mercredi, avril 29, 2009

Tradition alchimique et mercantilisme

L’animisme des paysans et l’hindouisme des érudits (pandits) survivent dans les monastères bouddhistes de Thaïlande. Dans chaque Wat (monastère) un bestiaire fantastique, d’innombrables créatures inquiétantes et les divinités du panthéon hindou sont réunis autour du Bouddha. En Thaïlande les entités sont partout. Elles résident dans les arbres, la terre, les rivières… Des grouillements de spectres terrifient les populations.

La peur des entités est une source de revenus pour les moines qui fabriquent des amulettes défensives et reproduisent des symboles magiques sur les murs, les tissus et la peau. Le tatouage de signes protecteurs est très répandu dans les monastères thaïlandais. Les moines confectionnent aussi des talismans aux vertus extraordinaires pour les affaires, la santé et les conquêtes amoureuses.

Parmi les innombrables gris-gris confectionnés par les moines, les amulettes en mercure solidifié attestent de la survivance d’une authentique tradition alchimique, probablement d’origine shivaïste. L’art de transformer le mercure en un métal dur, après l’avoir purifié de sa toxicité, était connu de Patanjali qui recommandait ce métal alchimique à ses disciples.

Un français, Petri Murien, est un spécialiste du mercure solidifié. Après avoir écrit plusieurs textes sur ce sujet, il commercialise un élixir. Ce mercantilisme est étonnant de la part d’un véritable adepte de l’Art royal.
http://www.tonicgold.com/the_alchemist.htm

L’affairisme des prétendus spiritualistes et aussi scandaleux que la trahison des hommes politiques qui servent les plans de l’oligarchie financière internationale. Les faux brahmanes (religieux) et les faux kshatriya (politiciens) pervertissent les sociétés. Nous devons les dénoncer.

François Bayrou ne supporte pas la ploutocratie triomphante qui s’est installée à l’Elysée. Il a dit au journaliste Jean-Michel Aphatie :

Je trouve qu'en effet, la manière où les choix qui sont les choix de valeur qui sont ceux de Nicolas Sarkozy ne collent pas avec ce que la fonction devrait exiger. Lorsque Nicolas Sarkozy exalte la réussite financière, la réussite matérielle des très grands banquiers, par exemple ; selon moi, il n'est pas dans le rôle d'un Président de la République. Un Président de la République français, c'est quelqu'un qui voit la réussite ailleurs que dans l'argent. Et c'est très important parce qu'il y a des millions de Français, il y a des millions de médecins, il y a des millions d'infirmières, il y a des millions de chercheurs, oh combien... Il y a des millions d'universitaires, il y a des millions de gens qui triment de PME, d'artisans qui n'auront jamais accès à ce monde des grandes fortunes ; et le Président de la République devrait être leur défenseur. Il devrait être de leur côté en face de la puissance matérielle.


Voir la vidéo "François Bayrou dévoile en exclusivité son brûlot anti-Sarkozy sur RTL" :

http://www.rtl.fr/fiche/4648667/Francois-Bayrou-devoile-en-exclusivite-son-brulot-anti-Sarkozy-sur-RTL-video.html



Le texte de Kunzang Namdjial "Les objets Alchimiques en mercure Philosophal" :
http://magiedubouddha.com/p_thai-mercure2.php

La photographie représente Petri Murien, auteur de "Cinnabaris ou le mercure alchimique", "Les innombrables pouvoirs de l’Océan de mercure", éditions Trédaniel, avec Eric Saint-Clair, "L’aura bleue du mercure alchimique", éditions Ramuel.
Petri Murien poursuit les travaux de Paracelse. Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim, dit Paracelse (1493 ou 1494-1541), soignait les pauvres gratuitement.

mardi, avril 28, 2009

Claudie répond au courriel de B.


Claudie, ex-disciple du lamaïsme, complète le précédent post :

La pratique du bouddhisme (méditation) peut être très bénéfique surtout quand cela nous permet de nous sortir d'une situation délicate (déprime, séparation, ...) dans votre cas, si j'ai bien compris, de l'alcoolisme puisque vous dites que vous vous êtes arrêté de "picoler".

MAIS attention aux dérives, allez voir les témoignages dans "bouddhanar". Certaines traditions bouddhistes possèdent des restaurants, des hôtels, des châteaux. Le paiement des enseignements, les recherches de dons, les vente d'objets, les ventes de livres, les heures de bénévolat de leurs élèves leurs permettent de se développer et de s'enrichir de plus en plus. Regarder les témoignages de Clara, l'abolition du servage au Tibet, ...

Aider les autres, il suffit de regarder autour de soi pour se rendre compte que nul besoin d'avoir des châteaux ou des centres bouddhistes pour cela. Si on a des voisins âgés ou malades leur proposer notre aide, leur faire leur course, aider un collègue, ... les restaurants du cœur .

Suivre la voie de "Bouddha" sans tomber dans l'extrême n'est pas chose facile. Les enseignements devraient être gratuits, les appels de dons devraient servir uniquement aux frais quotidiens. Posséder des hôtels des restaurants des châteaux (avec tous les frais que cela entraînent) dans des pays riches est-ce nécessaire.


UN ENDROIT CALME est suffisant pour méditer, et un bon professeur doit nous inviter après quelques séances à méditer chez soi, et nous amener à NE PAS ETRE DEPENDANT.

***



Une nonne thaïlandaise de Kanchanaburi pratique une nouvelle forme de méditation : l’aquavipassâna.


dimanche, avril 26, 2009

La magie du Bouddha

Courriel de B. :
Je vous envoie ce message pour vous demander quelques pistes à suivre, parce que voyez-vous, je suis tout frais émoulu d'une session Vipassana il y a environ 2 mois, et depuis je pratique la méditation (anapana puis vipassana) quasiment quotidiennement: ça me fait un bien fou je dois avouer, mon esprit est bien plus clair qu'avant (sans doute du fait aussi que j'ai arrêté de picoler...) et une détermination certaine naît en moi, alors que jusqu'ici j'étais d'un caractère plutôt hésitant... Bon je ne suis pas là pour vous vendre la soupe «vipassanesque», mais je voulais simplement savoir comment se protéger des malfaisants invisibles (vous en parlez dans certains posts), et savoir ce que vous pensez de la technique de méditation vipassana enseignée par Goenka.

Le Théravada, le bouddhisme des Ancien, se targue de préserver le véritable enseignement du Bouddha. D’après cette école, la libération de l’esprit nécessite l’application de trente-sept éléments faisant partie de l’Eveil, à savoir les sept facteurs suivants :

- les 4 bases de la présence d’esprit (Satipatthâna) ;
- les 4 efforts parfaits (Padhâna) ;
- les 4 voies pour parvenir au pouvoir supranormal (Iddhi-pâda) ;
- les 5 facultés spirituelles (Indriya) ;
- les 5 pouvoirs (Bala) ;
- les 7 facteurs de l’Eveil (Bojjhanga) ;
- la voie octuple (Magga).

La première catégorie, Satipatthâna, est bien connue des personnes qui pratiquent la méditation et s’efforcent de maîtriser la présence d’esprit. L’observation du corps, des sensations, de l’esprit, des phénomènes mentaux constituent les quatre bases de la présence d’esprit (Satipatthâna). Elles sont combinées avec des exercices respiratoires. La méditation préconisée par le Théravada est plus exactement un développement mental (Bhâvanâ) qui doit augmenter la connaissance transcendante. Le Bhâvanâ développe la tranquillité de l’esprit (samathabhâvana) et la vision supérieure (vipassânabhâvanâ). Samatha, la tranquillité d’esprit, peut culminer avec les absorptions méditatives (samadhi). La concentration (samadhi) est la condition fondamentale de la vision intérieure profonde de la nature réelle de tous les phénomènes physiques et mentaux (vipassâna).

Vipassâna, qui est au cœur de la formation monastique du Théravada, n’est rien de moins que la sagesse qui permet d’atteindre les fruits du nibbhana (nirvana) et l’extinction des «feux» des Trois Poisons, la cessation de la souffrance par la cessation de la haine, de la convoitise et de l’illusion.

Dans la réalité, les figures les plus illustres du monachisme du Sud-est asiatique, où s’est développé le Théravada, n’incarnent pas toujours le détachement enseigné par le Bouddha Gautama. Certains religieux, en totale contradiction avec l’enseignement du Bouddha, sont des experts en magie et se livrent sans la moindre vergogne au commerce des talismans, onguents et philtres. Tous les monastères thaïlandais vendent des gris-gris.

Kunzang Namdjial, collectionneur d’amulettes et adepte du lamaïsme, a réuni une intéressante documentation sur les pratiques occultes du bouddhisme. Il écrit :

Un aspect surprenant et fascinant du bouddhisme thaïlandais tient à la croyance de la population thaïlandaise dans les pouvoirs magiques de certains de leurs maîtres et dans le fait que certains de ces maîtres se livrent parfois à toutes sortes de démonstrations de ces pouvoirs !
De nombreux maîtres fabriquent des amulettes ayant des pouvoirs variés (et parfois surprenants !), et les distribuent à leurs disciples ou les proposent dans la boutique de leur temple pour financer l'entretient du temple, ses agrandissements ou divers projets charitables. Egalement il existe des maîtres en magie "laïcs" qui se livrent à la même occupation. Il ne se passe pas en Thaïlande de semaine sans que plusieurs anecdotes en rapport avec les amulettes et les fantômes ne fassent la «une» des journaux nationaux. Il existe d'ailleurs une vingtaine de magazines spécialisés qui informent les collectionneurs sur les événements à venir (bénédiction d'un Temple, cérémonie, venue d'un grand maître...).
Ce monde est en grande partie caché et voire même interdit aux "farang" (les étrangers), il convient en effet d'avoir certaines connaissances pour comprendre et apprécier cet univers si spécial, où les miracles sont quotidiens et où l'extraordinaire est normal...

Le bouddhisme du Sud-est asiatique est imprégné d’occultisme. Ce constat remet en question l’efficacité de la pratique du développement mental (Bhâvanâ), qui comprend samatha et vipassâna. Le clergé théravadin, habile dans la commercialisation de la magie, fait douter de l’efficacité de la méditation. Malgré les efforts de certains enseignants comme Goenka, évoqué dans le courriel de B., il est difficile de croire que vipassâna ouvre obligatoirement les «portes» du nirvana aux maîtres bouddhistes et aux grands méditants.

Rappelons que Samatha, «chiné» en tibétain, peut introduire l’esprit à un état de clarté, de repos et de paix, et la pratique de vipassâna, «lhagtong» en tibétain, permet de reconnaître la nature même de l’esprit. Mais rien n’est acquis aussi longtemps que l’on n’a pas stabilisé la faculté de se «poser» quotidiennement dans la nature de l’esprit. La «connaissance» de l’esprit originel (la nature de l’esprit) est une expérience totalement non conceptuelle, libre de toute référence et de toute fabrication mentale. Elle se situe à un niveau différent des forces psychiques et des influences occultes. En accédant à cette dimension de l’esprit, le contemplatif se prémunit des aléas du spiritualisme décadent et des entités parasitaires. Mais les niveaux élémentaires de vipassâna ne protègent pas les méditants des dangers de l’occultisme.

Les maîtres théravadins, comme leurs homologues lamaïstes, jouissent d’un incontestable prestige auprès des populations, notamment dans les zones rurales. La pratique mécanique et routinière de la méditation ne les rend pas insensibles aux honneurs, à l’argent, à la séduction… Certains bonzes se comportent de la même manière que les sorciers. Ils se livrent à des actes dignes des sabbats du Moyen Age. Par exemple, des moines bouddhistes fabriquent une répugnante «huile» magique. Un reportage thaïlandais montre le rituel de récupération de cette «huile», en réalité la graisse d’un nourrisson mort, qui permet de faire croître en puissance une sorte de spectre, un khuman thong. La pratique des khuman thong remonte à khunpen qui tua une femme enceinte. Il retira le fœtus de son ventre et décida, à l’aide de la magie, d’en faire une entité soumise qui doit combler son propriétaire en lui assurant le bonheur matériel et affectif.

Voir la vidéo (déconseillée aux âmes sensibles) :
http://www.youtube.com/watch?v=dh-h7lx_j7E

Le site de Kunzang Namdjial est particulièrement informatif en matière de bouddhisme ésotérique. Les surprenantes pratiques magiques des moines théravadins y sont largement exposées :
http://magiedubouddha.com/

Voir aussi les biographies des maîtres théravadins :
http://magiedubouddha.com/p_thai-venerables.php

Dans son courriel B. exprime son désir de connaître des pistes à suivre pour ne pas trop se fourvoyer dans la mouvance spiritualiste.
La traduction de Tchouang-tseu par Jean Lévi, intitulée «Les Œuvres de Maître Tchouang», éditions de l’Encyclopédie des Nuissances, ne le décevra pas. Deux autres livres écrits par Jean-François Billeter apportent une intéressante approche de la pensée du philosophe chinois : «Etudes sur Tchouang-tseu» et «Leçons sur Tchouang-tseu». Les deux livres de Billeter sont édités par Allia.
« Tchouang-tseu conteste, dénonce, bouscule, provoque et détruit. Mais d’une destruction qui prépare à une reconstruction dont il donne aussi le secret.
De tous les penseurs chinois Tchouang-tseu est celui dont on peut dire qu’il a le plus réfléchi et mené une recherche philosophique en tant que celle-ci concerne la possibilité ou non d’établir une vérité et éventuellement de persévérer dans cette recherche. Il met en question les codes de base du langage et du savoir en montrant qu’ils sont inconscients, et entachés d’arbitraire. Il remet en cause les structures mentales nécessairement communes à un ensemble social pour qu’il y ait communication, non pas en les balayant, car il s’en sert pour s’exprimer, mais en revendiquant pour l’esprit la liberté de s’en dégager dans une activité de production dynamique inépuisable et quasi informelle. »
Isabelle Robinet, «Comprendre le Tao», éditions Albin Michel.





La photo montre un khuman thong

mercredi, avril 22, 2009

Hiérarchie occulte


Il est agréable de lire l’Avadhûta Gîtâ. En effet, la strophe 31, par exemple, dit :

"L’Avadhût n’est pas concerné par les choses de ce monde, car sa béatitude naturelle de réalisation du Soi rend toute chose insignifiante. Mort et naissance n’ont pas de sens ; il ne médite pas, il n’adore rien."

Cette forme d’autisme transcendant ne manque pas d’attraits et convient aux sages indolents, une espèce d’hommes assez peu répandue, hélas.

Le commun des mortels entretient des relations avec le monde extérieur. Mais de nos jours la connaissance de ce monde est tronquée. Des dogmes modernes ont balayé d’antiques conceptions de la vie et des diverses intelligences qui peuplent le monde avec des corps plus ou moins visibles. Autrefois, la croyance en l’existence d’entités sans corps aussi dense que le notre était universelle. Il nous reste du savoir ancestral de nombreux contes et légendes. Le fond de vérité de ces vieux récits n’échappe pas aux investigateurs perspicaces.

La prudence était de rigueur avec les entités. Les Tibétains, experts en démonologie, n’omettaient jamais de créer une enceinte psychique protectrice avant la pratique rituelle et méditative. Une précaution inconnue des spiritualistes contemporains.

Une nouvelle religiosité a émergé après les excès du matérialisme et la quasi disparition du savoir traditionnel. Les médiums du spiritualisme moderne, notamment du channeling, autre nom pour désigner le spiritisme, se livrent avec beaucoup d’enthousiasme et peu de discernement au commerce avec de prétendus "guides de lumière".

L’écrivain et géobiologue Roger de Lafforest relate une anecdote au sujet d’un ami adepte du nouveau spiritualisme :

"Cet homme éminent, célibataire, d’une très haute spiritualité et d’une moralité parfaite, occupait un petit trois pièces dans une H.L.M. de la banlieue sud de Paris. C’était un érudit timide qui menait une vie effacée et discrète. Spécialiste en hydrologie, il s’était intéressé aux recherches que je faisais sur les nocivités crées à la surface du sol par le passage de cours d’eau souterrains. Nous avions vite sympathisé, et il m’avait bientôt fait des confidences sur sa vie spirituelle la plus intime. Il m’avait avoué, comme s’il se fût agi d’un péché, qu’il pratiquait une méditation mantrique tibétaine, qu’il se connaissait deux "guides", deux lamas du Potala, qui le dirigeaient dans les moindres actes de sa vie.

Quiconque fréquente un peu les ésotéristes de tout poil sait qu’il est courant de rencontrer chez eux des gens raisonnables qui donnent volontiers tous les détails (qu’on ne leur demande pas) sur le "guide" auquel ils obéissent perinde ac cadaver. Il s’agit presque toujours, d’ailleurs, d’un moine tibétain, ou d’un brahmane, ou d’un prêtre zen ou d’un gourou de haute secte ; jamais ce maître secret, qui se manifeste avec autorité dans le silence de la méditation, n’est un ancien gendarme de la Queue-lès-Yvelines ni un champion de catch prématurément décédé.

Donc, le "guide" de mon ami hydrologue était un lama tibétain qui le dirigeait dans les moindres actes de sa vie. C’était un protecteur dont les judicieux conseils lui avaient plusieurs fois sauvé la vie. Son visage ascétique et assez terrible apparaissait régulièrement soit la nuit, dans l'obscurité de la chambre, soit comme un parasite lumineux sur l’écran opaque de la méditation.

Où l’affaire devient incroyable et saugrenue, c’est que le sage guide persuada un jour le naïf professeur que, dorénavant, chaque matin en se levant, il devrait faire sa salutation au soleil à l’envers, c’est-à-dire le coccyx vers l’est, le front touchant le sol vers l’ouest. Pourquoi cette inversion ? pour "déboucher son chakra racine dont le blocage contrariait la progression ascensionnelle de la kundalini" !

Mon ami m’avait fait part de cette innovation imposée dans sa gymnastique ésotérique, mais il avait omis de me donner certaine précision sur la mise en scène exigée pour la nouvelle posture : il devait se mettre complètement nu, sortir sur son balcon, s’accroupir sur un tapis de prière, et présenter ses fesses au soleil levant pendant un quart d’heure, en répétant son mantra secret.

Or, dans ce genre d’immeuble, le balcon est commun pour tout l’étage et fait ceinture à tous les appartements, sans autre séparation qu’une plaque de verre translucide s’élevant à peine à hauteur d’homme.

Bien que la salutation au soleil se fasse à l’aube, il y a beaucoup de lève-tôt dans ces étables à travailleurs que sont les H.L.M. Le bruit se répandit rapidement dans le voisinage qu’un vieux fou, chaque matin, montrait ses fesses sur le balcon du troisième étage, et les voyeurs amusés devinrent de plus en plus nombreux. Malheureusement, parmi les spectateurs les plus proches se trouvait une vieille fille, fonctionnaire à la Sécurité sociale, qui faillit s’étrangler d’indignation. A ses protestations, qu’elle présenta aigrement, le professeur répondit, sur le conseil de son guide, par un geste obscène.

Ce qui devait arriver arriva : la vieille fille fit faire des constats par huissier, recueillit des témoignages et déposa plainte devant le procureur de la République en se constituant partie civile. L’enquête fut brève, il y avait flagrant délit chaque matin, et mon ami se retrouva bientôt devant le tribunal correctionnel qui le condamna pour attentat à la pudeur, en application de l’article 430 immortalisé par Courteline.»
(Roger de Lafforest, "Présence des invisibles".)

Des entités, en réalité des anges noirs, se tiennent silencieusement derrière la scène du monde. Ce sont eux qui sont à l’origine du nouveau spiritualisme et des actions malfaisantes des loges politico-occultes. Ces entités énigmatiques, incrustées dans les profondeurs de l’inconscient collectif, influencent les humains à leur insu et les vampirisent.

Des gourous du Nouvel Age invitent leurs disciples à honorer des entités, de soi-disant maîtres de sagesse de la fameuse "Grande Fraternité Banche". Maître Morya, Maître Koot-Hoo-Mi, Maître Djawhal Khool (le guide tibétain d’Alice Bailey) et de nombreuses autres entités caricaturent les figures de la spiritualité traditionnelle. Manu Vaïvashvata (le grand législateur de l’hindouisme) et Jésus sont aussi à l’affiche de cette immense parodie dont le premier rôle est attribué à Sanat Kumara, Sanat (éternel) et Kumâra (l’adolescent). Sanat Kumâra est une incarnation (avatara) de Vishnu mentionnée dans le Bhâgavata Purâna. Les prophètes du spiritualisme moderne affirment : "Sanat Kumara est le seigneur du monde". Cette déclaration fait frémir les derniers chrétiens. L’un d’eux a dit : «Il ne peut faire aucun doute que Sanat, le dirigeant suprême du Nouvel Age, qu'ils appellent « le Seigneur du Monde», n’est nul autre que Satan lui-même que Jésus appelle « le Prince du Monde ». Sanat est simplement et seulement une translocation du mot Satan.»

Le Nouvel âge, mouvance hétéroclite en constante mutation, concerne l’ensemble du spiritualisme moderne. Son influence parvient jusqu’au cœur des plus anciennes institutions religieuses au nom d’un l’œcuménisme ambigu. Selon toute vraisemblance, son objectif se rapporte à l’instauration d’une religion planétaire dont le culte sera l’ultime imposture de cette fin de cycle.

samedi, avril 18, 2009

Le Nénuphar blanc contre les loges noires

Le comte Albert de Pouvourville (1862-1939) avait une bonne connaissance de la politique et des traditions spirituelles de l’Empire du Milieu.

Initié au taoïsme au Tonkin, le comte était appelé Matgioi, "Œil du jour". De retour en France, la librairie du "Merveilleux de Chamuel" publia plusieurs de ses livres : "Le taoïsme et les sociétés secrètes chinoises" ; "L’esprit des races jaunes" ; "L’opium, sa pratique" ; "L’affaire de Siam".

Matgioi, grâce à sa connaissance des sociétés secrètes, avait ses entrées dans les ministères comme conseiller politique occulte. Dans "La revue de Paris", il écrit :

"Depuis une dizaine d’années, la Chine, pays de toutes les traditions et de toutes les immobilités, est devenue le pays de toutes les surprises. L’éveil d’une nationalité et d’un sentiment patriotique, inexistants jusqu’ici ; le consentement à la création de forces maritimes et militaires ; la résignation, presque joyeuse, à l’impôt du sang, toujours refusé depuis des siècles ; la guerre à l’opium ; la centralisation de certains services de l’Etat ; la recherche de la personnalité internationale et la prétention à une politique extérieure ; l’accession, enthousiaste et presque trop rapide, aux progrès et aux idées modernes – tout cela est bien fait pour étonner l’homme de race blanche, qui a étudié de près le tempérament chinois. Mais, de toutes les choses stupéfiantes qu’il enregistre, la plus inouïe est certes la rapidité et l’inconcevable unanimité, avec lesquelles tout le peuple chinois se précipite vers le réformisme, et, du réformisme, vers la révolution antidynastique et républicaine… La Chine est la terre des sociétés secrètes ; et le Jaune est un conspirateur-né, qui ne saurait prendre une tasse de thé hors de chez lui, sans raser les murailles et sans échanger des mots de passe. Il applique le système de la société secrète à tous ses besoins ethniques, politiques et sociaux, et même à ses plaisirs. Parmi les associations qui pullulent en Chine, il en est deux dont l’importance est incontestable. Et c’est l’une des deux qui, depuis tantôt soixante années, dirige de façon occulte, mais souveraine, les mouvements populaires et même, parfois, la politique de l’Empire. C’est le "Bachlien-hohei", ou "Nénuphar blanc", dont les menées secrètes remontent jusqu’à la conquête manchoue, jusqu’à l’intronisation, sur le Trône Céleste, d’une dynastie étrangère, et qui seulement aujourd’hui triomphent."
"La Revue de Paris", 1er mars 1912 : "La révolution et les sociétés secrètes en Chine".

Des dirigeants communistes chinois étaient adhérents de puissantes sociétés secrètes. La fin du discours de Mao du 12 juillet 1936 est très net : "Faisons renaître l’ancien esprit révolutionnaire des Aînés et des Anciens. Nous désirons accueillir avec enthousiasme les chefs de toutes les "Loges de la Montagne" (les sociétés secrètes). Que les frères des quatre points cardinaux nous envoient des représentants pour réaliser avec nous notre projet de sauver le pays. Que les Aînés et les Anciens et tout le peuple chinois s’unissent pour abattre le Japon et sauver le Chine. Longue vie à la libération nationale chinoise !". Zhu De (1886-1976), fondateur de l’armée rouge chinoise ; Wu Yuchang (1878-1966), recteur de l’université de Pékin ; He Long (1896-1969), chef militaire, étaient affiliés à la Société des Aînés et des Anciens.

Des sociétés secrètes orientales pourraient contrecarrer les desseins des loges noires majoritairement anglo-saxonnes. Lointaines héritières des sociétés secrètes, les Triades, sbires de mystérieux consistoires, seraient mobilisées contre les loges noires qui réunissent une grande partie de l’oligarchie financière internationale. L’embrigadement des mafias orientales contre les loges noires a été annoncée en 2007 par le journaliste Benjamin Fulford. Cette surprenante déclaration s’accorde toutefois avec un événement majeur : Une fraternité spirituelle fait désormais la guerre aux groupes politico-magiques qui empoisonnent la planète depuis des siècles. Cette fraternité doit être distinguée de l’ubuesque grande loge "blanche" et des turlupinades des maîtres ascensionnés.

Ce combat subtil précipite les événements internationaux. Les nuisances des hiérarchies politiques et religieuses s’aggravent (crises économiques, paupérisation des masses, manipulations médiatiques, parodies spirituelles...). Les puissants, relayés par des journalistes soumis, préconisent une réorganisation politique internationale. Le nouvel ordre mondial, cette gigantesque uniformisation, ce magma planétaire de consciences aliénées, angoissées par le marasme économique ou exaltées par un spiritualisme dénaturé, constituera en réalité le bunker des loges noires. L’actuel changement cosmique doit mettre fin au règne des entités parasitaires et des hiérarchies néfastes. Des initiés pervers verrouillent notre monde pour résister aux forces spirituelles en œuvre dans le cosmos. Ils amplifient l'anxiété des humains. Le travail, fondement de notre organisation sociale, et la peur du chômage obnubilent les populations et consolident le pouvoir des maîtres du monde. Henri Bartoli écrit : "Toute économie qui emploie le travail comme un pur outil et le détourne de ses fins pour le mettre au service d’un fétiche, l’argent ou le capital, toute économie "avare" est une économie esclavagiste. […] Dès que le travail perd sa fonction d’hominisation et de spiritualisation et devient pure fabrication, l’aliénation de l’homme s’instaure, l’organisation se vide de son contenu "explosif" : elle devient une technique au service d’un ordre des choses."
(H. Bartoli, "Science économique et travail".)

Cet "ordre des choses", critiqué par Bartoli, deviendra infernal quand, prétextant une "refonte du capitalisme", les loges noires contrôleront la plus grande partie des nations et instaureront un nouvel esclavagisme mondial.

Actuellement, l’OTAN consolide ses positions en Asie centrale. De plus, l’encerclent de la Chine est bel et bien une réalité.

Des sociétés secrètes comme le Nénuphar blanc pourront-elles protéger des populations de l’hégémonie de l’empire anglo-américain et des plans diaboliques de ses loges ?

Sources :
- "Matgioi, un aventurier taoïste", J.P. Laurant, Dervy-livres ;
- "Le travail une valeur en voie de disparition", Dominique Méda, Flammarion ;
- "Fabrato le magicien", Franz Bardon, Dieter Rüggeberg ;
- La Chine et l’Asie centrale :
http://perspectiveschinoises.revues.org/document995.html
- Les sociétés secrètes chinoises :
http://www.tao-yin.com/wai-jia/societe_secrete.html
- L’encerclement de la Chine par les USA dans "Histoire du bouddhisme tibétain", Elisabeth Martens, l’Harmattan.
- Les Triades et les yakuzas selon Benjamin Fulford

http://www.dailymotion.com/video/x4j974_david-rockefeller-face-a-benjamin-f_politics


***

La Chine selon Thierry Meyssan :

"Je m’interroge sur leur stratégie*. Pourquoi ces achats massifs de bons du Trésor US ? Pékin a pris l’initiative d’un rapprochement avec Moscou à travers l’Organisation de coopération de Shanghai. Beaucoup de contentieux ont été soldés. En retour, les Russes ont accepté de vendre de l’énergie à un tarif préférentiel aux Chinois et demandé un contrôle plus strict de l’émigration chinoise en Sibérie. La logique aurait voulu que les deux grands se renforcent mutuellement en refusant le dollar comme monnaie d’échange international. Mais Pékin répugne à choisir son camp et ne veut pas froisser Washington. Les Chinois mènent une stratégie douce de renforcement de leurs alliances tous azimuts. Cela me paraît un peu étrange, car cela pourrait leur coûter cher. Les USA pourraient les emporter dans leur effondrement prévisible.
Au passage, permettez-moi de dire mon agacement face à la stupide dénonciation des violations des Droits de l’homme en Chine. Ils sont sans aucun doute possible beaucoup mieux respectés par Pékin que par Washington - ce qui n’est pas une excuse pour ne pas s’améliorer, mais relativise ces accusations - . Et qu’on arête de dire que le Tibet a été annexé par la Chine en 56, alors qu’il a été repris par les communistes chinois aux Chinois de Tchang Kaï-Chek."

Thierry Meyssan et la politique d’asservissement des USA :
http://www.dailymotion.com/video/x90h8g_thierry-meyssan-obamaune-politique_news


(*) Meyssan ne doute pas de l’effondrement des USA. Malheureusement, la conséquence de la crise sera de nouvelles guerres. Les guerres sont causées par des situations politico-économiques. Cette menace explique probablement l’attitude des Chinois à l’égard des USA.

samedi, avril 11, 2009

Emerson et Lin-chi


Dans son livre "L’âge d’or du Zen", John Wu écrit :

Il existe une curieuse coïncidence entre l’idée de l’"homme véritable" de Lin-chi et celle du "Soi primitif" d’Emerson. Comme Lin-chi, Emerson préconisait l’appui sur soi ou la confiance en soi, et il insistait sur le fait que le soi en lequel il faut placer sa confiance n’est pas l’ego individuel, mais un soi fondamental. Que l’on me permette de citer ici un passage de "La Confiance en soi" d’Emerson, peut-être trop familier pour être compris dans sa véritable lumière, mais qui révélera, je l’espère, son éternelle fraîcheur si on le lit dans le contexte étranger du tch’an :

Le magnétisme qu’exerce toute action originale s’explique quand on recherche la raison de la foi en soi. Qu’est-ce que le Soi primitif sur lequel peut se fonder une confiance universelle ? Quelles sont la nature et la puissance de cette étoile qui, dépourvue de parallaxe et d’éléments calculables, déroute la science, et qui émet une radiation de beauté jusque dans les actions banales et impures dès qu’apparaît le moindre signe d’indépendance ? La recherche nous mène à cette source, essence en même temps du génie, de la vertu et de la vie, que nous appelons Spontanéité ou Instinct. Nous voyons dans cette sagesse primordiale l’Intuition, tandis que toutes les actions ultérieurs sont des enseignements. C’est dans cette force profonde, dernier fait au-delà duquel l’analyse ne peut pénétrer, que toutes choses trouvent leur origine commune. Car le sentiment d’être qui s’élève, on ne sait comment, dans l’âme aux heures calmes, n’est pas étranger aux choses, à l’espace, à la lumière, au temps, à l’homme, mais ne fait qu’un avec eux et procède finalement de la même source que la vie et l’être.

Ce "Soi primitif", cette "étoile qui, dépourvue de parallaxe et d’éléments calculables déroute la science", correspond exactement, selon moi, à l’"Homme Véritable sans aucun titre" de Lin-chi, qu’il appelle aussi parfois "l’homme indépendant du tao" (wu-i tao-jen) ou simplement "cet homme-ci". Partout, dans ce qui a été consigné de ses écrits et de ses actes, il indiquait cette "étoile dépourvue de parallaxe", parfois directement, à d’autres moments de façon plus détournée. Il était toujours aux aguets, à tout propos et sans propos, du "moindre signe d’indépendance" chez ses moines, bien que la plupart du temps il fût déçu. Il voyait en chacun et en tous le "Soi primitif" attendant avec une ardente patience toute occasion de briser la coquille du petit ego de façon à avoir, libéré lui-même, les mains libres pour libérer l’ego de ses liens d’ignorance et de désirs auto-imposés. Mais quelle vision pathétique ce devait être pour Lin-chi que celle de la plupart de ses élèves résistant à leur état originel d’êtres nés libres pour rester confortablement dans l’esclavage. Tournant le dos à l’Intuition, ils préféraient recevoir de l’enseignement pour des "enseignements" sans valeur. Portant en eux la "mère même de Bouddha", ils tournaient leurs regards en dehors à la recherche d’un Bouddha extérieur. Pourquoi ces chercheurs avaient-ils quitté leur maison pour n’appartenir qu’à une autre maisonnée, se demandait souvent Lin-chi. Derrière toute sa rudesse se cachait une ardente compassion, d’autant plus inévitable qu’elle n’était pas aveugle mais résultait d’une illumination. Sous ce jour, on voit aisément que tous ses cris et ses coups jaillissaient en réalité d’un cœur plein de compassion.
John Wu "L'âge d'or du Zen", traduit de l'anglais par F. Ledoux, éditons Marchal.

samedi, avril 04, 2009

Salades prâniques


La crise économique actuelle se produit durant la dernière phase d’un long cycle de décadence. En Occident, la tradition orphico-pythagoricienne et le platonisme parlaient de la chute des âmes qui étaient tombées du lieu où elles contemplaient la vérité pour devenir les esclaves du corps. L’homme moderne s’enferme dans l’idolâtrie de son ego et de son corps. Le matérialisme a sapé toutes les traditions spirituelles authentiques. Les religions répandent des croyances fondées sur la recherche des plaisirs célestes plus ou moins calqués sur les plaisirs terrestres. De leur côté, les partisans de la réincarnation capitalisent des actes méritoires pour renaître riches et en bonne santé.

Les religions de notre époque sont matérialistes (matérialisme spirituel). Les fidèles les plus idéalistes aspirent aux délices du paradis de Jéhovah ou de la terre pure du bouddha Amitabha… Les autres, plus pragmatiques, sont persuadés que les rites, les mantras, les bénédictions les protégeront et les rendront heureux dans cette vie. Les pratiquants ne négligent jamais l’augmentation de leur pouvoir d’achat, leitmotiv de l’existence humaine. Dans ce contexte, la crise suscite des réactions surprenantes.

Le temps où les spiritualistes confiaient leur destin à la sainte providence est révolu. De nos jours, les stratégies de survie se multiplient face à une crise qui est perçue comme les prémices du règne de l’Antéchrist. Des prédicateurs religieux organisent la résistance et s’en remettent aux réserves alimentaires et aux armes plutôt qu’à l’Eveil.

Certaines personnes pensent qu’une technique spirituelle peut tout régler. Le prânâyâma, littéralement "maîtrise du prâna", consiste dans l’exécution d’exercices respiratoires. Cette technique se répand dans le monde sous le nom de "respirianisme", en anglais "breatharianism". Les adeptes du respirianisme croient qu’il est possible de vivre de prâna-lumière et de s’abstenir totalement de nourriture. Les respirianistes sont persuadés qu’un jour ils deviendront des virtuoses du prâna et n’auront plus besoin de s’alimenter. Ils réaliseront alors des économies considérables.

Le Prânâyâma n’est pas dénué de dangers.

"Si quelqu’un fait des expériences de respiration, écrit Gurdjieff, il est préférable qu’il s’arrête pendant qu’il est encore temps.
En Europe, les gens ont complètement perdu la tête à ce sujet. Pendant quatre ou cinq ans, j’ai gagné ma vie à soigner des malheureux qui avaient détérioré leur santé avec de telles méthodes. On écrit beaucoup de livres là-dessus. Chacun voudrait enseigner l’autre :
"Plus vous respirez, disent-ils, plus fort est l’apport d’oxygène", etc. Et le résultat final est qu’ils viennent me voir. Je suis très reconnaissant aux auteurs de ces ouvrages, fondateurs d’écoles et autres."

Rudolf Steiner est plus inquiétant quand il écrit :

"Lucifer est lié à tout ce qui n’a pas encore atteint la pleine clarté des différents sens, à ce qui assaille l’homme d’une manière vague et indistincte. En d’autres termes, Lucifer est lié à la respiration, à l’expérience de l’inspiration et de l’expiration. La respiration de l’homme est quelque chose qui doit être réglé d’une façon très précise par rapport à l’ensemble de son organisme. Dès l’instant que le processus respiratoire est tant soit peu troublé, la respiration qui normalement est un phénomène inconscient auquel nous n’avons pas besoin de faire attention, se mue en un processus conscient, un processus de rêve plus ou moins conscient. Et quand – nous pouvons exprimer cela d’une façon tout à fait terre à terre - le processus respiratoire devient trop énergique, quand il exige de l’organisme un effort trop important, alors la possibilité de pénétrer avec le souffle dans l’organisme humain est donné à Lucifer – sinon à lui, du moins à ses légions, à ceux qui sont des siens." (L’homme entre Lucifer et Ahriman, éditions Triade.)

Les chroniques religieuses mentionnent des cas de jeûne prodigieux. De grands mystiques étaient capables de vivre sans manger durant des années. Toutefois, la véritable inédie, le jeûne des saints, n’est pas le résultat d’un procédé précis. Ce phénomène apparaît parfois chez des contemplatifs de grande envergure. Leur réalisation spirituelle n’est pas le fruit d’un enseignement religieux ou philosophique. Le savoir ne peut conduire à la "vision" de l’Ultime.

Les techniques d’éveil de l’énergie prânique sont dangereuses sans l’unification intérieure, l’expérience unitive. Or cette unification libère des angoisses existentielles et n’entretient plus de projets fumeux : éveiller la kundalini, se sustenter de prâna, devenir un jîvanmukti, un libéré… L’Ashtâkra-gîtâ dit : "Si l’ignorant n’atteint pas Brahman, c’est justement parce qu’il veut le devenir. Sans le vouloir aucunement, celui qui a l’esprit stable jouit de l’essence du Brahman Suprême".

mardi, mars 31, 2009

Le bouddhisme en Chine


Contrairement aux affirmations des agitateurs au service de Washington et de la City, la Chine a préservé un bouddhisme plus vertueux et plus authentique que le lamaïsme mercantile en vogue en Occident. L’Association Bouddhiste de Chine, fondée en 1953, était parrainée par des maîtres bouddhistes réputés : Xu Yun, Shérab Gyamtso, Yuan Ying, Zhao Puchu…

Le maître tibétain Shérab Gyamtso (1883-1968) était un grand érudit. Après la fondation de la République Populaire de Chine, il contribua à la préservation du bouddhisme au sein de l’Association Bouddhiste de Chine. Il occupait le poste de Vice-gouverneur de la province du Qinghai.

Le Dalaï-lama et son entourage d’exploiteurs seigneuriaux n’acceptent pas la perte de leurs privilèges. Depuis Dharamsala, avec l’aide de la CIA et ensuite de l’oligarchie financière internationale, ils orchestrent une gigantesque parodie spirituelle. Des lamas autocrates, vénaux et lubriques, jouent le rôle de prétendus grands initiés et mystifient l’Occident décadent. Les médias fabriquent le personnage du gentil souverain pontife du bouddhisme incarné par le Dalaï-lama. C’est une supercherie. Le vajrayana tibétain est une branche hétérodoxe, un ésotérisme tantrique réservé à une minorité d’initiés ambigus. La majorité du sangha se contente de réciter des mantras et de faire des offrandes aux dharmapalas (protecteurs), dakinis, yidams, bouddhas et lamas. Le ritualisme magique est omniprésent en dépit du rejet de l’attachement aux cérémonies que manifeste le bouddhisme originel. "Certains chercheurs, écrit le professeur Michel Strickmann, ont avancé que la religion tibétaine, pour une large part, n’est pas bouddhiste du tout, mais bien un type de chamanisme issu de l’imagination débordante de ces habitants hallucinés des hauts plateaux."

Les lamas exilés prétendent que 1,2 million de Tibétains sont morts à cause des communistes chinois. Le mensonge est énorme. Il ne prend pas. Les lamaïstes récidivent et dénoncent cette fois un génocide culturel. C’est grotesque ! Les voyageurs qui parcourent le Tibet constatent que les populations tibétaines pratiquent librement leurs croyances. Le commerce religieux, si cher aux Tibétains, est florissant autour des temples. Le Barkhor, le grand marché de Lhassa proche du temple du Jokhang, regorge d’objets cultuels divers, encens, statuettes, reliquaires, bannières de prières…

"Une fois que les chiffres eurent démontré qu’un génocide ethnique au Tibet était statistiquement impossible, l’Occident bifurqua tout de go vers le "génocide culturel". […]
"Comment parler d’un "génocide culturel", alors que quiconque voyage au Tibet peut constater de ses propres yeux – à moins d’être aveugle – que la culture et la religion sont loin d’être lettre morte sur le Toit du Monde ? Les temples brillent de peinture fraîche, les moines sont grassouillets, les moinillons abondent, les nonnes sourient de tout l’or de leurs dents, les statues des Bouddhas et autres divinités s’étouffent dans les billets de banque, les fidèles se pressent aux offices en tournant allègrement leur moulin à prières. Et comment parler d’une "invasion du Tibet par la Chine", si l’on sait que 94% de la population rurale du Tibet, et 63% des citadins de Lhassa, sont tibétains ?[…] De même, peut-on parler d’un "exode du peuple tibétain", si l’on sait que sur les six millions de Tibétains, 125 000 personnes constituent la diaspora, soit environ 2% de la totalité de la population tibétaine ?" ("Histoire du Bouddhisme tibétain, la compassion des puissants", Elisabeth Martens, éditions L’Harmattan.)

Les lamaïstes, sponsorisés par l’oligarchie financière internationale, prétendent que la re-bouddhéisation de la Chine passera par eux. Quelle galéjade ! Elisabeth Martens ne se trompe pas sur le Dalaï-lama : "Il est, aux yeux des puissances occidentales, un outil parmi d’autres pour importer en Chine notre horreur économique, et les extrémismes de la pensée unique que cette horreur génère."

Les Chinois n’ont pas de leçons de bouddhisme à recevoir des lamas tantriques. Les plus prestigieuses écoles du bouddhisme se sont épanouies dans l’Empire du Milieu.

Fondée par le patriarche Zhi Yi (538-597) durant la dynastie des Sui, l’école Tiantai repose sur le Sûtra du Lotus ou le Sûtra de la Bonne Loi (Saddharmapundarika Sûtra).

L’école Sanlun, l’école des Trois Traités, est la forme chinoise du Mâdhyamika, la Voie du Milieu, fondée par Nâgârjuna et Aryadeva.

L’école Fa Xiang ou l’école Dharmalaksana doit tout au moine Xuan Zhuang (600-664), infatigable voyageur et traducteur de textes importants du Yogâchâra.

L’école Huayan, l’école de la guirlande de fleurs, est une importante école du bouddhisme chinois qui tire son nom de la traduction chinoise du Buddhâvatamsaka-Sûtra.

L’école Lu, l’école du Vinaya, cette branche du bouddhisme chinois insiste particulièrement sur une stricte observation des règles du Vinaya-Pitaka.

L’école Mi de la dynastie des Tang, c’est le vajrayana chinois. Cette école est fondée sur le Mahavairocana-sûtra et le Vajrasekhara-sûtra. Elle est à l’origine du Shingon-shu japonais. Pendant son séjour au Japon dans les temples shingon, le professeur Strickmann constate : "Quant au tantrisme, il est considéré comme un phénomène diabolique, propre à des Indiens et à des Tibétains obsédés de sexualité."

L’école Jingtu, l’école de la Terre pure, se distingue par l’importance qu’elle accorde à la puissance et à l’aide du bouddha Amitâbha.

L’école Chan. Le Chan authentique n’est ni une religion ni une philosophie. Son essence est indéfinissable et incommunicable. On ne peut l'expérimenter que par soi-même. Le Chan est d’inspiration taoïste.

Le bouddhisme et le confucianisme ne seraient que des traditions extérieures. Le véritable taoïsme se veut plus subtil. Il est détenteur d’une tradition immémorable. Cette tradition donne à la Chine un "charisme" qui lui permettra peut-être de résister aux forces dévastatrices de l’Occident.

Selon Alexandra David-Néel : "Les Chinois tenaient les bönpo pour des taoïstes". Les bönpo étaient persécutés par l’église tantrique du Tibet. L’enseignement ultime du Yungdrung Bön, le Dzogchen, est plus proche du Chan chinois que de l’enseignement de Tsongkhapa.

samedi, mars 28, 2009

28 mars 1959 : l'abolition du servage au Tibet


Dans un article intitulé "la Fin de l'esclavage" et publié dans le quotidien allemand Die Junge Welt (Jeune Monde), le professeur de philosophie à la retraite Hans Heinz Holz, a présenté en détail l'histoire du Tibet ainsi que son régime de servage qui, selon lui, se caractérisait par "l'exploitation sans pudeur des paysans et des pasteurs par les riches lamaseries et les gros propriétaires fonciers, un taux d'analphabétisme élevé, des services médicaux médiocres et un taux de mortalité infantile élevé".
"Il y a de bonnes raisons pour célébrer l'abolition du régime de servage au Tibet. C'était une victoire des droits humains, une mise en application de la Charte de l'ONU", a commenté le sinologue allemand.

"Le soi-disant gouvernement tibétain en exil est le représentant des anciens exploitants. Lorsque le dalaï-lama parle de la liberté, c'est la liberté pour les peu nombreux qui exploitent les masses", a affirmé le professeur Holz.
LIRE LA SUITE http://www.french.xinhuanet.com/french/2009-03/28/content_847026.htm



Une série de vidéos dépeint l’histoire du servage au Tibet
http://bouddhanar-9.blogspot.com/2009/03/histoire-des-serfs-tibetains.html


Les pratiques magiques du bouddhisme tibétain provoquent une véritable intoxication psychique. Elles détruisent l’entendement et le discernement des malheureux adeptes du lamaïsme. Soumettre et exploiter les êtres humains est une constante dans l’ordre féodal des Dalaï-lamas. Cet ordre se perpétue en Occident sous le couvert d’une spiritualité de pacotille.

Le personnage du lama (gourou) péroreur du dharma, coiffé d’une tiare, assis sur un trône doré et entouré de flagorneurs, est très différent de l’homme vrai du Taoïsme. Le gourou est un manipulateur qui endoctrine et asservi ses disciples. L’homme vrai n’a pas besoin de disciple. Sa sagesse reste cachée ; elle ne doit pas être perçue extérieurement. Sa parfaite simplicité lui donne parfois l’apparence d’un sot :

Tout le monde a du superflu
Moi seul parais avoir tout perdu
Car je suis simple d’esprit

(Tao Te Ching)

mercredi, mars 25, 2009

Le roi du monde



Pendant que l’aventurière Alexandra David-Néel parcourait le Tibet et se préparait à faire la promotion du lamaïsme en Occident, le journaliste français Albert Londres était en Chine. Il écrit :

Ma joie est sans mélange. J’ai trouvé mon Eldorado. Il est des hommes cupides qui s’en vont par le monde pour épouser des mines d’or ; d’autres, aimant la lumière, pourchassent les puits de pétrole ; des troisièmes, une lanterne entre les deux yeux, attendent vibrants, des nuits entières aux lisières émouvantes des jungles, un rendez-vous secret avec le tigre noctambule. Moi, votre petit serviteur, je cherchais le pays sans maître, la ville chimérique de l’anarchie totale. Dieu m’a comblé. Je la tiens. C’est Pékin !

Contrairement aux occidentaux férus de magie tantrique, Albert Londres est goguenard devant le grand lama du Yonghegong, le temple tibétain de Pékin :

Je bondis dans un rickshaw et me fis conduire chez le Bouddha vivant.

Le Bouddha vivant est un personnage dans le genre de Pie XI, mais pour la religion lamaïque seulement. C’était, en principe, une haute conscience. De plus son esprit sanctifié offrait toutes garanties de gravité.

A mon arrivée le Bouddha vivant était en prières, au fond de la quatrième cour.

Autour du saint, une trentaine de bœufs, de cerfs, de rhinocéros et de démons terrifiants dansaient le Pu Tch’a.

D’abord un peu étonné, je compris assez rapidement que ces animaux valseurs, n’ayant que deux pattes, n’étaient autres que des bonzes tibétains coiffés d’une tête en carton. C’était la prière pour reconduire les esprits malfaisants.

Néanmoins, je demeurai.

Cette bamboula dura dix minutes.

Alors deux lamas eunuques apparurent portant sur leurs épaules quelque chose comme un bonhomme de neige. C’était la statue du diable.

La bamboula recommença.

Ceux qui représentaient les rhinocéros bramaient comme des cerfs, quand repoussent leurs bois. Les cerfs glapissaient comme un chacal affamé. Les bœufs piaillaient comme des moineaux insouciants. Quand aux démons ils avaient la voix des anges.

Et toute la séquelle, suivant la statue du diable, passa dans une cinquième cour – processionnellement.

Un tas d’herbes sèches y était préparé. Les eunuques jetèrent le diable dessus. Un silence plana.

A cet instant, le Bouddha vivant s’avança vers le bûcher. Là, il fouilla parmi ses innombrables robes et finit par en extraire une boîte d’allumettes japonaises. Il rata la première, et rata la seconde. Le silence planait toujours. A la troisième, il lâcha un juron tibétain. Mais il réussit à la quatrième.

Se baisant, il mit le feu aux herbes. Ce fut un signal : les bonzes tirèrent des pétards. Le diable, en brûlant dégageait une odeur de boulangerie : il était en farine.

La cérémonie était terminée.

Je m’approchai du Bouddha vivant :

- Grand Saint ! fis-je, d’abord daigne bénir l’incroyant que je suis, ensuite, ô puits de tout savoir, condescends à m’apprendre qui dirige aujourd’hui la Chine ?

- C’est Padma Sambhava, né du Lotus, l’éternel génie vivifiant.

- A part lui, grand Saint, est-ce Sa Majesté l’empereur ou Sa Roture le président de la République ?

A part lui, répondit le Saint…
Et j’allais enfin comprendre la question chinoise.
- A part lui, qu’importe ?


(Texte extrait de "La Chine en folie", reportage publié dans l’Excelsior en 1922.)

Aujourd’hui, les extravagantes bamboulas tibétaines se déroulent régulièrement en Occident. Les temples voués à la pratique du bouddhisme magique ont poussé comme des champignons vénéneux, les Boletus satanas.

Satan a toujours été associé au monde souterrain. Or le Tibet, le plateau le plus élevé du monde, permettrait d’accéder aux entrailles de la terre et de parvenir dans le monde souterrain d’Agartha. Des occultistes affirment que dans les profondeurs de la terre se cache le mystérieux roi du monde. En réalité, ce personnage est l’incarnation d’une terrifiante imposture spirituelle. Il est au centre de la "toile d’araignée" qui piège les mystiques imprudents. On chuchote que le Dalaï-lama est le représentant du roi du monde*.

En 1921, le Bouddha vivant des Mongols résidait à Ourga. Son bibliothécaire fit une confidence à Ferdinand Ossendowski. La tête du doyen des prêtres d’Agharta est "un crâne nu avec des yeux vivants et une langue qui parle". En présence de son répugnant prêtre, le roi du monde communique avec les défunts. Il est aussi en relation télépathique avec les puissants, les religieux et les savants qui contrôlent l’humanité. "Bêtes, hommes et dieux, l’énigme du roi du monde", Ferdinand Ossendowski.

La terre creuse était une des obsessions des dignitaires nazis. Ils entretenaient d’étranges rapports avec les initiés tibétains. Lors de la chute de Berlin, les russes ont trouvé les cadavres d’un millier de tibétains en uniforme allemand.



*) "Depuis l’époque des invasions musulmanes, écrit René Guénon, le prêtre Jean (le roi du monde) aurait cessé de se manifester, et il serait représenté extérieurement par le Dalaï-lama." Source : "Le roi du monde", Gallimard.

René Guénon n’a pas vu l’ampleur de la déliquescence de la sagesse orientale. Il pensait qu’une influence spirituelle pouvait survivre dans une organisation qui avait eu autrefois un authentique caractère initiatique. La dégénérescence du lamaïsme n’a laissé qu’un cadavre psychique possédé par des entités anormales.

***

Le 28 mars 1959 le gouvernement tibétain est dissous par Pékin.
Voir la vidéo "Témoignage d’anciens serfs tibétains" : http://bouddhanar-9.blogspot.com/2009/03/temoignages-danciens-serfs-tibetains.html

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...