptes est « comme un âne vêtu d’une peau de lion », dit le texte. Sa majesté YESHE OD, roi lama du pays de Guge, ne croit pas à la compassion des adeptes du tantrisme. « Elle est moindre que celle des cannibales ! »
Le texte apostrophe sans ambages les tantristes :
« Votre sens de la saleté et de la propreté n’égale pas celle des chiens et des porcs !
Devant les déités vous placez vos excréments, votre urine, sperme, et sang ? (…)
« Vous adorez les Trois Joyaux avec de la viande, du sang et de l’urine, vous ignorez le sens réel des textes et vous appliquez les rites à la lettre, les mahayanistes de cette sorte renaîtront en tant que démons. » (…)
« Vous vous moquez des enseignements du Tripitaka, Hélas pour vous, vous renaîtrez dans les enfers des supplices insurpassables ! » (…)
Ahimsa, la non violence, est l’un des préceptes du bouddhisme que le roi veut faire appliquer. Il désapprouve les sacrifices d’animaux : « Et les bêtes que vous devriez libérer, vous les tuez ! Hélas pour vous, ces actes mûriront dans l'état d’ogre! »

Le Dzogchen, en grande partie du Chan d’origine chinoise, est aussi proscrit par l’ordonnance royale de YESHE OD. Au 8ème siècle, Le Concile de Lhassa avait déjà interdit la diffusion du Chan au Tibet. La méthode d’éveil spontané du Chan et du Dzogchen est rarement comprise par les docteurs de l’école graduelle.

jeudi, mars 01, 2007

LES TANTRAS selon le propre frère du Dalaï-lama


Les informations de Bouddhanar sur les dangers des pratiques tantriques et magiques du Vajrayana s’opposent aux intérêts du marketing spirituel. Nous savons que le tantrisme représente un marché appréciable pour des auteurs, éditeurs, organisateurs de séminaires et gourous. De nos jours, on ne compte plus le nombre d’adeptes du redoutable rite du Chöd (Tcheu). En dépit de la loi, les plus fervents Chödpa arrivent à se procurer la trompette traditionnelle fabriquée dans un fémur humain. L’engouement des Occidentaux pour le tantrisme est responsable d’un trafic d’ossements humains en Inde et au Népal. Le petit tambour nommé "damarou" est constitué de deux demi-crânes. La calotte crâniène, enchâssée dans de l'argent, est utilisée comme bol d'offrande. La trompette fabriquée à partir d'un fémur humain se nomme "kangling". Souvent la grosse perle du rosaire tibétain est en os.

Avant ce business, quelques années après sa fuite du Tibet, Thoubten Jigme Norbou, le propre frère du Dalaï-lama, témoigne dans un livre sur son pays, sa culture et ses croyances. Contrairement aux idées admises en Occident, les tibétains ne sont pas tous des adeptes du tantrisme, loin de là.

" Nous sommes nombreux au Tibet à désapprouver les tantras, et ma propre secte Gelugpa en interdit la pratique publique. Mais ce n’est pas que les tantras ne soient pas, à notre idée, une voie sainte et véritablement spirituelle – c’est parce que nous jugeons cette voie trop dangereuse et que, suivant en cela les enseignements du Bouddha, nous nous efforçons de nous intéresser à l’humanité dans son ensemble, et non à la toute petite minorité d’adeptes à laquelle conviennent les tantras. Il est reconnu que l’énergie sexuelle et la stimulation narcotique sont des sources de pouvoir dans le monde physique. L’union sexuelle en particulier est regardée comme le plus grand acte créateur possible en notre monde matériel, et on considère qu’il contient tout le principe de la créativité. A cela, l’école tibétaine lamèd du tantrisme a ajouté le double principe de la conservation et de la destruction. Pour les non-initiés, les rites appropriés s’interprètent comme si les participants devaient non seulement se livrer à l’activité sexuelle, mais aussi à une orgie de sang. "

Thoubten jigme Norbou n’ose pas avouer que des religieux du Vajrayana participent à des rites sexuels avec des jeunes filles. Dans un commentaire du Kalachakra, édité par LIBRARY OF TIBETAN WORKS & ARCHIVES, quasiment l’éditeur officiel des lamas de Dharamsala, le Guéshé Lharampa Ngawang affirme que les moines initiés au Kalachakra peuvent consommer de l’alcool et se livrer aux pratiques du yoga sexuel avec des partenaires nommées "Karma-mudra", en tibétain las.kyi.phyag.rgya.
Cliquer pour voir la page du livre en anglais.

Revenons au livre du frère du Dalaï-lama. Ce témoignage nous éclaire sur des rites de la démonologie tibétaine.
" Parmi ces rites, il y a le rolang, dans lequel un cadavre est provisoirement ranimé pour effectuer un transfert de pouvoir. En fait, le corps est activé par un démon introduit par le rite ; si le pratiquant perd sa maîtrise, le démon est en mesure d’user du corps matériel du cadavre pour détruire le vivant. Il y a une nette différence avec le rite Chöd, dans lequel toute la redoutable imagerie est limitée au monde mental de l’adepte. Même ainsi, pensons-nous, si l’adepte perd un instant la maîtrise, il pourrait effectuer un transfert des créations de son esprit du monde de celui-ci au monde physique. Tels sont les dangers du tantrisme, et c’est pourquoi les enseignements en sont réservés aux disciples les plus capables et les plus fervents. "

Thoubten Jigme Norbou et Colin M. Turnbull, " LE TIBET ".

vendredi, février 16, 2007

VIE MONASTIQUE AU TIBET, nonnes et moines




"Le clergé, conformément aux lois de la religion, est considéré comme "en-dehors de la maison", de ce fait il est exempté d'impôts et se trouve uniquement soumis à l'administration du monastère. Toutefois, la dure réalité et la lutte permanente pour subsister conduisent les plus pauvres d'entre eux à retourner dans leur famille pour prendre part aux travaux des champs ou bien pour trouver quelque autre revenu. Même dans ce cas-là, les moines sont libres personnellement tant qu'ils ne transgressent pas les règles monastiques au point d'être bannis."
G.T. Tsybikov, "UN PELERIN BOUDDHISTE AU TIBET"

La journée d’un moine ordinaire, qui ne prétend pas devenir Guéshé (Docteur ès tantras), commence avec l’office matinal. Ensuite, plus tard dans la matinée, il assiste à l'enseignement collectif. Il déjeune dans le temple. Le soir, une cérémonie termine la journée vers six heures.
« Pratiquement ce sont là les seules obligations communautaires des lamas. En dehors de ces quelques heures, chacun est libre de disposer de son temps comme il le veut, étant bien entendu qu’il respectera l’ordre extérieur et ne constituera pas une gêne pour autrui. Chacun vit dans sa propre maison ou son propre appartement, et selon ses moyens. Les religieux trop pauvres pour être propriétaires louent des chambres chez leurs confrères plus fortunés, ou encore sont hébergés gratuitement dans les vastes demeures des lamas riches. Les plus démunis s’engagent au service d’un grand lama ou d’un des fonctionnaires élus de la gömpa. Les lettrés peuvent gagner leur vie en devenant professeurs, ceux qui ont des dons artistiques travaillent à la décoration du monastère, peignent des tankhas ou enseignent cet art difficile et assorti de règles extrêmement strictes ; certains gagnent leur vie comme chapelains auprès des familles laïques riches, ou en célébrant des cérémonies cultuelles demandées au monastère, enfin, beaucoup s’engagent dans la voie du négoce, soit au service de la communauté, soit même à leur propre compte. »
Alexandra David-Neel

Le moine est un philosophe.
Sept siècles après la mort du Bouddha, se produit la dérive religieuse du bouddhisme. Auparavant, les moines philosophes s’appliquaient à demeurer dans la Lucidité selon l’enseignement du sage Siddharta Gautama dit le Bouddha (l’ " Eveillé ").
Contrairement au prêtre, ministre d’un culte toujours idolâtre, le moine est un véritable philosophe. La philosophie, jamais réduite à la spéculation ni au discours, est la réalisation concrète de la PRAJNAPARAMITA, la Sagesse Transcendante.


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