jeudi, février 18, 2010

Anarchisme chrétien, christianisme libertaire


Le grand romancier russe Tolstoï, dans la seconde partie de son activité intellectuelle, a essayé de concilier le christianisme ou plus exactement les enseignements donnés par Jésus de Nazareth (ou à lui attribués) avec l'anarchisme ou absence d'autorité gouvernementale, considérée sous sa forme la plus évidente et la plus brutale : la violence.

Il n'est pas difficile de trouver dans les livres sacrés des chrétiens, particulièrement dans ceux appelés Evangiles, des paroles qui semblent faire de Jésus une sorte de révolutionnaire mystique, de révolté religieux mis au ban de la société de son temps. Il prêche parmi les déshérités, les en marge du milieu social d'alors, il se plaît en la compagnie des péagers et des gens de mauvaise vie, il s'entoure de personnes appartenant à la classe la plus basse, voire de prostituées, etc., il soulève tout ce monde contre la façon d'enseigner et de se comporter du clergé juif, hypocrite, machiavélique, avide de pouvoir spirituel et temporel comme le sont tous les clergés dans tous les temps. On peut voir en Jésus une sorte d'anarchiste qui finit par succomber au cours d'une lutte trop inégale, mais sans un geste de soumission ou de rétractation, ni devant le grand prêtre Caïphe, symbole du pouvoir ecclésiastique, le dogme - ni devant le roi Hérode, symbole du pouvoir civil, la loi - ni devant Pilate, symbole du pouvoir militaire, le sabre.

Tolstoï considérait comme base de la doctrine chrétienne : la non résistance au mal par la violence. Jésus n'a pas seulement commandé à ceux qui le suivaient d'aimer leur prochain comme eux-mêmes (Ev. selon Matthieu, XXII, 39), il leur a prescrit de ne point résister au méchant ou au mal (id., V, 43), en opposition à l'antique précepte judaïque œil pour œil, dent pour dent. C'est sur cette « non résistance au mal par la violence » que s'étaye tout le tolstoïsme. Les conséquences qui en découlent sont incalculables, car, pratiquement, la non résistance se traduit par la résistance passive, c'est-à-dire le refus d'obéissance aux ordres de l'Etat impliquant emploi de la force ou de la violence, la non coopération aux services publics dans lesquels il entre sous une forme ou sous une autre de la coaction ou de l'obligation. La grève générale pacifique rentre dans le cadre de l'activité tolstoïenne, etc.

Bien que publiquement et en privé (il me l'écrivit personnellement) Tolstoï se déclarât « anarchiste chrétien » il se montrait volontiers opposé à la création d'un mouvement tolstoïen organisé. Le tolstoïsme était surtout pratique individuelle. C'est individuellement que les tolstoïens refusaient le service militaire, de prêter serment devant les tribunaux, d'envoyer leurs enfants aux écoles de l'Etat, de payer l'impôt, etc. Les noms suivants nous viennent sous la plume : le refuseur de service militaire tchèque Skarvan ; l'ex-juge anglo-indien Ernest Grosby ; Vladimir Tchertkoff le confident de Tolstoï, et Paul Birukoff, son traducteur, Boulgakoff, son secrétaire ; les Anglais Aylmer Maulde, Arthur St John, John C. Kennworthy ; les Américains Clarence S. Darrow et Bolton Hall ; l'ex-pope Ivan Trégouboff, combien d'autres Russes, dont Pierre Vériguine, le « conducteur » des Doukhobors, tous se sont efforcés, par la plume, la parole ou le geste, de répandre et de propager le tolstoïsme.

Il convient ici de faire remarquer que les « Doukhobors » russes et les « Nazaréens yougo-slaves » sont antérieurs à Tolstoï. Les Doukhobors ont eu une influence sur Tolstoï, Tolstoï les a influencés, mais le « doukhoborisme » est en marge du tolstoïsme.

C'est en Hollande qu'on s'est préoccupé de donner à l'anarchisme chrétien un programme condensant les idées tolstoïennes, éparses ça et là. Vers 1900, Félix Ortt et le groupe rassemblé autour de lui publièrent un journal hebdomadaire Vrede (La Paix) et des brochures comme Christeljk Anarchism (Anarchisme chrétien), Denkbeelden van een Christenanarchist (Pensées d'un anarchiste chrétien), De weg te geluk (la voie du bonheur), Liefde en Huuielijk (Amour et mariage). Dans le même temps, de mon côté, je publiais l'Ere Nouvelle, paraissant moins régulièrement mais où je me tenais en contact avec les différents représentants de l'activité tolstoïenne, les colonies anarcho-chrétiennes, les Doukhobors, etc.

Le n°1 de la septième année de Vrede (1903) contient sous la signature de Félix Ortt un manifeste anarchiste chrétien, que voici :

« Anarchiste chrétien veut dire : 1° disciple du Christ ; 2° négateur de toute autorité (extérieure).

Est disciple du Christ quiconque cherche en toute droiture à vivre selon l'esprit du Christ, n'importe la secte à laquelle il appartient ou le dogme auquel il se rattache. Vivre selon l'esprit du Christ, c'est :
Aimer Dieu de toute son âme, autrement dit : rechercher l'amour parfait et la sainteté parfaite, y tendre.
Aimer son prochain comme soi-même, et la mise en pratique de cette règle de vie est incompatible avec toute convoitise, toute domination ou, si l'on veut, tout égoïsme. Dans la réalité, « chrétien » et « anarchiste » sont synonymes.
Pierre, les apôtres, étant chrétiens, étaient anarchistes, c'est ce qu'indique leur réponse aux injonctions des autorités : « il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes ». Et, de même, l'anarchie, la délivrance de toute autorité, ne sera possible que lorsque l'amour règnera dans la conscience humaine, c'est-à-dire lors que les hommes vivront selon l'esprit du Christ.
Il va sans dire qu'une foi basée sur la Bible n'est pas nécessaire pour atteindre ce but. Un disciple de Bouddha ou de Lao-Tsé (Confucius), un hindou, un israëlite, un musulman, un athée qui recherche la perfection pour lui-même et l'amour pour le prochain, celui-là vit dans l'esprit du Christ.

Les paroles de Bouddha : « Subjuguez la méchanceté par la bienveillance, le mal par le bien », procèdent du même esprit que celles de Jésus : « Mais je vous dis, moi, de ne pas résister au méchant ».

Lao-Tsé disant : « Celui qui vainc les autres est fort, mais celui qui se vainc lui-même est tout-puissant », fait montre d'une recherche de la sainteté semblable à celle que Jésus indiquait par les mots : « Soyez parfaits comme votre Père est parfait ». Les deux esprits sont les mêmes.

Deux disciples de cet esprit-là ont exprimé en deux phrases les aspirations de ceux qui ne se satisfont pas de la théorie ni des bavardages, mais qui veulent mettre leurs théories à l'épreuve et traduire les paroles en actes, les voici :

« L'amour n'est l'amour que lorsqu'il se donne lui-même en sacrifice ». (Tolstoï).

« N'aimons pas par nos paroles et avec notre langue, aimons par nos actes et en vérité ». (Saint Jean).

Dans le langage courant, cela veut dire : « Ne pactisons pas plus longtemps avec l'oppression capitaliste ou de la propriété - le meurtre de nos semblables ou le militarisme - les jugements iniques ou les tribunaux - l'alcoolisme ou la dégradation physique - la prostitution ou l'amour vénal - le meurtre des animaux (carnivorisme, chasse, vivisection, etc.). En un mot, rompons avec tout ce qui fait souffrir n'importe quelle créature dans le simple but de nous assurer à nous même une jouissance passagère quelconque. »

Ces déclarations résument (à quelques nuances près) le christianisme libertaire ou anarchisme chrétien, tel qu'on l'entend ordinairement.

Dans un numéro ultérieur de Vrede (9 janvier 1904), F. Ortt est revenu sur certaines questions controversées parmi les tolstoïens. Ainsi, il déclare monstrueuse l'idée de devoir demeurer toute sa vie avec une femme à cause de rapports sexuels accidentels. L'union durable ne peut résulter que de l'amour vrai, autrement dit l'aspiration à l'unité. Vivre avec un être à l'égard duquel on ne ressentirait aucune affection véritable, ce serait attenter à la signification de cette phrase qui résumait pour Jésus toutes les relations sociales : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » - Ne résistez pas au malin, admis comme un dogme, présenterait un caractère très dangereux. D'ailleurs, on voit dans l'épître de Jacques (IV, 7) les premiers chrétiens conseiller de « résister au Malin (l'esprit du mal) », condition pour s'en débarrasser. Peu importe qu'on interprète par Malin l'homme méchant ou le mal lui-même, ce que ces paroles et d'autres nous enseignent, c'est de résister, mais sans haine au cœur, sans rendre le mal pour le mal, c'est-à-dire ne jamais agir par vengeance, ne jamais oublier que quiconque fait du mal est sous l'empire de l'ignorance et le traiter comme tel.

Il existe encore actuellement aux Pays-Bas une Union anarcho-communiste religieuse, basée sur des directives analogues, qui possède un organe à elle et dont l'activité est spécialement orientée vers le refus de service militaire.


E. ARMAND
Source :


Anarchie évangélique



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Le 18 février 2010, le président américain Barack Obama rencontre le dalaï-lama.

Lire l’article de Jean-Paul Desimpelaere :

Le Dalaï Lama et Obama : rencontre entre deux Prix Nobel du mensonge

« Maintenant, écrit Domenico Losurdo en concluant son article, le Dalaï Lama et Obama se rencontrent. C’était dans la logique des choses. Cette rencontre entre les deux Prix Nobel du mensonge sera plutôt affectueuse comme seule peut l’être une rencontre entre deux personnalités liées entre elles par des affinités électives. Mais elle ne promet rien de bon pour la cause de la paix. »



mercredi, février 17, 2010

L’espérance de vie


A la fin du Kali Yugä, d’après un texte sacré hindou (le Lingä Purânä), « la maladie, la faim, la peur se répandent.[…] Beaucoup d’enfants naîtront dont l’espérance de vie ne dépassera pas seize ans. […] Les maladies, les rats et les substances nocives tourmenteront les hommes. […] Rares seront les gens qui vivront cent ans. […] Par la faute des pouvoirs publics beaucoup d’enfants mourront. Certains auront des cheveux blancs à douze ans. » (1)

L’espérance de vie en bonne santé a baissé en Allemagne. Elle était de 60 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes en 1995. En 2007, elle n’est plus que de 58 ans pour les deux sexes.

« L'espérance de vie « en bonne santé » c'est à dire sans limitation d'activité (ou sans incapacité majeure liée à des maladies chroniques, aux séquelles d'affections aiguës ou de traumatismes) répond à un enjeu de bien être. En France, en 2007, l'espérance de vie « en bonne santé » à la naissance est estimée à 64,2 ans pour les femmes. Elle est plus faible pour les hommes (63,1 ans). »

Source :


Dans son livre: "Espérance de vie, la fin des illusions", Claude Aubert déclare :

« Nous vivrons moins longtemps que nos parents, contrairement à ce qu'annoncent les démographes. »

«Telle est la thèse iconoclaste défendue par Claude Aubert dans ce livre. Malbouffe, sédentarité, pollution, tabagisme sont autant de bombes à retardement qui vont exploser dans les décennies à venir. Seul un changement radical - mais peu probable - de notre mode de vie pourrait les désamorcer. Un pronostic solidement étayé par l'auteur et crédibilisé par l'inquiétante augmentation de l'incidence de l'obésité, du diabète et du cancer. Une augmentation qui, en plus de provoquer une très probable baisse de l'espérance de vie, nous achemine vers un monde de malades chroniques. »

(1) Alain Daniélou, « Le Destin du Monde d’après la tradition shivaïte », Albin Michel. Le tirage est épuisé. La première édition de ce livre s’intitulait : « La Fantaisie des dieux et l'aventure humaine - Nature et Destin du Monde dans la tradition shivaïte ». Quelques exemplaires sont disponibles sur le site PriceMinister :

Une autre édition est disponible sur le site Alapage :


Espérance de vie, la fin des Illusions, ou Pourquoi nos enfants vivront (sans doute) moins longtemps que nous :


mardi, février 16, 2010

La mystique libertaire des Siddha


Les lamas tibétains n’ignorent pas la tradition des Siddha, littéralement les « Parfaits », hommes ayant atteints l’éveil.

Taranatha ou Kunga Nyingpo (1575-1634), grand érudit de l'école Jonang du bouddhisme tibétain, relate dans un livre la vie de 59 Siddha (1). Selon Taranatha, le Siddha Goraksa, qui vécut pendant le règne du roi Pañcamasimha, était un contemporain de Dharmakirti (vers 650 A.D.). « Le nom spirituel de Goraksa dans les milieux bouddhistes Mahâyâna était Anangavajra. L’un des disciples d’Anangavajra fut Padmavajra Saroruha, qui sans doute n’est autre que Padmasambhava le célèbre fondateur de l’enseignement Dzogchen (2), perpétuation de la doctrine des Siddha, au Tibet. » ( Tara Michaël)

Un texte, l’Amanaska-yoga, revendiqué par la tradition Nâtha, la voie des Siddha, évoque une mystique opposée aux pratiques religieuses. « Ce texte, écrit Tara Michaël, porte divers titres selon les différents manuscrits. Parfois intitulé Amanaska, « l’Inconcevable », « le Non-mental », il est le plus souvent présenté comme Amanaska-yoga, « Le Yoga non mental », ou « Voie vers l’Inconcevable », titre parfois développé en Amanaska-yoga-shâstra, « Traité de Yoga non mental », ou spécifié comme Amanaska-khanda : « portion [d’un enseignement de Yoga] traitant du Non-mental ».

Religion imprégnée d’occultisme, le lamaïsme a dénaturé l’enseignement des Siddha. La sublime « méthode », devenue le Dzogchen, a été enfouie sous de nombreuses pratiques tantriques et une répugnante sorcellerie, comme dans le texte Dzogchen du "Cycle Profondissime " du Chiti yoga (sPyi-ti) qui débute par une immonde recette :

« Tu mélangeras de ma semence, du sang des règles de Yéshé Tsogyel, de la semence de huit Vidhyadharas et de huit Mahâsiddhas, des cheveux, du sang écoulé du nez et de l’amrita.
La base de la préparation sera de la chair d’un brahmane aux oreilles en forme de conque. » Traduction de Jean-Luc Achard.

Beaucoup de lamas ont préféré la magie à la mystique libertaire des Siddhas. Au cours des siècles, les lamas Nyingmapa ont ajouté au Dzogchen de Padmasambhava des pratiques magiques, transformant cette voie en arcane noir. Le peu avenant lama Nyingmapa, Shenphen Dawa, fils de Düdjom rinpoché (1903 – 1987) a carrément dit : " Ne serait-ce que de parler du Dzogchen, c’est en quelque sorte précipiter sa propre mort ". Bulletin n° 7 – Urgyen Samyé Chöling – Dordogne.


Extraits de l’Amanaska-yoga :

Certains se passionnent pour le mantra-yoga, d’autres sont séduits par la méditation (dhyâna), d’autres encore s’évertuent à la répétition de formules sacrées (japa). […]

Les uns s’empêtrent dans le filet des Agama, les autres se perdent dans la masse des Veda, d’autres encore sont égarés par la science de la logique. […]

Se vêtir de la robe ocre, porter un crâne en guise de bol à aumônes, s’épiler les cheveux, adopter des vœux non védiques, s’enduire de cendres, se vêtir d’oripeaux ascétiques, et relever ses cheveux en un chignon tressé, se conduire comme un fou, observer le vœu de nudité, réciter les Veda et les Agama dans les cercles poétiques et au milieu des assemblées, tout cela n’a pour but que de se remplir le ventre et n’amène aucun bienfait.

Les actes de magie noire tels que susciter la haine, chasser (une personne de son domicile), tuer, etc., au moyen de charlataneries ou en produisant une pléthore de formules incantatoires (mantra), toutes les pratiques telles que les ligatures (bandha) et procédés divers, constituent le suprême yoga de l’ignorance. La méditation sur les différents lieux du corps, sur les canaux du corps subtil (nâdî), sur les six supports (âdhâra) fait également vagabonder l’esprit. C’est pourquoi, abandonnant toutes ces créations de l’esprit, adonne-toi au Non-mental (amanaska).

On ne doit pas, avec ses fonctions mentales méditer sur quoi que ce soit. Lorsqu’il devient libre de toute préoccupation, le yogi, de l’intérieur comme de l’extérieur, ne fait face qu’au Principe.


(1) « The Seven Instruction Lineages » Jonang Taranatha, Library of Tibetan Work & Archives.

(2) Padmasambhava fut probablement à l’origine d’un syncrétisme puisant dans le dzogchen Bön, la tradition Nâtha, le Chan chinois…


L’Amanaska-yoga est traduit et commenté par tara Michaël dans son livre « Le yoga de l’éveil », éditions Fayard.


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Qu’attend le dalaï-lama de la Chine ? par Jean-Paul Desimpelaere


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Vidéo :
Les agressifs E.T. du cinéma sont-ils les puissances de l’air de Saint-Paul, qui disait : « …ce n'est pas contre la chair et le sang que vous avez à lutter, mais contre les puissances de l'air » (Eph. 6,11-12) ?


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Des livres disparaissent :

dimanche, février 14, 2010

Mahachinachara, la Grande Voie Chinoise.


Un sage nommé Vashista alla chercher les enseignements les plus profonds en remontant les rives du Brahmapoutre jusqu’aux portes du Yunnan, en Chine.

« Après un voyage éprouvant, écrit Daniel Odier, Vashista arriva enfin au Yunnan et c’est là qu’il découvrit un royaume caché dans lequel ne vivaient que des êtres éveillés parmi lesquels il rencontra le Bouddha. Dès son arrivée, il fut surpris de voir que les éveillés vivaient dans la plus grande spontanéité et que cela semblait constituer la seule pratique de ces êtres accomplis. Nul autre temple que le corps. Les éveillés passaient le temps dans la présence, l’union des corps, la délectation dans les plaisirs les plus variés. Nul interdit, nulle limite. Vashista, qui avait surmonté tant d’épreuves sans atteindre l’éveil, demanda au Bouddha de lui transmettre cette doctrine secrète.

« Vashista, écoute, je vais te transmettre la plus haute doctrine du Kula, qui transforme immédiatement celui qui l’entend en divinité. Toute cette voie se situe en dehors de l’action extérieure qui consiste en purification, en rituels, en ablutions, en offrandes, en méditation, en mantra, en adoration d’une divinité extérieure, en préceptes, en règles de conduite, en étapes à franchir. C’est l’exposition de la Grande Voie Chinoise dans laquelle ne subsiste aucune forme, aucune séparation, aucune voie à parcourir, aucun fruit à atteindre qui ne soit situé en soi-même. Cette voie consiste en la reconnaissance immédiate de ta propre essence absolue. Il n’y a aucune restriction rituelle, aucune pratique extérieure, mais cette simple reconnaissance portée d’instant en instant dans la non-différenciation. Nuit et jour, lunaisons, jours auspicieux et jours néfastes, tout cela est à oublier. »
[…]

Huang-po demanda à Pai Chang :
« Quel est l’enseignement des anciens ? »
Pai Chang demeura silencieux.
« Dans ce cas, que transmettez-vous aux générations futures ?
- Je croyais que vous étiez l’un de ces maîtres de large calibre », rétorqua Pai Chang avec une ironie mordante.

Daniel Odier commente : « Voilà du dialogue. Voilà un corps qui parle. Pas de niaiserie bienveillante. Voilà l’essence d’une transmission de cœur à cœur. Pai Chang appartenait à la clique de Ma-t’sou, il était l’un des cent trente neuf qui connurent l’éveil ; Huang-po était le maître sublime de Lin-t’si. De sérieux gaillards. Pai Chang a la dent dure pour ceux qui colportent la notion d’impureté :

« Les enseignements partiels parlent d’impureté, les enseignements absolus parlent de pureté. Les enseignements partiels traitent de la souillure et des choses impures pour éliminer le profane. Les enseignements absolus parlent de la souillure des choses pures pour éliminer le sacré. Chercher la bouddhéité, chercher l’éveil, chercher quoi que ce soit, que cela existe ou non, c’est abandonner la racine pour les branches. En dehors de cela, si tu ne nourris aucune pensée particulière pour quoi que ce soit, alors, en temps voulu, tu trouveras ta part de naturel et de clarté. »
« Le cœur qui n’a pas compris, c’est précisément Cela, et rien d’autre. Ce qui m’interroge à l’instant présent constitue ton trésor. Toutes choses sont parfaites en soi, rien ne manque. Utilise-les spontanément. A quoi bon chercher vers l’extérieur ? » dit Ma-t’sou.

« Mais ceux qui cherchent ont besoin de réponses.
- Vous voulez des réponses, en voilà :

Goûtez de cette voie les délices et la joie tout en vagabondant dans la réalité.

L’état de connaissance est une inconnaissance par laquelle est connue l’essence de toute chose.

Nul besoin de prouesses ni d’ingéniosité, conservez simplement l’état du nouveau-né.

Il n’y a vraiment rien dont il faille s’enquérir, comme il n’y a nul endroit où apaiser l’esprit. Lorsqu’il n’est nul endroit où apaiser l’esprit, le vide lumineux se met à resplendir.

La Grande Voie est un espace vide et illimité où n’existent ni les réflexions ni l’anxiété. Cela, vous l’avez réalisé, rien ne vous manque. Il n’y a pas d’autre méthode, il vous suffit de vous conformer à l’esprit tel qu’il est. Ne pratiquez pas la contemplation, ne purifiez pas l’esprit, ne laissez pas s’élever la haine ou l’avidité, ne soyez pas mélancolique ou anxieux : soyez le naturel illimité, sans obstacle, libre d’aller dans n’importe quelle direction. Toutes les passions et tous les obstacles sont dès l’origine la grande extinction. Toute quête est vouée à l’échec puisqu’elle suppose un objet. Suivez le fil de vos émotions, ayez confiance, suivez votre propre nature.

La compréhension ne permet pas d’atteindre la source profonde, l’incompréhension encore moins. Transcende les conventions et les écoles, sois complètement limpide, libre. Aussitôt qu’ils pénètrent le point ultime de la vérité, ceux qui depuis des temps immémoriaux ont réalisé le grand éveil deviennent aussi rapides que des faucons, aussi vifs que l’éclair ; ils chevauchent les vents, étincelants dans le soleil, leur dos frôlant le bleu du ciel.
[…]

« Si les choses sont si simples, pourquoi l’homme a-t-il inventé toutes ces pratiques, tous ces rituels, toute cette activité qui se déploie autour de l’essentiel ?
- Pour le masquer.
- Dans quel but ?
- Pour garder le pouvoir. Lorsque le grand maître tibétain rencontra au Cachemire le siddha Tilopa, celui-ci lui transmit, après quelques épreuves, les enseignements absolus de Mahâmudrâ. Marpa rentra au Tibet et se mit à enseigner cette simplicité immédiate qui renvoie à la trappe toutes les pratiques, tous les intermédiaires, toute la classe des prêtres. Les autres maîtres s’inquiétèrent de voir révélé directement un enseignement aussi anarchique. Ils demandèrent à Marpa de se calmer et de réserver ces enseignements à ceux qui avaient franchi toutes les étapes de la voie formelle. C’est ainsi que ce que les siddha révélaient d’emblée devint l’enseignement le plus secret. C’est la même chose pour Mahachinachara. »

Daniel Odier


Photo : paysage du Yunnan

Non loin des magnifiques gorges du Saut du Tigre, dans le Yunnan du nord, la cité de Zongdian prétend être la mythique Shangri-la décrite dans le roman de James Hilton, "Lost Horizon". Pour écrire son roman, Hilton s’est inspiré des articles de Joseph Rock, un explorateur et botaniste américain fasciné par la culture Naxi, dont les prêtres, les Dongba, sont les héritiers des Bönpo.

jeudi, février 11, 2010

Thich Nhat Hanh :

« Le Zen/Chan occidental doit être occidental dans sa forme ».


Peu de centres proposent une forme occidentalisée du bouddhisme. De nombreux adeptes de cette philosophie, opposée à l’origine au brahmanisme ritualiste, observent les complexes liturgies bouddhiques venues du Tibet, du Japon, de Chine... Des brochures indiquent comment pratiquer correctement les rites et les observances religieuses (les illustrations ci-dessus montrent comment se prosterner devant une représentation du Bouddha. Elles proviennent d’un fascicule édité par les bouddhistes de l’école Fo Guang Shan).

Thich Nhat Hanh a dit :

« La civilisation occidentale a mené l’homme au bord de l’abîme. Elle l’a transformé en une machine. Le « réveil » d’un certain nombre d’Occidentaux, la conscience qu’ils ont prise de la véritable situation où ils se trouvent, où se trouve l’homme, les a libérés de leur complexe de supériorité. Ils sont sur la voie, engagés à la recherche de valeurs nouvelles.

De leur côté, des asiatiques sont venus à l’Occident avec l’intention d’initier le public occidental à leur tradition spirituelle. L’intention est belle, mais la tâche difficile. Si l’on ne possède pas une connaissance assez profonde de la culture et de la mentalité occidentales, on ne peut vraiment pas avoir du succès. On risque d’imposer seulement sa manière de voir orientale à des Occidentaux qui la trouveront difficile à accepter. Le Zen (1) n’est pas un ensemble de rites. C’est la vie. Les Occidentaux, qui vivent dans des milieux sociaux différents de ceux de l’Orient, ne peuvent pas imiter exactement ce que font les Orientaux. De même que le Zen chinois a des caractéristiques chinoises, de même le Zen occidental doit être occidental dans sa forme. […]

Le Zen est la voie de la réalisation de « l’homme vrai », comme dit Lin Tsi. Mais l’Occident a eu aussi des tradition spirituelles, formées au cours de son histoire, et visant aussi à réaliser « l’homme vrai ». Le problème est, en réalité, que la plupart de ces sources spirituelles, occidentales ou orientales, ont été desséchées. Les institutions religieuses, par exemple, sont devenues des pouvoirs plus politiques que spirituels, les Eglises se sont enrichies. Motivées par les intérêts politiques et matériels, elles se sont engagées dans les conflits mondains, et négligent leur tâche spirituelle. »

Thich Nhat Hanh, « Clés pour le Zen », éditions JC Lattès.


(1) Le Zen/Chan et son prolongement tibétain le Dzogchen/Mahamoudra (débarrassé des rites et pratiques tantriques).



Que fait CREME à Buddhachannel ?

Buddhachannel participe aux efforts que déploie Benjamin Creme pour annoncer la venue du Bouddha Maitreya incarnation à la fois du Christ, du Mahdi des musulmans, du Messie des juifs, de l’avatar Kalki des hindous.

Benjamin Creme est davantage un chantre du New Age qu’un adepte du véritable bouddhisme. Les maîtres ascensionnés, l’autorité spirituelle et la hiérarchie du New Age sont totalement étrangers aux formes supérieures du bouddhisme. Un des conseils les plus caractéristiques du Zen/Chan, à ce point de vue, dit au disciple « Ne mets pas de tête au-dessus de la tienne ».

Les idées religieuses de Benjamin Creme proviennent des doctrines de la Société théosophique, fondée par Helena Blavatsky, et des messages communiqués à des médiums (channels) par les mystérieux maîtres de Shamballa, comme le Tibétain Djwal Khool qui a longtemps guidé (ou égaré) par télépathie Alice Bailey.

Des newagers, disciples modernes de Blavatsky, prônent « l’établissement d’un nouvel ordre mondial fondé sur une métaphysique raciale » (1). La diffusion du néo bouddhisme, mâtiné de concepts New Age, n’est pas dénuée d’arrières pensées politiques. Des officines spécialisées, comme le COINTELPRO (programme secret du FBI), manipulent les nombreuses mouvances New Age.


(1) Alice Bailey et la métaphysique de la race : http://www.voxnr.com

samedi, février 06, 2010

L’Histoire Secrète du Monde


Les personnes qui bouleversent les idées conventionnelles sont plus utiles à la vérité que les béni-oui-oui.

Laura Knight-Jadczyk, auteur de « L’Histoire Secrète du Monde » se consacre à la recherche de la vérité depuis plus de trente années. Avaler des couleuvres n’est pas dans le tempérament de cette femme, et elle n’hésite pas à attribuer aux enseignements erronés de René Guénon les faux pas de Mouravieff dans son « commentaire social » de « Gnosis ».

René Guénon n’est pas toujours très perspicace. Par exemple, il ne doute pas de la réalité de l’invraisemblable voyage de l’aventurier Ferdinand Ossendowski à travers la Mongolie où des lamas lui auraient révélé l’existence du monarque suprême d’Agartha. Le livre d’Ossendowski « Bêtes, hommes et dieux, l’énigme du Roi du Monde », n’est probablement qu’un mauvais roman d’aventure. Mais René Guénon, après avoir rencontré Ferdinand Ossendowski, décide de faire publier son livre « Le Roi du Monde » en 1927 et de répandre, à la suite de l’ouvrage posthume de Saint-Yves d’Alveydre, « Mission de l’Inde », l’idée que les véritables initiés dépendent de l’autorité d’un centre suprême caché pendant le kali-Yuga. En outre, Guénon soutient que le Roi du Monde est représenté extérieurement par le Dalaï-lama.

« Le Roi du Monde, ce personnage serait caché au fond d’une cité souterraine que des radiations rendraient inaccessible aux humains. Ossendowski le décrit, lui et son assesseur, comme des momies animées ou comme des morts vivants, au visage voilé pour cacher leur crâne dénudé. Sans identifier vraiment le " Roi du Monde à ce personnage, René Guénon crut en un représentant de Dieu sur la terre ; il voyait là un parallèle avec Melchisédech (" melk " = roi) qui, dans la Bible confirma la mission d’Abraham. Toutefois, si le personnage évoqué par Ossendowski correspond à quelque vérité fantastique, l’immortel troglodyte, au lieu d’être une figure de haute spiritualité, peut résulter tout aussi bien d’une formidable opération de magie noire. Mme Alexandra David-Neel qui connut le Tibet secret, fait état de pseudo-lamas – des morts vivants justement qui, en des lamaseries écartées, pratiqueraient un vampirisme de grand style : des vieillards plus que centenaires, morts, mais non biologiquement ; ils attireraient par magie des voyageurs égarés et les convaincraient de se laisser mourir rituellement afin d’acquérir du mérite ou un « bon karma », valable en une autre vie ! En réalité, les « moines » viseraient à leur prendre leur vitalité par osmose, au cours d’une agonie savamment allongée… Il se peut encore que les momies d’une civilisation inconnue d’Asie centrale aient engendré des « marouts » = âmes mortes incarnées, et que ce " roi du monde souterrain " ne soit pas autre chose. […] Si le cadavérique « roi du monde » incarne effectivement une grand-guignolesque imposture ésotérique, il sera bien sûr le roi de tous les marouts, zombies et ombres mortes. Il freinerait la décomposition des ombres les plus redoutables et exploiterait ces fantasmes morbides pour égarer les mystiques et les intoxiquer. Il serait alors l’arcane du spiritisme mondial (channeling de nos jours) dont les médiums lui serviraient de prêtres et de prêtresses en appelant sur eux des ombres de décédés, celles-ci diffusant autour d’elles un insidieux poison, extrait des cimetières. » (Jean-Louis Bernard)

Le livre « Le Roi du Monde » de René Guénon a donné force et intérêt à deux impostures spirituelles :

- l’existence d’un centre hautement spirituel situé sous terre (Agartha) ou (et) dans une dimension parallèle (le Shamballa des maîtres ascensionnés) ;
- le spiritualisme universel de prétendus sages tibétains.

Guénon ne voit pas l’imposture lamaïste. En revanche, Laura Knight-Jadczyk nous fait découvrir la face obscure du Tibet :

« Un lecteur m'avait envoyé un petit livre intitulé « Darkness Over Tibet » d'un certain Théodore Illion. Il a été publié la première fois en 1937 et traite du voyage qu'Illion aurait fait au Tibet entre 1934 et 1936. Le nom livrait un indice intriguant, puisqu'à une certaine époque au cours des cinq dernières années, j'ai longuement étudié Illion et Troie, ainsi que l'étymologie des mots associés.

J'étais curieuse de connaître les origines de ce livre et j'ai cherché à découvrir s'il ne s'agissait pas simplement de quelque chose du genre « Lobsang Rampa ». Je n'ai pas pu trouver d'informations biographiques concernant T. Illion, si ce n'est le fait qu'il a utilisé d'autres pseudonymes pour d'autres ouvrages et qu'effectivement, la version originale du livre a été publiée en allemand sous le titre « Ratfelhaftes Tibet », à Hambourg en 1936. J'ai pu obtenir une première édition chez un libraire d'Amsterdam pour établir la provenance du livre, mais j'ai trouvé qu'il était étrange de ne pouvoir en localiser qu'un seul répertorié auprès des nombreux marchands de livres anciens que j'ai contactés. L'édition anglaise Rider sortit un an plus tard. Etablir que le livre a été publié il y a aussi longtemps est une chose, trouver des informations sur le profil de l'auteur en est une autre. Il ne semble pas y en avoir.

J'ai lu plusieurs critiques très défavorables concernant le livre chez Amazon.com, la plupart d'entre elles se montraient sceptiques au sujet des histoires contenues dans le livre lui-même. Cependant, connaissant bien les écrits et les voyages parfaitement vérifiés d'Alexandra David-Neel, je pouvait voir que ces critiques émanaient de gens qui ne connaissaient pas bien de tels ouvrages. Pourtant, je devais admettre que l'histoire paraissait un peu « artificielle », même si certains éléments me sont apparus comme étant factuels dans le sens où, s'ils avaient été inventés, une issue plus satisfaisante leur aurait été donnée.

Ensuite, j'ai vérifié la chronologie des événements par rapport aux voyages de David-Neel et je me suis rendue compte que le livre d'Illion a été écrit précisément durant la période où Alexandra vivait en France, écrivant et donnant de nombreuses conférences. En fait ce livre est sorti juste après qu'elle soit revenue de ses longs voyages au Tibet, alors qu'elle était installée en France depuis quelque temps. J'ai trouvé cela intéressant. J'ai pensé qu'il était possible que ce T. Illion ait été un de ses étudiants, ou même un pseudonyme pour elle ou son compère, le Lama Yongden. Cependant, le fait que ce livre ait été écrit en allemand va à l'encontre de l'idée que l'auteur serait David-Neel elle-même ou son compagnon. Donc, s'il existe un lien, Illion serait probablement un étudiant ou un collègue. Quoi qu'il en soit, il y a plusieurs raisons pour suspecter une relation entre Illion et David-Neel.

Un des autres pseudonymes de T.Illion est « Théodore Burang ». Le nom « Burang » semble être une région Tibétaine. Le nom « Théodor(e) » signifie « amoureux de Dieu »; « Illion » a un rapport avec l'ancienne cité d'Ilium. En 1863, Charles Maclaren écrivait :

Durant une période de temps considérable, Ilium a été pour le monde païen, ce que Jérusalem est maintenant pour la chrétienté, une cité « sacrée » qui a attiré des pèlerins par la renommée de ses guerres et de ses calamités, et par l'aura d'un caractère sacré et ancien qu'elle projetait. Sans abus de langage, nous pouvons dire qu'il y a trois mille ans, une voix s'exprimant de cette colline a transmis ses paroles à l'ensemble du monde antique, et que son écho retentit encore dans le monde moderne. [The Plain of Troy Described]
Dans l'Iliade d'Homère, les Achéens combattaient les Troyens, et nous avons déjà spéculé sur la possibilité que le facteur Boucle Temporelle, les Atlantes contre les « Athéniens », soit la « Guerre de Troie » originelle à laquelle les guerres suivantes ont été assimilées au cours du processus de mythification décrit dans notre livre La science antique, et sur le rapport que cela peut avoir avec la lutte actuelle entre les forces de l'Obscurité et de la Lumière.

Comme s'il s'agissait de nous orienter dans cette direction, dans un troisième livre de Mme David-Neel coécrit avec son lama/moine/compagnon tibétain, Lama Yongden fait référence à un autre livre de David-Neel :

« La Vie surhumaine de Guesar de Ling (l'Iliade Tibétain) ». Les mots entre parenthèses viennent d'elle. [« The Secret Oral Teachings in Tibetan Buddhist Sects ». La citation provient de la note 7 au bas de la page 114, City Lights, San Francisco, 1967.]

Un autre lien intéressant entre les deux livres – celui de David-Neel et celui d'Illion – est le fait que les deux mentionnent Padmasambhava comme étant le fondateur d'une « secte dégénérée du bouddhisme tantrique ». David-Neel écrit également à propos des nombreux occultistes tibétains, de vulgaires sorciers, qui ne cherchent qu'à acquérir des pouvoirs magiques – le thème principal de « Darkness Over Tibet ».

L'introduction de l'édition de « Darkness Over Tibet » disponible actuellement nous indique que le livre est écrit selon le modèle des « récits de voyage classiques des années trente. On pense que la description du Tibet donnée par Illion a été déterminante pour convaincre le gouvernement nazi de l'Allemagne d'envoyer des expéditions annuelles au Tibet. »

T. Illion écrit dans la préface de « Darkness Over Tibet » :

« Dans mon livre « In Secret Tibet » j'ai donné les grandes lignes de mon récent voyage au Tibet [...] Après avoir été le témoin de diverses merveilles [...] j'ai atteint l'étape finale du voyage dans la partie la plus inaccessible du pays où vivent les véritables ermites tibétains qui peuvent lire les pensées des gens et qui possèdent le pouvoir étrange de rester jeune presque indéfiniment. »
David-Neel écrit également à ce sujet, et aussi à propos de ceux qui atteignent cet état par la « méthode Obscure », nous indiquant que cette méthode semble nécessiter la consommation de chair humaine. Elle nous dit :

« Il existe, d'après ce que [certains anachorètes appartenant à la secte Dzogchen] ont dit, certains êtres humains qui ont atteint un tel degré de perfectionnement spirituel, que la substance matérielle originelle de leurs corps a été transmutée en une substance plus subtile qui possède des qualités spéciales. [...] Un morceau de leur chair transformée, une fois mangée, produira un type particulier d'extase et offrira connaissance et pouvoirs surnaturels à celui qui en consommera. »
David-Neel nous décrit de façon assez détaillée les rituels associés à ces « fêtes sacrées », et l'impression que l'on commence à ressentir au sujet de cette « spiritualité » tibétaine est un sentiment de répulsion.

Toutefois, elle confirme qu'il existe bien des mystiques et des ermites qui sont du côté de la lumière, bien qu'il semble que l'essentiel du mysticisme tibétain soit purement et simplement de la magie noire et de la sorcellerie.

Revenons à Illion et à ce qu'il écrit au sujet des quelques rares hommes Sages que l'on peut trouver ça et là :

« Mes discussions avec ces sages, qui sont consignées dans mon livre précédent, reflètent un certain degré de compréhension des problèmes vitaux concernant la Vie et la Mort, les crimes spirituels, le Salut et l'Éternité, et beaucoup parmi mes lecteurs se demanderont comment l'auteur est arrivé à un degré de compréhension rendant possible ces contacts spirituels.
Je tiens alors à dire, concernant ce sujet, qu'une compréhension véritable en matière de spiritualité est le résultat de beaucoup de combats amers, de souffrances, d'une agonie spirituelle et d'une passion de l'âme. La vie elle-même n'aurait pas de sens s'il n'y avait pas de lutte sur tous les plans, si tout était calme et monotone. Tout est combat dans la nature. Chaque plante se bat pour obtenir davantage de soleil. Chaque animal se bat pour sa nourriture ; les anges eux-mêmes se battent. C'est le lot de toute créature que de devoir lutter constamment sur tous les plans auxquels elle a accès. Malheur à celui qui veut se mettre au même niveau que le créateur et échapper au combat ! [...]
Lors de mes voyages, j'ai rencontré certaines des entités les plus élevées spirituellement que l'on puisse trouver incarnées dans la chair, et pas seulement celles qui travaillent pour le Créateur mais aussi celles qui travaillent contre lui.
Même les feux de l'enfer ont une raison d'être. Ils détruisent l'homme s'il est faible, mais s'il est fort, ils le purifient en brûlant ses scories. [...]
La spiritualité est en fait un océan très agité. Les courants de la vie sont entrelacés, et le Bien et le Mal, la Lumière et l'Ombre, ne sont séparés que par un cheveu. » [Illion, Darkness Over Tibet, 1937, Rider & Co, Londres, réimprimé par Adventures Unlimited Press, 1991]

http://quantumfuture.net/fr/darknessovertibet-fr.htm

Le livre de Laura Knight-Jadczyk, « L’Histoire Secrète du Monde »

Préface de Patrick Rivière :

« Si vous entendiez la vérité, y croiriez-vous ? D’anciennes civilisations. Des réalités hyperdimensionnelles. Des modifications d’ADN. Des conspirations autour de la Bible. Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est désinformation ? Dans cet ouvrage, la réalité dépasse la fiction.

Laura Knight-Jadczyk marie science et mysticisme pour percer le voile de la réalité. Avec une pincée d’ironie et une sagesse certaine, elle partage plus de trente années de recherches, afin de révéler pour la première fois, le Grand Oeuvre et la science ésotérique des Anciens en termes accessibles aussi bien aux érudits qu’aux profanes. En se basant sur les révélations des plus grands secrets ésotériques, Laura décrit notre époque comme une période de transition potentielle, opportunité extraordinaire pour un renouveau individuel et collectif : un saut de conscience et de perception quantique macro-cosmique, qui pourrait voir la naissance d’une véritable créativité dans les domaines des sciences, de l’art et de la spiritualité. L’histoire secrète du monde nous permet de redéfinir notre interprétation de l’Univers, de l’histoire et des cultures, et ainsi de nous frayer un chemin dans ce véritable dédale.

L’auteur bouscule les idées conventionnelles sur la religion, la philosophie, le Graal, les sciences et l’alchimie, en suggérant l’existence d’une ancienne techno-spiritualité de l’Age d’Or qui permettait la maîtrise de l’espace et du temps : le Saint Graal et La Pierre Philosophale. Laura fournit les preuves d’une sagesse scientifique et métaphysique détenue par les plus grandes civilisations disparues, et révèle le message secret destiné à l’humanité, incluant la cosmologie et le mysticisme avant la Chute, quand, comme nous le disent les textes anciens, l’homme marchait et parlait avec les dieux. Laura nous montre que nous atteignons ce point particulier du vaste cycle cosmologique où l’humanité — ou du moins une partie d’entre elle — a l’opportunité de retrouver son statut d’enfant du Roi de l’Age d’Or.

L’histoire secrète du monde est l’ouvrage référence pour répondre aux questions de ceux qui cherchent la vérité dans la jungle spirituelle qu’est devenu notre monde. »


Vidéo :

Benjamin CREME et le monarque suprême MAITREYA

vendredi, février 05, 2010

Un éveillé contestataire




Damien, lecteur du blog, nous rappelle l’œuvre de Uppaluri Gopala Krishnamurti (1918-2007), un penseur non conformiste, involontairement délaissée dans ce site. Cette négligence est difficilement pardonnable quand on connaît les idées étranges que beaucoup de personnes entretiennent au sujet de l’état naturel (Sahaja Nishta).


Uppaluri Gopala Krishnamurti :

« Qu'est-ce qui vous empêche d'être dans votre état naturel ? Vous vous éloignez constamment de vous-même. Vous voulez être heureux soit en Permanence soit au moins pour tel instant précis. Vous n'êtes pas satisfait de vos expériences quotidiennes : il vous en faut de nouvelles. Vous voulez vous « perfectionner », vous changer. Vous projetez votre effort vers la réalisation d'un personnage que vous n'êtes pas. Voilà ce qui vous éloigne de vous-même...

La société vous a présenté l'idéal d'un homme parfait. Quel que soit le milieu culturel où vous êtes né vous disposez de doctrines scripturaires et de traditions que l'on vous met en main pour vous dire comment vous comporter. Vous avez des commandements à observer, des vertus à cultiver. On vous dit qu'à la faveur d'une pratique appropriée vous pouvez même parvenir à l'état réalisé par les sages, les saints et les sauveurs de l'espèce humaine... Et vous en venez à contrôler votre comportement et vos pensées et à devenir un être « dénaturé ».

Nous vivons tous dans une « sphère mentale ». Vos pensées ne sont pas votre propriété : elles appartiennent à tout le monde. Ce ne sont que des pensées mais vous créez une contrepartie : le « penseur » qui lit chaque pensée. Votre effort pour contrôler la vie a créé un mouvement secondaire de pensée en vous et vous l'appelez « JE ». Ce mouvement de pensée en vous est parallèle au mouvement de la vie mais il en est séparé, il ne peut jamais être en contact avec la vie. Vous êtes une créature vivante et cependant vous menez votre vie entière dans le domaine de ce mouvement de pensée isolé et parallèle. Vous vous retranchez de la vie - et c'est contre-nature.

L'état naturel n'est Pas un état sans pensée : c'est là l'un des plus grands canulars perpétrés des siècles durant à l'égard de pauvres Indiens sans défense... Vous ne serez jamais sans pensée tant que le corps ne sera pas réduit à l'état de cadavre, un cadavre très mort ! Etre capable de pensée est nécessaire à la survie. Mais dans l'état naturel la pensée cesse de vous étrangler ; elle revient à son rythme naturel. Il n'existe plus de « vous » pour lire les pensées et les prendre pour les « siennes ».

Avez-vous jamais observé ce mouvement parallèle de la pensée ? Les grammaires vous diront que JE est la première personne, pronom singulier etc. mais au fond ce n'est pas là ce que vous désirez savoir. Pouvez-vous regarder cette chose que vous appelez JE : c'est une notion très évanescente : observez-la maintenant, ressentez-la, touchez-la et donnez m'en des nouvelles. Comment l'observez-vous ? Et qui est cela en train de regarder ce que vous appelez JE. C'est là le problème crucial. Celui qui observe ce que vous appelez JE est effectivement le JE. Il crée une illusoire division de lui-même entre sujet et objet et c'est cette division qui lui confère une continuité. C'est en fait une nature divisionnelle qui opère en vous dans votre conscience. La continuité de sa propre existence est tout ce qui l'intéresse. Aussi longtemps que vous voudrez comprendre ce « vous » ou le transformer en une entité spirituelle, une entité sainte, belle ou merveilleuse, ce vous va continuer. Si vous ne vous souciez pas de l'entretenir, il n'est plus là, il a disparu...

Comment comprenez-vous ce que je viens de dire ? J'ai fait cet exposé à toutes fins utiles : « Ce qui est observé n'est pas autre que celui qui observe ». Que ferez-vous pratiquement d'un tel énoncé ? Quel instrument avez-vous à votre disposition pour saisir ce non-sens, cet expose illogique, irrationnel ? Vous allez penser. Par la vole de la pensée, vous ne pourrez rien comprendre. Vous traduisez ce que j'ai dit en termes d'une connaissance que vous possédez déjà comme vous le faites d'ailleurs pour tout le reste afin d'en tirer quelque chose. Quand vous cesserez de procéder de cette manière ce que j'ai décrit sera mis en oeuvre. L'absence de toute intervention - effort pour comprendre ou pour vous transformer - est effectivement l'état d'être que j'ai décrit.

Y a-t-il un au-delà ? Parce que vous ne vous intéressez pas au quotidien ni a ce qui se passe autour de vous, vous avez inventé ce que l'on appelle l'au-delà, l'Intemporel, Dieu, la Vérité, la Réalité, Brahman, l'Illumination et que sais-je encore ? et vous êtes à la recherche de cela. Mais il se peut qu 'il n'y ait pas d'au-delà... Vous ne savez absolument rien de cet « au-delà » ; ce que vous savez, c'est ce qu'on vous a dit et c'est cette connaissance que vous projetez et c'est de cette connaissance que vous ferez l'expérience : la connaissance crée l'expérience et l'expérience vient renforcer la « connaissance ».

Ce que vous savez ne peut jamais être l'«au-delà ». Ce que vous expérimentez n'est pas l'au-delà. S'il y a un au-delà le mouvement de votre «vous » en est absent. L'absence d'un tel mouvement est probablement l'au-delà... Pourquoi essayez-vous d'expérimenter ce qui ne peut l'être ?

Vous devez toujours reconnaître ce que vous regardez, sinon vous n'êtes pas là. Dès l'instant où vous interprétez, le « vous » est là. Vous regardez un objet et vous reconnaissez qu'il s'agit d'un sac, un sac rouge. La pensée intervient dès lors dans la sensation en l'interprétant. Pourquoi intervient-elle et pouvez-vous l'empêcher : dès que vous voyez un objet un mot surgit : «sac» ou, suivant les cas : «banc», «rampe», «marche»... ou encore "l'homme aux cheveux blancs qui est assis là". Et cela tourne indéfiniment vous allez répétant tout cela à vous-même en permanence. Ou encore vous vous préoccupez d'autre chose « je vais être en retard au bureau »... Autrement dit vous pensez toujours à quelque chose qui n'a pas la moindre relation avec la manière dont vos sens fonctionnent à ce moment précis. C'est cela ou la répétition du nom de l'objet : « C'est un sac, un sac rouge », etc. Le mot « sac » vous sépare de la vision créant par là-même le « vous », sinon il n'y aurait pas d'espace entre les deux.

Chaque fois qu'une pensée naît, vous naissez. Quand elle disparaît vous disparaissez. Mais le vous ne permet pas que la pensée disparaisse puisque c'est précisément le mental qui donne à ce «vous» la continuité. En réalité, il n'y a en vous aucune entité permanente, aucun bilan de vos pensées et de vos expériences. Vous croyez qu'il y a quelqu'un qui pense vos pensées, qui ressent vos sentiments : c'est une illusion, je peux vous le dire, mais ce n'est pas une illusion pour vous...

Vos émotions sont plus complexes mais c'est le même processus. Pourquoi éprouvez-vous le besoin de vous dire à vous-même que vous êtes irrité, jaloux de quelqu'un d'autre ou que le sexe vous tracasse ? (je ne parle pas ici du passage éventuel à l'action.) Il y a une sensation en vous et vous vous dites déprimé... insatisfait... bienheureux... jaloux... avide... envieux... Ces étiquettes appellent à l'existence celui qui interprète les sensations. Ce que vous appelez JE n'est autre que le mot : « sac rouge », « banc », « ampoule électrique »... « bienheureux », « jaloux », etc. Vous exigez de vos cellules cérébrales une activité inutile... en détruisant l'énergie qui est là en réserve. Cela ne sert à qu'à vous épuiser.

Cet étiquetage est nécessaire quand vous avez à communiquer avec quelqu'un d'autre ou avec vous-même mais c'est en permanence que vous communiquez avec vous-même et pourquoi ? La seule différence qui existe entre vous et la personne qui parle tout haut, c'est que vous, vous ne parlez pas tout haut. Dès que cela vous arrive, voici venir le psychiatre. Ce type-la bien sûr fait exactement comme vous : il se parle tout le temps à lui-même - «sac rouge», «obsessif», «compulsif», «complexe d'Œdipe », «avide», «banc», «martini»... Et il décide que pour vous ça ne tourne pas rond et il vous installe sur son divan et s'applique à vous transformer pour vous aider...

Pourquoi ne laissez-vous pas en paix vos sensations ? Pourquoi les traduire ? Vous le faites parce que si vous ne communiquez pas avec vous-même, vous n'êtes plus là. C'est là une perspective qui est effrayante pour le «vous».

Tout ce dont vous faites l'expérience : paix, joie, silence, béatitude, extase et Dieu sait quoi ! est connaissance ancienne et de seconde main... Le fait même que vous êtes en état de béatitude et de formidable silence implique que vous connaissez déjà ces états. Il faut déjà connaître une chose pour en faire l'expérience. Cette connaissance n'a rien de merveilleux ou de métaphysique. Pouvez-vous faire l'expérience d'une chose aussi banale que ce banc « assis » là en face de vous ? Mais non : vous expérimentez la connaissance que vous en avez et dont la source est toujours un mécanisme extérieur. Vous pensez les pensées de votre milieu social, vous ressentez les sensations de votre milieu social et vous vivez les expériences de votre société ; il n'y a pas de nouvelles expériences.

Il en résulte que tout ce que l'homme a jamais pensé ou senti doit sortir de votre organisme. Et vous êtes le produit de toute cette connaissance c'est tout ce que vous êtes...

Qu'est-ce que la pensée ? Vous n'en savez absolument rien - sinon ce qui vous a été dit sur ce que vous appelez « pensée ». Qu'allez-vous faire d'elle : la façonner, la contrôler, lui donner une forme... ou l'interrompre ? Vous passez votre temps à exercer une action sur elle parce qu'on vous a suggéré d'effectuer tel ou tel changement, de vous en tenir aux « bonnes pensées » et d'éliminer les « mauvaises ». Les pensées sont ce qu'elles sont ni bonnes ni mauvaises. Aussi longtemps que vous aurez le désir d'agir sur elles, vous obéissez à leur mouvement : vouloir et penser sont une seule et unique chose. Vouloir comprendre implique un mouvement de pensée, et ce mouvement, vous le perpétuez, vous lui conférez sa continuité...

Le fonctionnement de vos sens est « dénaturé » parce que vous voulez en tirer quelque chose. Pourquoi ? Parce que vous désirez que votre « vous » continue. Vous protégez cette continuité. La pensée est un mécanisme protecteur : elle protège le « vous » aux dépens de quelque chose ou de quelqu'un d'autre. Tout ce qui est issu de la pensée est destructeur et en fin de compte vous détruira, vous et votre espèce...

C'est le mécanisme répétitif de la pensée qui vous épuise - et que pouvez-vous donc faire pour vous en sortir ? C'est la seule et unique question et toute réponse qui vous sera donnée ne fait que renforcer le mouvement de la pensée... Alors que faire ? Rien du tout. Ce mouvement est trop puissant : il dispose d'une force de vie accumulée au cours de millions d'années. Vous êtes totalement impuissant et vous n'êtes même pas conscient de votre impuissance.

Si vous pratiquez quelque système de maîtrise mentale, automatiquement le « vous » est là poussé par là même à la continuité. Avez-vous jamais médité réellement, sérieusement ? ou connaissez-vous quelqu'un qui l'ait fait ? Non, personne ne le fait... Si vous méditiez sérieusement vous tourneriez en rond dans l'asile de fous. Et vous ne pouvez pas davantage pratiquer l'attention totale appliquée à être conscient de chaque instant de votre vie. Vous ne pouvez pas être pleinement conscient : « vous » et votre conscience ne peuvent coexister. Si vous pouviez une seconde seulement, une seule fois dans votre vie vous trouver en état de conscience pure (awareness) votre continuité claquerait net, l'illusion de la structure expériencielle, le « vous » - tout cela s'effondrerait et tout retomberait dans le rythme de l'état naturel. Cet état où vous ne savez pas ce que vous regardez, cela c'est vraiment la conscience pure. Si vous re-connaissez ce que vous regardez, vous êtes là de nouveau en train d'expérimenter le passé - ce que vous savez.

Ce qui réintègre une personne dans son état naturel, cette personne et non telle autre, je n'en sais rien. Peut-être est-ce inscrit dans les cellules. C'est a-causal. Ce n'est pas de votre part un acte «volontariste» vous ne pouvez pas le provoquer. Il n'y a rien que vous puissiez faire. Vous pouvez vous méfier de l'homme qui vous dit comment il a assumé cet état. Il y a une chose dont vous pouvez être sûr, c'est qu'il ne le sait pas lui-même et n'a pas la possibilité de vous le communiquer. Il y a dans la structure du corps un mécanisme de détente. Si la structure expériencielle se relâche l'autre processus prend le relai à sa manière propre. Le fonctionnement du corps est dès lors totalement différent sans l'interférence de la pensée sauf en cas de nécessité pour communiquer avec quelqu'un. Pour employer la formule du «ring», vous n'avez plus qu'à « jeter la serviette » et déclarer forfait. Personne ne peut vous venir en aide et vous ne pouvez pas vous aider vous-même.

Cet état naturel ne vous intéresse pas : vous ne vous attachez qu'à la continuité. Sans doute désirez-vous continuer à un autre niveau, en fonction d'une dimension différente mais quoiqu'il en soit vous voulez continuer. Pour vous ce ne serait pas à prendre avec des pincettes ! Ce serait effectivement liquider tout ce que vous considérez comme «vous», moi supérieur, moi inférieur, âme, Atman conscient, subconscient etc. S'il vous vient quelque velléité, vous dites « il me faut du temps »... Alors intervient la sadhana et vous vous dites « Demain, je comprendrai»... Cette structure est née du temps et fonctionne dans le temps mais ce n'est pas dans le temps qu'elle parviendra à son terme. Si vous ne comprenez pas aujourd'hui, vous ne comprendrez pas demain. Pourquoi d'ailleurs voulez-vous comprendre ce que je dis ? Vous ne pouvez pas comprendre. C'est de votre part un exercice futile que de comparer mon mode de fonctionnement au vôtre. C'est une chose que je ne peux pas communiquer. En fait aucune communication n'est nécessaire. Aucun dialogue n'est possible. Quand le «vous» n'est pas là, quand le problème n'est pas là ce qui est, c'est la compréhension : c'est la fin du « vous », le « vous » s'en va. Vous n'écouterez plus celui qui décrit cet état et vous ne lui poserez plus de question sur la compréhension de cet état...

Ce que vous recherchez n'existe pas. Vous préféreriez vous promener sur une terre d'enchantement, avoir la bienheureuse vision d'une transformation de votre soi inexistant afin de réaliser un état d'être évoqué a coup de formules magiques. C'est précisément cela qui vous arrache à votre « état naturel » - un mouvement en dehors de vous-même. Etre soi-même exige une extraordinaire intelligence. La «bénédiction» de cette intelligence, vous la possédez ; personne n'a besoin de vous la donner, personne ne peut vous la prendre. Celui qui la laisse s'exprimer à sa manière particulière est un homme naturel. »

Source : Eloge de l’état naturel http://etatnaturel.blogspot.com/



Livres :

« Rencontres avec un éveillé contestataire », Les Deux Océans »
(The Mystique of Enlightenment : The unrational ideas of a man called U.G.) de U. G.
traduit de l'anglais par Paule Salvan.
« Un témoignage étonnant d’un « éveillé » qui remet en cause les traditions les plus vénérées de son pays, l’Inde. Sa critique radicale condamne les voies de la recherche « spirituelle » qui, dit-il, fait obstacle à l’« état naturel » qui est toujours le nôtre. La seule réalisation qu’il a connue est la prise de conscience de cet état naturel qui s’accompagna chez lui d’expériences bouleversantes allant jusqu’à la sensation de mort physique. »

« U.G. pertinences impertinentes », Charles Antoni, Uppaluri Gopala Krishnamurti, éditeur L’originel.
« Le dos au mur , Le mythe de la perfection », Jean-Michel Terdjman, Uppaluri Gopala Krishnamurti, éditeur Les Deux Océans.

En anglais :
« The Mystique of Enlightenment : The Radical Ideas of U.G. Krishnamurti ».
« Mind Is a Myth », Uppaluri Gopala Krishnamurti.
« No Way Out : Conversations with U.G. Krishnamurti ».
« Thought is your enemy : Mind-shattering conversations with the man called Uppaluri Gopala Krishnamurti. »
« The Courage to Stand Alone ».

mercredi, février 03, 2010

POTINS & LAMAS


le 8ème congrès national de l’Association Bouddhiste de Chine

Le 1er Février 2010 s’est ouvert à Pékin le 8ème congrès national de l’Association Bouddhiste de Chine.
La dialectique matérialiste des communistes chinois n’a ni éradiqué le bouddhisme ni interdit les pratiques du lamaïsme. Le représentant du lamaïsme, Bainqen Erdini Qoigyijabu, le jeune Panchen Lama, est le bienvenu au congrès national de l’Association Bouddhiste de Chine.
Le Panchen Lama à la télévision chinoise :
http://bouddhanar-9.blogspot.com/2010/02/8eme-congres-national-de-lassociation.html


La controverse des ex moines

Christian Pose a parcouru l’Inde comme moine errant, allant d'un lama à l'autre, d'un monastère à un autre. Au terme de son périple de plus de trois ans, et après avoir découvert la véritable nature du lamaïsme, il accuse les hiérarques tibétains :

« Je dénonce "le caractère exploitif" de ces lignées politiques tantriques traditionalistes (Karmapa, Kagyupa, Nyingmapa, Gelugpa) et sous lignées (familles Mindrölling, Kientsé, Kangyur ou Wangyal), monarchonationalistes, militaristes, bourgeoises et xénophobes, habilement protégées par les parements universitaires de la façade républicaine pour faire avancer ce que le monde pauvre a de plus en plus de mal à repousser, le fascisme et les régimes de servitude obligatoire... »

Les critiques de Christian Pose sont plus radicales que celles de Marc Bosche, un autre ex disciple du lamaïsme. Les deux déçus de la « bouddhamania », Christian Pose et Marc Bosche, s’affrontent à cause de la dimension politique du bouddhisme tibétain. Naguère, cette dimension n’était connue que des spécialistes de la religion et de l’histoire du Tibet. Elle est maintenant traitée dans plusieurs livres grand public. Les francophones apprécient particulièrement le livre d’Elisabeth Martens, « Histoire du Bouddhisme tibétain, la Compassion des Puissants » (1).
Récemment, des lamas tibétains, victimes d’une véritable persécution religieuse orchestrée par le quatorzième Dalaï-lama, corroborent les accusations de Christian Pose dans un ouvrage collectif explosif : « Une Grande Imposture » (2).

LIRE « La controverse des deux ex moines » :
http://bouddhanar-2.blogspot.com/2010/02/la-controverse-des-ex-moines-francais.html


Les Contes de Fée du Tibet

Dans le 6ème numéro de la revue « Undercover », mars 2003, l’introduction au dossier « Les contes de fée du Tibet » rappelle ceci :

« Le Bouddhisme originel a pour but de révéler la réalité de l'existence afin de créer une dynamique de libération. Les moyens à mettre en œuvre sont simples : arracher à la racine la cause de l'attachement le premier obstacle à identifier est le mécanisme pervers du circuit de notre pensée. Car c'est par nos pensées que nous enclenchons les actes et leurs conséquences. Nous sommes esclaves du mental qui a pour but de perpétuer l'illusion de l'existence d'un ego permanent. Il faut remonter à l'origine des pulsions mentales par une méditation constante qui procure la " vision pénétrante ".

Derrière cette démarche de clarification radicale, nombres d'écoles pseudo-bouddhistes recréent des systèmes magico-rituels qui ont pour but d'entretenir les gens dans une narcose spirituelle confortable.

On parle alors de la " voie du Boddhisatva ", c'est-à-dire d'une évolution progressive et de " service au monde ". Or, du point de vue bouddhiste, le meilleur service à rendre à l'humanité, c'est de se libérer soi-même avant de prétendre aider les autres. Mais c'est là une démarche beaucoup plus pénible. C'est pourquoi la plupart des courants spirituels proposent une culture de l'ego, selon l'idée que peu à peu on s'améliore jusqu'à une perfection finale. C'est un discours qui convient aux Êtres humains qui veulent continuer à entretenir leurs attachements tout en rêvant qu'ils s'en libèrent C'est ainsi que sont nés les Contes de fée du Tibet et leurs dérives occultistes et new age. II s'agit d'une inversion du Bouddhisme.

Mesdames et Messieurs, au risque de déplaire, Undercover vous présente : "Les Contes de Fée du Tibet!" :



dimanche, janvier 31, 2010

Oyez, oyez !


Eva, journaliste résistante, reprend un texte de Joël Labruyère

« La guerre n’est pas une anomalie, écrit Labruyère, c’est l’état permanent dans ce coin de l’univers depuis que des factions ennemies se déchirent pour le contrôle du système solaire et les ressources de ses planètes, dont celle qui nous concerne en premier lieu, la Terre.
Une denrée spéciale est particulièrement recherchée : c’est l’âme humaine qui fait l’objet d’un trafic organisé entre les hiérarchies visibles et invisibles… »

LIRE LA SUITE http://r-sistons.over-blog.com/article-dossier-guerre-aura-t-elle-lieu-drone-de-guerre-iran-chine-shimon-peres--43971423.html

Joël Labruyère et la piste jésuite

Joël Labruyère est un spécialiste de la gnose et de l’ésotérisme politique, ses recherches mettent souvent en cause des « hiérarchies visibles et invisibles » dans les malheurs des peuples. Selon cet auteur, la Compagnie de Jésus poursuit depuis plusieurs siècles une entreprise diabolique de contrôle de l’humanité :

« Ignace de Loyola a fondé l'Ordre des Jésuites au XVI° siècle pour en faire une armée théoriquement au service de Rome - je dis bien de Rome et non de l'Eglise qui devint leur outil de conquête. C'est une super inquisition pour les temps modernes ; une milice pour convertir les peuples ou tout au moins pour ramener les grandes religions mondiales dans le sein de Rome à travers l'œcuménisme, lorsque la conversion s'avère impossible. C'est pourquoi cette société s'appelle Compagnie et que son chef porte le titre de Général. Les fondateurs des SS s'inspirèrent de l'ordre Jésuite, et les services secrets internationaux y ont leurs racines.

Au début, il fallait contrer la Réforme de toute urgence, et sauver le Vatican d'une débâcle annoncée. Avec génie, Ignace de Loyola tira profit de cette situation critique pour l'Eglise afin de se placer en tant que défenseur de la Foi contre les « parpaillots et les hérétiques » contre lesquels les Dominicains semblaient incapables de lutter.

Dès sa fondation, L'ordre se répand sur la terre, d'abord en Inde, puis au Japon et en Chine. De Chine, les Jésuites sont passés au Tibet, sans doute les premiers - et l'on verra l'importance de cette pénétration clandestine. A chaque étape, ils se fondent dans la foule « comme un poisson dans l'eau ». (Cette formule de Mao, fut empruntée aux Jésuites, ses véritables maîtres.)
Et l'avancée continue durant le XVII° siècle. Ils apparaissent en Amérique du Sud, en Afrique, et dans tous les pays du monde. En un siècle, ils sont partout, derrière les rideaux de tous les palais. A chaque étape, ils s'incrustent profondément dans la culture locale allant jusqu'à se déguiser en sannyasin en Inde et en mandarin confucianiste en Chine. Ils ne s'en cachent d'ailleurs pas car la dissimulation et l'infiltration font partie de leurs devoirs. Sur des gravures chinoises représentant des mandarins aux ongles longs et aux moustaches tombantes, on aurait du mal à identifier des pères jésuites, à moins d'un détail comme ce crucifix volontairement disposé dans un coin du décor. Au Tibet, ils disparaissent dans les lamaseries, mais réémergeront au XIX° siècle en tant que…Maîtres de la Grande Loge Blanche ! Vous avez compris l'astuce ?
Cela n'étonnera que les naïfs qui croient aux contes de fée de la Théosophie façon new age. Comment imaginer que la Grande Loge Orientale est entre les mains de ceux qui tiennent également le Grand Orient sous leur coupe ? Mais, c'est ainsi. Les Jésuites ont investi le Tibet, et n'en sont jamais repartis. »

LIRE « La piste jésuite » de Joël Labruyère : http://conspiration.cc/sujets/religion/piste_jesuite.html

La conspiration de Wannsee

Des médias ridiculisent les auteurs qui dénoncent les complots contre le peuple. Veut-on que l'on ignore que la conspiration est un élément de l’histoire ?

De nos jours, la démocratie disparaît devant la puissance des lobbies. Des oligarques contrôlent de grands pays qui étaient naguère des républiques, des états dans lesquels la souveraineté appartenait au peuple par l’intermédiaire de représentants élus.

Le fascisme économique a transformé les citoyens en êtres veules et serviles recroquevillés sur leurs chimères consuméristes. Malgré la docilité de l’espèce Homo Œconomicus, l’oligarchie mondiale est-elle déterminée à réduire son nombre sur la planète ?

Comme en 1942, lors de la conférence de Wannsee, des oligarques éduqués, intelligents et impitoyables ont-ils décidé de supprimer des millions d’êtres humains ?

LIRE LA SUITE http://bouddhanar-9.blogspot.com/2010/01/la-conspiration-de-wannsee.html

Kalachakra, initiation ou contre-initiation de masse ?

Le rituel de l’initiation de Kalachakra dit :

« Mon enfant, approche-toi,
Je t’enseignerai, dans leur totalité,
Les rites et les pratiques du Grand véhicule.
Tu es le vaisseau de la Grande voie. »

Le candidat à l’initiation doit entrer comme un enfant dans le mandala de Kalachakra. Mais sait-il que l’initiation le rend réceptif à un égrégore (énergie psychique collective) qui le transformera en « guerrier de Shambhala » afin de combattre, en tant que fantassin ou officier, dans de terribles batailles et écraser « les ennemis de la doctrine » ? ( Kalachakra I. 128-142)

LIRE LA SUITE : http://bouddhanar-1.blogspot.com/2010/01/kalachakra-initiation-ou-contre.html

Gaden Trisur Rinpoché a rejoint le camp de Dordjé Shougdèn

Sa Sainteté Gaden Trisur Rinpoche Jetsun Lungrik Namgyal, 101e Détenteur du Trône de Tsongkapa, a officiellement rejoint le camp des pratiquants de Dordjé Shougdèn et est entré au monastère de Shar Gaden après avoir quitté le monastère des partisans du Dalaï-lama (Gaden Shartse).
http://dorjeshugden.com/wp/?p=1010

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...