lundi, février 21, 2011

L’empoisonnement des populations






Depuis de nombreuses années, des militaires participeraient à un programme international d’empoisonnement des populations en pulvérisant massivement des substances toxiques avec des avions. 


Peut-on admettre que les militaires, les techniciens et le personnel qui travaillent à cette « nouvelle solution finale », selon une expression conspirationniste, exécutent un plan démentiel qui condamne aussi leurs proches à la mort ?  


Si l’on en croit des théoriciens du complot, il s’agit bien de répandre la mort depuis le ciel. En 2002, Nenki (alias François Pierre) mentionne des analyses d’épandages aériens dans son texte « Chemtrails, les tracés de la mort » :


Liste de certains agents et bactéries découverts dans les analyses 


1) Bibromure d'éthlylène (bibrométhane) - Interdit en 1984 par la commission pour la protection de l'Environement (EPA), le BBE (C2H4Br2) est un additif cancérigène que l'on trouve dans les carburants et un insecticide dont l'odeur ressemble à celle du chloroforme. Il serait semblable à l'iodure d'argent qui fut utilisé pour provoquer la formation de nuages dans le but de modifier les conditions météorologiques. Après absorption, le BBE provoque une dépression du système nerveux central et un œdème pulmonaire, qui est une accumulation de liquide dans les poumons. Les symptômes de l'œdème pulmonaire se traduisent par un manque de souffle, de l'angoisse, une respiration sifflante et des quintes de toux. Ce produit est extrêmement irritant pour les muqueuses et les voies respiratoires. (Sans farce, je l'ai eu moi-même et ça brûle en "sapristi")


2) Pseudomonas aeruginosa - Une bactérie robuste, très répandue, que l'on trouve dans la boue (ce qui semble indiquer la possibilité d'une contamination des échantillons de sol de traces chimiques) mais que des laboratoires comme PathoGenesis obtiennent communément par manipulation génétique dans diverses optiques. Ce sont les souches naturelles qui ont été découvertes dans l'eau potable et les hôpitaux contaminés. (L'eau potable : propriété nationale bientôt, vous verrez...) Après inhalation par des sujets souffrant d'immunodépression pulmonaire comme les victimes de la muscoviscidose, elle forme des biofilms, amas gluants qui constituent des abris virtuels contre les attaques défensives du système immunitaire et des antibiotiques. Elle peut transférer horizontalement, c'est-à-dire d'une espèce à l'autre, des informations génétiques à son hôte par transduction et conjugaison. La conjugaison est lorsqu'une bactérie injecte un matériel génétique connu sous le nom de plasmide, par "établissement d'une liaison", dans la cellule hôte qui le reçoit et l'inclut à son propre ADN. La transduction est un procédé similaire, mais au lieu d'injecter un plasmide, la bactérie envoie des bactériophages (virus) qui contiennent des fragments d'ADN de la bactérie d'origine et les implantent dans l'ADN de la cellule hôte. (Et voilà, ça commence à s'éclaircir...) !


3) Pseudomonas fluorescens - une autre souche de la famille des Pseudomonas (c'est toujours une bactérie) que l'on trouve le plus souvent dans la terre et sur les plantes. Sur ces dernières, elles produisent des antibiotiques qui les protègent des infections fongiques et bactériennes. Vraisemblablement un contaminant selon l'analyse. (Toujours intéressant mais ce n'est qu'un contaminant).


4) Entérobacteries - Comprennent le E. coli et la salmonelle qui sont les principaux responsables dans les cas d'empoisonnement alimentaire. (C'est pour vous dire qu'on en parle et en trouve dans la province des cas "isolés" depuis des années, mais ce doit être normal ou naturel, hey?). Le plus intéressant de la familles de entérobacteries est le genre Klebsiella, dont l'espèce est à l'origine des pneumonies infectieuses. (Ha! Ha! là ça commence à m'intéresser...retenez le nom de ce gène qui n'est pas trop gêné..).


5) Serratia marcescens - un dangereux pathogène qui peut provoquer des pneumonies. (Comment s'appelle cette grippe que vous avez ? Les médecins n'en savent rien et continuent de vous injecter (pas moi, les amis) avec "leurs" antibiotiques et pilules bidons par bidons, tuant à petit feu votre propre système immunitaire et tout ce qui est naturel tant qu'à y être et c'est très payant la guerre vous savez ?)


Ce lien signale que "L'une des plus grandes expériences constitua à pulvériser du Serratia marcescens au-dessus de San Francisco. Cet organisme est surtout joli parce qu'il produit un pigment rose/rouge lorsqu'on le cultive dans un certain milieu, ce qui le rend très facile à identifier. (Juste pour voir où leurs poisons sont tombés et qui les a attrapés, pour des buts expérimentaux seulement, ben voyons).


À un moment donné, 5000 particules par minute furent pulvérisées sur les zones côtières et à l'intérieur des terres. Durant ce laps de temps, 1 homme est décédé (à l'hôpital) et 10 autres ont été victimes d'une infection qui fut qualifiée de "mystère pour la médecine". Bien que les militaires ne pratiquèrent pas de suivi de ces essais, un des résultats obtenus montra que quasiment tout le monde avait été contaminé par le l'organisme testé.


Rétrospectivement, maintenant qu'une partie de ces informations a été rendue accessible, il a été démontré qu'au cours des périodes qui suivirent ces essais, on signala 5 à 10 fois plus de cas d'infections que la normale." (Cet incident est très bien rapporté et documenté et on continue de faire des expériences sur nous tous les jours).Visitez ce lien du Service de Sécurité des Renseignements Canadiens (Canadian Intelligence Security Service) pour davantage d'informations sur les essais biologiques de 1950 à San Francisco.


Pour résumer, les militaires ont déversé du Serratia marcescens sur la population de San Francisco dans le but de tester son efficacité en cas d'attentat à l'arme chimique. Une épidémie de pneumonie s'est ensuivie, causant la mort d'un homme.


6) Streptomyces - Les streptomyces entrent dans la fabrication de la majorité des antibiotiques utilisés en médecine humaine ou vétérinaire et dans l'agriculture, mais également comme agent anti-parasitaire, dans les herbicides et les métabolites pharmacologiquement actifs (ex : immunodépresseurs). (En français c'est assez évident non?)


7) Une enzyme de restriction utilisée par les laboratoires de recherche pour découper et combiner l'ADN - une telle enzyme opère une fente dans l'ADN et permet d'y insérer les segments désirés avant de le recombiner. (Nous voici rendu dans l'assemblage génétique maintenant, les compagnies s'amusent à nos dépends...)


8) D'autres bactéries et moisissures toxiques pouvant provoquer aussi bien des maladies cardiaques, des encéphalites et des méningites que des souffrances aiguës des voies respiratoires aériennes et du système gastro-intestinal. On sait que dans les trois jours suivant une pulvérisation particulièrement importante, on observe des épidémies de maladies respiratoires au sein la population exposée. Certains développent des pneumonies, d'autres des rhumes, des symptômes grippaux et une dépression des fonctions immunitaires. (Des cas de méningites et encéphalites ont également augmenté en corrélation avec les émissions de nuages des chemtrails)


Notez qu'il n'est fait mention d'aucun virus dans la liste ci-dessus. C'est parce que les virus sont difficiles à détecter en laboratoire et plus encore à identifier. Toutefois, pour la plupart des maladies qu'ils provoquent, les antibiotiques sont sans effet.
Source : http://conspiration.cc/sujets/chemtrail/chemtrails_1.html


Le cœur rongé par des bactéries


Dans « Chemtrails », article de la revue Undercover (janvier 2003), on lit ceci :


« L’épandage chimique a entraîné, chez des animaux, des douleurs pratiquement impossibles à guérir.
Des daims et d’autres animaux de la faune sauvage dégénèrent et meurent à force d’ingérer de la pâture imprégnée des substances chimiques. J’ai lu qu’un homme avait été hospitalisé après avoir eu des saignements internes et ces symptômes caractéristiques semblables à ceux de la grippe. Ils lui trouvèrent un trou dans le cœur, et une chose qualifiée de bactérie inconnue dévora son cœur de l’intérieur jusqu’à ce qu’il décéda. Rien n’a pu le sauver. […]


Trois agents pathogènes distincts ont été découverts après l’analyse d’échantillons envoyés à un laboratoire sans mentionner leur origine. Ils avaient été lâchés sur un garage aux Etats-Unis, provenant probablement d’une fuite sur une canule à l’approche d’un aéroport voisin. Une maison voisine avait aussi été éclaboussée. L’occupante de cette maison tomba malade et mourut quelques mois plus tard d’une violente crise cardiaque. Non, cela n’avait rien à voir avec un excès de cholestérol. La responsable était la bactérie qui avait dévoré les parois de son cœur. »


Le poison le plus redoutable


Après toutes ces années de dénonciation des chemtrails de la mort, on peut constater que les épandages massifs de produits toxiques n’ont pas d’effets particulièrement significatifs sur la population mondiale. La malnutrition est beaucoup plus redoutable que les chemtrails. 6 millions d’enfants meurent chaque année de la faim, soit 18 000 par jour, soit un enfant toutes les 5 secondes.


Mais un empoisonnement psychique affecte nos consciences et vise à nous couper de la réalité. D’innombrables informations anxiogènes ont un effet délétère et paralysant sur le psychisme humain. Beaucoup de personnes perdent leur combativité et renoncent à lutter contre les injustices en s’enfermant dans un conspirationnisme de la peur. Or il existe une pseudo-conspiration qui est la contrefaçon grotesque du véritable complot dénoncé par René Guénon dans son livre « Le règne de la quantité et les signes des temps », édité en 1945. Cet auteur nous met en garde contre l’instauration d’un ordre nouveau qui, contrairement à l’épouvantail « Nouvel Ordre Mondial » des conspirationnistes, cherchera, dans un premier temps, à séduire les populations et prétendra restaurer des valeurs traditionnelles et une authentique spiritualité. « La monnaie elle-même, écrit Guénon, ou ce qui en tiendra lieu, aura de nouveau un caractère qualitatif […]. »  


Cet ordre nouveau, nommé « contre-tradition » par Guénon, « ne pourra jamais être autre chose qu’une parodie, et elle sera seulement la plus extrême et la plus immense de toutes les parodies, dont nous n’avons encore vu jusqu’ici, avec toute la falsification du monde moderne, que des « essais » bien partiels et des « préfigurations » bien pâles en comparaison de ce qui se prépare pour un avenir que certains estiment prochain… » (Le règne de la quantité).

dimanche, février 20, 2011

Les chemtrails






Des conspirationnistes affirment qu’un programme militaire ultra secret et d’envergure internationale est à l’origine de l’apathie des populations. Cette apathie serait provoquée par les pulvérisations chimiques aériennes nommées « chemtrails ». Toutefois, comme le démontre les révoltes dans les pays arabes, quand le peuple a faim les chemtrails ne sont pas très efficaces.


Le sujet de l’empoisonnement par les airs est repris par un journal télévisé américain (vidéo sous-titrée en fançais) :




 Quand une idée se répand en affirmant qu’il s’agit de la divulgation d’un secret de l’armée ou d’une société secrète, on peut penser à un canular (hoax). Ainsi, en écrivant « chemtrails hoax » dans votre moteur de recherche vous trouverez l’article du site hoaxbuster.com :  


Traînées de poudre aux yeux...


Ces traces dans le ciel... Ne serait-ce pas la preuve que les militaires tentent de vous empoisonner ? Ou n'est-ce qu'une théorie du complot de plus ?


Depuis 2005 le sujet revient régulièrement sur HoaxBuster. A en croire le site chemtrails-france.com, les militaires répandraient en toute illégalité des produits chimiques à l'aide des avions qui sillonnent le ciel. Le pire est que ce projet secret serait financé illégalement par vos impôts. Vous en doutez ? Et bien levez donc les yeux un jour de beau temps et vous verrez ces traînées blanches qui zèbrent le ciel d'azur, preuves indiscutables de la réalité de ce programme. Et comme on dit : il n'y a pas de fumée sans feu. Alors ? Vérité ou vaste fumisterie ?


Un peu d’histoire 


La théorie des chemtrails, "chemical", "trails", littéralement traînées chimiques - est apparue aux Etats-Unis en 1996 peu après la publication d'une étude de l'Université de l'Air intitulée Le climat comme un multiplicateur de force : posséder le temps en 2025.


Dès lors, les chemtrails ont été définis comme des traînées de produits chimiques répandues dans l'atmosphère pour modifier le climat. Elles seraient plus persistantes que les traînées de condensation habituellement laissées par  les avions et remonteraient au début des années 80.


Par la suite, à la théorie de la modification du climat s'est ajoutée celle du contrôle des populations par la manipulation mentale ou l'affaiblissement des défenses immunitaires. 


Ça saute aux yeux ?


Les chemtrails seraient visibles quand le ciel est dégagé, ce qui, en soi, est assez évident. Mais encore faut-il, selon chemtrails-france.com, que certaines conditions soient réunies. A savoir :


- Juste avant un jour pluvieux ou orageux ;
- Après une longue période de pluie ;
- Au lever du soleil en hiver ou au coucher du soleil quelle que soit la saison ;
- Et toujours le jour, jamais la nuit.


Et, bien sûr, il faut qu’un avion soit passé…


Commençons par là. Un turboréacteur de dernière génération comme le GE90 de General Electric qui équipe le Boeing 777 absorbe 1.100.000 litres d'air par seconde, soit un volume correspondant à peu près à un cube de 10 mètres de côté. Forcément, l'humidité absorbée avec l'air se trouve concentrée à la sortie de la tuyère, d'où formation d'une traînée de condensation (ou contrails) qui se dissipe au bout d'un délai fixé par le taux d'humidité, la température et le vent régnant à l'altitude de vol.


Pour former un nuage, il suffit de 0,5 à 5 grammes d'eau en suspension par mètre cube d'air sous forme de gouttelettes pour les nuages massif tels que les Cumulus, les Cumulonimbus et les Nimbostratus ou de cristaux de glace pour les nuages d'altitude à l'aspect ténu ou effiloché comme les Cirrus et les Cirrocumulus.


Mais pour qu'un nuage se forme, il faut que l'humidité en suspension rencontre un noyau de condensation qui peut être une poussière, un grain de sable, de la suie ou les résidus de combustion (appelés aussi micro-particules) issus des réacteurs d’avion. 


Voilà pourquoi le site affirme que les  chemtrails se forment lorsque le temps est humide et/ou froid à la sortie d'un réacteur qui concentre l'humidité mêlée des résidus de combustion de kérosène… Des conditions qui sont exactement les mêmes que celles qui favorisent l’éclosion des contrails ! 


Dès lors, on peut se demander si les chemtrails existent bel et bien, surtout que leur utilité est problématique, on va le voir.


Des traces, pour quel dessein ? 


A quoi pourraient bien servir les chemtrails ? 


A protéger la Terre contre le réchauffement climatique ou les rayonnement dangereux du soleil ?


Mais alors pourquoi garder le projet secret et pourquoi le confier aux militaires ? Bien au contraire, les gouvernements s'empresseraient de communiquer sur le sujet. Après tout, c'est dans l'intérêt de tous. 


L'autre problème de cette proposition est qu'elle part du postulat que la création de nuages à haute altitudes induit un refroidissement des couches basses de l'atmosphère du fait de la réverbération du rayonnement solaire vers l'espace. Mais c'est oublier un peu vite que ces nuages participent aussi activement à l'effet de serre en empêchant le renvoi vers l'espace de la chaleur de la basse atmosphère comme le rappelle Jean-Marc Jancovici sur son site Manicore. 


Cette hypothèse est donc politiquement et scientifiquement discréditée.


A empêcher les nuages de se développer dans la haute atmosphère pour protéger la couche d'ozone ? 


Le problème est que la couche d'ozone se situe entre 15 et 40 kilomètres d'altitude alors que les nuages les plus élevés, les Cirrus, culminent à 12 kilomètres, soit 3 kilomètres plus bas que la couche d'ozone. 


Rappelons également que, si de tout temps l'homme a voulu dompter la nature et maîtriser le climat, par exemple en ensemençant les cyclones avec de l'iodure d'argent avec le programme Stormfury, il n'y a jamais eu aucun résultat probant, comme l’a démontré l'arrêt de ce programme.


Cette deuxième explication est donc elle aussi scientifiquement discréditée.


A empoisonner les populations, ce qui expliquerait que le projet soit confié à des militaires et caché à la population ? 


Mais dans ce cas pourquoi ne pas faire les épandages de nuit, à l'abri des regards indiscrets plutôt que de les interrompre certains jours et d'utiliser les médias pour manipuler les masses ? Ce serait nettement plus simple et tout aussi efficace.


Et surtout, pourquoi semer ces substances à haute altitude ? En effet, plus un épandage va avoir lieu loin de la cible et plus le produit largué risque de tomber à côté, raison pour laquelle les épandages agricoles se font au ras des cultures à traiter. De plus, entre 10 et 15 kilomètres d'altitude règnent les jet-streams, des vents soufflants entre 200 et 300 kilomètres par heure… Du reste, l'éruption du volcan islandais Eyjafjöll a clairement démontré qu'un point de largage (ou de départ dans le cas du volcan) pouvait couvrir de très vaste territoires par le simple fait du déplacement des masses d'air au gré des anticyclones et dépressions. Enfin, compte tenu de cette dispersion des produits, tout le monde en recevrait la même dose, y compris les militaires, leurs familles et les décideurs du projet… Cibler une population donnée serait tout bonnement impossible.


Cette explication n’est donc pas plus convaincante que les précédentes.


A créer un état de sécheresse permanente ?


Compte tenu de la dispersion dont il est fait état plus haut, ce phénomène, s'il existait, toucherait obligatoirement l'ensemble du globe. Malheureusement, les observations récentes sur la France montrent au contraire une augmentation de la moyenne des précipitations dans la plupart des régions. 


Là encore, l'hypothèse est invalidée par les observations scientifiques.


En résumé, aucune des hypothèses présentées ici ne résiste à un examen un peu poussé. 


La preuve par l'image ?


Les tenants de ces théories présentent pourtant toutes sortes de photos pour les étayer. De l'avion à réaction à haute altitude à l'avion de transport régional très pixélisé tout y passe, alors même que le projet est censé être mené par des militaires.
En fait, les images tendraient plutôt à infirmer leur théorie...

Ainsi, les chemtrails auraient commencé à être diffusés dans les années 80 dans le bloc occidental. Donc, fort logiquement, il n'y aurait que peu de traces dans les décennies précédentes. Malheureusement, cette affirmation est contredite par un film de la propagande allemande datant de la seconde guerre mondiale, qui montre, dès les premières minutes, de gigantesques traînées laissées par des B17.


Voit-on seulement plus de traînées depuis les années 80 ? C'est fort probable compte tenu de l'évolution du trafic aérien. Ainsi, l'Aéroport International de Genève a vu son trafic passer de moins de 80 000 passagers en 1980 à plus de 140 000 en 2006 soit une hausse de 75 % en 16 ans. Le nombre de passagers augmentant plus vite que la taille des avions, on assiste du coup à une augmentation du nombre des avions de transport de passagers sillonnant le ciel et, par voie de conséquence, à l'augmentation du nombre de traînées de condensation. 


Conclusion


Au final, qu'avons nous ? Autant le dire, rien. Un plan ultra secret dont, par définition, personne n'a jamais entendu parler, conçu dans un but nébuleux dont on n’est même pas sûr qu'il soit contraire à l'intérêt de l'humanité,  et dont l'existence n’est attestée que par l'observation de phénomènes pour lesquels il existe une explication parfaitement rationnelle. Mais pourquoi s'embarrasser de la vérité quand il suffit d'affabuler ? Nul besoin de démontrer qu'on a raison puisque ce sont les autres qui mentent ou sont complices du complot…


Source : http://www.hoaxbuster.com/hoaxliste/hoax.php?idArticle=84182


jeudi, février 17, 2011

Aimée & Jaguar




Durant la Seconde Guerre mondiale, dans la capitale du Reich hitlérien, l’histoire d’amour entre une allemande et une juive est riche d’enseignements pour s’affranchir des préjugés, des stéréotypes et de la discrimination


« En 1942, Elisabeth Wust est une jeune épouse modèle, surnommée Lilly. Mère de quatre garçons, décorée à ce titre de la médaille de bronze du mérite maternel. Son mari, employé de banque, se bat dans les rangs de la Wehrmacht. Ce n'est pas un «Nazi fanatique», assure-t-elle: juste un «bon Allemand», convaincu que «l'Allemagne doit retrouver sa grandeur». Les enfants jouent aux petits soldats avec un Hitler en terre cuite. L'horizon de madame Wust est clairement défini: «Avoir des enfants, laver les langes, s'occuper de la maison, du mari.»


Lilly s'absorbe dans ce rôle jusqu'au jour où elle rencontre Felice Schragenheim. Son antithèse parfaite. Elégante, cultivée, débordante d'énergie et de joie de vivre, mais traquée: Felice est juive, menacée chaque seconde par la Gestapo. Joueuse par-dessus tout, Felice s'amuse à «tester» Lilly, qui s'était un jour vantée de «reconnaître les Juifs à l'odeur». Elle fait la cour à madame Wust, la couvre de fleurs, lui écrit des lettres d'amour de plus en plus enflammées" et tombe elle-même amoureuse. Lilly, qui n'a jamais connu qu'un mari rugueux et les caresses furtives de quelques amants, se laisse tourner la tête par ce déversement de tendresse.


Quand Felice lui révèle qu'elle est juive, l'amour est déjà le plus fort. Lilly appelle Felice son «premier être». «Avec les hommes, ça n'avait jamais marché. Je me sentais exploitée, inférieure. Felice m'a libérée. Tout d'un coup, je savais qui j'étais. C'était comme une seconde naissance.» En pleine guerre, dans la capitale d'un Reich qui prétend juifs et Aryens incompatibles, Lilly écrit: «Nous sommes faites l'une pour l'autre, à tout jamais.» En juin 1943, les deux femmes rédigent un «contrat de mariage»: «Je vais t'aimer sans limite», jure Lilly. «Je t'aimerai toujours», répond Felice, ajoutant comme toujours quelques clauses de malice à ce torrent sentimental: «Je ne regarderai plus les jolies filles, sauf pour constater que tu es plus jolie qu'elles.» Lilly divorce, son mari, meurt au front. Toute l'Europe est à feu et à sang: Lilly et Felice vivent leur plus grand moment de bonheur.


Le 21 août 1944, les deux femmes s'évadent une journée à la campagne. Elle se baignent dans la Havel, se photographient en train de s'embrasser. Quand elles rentrent à Berlin, la Gestapo attend dans l'appartement de Lilly. Felice est déportée à Therensienstadt. Lilly se rend jusqu'au camp, près de Prague, pour tenter de la revoir. En vain. Quelques jours après sa visite, Felice est envoyée à Auschwitz.


Après la guerre, Lilly guette son retour plusieurs années. Elle tient «un petit journal de larmes», lit et relit leur correspondance, s’enferme dans ses souvenirs. Les amies juives de Felice la tiennent pour une nazie. Avec ses voisins allemands, c'est Lilly qui rompt. «Je ne veux plus avoir affaire avec l'Allemagne», confie-t-elle à son journal en avril 1945. Aujourd'hui encore, elle parle souvent «des Allemands» comme d'un corps étranger, dont elle ne ferait plus partie. «J'ai du mal avec les vieux Allemands, dit-elle. Ils prétendent qu'ils n'ont rien su. Mais il y avait des camps partout en Allemagne. Les gens voyaient partir les trains. Bien sûr qu'ils savaient!» Les tourments des Allemands d'aujourd'hui, qui discutent depuis dix ans quel mémorial de l'Holocauste construire à Berlin, ou qui se plaignent comme l'écrivain Martin Walser qu'on leur reproche trop le passé nazi, l'exaspèrent: «Ce qui s'est passé, jamais on n'en parlera assez. C'est une honte de ne toujours pas avoir de mémorial!»


Dans le Berlin occupé par les Russes, Lilly a récupéré l'étoile jaune de Felice et se fait passer pour juive. Elle traîne ses fils à la synagogue. Deux fois elle demande à être convertie, mais la communauté juive la rejette. Lilly Wust n'en continue pas moins à vivre kascher, aujourd'hui encore. Elle sépare viande et produits laitiers. Le soir du sabbat, elle allume les bougies. Sur ses quatre fils, l'un a appris l'hébreu, s'est converti et a émigré en Israël, où il est professeur de langues orientales.


«Lilly a tellement aimé Felice qu'elle s'est identifiée à elle. Il n'y avait plus de frontière entre elles», explique Erica Fischer, la journaliste qui écrivit le roman de leur amour en 1994. «Sans Felice, je ne suis qu'une moitié sur terre, dit Lilly. Je n'ai jamais cessé de l'aimer.» En 1950, elle se remarie par intérêt, avec le gérant d'un magasin d'électroménager. Elle divorce un an plus tard et s'enfonce un peu plus dans sa solitude.


«Lilly s'est condamnée à faire pénitence toute sa vie, observe Erica Fischer. Elle s'est interdit de jamais aimer une autre femme. Toute sa vie, elle l'a dédiée à expier la mort de Felice.» Deux fois, Lilly tente de se suicider: la mort ne veut pas d'elle. Lilly Wust vivote, avec ses enfants, sur ses allocations de mère célibataire. A 50 ans, elle se décide à travailler, comme femme de ménage.


Lilly Wust ne revient à la vie que dans les années 80, à plus de 70 ans. En 1981, le Sénat de Berlin la décore «héroïne de l'ombre», pour avoir caché Felice et trois autres femmes juives pendant la guerre. Un journaliste américain, qui prépare un livre sur «the good Germans», la convainc de lui raconter son histoire. En 1994, Lilly Wust sort définitivement de l'ombre avec son livre Aimée et Jaguar. A 81 ans, elle fait son «coming out», comme elle dit elle-même, dans un talk-show de la télévision allemande. Un flot de lettres lui parvient: des femmes, mariées le plus souvent, lui confient avoir aussi vécu soudain une grande passion pour une autre femme. Lilly se fait quelques amies, elle voyage, reprend goût à la vie. Après ses années d'ermite, Lilly Wust est en pleine lumière, star des médias, enchaînant les interviews. Elle reste pourtant elle-même: «Tout ça, je le fais pour Felice, ce film, je l'ai accepté pour dresser un monument à sa mémoire. Qu'on sache que, parmi les millions qui sont morts dans l'anonymat, il y avait Felice.» Madame Wust se redresse, comme si elle puisait dans ses dernières réserves: «Qu'on ne l'oublie pas, elle.»


Source 







Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer
Et la terre peut bien s'écrouler…




mercredi, février 16, 2011

Activation mentale








L'activation mentale : l'art et la manière de mieux utiliser les possibilités de son cerveau, par relaxation et concentration dans la visualisation de la « lumière blanche », la re-naissance au cours de laquelle on refait le voyage in utero, ou l’expérience de la cloche que l’on imagine comme protection contre la méchanceté, les accidents de la circulation.


La réalité de cette psychotechnique est parfois nettement moins reluisante : à haute dose, au cours de séances claustrophobiques, sans boire ni manger pendant de longues heures, elle peut provoquer épuisement nerveux, pleurs, sanglots, phobies, de toute façon une fragilisation, momentanée ou durable, dont les effets sont parfois catastrophiquement irréversibles.


Annick Drogou

lundi, février 14, 2011

Que dois-je faire pour me délivrer ?






A la question « Que dois-je faire pour me délivrer ? », le Zen répond : « Vous n'avez rien à faire puisque vous n’avez jamais été asservi et qu'il n'y a en réalité rien dont vous ayez à vous délivrer. » Cette réponse peut être mal comprise et sembler décourageante parce qu’elle renferme une équivoque portant sur le mot « faire ›. Chez l'homme ordinaire, « faire » se décompose, de façon dualiste, en conception et action, et c'est à l’action, à l’exécution de ce qu’il a conçu, que l’homme applique le mot « faire ». En ce sens, le Zen a raison, nous n'avons rien à « faire › ; tout s'arrangera spontanément et harmonieusement dans notre « faire » quand nous cesserons justement de nous appliquer à le modifier d'une façon quelconque et que nous travailleront uniquement à éveiller notre foi endormie, c'est-à-dire à concevoir l'idée primordiale que nous avons à concevoir. Cette idée totale, comme sphérique et immobile, ne conduit évidemment à aucune action particulière, elle n'a aucun dynamisme particulier, elle est cette pureté centrale du Non-Agir à travers laquelle passera, non troublé, le dynamisme spontané de la vie naturelle réelle. Aussi peut-on et doit-on dire qu'éveiller et nourrir cette conception n'est rien « faire » au sens que ce mot a nécessairement pour l’homme ordinaire, et même que cet éveil dans la pensée se traduit dans la vie par une diminution (tendant vers la cessation) de toutes les manipulations inutiles auxquelles l'homme se livrait sur ses phénomènes intérieurs.


Evidemment on peut dire que travailler à concevoir une idée est « faire › quelque chose. Mais, étant donné le sens que ce mot a pour l'homme ordinaire, mieux vaut, pour éviter une dangereuse méprise, parler comme le Zen et montrer que le travail qui peut abolir l’angoisse humaine est un travail de l’intellect pur qui n'implique pas qu’on « fasse » quoi que ce soit de particulier dans sa vie intérieure et qui implique au contraire qu'on cesse d'y vouloir apporter aucune modification.


Voyons la question de plus près encore. Le travail qui éveille la foi en l'unique et parfaite Réalité qui est notre « être » se décompose en deux temps. Dans un temps préliminaire, notre pensée discursive conçoit toutes les idées nécessaires pour que nous comprenions théoriquement l’existence en nous de cette foi qui dort et la possibilité de son éveil. et que cet éveil seul peut mettre fin à nos souffrances illusoires. Au cours de ce temps préliminaire, le travail effectué peut être appelé « faire » quelque chose. Mais cette compréhension théorique, supposée obtenue, ne change rien encore à notre état douloureux ; il faut maintenant qu'elle se transforme en une compréhension vécue, éprouvée par tout notre organisme, compréhension théorique et pratique, à la fois abstraite et concrète ; alors seulement notre foi sera réveillée. Mais cette transformation, ce passage au-delà de la forme, ne saurait être l'effet d'aucun travail direct « fait » par l'homme ordinaire entièrement aveugle à ce qui n'est pas formel. Il n'y a aucune « voie » vers la délivrance, et cela est évident puisque nous n'avons jamais été asservis en réalité et continuons à ne pas l'être ; il n'y a à « aller » nulle part, il n'y a rien à « faire ». L'homme n'a rien à faire directement pour éprouver sa liberté totale et infiniment heureuse. Ce qu'il a à faire est indirect et négatif ; ce qu'il a à comprendre, par un travail, c'est l'illusion décevante de toutes les « voies » qu'il peut se proposer et entreprendre. Lorsque ses efforts persévérants lui auront apporté la compréhension entièrement claire que tout ce qu'il peut « faire » pour se libérer est vain, lorsqu'il aura dévalorisé concrètement la notion même de toutes les « voies » imaginables, alors éclatera le « satori », vision réelle qu'il n'y a pas de « voie » parce qu'il y a à aller nulle part, parce que, de toute éternité, on était au centre unique et principiel de tout.


Ainsi donc la « délivrance », ce qu'on appelle ainsi et qui est la disparition de l’illusion d'être asservi, succède, chronologiquement, à un travail intérieur, mais n'est pas en réalité causée par lui. Ce travail intérieur formel ne peut causer ce qui est en amont de toute forme et par conséquent de lui-même ; il est seulement l’instrument à travers lequel agit la Cause Première.


En somme la fameuse « porte étroite » n'existe pas en mode formel, pas plus que la « voie » sur laquelle elle s'ouvrirait ; à moins qu'on ne veuille appeler ainsi la compréhension qu'il n'y a pas de voie, qu'il n'y a pas de porte, qu'il n'y a nulle part où aller. C'est là le grand secret, et en même temps la grande évidence, que nous révèlent les maîtres Zen.


Hubert Benoit

dimanche, février 13, 2011

Menaces religieuses sur l'hôpital




Propagande anti-transfusion des Témoins de Jéhovah


Lors d’un interview radiodiffusé, Isabelle Lévy, auteur de « Menaces religieuses sur l'hôpital »,  a déclaré :


« La religion devient un empêchement au vivre ensemble, devient un empêchement aux soins, à la prise en charge, à la mise au travail ou à la formation professionnelle. Bref la religion ne relie plus les hommes. Au contraire, elle les délie et ne cause que des problèmes. »   


Depuis 10 ans, l'intégrisme religieux a fait son apparition dans l'enceinte de l'hôpital public français, tant du côté des patients que des médecins, et met en péril aussi bien les règles d'hygiène, de sécurité que de soins. Présentation et analyse de la situation, jugée plus qu'inquiétante par l'auteur.


La République française impose l'égalité des citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion, tous les patients se présentant à l'hôpital public doivent donc être traités de la même façon et respecter les mêmes règles. 


Pourtant, depuis plus d'une décennie, ce principe fondateur est mis à mal par une partie de la population qui, au nom de sa foi religieuse, refuse de se plier à la législation. Ces personnes imposent que l'on s'adapte à leurs propres exigences, faisant table rase de la laïcité, des règles d'hygiène, de l'organisation des soins, des mesures de sécurité ou de l'égalité homme/femme. 


Ceci est vrai tant du côté des soignés - des musulmanes exigent que les prises de sang soient effectuées à travers leurs vêtements, un juif met le feu à son lit d'hôpital avec le chandelier allumé pour célébrer Hanoukka, des Témoins de Jéhovah abandonnent leur enfant ayant reçu en urgence une transfusion sanguine, des catholiques s'opposent à tout traitement contre la douleur... - que du personnel hospitalier - des soignants quittent leur poste pour prier ou refusent d'exécuter des soins relevant de leur compétence, etc. 


Fruit d'une longue expérience professionnelle et d'une enquête approfondie, ce témoignage choc révèle des situations aberrantes de plus en plus fréquentes. L'auteur lance un cri d'alarme : l'hôpital public est mis en péril par l'intrusion de pratiques religieuses intransigeantes et inflexibles.




Isabelle Lévy


Ecrivain, conférencière et formatrice en milieu hospitalier et en institution, Isabelle Lévy intervient sur les sujets religieux et culturels. Elle est l'auteur de nombreux guides de référence rédigés à l'attention des personnels de santé et des éducateurs sociaux. Elle a notamment publié, aux Presses de la Renaissance, Pour comprendre les pratiques religieuses des juifs, des chrétiens et des musulmans (2010), La religion à l'hôpital (2004), Vivre en couple mixte (2007), La femme, la République et le Bon Dieu (avec Olivia Cattan, 2008) et Français et musulman : est-ce possible ? (avec Khalil Merroun, 2010).




Table


1. L’hôpital public : lieu de soin ou lieu de culte ? 
L’hôpital public est au bord du malaise 
L’intrusion des religions à l’hôpital public 
La loi de Dieu contre la loi d’Hippocrate? 
La loi du pays est la loi 

2. Les aumôniers hospitaliers rémunérés par l’État français 
Mission acceptée… et plus encore ! 
Le Ciel au bout du fil 
Un lieu de travail pour les aumôniers 
Des religieux rémunérés avec nos impôts 
Peut-il exister une aumônerie pour les Témoins de Jéhovah ? 

3. La neutralité religieuse des personnels hospitaliers 
La religion au vestiaire ! 
Les hospitalisés sont en danger 
Le personnel hospitalier peut donner le baptême ! 
Êtes-vous raciste ou antisémite ? 

4. La douleur, tu apaiseras… 
«Au commencement, il n’en était pas ainsi…» 
Les voies de la douleur sont impénétrables 
Tu enfanteras dans la douleur 

5. Et la pudeur, tu respecteras ! 
Les limites à ne pas dépasser 
Pas de service à la carte 
Quand la religion «embolise» le soin ! 
Levons les voiles 
Burqa et voile ne font pas bon ménage en médecine 

6. Refus de soin : religion et culture pour alibis 
Dans les confins des mystères de la maternité 
Les Témoins de Jéhovah opposés à la transfusion sanguine 
Angoisses de la communauté africaine face à un prélèvement sanguin 
Né de la poussière pour finir en cendres 
Vers une alliance thérapeutique 

7. La Sécurité sociale, manne financière des religions 
L’honneur des familles repose sur l’hymen de leurs filles 
Une circoncision n’est pas un phimosis 
L’excision ne contribue pas à l’épanouissement des femmes 
La procréation médicalement assistée pour pallier les exigences de la pureté conjugale 

8. Manger sain(t) 
L’hôpital n’est pas un restaurant 4 étoiles ! 
Manger casher à l’hôpital : c’est la croix et la bannière ! 
L’hôpital au régime «sans porc»! 
Poisson, le vendredi ! 
Jeûner à l’hôpital 

9. Le shabbat à l’hôpital 
Qu’est-ce que le shabbat ? 
Shabbat, un jour sanctifié, mais pas un jour sans soins ! 

10. Mourir à l’hôpital 
Nous sommes tous mortels ! 
Un accompagnement sur mesure 
Garantie de procéder aux rites de son choix 
Éliminer la souillure de la mort 
Donner son corps tous frais payés 
Donner un peu de soi pour sauver des vies 

11. La menace religieuse gronde 
Choisir la vie 
Mes dix propositions pour contrer la menace religieuse dans les hôpitaux publics de France… 

Annexes 
Annexe 1. Charte de la personne hospitalisée annexée à la circulaire DGS/DH n° 22 du 6 mai 1995 
Annexe 2. Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins. Circulaire DHOS/G n° 2005-57 du 2 février 2005 relative à la laïcité dans les établissements de santé 
Annexe 3. Circulaire n° 2006-538 du 20 décembre 2006 relative aux aumôniers des établissements relevant du livre IX du code de la santé publique 
Annexe 4. Charte de la laïcité dans les services publics du 13 avril 2007





***

Humour religieux (ça existe).


Vidéo envoyée par Véronique

vendredi, février 11, 2011

Le programme des frères internationaux






En 1868, Bakounine crée une société secrète qui vient doubler l’Alliance internationale de la démocratie socialiste.


Cet organe secret a pour vocation « d’aider la naissance d’une révolution » et d’organiser un état major destiné à « servir d’intermédiaire » entre l’idée révolutionnaire et les instincts populaires ». L’Association des frères internationaux veut la révolution universelle, sociale, philosophique, économique et politique à la fois […]. Au cri de « paix aux travailleurs », « liberté à tous les opprimés », et de « mort aux dominateurs, exploiteurs et tuteurs de toute sorte », nous voulons détruire tous les Etats et toutes les Eglises […] afin que tous ces millions de pauvres êtres humains, trompés, asservis, tourmentés, exploités, délivrés de tous leurs directeurs et bienfaiteurs officiels et officieux, associations et individus, respirent enfin une complète liberté. » 

Les Sociétés Secrètes




Dessin : 
http://www.christian-antonelli.com/portfolio/archives/cat_dessins_libres.php





 Christian Antonelli

Bouddhisme & écologie






Joanna Macy, la plus connue des bouddhistes américaines, a dit un jour, avec peut-être une pointe de regret : « Si j'avais trouvé dans la religion chrétienne respect et amour pour la nature, je n’aurais pas eu besoin de devenir bouddhiste. » C’est qu’en effet la différence est fortement ressentie, ici, entre la traditionnelle attitude judéo-chrétienne envers la nature et celle du bouddhisme. Si, pour les uns, la nature peut être dominée, asservie même, et est extérieure à l'homme, pour la pensée bouddhiste et orientale en général, c’est tout le contraire. Comme l’a noté l’écrivain Fritjof Capra, l’essence même de la conception orientale du monde, et a fortiori du bouddhisme, est « l’unité et l’interaction de toutes choses ». On ne demande pas à un bouddhiste de soumettre la nature, mais avant tout de s'y intégrer et de la respecter.


Jésus, dans la gestuelle chrétienne, pointe souvent un doigt vers le ciel, où réside Dieu son père, tandis que Bouddha le pointe vers la terre, qu’il appelle sa mère, et qu’il prend à témoin lors de sa lutte avec le démon Mara, durant les intenses moments précédant son illumination sous l'arbre de la Bodhi. Tout est là. Il y a donc un mariage naturel entre le bouddhisme et le sentiment écologique et, aux Etats-Unis tout au moins, bouddhisme et écologie vont main dans la main. Pour les bouddhistes américains, et particulièrement pour bouddhisme zen tel qu'il a évolué dans les dernières décennies aux Etats-Unis, toute la création et empreinte de sacré, parce qu'elle est emplie de la Bouddha-nature (la nature ou l'essence de Bouddha). Il n'est que de lire des écrivains comme Joanna Macy, Joan Halifax ou le poète Gary  Snyder pour s'en convaincre. 

N'oublions pas non plus le vénérable Thich Nhat Hanh, le moine bouddhiste zen vietnamien installé en France qui se rend chaque année en tournée de séminaires et de conférences aux Etats-Unis, où il est extrêmement populaire. Thich Nhat Hanh, dans ses interventions publiques, qui rassemblent des foules considérables, ne manque jamais de demander à ses auditeurs de cultiver la compassion et d’étudier les moyens de protéger la vie des gens, des animaux, des arbres et même, quand c'est possible, des plantes, car tous possèdent la Bouddha-nature.


Cette philosophie est en fait une des bases du mouvement Tiep Hien, fondé par, Thich Nhat Hanh, qui est bien implanté aux Etats-Unis où il n’y a donc pas eu besoin de convaincre les instances religieuses bouddhistes de se joindre au mouvement écologique ; elles en font partie intégrante. Par exemple, l'université de Naropa, dans le Colorado, première université bouddhiste accréditée en Amérique, offre depuis plusieurs années à ses étudiants un large éventail de cours ou d'études sur les métiers de l’environnement. Dans toutes les manifestations écologistes, les bouddhistes américains, religieux ou laïcs, sont toujours fortement représentés.
François Mazure.


Ecologie et spiritualité


Chacun peut constater que l'état du monde se dégrade, que la civilisation du progrès et du libéralisme, si elle continue à fonctionner sans frein, est auto-destructrice. Si les puissants du monde se refusent à agir, une nouvelle conscience écologique s'affirme néanmoins chez les individus des quatre continents, préparant les fondements d'une autre mondialisation, fraternelle et spirituelle. Les acteurs et penseurs du monde contemporain réunis ici partagent ce souci et cet espoir et viennent, en éclaireurs, nous apporter leurs vues sur les derniers développements de l'écologie, ses rapports avec la vie citoyenne, les religions ou la philosophie. Un état des lieux passionnant qui, s'il fait la part belle à la poésie et à la contemplation, n'en est pas moins un appel à l'action.





jeudi, février 10, 2011

Mon pire cauchemar



Plusieurs scénarios de désastres socio-écologiques sont possibles, mais ce que je redoute le plus est la réaction humaine que ceux-ci pourraient engendrer. Imaginez par exemple que le changement du climat, un super-virus incontrôlable, un fléau OGM, ou une petite guerre nucléaire régionale mène à l’immigration soudaine de plusieurs dizaines ou centaines de millions de personnes vers des pays plus convenables, et qu’en même temps la faillite de l’agriculture déclenche un krach des bourses au niveau mondial. L’argent perd 70 % de sa valeur et les populations affrontent la police dans la rue. 


Dans la panique générale et la polarisation économique, politique et raciale qui suit, les gouvernements déclarent l’état de crise, les intégristes religieux crient a l’apocalypse, les lois démocratiques sont suspendues, l’extrême droite militaire prend le contrôle de la majorité des pays, vraisemblablement pour de bon - car les conditions « normales » ne pourront de toute façon pas se rétablir avant des siècles. Ces nouveaux gouvernements, liés aux intérêts multinationaux privés établissent rapidement une économie forteresse basée sur le plutonium, tellement vulnérable au terrorisme du désespoir qu’il nécessite la suspension permanente des droits de l’homme, et c’est le point final de l’histoire de la démocratie. Serions-nous alors la dernière génération d’Homo sapiens a chérir le rêve de la liberté, de l’égalité, d’une forme de civilisation qui pourrait être écologiquement durable alors que celle-ci était a portée de main ? Ce serait trop triste ! Comme James Joyce l’a dit : « L’histoire, c’est le cauchemar dont j’essaie de me réveiller ! »


Michael O’Callaghan

mercredi, février 09, 2011

Profession : gourou



« Pourvu que ça dure ! »
Le gourou Sogyal est une sorte de Napoléon du bouddhisme tibétain, un petit homme mais un grand conquérant des esprits. Il est photographié avec sa mère, Mayum Tsering Wangmo, à Lérab Ling (Hérault).  




La stupidité est bonne pour la santé 


« Si vous pensez trop, le deuxième chakra travaille trop. Il ne faut pas planifier, ni avoir de suractivité mentale, ceci amène de graves maladies (cancer, diabète, etc.). »
Shri Mataji.


Charité bien ordonnée


« La seule façon d’être sûr que vous avez Dieu comme Partenaire, et qu’il prend soin de vos intérêts, c’est de Lui obéir et de payer la dîme. Dieu est votre Commanditaire et le premier dixième – en plus de vos offrandes –, est  la part qui lui revient. Le reste, il vous l’abandonne librement. »
H.W. Armstrong, « La Pure Vérité ».


Esclavage heureux


« Je demeurerai inconnu de beaucoup d’entre vous, mes activités resteront incomprises de beaucoup et pourtant, tout au long de votre constant effort sur la bande Théta, je retarderai effectivement et j’arrêterai finalement la série des événements programmés pour faire de vous des esclaves heureux. »
R. L. Hubbard.


Victoire !


« Si nous pouvons manipuler au moins sept nations, nous contrôlerons le monde entier. Lorsque je tiendrai 10% de l’élite d’un pays, je tiendrai ce pays. Nous posons le pied droit sur le christianisme pour le subjuguer et, avec le pied gauche, nous subjuguons l’idéologie du communisme. Et nous tendons les deux bras vers Dieu pour l’amener sur terre. Il n’y aura plus qu’une idéologie. »
Moon.


Liberté surveillée


« Le pouvoir de ma volonté est votre liberté, ma compassion est votre liberté, mon sourire est votre liberté. »
Shri Chinmoy.


Place nette


« Il n’y a pas de place pour les faibles et il ne peut y en avoir. Ce sont les forts qui doivent conduire et, si les faibles ne suivent pas, il ne saurait y avoir de place pour eux. A l’ère de l’illumination, il n’y aura plus de place pour les ignorants. Les ignorants doivent se laisser illuminer par l’élite des sages. »
Maharishi


Legs


« Ô Maître, nous te jurons fidélité jusqu’à notre mort. Nous te donnons notre sang, notre sueur, notre bien passé, présent et futur. »
Sermon dominical chez Moon.


Amour fatal


« Tuer peut être un acte d’amour. Accabler la guerre de tous les maux, alors qu’elle est souvent apparemment inévitable, manque de sens pratique. »
Nouvelle Acropole


Argent béni


« La prospérité matérielle et financière est un signe de la bénédiction de Dieu… Dieu a plus de miracles que vous n’avez de besoins ! »
Moon


Evidence historique


« La guerre de Cent ans a débuté en 1337. La guerre est une manifestation du diable dont le nombre est 666. 1337 + 666 = 2003. Ainsi cette année sera le début d’un nouveau conflit qui durera cent ans. »
Cité par Jean-Marie Abgrall.


Droits de l’homme


« Les droits de l’homme sont une invention du démon. »
Mgr Lefèbvre


Défense de savoir


« L’érudition est plutôt un obstacle. Car elle nourrit l’égoïsme et engendre des doutes. »
Saï Baba.


Compétences politiques


« Si vous pouviez être avec moi lors de mes entretiens avec les chefs de gouvernement, […] ces chefs de gouvernement parlent de problèmes dont la solution dépasse leurs capacités humaines. »
H.W. Armonstrong.


Optimisme


« La désolation est à son comble, cette époque vit dans l'abomination. Un chaos purificateur et sanctificateur s’abattra sur l’humanité. »
Kozik, Le Fréchou.


Programme quotidien


« Réveil à 3h 30 avec toilette rapide à l’eau froide. 
De 4h à 4h 30 : première prière collective au temple. 
De 4h 30 à 6h : prière individuelle dans sa cellule. 
De 6h à 7h : méditation. 
De 7h à 8h : séance de hatha-yoga. 
Après le petit déjeuner, de 8h, de 8h à 12h, tâches communautaires. 
De 12h à 12h 30 : prière. 
12h 30 : repas végétarien. 
13h à 15h : tâches personnelles, prière, méditation, étude personnelle.
15h à 20h : activités communautaires.
20h à 21h : méditation.
21h : repas végétarien et frugal.
21h 30 : prière collective.
22h : coucher. »
Emploi du temps du Mandarom.


Le Dico des sectes

mardi, février 08, 2011

Le travail, non merci !


Un ouvrage de Camille Dorival, journaliste à Alternatives Economiques, aux Editions « Les Petits Matins ».


Travailler plus pour gagner (peut-être) plus, travailler le dimanche, travailler plus longtemps… La « valeur travail » voit ses actions grimper plus que jamais ! Un drôle de paradoxe dans une société qui compte quatre millions de chômeurs et où la souffrance s’invite souvent au contrat. A rebours de ce discours, ils sont de plus en plus nombreux à refuser de mettre le travail au centre de leur vie. Ils assument de ne pas travailler, ou le moins possible. Cela ne les empêche pas d’être actifs : ils s’investissent dans des associations, ont une activité créatrice. Corollaire évident : ils consomment moins, ou différemment. Ni flemmards ni profiteurs, ils ont souvent un regard politique sur ce mode de vie. Certains prônent même la décroissance : une frugalité volontaire, un refus de la consommation à outrance, afin de préserver les ressources de la planète. Le livre propose de nombreux portraits de ces objecteurs de travail, et interroge : à quoi sert le travail pour chacun d’entre nous ? Peut-on vivre sans travailler ? Le temps libre est-il condamnable ? Le « revenu d’existence » est-il une utopie réaliste ? Economistes et sociologues (Dominique Méda, Denis Clerc, Alain Lipietz…) apportent leur pierre au débat.


Introduction


Comment peut-on ne pas travailler ?
Encourager « la France qui se lève tôt », soutenir ceux qui veulent « travailler plus pour gagner plus » : chacun se souvient de cet objectif affiché par Nicolas Sarkozy pendant sa campagne pour l’élection présidentielle de 2007. Il avait alors en ligne de mire toute particulière les « 35 heures » mises en place par les lois Aubry de 1998 et de 2000, qui selon lui avaient une fâcheuse tendance à décourager le travail.


Quelques mesures furent prises par la suite, visant à faciliter le recours aux heures supplémentaires ou à assouplir les possibilités de travail le dimanche. Elles furent présentées comme réclamées par les travailleurs, alors qu’elles avantageaient surtout les patrons. Mais force est de constater que, en réalité, le démantèlement annoncé des 35 heures n’a jamais eu lieu, même si l'UMP est revenue sur le sujet en janvier 2011. Sans doute était-il absurde de remettre en cause une législation qui a permis de créer au moins 350 000 emplois nets, selon l’Insee. Sans doute était-il risqué, aussi, de revenir sur une mesure si populaire, notamment parmi les femmes – puisque ce sont encore essentiellement elles qui s’occupent des enfants – pour leur avoir permis de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale. La réduction du temps de travail était également plébiscitée parmi les cadres (mais pas seulement), qui y ont souvent gagné un grand nombre de jours de congés. Autant d’électeurs potentiels que le chef de l’État ne voulait pas décevoir… Il n’empêche : la droite a rebattu les oreilles des Français de ses discours sur la « valeur travail ». La France semblait alors divisée en deux d’un côté, ceux qui travaillent et veulent toujours travailler plus ; de l’autre, les tire-au-flanc, les paresseux, ceux qui sont heureux d’être aux 35 heures… ou au chômage !


La crise économique qui a éclaté en 2008 a considérablement changé la donne, car elle a eu d’importantes répercussions sociales. Face à la baisse de leur activité, les entreprises ont d’abord diminué leur recours aux emplois temporaires. Le nombre de postes d’intérimaires a ainsi chuté de 236 000 entre le premier trimestre 2008 et le premier trimestre 2009. La situation ne s’améliorant pas, les entreprises ont eu massivement recours au dispositif de chômage partiel, qui leur permet d’éviter les licenciements : les salariés arrêtent de travailler et touchent en compensation une indemnité cofinancée par l’État et les employeurs. Les licenciements de personnel permanent se sont néanmoins multipliés. Si bien que le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi en catégories A, B ou C a augmenté de près de 900000 personnes entre juillet 2008 et juillet 2010. Parmi les premiers concernés : les jeunes, mais aussi les seniors et les travailleurs les moins qualifiés.


Ces évolutions auraient pu infléchir nettement la politique du gouvernement. Mais c’était compter sans l’inflexibilité et la détermination du Président. Quoi qu’il advienne, continuait-il d’asséner, il faut permettre à ceux qui le souhaitent de travailler plus ! Cette proposition aurait sans doute reçu l’assentiment d’un certain nombre de chômeurs si elle revenait à leur proposer des emplois. Mais, en réalité, elle visait surtout les individus déjà en emploi, accentuant ainsi le clivage entre insiders – les salariés en CDI à temps plein, à qui on propose en plus des heures sup’ – et les outsiders – les précaires, les chômeurs, qui pour la plupart aimeraient « travailler plus pour gagner plus » mais n’en ont, dans les faits, pas la possibilité.


Avec la réforme des retraites adoptée en octobre 2010, de même, le gouvernement exige que chacun d’entre nous travaille plus longtemps. Mais qu’adviendra-t-il des nombreux seniors écartés du marché du travail avant 60 ou 62 ans ? Dans les faits, ils resteront dans la précarité (le chômage, la préretraite, l’invalidité, etc.) plus longtemps, devant attendre deux années supplémentaires pour pouvoir enfin liquider leurs droits à une pension de retraite… Là encore, la dualisation du marché du travail progresse.


À bas la « civilisation des loisirs » !


Depuis 2007, quel que soit le niveau du chômage, l’heure est donc à la dénonciation d’une « civilisation des loisirs ». Même le revenu de solidarité active (RSA), imaginé par ses concepteurs comme un instrument de lutte contre la pauvreté laborieuse, fut présenté par Nicolas Sarkozy comme un outil visant à « inciter les chômeurs à reprendre un emploi ». La « valeur travail » a été érigée en religion officielle du gouvernement. Le temps libre est devenu honteux. Ce discours aux relents culpabilisateurs et punitifs n’est pas sans rappeler des considérations d’une autre époque. Il reprend la distinction qu’on opérait jusqu’au 19ème siècle entre le « bon pauvre » (celui qui ne pourrait pas travailler même s’il le souhaitait : l’invalide, la personne âgée, la mère isolée) et le «mauvais pauvre » (celui qui a les capacités de travailler et pourtant ne le fait pas : les vagabonds « irresponsables et fainéants »). La Bible ne dit-elle pas d’ailleurs : « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » ? Vous ne travaillez pas ? Soit. Mais assumez votre différence, et ne faites pas porter le fardeau de vos « choix » à la société. 


Au début du 21ème siècle, le contexte n’est pourtant pas le même qu’au 19ème siècle. D’abord parce que, depuis quarante ans, le chômage n’est jamais passé sous la barre des 7 % en France. Les chômeurs sont donc nombreux et subissent leur situation bien plus souvent qu’ils ne la choisissent. 


Mais aussi parce que, depuis la fin du 19ème siècle, une protection sociale généralisée a été progressivement mise en place dans l’Hexagone comme dans la plupart des pays développés. Cette protection sociale couvre les individus contre les risques principaux qu’ils courent, et notamment contre le risque d’absence de travail et le risque de pauvreté. L’assurance chômage est née en 1958 pour permettre aux travailleurs subissant le chômage de toucher une allocation de manière transitoire. Le revenu minimum d’insertion (RMI) a été créé en 1988 parce que l’on considérait que la société était devenue incapable de fournir un emploi stable à tous et de permettre à chacun de vivre dignement de son travail. Il fallait donc éviter aux Français de tomber dans l’extrême 
pauvreté s’ils perdaient leur emploi.


À vrai dire, le discours sur la valeur travail peut interpeller les esprits. Que signifie-t-il dans un contexte de crise profonde, de pénurie d’emplois, qui dure depuis les années 1970 ? Beaucoup de gens aimeraient travailler plus, ou travailler tout court, mais ne parviennent pas à accéder à l’emploi de qualité. Que signifie ce discours dans un contexte où les conditions de travail et d’emploi se sont continûment dégradées depuis quarante ans, où le travail est souvent vécu comme une peine, une souffrance, soulignant le sens étymologique du mot (« travail » provenant du latin tripalium, un instrument de torture) ? Que signifie-t-il enfin dans un contexte où, peut-être justement parce que les conditions d’emploi et de travail se dégradent, les Français aspirent de plus en plus à avoir une vie à côté du travail, à bénéficier de temps supplémentaire à consacrer à leur famille, leurs amis, leur vie associative, leurs loisirs ?


Le « choix » du non-travail


Tenant compte de tous ces éléments, nos compatriotes sont un certain nombre à ne pas travailler et à présenter leur situation comme un choix. En fait, dans bien des cas, leur non-travail est une manière de composer avec la réalité plutôt qu’un choix réel : rejetés par le marché du travail, ces individus préfèrent penser – pour ne pas trop souffrir de leur situation — que ce sont eux qui ont fait le choix de rejeter le monde du travail.


C’est le cas d’un certain nombre de femmes au foyer, par exemple. Celles-ci mettent leur vie professionnelle entre parenthèses plus ou moins longuement, parfois définitivement, pour pouvoir élever leurs enfants. Leur situation, souvent présentée comme choisie, est en fait liée à un enchevêtrement complexe de circonstances souvent subies (difficulté de conciliation vie professionnelle-vie privée, manque de services de garde pour les jeunes enfants, précarité des emplois accessibles sur le marché du travail, etc.), qui les amènent au « choix » de l’inactivité. De la même manière, un certain nombre de préretraités ou de chômeurs âgés renoncent définitivement à chercher du travail. Mais c’est souvent parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement (1).


Le non-travail concerne tout un tas d’autres personnes aux profils extrêmement variables : chômeurs de longue durée découragés, travailleurs usés, mais aussi « militants du temps libre » ou partisans de la décroissance. Rebutés par le monde du travail, ou lui préférant le loisir, ils s’en retirent parce qu’ils n’ont plus la force de se battre pour retrouver un emploi digne, arguant parfois qu’ils ne veulent pas « perdre leur vie à la gagner ». Quitte à devoir se contenter d’un revenu restreint ou de la « débrouille » pour vivre. Ne soyons pas naïfs cependant : il est extrêmement difficile de vivre avec 467 euros par mois (le montant maximal du RSA socle pour une personne seule). Aussi, ceux qui font le choix d’arrêter de travailler sont le plus souvent des personnes qui ont d’autres revenus que ceux du travail ou des minima sociaux – même modestes –, ou qui ont un réseau social ou familial qui leur permet par exemple d’être logés gratuitement.


Combien font le « choix » du non-travail au total ? Les seules statistiques pouvant nous donner des 
pistes sur leur nombre sont celles sur les inactifs en âge de travailler – hors étudiants et retraités – données par l’Insee. Ces inactifs représentent 4,6 millions de personnes en 2002, soit 12 % de la population en âge de travailler (contre 20 % en 1975) (2). Ils sont en moyenne plus âgés et moins diplômés que les actifs. Un quart d’entre eux n’a jamais travaillé. 79 % sont des femmes : on peut donc supposer que ce sont en très grande majorité des mères au foyer. 


13 % seulement de l’ensemble de ces inactifs dit vouloir travailler. Les 87 % restants sont-ils satisfaits de leur sort ou font-ils « avec » leur situation ? Les statistiques ne le disent pas. Un certain nombre de ces inactifs sont invalides, malades ou préretraités. Parmi les autres, on peut imaginer que beaucoup sont des chômeurs découragés ayant perdu tout espoir de retrouver un jour du travail.


D’autres personnes, elles, sont comptabilisées comme chômeuses (donc considérées comme actives) mais, de fait, ne recherchent pas d’emploi. Là aussi, les chiffres sont difficiles à évaluer : en général, ces personnes n’indiquent pas qu’elles ne cherchent pas d’emploi, afin de pouvoir toucher (temporairement) l’allocation chômage, ou simplement pour ne pas avoir d’ennuis avec une administration tatillonne. Mais, contrairement à ce que soutient l’analyse économique libérale, les études qui ont été menées sur ce sujet montrent que ces « chômeurs volontaires » représentent une très infime partie de l’ensemble des demandeurs d’emploi.


Une société où le travail est la norme


Malgré leurs profils variables, ces personnes ont toutes un point commun : elles se démarquent dans une société où le travail est devenu la norme, où il est difficile de vivre sans, parce que l’emploi est le principal pourvoyeur de revenus, mais aussi parce qu’il est un important facteur d’identité et de reconnaissance par les autres. Ils se démarquent dans une société où le chômeur est culpabilisé, où le non-travail apparaît comme un choix illégitime, moralement condamnable. « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi », affirme le préambule de la Constitution française de 1946 (3). Aujourd’hui, on semble pourtant oublier l’idée de « droit au travail » – de moins en moins effective pour un certain nombre de nos concitoyens – pour se concentrer essentiellement sur la dimension de « devoir ». Puisque tu vis parmi nous, tu dois accepter de donner ta part ; mais pas n’importe comment : le travail bénévole, le temps passé avec les autres ne comptent pas ; seule l’activité rémunérée est valable. Et si tu ne parviens pas à accéder à l’emploi, c’est certainement que tu y es un peu pour quelque chose !


L’attitude des Français vis-à-vis de ce « choix » du non-travail est ambivalente. D’un côté, ils stigmatisent ceux qui ne veulent pas travailler tout en les enviant au moins un peu ; de l’autre côté, ils n’imaginent pas qu’on puisse être un « chômeur heureux » : tout chômeur normalement constitué est forcément un être torturé, contrit, dont le seul salut serait l’accès à l’emploi.


Le but de ce livre n’est pas de juger les choix faits par les uns et les autres. À travers une série de portraits d’hommes et de femmes qui, volontairement (c’est du moins ce qu’ils soutiennent), ne travaillent pas – ou très peu –, il s’agit plutôt de comprendre ce qui les a amenés à faire ces choix et par là même de s’interroger sur la finalité du travail, le sens et la place qu’on doit lui accorder dans notre société actuelle.


Au fond, le travail constitue-t-il une fin en soi, une valeur à défendre car elle serait en danger ? Ou le travail n’est-il qu’un moyen d’arriver à certains objectifs : avoir des revenus, un statut social, etc.? Dans ce cas, étant donné l’enrichissement progressif de notre société et les gains de productivité réalisés d’année en année, n’est-il pas légitime que la place du travail soit amenée à se réduire pour permettre à chacun d’avoir plus de temps à consacrer à d’autres sphères de la vie.




1) Cette considération n’a pas empêché Nicolas Sarkozy de supprimer le dispositif de « dispense de recherche d’emploi » qui permettait aux chômeurs âgés de plus de 57 ans de ne pas avoir à chercher d’emploi sans encourir de sanction.
2) Voir Olivier Chardon, « De moins en moins d’inactifs entre la fin des études 
et l’âge de la retraite », Insee Première, n° 872, décembre 2002.
3) Le droit au travail est également affirmé dans la Constitution de 1958.


Le travail, non merci ! 








Camille Dorival est responsable de la rubrique sociale au magazine Alternatives Économiques. Elle est diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris. Les portraits de ce livre ont été réalisés en collaboration avec Alexandre Lévy, journaliste à Courrier international. 
Bernard Gazier, auteur de la préface, est économiste, professeur à l’université de Paris-1 et auteur de L’Introuvable sécurité de l’emploi (Flammarion, 2006).


Source de l'extrait :
http://www.lespetitsmatins.fr/noscollections/fichecollection.php?id_livre=82&cat=4

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