vendredi, septembre 03, 2010

COGITATIO ROMANUS


Par Joël Labruyère

On place sous mes yeux un magazine (Nouvelles Clés) qui titre “Quelle spiritualité pour aujourd’hui et demain ?”

Je feuillette, sans m’attarder, pour ne pas m’affliger sans raison. Parmi les Noms qui signent les articles que je suppose emprunts de la sagesse politiquement correcte (car je ne les lirai pas), on trouve le sociologue, le rabbin talmudiste, le marxiste maçon, apôtre de la transcendance laïque, le théologien catho, le sophiste védantin, le musulman auréolé d’un vernis soufi de bon aloi, l’orthodoxe pseudo cabaliste, l’inévitable psy freudien recyclé new age, tous doués pour les sentences pharisaïques, et qui ont en plus un point commun, hormis leur œcuménisme de culs bénis, c’est leur éloignement de la Spiritualité véritable.

S’il fallait exprimer ce qu’est la véritable aventure intérieure, la révolution spirituelle, la mutation qui conduit de la mort à l’éternité, il est à craindre que ces beaux parleurs qui font profession de sagesse, devraient admettre qu’ils dégoisent. Ils font des bulles. Sauf un, relégué sur une colonne, Maurice Béjart, mais lui c’est un artiste.

A la question “Avez-vous l’impression que de ce chaos (syncrétiste), va émerger une nouvelle spiritualité ? ”, Béjart répond : “ Je n’en suis pas sûr. Je ne suis pas certain que ceux qui parlent de renouveau ne prennent pas leurs désirs pour des réalités. Ce sont des “happy few” qui veulent vivre une renaissance. Mais l’humanité va rester dans la confusion et le mélange des valeurs.

Je ne sais pas si des crises comme celles que l’on vit actuellement ne peuvent, hélas, que se dénouer dans une immense rupture”. Pourquoi “hélas” ? Pourquoi nier ce qui est ?

Cette rupture, certains d’entre nous la vivent déjà intensèment. Pour ma part, je suis un fervent partisan de “l’immense rupture”, et j’espère que vous vous y préparez vous aussi. Dans le cas contraire, vous feriez mieux d’oublier la spiritualité, car elle est séparation du monde des pharisiens hypocrites - tombeaux blancs, remplis d’ossements à l’intérieur.

Le pharisien le plus photographié de tous les temps, et le plus blanc de robe, vient de s’éteindre à Rome dans un stunami médiatique. On ne peut éviter cette actualité-là, une fois n’est pas coutume.

LA RELIGION CATHODIQUE

En regardant nonchalamment les photos dans le magazine Marianne qui nous arrive chaque semaine par la poste (en dehors de ma volonté), je n’ai pu m’empêcher de faire une pause sur ce titre : “ Jean-Paul II, ou l’échec de la religion cathodique ”. A cause de la “ religion cathodique ” que je croyais mon invention, mais que nous sommes nombreux à avoir imaginé tant le jeu de mot s’impose, j’ai voulu lire l’article au titre alléchant – pourquoi est-ce un échec ?

Pour une fois, un intellectuel ouvre une piste de réflexion sur la vulnérabilité de cette puissante église catholique, contrainte de se donner en spectacle de la manière la plus vulgaire dans le but de s’injecter massivement de l’émotion humaine à l’usage de sa hiérarchie dévitalisée. Cet aspect magique de la question n’est évidemment pas abordé par l’auteur de l’article, Robert Redeker. (Ce nom à consonance belge m’a paru de bon aloi, sans doute parce que Brassens disait que “ lorsqu’on passe la frontière belge, on commence à mieux respirer ”, ce dont j’ai aussi la preuve).

Redeker montre que la grande perdante de cet acharnement thérapeutique et médiatique, c’est la foi ! L’article ne dit rien de ceux qui tirent les ficelles de la pantomime et qui ont obligé un pape à agonir en direct. Sa dernière intervention fut un ultime cri de “ bête blessée ” avant qu’on lui retire prestement le micro.

“ Antimoderne par ses idées, ce pape (Jean-Paul II) s’est avéré hypermoderne par sa pratique médiatique. Cependant, l’omniprésence de ses représentions ne fit rien pour assurer la propagation de la foi.

La grande originalité du règne de Jean-Paul II est à chercher dans la mutation de l’image papale, ce qui dans une religion de l’incarnation n’est jamais anodin.

Il a été un pape omniprésent dans les médias, se comportant comme s’il faisait partie de sa mission de se donner en représentation permanente sur les écrans du monde entier. Sa foi cathodique fut au moins aussi grande que sa foi catholique.

Le nouveau statut de l’image papale change tout. Jadis, le pape était absent. Les fidèles pensaient à lui, lui obéissaient, sans le voir. Cette absence n’empêchait pas, bien au contraire, certains papes de posséder une autorité colossale. Ne circulaient du pape que des tableaux, des images pieuses, puis plus tard des photographies, statiques, pétrifiées.

Jean-Paul II, lui, s’est signalé par une présence médiatique permanente (jusqu’au dernier râle!). Son image évolutive – du pape dynamique, au corps d’athlète, semblable à une force de la nature, des débuts, au pape affaibli par la maladie, à la voix chevrotante, aux gestes hésitants, aux lisières de l’agonie des dernières années – s’est déversée en flux continu sur toute la planète depuis son élection. Plus présent, le pape devint en réalité moins réel. Il a été le premier pape de la mondialisation médiatique, en flux continu. Il s’est moulé dans une nouvelle catholicité – catholique voulant dire universel : la catholicité de la haute technologie, dont il est devenu l’une des figures les plus actives. Paradoxalement cette présence permanente sur les écrans induisit une déréalisation : il devint un personnage de la télévision, à l’exemple de Navarro, Zidane ou PPDA.

Antimoderne par ses idées, Jean-Paul II s’est avéré hypermoderne par sa pratique médiatique. Ce type hypermoderne d’image s’est bâtie au creux de “ l’ère du vide ”. Quel sens donner à ce phénomène ? L’image de Jean-Paul II côtoyait, dans le bazar des fournitures médiatiques, celles de Madonna et de Che Guevara. Quel est le trait le plus marquant de ces images mondialisées ?

Elles n’ont aucune efficacité quant au contenu. La catholicité hypermédiatique des images papales ne propagent pas la foi catholique. Il se pourrait même que le résultat fut l’inverse : plus l’image papale accède au statut des autres images médiatiquement usinées, plus ses traits se détachent de tout contenu. En fait, l’image télévisée fonctionne à l’inverse de l’image pieuse d’autrefois : alors que christianisme s’est développé en s’appuyant sur le culte des saints, du Christ, de la Vierge, au travers de leurs statues, de leurs reliques, bref de leurs images, l’omniprésence cathodique de Jean-Paul II ne s’est pas accompagnée d’une christianisation galopante des foules, car plus il y a d’images, plus “ tout se vaut ”.

Il a été le premier pape du village global dont la catholicité est la principale religion. Du point de vue de la transmission du message catholique, cette soumission à la communication cathodique fut un échec. ”

Commentaires. Non, cette “ soumission à la communication médiatique ne fut pas qu’un échec ” mais la démonstration que le Vatican abuse du nom du Christ pour d’autres motifs que la rédemption de l’humanité.

Les masses ne veulent pas la vérité du Christ mais elles désirent du spectacle et de l’émotion. Au final, elles auront ce qu’elles ont invoqué. Elles auront donc l’antéchrist, le messie médiatique annoncé par les gesticulations œcuméniques. Cet événement est proche, et il surviendra quand toutes les religions, dont les chefs se sont joints dans les festivités nécrologiques autour de la dépouille papale, seront fondues dans une religion mondiale. Mais auparavant, Rome doit céder la place. Et elle s’y prépare, sans doute sans gaieté de cœur.

Sur la fin de l’église de Pierre, il est écrit dans l’Evangile : “ Jésus dit à Pierre : Lorsque tu étais jeune, tu allais librement en menant les autres, mais quand tu seras vieux, on te conduira où tu ne veux pas aller ”.

Encore un peu de 666

La fin médiatique de l’église romaine, son “ reniement au troisième jour ” (le troisième millénaire) annonce le début de la grande religion cathodique internationale. C’est une grande victoire pour les jésuites qui œuvrent depuis quatre siècles à l’intérieur des religions du monde pour cette apothéose œcuménique. Les jésuites ont cru que Rome avalerait les autres, mais ils se sont fait manger. C’est pourquoi le nouveau pape Ratzinger a prédit la fin de l’Eglise, son retour à l’état d’une secte parmi les autres, autrement dit, son retour à la pureté originelle. (ci-après “ vision de Ratzinger ”)

Grâce à l’injection médiatique de fausse émotion religieuse dans les masses athéisées, les égrégores sacerdotaux espèrent retrouver un peu de vigueur, gagner du temps.

Alors s’accomplira la parole du Livre de l’Apocalypse : “ L’une des têtes (de la bête) était égorgée à mort et sa plaie mortelle a été guérie et la terre entière s’est étonnée de cette bête…Et j’ai vu une autre bête monter de la terre avec deux cornes comme d’agneau et elle parlait comme un dragon… Elle exerce tout le pouvoir de la première bête devant elle. Elle fait que la terre et ses habitants se prosternent devant la première bête dont la plaie mortelle a été guérie. Elle fait de grands signes jusqu’à faire descendre un feu du ciel sur la terre devant les hommes. Elle égare les habitants de la terre par des signes qu’on lui a donnés de faire devant la bête. Elle dit aux habitants de la terre de faire une image de cette bête qui a survécu à la plaie du sabre.

On lui a donné de donner âme à l’image de la bête, que l’image de la bête parle et qu’elle fasse que tous ceux qui ne se prosterneront pas devant l’image de la bête soient tués.

Elle fait qu’à tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, soit donnée une marque sur la main droite ou sur le front pour que personne ne puisse acheter ou vendre, s’il n’a la marque, le nom de la bête ou le chiffre de son nom. Ici est la sagesse : que l’intelligent calcule le chiffre de la bête car c’est un chiffre d’homme et ce chiffre est six cent soixante-six. ” (Apoc. XIII)

Beaucoup de sottises ont été proférées sur le sens maléfique qu’on prête au chiffre 666. On veut détourner notre attention du fait que le livre de l’Apocalypse précise que “ 666 est un chiffre d’homme ”. 666 = Homme ?

Chaque nombre représente une lettre dans le code cabalistique. Par conséquent, on obtient le chiffre 666 en opérant la somme des quatre lettres hébraïques suivantes : Samech = 60 ; Wav = 6 ; Reisch = 200 ; Tav = 400. Total = 666. Le nombre de la Bête humaine.

Transposé en lettres, 666 s’écrit S.O.R.aT. (On identifie ce nom au “ démon solaire ”)

En réalité, pour les initiés clairvoyants qui ont rédigé le livre de l’Apocalypse, les quatre lettres S.O.R.T (666) symbolisaient la structure de l’homme incarné, nos quatre corps : physique, vital, émotionnel et mental. Le chiffre de la bête 666 est donc le résultat de ce que nous sommes dans le stade actuel de la chute dans l’incarnation terrestre.

Celui qui dépasserait ce seuil, par le chemin du Retour, n’appartiendrait plus au règne de la bête humaine 666. Il se trouverait donc exclu du monde des êtres ordinaires – privé des moyens d’échanges indispensables pour survivre, il ne pourrait plus “ acheter ni vendre ” - ce qu’il faut interpréter comme une mutation pouvant conduire à une séparation d’avec le genre humain 666.

L’insoumission à la conscience globale 666 - son dépassement - équivaut à se mettre hors la loi, par refus de se “ prosterner devant l’image de la Bête qui porte un nombre d’Homme ”. (la noosphère de Teilhard)

Lorsque les choses en arriveront au point où un être libre, refusant d’adorer à l’autel médiatique du messie international 666, se retrouvera face aux hordes fanatisées de la religion mondiale, il devra s’être organisé pour échapper à la persécution. (ondes, vaccins, coercition politique et administrative, lois contre la liberté de conscience, etc, etc…)

Certains d’entre nous expérimentent déjà cette répression à travers l’atmosphère délétère de l’existence moderne, alors que les masses se fondent dans la “ conscience 666 ” par sécurité ou ignorance. Les jeunes sont noyés sous un bombardement incessant de propagande. Seuls, quelques isolés résistent, on ne sait par quel miracle.

Les sollicitations à se fondre dans le courant collectif sont inévitables, et l’on s’étonne de trouver encore des dissidents lucides, non contaminés par l’idéologie de la conscience globale 666. Ceux-là, au-delà de leurs différences, formeront le “ peuple des élus ” dont parle le livre de l’Apocalypse.

Ils entreront dans l’âge d’or d’une nouvelle conscience, alors que les masses frappées du signe de la bête, descendront dans l’âge noir, cravachés par la propagande qui les conduit à adorer “ l’image de la bête ” - leur propre projection collective.

L’Eglise du futur selon Joseph Ratzinger

Avant de devenir Benoît XVI, le cardinal Ratzinger a prophétisé sur l’avenir de l’Eglise en des termes étonnants. Il a VU le futur. Il sait.

"De la crise d'aujourd'hui naîtra demain une Eglise qui aura beaucoup perdu. Elle sera petite et devra, pour ainsi dire, repartir à zéro. Elle ne pourra plus remplir bon nombre des édifices construits au temps de sa splendeur. Et la diminution du nombre de ses fidèles s'accompagnera de la diminution du nombre de ses privilèges sociaux...

Elle aura à donner l'image d'une communauté fondée sur le choix libre et indépendant de ses adeptes...

Mais au milieu de tous ces changements que l'on peut pressentir, l'Eglise retrouvera résolument l'essentiel d'elle-même dans ce qui a toujours constitué son centre : la foi...

Oui, c'est dans la foi et la prière qu'elle retrouvera le centre d'elle-même, que les sacrements redeviendront le service de Dieu au lieu de susciter des problèmes d'aménagements liturgiques.

Ce sera une Eglise tournée vers l'intérieur, non une Eglise qui se bat pour un mandat politique, elle évitera de flirter aussi bien avec la droite qu'avec la gauche.

Sa tâche sera difficile car le mécanisme de cristallisation et de décantation lui coûtera beaucoup de ses forces. Il la rendra pauvre, il fera d'elle l'Eglise des petits.

Le processus sera d'autant plus délicat qu'il lui faudra garder l'équilibre entre le sectarisme étroit et l'entêtement dans les grands mots. On peut prédire que cela lui demandera du temps. Ce sera un chemin long et difficile...

Mais quand elle aura subi l'épreuve de toutes ces tensions, c'est une grande force qui coulera dans cette Eglise, riche de son dépouillement et de sa vie intérieure.

Car les hommes d'un monde intégralement planifié seront indiciblement seuls. Quand Dieu les aura quitté, ils mesureront toute leur pauvreté.

Alors, ils découvriront la petite communauté des hommes de foi comme quelque chose d'entièrement neuf. Comme une espérance qui les concerne, comme une réponse qu'au secret de leur cœur ils ont toujours attendue.

Cette crise de l'Eglise est à peine entamée. Des bouleversements considérables nous guettent..."

Le cardinal Ratzinger a déclaré lors d’une homélie : “ Seigneur, ton Église semble une barque sur le point de couler. Les vêtements et le visage sales de ton Église nous inquiètent. Mais nous les salissons nous-mêmes. Nous-mêmes te trahissons chaque fois, malgré nos grands discours, malgré nos grands gestes.”

Pendant son discours inaugural, Benoît XVI a mis un bémol à la vision apocalyptique de son double Ratzinger: “ Je suis là pour faire la politique de l’Eglise, et non pour mettre en avant mes idées ” (la Politique !)

LA SUPREMATIE CATHOLIQUE

A l’issue d’une notification réfutant les vues d’un jésuite, le père Dupuis qui tentait de concilier le dogme romain avec les croyances des autres religions, Ratzinger condamna cette démarche, allant ainsi à contre courant de l’œcuménisme affiché par Jean-Paul II. Contradiction ?

A propos de l’ordination de tous les hommes à l’Eglise :

- Il faut croire fermement que l’Eglise est signe et instrument de salut pour tous les hommes. Il est contraire à la foi catholique de considérer les diverses religions du monde comme des voies complémentaires à l’Eglise pour ce qui est du salut.

- Selon la doctrine catholique, les adeptes des autres religions sont eux aussi ordonnés à l’Eglise et sont tous appelés à en faire partie.

A propos de la valeur et de la fonction salvifique des traditions religieuses :

- Selon la doctrine catholique, il faut tenir que: “ce que l’Esprit fait dans le cœur des hommes et dans l’histoire des peuples, dans les cultures et les religions, remplit une fonction de préparation évangélique. Il est donc légitime de soutenir que l’Esprit Saint pour sauver les non-chrétiens, utilise aussi les éléments de vérité et de bonté qui se trouvent dans les diverses religions, mais considérer comme voies de salut ces religions, prises comme telles, n’a aucun fondement dans la théologie catholique; en effet, elles présentent des lacunes, des insuffisances et des erreurs sur les vérités fondamentales regardant Dieu, l’homme et le monde.

En outre, le fait que les éléments de vérité et de bonté des différentes religions puissent préparer les peuples et les cultures à accueillir l’événement salvifique de Jésus-Christ, ne suppose pas que les textes sacrés des autres religions puissent être considérés comme complémentaires à l’Ancien Testament, qui est la préparation immédiate à l’événement du Christ. ”

(Joseph Card. Ratzinger 24 janvier 2001, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi)

Par cette réaffirmation magistrale du dogme catholique en ce qui concerne le Christ, Ratzinger semble refuser l’idée d’une fusion avec les autres religions en vue d’établir une nouvelle religion mondiale.

Cette fermeté lui vaut la méfiance des protestants et des musulmans, et sans doute aussi des autorités du judaïsme, pourtant peu conciliantes sur une fusion de leurs propres dogmes avec ceux des autres cultes.

Curieusement, ces religions dogmatiques reprochent à Ratzinger sa pureté doctrinale. Tout le monde a pris l’habitude qu’on évoque le Christ de manière triviale comme un drapeau à mettre à toutes les sauces de la mondialisation politique et culturelle.

Avec Ratzinger, ce fils de Bavière à l’intelligence aiguisée, on assiste à un refus de noyer le Christ dans la soupe œcuménique. Nous verrons lors de l’avancée de son règne si le puriste du dogme du Christ cèdera la place au pape tributaire de la politique mondiale.

GLORIA OLIVAE

C’est par la devise “ la Gloire de l’olivier ” que selon les Prophéties de saint Malachie, s’annoncerait le règne de Benoît 16 - successeur de Jean-Paul 2 (dont la devise était “ la course du soleil ”)

Pour le voyant Malachie, ami de St Bernard, le pape actuel serait le dernier de la liste avant l’apparition d’un énigmatique “ Pierre le Romain ”. Voilà ce que Malachie (dont le nom signifie ange ou messager) prédit qu’il arrivera après la période “ Gloria Olivae ” :

Pendant la dernière persécution que souffrira la sainte église romaine, siégera un Pierre le romain. Il paîtra les brebis au milieu de nombreuses tribulations ; celles-ci terminées, la cité aux sept collines sera détruite ; et un juge redoutable jugera son peuple. ”

Le règne des représentants de l’église catholique romaine devrait s’achever avec l’actuel pape Benoît 16 dont le nom suit celui de Benoît 15, élu en 1914, et dont la devise “ l’Eglise dépeuplée ” était de circonstance en pleine guerre mondiale et révolution bolchevique.

Si l’on se rapporte à la vision de Ratzinger, d’une église redevenue une secte parmi les autres, dépourvue de pouvoir temporel, on constate qu’il y a un rapport entre la devise que Malachie attribue à Benoît 15 (“ l’Eglise dépeuplée ”) et la vision pessimiste de Benoît 16. L’actuel pape sera t-il le liquidateur de la puissante église catholique en des temps où elle devra céder la place à la nouvelle religion mondiale ?

Peut-on se fier à saint Malachie ?

Les papes ont intégré dans leur blason personnel les symboles de la devise de Malachie correspondant à leur règne. Sans que cela soit exprimé, les prophéties de Malachie pourraient servir de ligne directrice à la généalogie papale de l’église catholique.

Bernard de Clairvaux, conseiller des papes et cerveau de l’Eglise (il rédigea la règle de l’ordre des templiers), travailla avec Malachie, le voyant irlandais, sur ces prophéties, au point qu’on peut les considérer comme un code hermétique émanant de la tête de l’égrégore romain.

La fin de l’église de Rome ?

Il faut visualiser l’Eglise telle qu’elle est sur le plan invisible. C’est là qu’était sa véritable splendeur, avant que palais et édifices somptueux du plan astral ne commencent à se dissoudre, il y a quelques siècles, à cause du refroidissement de la foi dans l’Eglise terrestre militante.

La prestigieuse hiérarchie s’étage depuis la caste des prêtres, les fonctionnaires des rites, jusqu’à des degrés très élevés qui atteignent les “ paradis ” de l’au-delà. L’Eglise est quantitativement la plus puissante dans l’au-delà, à égalité avec l’égrégore musulman.

A la base de la pyramide, il y a les fidèles qui émettent la précieuse énergie faisant vivre le système par la dévotion et les rites.

Au sommet, au-dessus du pape de Rome, se trouve la hiérarchie des maîtres occultes de l’Eglise, dont le pape est le médium - plus ou moins conscient en fonction de son grade dans la grande loge planétaire.

Les princes de l’invisible sont des mages qui ont mis en place l’infrastructure de l’église terrestre pour faire circuler l’énergie alimentant leur royaume, à travers un réseau de centaines de milliers de lieux de culte dont les antennes telluriques se dressent vers le ciel dans chaque village – à l’exception des pays arabes et de la Chine.

Quel empire a jamais bénéficié d’une centrale énergétique aussi puissante et d’un réseau conducteur aussi étendu ?

Mais quand l’énergie vient à manquer…

On doit alors se résoudre à négocier avec les centrales religieuses concurrentes, en crise elles aussi, en formant un “ syndicat des religions ”. C’est le but de l’œcuménisme. En réalité, la propagande pour “ l’unité autour d’un dieu unique ” n’est que le symptôme d’une crise sur les hauts niveaux spirituels dévolus aux religions.

Rassemblées en une grande fraternité mondiale, les autorités des religions tentent de faire front commun face au péril qui les menace depuis l’avènement du matérialisme.

Ce n’est certes pas de gaieté de cœur que la puissante Eglise qui menait les peuples à la trique, en est réduit à fumer le calumet avec les Tibétains mongols ! Au-delà de leurs formes distinctes, les “ éons ” impersonnels dirigent les religions. Les éons sont quasi éternels au cœur de leur noyau dur.

D’âge en âge, les grands éons changent simplement les structures magico-rituelles leur permettant de s’alimenter en énergie spirituelle. Ainsi vont les civilisations.

L’éon suprême des religions est celui que les croyants nomment “ Dieu ” . Cette divinité est une formation inconsciente. Elle ne crée rien, n’a aucun but, hormis sa survie instinctive. C’est l’un des trois Titans du monde, partageant son empire avec le Titan du pouvoir politique. Les masses passives constituent le 3ème Titan, la réserve énergétique des deux autres.

Comment s’alimente l’éon suprême que les croyants appellent “ Dieu ” ? Il puise sa vitalité dans l’instinct de survie qui est en l’être humain. Un instinct d’où tout procède.

L’âme déportée dans la dimension terrestre, déploie une activité psychique qui s’accumule dans l’au-delà, produisant au fil de temps infinis des formations de sous conscience collective. Ce sont les éons.

Un éon grandit, et peu à peu, il prend une vie autonome jusqu’à devenir quasi éternel.

C’est la naissance des égrégore religieux différenciés au sein d’un éon suprême – émanation de l’aspiration collective de l’humanité. L’homme crée Dieu à son image. (L’éon suprême est “ l’homme cosmique ” de la Kabbale)

Ce processus s’accroît au long de périodes infinies. De puissants magiciens en tirent profit pour installer leur domaine dans l’au-delà – à l’encontre de la loi universelle - en s’instaurant “ gardiens des peuples ”.

Ces mages élaborent des rites qui deviennent sacrés. Par la “ technologie occulte ”, ils entretiennent leur royaume spirituel.

Le groupe le plus puissant s’arroge le pouvoir au nom de Dieu. Ainsi les éons, non structurés, disposent “ d’ingénieurs ” (les grands initiés occultistes) pour faire fonctionner leurs centrales énergétiques.

Ils ont de fidèles bergers pour garder leurs troupeaux et pour les sacrifier en agréable odeur à leurs saintes narines. En retour, les bergers reçoivent de grands privilèges – une quasi immortalité et le pouvoir sur la terre. Cela constitue la hiérarchie planétaire, visible et invisible. (la direction politique est centralisée dans la grande loge “ blanche ”)

L’ordre hiérarchique sacerdotal est indispensable pour structurer les civilisations qui n’existeraient pas sans magie religieuse.

Ce système existera tant que des âmes transiteront par la terre où règne la loi “ manger ou être mangé ”. Il se dissoudra quand les toutes âmes seront libérées.

Peu importe les noms divins qu’on attribue aux éons des grandes religions terrestres, changeantes et pourtant semblables.

Qu’on l’appelle Vishnou ou Christ, c’est au final le même éon suprême qui recueille l’adoration, après répartition de l’énergie. Comme l’énergie transite d’une dimension à l’autre, des intermédiaires occultes prélèvent leur part au passage. D’abord, les élites qui se sont intronisées représentantes des dieux sur terre, mais aussi les entités désincarnées qui se sont bâties des palais sur les dimensions supérieures de l’au-delà. Les égrégores qui adorent un “dieu de race” subsistent en marge. Et il y a des parasites…

Or, depuis quelques siècles, une puissance s’est dressée face à l’empire des éons qui avait la suprématie depuis les temps préhistoriques. C’est un éon vorace qui se nourrit des activités matérielles grossières. Ce puissant démon représente la formation psychique du matérialisme. Il intensifie la vie physique pour instaurer son royaume ici-bas. Il gagne du terrain en repoussant les religions à l’arrière plan des affaires du monde, grâce aux révolutions et à la science. Cet éon est appelé le “ Diable ” par les castes sacerdotales qu’il menace à terme d’une destruction totale. Il y a une guerre de l’énergie entre ces Titans qui risquent de s’exterminer en détruisant la terre également.

Ils doivent donc négocier pour sauver leurs sources d’approvisionnement. Pour cela, il faut tenir l’humanité enchaînée au monde !

C’est pourquoi, la confédération des autorités religieuses (loge blanche) négocie avec le conseil des puissances matérielles (loge noire) pour trouver un compromis.

Les gesticulations politiques pour un nouvel ordre mondial, sont la face visible de l’activité diplomatique qui se déroule dans l’au-delà pour sauver l’ordre des éons.

En effet, par une volonté divine, supérieure aux éons du temps, la fin de l’ordre ancien est programmée à l’horloge cosmique.

Mais les grands éons ont encore du temps… En grec, EON signifie “ temps illimité ” ! Le dieu du monde est le dieu du temps. Le vrai Dieu est celui de l’Eternité.

Source : Undercover n° 19


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Ziegler : Un tribunal de Nuremberg pour les spéculateurs !

http://bouddhanar-3.blogspot.com/2010/09/ziegler-un-tribunal-de-nuremberg-pour.html

jeudi, septembre 02, 2010

Ce gras et prospère élevage du moyen, du médiocre

Par Pascal Bruckner

Le bourgeois ! Grand ou petit, il est depuis deux siècles l’être le plus haï, le plus vilipendé, une sorte de prototype abstrait de l’ignominie qui a quitté sa figure réelle pour s’installer dans le panthéon des divinités maudites. Toute l’histoire de la mythologie antibourgeoise n’est qu’une longue déclinaison d’anathèmes : depuis le marchand d’Ancien Régime qui singe l’aristocratie, se grime et danse de façon grotesque jusqu’au capitaliste du 19ème et du 20ème siècle qui grossit sur la sueur et le labeur du peuple. Vomi par la noblesse pour son prosaïsme, par la classe ouvrière pour sa cupidité, par l’artiste qui méprise son mode de vie asservi au calcul et à l’utilité, le bourgeois est en quelque sorte frappé de bassesse ontologique. Pingre, exploiteur, grossier, il ne manquait à ce bouquet de qualités négatives que d’en ajouter une autre : celle de criminel puisqu’on sait depuis Hanna Arendt que ce sont des individus effroyablement normaux qui sont devenus les exécutants de la machine d’extermination nazie. Le bon père de famille que Péguy avait baptisé de dernier grand aventurier du 20ème siècle est désormais un monstre en puissance, disposé aux pires atrocités pour se voir garantir une pension et une assurance-vie.

Depuis les romantiques et Nietzsche, il est au moins trois griefs dont cette classe ait à répondre devant tous les camps, la médiocrité, la vulgarité, la rapacité, les trois constellations du cosmos bourgeois. Il faut être moine ou soldat, s’exclamait Joseph de Maistre résumant d’une formule toute la grandeur de l’Ancien Régime animé de quelques passions fondamentales. Or c’est sur le déclin de ces deux figures, le guerrier et le saint, que naît le bourgeois, tout adonné au doux commerce à qui les Lumières assignèrent le double mandat d’exorciser la violence et d’en drainer les pulsions par une action méthodique. C’est l’intérêt, disaient les philosophes français et anglais, qui constitue la plus sociale et la plus sereine des voluptés : il pacifie les mœurs et régularise l’existence. Il canalise le désir sur un seul objet, l’appât du gain, et substitue aux conduites déraisonnables la prudence de la comptabilité, le goût de l’acquisition, l’instinct de propriété. Combinant vertus et inclinations, les négociants devenaient le vrai modèle des temps modernes : « Le commerce guérit des préjugés destructeurs et c’est presque une règle générale que partout où il y a des mœurs douces, il y a du commerce et que partout où il y a du commerce, il y a des mœurs douces », écrira Montesquieu qui fustigera ermites et conquérants portés à la dureté par leur choix des extrêmes.

Mais avant que marxistes et socialistes ne dénoncent dans ce juste milieu l’exploitation éhonté du prolétariat, les romantiques virent dans cette pacification un rétrécissement terrible de l’humain. La morale bourgeoise avait réduit le désir aux dimensions mesquines du seul enrichissement matériel. La vie était plus calme peut-être mais Dieu qu’elle était petite surtout pour ceux qui avaient vécu les fastes de la monarchie et les ouragans de l’épopée napoléonienne. « Qui n’a pas connu l’Ancien Régime ne sait pas ce qu’est la douceur de vivre. » Cet aphorisme célèbre de Talleyrand confirme que l’entrée dans le 19ème siècle fut vécue par beaucoup comme une chute, une nouvelle sortie de l’Eden. Le paradis sur terre promis par les Lumières était devenu un paradis terriblement terre à terre. c’est un bonheur sans éclat que promet la nouvelle classe des entrepreneurs et des marchands : hors de la boutique et de la monnaie, point de salut. Plus d’extrêmes, de points saillants : l’humanité devrait s’adonner à ces deux activités avec la monotonie fébrile du troupeau. Ennemis de tous les excès, le petit-bourgeois – en quelque sorte un homme deux fois petit – est l’être insipide par excellence dont même les tragédies sont sans gloire et dégagent un relent de pot-au-feu.

Le crime de cette nouvelle classe ? D’avoir recréé du destin où la Révolution promettait liberté, égalité et mobilité. Collectivement en restaurant une société d’ordres à travers les inégalités sociales, individuellement en forgeant un nouveau type humain docile et modeste, identique sous toutes les latitudes. Autrement que l’aristocratie, la bourgeoisie, en dépit de ses valeurs progressistes, se révèle la classe fatalitaire par excellence. Elle donne naissance à un modèle anthropologique inédit, l’homme standardisé, fabriqué en série, nouveau sujet collectif voué aux mêmes tâches, partageant les mêmes désirs, pensant de la même façon. Pour désigner ces multitudes sans relief dont il constatait la multiplication dans la Russie de son temps. Gogol avait inventé le terme merveilleux de « menuailles », êtres qu’on « peut qualifier de cendreux car leur costume, leur visage, leur chevelure, leurs yeux ont un aspect trouble et gris comme ces journées incertaines ni orageuses ni ensoleillées où les contours des objets s’estompent dans la brume ». Cette production de masse du semblable fait de l’homme une espèce apprivoisée où chacun est la réplique des autres, un animal domestiqué qui a renoncé à tout élan, à toute passion au profit de sa sécurité et de son bonheur de nain.



Illustration : Les Griffin ou Family Guy, série télévisée d'animation américaine créée par Seth MacFarlane.

***

Rififi lamaïste

Au Sikkim, le monastère bouddhiste de Rumtek est l’objet d’une virulente controverse. Dans la salle principale, le trône du Karmapa, le troisième chef spirituel tibétain après le Dalaï-lama et le Panchen Lama, est vide. Depuis une vingtaine d’années, deux prétendants se disputent la direction de l’école Karma Kagyu. Imbroglio sur fond de mantras.

Tout commence dans les années 1980, à la mort de Rangjung Rigpe Dorje, le 16e Karmapa. La succession du dignitaire est régentée par des règles remontant au 12e siècle. Peu de temps avant de mourir, le Karmapa doit charger un lama particulier de trouver sa réincarnation. Le religieux qui remplit cet office est appelé Sharmapa et son poste se transmet de la même façon, par réincarnations successives. Le Sharmapa de l'époque, Shamar Rinpoché, est ainsi le 14e du nom.

Il se met à l'ouvrage, mais il se fait devancer dans sa quête par deux lamas haut placés dans la hiérarchie, qui intronisent en 1992 le jeune Ogyen Trinley Dorje. Ce fils de nomades du Kham, une région orientale du Tibet, est alors âgé de 7 ans et est reconnu par la majorité des moines Karma Kagyu. Il reçoit aussi l'assentiment du Dalaï Lama.

Egalement reconnu par la Chine, il grandit au monastère de Tsurphu au Tibet. Mais un contrôle de plus en plus oppressant des autorités chinoises et des craintes d'assassinat le poussent à s'exiler en Inde en 1999.

Tout irait bien si, pendant tout ce temps, le Sharmapa Shamar Rinpoché n'avait poursuivi sa mission. En 1994, il reconnaît comme Karmapa Trinley Thaye Dorje, un enfant de onze ans descendant d'une famille royale de Lhassa tout juste réfugiée en Inde. Les Tibétains se retrouvent donc avec deux enfants pour un trône : l'un reconnu par le Dalaï-lama et la majorité des bouddhistes tibétains, l'autre intronisé par la personne qui y est traditionnellement habilitée.
La prise de position du Dalaï Lama en sa faveur a conféré à Ogyen Trinley Dorje une crédibilité internationale et l'adhésion de la majorité de la communauté tibétaine. Mais pour les tenants de l'autre candidat, le Dalaï-lama n'avait pas légitimité à intervenir, puisqu'il est le chef d'une autre école du bouddhisme tibétain, les Guélougpa ou bonnets jaunes. Sa prise de position est ainsi vécue comme une intrusion dans les affaires internes des Karma Kagyu.

A cette controverse de légitimité s'ajoutent des intérêts économiques. Le 16e Karmapa avait fondé le Karmapa Charitable Trust à son arrivée à Rumtek en 1961. Le contrôle de cet organisme humanitaire est rapidement devenu un enjeu financier non négligeable dans la course au poste de Karmapa. Aujourd'hui, il est géré par des proches du Sharmapa, qui soutiennent donc Trinley Thaye Dorje.

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mercredi, septembre 01, 2010

Ne-Pas-Faire


Le pouvoir du Non-Agir et Lokatîstava de Nâgârjuna

« Les hiérarchies qui contrôlent l’évolution terrestre ne sont concernées que par la survie des systèmes politiques, religieux et culturels. Elles les aménagent régulièrement afin d’en conserver le contrôle. Les maîtres du jeu maintiennent les choses en mouvement en alimentant un conflit perpétuel entre deux camps faussement opposés : les blancs et les noirs. La gauche la droite. Diviser pour régner. Rien n’arrive au hasard. Tout est politique. L’histoire est scellée par l’exigence de survie des puissances parasitaires qui dominent le monde. Survivre ! C’est le cri qui résonne de haut en bas des plans visibles et invisibles. Ces hiérarchie doivent se battre pour maintenir leur pouvoir. Or, cela ne leur coûte que notre sang et notre sueur. Et ils en disposent à volonté.

Aujourd’hui, c’est le nouvel ordre mondial qui les mobilise, et l’on entend le cri de ralliement des vautours de Babylone : « Paix et Sécurité ! Démocratie et Progrès ! » Ce sont les grenouilles de l’Apocalypse.

La situation sur notre Terre est une anomalie. Des milliards de cœurs aspirent à un bonheur toujours inaccessible. Les maîtres du jeu l’ont compris. C’est pourquoi l’organisation de la civilisation est orientée pour stimuler cette soif de bonheur mais sans jamais y parvenir, bien évidemment. » (Joël Labruyère)

Le marché du bonheur constitue la plus grande industrie de notre temps. Beaucoup de personnes sont séduites par l’art du bonheur du spiritualisme moderne et du néo-bouddhisme. Les méthodes qui prétendent apporter l’euphorie transcendantale et toutes les techniques qui agissent comme des stupéfiants spirituels sont en réalité des entraves. L‘homme, considéré comme le bétail des « dieux », ne doit pas s’évader du vortex créé par les hiérarchies rétrogrades. Il est emprisonné par des illusions matérialistes et spiritualistes.

Toutefois, quand on se débarrasse du désir d’obtenir la prétendue plénitude de l’être et la séduisante réalisation spirituelle les chaînes se brisent.

Se fondant sur la tradition du Sanatana dharma et du Buddha dharma, du Non-Agir, du taoïsme et du chamanisme, le livre de Bernard Dunant, « Ne-Pas-Faire », « montre que les voies authentiquement « initiatiques » ne sont pas des voies d’acquisition : elles consistent avant tout à se libérer des notions d’ego et d’action, conditions de la prodigieuse ignorance savante qui lie l’entité humaine à l’illusion, à la souffrance et à mort ».

Extrait :

L’homme sans situation

Celui qui ne-fait-pas n’a pas de nom. Il est le sânnyasin, celui qui a renoncé à prendre, à s’approprier, à prétendre – grah, saisir, et gras, consommer. La nature est libre – sa prison est l’appropriation, la saisie – le preneur (grahitâ) est ainsi prisonnier de sa prise (grâha). […]

La voie, le Tao, est Nivrtti, le Retour, l’Abstraction, la Révolution. « La Voie qui peut être exprimée par la parole n’est pas la Voie éternelle », dit Lao Tseu (Tao te King, 1). « Le Sans-Nom est l’origine du Ciel et de la Terre ». (Ibid.) Ce qui revient à dire que l’essence du Ciel et de la Terre est le Silence, et la Vacuité. « L’être et le non-être naissent l’un de l’autre », etc. – tous les éléments naissent de leur contraire – la vérité bruyante, la voie qui peut être dite est illusoire, et ne concerne qu’un monde de corrélations – cette voie est Pravrtti, la voie de l’être, du faire, et de l’avoir. « Aussi, dit Lao Tseu, « l’homme saint » fait son occupation du Non-Agir » (Wu Wei) – « le Sage s’adonne au Non-Agir et enseigne silencieusement » - l’upâya de Ramana Maharshi était aussi le silence, et cet upâya est anupâya, le non-moyen, celui qui correspond à la voie de Bhairava, Shâmbhvopâya (l’upâya de Shambhu), et à la Khecarî Mudrâ, la Mudrâ de se « mouvoir dans l’espace » - qui est, selon le Tantrasadbhâva, la plus haute forme de conscience, à laquelle on accède quand on « se meut dans tous les êtres ». C’est l’état akula - celui de l’abandon de kula, du corps, de la famille, de la multitude, qui est celui de Kundalini Shakti, quand elle « entre dans le Saharasrêra » [Saundarya Laharî, 9] le Lotus aux mille pétales du sommet dont le « sommet » est Nirvâna cakram. Que Kundalinî ne soit pas Kula, ne signifie pas qu’elle n’est plus Shakti – cela signifie simplement qu’elle a dissous, détruit, résorbé, nié les mondes qui ne sont que le jeu des cinq éléments, qu’elle a fini de jouer à défaire ce qu’elle avait fait, et qu’elle pratique maintenant le Ne-pas faire du ne-pas-faire.

« J’accède à tous les objets, mais en restant sans affaires où que je sois », dit Lin Tsi. Sukhaduhkayorbahirmanam – considérer la joie et la souffrance comme extérieurs (Shiva Sûtra, III, 33).

« Il n’y a pas de Bouddha qui puisse être cherché ; pas de voie à accomplir… » ; « le vrai Bouddha est sans figure, la vraie voie est sans corps, la vraie loi est sans marque ». Bouddha, Tao, Dharma, sont alaksana, sans marque, sans possession, sans prétention, sans forme - simplement Cela, tat. Le Bouddha est Tathâgata – « ainsi venu »., ou de « de telle qualité » - il est Lokatîta, il a dépassé le monde – il a révolu les êtres, les bhûta, qui ont toujours un fatal moment de « retard » sur la réalité (bhûta est passé, atîta) – c’est-à-dire qu’il a transcendé (atîta) nama-rûpa, le nom-forme. – « Je ne sais pas », répondit Bodhidharma au « souverain » qui lui demandait son nom.

mardi, août 31, 2010

R E P T I L O P H O B I E


Critique d’une théorie trop flatteuse
Par Joël Labruyère

Faute de comprendre le sens profond de la Genèse biblique, et particulièrement le mystère de la création de l’homme, des chercheurs ont pris le mythe à la lettre. Et la reptilomanie est née.

Cherchant à donner une interprétation logique à des événements d’ordre spirituel, on a rattaché les légendes sur les serpents et dragons des civilisations archaïques avec les extraterrestres. Ces dieux venus du ciel nous auraient créé en laboratoire. Pour les tenant de la théorie créationiste, ce sont de bons Elohim extraterrestres qui sont descendus ici-bas dans leurs vaisseaux pour nous fabriquer « à leur image ». Mais pour ceux qui adhèrent à la théorie reptilienne rendue célèbre par David Icke, ces dieux venus du ciel étaient d’horribles bestioles à faciès de crapaud qui nous ont manipulé génétiquement pour leur servir d’esclaves.

C’est pourquoi, de nombreux millénaires plus tard, nous serions toujours soumis à nos maîtres reptiliens qui constituent les lignées gouvernantes sur cette planète.

Pour remonter aux sources des influences de David Icke, prenons connaissance de l’hypothèse développée par l’américain R.A. Boulay dans son livre « Serpents et dragons volants ».

Cette théorie a une fonction de désinformation extrêmement puissante puisqu’elle fait l’impasse sur l’Atlantide et les civilisations encore plus anciennes qui l’ont précédé.

Nous pensons que bien des intérêts scientifiques, politiques et religieux sont ligués pour effacer toute idée de l’existence de l’Atlantide. Cette négation provient d’une impuissance à se représenter le mystère de la création du monde depuis un état éthéré jusqu’à la matière dense. Nos contemporains sont prisonniers de leur pensée matérialisante, et ils ne peuvent imaginer que des civilisations immatérielles ont précédé la nôtre.

Nous présentons cet extrait du livre de Boulay comme preuve de la confusion qui s’est installée dans le courant d’un certain scientisme new age, où la réflexion philosophique a entièrement disparu au profit d’une recherche de découvertes excitantes mais qui ne sont que des fausses évidences.

Extrait de « Serpents & dragons volants »

Réfutation

La théorie « reptiloïdienne » pour expliquer la création de l’homme dont Zachariah Sitchin, le décrypteur de tablettes cunéiformes est le maître à penser, mobilise depuis quelques années le courant conspirationiste.

La thèse des lignées reptiliennes qui gouverneraient le monde a rencontré un énorme succès car elle semblait répondre au mystère de notre souffrance.

Après un siécle de spiritualisme impuissant à expliquer le fonctionnement du système mondial et l’oppression qu’il fait régner sur la terre, on croyait tenir les vrais coupables : « mais c’est bien sûr ! » Les Reptiliens allaient remplacer les trop ringards « esprits du mal » et autres « puissances des ténèbres » trop désincarnés pour notre époque de matérialisme spirituel.

Le Diable faisait vieux jeu, alors que les reptiliens ont une existence tangible, surtout si l’on croit que les grands de ce monde sont des reptiliens sous forme humaine.

Nous avons donc vu dans cette théorie, une nouvelle manière de désigner le mal.

Mais c’était oublier que le Diable a plus d’un tour dans son sac. Voudrait-il détourner notre attention vers des personnages publics qui ne sont que des marionnettes, qu’il ne s’y prendrait pas autrement. « C’est pas moi le méchant, ce sont ces saletés de reptiliens ! »
Lorsque vous réalisez que les maîtres de la politique, de la finance, de la science et de la religion sont des Lézards masqués, il ne vous reste que deux possibilités, leur couper la tête ou leur jeter à manger.

S’ils sont nuisibles, qui va leur régler leur compte ? Et s’ils ne sont que de pauvres créatures victimes de leur instinct, quel ami de la nature n’aura à cœur de fonder une ligue pour les protéger ?

On ne sait pas si les théoriciens de la reptilophobie ont réfléchi à une stratégie cohérente, hormis le cri du cœur de David Icke : « Aimons-les, ce sont nos frères ! ».

Ici, la théorie reptilienne montre son vrai visage : il s’agit bien d’une manipulation. Aimer les bourreaux de l’humanité ? Pourquoi devrions-nous aimer des buveurs de sang ? C’est une idée comme seul le New Age décervelé sait en inventer.

Il y a donc de bonnes raisons de penser que la campagne reptilophobe est organisée par des manipulateurs.

- La théorie sur les lignées reptiliennes qui exploitent le monde annule la recherche sur la cause métaphysique du mal.

- La théorie reptilienne masque le sens de l’énigme de la tentation d’Adam et Eve par le Serpent. L’Esprit Lucifer qui s’est introduit dans la psyché humaine sous forme d’un courant ondulatoire serpentin, peut dormir tranquille. On ne viendra pas le déloger de sitôt.

- Le Jardin d’Eden est une dimension supérieure d’où provient l’homme originel. Ce « paradis originel » se trouve réduit à un territoire matériel coincé entre les deux fleuves de Mésopotamie, pour la plus grande gloire de la science archéologique biblique matérialiste.

- Le plus grave enfin. La théorie de la création artificielle de l’homme par des extraterrestres, annule le principe d’une âme dotée de libre-arbitre et d’une origine intemporelle. Sans une âme préexistante à l’incarnation dans la forme, aucune renaissance spirituelle n’est possible.

- La lente apparition de la conscience à travers les époques qui se sont succédées depuis l’origine du monde ; cette gestation est escamotée par une naïve manipulation dans le laboratoire d’un vaisseau spatial.

- On parle beaucoup de vaisseaux extraterrestres, sans savoir que les vaisseaux consignés sur les tablettes des sumériens étaient des vimanas - selon le nom sanskrit - qui circulaient
dans le ciel à partir des bases du continent atlante.

Ces aéronefs assuraient les liaisons entre l’Atlantide et les colonies lointaines comme les Indes. Il n’y a pas besoin de recourir aux extraterrestres pour expliquer la présence de vaisseaux dans la haute antiquité si l’on a connaissance du niveau technologique des atlantes.

Et pourquoi veut-on faire oublier l’Atlantide et les civilisations qui l’ont précédées ?
Si les hommes pouvaient remonter le fil des millions d’années écoulées et se représenter le périple qu’ils ont emprunté depuis le monde originel, ils auraient peut-être envie d’en retrouver la piste.

Or, ne sachant d’où il vient, l’être humain est plus facilement manipulable. Il avance dans l’obscurité, ne sachant rien de son origine ni de sa destination ultime.
On lui raconte des histoires, mais rien de véritable, jamais il n’entend des faits qui pourraient tellement émouvoir son cœur que la nostalgie de son origine réveillerait en lui le pouvoir de retourner vers sa patrie originelle.

Il faut considérer la plupart des cosmogonies extravagantes qui sont actuellement divulguées comme de la désinformation pour emprisonner l’être humain dans cet espace-temps.

La thèse reptilienne en est l’une des plus pernicieuse, car elle s’appuie sur le détournement d‘une profonde vérité ésotérique. Oui , l’être humain est spirituellement un « fils du serpent sacré », un être de feu dont l’énergie-conscience ondoie comme un serpent.

Le processus ondulatoire qui anime les êtres dotés de vie, peut être comparé à un serpent, ce qui ne leur donne pas une apparence reptilienne physiquement.

La personnalité reptilienne qu’on prête aux illuminati et aux membres de l’élite noire qui gouvernent le monde n’est pas si éloignée de la nature fondamentale de tous les êtres, mais peut-être ont-ils simplement des mœurs plus cruelles.

Savoir qu’il y a des méchants ne fait pas de nous des anges de bonté.

Source : Undercover

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Derrière le voile des événements :

Il ne faut pas que le monde soit géographiquement américanisé […] car les efforts de l’Amérique visent à tout mécaniser, à tout faire entrer dans le domaine du pur naturalisme, à effacer peu à peu de la surface de la terre la culture de l’Europe.

Le plan dirigé contre l’Esprit

La lutte pour la supériorité et les spéculations continuelles dans le monde des affaires créera une société démoralisée, égoïste et sans cœu...