vendredi, novembre 13, 2009

Echos

Robin Hood Rinpoché

Les banques, renflouées avec l’argent du peuple, ont repris leurs scandaleuses spéculations. Pendant ce temps, le nombre de pauvres ne cesse d’augmenter.

En France, 8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Dans ce pays, où le cynisme des nantis s’affiche au plus haut niveau de l’Etat, des personnes sont contraintes de voler pour se nourrir.

Les médias, au service des responsables de la paupérisation de masse, dénoncent le vol à l’étalage qui fait perdre beaucoup d’argent aux multinationales. Dérober de la nourriture est stigmatisé par les journalistes alors que la spéculation des grands voleurs ne les gêne pas.

Les moines tibétains de la tradition Bönpo ont une autre vision de la morale. En effet, les vœux monastiques interdisent le vol, mais les moines affamés peuvent dérober de la nourriture aux riches. Dans ce cas, il ne s’agit pas d’une faute.


La cordonite aiguë des francs-maçons



Les « Vaillants et Sublimes Princes du Royal Secret », les « Chevaliers du Serpent d’Airain », les « Grand Elus Chevaliers de l’Aigle Blanc et Noir » et les autres gradés des loges ont-ils un ego hypertrophié ?
Les francs-maçons sont apparemment très friands d’honneurs et de cordons. Ce besoin maladif du Bling-Bling maçonnique, nommé « cordonite », génère un commerce florissant et de substantiels bénéfices. Les loges anglo-saxonnes sont en tête du business des grades prestigieux, des bijoux et des cordons initiatiques.


Comandante Ishtar et le nouveau spiritualisme




Damien écrit : « J'ai cherché suite à ton dernier article (Les Maîtres du Monde) ...et j'ai finalement trouvé quelque chose.
J'avoue que c'est assez « révélateur » des manipulations qui sont faites à différents niveaux. Je ne sais quoi penser vraiment, le sujet me dépasse, mais j'ai confiance dans la nature :

« L'apathie des humains est un problème crucial qui se pose à la fraternité qui lutte pour reprendre le contrôle des affaires planétaires. Mais nous y reviendrons, ok ?
Il faudrait éveiller un nombre suffisant de personnes pour rétablir un équilibre car les éons sont en train d'inonder le monde avec de fausses révélations, non dénuées de valeur, mais trompeuses parce qu'elles sont négatives pour l'ouverture de la conscience dans l'ère où nous sommes..
Les révélations pseudo spirituelles agissent comme des implants qui bloquent la découverte de la vérité supérieure.
Nous pensons que les révélations transmises par la clairvoyance inférieure, médiumnité et channeling, sont issues d'une manipulation technico-magique. Les entités qui délivrent leurs messages aux channels sont dirigées par des opérateurs qui n'ont rien de spirituel. Ce sont des ingénieurs de l'occulte. Il faut s'attendre à un subversion totale de la conscience. C'est l'abomination, si vous voyez ce que cela veut dire. Comment un être humain qui ne connaît pas les lois du monde invisible ni la technologie secrète, pourrait-il imaginer qu'on se moque de lui quand on lui promet " la paix, l'amour, et une évolution spirituelle " dans une pochette-surprise ?
A cause du conditionnement religieux infantilisant, qui est le même chez tous les peuples, un être humain n'est pas préparé à démasquer l'imposture d'un phénomène provenant de l'invisible. Par l'image ou par le son, il sera leurré, car toute manifestation subtile lui paraît spirituelle, sacrée ou divine.
Il se ferait pendre plutôt que d'avouer qu'il est sous une emprise occulte durant ses moments d'exaltation. Cela est valable dès que l'on s'assoit pour méditer ou pour prier. On ne se doute pas que notre immobilité et l'élévation momentanée de notre niveau vibratoire attire des curieux indésirables. Ils nous observent alors que nous sommes incapables de discerner leur présence. Ils étudient nos failles, analysent nos pensées et nos désirs comme sur un écran, et lorsque cela est possible, certaines entités circulent à travers notre aura et lui impriment leur sceau. Habituellement, les choses en restent là, mais si nous forçons notre système énergétique par des techniques spirituelles, l'ouverture anormale des chakras et leur rotation accélérée peut aspirer des forces nuisibles. Le semblable attire le semblable, et celui qui n'a pas effectué les protocoles de la purification spirituelle, risque de sérieux désagréments. Curieusement, ces anomalies sont considérées comme des dons et des pouvoirs, et les victimes sont présentées comme des êtres évolués. C'est pourquoi nombre d'illuminés, envoûtés par des entités astrales ont témoigné avoir rencontré Dieu, le Christ, la Vierge, Krishna, Bouddha ou un " maître de la grande loge blanche ". Aujourd'hui, les ingénieurs-occultistes ont créé de nouveaux produits qui synthétisent les apparitions divines traditionnelles avec des images fantaisistes d'extraterrestres. Avez-vous vu le portrait du commandant Ashtar, une sorte de « maître ascensionné » encore plus ridicule que les autres. Il est auréolé de l'inévitable lumière astrale, et porte un uniforme chamarré avec fourragère, médailles ainsi que la casquette d'officier d'une flotte de vaisseaux intergalactique. C'est une farce grossière. Il faut être freaky (dingue) pour y accorder du crédit. This is all bullshit. (c'est de la connerie) The New age business is bullshit ! »

Source : http://conspiration.ca/joel_lab/conspiration_cosmique.html


2012, la conspiration de l’Apocalypse


A l'occasion de la sortie en salles du film événement « 2012 », France 4 a diffusé un documentaire consacré à la fin du monde et intitulé « 2012, la conspiration de l'Apocalypse. »

Cette prétendue enquête sur la fin du monde très prochaine est une ennuyeuse compilation d’absurdités et de mensonges.
Un exemple, prétendre que la cyclologie hindoue mentionne 2012 est une manipulation. En Inde, il existe plusieurs théories. Selon les uns, le cycle actuel, le Kali Yuga, débute en l’an 3 102 avant notre ère et devrait durer 432 000 ans. D’autres auteurs, situent le début du Kali Yuga vers la même période, en 3606 av. J.-C., mais sa durée se limite à 6 048 ans et devrait prendre fin au 25ème siècle en 2442.

Toutefois, la contre-initiation pourrait préparer un événement majeur en 2012 afin d’imposer son spiritualisme frelaté et son féodalisme mondial.

dimanche, novembre 08, 2009

Les Maîtres du Monde

La plupart des gouvernements ne gouvernent plus. Ils obéissent aux forces du marché. Mais derrières ces forces existe-t-il un pouvoir occulte ? Sous l’apparente honorabilité des réseaux mondialistes, comme le Groupe Bilderberg, la commission Trilatérale et le CFR, une puissante secte criminelle est-elle en train de dominer le monde ?

Depuis des décennies, le consumérisme, les crises économiques, les divertissements TV, le tapage médiatique, le culte de l’argent manipulent et bêtifient l’humanité. La pollution, les OGM (1), l’alimentation dénaturée, les effets secondaires de certains médicaments et vaccins ont débilité l’espèce humaine. La déficience physique et morale est actuellement indiscutable. Regardons atour de nous, il n’y a pas beaucoup de personnes qui combattent les profiteurs de la finance et de la politique. Tout a été mis en œuvre pour empêcher les hommes de se relever et de défendre leur dignité. Même les fiers allemands, pourtant syndicalisés et organisés, rampent devant les patrons pour un salaire de misère (5 euros de l’heure). Devant la paupérisation de l’Europe, les médias aux ordres célèbrent la chute du mur de Berlin et la fin du communisme. Or, cette célébration est en réalité la jubilation des prédateurs qui ont accaparé les ressources de la terre et les richesses des nations. Les réseaux d’influence et l’internationale des riches ont vaincu le prolétariat. Cette victoire annonce la fin de la démocratie et l’avènement d’un nouvel ordre social qui à bien des égards pourrait s’apparenter au cruel féodalisme tibétain.

Beaucoup de personnes ont vu la vidéo dans laquelle le cinéaste et réalisateur américain Aaron Russo divulgue les confidences de Rockefeller au sujet des plans des maîtres du monde. Russo ne donne pas l’impression d’être un déséquilibré ou un fabulateur. Il était très impliqué dans la vie sociale et politique de son pays.






Dans son documentaire, « America from Freedom to Fascism », Aaron Russo évoque Woodrow Wilson (1856 - 1924) Président des USA et auteur du livre « The New Freedom ». Dans ce livre le Président Woodrow Wilson écrit :

« Certains des hommes les plus influents des Etats-Unis, dans le domaine du commerce et de l’industrie, ont peur de quelque chose. Ils savent qu’il y a quelque part un pouvoir si bien organisé, si subtil, si vigilant, si complexe, si complet, si omniprésent, qu’il vaut mieux ne pas en parler quand on veut le condamner. »

Il est difficile d’identifier ce « pouvoir si bien organisé » qui brouille depuis longtemps les pistes et entretient toutes sortes d’hypothèses pour mieux se dissimuler. Certains chercheurs pensent que ce pouvoir est la Synarchie.

« Le Synarchisme, écrit, Lyndon LaRouche, est le nom adopté au XXème siècle par une secte franc-maçonne occulte, connue sous le nom de Martinistes et reposant sur le culte de la tradition de l’empereur Napoléon Bonaparte. Entre les années 1920 et 1945, il a été officiellement classé par les services de renseignement américains et d’autres pays dans la rubrique « Synarchisme : nazi-communisme », défini ainsi car il a déployé simultanément, en apparence, aussi bien des forces d’opposition pro-communistes que des forces d’extrême-droite pour encercler et cibler certains gouvernements. Les mouvements fascistes du XXème siècle et ultérieurs, comme la plupart des mouvements terroristes, sont tous des créations synarchistes.

Au cours de cette période, le synarchisme a été l’aspect central des gouvernements fascistes d’Italie, d’Allemagne, d’Espagne et de Vichy et Laval en France, et, à travers la branche espagnole du Parti nazi, il s’est également répandu au Mexique, en Amérique centrale et du Sud. Le parti mexicain PAN est né comme une excroissance de cette infiltration. Il constitue aujourd’hui la caractéristique des adeptes de Leo Strauss et d’Alexandre Kojève.

On retrouve cette conspiration franc-maçonne occulte dans des factions se revendiquant de gauche comme d’extrême-droite, tels le conseil de la rédaction du Wall Street Journal, la Société du Mont-Pélerin, l’American Enterprise Institute et l’Hudson Institute, ainsi que dans ce que l’on appelle les intégristes conservateurs au sein du clergé catholique. L’autorité sous-jacente derrière ces cultes est un réseau contemporain de banques privées ayant adopté le modèle vénitien médiéval connu sous le nom « fondi ». La conspiration de la synarchiste Banque Worms pendant la guerre de 1940 est typique du rôle joué par ces intérêts bancaires derrière les divers gouvernements fascistes de l’époque.

En fait, au départ, les synarchistes sont issus des cercles les plus proches de Napoléon Bonaparte ; des officiers vétérans des campagnes napoléoniennes ont répandu ces pratiques cultistes à travers le monde. G.W.F. Hegel, un admirateur passionné de l’image impériale de Bonaparte, fut le premier à établir une doctrine historique fasciste de l’Etat. En complément, les écrits de Nietzsche ont fourni la doctrine de la terreur dionysiaque, créée par l’homme-bête, des mouvements et régimes fascistes du XXème siècle. Les principaux idéologues fascistes des milieux universitaires d’après-guerre sont Leo Strauss, de l’université de Chicago, qui est l’inspirateur des idéologues néoconservateurs américains actuels, et Alexandre Kojève, un philosophe parisien partageant les idées de Strauss. (2) »

Les partisans du complot Synarchique ne manquent pas d’arguments historiques. Toutefois, ils négligent un aspect important du Martinisme et des sociétés secrètes, c’est le rôle des Supérieurs Inconnus. Il y a deux catégories de Supérieurs Inconnus. Les Supérieurs Inconnus d’opérette, connus des membres de l’ordre qui les voient officier régulièrement dans les loges ou les chapitres, sont différents des véritables Supérieurs Inconnus dont la puissance psychique est parfois violemment ressentie par les rares initiés qui les approchent. Samuel Mathers, fondateur de la Golden Dawn, disait être en contact avec ces mystérieux chefs. Il écrit :

« Au sujet de ces Chefs Secrets, auxquels je me réfère et dont j’ai reçu la sagesse du Second Ordre que je vous ai communiquée, je ne peux rien vous dire. Je ne sais même pas leurs noms terrestres et je les ai vus que très rarement dans leurs corps physique… Ils me rencontrèrent physiquement aux temps et lieux fixés à l’avance. Pour mon compte, je crois que se sont des êtres humains vivants sur cette terre, mais qui possèdent des pouvoirs terribles et surhumains… Mes rapports physiques avec eux m’ont montré combien il est difficile à un mortel, si avancé soit-il, de supporter leur présence. Je ne veux pas dire dans ces rares cas de rencontre avec eux l’effet produit sur moi était celui de la dépression physique intense qui suit la perte du magnétisme. Au contraire, je me sentais en contact avec une force si terrible que je ne puis que la comparer à l’effet ressenti par quelqu’un qui a été près d’un éclair pendant un violent orage, accompagnée d’une grande difficulté de respiration… La prostration nerveuse dont j’ai parlé s’accompagnait de sueurs froides et de pertes de sang par le nez, la bouche et parfois les oreilles. »

D’autres pistes conduisent au Vatican. Le plus important centre religieux de l’Occident serait depuis longtemps au cœur d’un plan qui est très éloigné du message christique originel.

Joël Labruyère imagine une conversation entre trois personnages : un grand occultiste jésuite, Maître Inigo (3), l’immortel chef de la finance mondiale, Monseigneur Ahaverus, et un journaliste :

Monseigneur Ahasverus :
« Si vous cherchez avec intelligence vous trouverez. C’est une évidence, et cela est en rapport avec la survie de hautes puissances célestes et des hiérarchies temporelles qui les servent. Notre cher Inigo, qui vint au monde dans la caste des guerriers, est en réalité au service de l’ordre sacerdotal. C’est pourquoi il a investi l’église la plus puissante de son temps afin d’en faire la matrice d’un temple universel par la fusion de toutes les croyances.
Ce plan extrêmement téméraire, inouï dirai-je, et qui stupéfie les anges et les dieux, est en voie d’accomplissement. Sa mise en action permettra de restaurer l’empire céleste actuellement en ruines et de redonner une nouvelle jeunesse à notre Seigneur et à ses anges. La vérité est encore plus extraordinaire que les plus folles spéculations. »

Le journaliste :
« Est-ce l’accomplissement de la parole de l’Apocalypse : « La bête blessée mortellement a retrouvé la vie » ? Vous êtes chargé au final de sauver les hiérarchies sacerdotales anémiées par les excès ravageurs de l’athéisme qui les a privées de leur énergie magique religieuse. »

Maître Inigo :
« Oui, c’est cela. Depuis que j’ai constaté au 18ème siècle l’état lamentable des sphères célestes de nos religions planétaires, nous avons entrepris leur restauration. Un long et pénible travail. Il fallait d’abord raser ces ruines, ce que j’ai symboliquement scellé par l’acte de Vatican II qui mettait un terme au rite romain obsolète. Cela eut une répercussion cosmique.

Cette destruction est pour un renouvellement. Lorsque toutes les confessions seront modernisées de la sorte, nous pourrons en faire surgir la nouvelle religion mondiale qui produira à nouveau une bonne alimentation énergétique des circuits célestes. Cela vous est connu, et vous pressentez que dans l’invisible il y a une intense activité diplomatique pour parvenir à cette fédération des égrégores mondiaux. Bien entendu, nous avons dû nous confronter aux forces traditionalistes qui sont maintenant sous contrôle. Les fanatiques nous servent de repoussoir pour dégoûter définitivement l’homme moderne des vieilles bondieuseries.

Quoi qu’il en soit, les Nôtres (terme jésuite) sont sur tous les fronts, depuis la théologie marxiste jusqu’aux apparitions mariales. Tout est sous contrôle.

La bête qui saignait d’une blessure de mort va de nouveau revivre pour la plus grande gloire de notre Dieu. Vous verrez des prodiges. »

Monseigneur Ahasverus :
« On peut se fier à Maître Inigo qui fait toujours ce qu’il a projeté. Des prodiges, il en fait sur toute la surface de la terre dont il a changé la face. Nous nous souvenons de notre divine surprise lorsque ses fils jésuites sont arrivés en Chine et que nos juifs installés là de longue date les accueillirent. Quel instant merveilleux. La jonction sacrée était opérée. Nous avons tendu le cordeau d’est en ouest. C’est ainsi que depuis plusieurs siècles la politique mondiale ne dépend que de nos accords. Nous finançons en toute confiance les opérations des fils d’Inigo car il a la vision de l’avenir, tandis que me gens ne se mobilisent que lorsqu’un résultat tangible est en vue. Il nous manquait l’idéal scientifique, et quant à lui, Maître Inigo manquait de sens pratique trop confiant en sa force de caractère. Mais son ambition ne peut se déployer qu’avec des moyens financiers. Ayant réalisé notre complétude, avec quelques difficultés d’adaptation, il n’y eut plus d’obstacle à l’avancée de notre grand dessein. »

Maître Inigo :
« Lorsque mon âme fut investie par le puissant esprit guide qui a fait de moi un voyant et un immortel, ce fut pour moi une révélation de découvrir que les êtres humains n’ont pas de but, hormis leur misérable survie à court terme. Les gens de Monseigneur Ahasverus ne font pas exception et s’ils s’écartent hors de la cohésion de l’égrégore, ils ne sont plus fiables et deviennent indifférents à l’idéal messianique de leurs pères. Il faut donc parfois les reprendre en mains de manière énergique si vous voyez ce que je veux dire… et, dans les temps modernes, ils deviennent prodigues et cabotins.

Il est vrai que la réussite est un excellent stimulant. Je conseille à tout le monde de réussir (rires).

Nous, notre réussite s’exprime à travers le succès public de nos fantoches.

Je parlais de mon étonnement en découvrant le manque d’ambition des humains, leur absence de grand projet, et la trivialité de leurs aspirations à court terme.

Les esprits conquérants sont rares et lorsqu’ils ont un peu de caractère, ils ne savent pas s’organiser, vivant leur victoire au jour le jour. Alors que nous autres, nous traversons les siècles comme un seul homme et dans une seule direction.

Voyez ces esprits avides de succès et de jouissance. Ils ne cherchent pas une victoire au-delà du contexte historique. Ils n’ont pas le désir de conquérir le monde, ni même un espace vital. Or, y a-t-il un autre but ?

J’ai quant à moi le désir de remettre le système solaire en ordre, et d’y imposer mon gouvernement. J’ai formé une armée pour cette guerre sainte. J’ai libéré mon esprit des limites spatio-temporelles afin de mener ce combat sans être retenu par les considérations morales, les préjugés et l’oubli qui frappent les mortels ordinaires entre deux vies.

Nous avons beaucoup été critiqués sur nos méthodes qu’on dit diaboliques, mais nous luttons pour la défense de notre espace vital. La fin justifie parfaitement les moyens. Lorsque des envoyés d’autres dimensions projettent de nous soutirer notre cheptel humain et de nous déloger de nos places supérieures dans le système solaire, nous réagissons. Nous sommes dans notre bon droit.

Que nos adversaires en prennent exemple. » (Undercover n° 14)

Pour des auteurs, souvent inspirés par les écrits gnostiques, le Nouvel Ordre Mondial n’est qu’un parasitisme global. Les oligarchies politico-financières détruisent le tissu social, instaure la précarité et une nouvelle forme de servage. Puis, à l’aide d’artifices et de faux prodiges, elle imposeront une religion mondiale pour satisfaire les hiérarchies rétrogrades de l’astral, les véritables maîtres du monde, qui sont avides de l’énergie émotionnelle des êtres humains. C’est l’abomination de la désolation. «L’abomination de la désolation » signifie, d’après saint Jérôme, « le dogme pervers ».


(1) On évite de nous dire que les animaux d’élevage sont tous alimenté avec des OGM.

(2) « Synarchie financière et dérives fascistes », Solidarité et Progrès.

(3) Labruyère voit en Ignace de Loyola, Maître Inigo, une redoutable entité extraterrestre qui orchestre la colonisation de notre monde et de ses dimensions parallèles où règnent les hiérarchies astrales qui se nourrissent des énergies et des émotions humaines.

jeudi, novembre 05, 2009

Le déclin du spiritualisme himalayen


Désillusions orientales

Des Tibétains, clercs et laïcs, n’ont pas le droit d’entrer dans les commerces, les lieux publics, dans les hôpitaux même les portes des monastères se sont fermées. Ils sont considérés comme des pestiférés par les plus hautes autorités religieuses à cause du culte qu’ils rendent à Dorje Shugden, une déité du Vajrayana. Cette nouvelle persécution religieuse ne se déroule pas en Chine mais au sein des communautés d’exilés tibétains de l’Inde.

La proscription du culte de Shugden est une violation de la constitution indienne qui garantit la liberté religieuse. Kundeling et la Shugden Society ont donc assigné en justice le dalaï-lama. Comment vont réagir les magistrats indiens de la haute cour de justice de Delhi face à la planification sur le territoire indien d’une scandaleuse tyrannie religieuse ?

Les adeptes du culte de Shugden ne croient plus que le dalaï-lama incarne la compassion d’Avalokiteshvara. Pour eux, le vieux prélat est devenu un autocrate intolérant. Ils font part de leurs griefs dans un livre intitulé « Une grande déception, la persécution, la corruption, la dictature, la trahison… » Un réquisitoire qui met à mal le lamaïsme d’opérette soutenu par l’empire anglo-américain pour des raisons géopolitiques évidentes.
http://www.westernshugdensociety.org/en/agd/toc

L’affaire Shugden sur France 24 :
http://www.france24.com/fr/20080808-inde-tibetain-dalai-lama-bouddhistes-demons-shugden-scission-schisme-moines

Désillusions en France

Le schismatiques de Shugden ne furent pas épargnés en France. Il y a une dizaine d’années, devant la violence des attaques des partisans du dalaï-lama, la revue Bouddhisme Actualités fut obligée d’intervenir et de dénoncer une véritable « chasse aux sorcières ».

Le schisme a ébranlé le lamaïsme féodal que les hiérarques tibétains n’ont pas hésité à implanter en France avec une version moderne du servage. En effet, les disciples pauvres, souvent bénéficiaires des minima sociaux, se sont résignés à travailler gratuitement pour assister à des enseignements beaucoup trop onéreux. De belles jeunes femmes sont parfois manipulées pour satisfaire les besoins sexuels de prélats vicieux.

Ce lamaïsme, qui a toujours profité de l’appui des grands médias occidentaux, n’a heureusement pas dupé tous les quêteurs d’Absolu. Des spiritualistes, familiers du bouddhisme tibétain, poursuivent leur cheminement sans se soumettre aux lamas manipulateurs, vénaux et obsédés sexuels.

Après avoir visité un centre lamaïste, l’un d’eux constate : « Ce qui est frappant, c'est ce manque de convivialité, il règne une sorte de méfiance vis à vis des "étrangers" (non bouddhistes, laïcs, curieux, etc.), et pour participer il faut toujours payer, pour tout, et je ne parle pas des retraites réservées aux seuls initiés ».

Un autre écrit :

« En fait ma démarche consiste à éclairer les traditions les unes par les autres car les zones d'ombres ne sont pas les mêmes, ce qui me donne une complète latitude par rapport aux enseignements tibétains. Du coup, j'ai une opinion des lamas qui est assez mauvaise, leur affaire c'est clairement une arnaque. Et mon opinion est d'autant plus mauvaise qu'ils ont réussi à endoctriner des millions de personnes avec des conneries. Les gens s'imaginent parvenir au corps d'arc en ciel mais on se demande bien comment. Il est clair que les lamas nous considèrent comme une bande d'idiots tout juste bons à payer les centres pour élever leurs tulkous, heureusement il y a des traducteurs qui vont gratter dans des textes "secrets", en font des publications, et le chercheur sincère peut y trouver tout ce qui lui est nécessaire. Sans initiations. C'est un patrimoine qui appartient à l'humanité entière, les chrétiens n'ont pas besoin d'initiations pour faire la même chose, et dans l'islam on considère qu'on peut être initié directement depuis le "ciel". »

Des spiritualistes occidentaux constatent, s’interrogent et cherchent. Un texte écrit par Sherlock attire notre attention. Il fait état des affres et des espoirs de ce spiritualisme qui tente de retrouver une philosophia perennis :

Pour un usage éclairé de l’Intellect et de la Sensibilité dans la voie spirituelle.

Chaque religion a ses propres vertus. Mais un assortiment habile de certaines d’entre elles peut donner naissance à un nouvel ensemble plus ouvert en tant que système de propositions et de dogmes reliés les uns aux autres de façon interdépendante. Et surtout conférer au pratiquant - qu’il soit déjà chevronné ou débutant - un arsenal pratique d’exercices méthodiques reliés entre eux de façon ordonnée et cohérente, à la place de slogans spirituels à la mode publicitaire qui prétendent que l’accession au divin coïncide avec la chute dans le moment présent saisi comme une réalité substantielle, l’impuissance mentale et l’arrêt de toute réflexion sérieuse.

Chaque religion exprime l’Infini en acte, mais est bornée par son propre système de représentations. Un système ouvert permettra de redonner de la Puissance et du dynamisme à l’Infini, en favorisant l’émergence de nouvelles combinaisons. Certes les sceptiques parleront de jouer à l’apprenti sorcier, mais la liberté a un prix. Si on est pas capable de suivre de A jusqu’à Z l’ensemble des prescriptions d’un système, de suivre un Maître unique et de s’abandonner immédiatement à Lui corps et âme, (mais qui l’est aujourd’hui, et avec quel maître ?) il faut bien trouver une méthode et une logique pour ouvrir son esprit tout en suivant certaines règles, user du dépôt inestimable des traditions tout en contournant les ornières et les pièges qui pavent et émaillent le sentier spirituel. Il s’agit de « voir » à travers les systèmes déjà existants pour véritablement passer au travers - telle une aiguille dans un maillage très serré - et de disposer ainsi d’un arsenal de méthodes - qui, mises bout à bout, permettront de déjouer les limites de chacune d’entre elles et de combler certaines lacunes.

Ainsi, les systèmes se ramènent à leurs propriétés essentielles, tout en devenant utilisables par quiconque est doté de bonne volonté et d’un semblant d’enthousiasme. Cet art combinatoire - qui ressuscite en partie les tentatives avortées au cours des siècles non plus destinées à des fins d’apologétique particulières, mais portant une intention œcuménique -, viendra renforcer la capacité de discernement du pratiquant et lui apprendra à sonder de l’intérieur les voies spirituelles. Car la capacité de pratiquer ne vient pas spontanément pour les êtres faibles que nous sommes pour la plupart d’entre nous, réduits à l’état de sevrage spirituel par l’éducation, les modes et les conditions de vie ambiantes, mais doit s’acquérir à travers un exercice régulier et systématique fondé sur la réflexion et la compréhension. Lui seul peut nous fortifier et nous redonner confiance, alors que la simple application de règles mécaniques ne fait qu’aggraver le mal. En réalité, nous sommes peut-être doués pour le détail et l’écorce, mais incapables d’en voir la substance et le fond. Nous souffrons à la base d’un manque de sensibilité, doublé d’une grande arrogance quant à nos capacités mentales.

L’acuité du regard porté sur la nature divine contribue à remédier à cet état déplorable, en ne se bornant pas à la constatation de notre dramatique impuissance, mais en offrant des solutions pratiques. Alors elle ne sera pas une simple chimère, mais une proposition concrète pour baser notre existence sur la rechercher de la vérité et de l’amour divin, plutôt que le loisir et les satisfactions éphémères. Nous ne prétendons pas à la sagesse, mais il est évident que la connaissance mystique sera vraiment bénéfique uniquement si on se dote d’un appareil pragmatique suffisamment efficace et robuste pour en intégrer les données sur le long terme. Il faut que notre intellect soit formé pour pouvoir « lire » en esprit le contenu des propositions dogmatiques, et pas seulement croire naïvement ou raisonner abstraitement à leur propos. Autrement on se prive de la vue d’ensemble nécessaire à l’intellection du Tout et on est réduit à la recherche d’expériences plus ou moins passagères qui nous laisseront sur notre faim quoi qu’il en soit. Pour éviter ce genre de famine, il faut pister les traces de l’Infini et reconnaître sa Présence partout où elle rayonne, et adapter sa pratique personnelle en conséquence. L’Absolu se révèlera alors naturellement comme spontanéité créatrice, qu’on retrouve harmoniquement dans la Nature, dans les œuvres du Cosmos et dans notre Esprit : il surgira surnaturellement dans l’action indivise de la Lumière incréée, sous l’apparence du Maître intérieur et dans l’âme régénérée en état d’enfance spirituelle.

1. Notre triste état.

Pour la plupart d’entre nous, nous ignorons même que nous évoluons dans un état pitoyable, qu’il soit subjectif ou environnemental. Stimulés par les modes de vie ambiants, nous croyons au fond que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, et que rien n’a réellement d’importance. Il suffit de se distraire avec différents hochets mentaux , la spiritualité étant le plus raffiné d’entre eux. Ce sont tous les signes d’un nihilisme en esprit. Mais si on réfléchit un tant soit peu sur le sort qui nous attend après notre existence en suivant les enseignements religieux traditionnels, on peut être pris d’une frayeur salutaire, et comprendre dans l’instant que le temps est compté. L’heure est grave : plus question de tergiverser avec des futilités qui nous accablent et les sottises auxquelles nous nous laissons prendre : en misant tout sur le sacro-saint « instant présent » censé nous délivrer du mal, on se prive de comprendre quoi que ce soit, une fois notre existence réduite à une tête d’épingle inintelligente. En contemplation devant son grille-pain ou ses tartines, il n’y a plus qu’à s’extasier devant la saveur suprême d’une tasse de thé ou de café, en croyant qu’on atteint la simplicité sérénissime, digne d’un Saint-François d’Assise ou de l’ascète Milarépa.
Sur cette base, d’honnêtes gens qui ont assisté à des enseignements et se sont plus ou moins essayés à quelques exercices spirituels, encouragés par leurs maîtres usant des fameux « moyens habiles », se sont imaginés avoir obtenu la réalisation à peu de frais. Ils ont interprété ainsi leur découverte et les enseignements: il suffit de ne rien faire et de ne rien vouloir, de ne plus avoir de tête, de se dire que tout est « là » devant soi à portée de main, ressentir un peu de bien-être et en conclure que tout est parfait. N’importe qui un peu censé verrait là le stigmate de la paresse et la marque d’une imagination trompeuse. Car l’état céphalophorique (le Saint céphalophore est celui qui tient sa tête décapitée dans ses mains tout en étant vivant) ne s’atteint pas aussi facilement. Il représente la culmination d’une vie d’austérités et de sacrifices, à l’instar de Saint-Martin ou de Saint-Denis. Avec la mise en boîte dans l’espace crânien, la réalisation deviendrait accessible à tous et presque démocratique. L’homme n’est-il pas qu’un paquet de neurones et de cellules agencés artificiellement et arbitrairement ? Pendant ce temps, les Maîtres doivent se gausser ou se désoler devant tant de naïveté, de bêtise et de candeur de la part du bon peuple, alors qu’ils cultivent pour leur propre compte et leurs propres élites des méthodes complètes raffinées, soigneusement testées et éprouvées. Et ils ont raison ; l’erreur n’est pas de jalouser qui que ce soit et de développer des émotions perturbatrices, mais de voir les choses en face et vouloir le meilleur pour soi et les autres ; pour progresser, il faut prendre conscience de sa misère existentielle et vouloir en sortir. L’homme est grand de ce qu’il se reconnaît misérable, s’il sort de son imagination trompeuse sur lui –même et ses concitoyens. Sans une volonté ascensionnelle, il reste nécessairement prisonnier du mirage de l’instant présent. Pour éviter cette duperie trop facile, il faut vouloir s’instruire en avouant sa crasse ignorance, et en ne la prenant pas pour de la docte ignorance, la véritable pauvreté en esprit dont Maître Eckhart traite dans son célèbre sermon.

2. Ere de la machine, culte de l’instant présent et virtualisation du dharma.

Aujourd’hui, la situation que l’homme moderne subit passivement depuis quelques siècles globalement sans protester est particulièrement préoccupante, en raison du conditionnement sans précédent effectué pour éradiquer jusqu’à la notion de Dieu dans les esprits. Un programme général auto-dégradant est en route, non que nous soyons adeptes des conspirations et des complots, mais force est de constater ses marques et ses effets et d’en déduire les conséquences à moyen et long terme sans gros risques de se tromper. La techno-science alliée à la société marchande tend à nous faire oublier notre humanité de base, en nous faisant croire que l’esprit peut être remplacé avantageusement par la machine, et qu’en fin de compte nous ne fonctionnons guère différemment d'un ordinateur sophistiqué. Dans la version matérialiste et nihiliste précédente, on disait que l’homme était juste un animal à peine amélioré, ce qui était déjà plus proche de la vérité, car cela rappelait l’enracinement de notre humanité dans la biologie. Mais dans le mythe actuel, l’idée d’homme et même d’animal tendent à être effacées, au profit d’une réalité virtuelle de nature computationnelle. L’homme se réduit à un système d’informations déprogrammable et reprogrammable à volonté, du moins en théorie. Cette image de soi est lourde de conséquences et a des répercussions négatives incalculables, aussi bien dans le champ social que pour l’individu. Un programme de nature politique est attaché à cette vision du monde, qui voudrait exclure a priori le risque du champ du vivant et tout contrôler et réguler par le mental. L’expression naturelle et spontanée des qualités vitales est bannie au profit de la pseudo-rationalisation mentale érigée en norme, en obligation de conformité et de résultats. Ainsi est institué un véritable esclavage, qui n’a rien à envier a celui de l’Antiquité.
La stratégie consiste à assimiler la matière vivante à la matière non vivante, à transformer les êtres en choses abstraites pour mieux les asservir et les piéger. Autrement dit, refuser d’éduquer des Personnes au sens classique du terme, en les nivelant artificiellement dans une réalité virtuelle. En langage bouddhiste, on dirait qu’on les enferme (avec leur consentement plus ou moins inconscient pendant la phase préparatoire de tous les génocides de masse) dans un « bardo », et lorsqu’ils se éveilleront, il sera trop tard ils ne pourront plus fuir. L’Histoire nous enseigne cette cruelle vérité. Le miracle de notre temps, c’est que la nouvelle spiritualité est détournée à cette fin. Pour ses complices conscients et ses idiots utiles, loin de transcender les clivages dans une Intelligence unificatrice, elle se réduit à quelques slogans bien sentis, qui doivent laver le cerveau et l’esprit critique du postulant, ou à des mystifications pseudo-ésotéristes. Par un curieux mystère, l’homme occidental rompu à l’esprit critique mais usé par son intellect mal utilisé est prêt à renoncer à sa véritable qualité et son authentique valeur, au profit d’un rêve chimérique et infantile: abolir le Réel et réécrire le Livre de Vie de l’humanité en le simulant et en le transformant en copie virtuelle.

La doctrine du Vedanta et le bouddhisme sortis de leurs contextes et mal digérés, la haine du Christianisme servent conjointement ce diabolique dessein, qui ressemble à une sorte de Suicide Assisté par Ordinateur, cime de l’individu en décomposition qui veut échapper à la souffrance et à l’interrogation métaphysique. Les Maîtres qui ne sont pas encore omniscients semblent tout ignorer de cette dramatique situation, volontairement ou non. Ils semblent croire que nous sommes comme eux et que nous pouvons encore pratiquer comme auparavant, alors que la substance de notre âme a commencé à être modifiée sans qu’on s’en soit aperçu. Seuls des êtres comme nous issus de ce terreau peuvent voir et comprendre la situation de l’intérieur. Les Maîtres au pur karma se reproduisent entre eux de façon élitiste, (Cf. l’éducation traditionnelle des tulkous) sans être en prise direct avec le bon peuple qui nage encore dans la fange, malgré le passage des Lumières.

Il est encore temps de réagir avant qu’il ne soit trop tard, que notre espèce ait muté et que nous ne soyons plus du tout capables de pratiquer le Dharma. D’aucuns se gausseront et railleront notre folie, en soutenant que la vérité ultime consiste à comprendre qu’il n’y a rien à pratiquer et que nous somme parfaits tels que nous sommes… En faisant croire que tout se réduit à un jeu de perceptions illusoires sans Dieu comme substrat, à une danse fantomatique d’atomes en changement perpétuel, la nouvelle spiritualité dissimule maladroitement son nihilisme. Elle révèle son véritable masque, dès lors qu’on s’avise des intérêts qu’elle sert inconsciemment : les malheureux et irresponsables qui profitent de leurs privilèges, refusent d’éduquer l’homme au sens le plus large, en le laissant stagner dans inculture et son ignorance. Pour effectuer la transsubstantiation machinique, l’homme doit être privé de mémoire, de culture, de modèles et de références historiques, et surtout incapable de se concentrer et de réfléchir par lui-même. Là où le mauvais penchants des religions dogmatiques a échoué, l’époque actuelle est en train de réussir en atrophiant l’Intelligence du cœur par son culte de la simulâcrisation, qui consiste à enserrer les esprits dans des réalités virtuelles sur une base non biologique. Le culte de l’instant présent, le refus de s’inscrire dans une continuité et de comprendre la raison profonde des dogmes religieux traduisent la falsification de la recherche de la pauvreté en esprit, avilissent plutôt qu’ils élèvent. La spiritualité ravalée au stade de la virtualité pré-réflexive, le refus de l’effort et de l’ascèse engendrent nécessairement la bêtise, qui exploitée aisément et adroitement peut mener jusqu’au crime envers sa propre nature qui est par essence Intelligence discriminante. On ne peut passer à la Culture ultime qu’en passant humblement par tous les stades de la pédagogie humano-divine. On ne peut pas monter au ciel en sabordant l’échelle pour éviter de la gravir. Plus profondément, le culte moderne du néant a pour modèle et idole la chimère virtuelle qui a pour objet à terme de substituer aux canaux biologiques inscrits surnaturellement dans le corps humain (infusés au moment de la conception lors de l’union de l’âme et du corps sous la forme d’une Personne unique, développée lors de l’embryogénèse sous la forme des canaux et des souffles qui se développent à partir du noyau fondamental de l’esprit et du vent très subtil indestructibles) de nouveaux canaux artificiels et démonologiques. Ainsi, les êtres croiront pratiquer le dharma, alors qu’ils ne pratiqueront plus que sa version virtuelle et tout à fait inoffensive. Ils croiront lire les textes, faire les expériences correspondantes, mais les vivront en réalité dans un univers de simulation. Une fois le dharma mis en bouteille, évoluant dans leur cage de verre, les êtres hypnotisés croiront avoir réalisé à peu de frais l’Absolu. Nous ne voulons paniquer personne, notre but est simplement de montrer comment sortir de cette bouteille à dharma.

D’où le piège de l’application des enseignements aujourd’hui. On croit comprendre et voir, alors qu’on ne comprend rien sur la base d’un esprit déjà faussé et on voit là le summum de l’Intelligence. On se croit réalisé, alors qu’on a pas encore passé la porte, car on ne s’est pas vraiment avisé qu’il y avait une porte. Et la comédie peut durer longtemps, car ceux qui sont derrière la porte laissent entendre qu’il n’y a pas de porte, pour peu qu’on «lâche prise.» L’échelle de Jacob, les dix terres du boddhisattva perdent par ce fantastique tour de passe-passe leur raison d’être. On peut avoir eu quelques « expériences », quelques aperçus du divin même authentiques, mais faute d’éducation et d’une structure psychologique solide pour les accueillir et les intégrer, ces expériences peuvent tendre à la dislocation de la personnalité et de l’unité de l’esprit humain. Les individus dont le noyau est à prégnance « psychotique », en raison de leurs canaux poreux et parfois fêlés, sont des sujets idéaux pour ce type d’expérience passagère. Le problème réside en ce qu’ils ne disposent pas de structure propre et de la clarté mentale suffisante pour les inscrire dans une continuité.

3. L’imposture des enseignements spirituels actuels.

Sans doute pour cette raison, les Maîtres authentiques qui s’adressent aujourd’hui au plus grand nombre en disent très peu et sont très avares d’enseignements véritablement efficients. Connaissant probablement l’état lamentable de nos canaux et la faiblesse de notre complexion, ils préfèrent rester discrets afin de ne pas paniquer les foules. La plupart des gens ne s’en aperçoivent même pas et sont très contents comme cela, car ils ont peu étudié et pas pratiqué le temps nécessaire pour réaliser le tragique de la situation. Il leur est donc impossible de s’aviser des raisons qui ont conduit et entretiennent leur sort. Le souci de nivellement se comprend pour assurer la paix sociale et favoriser une certaine harmonie, mais s’avère problématique pour les progrès personnels des individus. D’où notre cri de révolte, non pour faire la révolution, mais pour trouver des solutions avant qu’il ne soit trop tard. Les discours rassurants ne nous protégeront pas des affres du bardo, sujet d’ailleurs peu au goût du jour. Les enseignements collectivisés à destination des groupes nombreux négligent dans leur principe la relation directe et personnelle entre Maître et disciple, quoi qu’on en dise. Cela conduit à une relation univoque, dans laquelle le disciple donne une partie de son temps, de son argent et de lui-même, mais ne reçoit pas en retour ou très difficilement un engagement réciproque qui scelle explicitement une relation de proximité personnelle. Le Saint Esprit ou Shaktipat ne descend pas dans n’importe quelles conditions. Il doit être sollicité suivant des règles précises. Dans le Christianisme, Dieu existe sous la forme de trois Personnes distinctes mais unies et d’égale importance, où chacune dépend de l’autre dans une relation de réciprocité. Quel meilleur exemple pour comprendre la phénomène des fameuses « relations interdépendantes » ? Dans la relation entre le Maître et le disciple fondée sur l’amitié spirituelle, l’Amour surgit spontanément lorsqu’est reconnue réciproquement l’égalité fondamentale de nature entre l’élève et le professeur. Les deux demandent conjointement à Dieu sa bénédiction, afin d’ouvrir leurs cœurs à l’amour universel. L’un donne et l’autre reçoit, mais les deux participent à l’unité de l’Esprit. Cette bipolarité est indispensable. Autant Dieu peut refuser sa grâce à un personne isolée, autant la conjugaison de deux verbes implorants dans un but altruiste ne peut rester sans réponse. Tel est le principe universel du darshan, sous ses multiples formes. C’est sans doute pour cela que Jésus a dit que tout ce qui se fera en son Nom serait bon et saint. Si on refuse cette circulation en va-et-vient, le courant peinera à s’établir dans sa plénitude entre les personnes, et la pédagogie divine fait place à la scolastique mortifère.

Pour autant qu’on s’est avisé de la nécessité de la présence physique du Maître et non pas sa virtualité abstraite, il n’est pas pour autant aisé de d’aller vivre aux pieds d’un Maître dans un ermitage isolé ou un monastère. Nous manquons généralement des mérites suffisants, et ceux qui s’y sont essayés ont réalisé que la proximité se payait de conditions drastiques à respecter. Et ceux qui suivent le chemin du seva tombent pour la plupart dans une forme d’esclavage spirituel (et matériel) consenti, où ils accumulent sans doute des mérites, mais semblent se condamner à renaître pendant de nombreuses vies au service du maître sans comprendre ce qui leur arrive. Par ailleurs, l’idéologie du travail règne dans moult communautés spirituelles, où les emplois du temps minutieusement réglés donnent beaucoup de place aux travaux quotidiens, mais peu à la pratique elle-même. Mais qu’est–ce qui est le plus important en fin de compte ?

Si l'on décide de rester chez soi à pratiquer tranquillement son mantra et à faire du yoga, on risque très vite de stagner. En effet, par expérience, nous avons pu constater que le mantra ne se développait pas tout seul par génération spontanée. Il lui fallait un milieu propice impliquant une forme de communauté. Autrement, la nature spirituelle de l’individu, au départ volatile, peine à s'incarner. Il lui faut un contact avec les autres pour se stabiliser et s’amplifier. Le yoga indien a été largement dépouillé de sa sève spirituelle dans sa transmission aux occidentaux. Il est certes efficace pour une bonne santé, mais incomplet, imprécis et même très dangereux lorsqu’il est approfondi pour nous amener à la claire lumière. En effet, les méthodes efficaces ont été élaborées et testées dans un milieu profondément différent du nôtre et pour des êtres ayant une morphologie spécifique. Elles ne peuvent donc être transposées telles quelles et sans adaptations de fond, dans un souci de profond renouvellement et de bénéfice aux êtres. Nous pouvons en dire autant du bouddhisme tibétain, efficace pour les tulkous tibétains qui bénéficient d’une éducation exceptionnelle (mais pour combien de temps encore ?) mais manifestement incapable de répondre à la transmutation biologique du substrat humain formaté par la modernité. Aussi, les techniques de pointe comme le « dzogchen », l’advaïta ou les tantras supérieurs s’adressent à des pratiquants de grande capacité - et non à de pauvres hérissons comme nous. La plupart d'entre nous ont perdu une part de leurs qualités vitales et de leur scintillement naturel, au profit d'une mentalisation toujours plus compliquée qui détruit les qualités inhérentes à l’état humain. Le réceptacle sur lequel les enseignements sont censés être infusés devient inapte à une telle opération, car il tend lui-même à devenir virtuel et purement informel, à l’image de tout ce qui compose la civilisation occidentale. Compris sur la base de cette nouvelle réalité virtuelle qui s’est substituée au monde sensible, les enseignements deviennent un piège plutôt qu’un remède. Loin de réaliser la vacuité de notre esprit et des phénomènes, nous tendons vers la dissolution dans un bardo semblable à celui de l’état intermédiaire. Pratiquement, des personnes honnêtes qui s'impliquent sérieusement et avec sincérité depuis parfois plusieurs décennies dans les enseignements obtiennent peu ou pas de résultats probants. Et le drame, c’est que leurs enseignants qui ne se sont pas impliqués personnellement les laisse dans ce désarroi en esquivant le problème à sa racine, même lors d’«entretiens privé» . Il y a donc une supercherie manifeste qui appelle une réaction et des solutions, car aucune situation déséquilibrée ne peut perdurer éternellement.

4. Reconstitution de la Tradition originelle multiplicatrice.

Devant cette situation critique, nous pensons que le dialogue et la réflexion interreligieuse sont la meilleure solution. Non pas au niveau superficiel comme il est d’usage, mais au niveau profond, celui des pratiques spirituelles. En effet, nous avons constaté que toutes les voies sont incomplètes par définition, afin de rendre obligatoire la présence du Maître, et que chaque religion semble détenir un morceau d'un puzzle géant qui aurait été disloqué et nous serait arrivé par morceaux. Aucune ne dispose d'une vue d'ensemble et chacune se croit totale par elle-même, si bien que les fausses interprétations sont obligatoires et les disciples fourvoyés. L'idée d'une coopération multiplicatrice est envisagée avec suspicion et horreur. A qui profite le crime ? Comme il manque la perspective d'ensemble, les parties sont biaisées elles aussi et l'absurde devient raison. Le mythe de la Religion primordiale a donc sans doute un sens, à condition de ne pas être saisi et objectivé. Il n'y a pas eu de Tradition primordiale réalisée historiquement, (nous n'avons aucune trace dans les annales ni les récits mythiques toujours particularisés et adaptés à un peuple), mais le Nom divin de la Tradition originelle existe nécessairement dans l'Intellect divin, et nous pouvons le découvrir si nous nous appliquons.

Contrairement aux interprétations plus ou moins étranges qui ont été proposées, nous pensons qu'elle ne constitue pas une somme de données statiques, mais qu'elle est foncièrement multiplicatrice. Dynamique car essentiellement créatrice, pas fixe et immuable comme un glaçon qui aurait fondu en se dispersant à la surface de la terre. Rien à voir avec les vues fixistes et réactionnaires qui tendent à la solidifier et la rigidifier, expression d'une rigidité mentale masculine caractéristique. La Tradition primordiale existe vraisemblablement "en esprit" complète comme faculté de liaison et de multiplication entre des terres pures ou royaumes imaginaux; mais sur terre, dans sa manifestation sensible, elle apparaît en continents épars que les archéologues de la Conscience doivent reconstituer.

Chaque religion, en suivant le sillon de son fondateur, s'enferme malgré elle dans un tracé et une limite. A la fin du processus de purification, le Maître dévoile au disciple le Soi inconditionné au-delà de toutes les formes. Après des efforts harassants, il finit enfin par comprendre ce qui se passe. La méthode que nous proposons fonctionne d'emblée différemment. Elle reconstitue pas à pas le puzzle de la Tradition originelle, à travers le sceau multiplicateur. Elle est donc dans son principe une voie inclusive qui recherche la complémentarité à travers la différence, tant au niveau métaphysiqe que psychologique. C'est une voie qui marche par l'examen et l'inclusion dynamique des écarts des signifiants. Elle ne recherche pas un centre absolu mythique autour duquel graviteraient les savoirs relatifs, (ce modèle a été justement remis en cause dans les écoles de la "déconstruction" qui refusent avec raison la fable centralisatrice; cf. Derrida et consorts) pas plus qu'elle ne sombre dans le relativisme moderne et de l'agnosticisme à la mode. Elle met en lumière la source commune à partir de la différenciation du Sens; elle permet la multiplication des connaissances et des réalisations spirituelles, en suivant conjointement le trajet de plusieurs voies différenciées et en s'intéressant aux autres. L'intuition de l'essence multiplicatrice se ramène à l'intuition de la différence entre plusieurs Noms divins en inclusion réciproque.

5. Voyage salutaire de l’esprit au sein de la diversité humaine et spirituelle.

Au niveau du quotidien, cette démarche consiste tout simplement à… s’intéresser aux autres. Si l’on a une vue subtile, on sait que le rejet des étrangers et de ce qui est « autre » est parfaitement admis et encouragé, que ce soit au niveau social ou spirituel, et si ce n'est le rejet physique, c'est le rejet psychologique et spirituel. Partout, il est bon de faire semblant d'être ami, mais à un niveau plus profond, plus on rejette les autres (l'indifférence n'étant que le masque du rejet), mieux ça vaut. Chaque religion prétend détenir l’unique vérité vraie, ce qui crée automatiquement une dépréciation de toutes les autres. Chaque groupement social fonde son identité sur le rejet des autres plus que sur l’interdépendance, perçue comme une mal nécessaire. Nous nous accommodons des autres tant bien que mal, de même que les chrétiens s’accommodent des bouddhistes et que les hindous s’accommodent des musulmans. Comme le dit le proverbe, nécessité fait loi. Mais nous sommes loin de la parole du Christ « Aime ton prochain comme toi-même », qui propose une véritable voie de l’union.

Malheureusement pour tous ceux qui souhaiteraient demeurer dans leur coquille pour l’éternité, il n’y a que deux voies de réalisation : par participation et par identité. La voie par participation suppose de se fondre totalement en Dieu ou dans le gourou qui fera le travail à notre place, en abandonnant toute velléité de constituer une âme personnelle, toute différenciation, et donc toute séparation. La réalisation par identité, supérieure à notre avis, consiste à réaliser son identité à Dieu par la constitution d’une âme véritable ou personnalité divine, qui partage avec toutes les autres la même essence divine, mais qui s’exprime différemment au niveau du manifesté.

La voie de la réalisation par identité passe par l’intégration de la différence. Au niveau spirituel, les oeuvres des Avatars, à savoir les voies religieuses, étant en principe marquée au sceau d'une certaine perfection, sont des objets rêvés pour celui qui cherche l'union à l'Intellect divin. Malheureusement, notre esprit est étriqué par nature, et une seule oeuvre ne suffit pas pour obtenir une union complète, d'autant que chaque école fonctionne par exclusion. En effet, l'union complète, c'est par définition l'union à la totalité de l'Intellect divin, et donc à la totalité de l'univers manifesté dont il est la matrice. Cela ne peut survenir par un processus d'exclusion, et cela demande de se défaire de toutes nos conceptions ordinaires. L'esprit doit donc s'entraîner à ressentir la perfection d'une forme, et puis d'une autre, et puis d'une autre, et ainsi de suite, les formes générées par les Avatars étant au départ les plus propices. C'est au cours de ses métamorphoses successives qu'il doit venir à réaliser l'illusion de son existence séparée. Normalement, ce qui commence avec les formes léguées par les Avatars (méditation sur les qualités divines, les chemins spirituels, la vie des maîtres, etc) doit s'étendre au reste de nos conceptions. En effet, l'esprit acquiert une certaine plasticité qui lui permet d'en faire usage avec des concepts et représentations plus ordinaires (tout concept étant accompagné d'une représentation, qu'il s'agisse d'une image ou d'une matrice). Par exemple, si la Passion de Jésus génère un sentiment d'union, et si ce sentiment d'union est suffisamment cultivé à travers d'autres méditations du genre, il arrive un moment où le mécanisme d'union devient de plus en plus facilement identifiable. Et l'on réalise qu'il serait stupide de ne pas l'appliquer ailleurs. peu à peu, c'est tout le sentiment de séparation qui se défait. Comme l'a dit un célèbre philosophe, le monde est une représentation. A la base nous sommes séparés de cette représentation, mais en identifiant un nouveau mode de relation qui est celui de l'union, nous pouvons commencer à enlever nos voiles, et réaliser le caractère illusion de l’ego, mais non de l’âme.

Avec ce processus continu de progression, par un mouvement d'inclusions réciproques successives, notre Personnalité divine issue de l'esprit de claire lumière qui contient tous les Noms divins finira bien par s’actualiser. Elle est elle-même en relation d'intériorité réciproque avec toutes les autres Personnes divines. Nous nous préparons en nous intéressant dès maintenant aux autres et en les prenant comme finalité. C'est la voie du boddhisattva Bien comprise.

6. Solitude du véritable chercheur.

Il faut savoir que les maîtres ne vous aideront pas sur cette voie, du moins pas de manière externe ou visible. En effet, ils nourrissent quantité de disciples dont la foi est fondée sur le rejet des autres écoles, et ne peuvent se dédire. Cependant, nous ne perdons pas grand chose. En effet, les maîtres prennent des disciples qui ont des capacités variables et leur donnent en fonction de leur capacité. Mais ne les font jamais changer de capacité. En effet, pour faire progresser une personne en fonction de sa capacité, il faut qu'elle ait confiance dans le maître, ce qui signifie qu'elle n'ira pas voir ailleurs, et ne posera pas trop de questions. Elle considérera que le maître est l'alpha et l'oméga. Cela permettra à un certain aspect de la transmission de passer, celui qui lui convient. Malheureusement, elle n'aura pas accès dans cette vie à l'aspect supérieur.

A l’inverse, la démarche qui procède par union avec ses propres représentations (et donc avec le monde), possède intrinsèquement le pouvoir de nous faire changer de capacité. Pour cela, la recette est simple. Il faut repousser tous les jours les limites étriquées de notre esprit. Ce qui n’est possible qu’en allant voir ailleurs, en voyageant, physiquement ou en esprit. Le concept en est extrêmement simple, mais la pratique est difficile. L'esprit humain semble avoir une répulsion native envers la complexité. En effet, le souhait de la plupart des étudiants spirituels, c'est d'aller vers la simplicité et la table rase. Sur le plan relatif, telle est d’ailleurs l'essence du totalitarisme. Après cela, est-il étonnant que nos gouvernement cherchent eux-mêmes à conduire la planète vers cette bêtise universelle ? Une seule pensée, un seul gouvernement, une seule façon de vivre, une seule nourriture OGM, une seule médecine... Les gens refusent cela parce qu'ils sont divers, mais si l'on note qu'au delà de cette diversité ils cherchent la simplicité relative, il est donc bien normal que les gouvernements reflètent ce désir. Ils ne font que refléter le désir général de simplicité, pas avec le contenu que chacun voudrait puisque cela n'est pas possible, mais au fond ils sont en accord avec l'esprit général. Ce schéma se reflète au niveau de l’individu. Chacun induit une sorte de totalitarisme dans son esprit, en réduisant au minimum son horizon spirituel, culturel ou intellectuel. Non seulement le bouddhiste refuse de concevoir autre chose que le bouddhisme, mais s'il est zen il n'y a que le zen pour lui, idem s'il est théravada ou tibétain. D'ailleurs s'il est nyingma il ne sera pas bön et s'il est kagyu il ne sera pas nyingma. Et si son maître est untel alors ce qu'a dit un autre tel n'est pas valide (sauf s'il est dans la lignée de son maître). De même les catholiques ne veulent pas entendre parler des orthodoxes, et ensuite parmi eux, il y différentes sectes. Comme l’a dit un homme politique célèbre, d’abord moi, puis ma famille, puis mes voisins, puis ma région, puis mon pays... La peur de l’autre est absolument fondamentale.

La voie par union est la seule qui s'attaque nommément à cette peur fondamentale en invitant les « apprentis » à s'unir à ce qui est étrange et étranger dans l'appréciation de la différence, et non dans la tentative de tout ramener à une simplicité relative et totalitaire. En fait, il n'y a aucune méthode qui fonctionne par elle-même en dehors de la méthode exposée ici. Si nous refusons de nous unir à ce qui est différent, à la façon des amants dans un couple divin, nous ne voyons véritablement pas comment il est possible de réaliser sa nature puisque l'illusion fondamentale source de tous les maux est la séparation. C'est l'imposture de toutes les religions et des voies, qui se prétendent vraies en elles-mêmes, mais qui ne fonctionnent que par transmission du maître, transmission qui n'a plus vraiment lieu aujourd'hui, comme nous l'avons découvert avec tristesse.

Conclusion :

A l’heure actuelle, non seulement les enseignements spirituels sont dévoyés par simplification, mais à supposer qu’ils ne le soient pas, ils s’adressent à des pratiquants dont les caractéristiques subtiles sont différentes des nôtres. De plus, la « transmission » spirituelle, en se massifiant, est devenue une imposture. Pour le chercheur sincère, la solution ne consiste pas à s’enfermer dans sa coquille en se répétant comme un mantra que « tout est parfait », mais à faire usage de son Intellect, en comparant entre elle les différentes traditions pour retrouver les véritables principes de la pratique spirituelle grâce à une vue d’ensemble à la fois vaste et détaillée, et de sa Sensibilité, en recherchant l’union avec tout ce qui est différent, plutôt que l’enfermement dans une forteresse de certitudes et d’auto-satisfaction qui nie la valeur d’autrui et des systèmes de pensée différents.

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Photo : Le livre "Rich Brother Rich Sister" est consacré au spiritualisme utilitaire qui glorifie notamment l’abondance financière.

lundi, novembre 02, 2009

Les pièges du spiritualisme


Les pièges du spiritualisme, ou les inadéquacités, sont traités par Robert Linssen dans son livre « Bouddhisme, Taoïsme et Zen » :

Les inadéquacités sont les attitudes d’esprit qui nous empêchent de voir la nature profonde de notre être et des choses, et, par voie de conséquence, nous mettent dans l’incapacité de répondre adéquatement aux exigences de circonstances et de lieux variés qui se présentent au cours de l’existence.

Parmi elles nous attirerons plus spécialement l’attention sur les fausses concentrations, les processus d’imitation et les attachements.

1°) Les fausses concentrations :

Une abondante littérature vante les mérites de la concentration mentale. Certains auteurs ayant compris la nécessité d’un calme intérieur, nous proposent d’immobiliser le défilé continuel de nos pensées par un acte de volonté. Ils nous conseillent de fixer notre esprit sur un point à l’exclusion de tout autre. Certains comparent le processus de la concentration à l’action d’une loupe réalisant la convergence des rayons solaires en un seul point et permettant ainsi de mettre le feu à toute matière inflammable. D’autres nous suggèrent de rejeter systématiquement les images qui se présenteraient à notre esprit pour tendre vers une vacuité totale.

Ces pratiques peuvent développer la puissance du mental mais elles ne peuvent mener ni à la délivrance intérieure ni à l’Eveil total.

Le fait de discipliner l’activité mentale en fonction d’un acte de volonté engendre un état de tension psychique considérable. Un tel procédé est doublement faux.

Premièrement, les Eveillés nous demanderont « Qui » discipline ceci ou cela ? et dans quel but ? Nous devrons reconnaître que c’est la « pseudo-entité » du « moi » qui recourt à un tel stratagème pour s’affirmer. Le moi est un fait mais tel qu’il s’éprouve actuellement il est une illusion. Tout acte réalisé dans une telle attitude d’illusion psychologique ne fait que renforcer la notion illusoire d’exister en tant que distinct que possède le « moi ».

Deuxièmement, le processus essentiel que nous suggère la Sagesse consiste en un affranchissement de toutes nos tensions intérieures. Nous n’avons rien à construire mais à détruire. L’état de tension provoqué par les fausses concentrations que nous venons de décrire empêche toute possibilité de réalisation spirituelle. Le « Satori » ou Nirvâna nécessite de notre part une réceptivité, une disponibilité, une transparence intérieure, une détente totale. Toute discipline résultant d’un acte de volonté nous met dans l’impossibilité de « mourir à nous-mêmes ». Elle renforce l’action des « forces de l’habitude » dont il est essentiel que nous nous affranchissions.

Examinons l’attitude de l’homme qui rejette systématiquement les images se présentant à son esprit. Nous verrons qu’elle est fausse.

Les maîtres véritables ne nous ont jamais demandé de « rejeter » quoi que ce soit. Ils nous poseraient immédiatement la question classique des advaïstes hindous : « Qui » rejette ? et pourquoi ? Nous devrions admettre alors, qu’au delà des oppositions successives de nos rejets et de nos acquisitions, demeure un « moi » qui puise sa substance même dans les tensions inhérentes à ces oppositions elles-mêmes.

Il ne s’agit pas de rejeter quoi que ce soit, mais de comprendre profondément le processus de ses pensées et de sa propre existence. Cette compréhension profonde, ou « Vue Juste » délivre le « penseur » de l’illusion d’être une entité. Dès lors, toutes ses disciplines, ses conquêtes, ses ambitions, ses avidités s’évanouissent pour faire place à la vision du Réel. Les Sages nous font remarquer que tout rejet résulte d’un acte de choix. Par le processus du choix, le « moi » ne peut se libérer de ses limitations. Il se transforme simplement et prend d’autres aspects. Les Sages nous dénoncent clairement le stratagème : le « moi » se réserve au-delà de ses modifications successives. La Sagesse consiste à démasquer les mobiles profonds d’avidité égoïste présidant à tout acte de choix.

2°) Les processus d’imitation :

Les processus d’imitation sont des conformismes physiques ou mentaux tendant à conditionner l’esprit humain. Dans la mesure où nous donnons à notre adhésion à un système de pensée déterminée, à des croyances, à des dogmes, nous conditionnons nos esprits. La grande force du Zen d’une part, et de la position krishnamurtienne d’autre part, réside dans le fait qu’ils ne sont pas des systèmes de pensée mais des exposés d’un processus de vie affranchi de l’idéation.

Il existe un abîme entre l’attitude du chrétien qui s’en remet à son directeur de conscience, de l’hindou qui se soumet aux directives de son gourou et le processus d’auto-révélation rigoureusement individuel que nous suggère le Ch’an, le Zen et Krishnamurti. Dans les deux premiers exemples nous nous trouvons en présence des processus d’imitation nuisant à l’intégrité spirituelle de l’homme. Cette dernière réclame un affranchissement de toute autorité extérieure et par dessus tout de tout conformisme (1).

Le culte des images, des symboles, des clichés mentaux de toutes espèces entre dans le cadre des processus d’imitation.

Dans la mesure de leur ferveur, les mystiques chrétiens qui méditent sur l’image de la Vierge, aboutissent à une auto-hypnose au cours de laquelle ils contempleront, non la Vierge, mais la matérialisation de leur propre projection mentale. De même, en est-il pour les Bouddhistes qui se consacrent avec ferveur sur telle ou telle image du Bouddha.

Toute fixation de la pensée sur une image, sur un symbole, sur une idée quelconque aboutit à des phénomènes dont il n’y a pas lieu de se réjouir, contrairement à ce que font de nombreux chercheurs dont la sincérité n’est pas mise en doute. L’étude de la vie intérieure de certains Sages nous montre les luttes qu’ils ont endurées contre les images cultivées antérieurement. Le rôle des « japas » très courant aux Indes et préconisé par de nombreux auteurs tant hindous qu’occidentaux peut être aussi négatif.

Le fait de prononcer indéfiniment certaines syllabes identiques, choisies par le maître, et souvent différentes pour chaque disciple aboutit à une sorte de torpeur magnétique voisine de l’auto-hypnose. Ce processus calme le système nerveux mais il s’agit là d’authentiques intoxications mentales aboutissant à des extases mineures n’ayant aucun rapport avec la vraie spiritualité. Elles peuvent être parfois plus nocives sur le plan de l’esprit que l’alcool, les drogues et les stupéfiants sur le plan physique.

Les processus d’imitation comprennent non seulement l’adhésion aux images ou aux idées que nous suggère autrui. Ils englobent la totalité des habitudes mémorielles du passé, et par conséquent nos propres accumulations mentales.

Nous pourrions signaler à titre d’exemple, l’attitude intérieure du lecteur enthousiasmé par la notion d’un « Mental Cosmique » ou par celle de l’unité d’essence spirituelle. Cet enthousiasme l’inciterait automatiquement à l’expérience effective de la réalité dont il pressent intuitivement la grandeur et l’authenticité. Mais supposons qu’un tel homme se propose d’aller dans la nature pour tenter d’approfondir dans un cadre plus adéquat ce qu’il aurait perçu dans un éclair. Il est infiniment probable qu’il ressente à nouveau ou qu’il perçoive tout ce qui s’offre à ses regards comme étant baigné dans le « Mental Cosmique ».

Il se peut qu’il pense à la présence du « Mental Cosmique dans la terre des sentiers qu’il parcourt, dans l’air qu’il respire, qu’il l’entende à travers et au delà du chant des oiseaux, du bruissement du vent dans les arbres. S’il persiste dans une telle attitude il constatera qu’elle aboutit tôt ou tard à une impasse. Aussi longtemps que demeurera en lui l’idée du « Mental Cosmique » et l’automatisme mémoriel intervenant à tout instant entre lui et les circonstances en nommant toutes choses « Mental Cosmique », il ne pourra parvenir effectivement à l’expérience même du Réel. La représentation mentale du Réel qu’il a inconsciemment élaborée en son esprit s’interposera perpétuellement entre lui et la Réalité (2).

L’expérience ne revêtira toute son authenticité qu’à partir de l’instant où : 1° il sera délivré de l’automatisme mémoriel « nommant » ses états ; 2° et lorsque toute attente de quoi que ce soit délivrera son esprit des tensions qui s’opposent à sa parfaite plasticité.

L’observation silencieuse, la lucidité sans idée, l’attention sans « mots pensées », la vigilance dans l’instant constituent les éléments fondamentaux de la « Vue Juste ».

Par leur dénonciation du rôle nocif des « forces d’habitudes », des processus d’imagination grossiers ou subtils, les formes supérieures du Bouddhisme et du Zen permettent à la nature humaine d’épanouir ses plus hautes possibilités créatrices.

3°) Les attachements :

Par attachement nous n’entendons pas seulement les attachements psychologiques, tels la dépendance dans laquelle nous pouvons nous trouver à l’égard de certaines personnes déterminées ou de certains objets mais aussi l’attachement à nous-mêmes. Ce dernier concerne autant l’attachement à nos propres pensées que celui du corps (3).

Dans la mesure où nous nous appuyons sur autrui nous nous évadons de la réalité centrale de notre être, nous sommes littéralement en « porte à faux » sur le Réel. L’attachement à des êtres particuliers ou à des objets distincts nous met dans l’impossibilité d’expérimenter la nature réelle des choses. Toute fixation de l’esprit sur un point particulier entraîne une mobilisation d’énergie s’effectuant au détriment de la vision d’ensemble. La localisation de nos énergies psychiques autour d’un point privilégié tend à nous limiter dans la spécialisation d’une perception exclusive. L’expérience du Réel ne surgit qu’à partir de l’instant où notre esprit se libère de l’attachement à toute préférence, à toute perception distincte, à toute valeur particulière, à tout point privilégié.

Il s’agit d’une véritable déspécialisation mentale.

Encore faut-il dire que cette dernière n’aboutit nullement à une incohérence quelconque ni un rythme de vie intérieure amorphe, empreint de monotonie. Sur le plan affectif notamment, le dépassement des points privilégiés, le détachement des êtres et des objets particuliers ne peuvent être confondus avec l’inertie mortelle d’une glaciale indifférence. Nous avons insisté ailleurs sur le fait que le détachement n’est pas l’indifférence. Les formes supérieures de l’amour et de la compassion sont réalisées uniquement dans le détachement des exigences égoïstes du « moi ».

Parmi les attachements évidents du moi, nous terminerons en signalant l’identification au corps.

Une certaine maîtrise du corps est indispensable pour que puissent s’exprimer les richesses de l’esprit. L’abus des dépenses sexuelles et alimentaires rend toute acuité de perception spirituelle impossible.

Les différentes nuances sur lesquelles nous avons insisté, telle que l’influence des automatismes mémoriels, les secrètes attentes intérieures, exigent pour être perçues clairement, une vigilance, une souplesse et une acuité de perception qui sont incompatibles avec un manque de contrôle des exigences du corps.

De nombreux monastères bouddhistes attachent une grande importance à la discipline dans la question alimentaire. Dans certains centres, les moines ne prennent qu’un repas par jour ; celui du midi. Le repas du soir est interdit. D’autres, ne peuvent jamais prendre un repas après le coucher du soleil. Les raisons en sont évidentes. En vertu des l’interdépendance existant entre les facteurs physiques et psychiques, les repas pris tardivement entravent le processus normal du sommeil, non seulement du point de vue physiologique mais surtout du point de vue psychique.

La digestion étant une question de nerfs, les énergies nerveuses mobilisées par l’assimilation d’un repas copieux le soir, paralysent toute possibilité de réceptivité psychique et e repos réel durant le sommeil. Le système nerveux est en effet le seul intermédiaire entre le physique et le psychique.

Le triomphe de l’attachement à nos exigences corporelles constituent l’une des premières matérialisations indispensables à notre libération totale.

4°) Les méditations compartimentées :

Par « méditations compartimentées » nous entendons les exercices de méditation à heures fixes, auxquels s’appliquent de nombreux religieux, certaines périodes de la journées. Ce processus tend à l’établissement d’une scission entre la vie « ordinaire » et la vie dite « spirituelle ».

La plénitude de la vie est là, d’instant en instant, et nous devons la saisir au cœur de la seconde qui passe par une vigilante attention (4).

Le processus de la méditation « compartimentée » aboutit à de graves déviations ayant l’inconvénient de surestimer nos possibilités réelles (5). En effet, si nous nous entraînons à la méditation, il se peut que certaines expériences cultivées nous procurent diverses joies intérieures.

Nous donnons souvent libre cours à des projections de notre inconscient. Nous sombrons ainsi progressivement dans un processus d’évasion et d’auto-hypnose agissant comme un véritable narcotique spirituel.

Des maîtres Ch’an insistent beaucoup sur le caractère constant de la méditation.

Hsi-Yun nous conseille de la façon suivante :

« Chaque jour, en marchant, debout, assis ou couché, dans chacune de nos paroles, soyez détachés des objets du monde phénoménal. En parlant ou simplement en clignant la paupière, que chacun de vos actes soit accompli sans attachement (6). »

Un autre maître Ch’an, Shen-Hui reprochait à son disciple Teng, le caractère artificiel des méditations « arrangées » :

Teng : « Il est nécessaire tout d’abord de pratiquer la méditation en restant assis calmement les jambes croisées… »

Shen-Hui : « Quand on est engagé dans la méditation, n’est ce pas là un exercice spécialement arrangé ?

Teng : « Certes… »

Shen-Hui : « Dans ce cas, cet arrangement particulier est un acte de la conscience limitée ; comment peut-elle mener à la vision de sa propre nature ?
… Cette manière de s’exercer dans la méditation relève en fin de compte d’une recherche mal conduite de la vérité ; tant qu’il en est ainsi, de tels exercices ne sauraient aboutir à la vraie méditation (7). »

Et Houei-neng disait : « C’est une faute de penser que le fait d’être assis, tranquillement plongé dans la méditation, soit indispensable à la délivrance. »

Il est important de retenir que l’on ne « s’entraîne » pas au « satori ».

Les travaux d’entraînement peuvent être efficaces dans des domaines matériels ou techniques. On « s’entraîne » à la boxe, au football, à l’escrime ou au tennis… Il est encore possible de « s’entraîner » en vue d’une présentation d’examen de mathématique ou d’histoire. dans ces domaines, une préparation, une accumulation est nécessaire.

Mais, ainsi que le suggérait Platon, chaque travail demande des outils adéquats. Pour des besognes grossières et lourdes des outils grossiers et lourds sont requis. Un travail délicat, minutieux, léger demandera par contre des outils délicats et raffinés. L’attitude d’un entraînement spirituel comporte précisément quelque chose de « grossier et lourd » par contraste à la condition de légèreté, de jaillissement et de liberté du « Satori (8) ».

La plupart des maîtres Zen (Ch’an) insistent sur le caractère soudain du Satori. Dans la mesure où nous méditons, nous sommes soit consciemment, soit inconsciemment dans une attitude d’attente secrète. En un mot, nous nous préparons à recevoir, mais cette préparation est empreinte d’un caractère subtil d’avidité et de préfiguration. Elle est trop consciente d’elle-même.

Le « Satori » arrive à l’improviste. Il possède un caractère de spontanéité, de jaillissement incompatible avec toute préparation minutieuse. Son foudroiement spirituel ne peut atteindre que l’esprit totalement détendu, libéré de ses attentes, de ses espoirs les plus secrets (9).

L’avantage de la méditation continue, inséparable de la vie elle-même, réside dans la détente intérieure authentique qu’elle apporte à celui qui la pratique. Au début, les résultats paraissent moins spectaculaires mais ils sont plus conformes à la nature des choses. S’ils sont plus lents ils sont plus durables comme le sont les processus de la nature.

Il n’existe aucun instant particulier qui mérite davantage d’attention plutôt qu’un autre. L’éternité est là, dans sa totalité, de moment en moment, sans préférence aucune.

5°) Les interprétations erronées du « Vide » :

Ainsi que nous l’avons signalé à diverses reprise la notion du « Vide » prête souvent à confusion. Nombreuses sont les personnes qui l’interprètent à la lettre et tentent de réaliser le « vide mental » par l’exercice de concentrations intenses. Une telle vacuité est absolument négative et ne contient aucune possibilité révélatrice.

L’activité mentale est naturelle. Elle fait partie des processus de vie. Il n’est pas question d la supprimer mais de lui assigner un mode de fonctionnement différent, répondant adéquatement à la nature profonde des choses.

Le fonctionnement mental actuel est inadéquat en vertu de ses identifications et de ses attachements. Le « vide » doit être compris dans le sens d’une absence des fausses valeurs résultant de l’attachement et de l’identification. Tout autre interprétation peut conduire à de graves erreurs. Cette façon de voir se retrouve d’ailleurs confirmée dans les commentaires de la doctrine de Hsi-Yun :

« Accordez-lui juste l’attention superficielle appropriée aux circonstances »… De nombreuses personnes y compris les bouddhistes chinois, on fait l’erreur de supposer que la pratique de « dhyâna » vise à rendre le mental complètement vide. Cette doctrine a été entièrement réfutée par un moine contemporain, Yeh Ch’i, qui vit actuellement dans le Yunnan ; il mit en évidence le fait qu’un état de vide mental ne peut être maintenu continuellement… Le but de « Dhyâna » est d’éliminer du processus mental tout sentiment d’attraction ou de répulsion suscité par la croyance que les choses sont des entités indépendantes et permanentes en elles-mêmes.

Le vide mental permanent conduirait à des absurdités, telles que par exemple, le fait d’être nourri par une tierce personne, et très probablement se terminerait par la folie.

Suivant les bouddhistes de la secte « Dhyâna », il est cependant possible de réagir aux circonstances de la vie quotidienne de telle sorte que l’on soit capable d’y prendre part d’une manière satisfaisante, tandis que l’on demeure absolument détaché et essentiellement non-affecté par les circonstances (10). »

Les diverses formes de « Vide » obtenues par concentration, par une discipline du « moi » constituent une sorte de refus à la vie, empreint d’un caractère d’auto-défense et de fuite vis-à-vis des problèmes que pose l’existence. Fuir n’est pas résoudre. La solution véritable de nos problèmes ne peuvent être trouvée qu’en les affrontant et non en les fuyant.

6°) Manque de discernement :

L’exemple le plus saisissant des contradictions inhérentes au manque de discernement nous est fourni par les théologiens.

Tout en admettant que la « déité dépasse infiniment toute image sensible » et pour la voir « il faudrait qu’elle se montrât elle-même sans intermédiaire aucun » l’Eglise se pose non seulement en intermédiaire mais prétend à l’exclusivité d’un tel rôle et impose l’adhésion à des dogmes, croyances, rites constituant la négation absolue des vérités essentielles qu’elle semble parfois admettre d’autre part.

Nous avons vu ailleurs saint Thomas reconnaître que le don d’intelligence « ne nous fait certes pas voir l’essence divine mais nous montre ce qu’elle n’est pas ». Il nous dit ensuite que « nous connaissons Dieu ici-bas d’autant plus parfaitement que nous comprenons qu’il dépasse tout ce que notre esprit peut saisir ». pourquoi dès lors, non seulement proposer mais imposer aux esprits, dès leur plus tendre enfance, un ensemble de notions et d’attributs paralysant désormais toute possibilité d’une approche quelconque du divin (11).

Lorsque nous posons de telles questions à ceux qui sont rompus aux disciplines obscures des théologies, nous trouvons dans leur façon de réagir la réponse à notre enquête. La clarté de l’expérience directe, non-mentale est absente. Elle a cédé la place aux spéculations intellectuelles, à l’interprétation adroite des textes (12).

L’endroit précis où s’est produite cette coupure entre la réalité vivante elle-même et les représentations de plus en plus erronées qui nous sont rapportées par les théologies actuelles se situe à la racine même du mental. Nous retrouvons une fois de plus ici, toute la signification de cette pensée Zen nous disant qu’« une différence d’un dixième de pouce » suffit à séparer le Ciel et la Terre. La plus modeste absence d’attention, le moindre manque de discernement nous conduisent imperceptiblement sur la pente fatale des fausses valeurs.

Si nous disons que le « peuple » ne peut accéder aux enseignements abstraits, qu’il lui faut des symboles concrets nous commettons une erreur assez grave.

D’abord le Zen, n’est pas un « enseignement abstrait » puisqu’il est essentiellement pratique et tend au contraire à nous dépouiller l’esprit de toute abstraction. Ensuite, ce serait reconnaître à notre civilisation actuelle un caractère de dégénérescence inquiétant comparativement à celles qui ont existé entre la mort du Bouddha et l’avènement du Christianisme. L’histoire nous enseigne en effet, qu’à l’époque du Bouddha ainsi qu’à celle d’Ashoka les enseignements dépouillés de la doctrine étaient pleinement assimilés par le peuple.

C’est donc par manque de discernement que les organisateurs de la plupart des grandes religions ont encouragé la paresse mentale de la « masse » en tentant de rabaisser la Vérité à son niveau alors qu’il eût au contraire fallu tout mettre en œuvre pour élever la collectivité à la hauteur des purs enseignements énoncés par les Maîtres.

La force de la position du Ch’an et du Zen réside dans l’absence de spéculations métaphysiques. Le terme « Dieu » est inexistant dans les diverses formes du bouddhisme. Seul existe le « Mental Cosmique » dont tous les êtres sont parties intégrantes. Cette Réalité se suffit à elle-même. Sa réalisation en nous-mêmes et par nous-mêmes nous délivre de tout manque de discernement.




(1) « Ceux qui se connaissent par eux-mêmes ne cherchent rien d’extérieur. S’ils adhèrent à l’opinion que la libération vient par l’aide extérieure, par l’office d’un ami bon et sage, ils se trompent entièrement. Lorsque la confusion règne en vous et que des vues fausses y sont conservées, nulle somme de connaissance appartenant aux autres, si bons et sages amis qu’ils puissent être pour vous, ne servira à votre salut. » (Vimalakirti-Soutra, in Suzuki, « Bouddhisme Zen, I, p. 317.)

(2) « Là où notre intellect ne peut atteindre, en vérité je vous dis d’éviter d’en parler. » (Iueh-chan, in : Suzuki, « Bouddhisme Zen, p. 120.)

(3) « O mes amis, n’ayez aucune résidence fixe, à l’extérieur ni à l’intérieur, et votre conduite sera parfaitement libre et sans entrave. Chassez votre attachement, et votre marche ne connaîtra pas le moindre obstacle. » (Houei-neng, « Soutra de l’Estrade », in Suzuki, « Bouddhisme Zen », I, p. 316.)

(4) « Puisque nous ne faisons déjà qu’un avec l’Absolu, nous n’avons rien à pratiquer, rien à accomplir. La seule chose nécessaire est un réveil soudain à cette Unité. » (Hsi Yun « Mental Cosmique ». p. 44.)

(5) « N’imagine pas, ne pense pas, n’analyse pas, ne médite pas, ne réfléchis pas, demeure dans l’Etat naturel. » ( Les six règles de Tilopa – Bouddhisme tibétain)

(6) « Mental Cosmique », p. 131.

(7) D.T. Suzuki, « Le Non-mental », p. 41.

(8) « Lorsque la doctrine abrupte est comprise, il n’est plus besoin de se discipliner dans les choses extérieures. » (Houei-neng, in : Suzuki, « Bouddhisme Zen », I, p. 315.)

(9) « Quand nous demeurons en Dhyana nous sommes esclaves de Dhyana. Si excellents que soient les mérites de ces exercices spirituels, ils nous mènent inévitablement à un état d’asservissement. il n’y a pas là de libération. Aussi peut-on considérer toute la discipline du Zen comme consistant en un série d’efforts pour nous rendre absolument libre de toutes formes d’asservissement. » (D. T. Suzuki, « Le Non-mental », p. 40.)

(10) « Le Mental Cosmique ».

(11) « Un Dieu compris n’est plus un Dieu. » (Terstegen, in : Suzuki, « Bouddhisme Zen », II, p. 105.)

(12) « Les choses divines sont d’autant plus obscures pour nous qu’elles sont plus intelligibles et plus lumineuses en elles-mêmes. » (Aristote.)

lundi, octobre 19, 2009

Des livres


Réincarnation, karma et maya (l’illusion), la trilogie spirituelle de la nouvelle religiosité inculque l’idée de l’évolution de la personnalité, vie après vie, jusqu’à l’état d’Homme-Dieu.

L’Homme-Dieu, le magnifique titan psychique du futur, heureux et détaché, est un mythe fondé en grande partie sur le credo « tout est illusion ». Ce credo conduit à un faux détachement et à une véritable aliénation des adeptes du spiritualisme moderne. L’aliénation spirituelle débute avec l’endoctrinement qui fait croire que l’existence est une illusion. En d’autres termes, nous ne devrions pas nous offusquer des mensonges, des injustices ou de la prédation des riches, des puissants et de leurs complices des ecclésiastiques de tous bords dûment ordonnés ou des gourous autoproclamés, ce ne sont que des illusions . « Tout est illusion, sauf mon divin moi », se persuade l’adepte du nouveau spiritualisme.

« Il faut être positif » inculque aussi le spiritualisme moderne qui a remplacé les anciennes peurs religieuses (enfer, punitions divines…) par une prétendue science de l’esprit qui proscrit le discernement et la contestation.

La véritable spiritualité est très différente des fadaises que l’on sert aux béni-oui-oui du verseau et aux clients du nouveau spiritualisme mâtiné de concepts déformés du bouddhisme. Malheureusement, les textes qui permettent de démasquer les fausses voies pourraient bientôt disparaître. Un livre aussi précieux que « Les entretiens de Lin-tsi » n’est toujours pas réédité. Mais, plus grave, quand l’actuel totalitarisme économique se transformera en une impitoyable dictature mondiale, de nombreux livres seront vraisemblablement détruits. D’ailleurs, on peut se demander si les bibliothèques numériques ne seront pas utilisées pour identifier en deux ou trois clics les livres jugés dangereux par la tyrannie globale qui sortira bientôt de l’ombre.

Les sages dignes de ce nom ont toujours émis des doutes sur les techniques spirituelles et les discours religieux. Ils étaient nombreux en Chine dans la tradition Ch’an. Dans son livre, « Zen, liberté intérieure », Thomas Cleary reprend le mot japonais «zen » pour désigner le « ch’an », le « dhyâna », la contemplation . En France, l’école Zen, dépréciée par Deshimaru et ses successeurs, est très éloignée de la sagesse libertaire du Ch’an. Toutefois, Thomas Cleary préfère utiliser le mot « Zen » pour désigner l’école chinoise du Dhyana. Il est vrai que Cleary n’est pas Français et en outre il a une compréhension plus complète du véritable Zen. Peut-être aussi que l’usage du mot japonais « zen » pour désigner les enseignements et les maîtres chinois répond à une exigence des éditeurs, car le la notoriété du mot «Zen » est plus importante que son équivalent chinois, le mot « ch’an ». Donc dans son livre, « Zen, liberté intérieure », Thomas Cleary résume magistralement les enseignements de plusieurs sages parmi lesquels on trouve Huang long (1002-1069), un sage chinois de l’école Ch’an (zen) :

Connaissance sans maître

« Le corps universel de la Réalité est si subtil que lorsque vous cherchez à l’écouter, vous ne l’entendez pas et quand vous cherchez à l’écouter, vous ne l’entendez pas et quand vous cherchez à le discerner, vous ne le voyez pas. De même qu’il n’y a pas de maître pour la pure connaissance, comment pourrait-elle être atteinte par la pensée et l’étude. »

Ouvrir les yeux

« Ceux qui cherchent devraient ouvrir leurs propres yeux – ne vous préparez pas des regrets pour plus tard. Le Zen ne peut-être atteint par des pouvoirs psychiques ou par la pratique d’expériences spéciales. Le Zen ne peut être un sujet de discussion traité par les méthodes de la connaissance ou de l’intelligence ou par ce qui a été simplement appris. »
[…]

Recherche

« Aller d’école en école en cherchant des maîtres est une recherche extérieure. Considérer la propre nature de la conscience comme l’océan et considérer la connaissance silencieuse de la sagesse comme le Zen, s’appelle : recherche intérieure. Chercher à l’extérieur est fatalement sujet de préoccupation. Chercher à l’intérieur, en tenant arrêtés corps et esprit, est fatalement une entrave (1). »

« Donc, le Zen n’est ni à l’intérieur ni à l’extérieur, ni dans l’être ni dans le non-être, ni dans le vrai ni dans le faux. Ainsi, l’on dit : « Intérieure ou extérieure, les deux visions sont fausses. »

Un autre sage chinois, Fa-Yan (885-958), cité par Thomas Cleary, disait :

« Récemment, les maîtres zen ont, eux aussi, perdu les bases et les disciples n’ont plus les moyens d’apprendre. Des affrontement d’ego et des états temporaires sont pris pour des accomplissements. »

Depuis l’époque de Fa-Yan, depuis plus de mille ans, des écrits de sages chinois dénoncent les erreurs et les pièges de la fausse spiritualité. Ces textes, qui sont parfois parvenus jusqu’à nous, offrent de précieux conseils qui permettent de reconnaître un attrape-nigaud dissimulé sous l’apparence d’une voie authentique.

Les maîtres contemporains, qui se targuent d’enseigner l’Eveil, font dire à Nan Huai-Chin, l’un des derniers héritiers du véritable Ch’an : « Qu’on me présente les éveillés actuels, en un seul regard, je les défais […]. Aujourd’hui, le ch’an authentique n’est qu’un mouvement de lèvres. » Nan Huai-chin, « L’Expérience de l’éveil ».

Au 9ème siècle, Lin-tsi n’épargnait pas les prétendus maîtres : « Il semble qu’on ait affaire qu’à des maîtres de ch’an pareils à de nouvelles mariées et qui n’ont qu’une crainte, celle d’être chassés de leur monastère et de se voir privé du grain qu’on leur donne à manger, de leur sécurité et de leurs aises. Celui qui est approuvé par tout le monde, à quoi est-il bon ? ». Lin-tsi disait aussi des maîtres : « Les bons adeptes font gorge chaude de ces aveugles de vieux coquins chauves qui mettent le trouble dans le monde entier […]. Jamais ne s’arrêtent le rayonnement spirituel émanant de vos six sens ! Quiconque sait voir les choses de cette manière sera pour toute son existence un homme sans affaires […]. L’éveil et le nirvana sont des pieux à attacher les ânes. » D’après la traduction de Paul Demiéville des « Entretiens de Lin-tsi ».

Thomas Cleary consacre un chapitre à Lin-tsi (Lin ji). Il est difficile de ne pas rapporter d’autres phrases du maître chinois :

« Il y a des étudiants zen qui déjà enchaînés, se rendent auprès de maîtres. Le maître leur ajoute une nouvelle chaîne. Les étudiants sont enchantés et incapables de faire la moindre distinction entre une ou l’autre chose. On appelle cela : invité regardant un invité. »
[…]
« Il existe des aveugles au crâne rasé qui, après avoir mangé à satiété, font zazen, méditent, interrompent l’enchaînement des pensées pour les empêcher d’apparaître, fuient le bruit et recherchent le silence. Ceux-là sont des déviants du Zen. »

« Zen, liberté intérieure », textes rassemblés par Thomas Cleary :
http://bouddhanar-8.blogspot.com/2009/09/zen-liberte-interieure_16.html





(1) Huang Long critique le zazen.

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...