jeudi, juillet 31, 2008

Néo-bouddhisme (témoignage de Clara)

Le bouddhisme de la NTK du 40, rue du Retrait, Paris 20ème, a acheté le magnifique château de Segrais à Saint Mars d'Outillé (près du Mans dans la Sarthe) en février 2007. Cette tradition fait travailler ses adeptes à plein temps (50 à 60 heures/semaine, 6 jours/7) sans rémunération ni couverture sociale : ABUS DE BENEVOLAT. Cette tradition pour ma part fait du prosélytisme et se cherche une réputation dans le monde. Pour y arriver elle emploie n'importe quel moyen : manipulation des élèves sensibles, naïfs jusqu'à les rendre dépendant oui bien sûr au nom de Bouddha "pour le bonheur de tous les êtres". Cette tradition recherche dans tous ses centres les "pigeons", une fois attrapés cherche à les plumer. Je m'explique : bénévolat (50 à 60 h/semaine) sinon payer sa chambre 200 €, cotisation mensuelle, enseignements payants bien que résidents, festivals, retraites, livres, objets de tous genres, les adeptes manipulés se rendent à leur propre frais au festival d'Angleterre pour encore travailler ou dans d'autres centres en France (exemple centre de Metz)...

Les adeptes embrigadés sont persuadés de faire tout cela pour le "bonheur de tous les êtres". Comment faire pour essayer d'enrayer ce processus ? Je ne crois pas que Bouddha ait souhaité que les personnes soient manipulées pour en tirer profit.

Connaissez-vous cette tradition ? Sur Internet, dans un courrier, daté du 28/10/2000, le directeur spirituel (Jean-Pierre Alonso)à Monsieur Patrick Davalan réfute faire du prosélytisme qui va à l'encontre du bouddhisme.

Cette tradition appelle sur leur site à devenir résident pour s'initier ou approfondir le bouddhisme.

J'ai découvert et fréquenté le centre bouddhiste de Paris 20ème et j'ai travaillé plusieurs mois au château de Segrais à Saint Mars d'Outillé (près du Mans) ponctuellement puis à plein temps. Lorsque je me suis rendu compte que la seule chose importante pour cette tradition était de tirer le maximum de ses adeptes (travail, argent, ...) j'ai définitivement arrêté d'aller les aider et ne pratique plus les enseignements. Bien sûr, sur leur site et dans les centres, la tradition indique toujours : "participation souhaitée".

Je voudrais également signaler qu'au centre de Paris, bien que ce soit "participation souhaitée", il y avait une personne à l'entrée (je pense que c'était pour voir si les élèves payaient).

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En Occident, les médias ont promu le lamaïsme au rang de spiritualité humaniste. C’est une scandaleuse mystification. La nature du lamaïsme est foncièrement élitiste, ésotérique et magique et n’a aucun rapport avec la sagesse du pauvre SDF nommé "Bouddha".

Pour contrer l’imposture lamaïste, c’est très simple ; lisez les conseils du Bouddha. Ils sont incompatibles avec la soumission exigée par les lamas, les initiations payantes, les hiérarchies cléricales… Par exemple :

Ne vous contentez ni des rumeurs, ni de la tradition, ni de coutumes immémoriales, ni de l’autorité de textes sacrés, ni d’une supposition, ni d’une déduction logique, ni d’une preuve sûre, ni d’une inclination naturelle pour telle ou telle idée après y avoir réfléchi, ni des compétences d’autrui, ni de la pensée "le moine est notre maître". Quand vous savez en vous-mêmes que "ces choses sont saines, irréprochables, conseillées par celui qui est sage, et qu’une fois adoptées et mises en pratique, elles procurent bien-être et bonheur", alors vous devriez les pratiquer et vous y tenir…


Le Bouddha (Kalama sutta)

Le lamaïsme est-il une spiritualité à rebours ?
On dit que le ridicule est la marque de la "contre-tradition". La prochaine manifestation de la NTK présente des indications inquiétantes sur sa véritable nature. Voir le post " Picsou rinpoché"

http://bouddhanar.blogspot.com/2008/06/mickey-rinpoch.html

Un autre signe concerne la "Mégalomanie immobilière" des gourous : http://bouddhanar-7.blogspot.com/2007/05/mgalomanie-immobilire.html



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Voir la vidéo The Fire Yogi
of Tanjore

dimanche, juillet 27, 2008

Décès de Marc Bosche



Marc Bosche avait une maladie cardiaque. La maladie était responsable de deux expériences de mort imminente (EMI) que l’auteur relate dans son thriller " Nirvana " :

Je me suis sentis en quelques instant m’élever à plus de deux mètres au-dessus de mon corps. Il ne subsistait presque plus de lien avec la Terre. Me voilà flottant comme un nuage d’or invisible dans ce hall…

Le 30 mars 2008, une autre crise cardiaque projeta une nouvelle fois Marc Bosche dans le tunnel lumineux de l’au-delà qu’il avait décrit après son expérience de mort imminente de 1998 :

Ce à quoi j'allais aboutir assurément était la pénétration dans un nouvel espace incandescent et inconnu signifiant ma mort, je ressentis alors une vague nostalgie pour mes projets et mon amie, lointains souvenirs. Mais je compris plus clairement qu'il s'agissait avant tout de mourir à moi-même et d'abandonner tout autre préoccupation pour répondre à un appel d'amour. Je savais que cette ultime étape serait irrémédiable sans pour autant signifier implicitement ma fin, plutôt une transformation radicale nécessitant un nouveau "oui" encore plus inconditionnel que le premier. J'avais donc mon libre arbitre face à cette puissance qui ne me demandait qu'une adhésion à une dissolution fusionnelle plutôt qu'une crémation sacrificielle. Cependant cette nouvelle étape me semblait infinie et l'amorce d'une autre histoire pour laquelle mes ressources étaient vraisemblablement épuisées pour ce soir-là! J'hésitais et renouais avec ma culpabilité en me remémorant brièvement tout le processus qui avait précédé, je tentais de tergiverser en cherchant à comprendre le sens de ce rêve. "Si c'est cela que l'on appelle Mort qu'elle est donc belle à vivre!" pensais-je vaguement incrédule, puis immédiatement après comme pour me rassurer : "non, ceci n'est qu'un rêve de mort ou d'autre chose…"
Je m'aperçus que cette course folle dans le rayonnement avait considérablement ralenti depuis que j'avais réintégré ce corps lumineux. Car en fait plus je tentais de réfléchir plus je freinais mon approche de la lumière et il me semblait qu'avec elle une nouvelle dualité s'instaurait. Trouvant son éclat trop puissant, celui-ci décrut comme à l'écoute de ma doléance et je pus comprendre très nettement qu'il était la source originelle du rayonnement formant le tunnel dans lequel j'avais pu cheminer jusqu'à elle. La distance pouvait s'amenuiser sans la crainte de pénétrer cet espace lumineux faiblissant et d'ailleurs il commençait à se dissocier de son rayonnement. L'extrémité du tunnel de lumière me semblait maintenant obturée par un mince voile de lumière pâle se présentant comme convexe en ma direction. Je réalisais soudainement que ce chemin suivi n'était que le mien, un parmi tant d'autres, et que compte tenu du peu de courbure qui se présentait à moi je ne faisais qu'entrevoir la faible section d'une sphère immense. Cette déduction rationnelle me fit sourire sur le coup mais à cette conclusion tout le rayonnement environnant disparu soudainement, me laissant sidéré, seul, face à cette sphère spéculée dont l'échelle était quasiment d'ordre solaire!
La même puissance d'amour se dégageait toujours de cette immensité en veilleuse que de son éclat primitif saisi lors de son premier aperçu partiel. Un dialogue immédiat s'établit avec elle afin de trouver un point d'équilibre dans un ratio luminosité/distance. C'était mon désir qui guidait cette danse et mes déplacements en étaient instantanés, parfois lointains : je fis même une circonvolution complète comme satellisé par cette sphère de lumière. En expérimentant ces éloignements à des "échelles planétaires", je pus percevoir d'autres luminosités plus lointaines et différentes dont le souvenir reste imprécis mais je revins inexorablement jusqu'à toucher la sphère initiale. Je savais que je ne faisais que jouer les prolongations après avoir répondu par un "peut-être" à la demande qui m'avait été faite précédemment. Une question s'imposa alors très clairement à moi avec une bienveillance amusée : "stop ou encore?" Je dus convenir de mon incapacité à pénétrer cet espace de lumière tant je m'en sentais indigne et me jugeais intrus. A regrets, il me fallait choisir de me réveiller ne pouvant plus poursuivre ce rêve, l'alternative du mystère de cet amour avait eu raison de ma curiosité, cette essentielle et ultime étape était différée pour cause d'immaturité, dans le souci d'une longévité à préserver !

Le 30 mars 2008, Marc Bosche a poursuivi son élévation dans la lumière sans envisager cette fois de retour dans notre monde.

L’expérience de la mort décerne une sorte de qualification à la personne qui la connaît et revient parmi les vivants. Autrefois, l’authentique initié devait expérimenter l’agonie et la sortie du corps. Il en résultait une réceptivité particulière. La réceptivité de Marc Bosche était au service de la vérité. Il dénonçait les dérives du néo-bouddhisme dans son site
www.bouddhismes.info


Une vidéo expose plusieurs EMI, dont le témoignage d’un enfant. VOIR LA VIDEO.

samedi, juillet 12, 2008

Brahma




"Et si on laissait tout le bagage emmagasiné, notre "culture" ? Notre structure ? La sottise hypnotique d’une identification nous ferait-elle naître et mourir ? Où va ce qui n’est pas venu ?

"S’il y a quelque chose à obtenir par la culture, cela relève de l’acte, qui fait naître et mourir" (Lin Tsi). La culture, "bhâvanâ", est l’imagination, la pensée, la recherche, l’observation. Ceux qui "observent", "recherchent", "Cela", ne l’obtiendront jamais. Cela n’est pas un objet de recherche – Cela n’est – na veda, veda ca (Ke. Up. II,2) – ni ce qui est ignoré, ni ce qui est connu – il n’est aucun quod, ni aucun qui. En "recherchant", en "cultivant", on prépare une couche pour la naissance, un cercueil pour la mort. Les Bouddhas et les Patriarches sont "gens sans affaire", continue Lin Tsi. Ils ne recherchent rien. Ils ne font pas. Ils ne relèvent pas de l’acte, de la culture.

La culture, voilà le faire, qui lie au samsâra, à l’illusion (moha) phénoménale, des morts et des naissances. "L’histoire de la pensée humaine" - what a mess ! Mais la non pensée n’a pas d’histoire. Bodhidharma n’avait pas de nom. La pensée n’est que sous le signe de Mâyâ – toutes les actions sont filles de Diti, la limitation, la mère des Daitya, des monstres et des démons. Les "sages", dhirah, ayant connu (réalisé Cela) dans tous les êtres (bhûtesu bhûtesu), s’étant détourné (pretya – qui signifie précisément, "étant parti après la mort dans l’autre monde") de ce monde (asmât lokât) deviennent (bhavanti) immortels (amrta).

Ils ont connu Cela en toutes choses, mais ils se sont détournés de toutes choses – Brahman en toutes choses est ne-pas-faire, ce monde, celui de Mâyâ, est celui du faire. La seule différence, entre Brahman et Mâyâ, c’est que dans le premier monde, on ne-fait-pas, tandis que le second est celui de la souffrance, de l’action, des fins et des commencements, des identifications – le monde de Mâyâ est le monde historique. Mais Brahman est "sans second". Les dhirah, viprah, ont "connu" le monde-tel-qu’il-est, dans sa vacuité – ils ont "éteint" la surimposition, ils ont cessé de voir le serpent à la place de la corde. Ne-Pas-Faire est l’extinction (nirvâna) du faire, Brahman est l’extinction de la douleur (duhka), due à l’ignorance (avidya). Sans Affaire, les sages, les Bouddhas, les viprah, les dhirah, les yogî, ne sont plus touchés par la mort – car ils ne sont plus touchés par la vie."

Bernard Dubant "Ne-Pas-Faire, le pouvoir du Non-Agir et Lokatîstava de Nâgârjuna", éditions Guy Trédaniel.



Présentation de l'éditeur :


Être ou ne pas être, ancienne question... Les concepts sont les mâchoires de l'illusion. La Libération est le pourquoi de toute Voie Sacrée. Se fondant sur la tradition de Sanatana dharma et du Buddha dharma, du Non-Agir, du taoïsme et du chamanisme, l'auteur montre que les voies authentiquement "initiatiques" ne sont pas des voies d'acquisition : elles consistent avant tout à se "libérer" des notions d'égo et d'action, conditions de la prodigieuse ignorance savante qui lie l'entité humaine à l'illusion, à la souffrance et à la mort.
Pour illustrer cela est ajouté un texte de Nagarjuna, le grand maître de la voie Madhyamaka. Traduit du sanskrit et commenté par l'auteur, Lokatitastava exprime l'essence de la voie du Bouddha.



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jeudi, juillet 10, 2008

Les anar-cotiques


Le chemin descend pour arriver à une vieille fermette isolée, cachée dans un trou de la Creuse. De tels enfoncements champêtres promettent-ils des échanges profonds avec des anarchistes creusois ?


Mon hôte vient à ma rencontre dans le pré en pente où je gare ma voiture. Quadragénaire chevelu, l’anarchiste arbore un collier de graines de Rudra comme les sadhous hindous, dévots de Shiva. Je ne peux m’empêcher de le baptiser intérieurement "baba Kounine".
Baba Kounine me propose une tasse de thé. Dans son salon, il me fait le récit de son long séjour en Inde où pour survivre il se livra ponctuellement au commerce de la marijuana. Pendant qu’il parle, je remarque sur la cheminée les images d’un saint hindou et du dieu Shiva. De nombreux sadhous shivaïstes sont des consommateurs de bhang, ce breuvage préparé avec la ganja, le cannabis qu’ils fument aussi goulument.


Baba Kounine et sa compagne sont sympathiques et leur conversation agréable. L’arrivée d’un couple change totalement l’atmosphère. Le mari, un petit bonhomme sec, est suspicieux et agressif. Il boit comme un trou et fume comme un faux sadhou. Vulgaire, inquisiteur et stupide, il est loin d’égaler baba Kounine. La boisson et le cannabis ne l’aident pas à avoir une conversation intéressante et son ego ne le supporte pas. Il sort son canif… Ce geste provoque mon hilarité et mes moqueries sur les anarchistes ESCLAVES des conditionnements, des émotions négatives et des drogues.


J’ai enterré en Creuse l’anarchisme des drogués et des soûlards.

Echoppe de bhang en Inde

mardi, juillet 08, 2008

Krishnamurti "Se libérer du connu"





Krishnamurti était un penseur non-traditionnaliste et non-conformiste. Son approche de la libération intérieure présente de nombreuses similitudes avec le bouddhisme Chan.
Le Chan et la pensée krishnamurtienne ne sont pas des systèmes philosophiques ou métaphysiques. Tous deux s’élèvent contre l’autorité spirituelle et dénoncent l’attachement aux textes, croyances, dogmes, rituels, disciplines…



Retrouvez Krishnamurti au BEDIAOU
Une porte est ouverte dans une région magnifique. Vous pouvez rencontrer d’autres personnes sensibles à l'enseignement de Jiddu Krishnamurti sans entrer chez des marchands. En effet, la participation est libre au Bediaou dans les Pyrénées
http://krishnamurti-fr.blogspot.com/


Voir la vidéo "Se libérer des conditionnements" conférence de Krishnamurti

dimanche, juillet 06, 2008

Tchouang-tseu, l'anarchiste serein


L’action doit avoir un but précis, dit Thouang-tseu, sinon elle divise, elle se brouille, elle tourne mal et cause à la fin des dégâts irréparables. Les sages d’autrefois gardaient en eux le ressort de l’action, ils ne le laissaient pas à d’autres. tant que tu n’es pas sûr de le détenir, ne te mêle pas de mettre fin aux méfaits d’un tyran !

L’antique TAO de Tchouang-tseu préconise l’élimination de tout ce qui, à nos yeux, fait la civilisation pour rendre à la nature tous ses droits.


Il est dit : "Que le poisson ne sorte pas des profondeurs, où il vit ignoré mais en sûreté ; qu’un Etat ne fasse pas montre de ses ressources, de peur de se faire dépouiller." Or les politiciens sont considérés comme une ressource de l’Etat. On devrait donc les cacher, les tenir dans l’obscurité, ne pas les employer. Ainsi la race des politiciens s’éteindrait, et, avec elle, s’éteindrait aussi la race des brigands. Pulvérisez le jade et les perles, et il n’y aura plus de voleurs. Brûlez les contrats, brisez les sceaux, et les hommes redeviendront honnêtes. Supprimez les mesures et les poids, et il n’y aura plus de querelles. Détruisez radicalement toutes les institutions artificielles des politiciens, et le peuple retrouvera son bon sens naturel. Abolissez la gamme des tons, brisez les instruments de musique, bouchez les oreilles des musiciens et les hommes retrouveront l’ouïe naturelle. Abolissez l’échelle des couleurs et les lois de la peinture, crevez les yeux des peintres, et les hommes retrouveront la vue naturelle. Prohibez le pistolet et le cordeau, le compas et l’équerre ; cassez les doigts des menuisiers, et les hommes retrouveront les procédés naturels, ceux dont il est dit : Adresse sous un air de maladresse. Flétrissez Tseng-chenn et Cheu-ts’iou (légistes), bâillonnez Yang-tchou et Mei-ti (sophistes), mettez au ban la formule bonté-équité (des confucéistes), et les propensions naturelles pourront de nouveau exercer leur mystérieuse et unifiante vertu. Oui, revenons à la vue, à l’ouïe, au bon sens, aux instincts naturels, et c’en sera fait des éblouissements, assourdissements, errements et grimaces factices. Philosophes, musiciens, peintres, artistes divers, n’ont fait que tromper et pervertir les hommes, par des apparences spécieuses. Ils n’ont été d’aucune utilité vraie pour l’humanité."

Tchouang tseu proclame la valeur éminente de l’inutilité. Un arbre n’a de chance de grandir et de devenir vénérable que si son bois ne vaut rien au yeux du charpentier.

"A King-che dans le pays de Song, le terrain est très favorable aux catalpas, cyprès et mûriers. Dès que leur tronc atteint la circonférence d’un empan ou deux, ils sont abattus par des gens qui ont besoin de poteaux pour y attacher leurs singes ; ceux qui mesurent trois ou quatre brasses sont abattus pour servir de grosses poutres faîtières ; et ceux de sept ou huit brasses le sont pour les cercueils des nobles et des riches marchands, et c’est ainsi qu’au lieu de durer jusqu’au terme naturel de leur vie, ils se trouvent sous la hache du bûcheron une fin prématurée à mi-chemin de leur croissance : tel est le malheur que leur cause la bonne qualité de leur bois. De même, quand on offre les victimes au Fleuve pour l’apaiser, un bœuf qui a le front blanc, un porc qui a le groin proéminent, une fille qui a des hémorroïdes ne peuvent convenir : c’est ce qu’affirment les sorcières et les prêtres, et ces signes passent pour être néfastes, mais aux yeux du sage, ils représentent au contraire une grande chance.

La montagne, par ses forêts, attire elle-même les fripons qui l’en priveront ; le suif, parce qu’il peut s’enflammer, se détruit lui-même ; c’est parce qu’il est comestible que le cassier est abattu ; c’est parce que son suc est utile que le laquier est incisé. Tous les hommes savent l’avantage d’être utile, ils ignorent l’avantage d’être inutile."

Mais bien entendu, écrit Max Kaltenmark, l’utile et l’inutile sont de ces notions complémentaires que le Taoïste rejette. Au reste, il est constant qu’il ne suffit pas d’être bon à rien pour échapper au danger. L’inutilité taoïste est en quelque sorte du domaine de l’absolu :

" Comme Tchouang tseu voyageait dans une montagne, il vit un grand arbre à la frondaison magnifique. Des bûcherons qui étaient là semblaient le dédaigner. Il leur en demanda la raison. – Il n’est bon à rien, fut la réponse. Tchouang tseu dit alors : Cet arbre, parce que son bois n’est bon à rien, mourra de sa belle mort. Lorsqu’il eut quitté la montagne, le maître s’arrêta chez un vieil ami. Celui-ci, heureux de le voir, ordonna à un valet de tuer une oie et de la faire cuire. Le serviteur demanda : Laquelle faut-il tuer : celle qui sait caqueter ou celle qui ne sait pas caqueter ? – Tue celle qui ne sait pas caqueter, dit l’hôte. Le lendemain, les disciples demandèrent à Tchouang tseu : Cet arbre que nous avons vu hier dans la montagne, c’est parce qu’il n’est d’aucun usage qu’il mourra de sa belle mort ; et aujourd’hui cette oie de notre hôte, c’est parce qu’elle n’était d’aucun usage qu’elle a perdu la vie. Quel parti choisiriez-vous ? Tchouang tseu répondit en riant : Si je choisissais une attitude intermédiaire entre être bon à quelque chose et n’être bon à rien, j’aurais l’air d’être dans le vrai, mais ce ne serait pas le cas et serais assurément voué à des embarras. Mais pour qui vagabonde emporté par le Tao et par le Tö, il en est autrement : il ne connaît ni les éloges ni les blâmes, tantôt dragon, tantôt serpent, il se métamorphose en parfait accord avec le temps et ne consent pas à se spécialiser ; tantôt il s’élève, tantôt il s’abaisse en s’adaptant au rythme naturel. Il s’ébat à l’origine des choses. Celles-ci sont pour lui des choses, il n’est pas une chose pour les choses, aussi comment pourrait-il connaître les embarras ? Tel était le principe de conduite de Houang-ti et de chen-nong. Mais il n’en est pas de même pour les passions propres aux dix mille êtres, pour la morale commune. Toute union est vouée à la séparation, toute œuvre à la destruction, toute angle à l’aplanissement, toute élévation au renversement, toute activité à l’échec. Le talent suscite la jalousie, le manque d’intelligence la tromperie. Aucune de ces situations n’est préférable à une autre. Ah ! mes disciples, pensez-y : que le Tao et le Tö soient votre seul refuge ".




Politiciens tordus, patrons insatiables, fébrilité professionnelle, pouvoir d’achat et

la tendresse ? Bordel !




***

Email illustré de Jacques :


Cécilia, Carla, ... il est déjà rendu à la lettre I comme Ingrid ! Qui est la prochaine ? Sans doute pas Ségolène...
Pourquoi pas Aung San Suu Kyi ?
Ce serait-IL donné autant de mal pour Mère Térésa ?


Rendez-vous au Fouquet’s

vendredi, juillet 04, 2008

INGRID héroïne de la contre-révolution et héroïnomanie médiatique

La fin d’une séquestration injuste est une bonne nouvelle mais la récupération politique de la libération d’Ingrid Bétancourt n’échappe pas aux observateurs.

Les médias ont créé une nouvelle idole, Ingrid Bétancourt est devenue la figure emblématique de la résistance aux sombres héros du marxisme d’Amérique latine. Les élites souhaitent que l’effigie de La Pasionaria contre-révolutionnaire remplace celle du Che Guévara sur les t-shirts.

Le système fait de la libération d’Ingrid une drogue médiatique destinée à endormir les masses. Les populations victimes du totalitarisme économique ne doivent pas s’apitoyer sur leur sort, on escamote les souffrances du peuple en mettant en exergue celles d’une politicienne malchanceuse. L’impact émotionnel permet de détourner momentanément une colère légitime qui éclatera un jour. Les maîtres du monde ne l’ignorent pas. Ils orchestrent des campagnes médiatiques fondées sur l’esprit victimaire. Il s’agit de faire compatir sur le sort de personnalités, comme Ingrid ou le dalaï-lama, afin de nous détourner de nos propres souffrances et du mal être qui pourrit l’existence.

Les exploiteurs veulent nous faire oublier qu’aujourd’hui l’humanité possède les moyens technologiques qui permettent de vivre sans être soumis à la condition servile. L’esclavagisme moderne a remplacé les coups de trique par le matraquage médiatique.



En savoir plus sur "l’opération Ingrid " :
http://mai68.org/ag/1293.htm

Face à la nauséabonde et abusive propagande faite par les médias et personnages du showbizness français en faveur des intérêts d'Ingrid Bétancourt, une initiative citoyenne s'est mise en place pour lutter contre la désinformation dans cette affaire.
De famille bourgeoise et richissime, avec un père, qui fut ministre de l’Education, ambassadeur de Colombie à l’UNESCO et en France, l'avenir financier et social se présentait à la petite Ingrid sur un plateau d'argent. Après une jeunesse dorée passée dans de somptueux appartements de l'Avenue Foch, après des études de sciences politiques, épouse comblée d’un diplomate français en poste en Equateur, puis aux Seychelles, Mazette ! voilà, notre petite Ingrid arrivée à maturité qui commence à se forger comme tous bons bourgeois dignes de ce nom, une moralité charitable de tradition
. LIRE LA SUITE…

Une caste contrôle les médias. Ingrid Bétancourt appartient à cette caste d’exploiteurs d’êtres humains. De gauche ou de droite, ce sont de grands manipulateurs qui utilisent toutes les ruses pour maintenir leur emprise sur le pouvoir politique et religieux et continuer à s’enrichir. Sarkozy œuvre pour eux, avec cet olibrius la paupérisation est planifiée. Elle nous replongera dans la misère des ouvriers de naguère.




Ils étaient usés à quinze ans
Ils finissaient en débutant
Les douze mois s'appelaient décembre
Quelle vie ont eu nos grand-parents
Entre l'absinthe et les grand-messes
Ils étaient vieux avant que d'être
Quinze heures par jour le corps en laisse
Laissent au visage un teint de cendres
Oui notre Monsieur, oui notre bon Maître

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

On ne peut pas dire qu'ils furent esclaves
De là à dire qu'ils ont vécu
Lorsque l'on part aussi vaincu
C'est dur de sortir de l'enclave
Et pourtant l'espoir fleurissait
Dans les rêves qui montaient aux cieux
Des quelques ceux qui refusaient
De ramper jusqu'à la vieillesse
Oui notre bon Maître, oui notre Monsieur

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Si par malheur ils survivaient
C'était pour partir à la guerre
C'était pour finir à la guerre
Aux ordres de quelque sabreur
Qui exigeait du bout des lèvres
Qu'ils aillent ouvrir au champ d'horreur
Leurs vingt ans qui n'avaient pu naître
Et ils mouraient à pleine peur
Tout miséreux oui notre bon Maître
Couverts de prèles oui notre Monsieur
Demandez-vous belle jeunesse
Le temps de l'ombre d'un souvenir
Le temps de souffle d'un soupir

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Jacques Brel, 1977

lundi, juin 23, 2008

Autorité Spirituelle et pouvoir temporel

Déclarée à la suite d’une conspiration de menteurs, la guerre en Irak a fait plus d’un million de victimes. Bush et ses complices sont des criminels. Ils devraient être au ban de la société, jugés et condamnés.

Un responsable religieux, d’un courant spirituel digne de ce nom, qui s’affiche avec des politiciens sanguinaires renie ses propres valeurs. Les valeurs du lamaïsme sont maintenant mieux connues et l’amitié du dalaï-lama a l’égard du sombre personnage qui occupe la maison blanche ne surprend pas. Quant aux valeurs chrétiennes, elles sont trahies depuis des siècles. Il ne faut pas oublier que Benoît XVI est le successeur de papes qui étaient parfois de véritables monstres. Au 15ème siècle, par exemple, le représentant de Dieu sur terre, le pape Innocent VIII, était malade, pour recouvrer la santé il but le sang de trois garçons de dix ans, mais en vain : le pape mourut et les garçons aussi. Pour le malheur du christianisme primitif, le souverain pontife actuel est très à l’aise avec les vampires étasuniens.

La Tradition s’efforça d’adoucir les afflictions de l’âge noir (Kali Yuga). Des administrations sociales furent instituées afin de pallier la déchéance de l’être humain qui ne pouvait plus comprendre sa condition libertaire originelle (c’est ce qu'exprime d’une certaine façon Etienne de la Boétie dans son livre "Discours de la servitude volontaire").

Selon la pensée traditionnelle, le sacerdoce avait une influence positive sur la royauté afin d’œuvrer pour le bien-être spirituel et matériel des peuples. Un texte écrit par Ananda Coomaraswamy (1877-1947) nous aide à mieux comprendre la société traditionnelle :

Ce n’est donc que lorsque le prêtre et le roi, les représentants humains du Ciel et de la Terre, de Dieu et de son Royaume, sont "unis dans la célébration du rite" (savrate, etc.), seulement lorsque "Ta volonté est faite sur la Terre comme au Ciel" (ce qui suppose une mimesis des formes célestes), qu’existent le don et la réception, un don et une réception qui sont en réalité l’expression non d’une égalité mais d’une réciprocité authentique. La paix et la prospérité, la plénitude de la vie dans tous les sens du mot, sont le fruit du mariage du Pouvoir Temporel et de l’Autorité Spirituelle, comme elles doivent être celui du mariage de la femme et de l’homme, quel que soit le plan de référence. Car "en vérité, quand un accouplement se produit, alors chacun satisfait les désirs de l’autre" ; et, dans le cas de l’"accouplement divin" du Sacerdoce et de la Royauté, que cela se situe dans le domaine extérieur ou en nous, les désirs des deux partenaires sont dirigés vers le "bien", ici et dans la vie d’après la mort. Il faut satisfaire simultanément les besoins de l’âme et du corps.

Mais si le roi, en coopérant avec un pouvoir plus éminent, auquel il est assimilé, devient ainsi le Père de son peuple, il n’en reste pas moins vrai que les potentialités sataniques et mortelles sont inhérentes au Pouvoir Temporel ; quand la Royauté ne poursuit que ses seuls intérêts, quand la moitié féminine de l’Administration affirme son indépendance, quand le Pouvoir prétend régner sans tenir compte de la Justice, quand la "femme" réclame ses "droits", ces potentialités mortelles deviennent réalité ; comme la famille et la maison, le roi et le royaume sont détruits et le désordre (anrta) prévaut. Ce fut la revendication de son indépendance et de sa prétention à jouir de "droits égaux" qui valut à Lucifer (qu’il ne faut pas confondre avec Lux, comme il faut faire la distinction entre le disque solaire et la "Personne dans le Soleil") d’être précipité du Ciel en Enfer et de devenir Satan, l’Ennemi ; ce fut saisi du même délire paranoïaque qu’Indra, "rendu fou par l’orgueil que lui avaient donné ses pouvoirs héroïques" (svena viryena darpitah), devint l’oppresseur des dieux (devan badhitum arebhe), et seul le Pouvoir Spirituel, Saptagu-Brhaspati, put l’éveiller (atmanam Buddhvâ) de sa stupeur. Nous connaissons également le cas du roi Soma qui, après avoir opprimé Brhaspati, se réconcilia avec lui, et celui de Nahusa, que nous voyons dans les épopées prendre un instant la place d’Indra mais dont la carrière est ruinée par son arrogance ; cf. Satapatha Brahmana où nous lisons que si le roi se laisse griser (ud va ha madyet) par l’exaltation rituelle, "qu’il tombe la tête la première" (pra va patet). De la part de la Royauté, la présomption est à la fois destructrice et suicidaire.

Dans une société traditionnelle, l’oppresseur est excommunié et déposé légalement ; l’excommunication et la déposition peuvent être suivies d’une soumission et d’une apocatastase comme dans le cas d’Indra ou comme dans celui que réserve l’Islam pour Iblis, ou encore peuvent précéder l’installation d’un successeur plus conforme à l’idéal et dans lequel la royauté se voit renaître. Quand, dans une société non traditionnelle, l’oppresseur a été chassé par une révolution populaire, les opprimés se proposent de gouverner dans leur intérêt et deviennent les oppresseurs. La majorité opprime la minorité. L’apparition d’une ploutocratie mine ce qu’on appelle encore un gouvernement de la majorité. L’inefficacité et la corruption de la ploutocratie ouvrent la voie à la prise du pouvoir par un unique prolétaire qui devient un dictateur ou, plus techniquement, un tyran, qui ne rend même pas un semblant d’hommage à un pouvoir qui se situerait au-dessus de lui et qui, même si ses intentions sont bonnes, n’en reste pas moins dépourvu de "principes". Cette caricature de la monarchie conduit à un état de désordre (anrta) qu’il nous est facile de constater actuellement dans le monde. Il est, en fait, évident que "ce que nous appelons notre civilisation n’est qu’une machine meurtrière privée de conscience et d’idéaux" (G. La Piana dans le Harvard Divinity School Bulletin). Ce sont là les ultimes conséquences du divorce entre le Pouvoir Temporel et l’Autorité Spirituelle, la Puissance et le Droit, l’Action et la Contemplation.



Ananda K. Coomaraswamy, "Autorité spirituelle et pouvoir temporel dans la perspective indienne du gouvernement", éditions Archè.


Bhoutan, ce petit royaume bouddhiste développe son Bonheur National Brut sans ultra-libéralisme ni servage religieux.


La face cachée de l’Europe.
Il se murmure que l’oligarchie européenne prépare le "marché transatlantique sans entraves", une zone de libre-échange Etats-Unis - Union Européenne. L’Europe est bien le cheval de Troie du capitalisme étasunien.
Nous comprenons mieux l’entreprise de démolition des institutions solidaires comme la sécurité sociale. Sarkozy, qui incarne le dirigeant malin (lat. malignitas) selon les critères de Coomaraswamy, œuvre pour la commercialisation de la santé et de tous les secteurs de la société qui échappent encore à la marchandisation.
Il est urgent de constituer des îlots de résistance et d’autonomie sans pour autant tomber entre les griffes des sectes.

vendredi, juin 20, 2008

Bouddha, c'est du papier à se sécher le bran

En matière de non-dualisme, la nouvelle marotte des spiritualistes, les écrits fusent et des gourous s’autoproclament experts de l’ultime réalité. Ce sont des virtuoses de l’advaïta védanta et des enseignements orientaux les plus élaborés, leur érudition est incontestable. De plus, ils ont l’intelligence de négliger les pratiques rituelles rébarbatives des lamas des écoles tibétaines ou les pujas des brahmanes védantins. Parmi ces nouveaux pourfendeurs de l’ignorance, l’avidyâ abhorrée, figurent en bonne place des Occidentaux.

Avec la force de conviction de brillants gourous, ils assènent des sentences lapidaires : "mâyâ est non réelle", "il faut éliminer votre ego", "notre véritable nature est universelle". Une phraséologie efficace, les gourous anglo-saxons excellent en efficacité, fait émerger le fameux et controversé "sentiment océanique". Des disciples se pâment de bonheur. C’est la félicité, ânanda, promise par les textes, et accompagnée de chit, qu’on se rassure il s’agit de la conscience absolue de l’être suprême, sat. Les disciples sont persuadés de savourer l’exquis bonheur de "sat-chit-ânada" du védenta ?

Tout cela ne serait qu’un innocent passe temps si on n’observait pas des effets un peu pervers. D’une part, on ne peut ignorer Freud qui considère ce "sentiment océanique" comme le sentiment primaire du Moi indifférencié de l'enfant. D’autre part, c’est plus grave, les "éveillés" planent au-dessus de la vulgaire et illusoire réalité. Ils deviennent indifférents à notre bas monde et ne se sentent plus concernés par la grossière dualité.

Les enseignements des gourous sont presque toujours collectifs car ils sont plus rentables. Des troupeaux d'adeptes s’égarent dans de doux émois mystiques éveillés dans leur psychisme par les discours lénifiants des maîtres. Cette dérive passe inaperçue dans le cadre d’une conférence. Il n’existe pas dans le magma des auditeurs ou des lecteurs de véritable maïeutique possible. L’art d’accoucher (maieutikè) les esprits est aussi individuel que la naissance d’un enfant.

Des personnes se gargarisent de transcendance et rejettent avec dédain la réalité illusoire (mondialisation, guerres, injustices…), mais elles ne résistent pas au fumet d’un bon repas. L’estomac est là pour rappeler que la philosophie de la vacuité et de la non-dualité n’est acceptable que le ventre plein. "Des ascètes, écrit Lin Yutang, sont parvenus à mener une vie chaste, mais le plus spirituel des hommes ne peut oublier la nourriture plus de quatre ou cinq heures. Le refrain le plus constant, qui occupe infailliblement nos pensées après quelques heures est : "quand vais-je manger ?" Cela se produit au moins trois fois par jour et dans certains cas quatre ou cinq fois." La langue (écrite et parlée) est souvent trompeuse. L’estomac, lui, est toujours d’une consternante sincérité. Durant les retraites dzogchen, des maîtres tibétains, impénitents hâbleurs de la non-dualité, ne renoncent jamais aux repas, souvent carnivores d’ailleurs.

Perdre son temps à enseigner le non-dualisme ou discourir sur la nature de Bouddha n’était pas dans le tempérament du maître chinois Lin-tsi :

"Montant en salle, il dit : "Sur votre conglomérat de chair rouge, il y a un homme vrai sans situation, qui sans cesse sort et entre par les portes de votre visage. Voyons un peu, ceux qui n’ont pas encore témoigné !" Alors un moine sortit de l’assemblée et demanda comment était l’homme vrai sans situation. Le maître descendit de sa banquette de Dhyâna et, empoignant le moine qu’il tint immobile, lui dit : "Dis-le toi-même ! Dis !" Le moine hésita. Le maître le lâcha et dit : "L’homme vrai sans situation, c’est je ne sais quel bâtonnet à se sécher le bran." Et il retourna à sa cellule."


Commentaires abrégés de Paul Demiéville :

Conglomérat ("boule") de chair rouge : soit le corps de sang et de chair, soit le cœur. Le cœur (hrdaya) est le siège de l’esprit (citta) ; tous deux sont désignés en chinois par le même mot sin.

L’homme vrai sans situation : wou-wei tchen-jen. Le terme d’"homme vrai" dérive directement des philosophes taoïstes de l’antiquité, encore qu’il ait été employé pour désigner le Bouddha ou l’Arhat (le saint délivré) dans les premières traductions de textes bouddhiques.

Il sort et entre par les portes de votre visage : L’"homme vrai" est la réalité unique d’où émane notre vie empirique ; les "portes" ou orifices du visage sont les principaux organes des sens.

Banquette de Dhyâna : banquette cordée sur laquelle les moines s’asseyaient pour pratiquer la méditation. On notera qu’ici, lors d’une "montée en salle", le maître n’est pas en chaire, mais sur une simple banquette.

Je ne sais quel bâtonnet à se sécher le bran : toute définition de l’"homme vrai" ne peut être qu’impropre (au sens propre), vile, ordurière, puisqu’il est par définition ce qui échappe à toute définition. En Inde, où il n’y avait pas de papier, on s’essuyait avec des bouts de bois, ainsi que le prescrivent les codes disciplinaires.



Dans votre livre, "The Power of Now", vous affirmez que " la finalité ultime du monde ne se trouve pas dans le monde mais dans la transcendance de celui-ci. " Pouvez-vous, expliquer ce que vous voulez dire ?

Eckhart Tolle :
Transcender le monde ne signifie pas se retirer du monde, cesser d'agir ou d'être en relation avec d'autres. Transcender le monde, c'est agir et interagir sans qu'il y ait recherche de soi. En d'autres termes, cela consiste à agir sans chercher à améliorer l'image que l'on a de soi-même à travers ses actions et ses interactions avec les autres. Ultimement, cela signifie ne plus avoir besoin de l'avenir pour trouver sa complétude ou son identité. On cesse de chercher à travers l'action, on cesse de chercher à améliorer, accomplir ou renforcer son sentiment de soi. Lorsque cette recherche cesse, alors on peut être dans le monde tout en n'étant pas de ce monde, on a cessé de chercher quelque chose au dehors auquel s'identifier.

mercredi, juin 18, 2008

Speak White

The Color Orange est une opération de mise en échec du régime chinois dans une grande manifestation pour les droits de l'homme.

Les régimes communistes ne sont pas particulièrement amicaux avec les libertaires alors que les états capitalistes les tolèrent. Néanmoins, la prudence est de mise avant de s’engager dans un combat idéologique contre les Chinois. Il ne faut pas oublier que les USA, toujours cet empire de la honte, sont guidés par un féroce appétit de domination qui les pousse à déstabiliser la Chine. C’est une réalité géopolitique indéniable.

La situation des droits de l’homme en Chine est loin d’être parfaite mais se laisser manipuler par les USA serait une folie. Les Etasuniens utilisent hypocritement les droits de l’homme pour répandre une idéologie perverse. L’adversaire n’est pas en Orient. L’extrême Occident, l’Amérique, est le foyer d’une dépravation mondiale qui répand la misère et l’injustice dans le monde entier. La Chine existe depuis plus de quatre mille ans, elle n’a pas de leçons de politique à recevoir de l’Occident.

Pendant que l’on attire notre attention sur les peuples qui n’adoptent pas l’humanisme occidental, nous négligeons notre maison. L’Europe n’est plus qu’un satellite de l’empire américain à cause de la puissance des lobbies qui ont transformé les institutions européennes en clubs d’affaires. Les médias européens, contrôlés par les puissances financières, font donc beaucoup de tapage contre la Chine dans l’intérêt de l’empire mondial qui lorgne vers l’Asie.


Il faut voir la réalité en face, les populations européennes ont été spoliées de la démocratie. Ce sont des élites infernales qui mènent le bal. Les peuples hollandais, français et irlandais rejettent l’Europe antisociale et les éminences grises de Bruxelles n’en ont cure. Nous devons nous prémunir contre ce système qui est profondément élitiste et monstrueux. Il nous transformera en serfs selon le modèle tibétain. Une caste de magiciens, vouant des cultes à des entités anormales, exercera un pouvoir absolu sur les populations.

Bernanos écrivait :
À la fameuse devise jacobine: "La liberté ou la mort", le monde totalitaire et concentrationnaire pourra bientôt répondre: "La servitude ou la mort". LIRE LA SUITE…



Derrière l’opération Color orange contre les jaunes rouges : Speak White



E.BREVES bouddh@nar


Le dalaï passera par ici, le dalaï passera par là…

Octobre 2007 Maison Blanche, avril 2008 Seattle, mai 2008 Nottingham : quel plaisir de constater que Sa Sainteté semble avoir recouvré la santé ; rappelons-nous qu' en janvier 2002 il avait dû annuler au dernier moment une initiation de Kalachakra, qu'il devait donner à Bodhgaya, et, en août 2005, un séjour à Rennes.

Les événements de mars dernier, à Lhassa, semblent même lui avoir redonné son proverbial sens de l'humour si l'on en juge par cet extrait d'interview au Sunday Times Magazine :

"Maintenant, dans les circonstances actuelles, la Russie (tout comme l’Occident d’ailleurs) est un peu effrayée, [ces pays restent sur leur garde]. Il est difficile de déménager le siège de l’OTAN à Moscou [rires], c’est très difficile actuellement. A moins que les choses s’ouvrent réellement, que la confiance et le respect mutuel s’installent. Il sera alors possible de créer une [entité] plus grande. Les Anglais doivent rejoindre pleinement l’Europe. Jusqu’à maintenant vous garder [votre monnaie], les pounds. Vous refusez d’accepter l’euro n’est-ce pas ? [rires]" (Email envoyé par Jacques).

Berlusconi se met à l’abri de la justice.
Le duce des boutiquiers aigrefins et des milliardaires insatiables ne recule devant aucune forfaiture. Lui et ses pareils, ainsi que tous les commis politiciens qui sont à leurs ordres, achèveront la démocratie européenne déjà moribonde. Pendant que l’on distrait les foules avec des milliardaires en culottes courtes sur des terrains de foot, les élites confortent leur stratégie liberticide. (Email de Léonard)


Confession d’un internaute anonyme :
La semaine dernière, je me suis vidé une bouteille de Jameson ( Irish whiskey ) pour fêter le NON irlandais, autrement plus stimulant que les contre-performances de l'équipe de France de football...

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A la recherche de la parèdre idéale
Tantrika expérimenté ( 54 ans dont la moitié consacrée à l’étude du Dharma ) souhaite rencontrer jeune consoeur, sur Nantes et ses environs immédiats, en vue Union avec partenaire qualifiée, dans le cadre strict de la pratique du Vajrayana ( aventurières s’abstenir… ).
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Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...