jeudi, janvier 31, 2008

L'antagonisme entre le Bön et le bouddhisme

L’antagonisme a souvent été très profond entre le Bön et le bouddhisme. L’érudit bönpo Nyima Ténzin, Abbé du monastère de Menri, décrit en 1842 l’expulsion des prêtres bönpo du Tibet central sous le règne du roi bouddhiste Trisong Détsèn (8ème siècle), dans les termes suivants :

Dans l’année Terre-Bœuf, un démon entra dans le cœur du roi, la prière malveillante d’un démon en étant la cause ultime, et celui qui se présenta comme un moine mais qui était en réalité envahi par les cinq poisons (c’est-à-dire le moine bouddhiste Shantarakshita) en étant la cause immédiate. Le mérite du Tibet étant épuisé, le jour vint où le soleil de la Doctrine sacrée (c’est à dire le Bön) se coucha. Pour le bien de tous les êtres, la multitude des saints cachèrent les cinq trésors secrets et les mille sept cents trésors mineurs, et quittèrent le pays pour des domaines spirituels de lumière.

Pour Nyima Tenzin, l’introduction du bouddhisme au Tibet se présenta comme une catastrophe, entraînant le " coucher du soleil de la Doctrine sacrée ", la chute de la dynastie et la dissolution de l’Empire tibétain. Quant aux bouddhistes, ils méprisèrent les bönpo, lesquels, comme l’affirme l’érudit guélougpa Thuken Chöki Nyima, " aimaient à boire et s’entouraient de femmes ".
Per Kvaerne


Heinrich Harrer, ami du jeune 14ème Dalaï-lama, sait bien que les guélougpa n’ont pas besoin de fréquenter les femmes pour assouvir leur instinct sexuel. Il écrit :
" L’homosexualité, elle, est courante dans les monastères ; non seulement on ne la considère pas comme un vice, mais on voit même dans la pédérastie un gage de chasteté ! "

Des bouddhistes, homosexuels et misogynes invétérés, jettent furieusement l’anathème sur la vieille culture matriarcale du Bön. L’habilité consommée des religieux pour les discours moralisateurs et hypocrites leur permet de mieux exploiter les êtres humains. De vieux lamas réduisent des enfants à l’état d’esclaves sexuels (drombo) et se prétendent vertueux.

Celui qui se donne la peine d’approfondir les traditions spirituelles n'ignore pas que des courants libérateurs, respectueux de la nature et des femmes, ont été combattus par les institutions religieuses et le pouvoir. Le patriarcat agressif et exploiteur a toujours persécuté les mystiques libertaires peu productifs.

De nombreux textes nous permettent de mieux connaître la spiritualité. Dans la bouquinerie de Bouddhanar vous trouvez le Kalachakra Tantra, le Hevajra Tantra, le Zhang-zhung Nyengyü et de nombreux ouvrages qu’il est préférable de lire avant de faire confiance à un dignitaire religieux.

vendredi, janvier 25, 2008

Shiva et Bakounine

La spiritualité est foncièrement libertaire : Tao, véritable Ch’an, Avadhuta-Gîtâ, Asthâvakra-Gîtâ…
Le Paramahamsa est un mystique sans-culotte. LIRE LA SUITE…
Ci-contre, des dob-dob, les redoutables policiers du lamaïsme.

Durant les années 60-70, la jeunesse occidentale, parfois inspirée par l’antique sagesse libertaire, dénonçait l’aliénation sociale. En France, la révolte du printemps 1968 ébranla le pouvoir. Désorienté, de Gaulle se réfugia en Allemagne chez Massu son fidèle général.

Après la fronde des jeunes, un consensus mondial des forces conservatrices décida de mettre en place le contrôle des populations en recourant à des méthodes machiavéliques. Des crises économiques furent créées afin de plonger les masses dans le désarroi. Les services spéciaux, notamment la CIA, organisèrent des coups d’Etat et des guerres dans les pays du tiers monde. En Occident, l’idéal égalitaire se désagrégea à cause de politiciens, intellectuels, journalistes, religieux corrompus. Le journaliste Eric Brunet a dit : " L’égalitarisme est une pathologie française ".
Brunet sur France-Inter :
http://www.la-bas.org/m3u/080117.ram

Durant les dernières décennies, on assista à la destruction du tissu social, la paupérisation, les mensonges médiatiques, la promotion de sectes au service de l’idéologie capitaliste… Le néo-bouddhisme est le fleuron de l’imposture spirituelle, son véritable dessein est la léthargie globalisée du nouvel ordre mondial. Un centre bouddhiste est une forme aboutie du goulag, la victime endosse elle-même la camisole de force des dogmes religieux. De libres citoyens se soumettent totalement à des hiérarchies perverses en accordant foi aux campagnes médiatiques de promotion du lamaïsme. Quelle naïveté ! En France, la presse appartient à Bouygues, Lagardère, Dassault, Arnault, Bolloré, tous amis de Sarkozy. Le Président français et Bush s’efforcent de promouvoir l’opium religieux de l’empire anglo-américain. Existe-t-il un axe Bush-Sarkozy ?


AUTRES PROPOS :
Yéshé Nyingpo, lama français de premier plan, s’est évaporé. Il était maître de retraite (droupeun) dans l’un des plus importants centres bouddhistes d’Europe. LIRE LA SUITE…

Fascination tibétaine - Du bouddhisme, de l'Occident et de quelques mythes.

de LOPEZ S. DONALD
Le Tibet: terre promise des nos rêves de sagesse et de spiritualité... Depuis longtemps, l'Occident nourrit ses fantasmes sur le Pays des Neiges de l'imaginaire de Shangri-la, ce monastère mythique décrit par James Hilton dans son roman Les Horizons perdus, préservé des affres de la modernité, perché au-dessus de la vallée de la Lune Bleue, où les moines bouddhistes sont aussi vertueux et épanouis que nous sommes vicieux et décadents.Dans cet essai documenté et scrupuleux, mais également ironique et drôle, Donald Lopez montre comment l'Occident a réussi à créer un Tibet entièrement sorti de son imagination, chargé de mythes qui ont traversé les siècles sans que personne s'y oppose. Or, réduire le Tibet à quelques images stéréotypées n'est pas sans péril. C'est en tout cas le plus sûr moyen de passer à côté de la culture et du peuple tibétains.

Donald S. Lopez, Jr., l'un des meilleurs spécialistes mondiaux du Tibet, est professeur d'études tibétaines et bouddhiques à l'université du Michigan. Préface de Katia Buffetrille.
Essai ayant pour vocation de révéler la vérité sur l'histoire et la culture tibétaine avant et après la colonisation chinoise. Il dénonce le mythe tibétain diffusé par le monde occidental et utilisé par de nombreux tibétains de la diaspora, substituant un Tibet dominé par les monastères et l'aristocratie, très dur pour les pauvres, à un monde paradisiaque reposant sur la spiritualité bouddhiste.

Nico Hirtt n’apprécie pas le Dalaï-lama. Il a de bonnes raisons :
http://users.skynet.be/aped/Forum/ForumAncien/textes/Tibet.html


mercredi, janvier 16, 2008

Jadis, sous la houlette des lamas, le peuple tibétain ne connaissait ni l’art du bonheur ni les joies de la liberté. Indifférents à cette triste vérité, les médiums du Nouvel Age transmettent les enseignements des maîtres tibétains ascensionnés, Djwhal Khul, Kuthumi, El Morya Khan et d’autres grands initiés de Shangri-la. Tout ce beau monde prépare l’avènement de la nouvelle religion planétaire.

Les gourous, la kundalini frétillante, les mantras, les liturgies tantriques, les mystérieuses initiations de pouvoir ne sont pas indispensables. Les conseils de Krishnamurti permettent de se prémunir contre la propagande du Nouvel Age. LIRE LA SUITE...

Les personnes qui dénoncent les dangers des OGM viennent de remporter une victoire, voir l’action de Greenpeace…

Le PASTIS (sans OGM) du président Mimi rend bourru mais pas stupide. Quand la vérité, occultée par les médias, est découverte la colère explose. Le coup de gueule du président augure peut-être un réveil de la conscience populaire :
Le Dalaï-lama morigéné, VOIR LA VIDEO (en 2 parties)…


Un dignitaire du bouddhisme tantrique disparaît mystérieusement. Pourquoi le lama Yéshé Nyingpo a-t-il subitement quitté l’état religieux ? LIRE LA SUITE…


Le soufisme contredit le lama Sogyal qui préconise une méthode d’éveil fondée sur la contemplation des photismes. LIRE LA SUITE…

vendredi, janvier 04, 2008

Histoire du Bouddhisme tibétain, la compassion des puissants

Le bouddhisme tantrique du Tibet fonctionne-t-il comme un éteignoir ? Existe-t-il des éveillés Occidentaux après plus de trente années d’enseignement de ce bouddhisme qui se prétend mirifique ? Le comportement des spiritualistes engagées dans la voie de " l’éveil " trahit-il un conditionnement, un endormissement collectif. Les moyens habiles du bouddhisme tibétain seraient-ils soporifiques ?

La plupart des centres d’enseignement du dharma, certains s’étendent sur plusieurs centaines d’hectares comme dans le Languedoc, ne sont jamais conçus pour être autre chose qu’un domaine seigneurial lucratif où règne l’autocrate rinpotché, le hiérophante des chimères tantriques. Il y a rarement dans ces fiefs de véritables expériences conviviales et des initiatives fondées sur le partage, l’égalité ou même la conscience environnementale.

Depuis quelques années, le bilan du néo-bouddhisme apparaît sur Internet, notamment grâce aux travaux de l’anthropologue Marc Bosche : http://bouddhismes.info/1.html


Dans le domaine de " l’édition papier " la critique du néo-bouddhisme est encore marginale. Le marché des niaiseries et des fadaises orientales profite de l’image doucereuse des hiérarques tantriques au sourire racoleur. Mais ce sourire est en train de se transformer en rictus depuis que l’opinion publique est moins dupe sur le rôle des Etats-Unis et de la C.I.A. dans la conquête de l’Occident par le lamaïsme.

En règle générale, des chercheurs et des experts en tibétologie, souvent des enseignants et des fonctionnaires, manquent singulièrement d’objectivité. Ils sont presque tous inféodés aux hiérarques tibétains par des serments initiatiques (samaya). Leurs écrits participent à la propagande des lamas.
Fort heureusement, la fin de la torpeur lamaïste a sonné dans les librairies sérieuses grâce au livre d’Elisabeth Martens, " Histoire du Bouddhisme tibétain, la compassion des puissants ".

Biologiste, spécialisée en médecine traditionnelle chinoise à Nankin de 1988 à 92, Elisabeth Martens est chargée de cours de sinologie au centre Tian-di depuis 1992 : langue, philosophie, histoire, sciences et techniques, médecine, pratiques de santé.


LIRE LA PRESENTATION du livre par l’auteur.
Editions l’Harmattan, 288 pages, prix éditeur : 25 € / 164 FF


La mission des églises tibétaines est-elle de rendre leurs ouailles apathiques ? L’antidote à la passivité se nomme NOAM CHOMSKY.


mercredi, janvier 02, 2008

Résolutions du Nouvel An

Des seigneurs clercs et laïcs, hiérarques bien attentionnés, seront-ils inspirés par le Texte de l'Amour Universel, le Metta Sutta ?
Un seul prince, capable d'appliquer sincèrement les préceptes du Metta Sutta, pourrait changer le monde.

Voici ce qui doit être accompli par le sage, celui qui recherche le bien et la paix.

Qu’il soit appliqué, courageux, droit en acte, en parole, en esprit, doux et humble, sans orgueil.

Qu’il soit content, aisément satisfait, facile à nourrir et à entretenir, qu’il ne se laisse pas submerger par les affaires du monde et du travail, qu’il ne se charge pas du fardeau des richesses et qu’il ait des habitudes simples. Que ses sens soient maîtrisés, qu’il soit discret, non hautain, qu’il ne s’attache pas à la famille.

Qu’il ne commette le plus léger mal et ne fasse aucun acte, si petit soit-il, qui soit mesquin et que les sages puissent réprouver. Que tous les êtres soient heureux et en sécurité, le cœur joyeux.

Que tous les êtres vivants, sans exception, faibles ou forts, petits ou grands, visibles ou invisibles, demeurant près ou loin, nés ou à naître, que tous ces êtres vivants soient heureux.

Que nul ne trompe, ne menace ni ne tourmente ni ne méprise un autre si peu que ce soit et en importe quel lieu. Que nul ne souhaite de mal à un autre par colère ou par haine.

De même qu’une mère protège son unique enfant au péril de sa vie, de même doit-on chérir tous les êtres vivants avec un cœur sans limite.

Que des pensées d’amour sans limite pénètrent le monde dans son entier au-dessus, au-dessous, au centre et tout autour sans aucune limitation avec une bonté bienveillante et infinie.

Que l’on soit debout ou que l’on marche, que l’on soit assis ou couché, tant que l’on est éveillé on se placera fermement dans cette attention en la développant. Les sages disent que c’est là la plus haute manière de vivre.

Ainsi abandonnant les vues fausses (l’illusion du moi), avec une vision intérieure profonde et pénétrante, vertueux, libéré de l’attachement aux désirs des sens, celui qui s’est ainsi perfectionné ne reviendra plus dans une matrice pour renaître.

Il est possible de copier-coller le METTA SUTTA et l'envoyer, par exemple, à http://www.elysee.fr/accueil/ (Ecrire au Président). Nicolas Sarkozy veut passer à une "politique de civilisation".

Nicolas Sarkozy a simplement "lancé un mot" sans développer de "direction qui aille dans le sens de mes idées", a affirmé le 2 janvier 2008 le sociologue Edgar Morin, auteur du livre "Pour une politique de civilisation".

" Tout ce qui a constitué le visage lumineux de la civilisation occidentale présente aujourd’hui un envers de plus en plus sombre. Ainsi, l’individualisme, qui est l’une des grandes conquêtes de la civilisation occidentale, s’accompagne de plus en plus de phénomènes d’atomisation, de solitude, d’égocentrisme, de dégradation des solidarités. Autre produit ambivalent de notre civilisation, la technique, qui a libéré l’homme d’énormes dépenses énergétiques pour les confier aux machines, a dans le même temps asservi la société à la logique quantitative de ces machines.
L’industrie, qui satisfait les besoins d’un large nombre de personnes, est à l’origine des pollutions et des dégradations qui menacent notre biosphère. La voiture apparaît, à cet égard, au carrefour des vertus et des vices de notre civilisation. La science elle-même, dont on pensait qu’elle répandait uniquement des bienfaits, a révélé un aspect inquiétant avec la menace atomique ou celle de manipulations génétiques.
Ainsi, on peut dire que le mythe du progrès, qui est au fondement de notre civilisation, qui voulait que, nécessairement, demain serait meilleur qu’aujourd’hui, et qui était commun au monde de l’Ouest et au monde de l’Est, puisque le communisme promettait un avenir radieux, s’est effondré en tant que mythe. Cela ne signifie pas que tout progrès soit impossible, mais qu’il ne peut plus être considéré comme automatique et qu’il renferme des régressions de tous ordres. Il nous faut reconnaître aujourd’hui que la civilisation industrielle, technique et scientifique crée autant de problèmes qu’elle en résout. "
LIRE LA SUITE (Entretien avec Edgar Morin : pour une politique de civilisation).

vendredi, décembre 28, 2007

Bonne Année 2008 !

Ma-tsu et Lin-ji, maîtres Ch'an Chinois sous la dynastie des Tang.

Le Ch’an n’est pas une religion. Le Ch’an (Zen) ne cherche à convertir personne, ne propose aucune remède miracle pour guérir les maux de ce monde. Il ne vise à aucun endoctrinement puisqu’il n’a pas de doctrine !
Si mode il y a, la mode a été lancée en Occident, peut-être par suite de la conscience d’un certain malaise, d’une rupture dans la civilisation technologique, mercantile, aliénante, qui se répand sur toute la planète.

mercredi, octobre 17, 2007

Prélats renégats

Le père Armando Trevisiol, prêtre de la paroisse de Carpenedo, près de Venise, connu pour son engagement envers les pauvres, n’apprécie pas les dépenses du pape Benoît XVI. Il faut dire que les vacances du pontife à Lorenzago di Cadore, dans le massif des Dolomites du 9 au 27 juillet, ont coûté à la collectivité un million d'euros, notamment pour aménager et sécuriser les lieux.

Dans une lettre ouverte, Padre Armando sermonne le pontife égaré :

Cher pape, ça ne va pas,

Quand tu te regardes dans la glace, ton visage doit être celui du Christ sur terre mais comment durant de telles vacances peux-tu ressembler à Jésus, mon maître comme le tien, qui n'avait même pas une pierre pour poser sa tête ?
Trop de tes fils ne vont pas en vacances pour que tu puisses te permettre des vacances de deux milliards de lires
(un million d’euros).


Un autre dignitaire religieux a renié son maître :

Le 17 Octobre 2007, en présence de Bush, le dalaï-lama a accepté de recevoir la médaille d’or du congrès américain.

Dans la communauté bouddhiste aucune voix ne s’élève pour dénoncer cette faiblesse du dieu-roi Tibétain. Le président des Etats-Unis et ses amis, des magnats du pétrole et de la finance, sont responsables d’une guerre inique. Ce sont des milliardaires insatiables et des prédateurs impitoyables.

Il est impossible de reconnaître dans le dalaï-lama un héritier spirituel du Bouddha. Philosophe pauvre, le Bouddha était indifférent aux honneurs et à la richesse des tyrans.

Le véritable visage du bouddhisme tibétain se révèle, cela provoquera probablement de salutaires mutations. Après le rejet des impostures religieuses, il sera possible d’envisager l’émergence du véritable bouddhisme libéré des croyances et des hiérarques. Il existe une philosophie pratique d’origine orientale qui permet de reconnaître sa véritable identité. C’est une maïeutique sans mystère ni techniques secrètes.






Rue89 : Le soutien ambigu des Etats-Unis au dalaï-lama http://www.rue89.com/2007/10/18/tibet-le-soutien-ambigu-des-etats-unis-au-dalai-lama


Le rôle des médias est troublant :

La presse ne dit pas que le dalaï-lama est le représentant de la dictature religieuse qui exploitait le peuple tibétain.

Les journalistes sont moins loquaces sur le génocide des Indiens d’Amérique du nord.

Le 17 Octobre est aussi la journée mondiale de lutte contre la misère. C’est un scandaleux tapage médiatique pour occulter les
véritables causes de la pauvreté.

vendredi, octobre 12, 2007

Rentrée 2007-2008



Raoul Vaneigem ne partage pas l’enthousiasme de Jamel Debbouze :

" L’école a été, avec la famille, l’usine, la caserne et accessoirement l’hôpital et la prison, le passage inéluctable où la société marchande infléchissait à son profit la destinée des êtres que l’on dit humains.
Le gouvernement qu’elle exerçait sur des natures encore éprises des libertés de l’enfance l’apparentait, en effet, à ces lieux peu propices à l’épanouissement et au bonheur que furent – et que demeurent à des degrés divers – l’enclos familial, l’atelier ou le bureau, l’institution militaire, la clinique, les maisons d’arrêt. […]
L’entreprise scolaire n’a-t-elle pas obéi jusqu’à ce jour à une préoccupation dominante : améliorer les techniques de dressage afin que l’animal soit rentable ? […]
Après avoir arraché l’écolier à ses pulsions de vie, le système éducatif entreprend de le gaver artificiellement afin de le mener sur le marché du travail, où il continuera à ânonner jusqu’à écœurement le leitmotiv de ses jeunes années : que le meilleur gagne !
Gagne quoi ? Plus d’intelligence sensible, plus d’affection, plus de sérénité, plus de lucidité sur soi et sur les circonstances, plus de moyens d’agir sur sa propre existence, plus de créativité ? Non, plus d’argent et plus de pouvoir, dans un univers qui a usé l’argent et le pouvoir à force d’être usé par eux. "

" Si nous avions un vrai système d’éducation, dit Noam Chomsky, on y donnerait des cours d’autodéfense intellectuelle." Ces cours constitueraient une véritable initiation à la pensée critique, car face à l’arbitraire insidieux de la société il est vital de savoir distinguer le vrai du faux.

L’idolâtrie de l’argent est particulièrement efficace pour aliéner les plus frustes. Les autres, les moins matérialistes, sont piégés dans les souricières de la spiritualité qui est devenue une véritable industrie.
L’intérêt des occidentaux pour les enseignements des gourous autocrates, des dictateurs religieux richissimes, coïncide avec l’avènement d’un ordre économique mondial. Cet ordre nous berne avec une abondance de pacotille pendant que ses élites édifient d’immenses fortunes en saccageant la nature et en détruisant le tissu social.
Les mystiques commerciales sont tout aussi frelatées que les produits des hypermarchés. De plus, elles ont un effet narcotique dont il faut se prémunir en assurant son autodéfense intellectuelle.

Les cours gratuits d’autodéfense intellectuelle de Normand Baillargeon :
http://olivier.hammam.free.fr/imports/auteurs/normand/cours1.htm

Pour Normand Baillargeon, le paranormal relève de la zététique, cette science du doute enseignée dès l’Antiquité. Le professeur Henri Broch, directeur du laboratoire de zététique de l’université de Nice-Sophia Antipolis, trouvera-t-il le truc qui a stoppé la décomposition du corps d’un lama décédé en 1927 ? Voir la vidéo "L'incorruptibilité du moine".


Le New Age, idéologie totalitaire d’origine américaine, a recyclé le bouddhisme tibétain et son occultisme en un lucratif marché. En revanche, l’enseignement traditionnel chinois n’apprécie guère les phénomènes occultes comme en témoigne le récit d’un érudit bouddhiste, Nan Huai-chin :


" Autrefois, il y avait en république populaire de Chine un moine dont la pensée était unifiée et pure, dont la pratique était ferme et qui était capable d’agir sur les objets matériels de ce monde. Il me demanda de devenir son disciple mais je n’acceptai pas. Les règles de la discipline interdisant l’usage des pouvoirs extraordinaires. On ne doit pas jouer avec. Ceux qui s’éloignent des préceptes doivent être battus. Par la suite, ce moine perdit ses bras sous les coups et fut expulsé du monastère. Pourquoi être si sévère ? Cela n’est pas fait sans raison. "


Avant de rosser les apprentis gourous, ils pullulent dans les centres de retraite, on peut toujours espérer un sursaut de leur sens moral. Dans son grand rêve libertaire, Kropotkine fait l’éloge de sa science de la morale.


Malheureusement, les cultes et les sectes visent à la dépossession de soi au profit d’un maître spirituel. Notre siècle des ténèbres et son obscurantisme religieux nous a fait oublier les philosophes des Lumières. Qui se souvient de Diderot et de sa critique des prêtres ?


En 1935, le professeur Giuseppe Tucci parcourt le pays des prêtres tantriques. Le peuple tibétain subit l’incompétence politique des lamas : crise financière, corruption, pauvreté, décadence religieuse... Tucci au Tibet.


Le 17 octobre 2007, dans la rotonde du Capitole, George W. Bush devrait assister personnellement à la remise de la médaille d'or du Congrès au dalaï-lama. Le dieu-roi déchu du Tibet a toujours bénéficié du soutien des oligarques Etasuniens.

jeudi, juin 28, 2007

C'est l'été

Les centres du Vajrayana tibétain du Languedoc font de plus en plus de publicité pour promouvoir leurs doctrines fondées sur la magie tantrique. Tsoks, rituels de rançon et jets de torma s’inspirent d’une démonologie moyenâgeuse. Il est fréquent de trouver la propagande des ces sectes dans des offices de tourisme peu soucieux de laïcité.

Les touristes spirituels ne doivent pas ignorer que les adeptes du vajrayana se soumettent totalement à leur lama. Cette allégeance est profondément choquante quand on connaît la personnalité de certains gourous. Dans de nombreux cas, il s’agit d’une sorte de pacte avec un représentant d’un occultisme oriental ambigu.


La mode du bouddhisme tibétain gagne les gothiques. Des satanistes ont troqué l’épée rituelle contre le phurba, le poignard magique tibétain. Pour en savoir plus : Les satanistes dans SAMSARA VISION.

Quand des moines bouddhistes théravadins constatent que des politiciens Thaïlandais sont rétifs à leurs sortilèges, ils ne sont pas à court d’arguments. L’un d’eux, armé d’une Kalachnikov, a rappelé les principes de la sagesse bouddhiste.
La suite : La seconde mort d’Ajahan Chah et la vidéo du vénérable " Kalachnikov Dharma ".


Cette année, le grand rassemblement des tribus du Nouvel Age a lieu dans les Cévennes. En bordure de Ganges, les errants mystiques dressent leurs tipis, yourtes et tentes devant la montagne du Lingas. Les vagabonds tantriques, fidèles de Shiva-au-gré-des-vents, les hordes du Rainbow Gathering, des clans de chamans se retrouvent dans le domaine d’Isis (le camping Isis) pour les Journées Mondiales de la Paix.

Isis, la patronne des magiciens, inspire un yogi, un maître incontesté de la lévitation. Il faut voir les images extraordinaires du nouveau Padmasambhava planant dans le ciel américain : La lévitation du yogi.

Avec les beaux jours, nous retrouvons les joies des pique-niques. La viande n’est pas indispensable.
Dans les années 1920, les anarchistes parisiens créaient des foyers végétaliens. Léo Malet, en galère à l’époque, trouva le gîte et le couvert dans le foyer végétalien des anarchistes de la rue de Tolbiac.


Les sectes tantriques recrutent sur les plages. Méfiez-vous du chant des sirènes de la méditation.
Les adeptes de la secte Aum présentaient leur gourou, Shoko Asahara, comme un nouveau Mahasiddha, un grand accompli. Ils disaient : " Le Dalaï-lama en personne a confirmé son état supérieur de pratique et de conscience ". Saraha, véritable Mahasidha du 9ème siècle, chantait l’inutilité des pratiques : " …Ne médite pas, n’abandonne pas le monde, vis en compagnie […] Abandonne mantras, traités, objet de méditation, concentration ! ".
Saraha, ses chants libertaires.


mercredi, juin 13, 2007

Intégrisme religieux au Tibet

Dans le N° 108 de la revue Autrement, le tibétain Samten Karmay, guéshé bönpo et directeur de recherches au CNRS, montre l’autre visage du Tibet mystique, celui de la dictature de religieux fanatiques :

" A l’époque du cinquième Dalaï-lama (au 17ème siècle), les Mongols, nouvellement convertis à l’école guélougpa et dirigés par Goushri Khan, vinrent défendre les guélougpa et lutter, entre autres, contre le chef bönpo de la principauté de Béri (au Khams). La lutte qui s’ensuivit se déroula autant sur le plan militaire que religieux. Ce petit royaume était totalement opposé aux guélougpas, et là, il y eut une véritable lutte armée.

Avant 1642 (date à laquelle le cinquième Dalaï-lama a été investi de l’autorité sur l’ensemble du Tibet), il n’y a pas eu de conversion forcée ; tout au moins, rien n’est dit à ce sujet dans les sources écrites. Mais, à partir du règne du cinquième Dalaï-lama, il en est allé différemment. Pourtant, il avait lui-même reconnu le Bön en tant que religion nationale coexistant avec le bouddhisme. On peut voir l’inscription le proclamant dans le vestibule du Potala. Le Dalaï-lama actuel a gardé la même attitude que le cinquième.

Au 17ème siècle, la lutte entre les karmapas et les guélougpas était intense. Les adhérents des petites écoles comme les bönpos et les bouddhistes jonangpas ont été pris au piège, à cause de l’idéologie politique des guélougpas. A cette époque, un certain nombre de monastères bönpos ont été convertis par la force, surtout dans la région de Khyoungpo (au Khams). Mais les bönpos ont pu rester au Tibet central, contrairement aux jonangpas qui, tous, ont été expulsés à l’est. Les Mongols ont consacré une énergie énorme à défendre l’école guélougpa, et ils considéraient les adeptes des autres écoles comme des ennemis. Au Tibet central, les bönpos ne se sont pas vraiment opposés aux Mongols de Goushri Khan, alors que dans la principauté de Béri ils se sont soulevés. C’était donc un problème politique. Cet événement historique n’a jamais été oublié par les populations bönpos du Khams et de l’Amdo. Cela montrait une fois encore aux bönpos que les bouddhistes avaient fait alliance avec des étrangers contre eux.

Quoi qu’il en soit, les bouddhistes ont toujours cherché à convertir les bönpos. Dans la première moitié du 20ème siècle, le lama guélougpa, Phabong Khawa Déchèn Nyingpo (1848-1941), importante incarnation du monastère de Séra, au Tibet central, a eu une très importante activité missionnaire envers la population bönpo de la région de Hor (appelée actuellement Bachèn), et celle de Khyoungpo, au Khams. Une histoire très connue raconte qu’un jour il dut se rendre dans un lieu bönpo – dont j’ai oublié le nom. Pour quitter la région, il traversa une rivière. Arrivé sur l’autre rive, il s’assit au bord de l’eau pour se laver les pieds, en disant que cela était nécessaire car il venait de se rendre sur des terres bönpos.

Autre exemple : la vallée de Choumbi, au Tibet méridional était, récemment encore, habitée principalement par une population bönpo. Le lama Dromo guéshé Ngawang Kèlzang, du monastère guélougpa de Doungkar, qui lui-même venait, me semble-t-il, de Séra, a eu, lui aussi, une très forte activité missionnaire dans cette région, à la frontière indo-tibétaine, où il a converti la moitié de la population. Il dépendait également de la lignée de réincarnations Phabong Khawa. Ce dernier fut le propagateur principal du culte de Shougdèn en ce siècle. Le culte de cette divinité, l’un des protecteurs des guélougpas, a toujours été controversé, et il fait actuellement l’objet d’une interdiction par le quatorzième Dalaï-lama du fait de sa vocation sectaire. Mais, à l’époque, il était extrêmement important dans le monastère de Doungkar. Le culte de Shougdèn a été l’emblème de mouvements intégristes au sein des guélougpas, mouvement dus en grande partie à ces deux lamas, en ce siècle.

Quand les chinois commencèrent à entrer au Tibet, le Dalaï-lama actuel et son gouvernement s’enfuirent jusqu’à la vallée de Choumbi où ils restèrent dans le monastère de Doungkar. A cette époque, en 1950, le Dalaï-lama était jeune ; il avait environ seize ans. Les membres du gouvernement étaient divisés sur la conduite à suivre : une partie voulait rentrer à Lhasa, l’autre partie désirait aller en Inde. Le Dalaï-lama était trop jeune pour prendre lui-même la décision. Quelqu’un suggéra donc de consulter l’oracle de Shougdèn, au monastère de Doungkar. L’oracle fut invité à se rendre à la résidence du Dalaï-lama, et il annonça qu’il fallait rentrer. Ce fut le premier contact du Dalaï-lama avec le culte de cette divinité. Trichang rinpoché, l’un des deux maîtres spirituels du jeune Dalaï-lama et qui était un adepte de Shougdèn, avait saisi cette occasion pour lui transmettre ce culte. Après la mort de Phabong Kawa, Trichang rinpoché devint le religieux le plus important de cette tradition. Peut-être dois-je préciser que ce culte n’a aucune importance chez les bönpos.
Dans le texte liturgique de Shougdèn rédigé par Phabong Kawa, il y a quatre vers dans lesquels la religion Bön est qualifiée d’"hérétique ", ce qui est un bon exemple de l’aversion de certains intégristes guélougpas envers les autres tendances religieuses. Trichang rinpoché a écrit un très long commentaire de ce texte. Lorsqu’il arrive à ces quatre vers, il décrit les activités de Dromo guéshé, qui aurait invoqué Shougdèn dans le but de convertir la population bönpo dans la vallée de Choumbi. Ce fut sanglant !

Les guélougpas qui adhèrent au culte de Shougdèn croient que cette divinité n’aime pas du tout les fidèles de leur école qui entretiennent des rapports avec une autre école, et un guélougpa qui aurait des relations avec l’école nyingmapa, par exemple, serait destiné à la mort. "

Revue Autrement Monde N° 108 " Tibétains 1959-1999, 40 ans de colonisation", Katia Buffetrille et Charles Ramble. Editions Autrement. 224 pages.
Ce livre reprend une série d'articles dus, entre autres, à Robbie Barnett, George Dreyfus, Per Kvaerne et Samten Karmay dont la lecture est extrêmement enrichissante pour tous ceux qui s'intéressent au Tibet.

mardi, mai 15, 2007

Alexandra David-Néel à l'âge de 101 ans




Le 19 mars 1969, quelques mois avant cette interview, Alexandra David-Néel signe la révision de son écrit libertaire, « Pour la vie », publié pour la première fois en 1898 et préfacé par son ami l’anarchiste Elisée Reclus : « Ceci est un livre fier, écrit par une femme plus fière encore. »

Contre les pressions et les obligations qu’imposent à l’homme religion, éducation et société, Alexandra affirme la primauté évidente, parce que biologique, de l’instinct spontané qui conduit chacun vers le plein épanouissement de soi-même par-delà tous les préjugés, toutes les distorsions auxquels, dans son inconscience, il se résigne. « L’obéissance, écrit-elle hardiment, c’est la mort. Chaque instant dans lequel l’homme se soumet à une volonté étrangère est un instant retranché de sa vie. » Rien d’autre ne devrait prévaloir contre le sens intérieur qui est la voix même de la nature en nous.
Partir de là, de cet affranchissement profond, c’est être amené à régler leur compte à ces fantômes encombrants qui nous oppriment. Ce qu’Alexandra ne manque pas de faire avec une sorte de joie féroce, sapant à la base ces constructions de papier qui prétendent nous imposer un Bien inventé de toutes pièces et nous interdire un Mal « officiel » qui n’est autre que « la vie elle-même avec tous ses désirs et toutes ses joies, son besoin de liberté, sa curiosité des choses, ses fières révoltes, son horreur de la souffrance, tout ce qui est Beau et Vrai ». Cette révolte absolue et lucide trouve son origine dans l’anarchisme idéaliste, tel que le professait Elisée Reclus, et qui était par ailleurs si conforme au tempérament même de cette « femme fière », mais elle s’appuie aussi sur les philosophie extrême-orientales, sur les pensées hindoue et bouddhisme qu’elle venait de découvrir en leur pays d’origine de la bouche même des sages qu’elle y avait rencontrés. C’est en se référant à elles qu’Alexandra peut affirmer avant tant d’intrépidité « l’inanité » de tout ce qui n’est point fondé sur l’expérience personnelle, l’absence de sanction en dehors de nous-mêmes, l’inutilité de la culpabilité, du remords et du regret et, enfin, le caractère illusoire du moi. Si quelques passages, sur la science par exemple, nous semblent maintenant faire date, en revanche nombre de points de vue ici exprimés demeurent remarquablement actuels et sont, même aujourd’hui, des ferments d’avenir : telle sa critique acerbe de la démagogie et même du suffrage universel, telles ses références à ce que l’on a, depuis, appelé l’écologie, telle enfin certaine note singulièrement hardie sur le droit à la contraception.
En fait, dans ce petit texte, qui semble avoir été écrit d’un seul jet, Alexandra a livré le fond de sa pensée, son point de vue sur le monde, sa Weltanschauung et, somme toute, elle n’y reviendra plus, mais ses premières réflexions lui serviront de guide de conduite durant toute sa vie. Aussi n’est-il pas surprenant que, sentant la mort approcher, elle ait repris ce texte oublié, mais qui avait reçu la sanction de toute son existence. A plus de cent ans, elle l’a relu et corrigé en vue d’une réédition, comme s’il s’agissait du testament qu’elle souhaitait laisser.

Jacques Brosse

Alexandra David-Néel, Pour la Vie, et autres textes libertaires inédits, 1895 – 1907, éditions Les Nuits Rouges.

Table des matières :
Pour la Vie
De l’Autorité
Droits et Devoirs
Les Personnalités Fictives
De la Recherche du Bonheur dans le Présent
De l’Antagonisme des Intérêts
Textes Libertaires Inédits
Notes sur le Bouddhisme
Autorité Paternelle
Faillite
Question Pressante
Sur le Bonheur
Sur la « Morale » Laïque
Echos du Congrès des Femmes Italiennes
Le Mariage, Profession pour Femme

http://www.alexandra-david-neel.org/francais/accf.htm

jeudi, avril 12, 2007

" Même si la nuit a été bien noire…


…Sept échos du tantra sont revenus à mon oreille "


Le récit extraordinaire de Flavie Duquesne, concernant la prédation occulte des "avaleurs de vie", rencontrera un écho auprès de tous ceux qui ont été confrontés à l'hostilité du "spirituel".

Alain Daniélou révèle dans son livre, " Le bétail des dieux ", l’existence de déités himalayennes qui prélèvent régulièrement la vie d’un des dévots constituant leur cheptel.

Dans la religion hindoue, Shiva-Rudra est appelé Pashupati, le " Maître du bétail ", animaux et humains confondus. Shiva-Rudra s’apparente au puissant Ishvara, Seigneur absolu du règne du désir, dieu ambigu qui sous son aspect courroucé est considéré comme le plus puissant des dévapoutra et le plus redoutable ennemi de ceux qui cherchent la libération.

Selon la tradition bouddhiste tantrique, le candidat à la libération doit vaincre quatre principaux types d’obstacles, les perturbations mentales, les agrégats contaminés, la mort incontrôlée et les dévapoutra. Seuls les derniers sont des êtres sensibles. Les lamas soucieux de parvenir à la libération ont recours aux rituels pour soudoyer les dévapoutra afin qu’ils ne s’opposent pas à leur progrès spirituel. D’autres lamas cherchent au contraire à obtenir des bienfaits terrestres de ces puissantes entités. Volontairement ou involontairement, jettent-ils certains de leurs disciples en pâture aux entités avides de vitalité humaine ? Des sectes sont-elles les réserves, les viviers, des ogres surnaturels et des dieux de proie ? Des retraites imprudentes dans des centres de méditation appâtent-elles des entités prédatrices ?

Selon Flavie Duquesne :

" Nous serions aujourd’hui dans une sorte d'élevage industriel imperceptible, dont les clôtures barbelées nous sont invisibles, reliés à des dimensions peuplées de collectivités inaccessibles. Leurs activités autonomes s'installeraient progressivement et perceptiblement dans les canaux et plexus subtils à l’intérieur du corps lors de l'adhésion au tantra et de l'ouverture dévotionnelle. "

L’époustouflant récit de Flavie Duquesne dévoile un pan méconnu du bouddhisme tantrique.

lundi, avril 09, 2007

Les mensonges par omission des spécialistes du tantrisme

Après avoir découvert le vrai visage du tantrisme, notamment lors de séjours dans des monastères tibétains et à l’occasion de retraites, je me suis interrogé sur les raisons qui incitent les chercheurs, souvent enseignants et universitaires, à omettre certaines vérités qui fâchent. Malgré les croyances archaïques, les pratiques ignominieuses, l’autocratie, les églises tantriques bénéficient d’une propagande mensongère en Occident. Cette propagande est soutenue par d’éminents professeurs.
C’est feu le professeur Michel Strickmann qui apporte la réponse dans son livre « Mantras et mandarins » :
« Contrairement à beaucoup de mes collègues et étudiants dans les religions est-asiatiques, je ne suis jamais devenu, ni n’ai prétendu être, un prêtre taoïste, un moine bouddhiste ou un maître tantrique. Je n’ai jamais juré fidélité par des vœux à un maître ou un lignage et n’ai jamais souscrit à une croyance. Je n’ai pas non plus sollicité ou reçu d’informations qui m’auraient été communiquées que sous le sceau du secret. Bon nombre de chercheurs européens et américains se prétendent à présent initiés dans les traditions ésotériques japonaises et chinoises, tout en occupant des postes académiques. Leur compétence en tant que chercheurs et enseignants professionnels devrait les inciter à discuter des matériaux qu’ils sont censés posséder sous le sceau du secret, plutôt que de dissimuler à leurs étudiants et collègues l’information scientifique à laquelle ils ont droit. Lorsqu’on les interroge sur certains points de pratique et de doctrine, ces convertis assistés par l’Etat répondent avec circonspection : « Nous, taoïstes… » En cette fin du 20ème siècle, des relents d’un exotisme qui fait long feu ont encouragé les pires formes d’esprit sectaire à pénétrer dans les institutions laïques, où aucun apologiste chrétien ne serait jamais autorisé à prêcher ou à enseigner ainsi. Les études tantriques et taoïstes ont été imprégnées de cette ambivalence. Le chercheur occidental, soi-disant objectif, se transforme soudain en apôtre et en crypto-initié, regrettant seulement que son engagement spirituel ne l’autorise pas à vous confier les faits dont il détient le secret. »

Des livres sur le bouddhisme tantrique entretiennent le mythe des grands initiés, détenteurs de secrets extraordinaires. Ces mensonges colportent une vision idéalisée du lamaïsme féodal et de son " paradis " perdu.

L’anthropologue Marc Bosche est l’un des rares chercheurs objectifs en matière de bouddhisme tantrique. Ses recherches et ses livres (à télécharger gratuitement) sont dans http://bouddhismes.info/1.html

lundi, avril 02, 2007

Les pratiques tantriques, art du bonheur ou lobotomie ?

La quête du bonheur est au centre des préoccupations d’une majorité de personnes. « L’art du bonheur » est le titre d’un livre du Dalaï-lama. « Venu d’exil, tel un Moïse asiate descendu de son Himalaya pour nous révéler des vérités essentielles, porteur d’une histoire et d’une culture extraordinaires, et d’une tradition merveilleuse il s’est transformé avec le temps eu un gourou mondain (comme avant lui les Rajnesh, les Mahesh-yogi, comme aujourd’hui Deepak Chopra, le maître à penser des stars hollywoodiennes), à mi-chemin du conseiller conjugal, du diététicien et du directeur de conscience, prodiguant ses réponses, car il a réponse à tout, avec tolérance et bonhomie. Comme s’il était devenu, probablement à son insu, un pur produit de marketing, une sorte de camelot spécialisé dans la sagesse et la sérénité, ponctuant chacune de ses interventions d’un éclat de rire légendaire. Supplément d’âme officiel d’un Occident matérialiste – le cœur serait plutôt réservé à l’abbé Pierre ou à feu Mère Teresa – il débite d’aimables fadaises exactement calibrées aux goûts du public européen et américain. Son talent propre aura été d’inventer comme Paolo Coelho un espéranto spirituel mondial accessible à tous sans barrière ni contraintes, un discours caméléon adaptable à n’importe quel auditoire. Ce champion de l’idéal monastique est l’objet d’un culte qui frise l’idolâtrie surtout chez ses disciples occidentaux ; ces ardents pourfendeurs de l’obscurantisme judéo-chrétien perdent face à lui tout sens critique, toute distance, se prosternent et s’extasient sans retenue. L’étonnant n’est pas que la Dalaï-lama séduise – il a de quoi et la geste tibétaine est aussi fabuleuse que l’occupation chinoise est abjecte – mais qu’il succombe à ce succès avec une jubilation quasi enfantine, avide de toujours plus de publicité, d’estrades, d’entretiens. On est très loin chez ce prophète cabotin, de l’exigence éthique et historique d’un mahatma Gandhi, d’un Martin Luther King, ces grands apôtres de la non violence. Il était venu annoncer l’Orient, nous en avons fait un histrion à notre image. Au supermarché de la foi, il s’est hissé à la toute première place, évacuant pape, pasteurs, rabbins, patriarches, imams, décidément trop rébarbatifs. Sans préjuger de l’avenir, je ne suis pas certain que le bouddhisme et le peuple tibétain aient beaucoup gagné à cette promotion.» (Pascal Bruckner « L’euphorie perpétuelle ».)

Ayant fait fi de l’exigence éthique, le bouddhisme tantrique prôné par le Dalaï-lama représente une part importante du marché du néo-spiritualisme. Le Vajrayana prétend apporter à sa clientèle bien-être, santé, richesse et, cerise sur le gâteau, l’extase dans les bras d’une karma-moudra experte.

LA SANTÉ
La panoplie des moyens tantriques est immense. Pour obtenir la santé, la sadhana de Sanghié Menla, la pratique de guérison du Bouddha de la médecine, est très prisée en Occident. Les lamas thérapeutes affirment que réciter le mantra de Sanghié Menla libère de toutes les souffrances. Les nombreux rituels de guérison du Vajrayana contredisent cette affirmation. Selon les croyances tibétaines, les nagas, esprits serpents des eaux sont responsables des maladies de peau. Il convient de les apaiser avec un rituel d’offrande (tchou-tor). Beaucoup de maladies sont provoquées par des entités, les Sinpos, Nyens, Sadaks, Mamos, Cho-zads… Les lamas ont recours aux rituels complexes de défense, d’attaque, de destruction. Les entité hostiles responsables des maladies exigent des rançons sous forme d’offrandes d’eau (tchou-tor), de nourriture (tsok), de tormas, offrandes confectionnées avec de la farine d’orge grillé, la tsampa… Les offrandes de nourriture sont parfois brûlées pour plaire aux entités qui se nourrissent par l’odorat. Pour leur part, les lamas se font payer pour confectionner des kyilkhors, pièges pour capturer les entités perturbatrices. Alexandra David-Neel fit remarquer à un lama : " Mais n’avez-vous pas, l’autre jour, chassé les démons de cette région, il ne devrait plus en exister. Ils ne sont donc pas détruits, ils reviennent ?
- Et de quoi vivrais-je s’ils ne revenaient pas ?" lui répondit son interlocuteur.

L’ARGENT
Dans le monde du Vajrayana, l’argent fait le bonheur. Des rituels propitiatoires comme faire cent mille tsa-tsa, petits stupas en terre, invoquer Jambhala, un dieu de la richesse, et réciter inlassablement son mantra favorisent l’obtention de biens.


LA SEXUALITE SACRÉE
Le chemin de la grande félicité tantrique passe par la pratique des préliminaires. C’est la clé qui ouvre la voie des initiations secrètes et secrétissimes des tantras supérieurs. Cette sorte de baptême du vajrayana est exigeante. Le nouveau converti doit réciter cent mille fois la formule rituelle de la prise de refuge en effectuant cent mille prosternations. Pour se purifier, il visualise le bouddha Dorjé Sempa et déclame cent mille fois son mantra de cent syllabes. Il fait cent mille offrandes du mandala. La prière du gourou yoga est également récitée cent mille fois.
Le demi million de rituels des préliminaires préfigurent les liturgies compliquées du Yidam, la déité tutélaire de méditation. Ces liturgies exigent également d’incessantes psalmodies de nombreux mantras. Après un tel régime, l’adepte occidental du tantrisme tibétain est transformé en imbécile heureux, ravi de se prosterner devant les hiérarques de l’église tantrique, les partenaires privilégiés des karma-moudras expertes.

Ces rites et ces méthodes artificielles sont des pratiques routinières sclérosantes. Ce sont des narcotiques spirituels qui annihilent les dernières velléités d’éveil.

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...