lundi, novembre 02, 2009

Les pièges du spiritualisme


Les pièges du spiritualisme, ou les inadéquacités, sont traités par Robert Linssen dans son livre « Bouddhisme, Taoïsme et Zen » :

Les inadéquacités sont les attitudes d’esprit qui nous empêchent de voir la nature profonde de notre être et des choses, et, par voie de conséquence, nous mettent dans l’incapacité de répondre adéquatement aux exigences de circonstances et de lieux variés qui se présentent au cours de l’existence.

Parmi elles nous attirerons plus spécialement l’attention sur les fausses concentrations, les processus d’imitation et les attachements.

1°) Les fausses concentrations :

Une abondante littérature vante les mérites de la concentration mentale. Certains auteurs ayant compris la nécessité d’un calme intérieur, nous proposent d’immobiliser le défilé continuel de nos pensées par un acte de volonté. Ils nous conseillent de fixer notre esprit sur un point à l’exclusion de tout autre. Certains comparent le processus de la concentration à l’action d’une loupe réalisant la convergence des rayons solaires en un seul point et permettant ainsi de mettre le feu à toute matière inflammable. D’autres nous suggèrent de rejeter systématiquement les images qui se présenteraient à notre esprit pour tendre vers une vacuité totale.

Ces pratiques peuvent développer la puissance du mental mais elles ne peuvent mener ni à la délivrance intérieure ni à l’Eveil total.

Le fait de discipliner l’activité mentale en fonction d’un acte de volonté engendre un état de tension psychique considérable. Un tel procédé est doublement faux.

Premièrement, les Eveillés nous demanderont « Qui » discipline ceci ou cela ? et dans quel but ? Nous devrons reconnaître que c’est la « pseudo-entité » du « moi » qui recourt à un tel stratagème pour s’affirmer. Le moi est un fait mais tel qu’il s’éprouve actuellement il est une illusion. Tout acte réalisé dans une telle attitude d’illusion psychologique ne fait que renforcer la notion illusoire d’exister en tant que distinct que possède le « moi ».

Deuxièmement, le processus essentiel que nous suggère la Sagesse consiste en un affranchissement de toutes nos tensions intérieures. Nous n’avons rien à construire mais à détruire. L’état de tension provoqué par les fausses concentrations que nous venons de décrire empêche toute possibilité de réalisation spirituelle. Le « Satori » ou Nirvâna nécessite de notre part une réceptivité, une disponibilité, une transparence intérieure, une détente totale. Toute discipline résultant d’un acte de volonté nous met dans l’impossibilité de « mourir à nous-mêmes ». Elle renforce l’action des « forces de l’habitude » dont il est essentiel que nous nous affranchissions.

Examinons l’attitude de l’homme qui rejette systématiquement les images se présentant à son esprit. Nous verrons qu’elle est fausse.

Les maîtres véritables ne nous ont jamais demandé de « rejeter » quoi que ce soit. Ils nous poseraient immédiatement la question classique des advaïstes hindous : « Qui » rejette ? et pourquoi ? Nous devrions admettre alors, qu’au delà des oppositions successives de nos rejets et de nos acquisitions, demeure un « moi » qui puise sa substance même dans les tensions inhérentes à ces oppositions elles-mêmes.

Il ne s’agit pas de rejeter quoi que ce soit, mais de comprendre profondément le processus de ses pensées et de sa propre existence. Cette compréhension profonde, ou « Vue Juste » délivre le « penseur » de l’illusion d’être une entité. Dès lors, toutes ses disciplines, ses conquêtes, ses ambitions, ses avidités s’évanouissent pour faire place à la vision du Réel. Les Sages nous font remarquer que tout rejet résulte d’un acte de choix. Par le processus du choix, le « moi » ne peut se libérer de ses limitations. Il se transforme simplement et prend d’autres aspects. Les Sages nous dénoncent clairement le stratagème : le « moi » se réserve au-delà de ses modifications successives. La Sagesse consiste à démasquer les mobiles profonds d’avidité égoïste présidant à tout acte de choix.

2°) Les processus d’imitation :

Les processus d’imitation sont des conformismes physiques ou mentaux tendant à conditionner l’esprit humain. Dans la mesure où nous donnons à notre adhésion à un système de pensée déterminée, à des croyances, à des dogmes, nous conditionnons nos esprits. La grande force du Zen d’une part, et de la position krishnamurtienne d’autre part, réside dans le fait qu’ils ne sont pas des systèmes de pensée mais des exposés d’un processus de vie affranchi de l’idéation.

Il existe un abîme entre l’attitude du chrétien qui s’en remet à son directeur de conscience, de l’hindou qui se soumet aux directives de son gourou et le processus d’auto-révélation rigoureusement individuel que nous suggère le Ch’an, le Zen et Krishnamurti. Dans les deux premiers exemples nous nous trouvons en présence des processus d’imitation nuisant à l’intégrité spirituelle de l’homme. Cette dernière réclame un affranchissement de toute autorité extérieure et par dessus tout de tout conformisme (1).

Le culte des images, des symboles, des clichés mentaux de toutes espèces entre dans le cadre des processus d’imitation.

Dans la mesure de leur ferveur, les mystiques chrétiens qui méditent sur l’image de la Vierge, aboutissent à une auto-hypnose au cours de laquelle ils contempleront, non la Vierge, mais la matérialisation de leur propre projection mentale. De même, en est-il pour les Bouddhistes qui se consacrent avec ferveur sur telle ou telle image du Bouddha.

Toute fixation de la pensée sur une image, sur un symbole, sur une idée quelconque aboutit à des phénomènes dont il n’y a pas lieu de se réjouir, contrairement à ce que font de nombreux chercheurs dont la sincérité n’est pas mise en doute. L’étude de la vie intérieure de certains Sages nous montre les luttes qu’ils ont endurées contre les images cultivées antérieurement. Le rôle des « japas » très courant aux Indes et préconisé par de nombreux auteurs tant hindous qu’occidentaux peut être aussi négatif.

Le fait de prononcer indéfiniment certaines syllabes identiques, choisies par le maître, et souvent différentes pour chaque disciple aboutit à une sorte de torpeur magnétique voisine de l’auto-hypnose. Ce processus calme le système nerveux mais il s’agit là d’authentiques intoxications mentales aboutissant à des extases mineures n’ayant aucun rapport avec la vraie spiritualité. Elles peuvent être parfois plus nocives sur le plan de l’esprit que l’alcool, les drogues et les stupéfiants sur le plan physique.

Les processus d’imitation comprennent non seulement l’adhésion aux images ou aux idées que nous suggère autrui. Ils englobent la totalité des habitudes mémorielles du passé, et par conséquent nos propres accumulations mentales.

Nous pourrions signaler à titre d’exemple, l’attitude intérieure du lecteur enthousiasmé par la notion d’un « Mental Cosmique » ou par celle de l’unité d’essence spirituelle. Cet enthousiasme l’inciterait automatiquement à l’expérience effective de la réalité dont il pressent intuitivement la grandeur et l’authenticité. Mais supposons qu’un tel homme se propose d’aller dans la nature pour tenter d’approfondir dans un cadre plus adéquat ce qu’il aurait perçu dans un éclair. Il est infiniment probable qu’il ressente à nouveau ou qu’il perçoive tout ce qui s’offre à ses regards comme étant baigné dans le « Mental Cosmique ».

Il se peut qu’il pense à la présence du « Mental Cosmique dans la terre des sentiers qu’il parcourt, dans l’air qu’il respire, qu’il l’entende à travers et au delà du chant des oiseaux, du bruissement du vent dans les arbres. S’il persiste dans une telle attitude il constatera qu’elle aboutit tôt ou tard à une impasse. Aussi longtemps que demeurera en lui l’idée du « Mental Cosmique » et l’automatisme mémoriel intervenant à tout instant entre lui et les circonstances en nommant toutes choses « Mental Cosmique », il ne pourra parvenir effectivement à l’expérience même du Réel. La représentation mentale du Réel qu’il a inconsciemment élaborée en son esprit s’interposera perpétuellement entre lui et la Réalité (2).

L’expérience ne revêtira toute son authenticité qu’à partir de l’instant où : 1° il sera délivré de l’automatisme mémoriel « nommant » ses états ; 2° et lorsque toute attente de quoi que ce soit délivrera son esprit des tensions qui s’opposent à sa parfaite plasticité.

L’observation silencieuse, la lucidité sans idée, l’attention sans « mots pensées », la vigilance dans l’instant constituent les éléments fondamentaux de la « Vue Juste ».

Par leur dénonciation du rôle nocif des « forces d’habitudes », des processus d’imagination grossiers ou subtils, les formes supérieures du Bouddhisme et du Zen permettent à la nature humaine d’épanouir ses plus hautes possibilités créatrices.

3°) Les attachements :

Par attachement nous n’entendons pas seulement les attachements psychologiques, tels la dépendance dans laquelle nous pouvons nous trouver à l’égard de certaines personnes déterminées ou de certains objets mais aussi l’attachement à nous-mêmes. Ce dernier concerne autant l’attachement à nos propres pensées que celui du corps (3).

Dans la mesure où nous nous appuyons sur autrui nous nous évadons de la réalité centrale de notre être, nous sommes littéralement en « porte à faux » sur le Réel. L’attachement à des êtres particuliers ou à des objets distincts nous met dans l’impossibilité d’expérimenter la nature réelle des choses. Toute fixation de l’esprit sur un point particulier entraîne une mobilisation d’énergie s’effectuant au détriment de la vision d’ensemble. La localisation de nos énergies psychiques autour d’un point privilégié tend à nous limiter dans la spécialisation d’une perception exclusive. L’expérience du Réel ne surgit qu’à partir de l’instant où notre esprit se libère de l’attachement à toute préférence, à toute perception distincte, à toute valeur particulière, à tout point privilégié.

Il s’agit d’une véritable déspécialisation mentale.

Encore faut-il dire que cette dernière n’aboutit nullement à une incohérence quelconque ni un rythme de vie intérieure amorphe, empreint de monotonie. Sur le plan affectif notamment, le dépassement des points privilégiés, le détachement des êtres et des objets particuliers ne peuvent être confondus avec l’inertie mortelle d’une glaciale indifférence. Nous avons insisté ailleurs sur le fait que le détachement n’est pas l’indifférence. Les formes supérieures de l’amour et de la compassion sont réalisées uniquement dans le détachement des exigences égoïstes du « moi ».

Parmi les attachements évidents du moi, nous terminerons en signalant l’identification au corps.

Une certaine maîtrise du corps est indispensable pour que puissent s’exprimer les richesses de l’esprit. L’abus des dépenses sexuelles et alimentaires rend toute acuité de perception spirituelle impossible.

Les différentes nuances sur lesquelles nous avons insisté, telle que l’influence des automatismes mémoriels, les secrètes attentes intérieures, exigent pour être perçues clairement, une vigilance, une souplesse et une acuité de perception qui sont incompatibles avec un manque de contrôle des exigences du corps.

De nombreux monastères bouddhistes attachent une grande importance à la discipline dans la question alimentaire. Dans certains centres, les moines ne prennent qu’un repas par jour ; celui du midi. Le repas du soir est interdit. D’autres, ne peuvent jamais prendre un repas après le coucher du soleil. Les raisons en sont évidentes. En vertu des l’interdépendance existant entre les facteurs physiques et psychiques, les repas pris tardivement entravent le processus normal du sommeil, non seulement du point de vue physiologique mais surtout du point de vue psychique.

La digestion étant une question de nerfs, les énergies nerveuses mobilisées par l’assimilation d’un repas copieux le soir, paralysent toute possibilité de réceptivité psychique et e repos réel durant le sommeil. Le système nerveux est en effet le seul intermédiaire entre le physique et le psychique.

Le triomphe de l’attachement à nos exigences corporelles constituent l’une des premières matérialisations indispensables à notre libération totale.

4°) Les méditations compartimentées :

Par « méditations compartimentées » nous entendons les exercices de méditation à heures fixes, auxquels s’appliquent de nombreux religieux, certaines périodes de la journées. Ce processus tend à l’établissement d’une scission entre la vie « ordinaire » et la vie dite « spirituelle ».

La plénitude de la vie est là, d’instant en instant, et nous devons la saisir au cœur de la seconde qui passe par une vigilante attention (4).

Le processus de la méditation « compartimentée » aboutit à de graves déviations ayant l’inconvénient de surestimer nos possibilités réelles (5). En effet, si nous nous entraînons à la méditation, il se peut que certaines expériences cultivées nous procurent diverses joies intérieures.

Nous donnons souvent libre cours à des projections de notre inconscient. Nous sombrons ainsi progressivement dans un processus d’évasion et d’auto-hypnose agissant comme un véritable narcotique spirituel.

Des maîtres Ch’an insistent beaucoup sur le caractère constant de la méditation.

Hsi-Yun nous conseille de la façon suivante :

« Chaque jour, en marchant, debout, assis ou couché, dans chacune de nos paroles, soyez détachés des objets du monde phénoménal. En parlant ou simplement en clignant la paupière, que chacun de vos actes soit accompli sans attachement (6). »

Un autre maître Ch’an, Shen-Hui reprochait à son disciple Teng, le caractère artificiel des méditations « arrangées » :

Teng : « Il est nécessaire tout d’abord de pratiquer la méditation en restant assis calmement les jambes croisées… »

Shen-Hui : « Quand on est engagé dans la méditation, n’est ce pas là un exercice spécialement arrangé ?

Teng : « Certes… »

Shen-Hui : « Dans ce cas, cet arrangement particulier est un acte de la conscience limitée ; comment peut-elle mener à la vision de sa propre nature ?
… Cette manière de s’exercer dans la méditation relève en fin de compte d’une recherche mal conduite de la vérité ; tant qu’il en est ainsi, de tels exercices ne sauraient aboutir à la vraie méditation (7). »

Et Houei-neng disait : « C’est une faute de penser que le fait d’être assis, tranquillement plongé dans la méditation, soit indispensable à la délivrance. »

Il est important de retenir que l’on ne « s’entraîne » pas au « satori ».

Les travaux d’entraînement peuvent être efficaces dans des domaines matériels ou techniques. On « s’entraîne » à la boxe, au football, à l’escrime ou au tennis… Il est encore possible de « s’entraîner » en vue d’une présentation d’examen de mathématique ou d’histoire. dans ces domaines, une préparation, une accumulation est nécessaire.

Mais, ainsi que le suggérait Platon, chaque travail demande des outils adéquats. Pour des besognes grossières et lourdes des outils grossiers et lourds sont requis. Un travail délicat, minutieux, léger demandera par contre des outils délicats et raffinés. L’attitude d’un entraînement spirituel comporte précisément quelque chose de « grossier et lourd » par contraste à la condition de légèreté, de jaillissement et de liberté du « Satori (8) ».

La plupart des maîtres Zen (Ch’an) insistent sur le caractère soudain du Satori. Dans la mesure où nous méditons, nous sommes soit consciemment, soit inconsciemment dans une attitude d’attente secrète. En un mot, nous nous préparons à recevoir, mais cette préparation est empreinte d’un caractère subtil d’avidité et de préfiguration. Elle est trop consciente d’elle-même.

Le « Satori » arrive à l’improviste. Il possède un caractère de spontanéité, de jaillissement incompatible avec toute préparation minutieuse. Son foudroiement spirituel ne peut atteindre que l’esprit totalement détendu, libéré de ses attentes, de ses espoirs les plus secrets (9).

L’avantage de la méditation continue, inséparable de la vie elle-même, réside dans la détente intérieure authentique qu’elle apporte à celui qui la pratique. Au début, les résultats paraissent moins spectaculaires mais ils sont plus conformes à la nature des choses. S’ils sont plus lents ils sont plus durables comme le sont les processus de la nature.

Il n’existe aucun instant particulier qui mérite davantage d’attention plutôt qu’un autre. L’éternité est là, dans sa totalité, de moment en moment, sans préférence aucune.

5°) Les interprétations erronées du « Vide » :

Ainsi que nous l’avons signalé à diverses reprise la notion du « Vide » prête souvent à confusion. Nombreuses sont les personnes qui l’interprètent à la lettre et tentent de réaliser le « vide mental » par l’exercice de concentrations intenses. Une telle vacuité est absolument négative et ne contient aucune possibilité révélatrice.

L’activité mentale est naturelle. Elle fait partie des processus de vie. Il n’est pas question d la supprimer mais de lui assigner un mode de fonctionnement différent, répondant adéquatement à la nature profonde des choses.

Le fonctionnement mental actuel est inadéquat en vertu de ses identifications et de ses attachements. Le « vide » doit être compris dans le sens d’une absence des fausses valeurs résultant de l’attachement et de l’identification. Tout autre interprétation peut conduire à de graves erreurs. Cette façon de voir se retrouve d’ailleurs confirmée dans les commentaires de la doctrine de Hsi-Yun :

« Accordez-lui juste l’attention superficielle appropriée aux circonstances »… De nombreuses personnes y compris les bouddhistes chinois, on fait l’erreur de supposer que la pratique de « dhyâna » vise à rendre le mental complètement vide. Cette doctrine a été entièrement réfutée par un moine contemporain, Yeh Ch’i, qui vit actuellement dans le Yunnan ; il mit en évidence le fait qu’un état de vide mental ne peut être maintenu continuellement… Le but de « Dhyâna » est d’éliminer du processus mental tout sentiment d’attraction ou de répulsion suscité par la croyance que les choses sont des entités indépendantes et permanentes en elles-mêmes.

Le vide mental permanent conduirait à des absurdités, telles que par exemple, le fait d’être nourri par une tierce personne, et très probablement se terminerait par la folie.

Suivant les bouddhistes de la secte « Dhyâna », il est cependant possible de réagir aux circonstances de la vie quotidienne de telle sorte que l’on soit capable d’y prendre part d’une manière satisfaisante, tandis que l’on demeure absolument détaché et essentiellement non-affecté par les circonstances (10). »

Les diverses formes de « Vide » obtenues par concentration, par une discipline du « moi » constituent une sorte de refus à la vie, empreint d’un caractère d’auto-défense et de fuite vis-à-vis des problèmes que pose l’existence. Fuir n’est pas résoudre. La solution véritable de nos problèmes ne peuvent être trouvée qu’en les affrontant et non en les fuyant.

6°) Manque de discernement :

L’exemple le plus saisissant des contradictions inhérentes au manque de discernement nous est fourni par les théologiens.

Tout en admettant que la « déité dépasse infiniment toute image sensible » et pour la voir « il faudrait qu’elle se montrât elle-même sans intermédiaire aucun » l’Eglise se pose non seulement en intermédiaire mais prétend à l’exclusivité d’un tel rôle et impose l’adhésion à des dogmes, croyances, rites constituant la négation absolue des vérités essentielles qu’elle semble parfois admettre d’autre part.

Nous avons vu ailleurs saint Thomas reconnaître que le don d’intelligence « ne nous fait certes pas voir l’essence divine mais nous montre ce qu’elle n’est pas ». Il nous dit ensuite que « nous connaissons Dieu ici-bas d’autant plus parfaitement que nous comprenons qu’il dépasse tout ce que notre esprit peut saisir ». pourquoi dès lors, non seulement proposer mais imposer aux esprits, dès leur plus tendre enfance, un ensemble de notions et d’attributs paralysant désormais toute possibilité d’une approche quelconque du divin (11).

Lorsque nous posons de telles questions à ceux qui sont rompus aux disciplines obscures des théologies, nous trouvons dans leur façon de réagir la réponse à notre enquête. La clarté de l’expérience directe, non-mentale est absente. Elle a cédé la place aux spéculations intellectuelles, à l’interprétation adroite des textes (12).

L’endroit précis où s’est produite cette coupure entre la réalité vivante elle-même et les représentations de plus en plus erronées qui nous sont rapportées par les théologies actuelles se situe à la racine même du mental. Nous retrouvons une fois de plus ici, toute la signification de cette pensée Zen nous disant qu’« une différence d’un dixième de pouce » suffit à séparer le Ciel et la Terre. La plus modeste absence d’attention, le moindre manque de discernement nous conduisent imperceptiblement sur la pente fatale des fausses valeurs.

Si nous disons que le « peuple » ne peut accéder aux enseignements abstraits, qu’il lui faut des symboles concrets nous commettons une erreur assez grave.

D’abord le Zen, n’est pas un « enseignement abstrait » puisqu’il est essentiellement pratique et tend au contraire à nous dépouiller l’esprit de toute abstraction. Ensuite, ce serait reconnaître à notre civilisation actuelle un caractère de dégénérescence inquiétant comparativement à celles qui ont existé entre la mort du Bouddha et l’avènement du Christianisme. L’histoire nous enseigne en effet, qu’à l’époque du Bouddha ainsi qu’à celle d’Ashoka les enseignements dépouillés de la doctrine étaient pleinement assimilés par le peuple.

C’est donc par manque de discernement que les organisateurs de la plupart des grandes religions ont encouragé la paresse mentale de la « masse » en tentant de rabaisser la Vérité à son niveau alors qu’il eût au contraire fallu tout mettre en œuvre pour élever la collectivité à la hauteur des purs enseignements énoncés par les Maîtres.

La force de la position du Ch’an et du Zen réside dans l’absence de spéculations métaphysiques. Le terme « Dieu » est inexistant dans les diverses formes du bouddhisme. Seul existe le « Mental Cosmique » dont tous les êtres sont parties intégrantes. Cette Réalité se suffit à elle-même. Sa réalisation en nous-mêmes et par nous-mêmes nous délivre de tout manque de discernement.




(1) « Ceux qui se connaissent par eux-mêmes ne cherchent rien d’extérieur. S’ils adhèrent à l’opinion que la libération vient par l’aide extérieure, par l’office d’un ami bon et sage, ils se trompent entièrement. Lorsque la confusion règne en vous et que des vues fausses y sont conservées, nulle somme de connaissance appartenant aux autres, si bons et sages amis qu’ils puissent être pour vous, ne servira à votre salut. » (Vimalakirti-Soutra, in Suzuki, « Bouddhisme Zen, I, p. 317.)

(2) « Là où notre intellect ne peut atteindre, en vérité je vous dis d’éviter d’en parler. » (Iueh-chan, in : Suzuki, « Bouddhisme Zen, p. 120.)

(3) « O mes amis, n’ayez aucune résidence fixe, à l’extérieur ni à l’intérieur, et votre conduite sera parfaitement libre et sans entrave. Chassez votre attachement, et votre marche ne connaîtra pas le moindre obstacle. » (Houei-neng, « Soutra de l’Estrade », in Suzuki, « Bouddhisme Zen », I, p. 316.)

(4) « Puisque nous ne faisons déjà qu’un avec l’Absolu, nous n’avons rien à pratiquer, rien à accomplir. La seule chose nécessaire est un réveil soudain à cette Unité. » (Hsi Yun « Mental Cosmique ». p. 44.)

(5) « N’imagine pas, ne pense pas, n’analyse pas, ne médite pas, ne réfléchis pas, demeure dans l’Etat naturel. » ( Les six règles de Tilopa – Bouddhisme tibétain)

(6) « Mental Cosmique », p. 131.

(7) D.T. Suzuki, « Le Non-mental », p. 41.

(8) « Lorsque la doctrine abrupte est comprise, il n’est plus besoin de se discipliner dans les choses extérieures. » (Houei-neng, in : Suzuki, « Bouddhisme Zen », I, p. 315.)

(9) « Quand nous demeurons en Dhyana nous sommes esclaves de Dhyana. Si excellents que soient les mérites de ces exercices spirituels, ils nous mènent inévitablement à un état d’asservissement. il n’y a pas là de libération. Aussi peut-on considérer toute la discipline du Zen comme consistant en un série d’efforts pour nous rendre absolument libre de toutes formes d’asservissement. » (D. T. Suzuki, « Le Non-mental », p. 40.)

(10) « Le Mental Cosmique ».

(11) « Un Dieu compris n’est plus un Dieu. » (Terstegen, in : Suzuki, « Bouddhisme Zen », II, p. 105.)

(12) « Les choses divines sont d’autant plus obscures pour nous qu’elles sont plus intelligibles et plus lumineuses en elles-mêmes. » (Aristote.)

lundi, octobre 19, 2009

Des livres


Réincarnation, karma et maya (l’illusion), la trilogie spirituelle de la nouvelle religiosité inculque l’idée de l’évolution de la personnalité, vie après vie, jusqu’à l’état d’Homme-Dieu.

L’Homme-Dieu, le magnifique titan psychique du futur, heureux et détaché, est un mythe fondé en grande partie sur le credo « tout est illusion ». Ce credo conduit à un faux détachement et à une véritable aliénation des adeptes du spiritualisme moderne. L’aliénation spirituelle débute avec l’endoctrinement qui fait croire que l’existence est une illusion. En d’autres termes, nous ne devrions pas nous offusquer des mensonges, des injustices ou de la prédation des riches, des puissants et de leurs complices des ecclésiastiques de tous bords dûment ordonnés ou des gourous autoproclamés, ce ne sont que des illusions . « Tout est illusion, sauf mon divin moi », se persuade l’adepte du nouveau spiritualisme.

« Il faut être positif » inculque aussi le spiritualisme moderne qui a remplacé les anciennes peurs religieuses (enfer, punitions divines…) par une prétendue science de l’esprit qui proscrit le discernement et la contestation.

La véritable spiritualité est très différente des fadaises que l’on sert aux béni-oui-oui du verseau et aux clients du nouveau spiritualisme mâtiné de concepts déformés du bouddhisme. Malheureusement, les textes qui permettent de démasquer les fausses voies pourraient bientôt disparaître. Un livre aussi précieux que « Les entretiens de Lin-tsi » n’est toujours pas réédité. Mais, plus grave, quand l’actuel totalitarisme économique se transformera en une impitoyable dictature mondiale, de nombreux livres seront vraisemblablement détruits. D’ailleurs, on peut se demander si les bibliothèques numériques ne seront pas utilisées pour identifier en deux ou trois clics les livres jugés dangereux par la tyrannie globale qui sortira bientôt de l’ombre.

Les sages dignes de ce nom ont toujours émis des doutes sur les techniques spirituelles et les discours religieux. Ils étaient nombreux en Chine dans la tradition Ch’an. Dans son livre, « Zen, liberté intérieure », Thomas Cleary reprend le mot japonais «zen » pour désigner le « ch’an », le « dhyâna », la contemplation . En France, l’école Zen, dépréciée par Deshimaru et ses successeurs, est très éloignée de la sagesse libertaire du Ch’an. Toutefois, Thomas Cleary préfère utiliser le mot « Zen » pour désigner l’école chinoise du Dhyana. Il est vrai que Cleary n’est pas Français et en outre il a une compréhension plus complète du véritable Zen. Peut-être aussi que l’usage du mot japonais « zen » pour désigner les enseignements et les maîtres chinois répond à une exigence des éditeurs, car le la notoriété du mot «Zen » est plus importante que son équivalent chinois, le mot « ch’an ». Donc dans son livre, « Zen, liberté intérieure », Thomas Cleary résume magistralement les enseignements de plusieurs sages parmi lesquels on trouve Huang long (1002-1069), un sage chinois de l’école Ch’an (zen) :

Connaissance sans maître

« Le corps universel de la Réalité est si subtil que lorsque vous cherchez à l’écouter, vous ne l’entendez pas et quand vous cherchez à l’écouter, vous ne l’entendez pas et quand vous cherchez à le discerner, vous ne le voyez pas. De même qu’il n’y a pas de maître pour la pure connaissance, comment pourrait-elle être atteinte par la pensée et l’étude. »

Ouvrir les yeux

« Ceux qui cherchent devraient ouvrir leurs propres yeux – ne vous préparez pas des regrets pour plus tard. Le Zen ne peut-être atteint par des pouvoirs psychiques ou par la pratique d’expériences spéciales. Le Zen ne peut être un sujet de discussion traité par les méthodes de la connaissance ou de l’intelligence ou par ce qui a été simplement appris. »
[…]

Recherche

« Aller d’école en école en cherchant des maîtres est une recherche extérieure. Considérer la propre nature de la conscience comme l’océan et considérer la connaissance silencieuse de la sagesse comme le Zen, s’appelle : recherche intérieure. Chercher à l’extérieur est fatalement sujet de préoccupation. Chercher à l’intérieur, en tenant arrêtés corps et esprit, est fatalement une entrave (1). »

« Donc, le Zen n’est ni à l’intérieur ni à l’extérieur, ni dans l’être ni dans le non-être, ni dans le vrai ni dans le faux. Ainsi, l’on dit : « Intérieure ou extérieure, les deux visions sont fausses. »

Un autre sage chinois, Fa-Yan (885-958), cité par Thomas Cleary, disait :

« Récemment, les maîtres zen ont, eux aussi, perdu les bases et les disciples n’ont plus les moyens d’apprendre. Des affrontement d’ego et des états temporaires sont pris pour des accomplissements. »

Depuis l’époque de Fa-Yan, depuis plus de mille ans, des écrits de sages chinois dénoncent les erreurs et les pièges de la fausse spiritualité. Ces textes, qui sont parfois parvenus jusqu’à nous, offrent de précieux conseils qui permettent de reconnaître un attrape-nigaud dissimulé sous l’apparence d’une voie authentique.

Les maîtres contemporains, qui se targuent d’enseigner l’Eveil, font dire à Nan Huai-Chin, l’un des derniers héritiers du véritable Ch’an : « Qu’on me présente les éveillés actuels, en un seul regard, je les défais […]. Aujourd’hui, le ch’an authentique n’est qu’un mouvement de lèvres. » Nan Huai-chin, « L’Expérience de l’éveil ».

Au 9ème siècle, Lin-tsi n’épargnait pas les prétendus maîtres : « Il semble qu’on ait affaire qu’à des maîtres de ch’an pareils à de nouvelles mariées et qui n’ont qu’une crainte, celle d’être chassés de leur monastère et de se voir privé du grain qu’on leur donne à manger, de leur sécurité et de leurs aises. Celui qui est approuvé par tout le monde, à quoi est-il bon ? ». Lin-tsi disait aussi des maîtres : « Les bons adeptes font gorge chaude de ces aveugles de vieux coquins chauves qui mettent le trouble dans le monde entier […]. Jamais ne s’arrêtent le rayonnement spirituel émanant de vos six sens ! Quiconque sait voir les choses de cette manière sera pour toute son existence un homme sans affaires […]. L’éveil et le nirvana sont des pieux à attacher les ânes. » D’après la traduction de Paul Demiéville des « Entretiens de Lin-tsi ».

Thomas Cleary consacre un chapitre à Lin-tsi (Lin ji). Il est difficile de ne pas rapporter d’autres phrases du maître chinois :

« Il y a des étudiants zen qui déjà enchaînés, se rendent auprès de maîtres. Le maître leur ajoute une nouvelle chaîne. Les étudiants sont enchantés et incapables de faire la moindre distinction entre une ou l’autre chose. On appelle cela : invité regardant un invité. »
[…]
« Il existe des aveugles au crâne rasé qui, après avoir mangé à satiété, font zazen, méditent, interrompent l’enchaînement des pensées pour les empêcher d’apparaître, fuient le bruit et recherchent le silence. Ceux-là sont des déviants du Zen. »

« Zen, liberté intérieure », textes rassemblés par Thomas Cleary :
http://bouddhanar-8.blogspot.com/2009/09/zen-liberte-interieure_16.html





(1) Huang Long critique le zazen.

samedi, octobre 17, 2009

Le néo-bouddhisme


Le 10 mai 1925, la franc-maçonne Alexandra David-Néel (1868-1969) est de retour en France après quatorze années de pérégrinations orientales. Ses conférences et ses écrits renforceront le mythe du Tibet qui se répand en Occident. Alexandra, qui était dans sa jeunesse proche de l’anarchiste Elisée Reclus (1830-1905), ne dénoncera pas l’odieux servage féodal de la société lamaïste. Elle songe à son succès. Or, le succès s’accommode mal de la triste réalité.

Le livre qui sera son chef-d’œuvre, « Mystiques et magiciens du Tibet », édité le 4 décembre 1929, accorde une large part aux prodiges. Il évoque une Thébaïde lamaïste où les ascètes maîtrisent d’étonnants pouvoirs surnaturels. Des yogis, sont capables d’élever leur chaleur corporelle jusqu’à faire fondre la neige autour d’eux. D’autres, les « loung-gom-pa », parcourent des distances de plusieurs centaines de kilomètres sans arrêt et à vive allure. Clairvoyance, lévitation, télépathie, réanimation d’un cadavre et les nombreux phénomènes insolites relatés par Alexandra David-Neel fascineront plusieurs générations de lecteurs.

La femme aux semelles de vent disposait de puissants soutiens. « Depuis son retour, écrit Jacques Brosse (1), Alexandra David-Neel n’a guère pris le temps de souffler. Il lui a fallu satisfaire d’abord les journaux qui, tous, sollicitent des articles ; elle en publie une vingtaine dans « le Matin », une agence américaine lui en commande une série qui sera diffusée dans deux cents journaux, enfin le grand éditeur new-yorquais Harper lui achète immédiatement les droits de la relation de voyage qu’elle écrira, afin de s’en assurer la priorité. La France entière veut avoir vu celle qui est devenue une héroïne nationale et elle va partout où on la réclame. En 1926, Alexandra parcourt la France pendant les mois de janvier et février, de Dijon et Clermont-Ferrand à Nice et Marseille. En mars, elle est à Paris où, reçue au Collège de France par son ami, le professeur d’Arsonval, elle donne une conférence sur la métapsychique et l’opinion scientifique ; en avril, puis encore en octobre et novembre, nouvelle tournées de conférences. En 1927, ce train d’enfer s’apaise et lui laisse enfin quelque loisir qu’elle consacre à la rédaction de ces livres que tout le monde attend. En avril, à Paris, elle donne plusieurs conférences à la Société théosophique, mais aussi au musée Guimet, où l’accueille le grand tibétologue français Jacques Bacot, et encore une fois au Collège de France. C’est son triomphe, les orientalistes ont enfin cessé de la bouder, ils sont bien obligés de reconnaître que son expérience est unique. En mai, un nouveau cycle de conférences la conduit à Tonnerre, à Dijon, à Annecy, à Genève. »

Quelques temps après la parution de « Mystiques et magiciens du Tibet », un Occidental converti au bouddhisme fait parler de lui sur la Côte d'Azur. Introduit dans le milieu bouddhiste de Nice, Grasse et Antibes sous le nom d'abbé Chao-Kung, l’ecclésiastique tondu est hébergé par Lucien Ehret, ancien capitaine au long cours et explorateur du Japon. Chao-Kung donne des conférences chez Blanche Rondeau, dans la somptueuse propriété du Cap d'Antibes où sont invités d'éminents spécialistes du bouddhisme et des intellectuels venus de l'Europe entière : Krishnamurti, le docteur Grimm de Münich, Rabindranath Tagore ou encore Lady Rothermere, la première traductrice de Gide.

L’abbé bouddhiste se nomme en réalité Trebitsch Lincoln (1879-1943), c’est un juif hongrois converti d'abord au christianisme, puis ensuite au bouddhisme. Le religieux n’est pas un innocent contemplatif, il travaille pour plusieurs services secrets et s’intéresse au nazisme et au Tibet.

Le livre d’Alexandre Grigoriantz, « Le gourou de la Riviera », retrace l’histoire d’un aventurier de haut vol. Le puissant magnétisme du gourou subjugue plusieurs dizaines de disciples et certains quittent tout pour suivre le maître bouddhiste. En 1933, seize disciples, après avoir fait vœux d’obéissance et remis leurs biens à leur gourou, s’embarquent avec lui pour Shanghai. L’aventure se terminera tragiquement, trois perdront la vie et les autres seront emportés dans la tourmente qui frappera la Chine. Pour Guénon, Trebitsch Lincoln était un « agent de la contre-initiation », c’est-à-dire un instrument de forces occultes qui contrecarrent la véritable spiritualisation de l'humanité.

Trebitsch Lincoln préfigurait les gourous qui jettent leur dévolu sur l’Occident depuis la fin de la deuxième guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui. Contrairement aux sages d’autrefois, les maîtres du néo-spiritualisme se distinguent dans l’art de parasiter leurs disciples et de mener grand train avec l’argent des plus naïfs. Ce parasitisme matériel fait écho à une prédation subtile. En effet, les pratiques méditatives et les invocations ne sont pas dénuées de risques (2). L’intérêt pour les expériences psychiques du nouveau spiritualisme supprime toutes les précautions traditionnelles à l’égard du monde psychiques et des redoutables influences errantes maquillées en Dakinis tantriques ou en maîtres ascensionnés. Des pratiques transforment des spiritualistes imprudents en pâtures vivantes. William Chittick, traducteur des œuvres de Ibn al-‘Arabi, écrit :

« Ceux qui connaissent bien les standards et normes de l’expérience spirituelle établis par des disciplines comme le Soufisme par exemple, sont généralement consternés lorsqu’ils s’aperçoivent que les Occidentaux considèrent n’importe quelle apparition étrangère à la conscience normale, comme une manifestation du « spirituel ». En fait, il existe d’innombrables mondes dans l’Invisible, et certains d’entre eux sont bien plus dangereux que la pire des jungles du monde visible. »

(1) « Alexandra David-Neel », Albin Michel.

(2) Les dangers de la méditation : http://bouddhanar.blogspot.com/2007/02/les-dangers-de-la-meditation.html

jeudi, octobre 15, 2009

Assommons les Pauvres !




Court-métrage de fiction, inspiré du texte "Assommons les pauvres" de Charles Baudelaire. Mention spéciale vidéo, festival "5 Jours Tout Court 2003".

« Celui-là seul est l'égal d'un autre, qui le prouve, et celui-là seul est digne de la liberté, qui sait la conquérir »

Pendant quinze jours je m'étais confiné dans ma chambre, et je m'étais entouré des livres à la mode dans ce temps-là (il y a seize ou dix-sept ans) ; je veux parler des livres où il est traité de l'art de rendre les peuples heureux, sages et riches, en vingt-quatre heures. J'avais donc digéré, - avalé, veux-je dire, toutes les élucubrations de tous ces entrepreneurs de bonheur public, - de ceux qui conseillent à tous les pauvres de se faire esclaves, et de ceux qui leur persuadent qu'ils sont tous des rois détrônés. - On ne trouvera pas surprenant que je fusse alors dans un état d'esprit avoisinant le vertige ou la stupidité.

Il m'avait semblé seulement que je sentais, confiné au fond de mon intellect, le germe obscur d'une idée supérieure à toutes les formules de bonne femme dont j'avais récemment parcouru le dictionnaire. Mais ce n'était que l'idée d'une idée, quelque chose d'infiniment vague.

Et je sortis avec une grande soif. Car le goût passionné des mauvaises lectures engendre un besoin proportionnel du grand air et des rafraîchissants.

Comme j'allais entrer dans un cabaret, un mendiant me tendit son chapeau, avec un de ces regards inoubliables qui culbuteraient les trônes, si l'esprit remuait la matière, et si l'œil d'un magnétiseur faisait mûrir les raisins.

En même temps, j'entendis une voix qui chuchotait à mon oreille, une voix que je reconnus bien; c'était celle d'un bon Ange, ou d'un bon Démon, qui m'accompagne partout. Puisque Socrate avait son bon Démon, pourquoi n'aurais-je pas mon bon Ange, et pourquoi n'aurais-je pas l'honneur, comme Socrate, d'obtenir mon brevet de folie, signé du subtil Lélut et du bien avisé Baillarger ?

Il existe cette différence entre le Démon de Socrate et le mien, que celui de Socrate ne se manifestait à lui que pour défendre, avertir, empêcher, et que le mien daigne conseiller, suggérer, persuader. Ce pauvre Socrate n'avait qu'un Démon prohibiteur; le mien est un grand affirmateur, le mien est un Démon d'action, un Démon de combat.

Or, sa voix me chuchotait ceci: "Celui-là seul est l'égal d'un autre, qui le prouve, et celui-là seul est digne de la liberté, qui sait la conquérir."

Immédiatement, je sautai sur mon mendiant. D'un seul coup de poing, je lui bouchai un œil, qui devint, en une seconde, gros comme une balle. Je cassai un de mes ongles à lui briser deux dents, et comme je ne me sentais pas assez fort, étant né délicat et m'étant peu exercé à la boxe, pour assommer rapidement ce vieillard, je le saisis d'une main par le collet de son habit, de l'autre, je l'empoignai à la gorge, et je me mis à lui secouer vigoureusement la tête contre un mur. Je dois avouer que j'avais préalablement inspecté les environs d'un coup d'œil, et que j'avais vérifié que dans cette banlieue déserte je me trouvais, pour un assez long temps, hors de la portée de tout agent de police.

Ayant ensuite, par un coup de pied lancé dans le dos, assez énergique pour briser les omoplates, terrassé ce sexagénaire affaibli, je me saisis d'une grosse branche d'arbre qui traînait à terre, et je le battis avec l'énergie obstinée des cuisiniers qui veulent attendrir un beefteack.

Tout à coup, - ô miracle ! ô jouissance du philosophe qui vérifie l'excellence de sa théorie ! - je vis cette antique carcasse se retourner, se redresser avec une énergie que je n'aurais jamais soupçonnée dans une machine si singulièrement détraquée, et, avec un regard de haine qui me parut de bon augure, le malandrin décrépit se jeta sur moi, me pocha les deux yeux, me cassa quatre dents, et avec la même branche d'arbre me battit dru comme plâtre. - Par mon énergique médication, je lui avais donc rendu l'orgueil et la vie.

Alors, je lui fis force signes pour lui faire comprendre que je considérais la discussion comme finie, et me relevant avec la satisfaction d'un sophiste du Portique, je lui dis: "Monsieur, vous êtes mon égal ! veuillez me faire l'honneur de partager avec moi ma bourse ; et souvenez-vous, si vous êtes réellement philanthrope, qu'il faut appliquer à tous vos confrères, quand ils vous demanderont l'aumône, la théorie que j'ai eu la douleur d'essayer sur votre dos."

Il m'a bien juré qu'il avait compris ma théorie, et qu'il obéirait à mes conseils.

Charles Baudelaire



mardi, octobre 13, 2009

« Le Symbole perdu » et les francs-maçons


Dans son dernier livre, « Le Symbole perdu », Dean Brown conduit ses lecteurs au pays de maître Hiram. Il les plonge dans la symbolique de la franc-maçonnerie et parvient à les distraire.

Cette distraction ne doit pas faire oublier que la franc-maçonnerie est l’organisation secrète la plus répandue de la bourgeoisie. Les richesses sont accaparées par des bourgeois membres de clubs fermés et de mystérieuses confréries initiatiques. Dans des sociétés mondaines ou des organisations secrètes comme la franc-maçonnerie, les riches ont habilement développé des réseaux d’influence et conclu des accords pour accroître leurs privilèges et exploiter toujours plus l’humanité. Ils montent des opérations financières très lucratives pendant que les travailleurs s’enfoncent dans la pauvreté.

La franc-maçonnerie clame partout que son rayonnement sur la société est positif. Un culot qu’a relevé un site anti-maçonnique, un site nostalgique de l’ancien régime. L’ancien régime pourchassait les usuriers (les usuriers sont prospères dans les républiques maçonniques, le taux d’intérêt du crédit renouvelable, ou crédit revolving, est supérieur à 20%).

« On ne voit pas bien en quoi une société où les écarts de richesses et d'inégalités n'ont fait que croître serait une société "plus juste et plus éclairée" ? les francs-maçons disent être "attachés à un Grand Orient fier de cette histoire, de son histoire", quid de l'histoire de la France avant 1789 ?

Les soit-disant "conquêtes de la République indivisible, laïque" auxquelles sont associés les francs-maçons ne sont qu'un accaparement oligarchique du pouvoir par une petite minorité mafieuse, la franc-maçonnerie se définissant elle-même comme "l'Eglise de la république".

La soit-disant "liberté absolue de conscience" dans la république est la liberté de penser comme la franc-maçonnerie l'exige ou la prison, elle est un prétexte mensonger totalitaire qui permet d'écraser tout ce qui lui serait opposé "au nom de la liberté", condamnations judiciaires à la clé.

La franc-maçonnerie est riche de la diversité de ses loges ouvertes à tout le monde, de la pluralité de ses rites dont la très pluraliste et ouverte loge B’Naï B’rith, bien connue pour ses pratiques démocratiques. Le serment du secret prononcé au moment de l'"initiation" et l'échange de la promesse d'entraide sont d'éminents signes d'une telle société préoccupée d'ouverture et de démocratie ! L'engagement "civique" de ses membres via le népotisme et le clientélisme sont des "acquis sociaux".

La vision de l'"homme" amputé de sa part spirituelle et de son âme, réduit à sa part matérielle animale, supprime la liberté de l'homme et supprime en particulier toute chance de développement humain intégral, social et économique. Ainsi, la crise économique et sociale mondiale, le "retour des peurs", la détérioriation des liens civiques, l'accroissement des égoïsmes sont les conséquences directes de cette vision amputée de l'homme.

Les francs-maçons sont des apprentis sorciers pyromanes qui après avoir mis le feu crient au feu. Les haines xénophobes, antisémites, racistes, sexistes, la montée des menaces sur la paix internationale sont des conséquences d'une telle société franc-maçonnique artificielle créée de toute force multi-raciale et multi-culturelle et imposée au(x) peuple(s).

L'effondrement des modèles, l'échec le plus souvent dramatique des grandes utopies politiques du XXe siècle donnent à certains le sentiment du vide, de dilution des repères, de perte de sens, de "désenchantement du monde". A qui la faute ? Qui n'a cessé de mettre en garde contre la vision d'un monde coupé de Dieu ? Qui n'a cessé de critiquer la vision de l'homme amputé de sa part spirituelle ?

L'Europe de la citoyenneté et des droits sociaux que les francs-maçons appelaient de leurs voeux se révèle "un espace de libre-échange pour les marchands". A qui la faute ?

Si "la République, pour qui toutes les femmes et tous les hommes, quelles que soient leurs origines, leur sexe, leur couleur, leurs convictions religieuses, philosophiques, politiques, naissent et demeurent libres et égaux en droit, se fragilise en doutant de son identité, de ses valeurs, de son indivisibilité" (sic), c'est en raison d'une lacune au fondement d'une telle "société" bâtie sur du vide et du sable, l'idéologie maçonnique et son irréalisme.

Si "la laïcité est partout attaquée", c'est que cette soit-disant laïcité n'en est pas une, mais une théocratie de droit occulte qui mérite toutes les critiques et toutes les attaques... Quant à censure de la liberté pour tout être humain, en particulier les femmes, "à disposer de soi-même", cette censure c'est la civilisation.

Si la société se crispe et laisse place à l'émergence de "populismes" et d'"extrémismes", l'histoire nous enseigne que sur le terreau de tels extrémismes est l'idéologie déshumanisante qui a prétendu éliminer Dieu de la société. "Dans la mentalité des Lumières,... le grand drame de l'histoire du Salut avait disparu. L'homme était resté seul: seul comme créateur de sa propre histoire et de sa propre civilisation; seul comme celui qui décide de ce qui est bon et de ce qui est mauvais... Si l'homme peut décider par lui-même, sans Dieu, de ce qui est bon et de ce qui est mauvais, il peut aussi disposer d'un groupe d'hommes soit anéanti... Des décisions analogues furent prises sous le IIIe Reich,... par le parti communiste de l'union Soviétique et des pays soumis à l'idéologie marxiste" (Jean-Paul II, Mémoire et identité, Le testament politique et spirituel du pape, Flammarion, Mayenne 2005, p. 23-24).

Il est toujours bon de rappeler ces quelques vérités aux frères tri-ponctés totalitaires franc-maçonniques (1). »

Les loges où se développe l’affairisme bourgeois sont nuisibles mais ne sont pas les plus redoutables. Des obédiences maçonniques et paramaçonniques se vouent à la pratique de l’occultisme et à la maîtrise de pouvoirs psychiques.

Au XVIIIème siècle, l’occultiste Joseph Balsamo, alias Cagliostro (1743-1795), fonde à Lyon la loge maçonnique « la sagesse triomphante » et initie ses disciples aux rites égyptiens. Lors d’une cérémonie les francs-maçons invoquent le spectre de Prost de Royer, ancien Vénérable de la loge « La Bienfaisance ». L’apparition fut reconnue par les membres de la loge.

Papus, alias Gérard Encausse (1865-1916), co-fondateur du Martinisme et auteur prolixe, était surnommé le « Balzac de l’occultisme ». Son sulfureux « Traité des sciences occultes » est régulièrement réédité depuis plus d’un siècle.

Eliphas Lévi, Pseudonyme de l'abbé Alphonse-Louis Constant (1810-1875), initié le 14 Mars 1861, dans la Loge « Rose du parfait Silence » du Grand Orient de France était lui aussi un expert de la magie cérémonielle. Il publia en 1856 « Dogme et Rituel de la haute magie ». Les occultistes affirment qu’il fit apparaître l’esprit d’Apollonius de Thyane.

Les organisations paramaçonniques sont nombreuses et constituent des viviers dans lesquels les sociétés secrètes supérieures puisent les éléments les plus utiles à la réalisation de leur synarchie mondiale. La nébuleuse des ordres paramaçonniques comprend les rosicruciens, les martinistes, les néo-templiers, la chevalerie initiatique, la Golden Dawn, l’O.T.O. …

L’O.T.O., Ordo Templi Orientis, comptait parmi ses membres Ron Hubbard, le fondateur de la l’Eglise de Scientologie. Eglise qui bénéficie en 2009 de mystérieux appuis dans une République vermoulue par le copinage, le népotisme et la corruption.

L’O.T.O., comme beaucoup d’organisations lucifériennes, pratique la magie sexuelle. La voix que l’on entend au début de la vidéo est celle d’Aleister Crowley qui se nommait lui-même « The Great Beast 666 ». Il fut promu grand maître de l’O.T.O. par Théodor Reuss.

Vidéo, un rituel de l’O.T.O. :






(1) Source : http://christroi.over-blog.com/article-35334269.html

dimanche, octobre 11, 2009

Les élites et la magie sexuelle



Initié au sein de l'Hermetic Brotherhood of Luxor et de la Fraternité Rosae Crucis, puis fondateur de la Fraternité d’Eulis, Pascal Beverly Randolph est connu des élites affiliées aux loges secrètes qui mènent le monde.

Auteur du livre « Magia Sexualis », Randolph expose des méthodes sexuelles qui régénèrent l’énergie vitale, renforcent la puissance magnétique et développent un pouvoir qui permet d’assujettir la femme à l’homme. Bien entendu, Randolph ne livre pas l’intégralité de sa doctrine magique dans son livre destiné au public.

La magie sexuelle n’est pas un anodin et original « Kama soutra » pour libertins blasés. Ses arcanes occultes conduisent les initiés les plus ambitieux à commettre des abominations. La magie sexuelle et la recherche des pouvoirs psychiques transforment promptement les initiés en monstres pervers, pédophiles et tueurs. Des magiciens ne reculent pas devant les sacrifices humains rituels pour satisfaire leurs ambitions et accroître leurs pouvoirs magiques.

Au Tibet, une confrérie de lamas criminels enlevait des femmes et des hommes pour les sacrifier au cours de cérémonies tantriques (ganâchakra pûja : le rite de l’orgie collective). Des maîtres, comme Marpo, « le Rouge », répandaient l’idée que le yoga consistait dans l’union sexuelle et que pour obtenir des siddhis (pouvoirs magiques), il fallait mettre à mort d’innocentes victimes.

Des lamas tibétains exposent ouvertement leurs considérations magico-sexuelles. Par exemple, la pratique de la phase d’accomplissement de Yamantaka est enseignée par des lamas qui ne dissimulent pas leurs penchants pour la pédophilie :

« Un moudra effectif n'est pas simplement visualisé, c'est une yogini entièrement qualifiée avec laquelle le yogi entre en union physique. Il est indispensable d'avoir recours à une partenaire effective quand vous souhaitez produire la claire lumière dans le contexte de l'esprit isolé, sinon la claire lumière ne sera pas aussi claire qu'elle l'est pour un mourant. Donc, au début de ce yoga il est nécessaire de s'en remettre à un moudra effectif pour développer la claire lumière, mais une fois que vous avez terminé cela, vous n'avez pas besoin d'un moudra effectif pour le provoquer à nouveau, vous pourrez y arriver à l'aide d'un moudra virtuel. [...]

Les moudras effectifs sont aussi présentés en fonction de la forme de l'orifice inférieur de leur canal central :

(1) En forme de lotus : l'orifice inférieur s'ouvre facilement, comme une fleur de lotus, parmi les moudras effectifs, cette femme est la suprême. Elle est belle, son visage est rond, elle a une voix agréable, une odeur plaisante se dégage de sa bouche et de son lotus, le bout de ses pieds est rond comme le dos d'une tortue et la plante en est plat comme le ventre d'une tortue.

(2) En forme de conche : l'orifice inférieur est en spirale, comme la coquille d'une conque, l'intérieur bosselé et elle porte un nez effilé.

(3) En forme d'éléphant : l'orifice inférieur décrit des cercles de gauche à droite, et son nez penche vers la droite.

(4) En forme d'antilope : l'orifice inférieur est comme l'ombilic d'un type particulier de cervidés ; il se referme sur lui-même et s'ouvre difficilement. Le bout de son nez porte une marque et elle est enrobée.

De ces quatre, le meilleur orifice inférieur est long, étroit et ferme ; et le pire est court, large et flasque. Le moudra effectif ne doit pas être plus jeune que douze ans ni plus âgé que trente, sinon son orifice inférieur ne sera pas apte à fonctionner convenablement. D'entre les femmes entre douze et trente ans, une de douze ans est ce qu'il y a de mieux et, si elle est versée dans les soixante-quatre disciplines de l'amour, elle sera la compagne parfaite pour acquérir les siddhis.

Il est capital de s'appuyer sur un de ces types de moudra effectif pour parvenir à la claire lumière d'exemple de l'esprit isolé. »

Cette pratique a été expliquée en Angleterre par Kyabje Serkong Rinpoche, à partir des enseignements de Kyabje Ling Rinpoche (1903 - 1983), senior des tuteurs de S.S. le XIVème Dalaï Lama, 97ème Gaden Tripa ( détenteur du trône de Gaden) et chef de l'école Guélougpa, un des quatre proches disciples de Pabongka Rinpoché.

(Jacques a traduit le texte)

La pratique de Yamantaka est enseigné de nos jours par le lamaïsme orthodoxe.

En marge du lamaïsme officiel, il existe des confréries secrètes qui se livrent au Nang-tcheud, au meurtre rituel de la magie rouge. Lors du rite tantrique, l’adepte tue sa partenaire afin de s’approprier de son double énergétique.

La mobilisation d’une partie de l’intelligenstia en faveur de Roman Polanski, incarcéré en Suisse à la demande des USA pour répondre du viol d’une enfant, indique le degré de déchéance morale de la société française. La perversité des « élites » s’affiche désormais sans complexe. Il devient de plus en plus clair que les forces infra-humaines de la corruption et du mal sont parvenues à infester toutes les sphères de la société.




Illustration : Yamataka copulant avec sa parèdre.



La grippe A, le début du chaos, le Tamiflu, Kouchner et les yogourts ont inspiré une chanson à Dany Moreau :
http://bouddhanar-6.blogspot.com/2009/10/la-grippe-en-chantant.html

mardi, octobre 06, 2009

La convergence de la science et de la spiritualité


Tenzin Gyatso, le 14ème dalaï-lama, est de retour aux USA depuis le lundi 5 octobre, mais Barack Obama ignore le chef tibétain pour ne pas déplaire aux Chinois.

Matthieu Ricard, le célèbre "French lama", est lui aussi à Washington où il est convié, avec l’acteur Richard Gere, Daniel Goleman et Lobsang Negi, à une discussion sur le thème "La convergence de la science et de la spiritualité" à Emory University, une des meilleures universités américaines.

Depuis plusieurs années, des moines tibétains participent à des expériences scientifiques qui utilisent la technologie neurocérébrale de pointe (IRM imagerie à résonance magnétique et EEG électroencéphalographe) afin de mieux comprendre les processus cérébraux en jeu lors de la méditation.
Si le rapprochement de la science et de la religion enchante toujours le public, des personnes sont moins enthousiastes. En effet, l’observation scientifique des processus cérébraux des méditants est en train de réduire la spiritualité à des mécanismes psychiques et de faire naître une technologie du contrôle mental. Des machines à méditer sont déjà commercialisées. Ces appareils provoquent chez leurs utilisateurs une modification de la conscience en appliquant au cerveau des impulsions appropriées. Les machines de stimulation des facultés psychiques caricaturent la véritable spiritualité.

Un courant scientifico-spirituel est en train de concevoir la spiritualité en termes matérialistes, d’ondes mentales et de chimie cérébrale. Ce courant est insufflé par la puissance qui est en train de mettre en place le nouvel ordre mondial.

Dans "Le meilleur des monde" Aldous Huxley écrit :

"Les anciens dictateurs sont tombés parce qu’ils n’ont jamais pu donner à leurs sujets assez de pain, assez de jeux, assez de miracles, ni assez de mystères. Et ils ne possédaient pas non plus un système réellement efficace de manipulation des esprits.

Sous un dictateur scientifique, l’éducation fonctionne bien – avec pour résultat que les hommes et les femmes en viennent à aimer leur servitude et ne rêveront jamais de révolution. Il ne semble y avoir aucune bonne raison pour laquelle une dictature vraiment scientifique en viendrait à être renversée."
Aldous Huxley avait fait le lien entre les expériences mystiques de l’Orient et les effets ressentis par les consommateurs de drogues psychédéliques. Parfois perçu comme un raccourci commode vers l'expérience spirituelle, le LSD, diéthylamide d'acide lysergique, est un puissant psychotrope hallucinogène qui modifie la chimie du cerveau. Les extases chimiques de la Beat-Generation et les électroencéphalogrammes des moines tibétains ont conduit à une techno-spiritualité qui réduit la recherche de l’Ultime à la stimulation du cerveau et au bien-être mental.

La participation des lamas tibétains à la techno-spiritualité et à la connaissance de la chimie cérébrale évoque Rudolf Steiner qui avait dit qu’au Tibet survivaient les restes décadents d’une ancienne chimie occulte (conférence du 1er novembre 1915). C’est aussi Steiner qui prédit l’incarnation d’Ahriman (l’esprit du mal) à l’Ouest (Etats-Unis ?) au début du troisième millénaire (dès le 21ème siècle). Ahriman développera un occultisme matérialiste que préfigure probablement la techno-spiritualité.

La majeure partie de l’humanité adoptera un mode de vie de plus en plus matérialiste. Les sujets du nouvel ordre mondial auront-ils sur le crâne une machine qui les rendra dociles mais heureux ?

http://www.tibet.emory.edu/scienceandspirituality .

http://www.project-meditation.org/ms/meditation_machine.html

lundi, septembre 28, 2009

La grippe A, une pandémie liberticide


Alain Minc, l’homme de l’ombre de Nicolas Sarkozy, a reconnu l’existence d'un gouvernement mondial informel. "On croit qu’il n’y a pas de gouvernance mondiale, c’est faux. Il y a une forme de gouvernance mondiale sauf qu’elle n’est pas codifiée, elle est empirique, elle est implicite, mais elle est décisive." a déclaré Alain Minc au micro de Colombe Schneck, animatrice de l'émission "Les liaisons heureuses" (1). C'était le samedi 26 septembre 2009 (France Inter).

La "gouvernance mondiale décisive" d’Alain Minc n’est rien d’autre que la dictature

La gouvernance mondiale orchestre la tapageuse comédie de la grippe A qui pourrait provoquer une catastrophe sans précédent à cause des vaccins suspects. Qui plus est, la pandémie devient le moyen d'attenter aux libertés.

« La pandémie, qui a coûté la vie à relativement peu de personnes à ce jour, sera utilisée comme une excuse pour mettre en œuvre la loi martiale et un programme obligatoire de vaccination.

Le plan prévoit que les forces militaires d’interventions travailleront de concert avec l’Agence Fédérale de Gestion des Urgences (FEMA). Il n’y a aucune décision définitive sur la manière dont les efforts militaires seraient utilisés, mais une source a indiqué qu’ils seraient probablement inclus dans le personnel de toutes les branches de l’armée », affirme le rapport.

Northcom a été préparé aux pandémies massives de grippes depuis plusieurs années et, en fait, le général Victor Renuart a parlé de la menace d’une pandémie de grippe, émergeante du Mexique, quelques semaines à peine avant qu’elle arrive réellement.

Témoignant en mars, Renuart a déclaré que Northcom fournirait « l’assistance en appui aux autorités civiles » lors d’une épidémie, ajoutant que « lorsque demandé et approuvé par le Secrétaire à la Défense ou dirigé par le Président, les forces militaires fédérales contribueront au soutien fédéral. « Toutefois, Renuart a ensuite ajouté, « USNORTHCOM n’attend pas cet appel pour agir. »

Northcom n’a été équipé que relativement récemment de sa propre unité de combat, l’unité de combat de la première brigade de la Troisième Division d’infanterie de l’armée, qui a combattu en Irak pendant cinq ans avant cette date. Comme nous l’avons indiqué précédemment, le Service de Presse des Forces armées a lancé une campagne de propagande visant à convaincre le peuple américain que le déploiement de la 3e Division d’Infanterie aux États-Unis en violation avec l’Acte Posse Comitatus est une bonne chose, avec des photos de soldats de la brigade aidant dans des missions de sauvetages « humanitaires », comme des accidents automobiles. Tout ceci est conçu pour conditionner les Américains à accepter les troupes dans les rues et les autoroutes comme faisant partie de la vie quotidienne.

L’assignation de l’Équipe de Combat de la 1ière Brigade à Northcom a alarmé l’American Civil Liberties Union (ACLU). « C’est un changement radical de la séparation de l’application des lois civiles et des autorités militaires et pourrait probablement constituer une violation de la loi », a déclaré Mike German, conseiller en politiques nationales de sécurité pour l’ACLU.

La dernière fois que la garde nationale et les militaires ont travaillé avec la FEMA et l’application des lois locales sur une grande échelle aux États-Unis était lors de l’ouragan Katrina, quand ils ont aidé à la confiscation des armes à feu privées des citoyens, même ceux qui vivaient sur les hauteurs et les régions sèches et n’avaient pas été affectés par l’ouragan.

Un autre exercice qu’effectuent les militaires américains pour prendre en charge les fonctions d’application de la loi lors d’épidémies de grippes porcines a été révélé lundi. Selon la Navy, l’exercice Panamax 2009, qui se déroule à la fois à Panama et à San Antonio au Texas, est conçu pour former les soldats à « empêcher les gens d’aller au travail et à l’école » au cours d’une pandémie.

Le Pentagone cherche aussi à « accorder au Secrétaire à la Défense l’autorité nécessaire pour envoyer près de 400 000 militaires à travers les États-Unis en cas d’urgence ou d’une catastrophe majeure », écrit Matthew Rothschild pour la revue Progressive.

« En juin, le US Northern Command (USNORTHNOM) a distribué un « Un feuillet de faits au Congrès » intitulé « Proposition législative pour l’activation des forces de réserves fédérales pour les désastres ». Cette proposition vise à modifier la loi actuelle, afin « d’autoriser le Secrétaire à la Défense d’ordonner à une unité ou un membre des réserves de l’armée, de l’Air Force, de la Navy et du Corps des Marines, d’entrer en service actif pour une catastrophe majeure ou une urgence. »

Rassemblant toutes les preuves de la façon dont les militaires sont parfaitement ancrés dans la vie quotidienne des Américains au moyen de troupes en uniforme à des fonctions d’application de la loi, il ne fait aucun doute que les États-Unis sont déjà sous le coup d’une loi martiale non déclarée. Si une pandémie mortelle de grippe porcine se déclare cet automne, dont les autorités ont formellement prédit l’arrivée, les postes de contrôles militaires qui sont aujourd’hui dispersés dans le pays vont se multiplier rapidement et l’Amérique commencera à ressembler effectivement aux conditions qui existent dans les dictatures historiques de la Chine maoïste, l’Union soviétique et l’Allemagne nazie.

Ce n’est qu’en prenant conscience de tout le chemin parcouru par l’Amérique pour sombrer dans un état policier militarisé que nous pouvons commencer à inverser le conditionnement progressif qui a conduit les Américains à accepter l’arrivée des troupes sur les rues pour demander leurs papiers. »

LIRE L’INTEGRALITE DE L’ARTICLE :
http://pleinsfeux.com/alerte-maximale-troupes-americaines-occupent-maintenant-amerique/

(1) Colombe Schneck "Les liaisons heureuses" : http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/les-liaisons-heureuses/
Alain Minc évoque Simon NORA et Fernand BRAUDEL, chute du Mur de Berlin... La gouvernance mondiale informelle mais décisive est révélée en une phrase (19 : 24 mn). L’émission est en écoute à la carte pendant 7 jours.

samedi, septembre 26, 2009

Le grand œuvre des loges


La franc-maçonnerie se prétend philanthropique comme les fondations de Rockefeller, Bill Gates ou Soros. Mais de quelle philanthropie s’agit-il ? Pourquoi les francs-maçons désirent-ils rester dans l'ombre malgré la fin de la persécution des pouvoirs hostiles à la franc-maçonnerie ?

La 3ème République était franc-maçonne et sa soi-disant philanthropie se répandait inexorablement dans le monde sous la forme du colonialisme et de l’exploitation des peuples.

L'amour du pouvoir et de l'argent passe avant tout

Les francs-maçons sont toujours dans les allées du pouvoir politique et économique. Les monarques avaient leurs bouffons. Les présidents de la république s’entourent de francs-maçons. Sarkozy dispose de conseillers, hauts fonctionnaires et ministres initiés comme Bertrand et Hortefeux. La "philanthropie", qui signifie "l’amour de l’humanité", de Hortefeux, notamment à l’égard des arabes, est révélatrice de l’hypocrisie des membres des sociétés secrètes qui collaborent au système actuel. (La vidéo du ministre "philanthrope" : http://www.youtube.com/watch?v=IRmeAxyrhS8 )

Banquiers et francs-maçons "philanthropes" détiennent le pouvoir, améliorent-ils les conditions de vie de la population ? Bien sûr que non, ils servent les intérêt d’une élite. Pour tromper et exploiter les citoyens, ils utilisent la ruse et l’hypocrisie.

Quant à la philanthropie des milliardaires, Vandana Shiva, qui s’oppose en Inde à l’appropriation du vivant, n’est pas dupe :

"Une société comme Monsanto – qui signe des contrats avec les paysans et leur impose d’acheter des semences génétiquement modifiées néfastes à l’environnement et aux pratiques agricoles – pour moi, ce sont des génocidaires. Monsanto, qui fabriquait des gaz mortels pendant la guerre du Viêt-nam, s’est reconvertie dans l’agrochimie, mais il ne faut pas s’y tromper. Ils sont le symbole de la destruction de l’agriculture et de l’imposition d’une monoculture, avec le soutien de fondations telles que Bill Gates ou Rockfeller, pourtant censés aider au développement. Ce qui les intéresse, c’est uniquement de créer un marché de semences et de rendre les paysans totalement dépendants de leurs produits. Du coup, les paysans ne peuvent pas faire de stock, en réutilisant ces semences l’année suivante, ils sont contraints d’acheter des fertilisants. Et de s’endetter."

Le programme des initiés (maçons et financiers)

Le plan de destruction des sociétés et des Etats est connu. Dans un texte controversé, des comploteurs prétendent parvenir au contrôle de la finance, de l’économie, des médias, des Etats en recourant à la corruption, à la violence, aux utopies, au capitalisme, au spiritualisme frelaté et même aux maladies inoculées…

Plus d’un siècle après la publication de ce plan diabolique, tout est réalisé à l’exception de l’avènement du gouvernement mondial et de son chef reconnu qui sera aussi à la tête d’une nouvelle religion. Mais depuis le G20 de Pittsburgh, le gouvernement économique mondial devient effectif. En outre, le 25 septembre 2009, un triumvirat d’opérette (Obama, Brown, Sarkozy) adresse un ultimatum à l’Iran et un message inquiétant au reste du monde.

Pourquoi l’organisation occulte, qui est au sommet des loges, a fait circuler un programme de domination des nations car, comme le relève René Guénon, "aucune organisation vraiment secrète, quelle que soit sa nature, ne laisse derrière elle des documents écrits" ? La lecture de ce document, rédigé dans un style arrogant et cynique, a suscité beaucoup de ressentiment à l’encontre de boucs émissaires. Le déchaînement des passions humaines n’indiffère pas les maîtres pervers de l’occultisme, au contraire, la haine et les conflits ont accéléré le déclin de l’Occident.

Le secret

Beaucoup de francs-maçons sont de médiocres carriéristes qui cherchent des appuis dans les loges. Ils sont utilisés et parfois sacrifiés, c’est arrivé durant la seconde guerre mondiale. Mais les enfants d’Hiram les plus doués (ou les plus retors) sont cooptés par les initiés des hauts grades. Le destin de ces personnes est d’avantage lié aux secrets lucifériens qu’à la véritable spiritualité faite de renoncement et d’humilité.

Le centre occulte du monde a un caractère ténébreux, il est le centre de forces maléfiques qui guident les riches, les puissants et les religieux prospères.



C'est écrit, la subversion se répand

L’Orient n’a pas résisté à la subversion, le tissu social est détruit, les ashrams et les centres de méditation en vogue sont dirigés par des imposteurs. Les derniers mystiques se dissimulent parmi les indigents.

Toutefois, le plan des occultistes diaboliques et leurs chimères matérialistes ou spiritualistes ne doivent pas perturber les personnes qui observent une authentique discipline spirituelle. Cette discipline est très éloignée des pratiques répétitives et des rites.
   

"Un Etat dans l’Etat" de Sophie Coignard, éditions Albin Michel







"La franc-maçonnerie ? Un vrai contre-pouvoir qui apparaît rarement en pleine lumière. Derrière l'apparence de rituels parfois désuets, Sophie Coignard a découvert que les frères s'organisent d'une façon très moderne pour s'entraider et exercer leur influence dans toute la société. Cet immense réseau, qui compte près de 150 000 personnes, pèse notamment dans la police, la justice et les affaires sociales. Le livre dévoile l'existence de véritables fiefs francs-maçons, comme, parmi bien d'autres, la Poste, Veolia ou le Crédit agricole. À EDF, c'est une vraie cellule de renseignement qui effectuait des missions très spéciales.Cet univers méconnu compte des catholiques fervents et des athées militants. Il abrite aussi des loges d'élite inaccessibles au commun des mortels et des rivalités bien cachées. Le ciment de cet État dans l'État ? Le secret d'appartenance, d'autant plus jalousement gardé que les frères occupent un poste élevé dans la hiérarchie sociale. Chaque frère est en effet tenu par un serment solennel qui lui interdit de parler. Nourri d'anecdotes et de révélations, un document-choc sur un sujet encore largement tabou."


Humour :

La lettre G de G20, le Groupe des 20, est omniprésente dans la franc-maçonnerie. La signification du G maçonnique n’est pas très claire. Les rituels modernes donnent 5 significations à la lettre G :
Gravitation, Géométrie, Génération, Génie, Gnose.

Brown et Obama pensent-ils au G de Guignol quand on leur parle de Sarkozy ?
VOIR LA VIDEO :

http://www.lepost.fr/article/2009/04/01/1480204_sarkozy-menace-de-quitter-le-g20-non-m-obama-ce-n-est-pas-un-poisson-d-avril.html


jeudi, septembre 24, 2009

La voix de Jane

Voir et entendre Jane Bürgermeister permet de se faire une idée de sa personnalité. De prime abord, la journaliste n’est pas une illuminée.

Jane Bürgermeister a perdu son emploi après avoir dénoncé la planification du plus grand génocide de tous les temps. Devant l’imminence de ce crime, elle a intenté, sans succès, plusieurs procédures contre des sociétés pharmaceutiques, des responsables politiques et des banquiers.






L’interview sous-titré en français : http://dotsub.com/view/b0fb7146-8477-4851-910d-d68fc90b6f6d

Le site de Jane Bürgermeister :
http://www.theflucase.com/index.php?lang=fr


De Gengis Khan à Pol Pot, de l’extermination des Amérindiens à l’horreur du Rwanda les massacres ne manquent pas et l'on oublie les génocides de l'antiquité.

Les premières destructions ethniques, mentionnées dans la Bible, sont commises au nom d’un dieu impitoyable :

« Alors l'assemblée envoya contre eux douze mille soldats, en leur donnant cet ordre : Allez, et frappez du tranchant de l'épée les habitants de Jabès en Galaad, avec les femmes et les enfants. » [Juges 21:10]

« Mais dans les villes de ces peuples dont l'Éternel, ton Dieu, te donne le pays pour héritage, tu ne laisseras la vie à rien de ce qui respire. Car tu dévoueras ces peuples par interdit, les Héthiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens, et les Jébusiens, comme l'Éternel, ton Dieu, te l'a ordonné, afin qu'ils ne vous apprennent pas à imiter toutes les abominations qu'ils font pour leurs dieux, et que vous ne péchiez point contre l'Éternel, votre Dieu. » [Deutéronome 20:16-18]

« Et ils tuèrent entièrement, par le tranchant de l'épée, tout ce qui était dans la ville, et homme et femme, et enfant et vieillard, les boeufs, les moutons et les ânes. Et Josué dit aux deux hommes qui avaient exploré le pays : Entrez dans la maison de la prostituée, et faites-en sortir la femme et tous ceux qui sont à elle, comme vous le lui avez juré. » [Josué 6:21]

« En ce jour-là, Josué s'empara de Maqqéda et la passa, ainsi que son roi, au tranchant de l'épée ; il les voua à l'interdit, eux et toutes les personnes qui s'y trouvaient ; il ne laissa pas un survivant et il traita le roi de Maqqéda comme il avait traité le roi de Jéricho. Josué, et tout Israël avec lui, passa de Maqqéda à Livna et il engagea le combat avec Livna. » [Josué 10:28-29]

http://www.jp-petit.org/TELECHARGEABLES/bible/bible_feuilleton/bible_feuilleton015/bible_feuilleton015.html


La cruauté de Yahvé va de pair avec un ethnocentrisme pathologique. Le thème central du mosaïsme est qu’Israël est le « peuple élu » destiné à dominer tous les hommes, toutes les terres et les richesses du monde, de telle sorte que tous les peuples devront lui obéir :

« Yahvé te mettra à la tête, et non à la queue ; tu seras toujours en haut et jamais en bas » (Deutéronome, 28 : 13).
« Tu dévoreras tous les peuples que Yahvé ton Dieu te livrera ; ton œil sera sans pitié pour eux, et tu ne serviras point leurs dieux » (Deutéronome, 7 : 16).
« Les fils de l’étranger rebâtiront tes murailles, et leurs rois seront tes serviteurs » (Isaïe, 60 : 10).
« Mais vous, on vous appellera prêtre de Yahvé ; on vous nommera « ministres de notre Dieu » ; vous mangerez les richesses des nations, et vous vous parerez de leur magnificence » (Isaïe, 61 : 6).

Existe-t-il de nos jours une communauté de « Ministres de Yahvé », la déité sanguinaire de l’ancienne loi, qui, après être parvenus à « manger les richesses des nations », a planifié une gigantesque "purification ethnique" ?

mercredi, septembre 23, 2009

PIB ou BIB (Bonheur Intérieur Brut)


La cupidité, le mercantilisme, l’esprit utilitaire continueront à pourrir les mentalités aussi longtemps que durera notre fascination pour l’argent et la réussite matérielle.

Nous pouvons nous dégager de l’emprise excessive de l’argent et de l’économie en nous interrogeant sur notre bien-être.

« Comment, s’interroge Dominique Méda, faire passer l’idée que passer plus de temps avec sa famille, s’occuper plus de soi, consacrer plus de temps au débat public ou à la vie sociale est profondément bon pour la société et les individus ? Un des principaux obstacles à la diffusion de cette idée, à mon avis, est que nos indicateurs de richesse sont totalement archaïques et inadéquats.

Si nous sommes aujourd’hui obnubilés par la croissance, si nos hommes politiques et la majorité des citoyens croient que seul le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) importe, c’est parce que nous ne disposons comme indicateur de richesse que le seul PIB. Nous croyons que la croissance du produit intérieur brut, c’est-à-dire de l’ensemble des biens et services échangés entre des unités comptables qui sont des « regroupements artificiels » d’individus, désigne l’augmentation de notre richesse. Autrement dit, que la richesse d’une société est uniquement constituée des échanges marchands et para-marchands entre les individus. Cela est faux et dangereux.

Je ne peux pas redévelopper ici ce que j’ai essayé d’expliquer dans mon livre (1), mais je voudrais tout de même en redire quelques mots. Notre idée de la richesse vient directement selon moi d’une époque profondément individualiste et contractualiste : elle a été forgée au 18ème siècle avec les instruments de l’économie naissante et à un moment où l’on découvrait l’individu, la formalisation de l’échange marchand… Autrement dit, nous continuons à vivre avec des concepts et des notions vieux de deux siècles, des représentations qui reflètent les valeurs et les croyances d’une société se représentant elle-même comme une agrégation, une collection d’individus n’ayant entre eux que des rapports marchands. Je dirais même que si l’échange marchand et monétaire entre individus a été désigné comme le lieu de production de richesses, c’est sans doute parce que cette époque n’avait pas de préoccupation plus pressante que d’obliger les individus à vivre ensemble, à se rapprocher.

Pour dire en d’autres termes, la vraie richesse de la société d’alors consistait sans doute à tenir ensemble des individus dont on pensait qu’ils étaient peu enclins à la sociabilité. Mais si nous nous interrogeons bien sur cette conception, nous pouvons voir immédiatement qu’elle est obsolète et fausse. Réduire la richesse d’une société aux échanges de produits (biens et services) entres individus équivaut à ne prendre en compte ni les « richesses individuelles » ou les qualités des individus (qui ne font pas l’objet d’une production, d’une extériorisation, donc pas d’un échange), par exemple l’aptitude à la paix, le fait d’être en bonne santé…, ni les richesses collectives (vivre dans un pays non xénophobe, non violent, non pollué). Cette comptabilité réduite à ce qui fait l’objet d’un échange d’un échange sanctionné par un prix est fondamentalement « oublieuse » car non patrimoniale : elle n’envisage que des flux, et que des flux positifs. Le PIB, son indicateur, n’est pas affecté par les inégalités sociales, la violence dans les lycées, la pollution, les maladies, le malheur, les guerres.

Le PIB ne nous donne qu’une image tronquée de la réalité : il ne peut en aucun cas revendiquer sa capacité à refléter la richesse d’une société. Et il s’appuie sur de vieilles représentations de celle-ci ou de vieux événements : comme l’avènement de l’individu. Mais aujourd’hui notre souci doit être tout autant de protéger l’individu que de promouvoir une société respectueuse de l’individu et protectrice des liens multiples que ceux-ci tissent entre eux. D’où le problème très concret : vaut-il mieux changer d’indicateurs, construire des indicateurs modernes adaptés à nos problèmes actuels, des indicateurs qui seraient affectés positivement et négativement par la violence, la xénophobie, l’état de santé, la pollution, les dépressions… Ou savoir qu’a côté de la richesse mesurée par le PIB (la production de biens et de services), bien d’autres éléments sont à prendre en considération (non seulement la répartition des revenus de la production mais aussi tout ce qui ne se mesure pas ou ne supporte pas de contrepartie monétaire).

Autrement dit, comment valoriser, reconnaître, laisser place à des activités, des qualités, des événements autrement qu’en les soumettant à l’échange monétaire ou en ne les reconnaissant pas. Y a-t-il d’autres modes d’existence que l’inscription dans l’échange monétaire et marchand ? Y a-t-il d’autres formes de reconnaissance que la rémunération ? Y a-t-il d’autres manières de valoriser que de donner un prix ? Y a-t-il d’autres activités humaines que la production de biens et services destinés à être apportés sur un marché ? Tant que nous n’aurons pas répondu à ces questions, nous ne parviendrons pas à sortir du non-sens qui envahit nos sociétés, et de notre incapacité à penser l’être ensemble en société autrement que sous les deux formes que nous avons connues jusqu’ici : le totalitarisme ou le libéralisme débridé, tous deux incapables de créer et de maintenir des collectivités maîtresses de leur destin. »

La Commission présidée par le professeur Stiglitz, qui a été chargée par Nicolas Sarkozy de déterminer les limites du PIB en tant qu'indicateur de la performance économique et du progrès social, ne soulève pas un franc enthousiasme :

« Le collectif Fair estime le rapport Stiglitz utile en ce qu'il remet en cause la domination du PIB, mais il affirme qu'il n'est pas à la hauteur du défi du développement durable et trop focalisé sur les indicateurs monétaires.

Dans l'ensemble, ce rapport donne un signal utile en ce qu'il remet en cause la domination excessive du PIB en tant qu'indicateur servant à guider la marche de la société. Nous considérons pour notre part que, quelle que soit l'utilité statistique que peut avoir cet indicateur, il ne doit pas servir de référence à la décision politique car il ne fait aucune distinction entre les productions utiles et les néfastes et qu'il contribue de surcroît à occulter nombre d'écueils majeurs dont certaines destructions environnementales à l'origine de la crise écologique et des dérèglements climatiques auxquels est désormais exposée l'humanité tout entière. Il est salutaire que des économistes renommés mettent en exergue certaines déficiences de cet indicateur et expriment un point de vue critique sur l'objectif de croissance du PIB, lequel a fortement contribué durant plusieurs décennies à diriger nos sociétés vers le mur auquel nous nous heurtons maintenant. »

Les gesticulation de Sarkozy et les travaux de Stiglitz autour du capitalisme ne servent qu’a noyer le poisson. En réalité, l’avidité capitaliste n’anime pas seulement un système inhumain, une doctrine économique immorale. Elle est au centre de groupements qui s’approprient le pouvoir de l’argent pour dominer et corrompre les peuples.

Stiglitz, c’est bien. Mais on ne touche à rien.
http://www.dailymotion.com/video/xaht0u_rapport-stiglitz-entretien-avec-dom_news



(1) « Le travail, une valeur en voie de disparition », Aubier 1995
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lundi, septembre 21, 2009

Brèves

« J’irai brouter sur vos landes »

Au début du christianisme, des ascètes ne se souciaient pas des crises de l’empire romain. Seulement préoccupés de spiritualité, ils vivaient nus en pleine nature et ne nourrissaient que de plantes sauvages. Ils étaient appelés les « brouteurs » (en grec, « boskoï »). Les femmes faisaient preuve d’un zèle qui fut remarqué par saint Ephrem (324-379), Père de l’Eglise syriaque. Il écrit : « Elles habitent les cavernes et les trous de rochers […]. La terre est leur table, les herbes sauvages […] sont leur nourriture […]. Elles vont errant dans les déserts avec les bêtes, comme si elles étaient elles-mêmes des bêtes sauvages. »


La nature est particulièrement prodigue en plantes comestibles. L’éthnobotaniste François Couplan consacre ses travaux aux plantes sauvages comestibles (2000 espèces)…

Plantes sauvages :
http://bouddhanar-6.blogspot.com/2009/09/plantes-sauvages-comestibles.html

Ascètes brouteurs :
http://bouddhanar-3.blogspot.com/2009/09/les-brouteurs.html


Le tri

Une vidéo de propagande religieuse utilise l’infantilisme. Or, là où l'infantilisme gagne, le fascisme n'est pas loin.
La théocratie christocentrique latente des Etasuniens et le spiritualisme simpliste à la mode pourraient être au centre du nouvel ordre mondial incarné par le Christ Maitreya.
http://bouddhanar-9.blogspot.com/2009/09/le-tri.html


Les loups-gourous

"Au début, un chef spirituel doté d’un fort charisme peut entraîner les gens vers le haut, mais s’il ne se change pas lui-même totalement, il peut progressivement perdre ses facultés spirituelles et régresser en faisant régresser ceux qui le suivent.

Tant qu’il s’agit de gourous accessibles en chair et en os – j’inclue ceux qui sont décédés mais qu’on a connu sur le plan physique – il n’y a pas de problème car la relation est réelle, même si elle est distordue par nos projections mentales. Mais si l’on parle de « maîtres invisibles » auxquels on prête des vertus et des pouvoirs occultes, il faut faire extrêmement attention.

Lorsqu’on évoque le souvenir d’Aivanhov sur lequel je n’ai rien à redire, on évoque un personnage controversé qui a existé et dont nombre de personnes peuvent témoigner, en bien ou en mal.

Un gourou en chair et en os, est beaucoup moins nuisible que les Fantomas de l’invisible. Ceux-là sont une plaie car il ne risquent jamais de montrer leur vrai visage comme les gourous incarnés, aussi facétieux soient-ils.

Un gourou vivant qui joue au saint homme, mais qui trompe son monde, demeure un être humain comme un autre, même s’il dispose d’un compte en Suisse et de certains pouvoirs psychiques. Il peut être sous l’influence de forces occultes négatives, et faire usage de pouvoirs magiques illicites, mais on peut le voir, le toucher et lui tirer la barbichette pour faire tomber son masque de tartuffe.

Par contre, toute manifestation de l’invisible qui se présenterait sous une identité personnelle risque de dissimuler une entité régressive de l’au-delà cherchant à subjuguer des proies pour leur prendre de l’énergie."

Joël Labruyère



Au Japon, le slogan « Amour et fraternité » supplante « money is money »

Les Japonais tirent les leçons de la crise mondiale.


Le pays du soleil levant tourne le dos à la prédation économique anglo-saxonne et découvrent les qualités du modèle français. Mais ce modèle est en train de devenir un mythe depuis que des Didier Lombard dirigent les entreprises du pays du camembert. En effet, des Français scandaleusement exploités mettent fin à leurs jours. Pour Lombard, patron de France Télécom, la mort des malheureux salariés n’est qu’une « mode du suicide ».


La fin de la mode des néo-cons, c’est pour quand ?

Fraternité se dit « Yuai » en japonais :
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLG84086
20090916

La guerre contre l’Islam est-elle une phase de la guerre ultime : la Guerre contre le Christ ?

La doctrine de la « démocratie libérale et des droits de l’homme » est une crypto-religion, une forme extrême, hérétique de judaïsme christ...