mardi, juillet 10, 2012

Les Cosmocrators de l'ombre





Jean Prieur, bientôt centenaire, n'est pas pressé de quitter notre monde, et pour cause : ce spécialiste de l'au-delà, auteur de nombreux livres, est convaincu que l'autre monde est peuplé d'entités peu avenantes.

Les Cosmocrators de l'ombre, les Dominations, les Puissances du chaos... auraient quitté l'inframonde et se répandraient dans les sphères astrales ainsi que dans l'atmosphère terrestre afin de détruire l'humanité.

« Ces êtres spirituels sont foncièrement hostiles à l'homme, explique le théiste Jean Prieur. Ils le jalousent d'avoir été créé à l'image de Dieu et destiné à la vie éternelle ; de tout temps, ils conspirent contre son bonheur présent et à venir et ils font tout pour provoquer sa déchéance. Ils désirent ardemment la destruction, non seulement de l'humanité, mais aussi de l'animalité qu'ils atteignent à travers la barbarie de l'espèce qui se croit supérieure.

Ce qu'ils veulent, c'est le retour du chaos, c'est la destruction de toute loi physique ou métaphysique. Ce qui les inspire : c'est l'informe, l'absurde, l'inorganique.

Ces puissances de méchanceté et de désespoir sont aussi des puissances de confusion : confusion volontaire du mal et du bien, du faux et du vrai, du hideux et du beau. Soldatesque sournoise, elles attaquent sur tous les fronts.

Sur le front de la pensée, en élevant le non-sens et l'ennui à la dignité de genre littéraire et le nihilisme à la hauteur d'un système philosophique. Il s'agit pour elles, et pour leurs complices provisoirement incarnés, de détruire le rationnel, puisqu'un spirituel sain ne peut s'édifier que sur du rationnel sain.

Sur le front de la musique, en répandant le grinçant, le dissonant, le discordant, en déversant sur une humanité abrutie les vibrations mauvaises.

Sur le front des arts plastiques et du spectacle, en exaltant le morbide et le sordide, le criminel et l'excrémentiel.

Sur le front de l'esprit, en suggérant le démantèlement de cette charte de l'espérance qui a pour nom Nouveau Testament et en calomniant les hommes qui l'ont écrit.

A l'heure actuelle, les puissances de méchanceté ouvrent un nouveau front : le front biologique.

La destruction de la nature fait partie de leur programme. La souffrance des bêtes les réjouit presque autant que la souffrance des hommes. Quand on parle de souffrances des bêtes, on est bien obligé de constater que les religions y contribuent avec entrain. Que de rituels comportent toujours des sacrifices d'animaux ! Certes, il est plus facile d'égorger un mouton que de changer de vie. Et que dire des sacrifices ordonnés par la religion la plus récente : la science ? Toutes ces agonies animales créent des vibrations délétères qui empoisonnent l'atmosphère de la planète. Aussi longtemps que subsisteront le martyre et le massacre des innocents, que ce soit au nom des Dieux ou du progrès, il n'y aura pour les Inhumains aucun espoir d'évolution. Comment leur faire comprendre cette tragique loi de la réversibilité des horreurs ? »

Jean Prieur, Les visiteurs de l'autre monde.

Les visiteurs de l'autre monde

Dans ce livre qui vient après Témoins de l'Invisible et Les morts ont donné signes de vie, l'auteur présente une suite de récits où seuls les noms sont changés, mais dans lesquels les situations ont été vécues et les passions ressenties soit dans ce monde, soit dans l'Au-delà qui n'est pas une nécropole, mais un monde vivant.




Blog de Jean Prieur

dimanche, juillet 08, 2012

La radicalisation islamique en Occident





Les révolutions arabes ont provoqué un réveil islamique. Ce réveil se propagera-t-il dans les banlieues ? Doit-on redouter une radicalisation islamique en Occident ?

En France, l'engagement militant au nom de l'islam est le fait de jeunes musulmans de deuxième génération, acculturés, francophones, ayant une faible formation religieuse, scolarisés, mais en échec professionnel ou déçus par les perspectives de promotion sociale. Ils sont originaires des banlieues « chaudes », ont parfois un passé de petite délinquance mais ne sont pas tous des marginaux, loin de là : beaucoup en effet ont réussi leurs études mais n'ont pas trouvé de débouchés à la hauteur de leurs attentes. Ils acceptent des postes désertés par les « Français de souche » : maîtres auxiliaires en sciences dans les collèges difficiles, animateurs ou médiateurs dans les quartiers chauds. Bref, ils sont renvoyés au milieu qu'ils cherchent à fuir. L'islam est pour eux une occasion de recomposition identitaire et protestataire, qui se fait sous deux formes (compatibles entre elles) : la construction d'un espace islamisé local, autour d'une mosquée, l'accession à l'oumma par la participation à un réseau internationaliste. D'un seul coup, on est dans la cour des grands : on se construit contre la civilisation dominante, contre l'hégémonie américaine. Cette recomposition identitaire fondée sur l'islam explique aussi la présence de convertis : on n'est plus dans une situation de diaspora, mais de construction d'une identité protestataire. Il est significatif que ces jeunes ne retournent pas dans les pays d'origine de leurs parents (quand il y en a un) pour y mener le jihad, mais préfèrent se diriger vers les jihad en cours (Afghanistan), à la périphérie du monde musulman. Leurs références sont vraiment internationalistes.

Il s'agit bien de l'islamisation d'un espace de contestation sociale et politique et d'un nouveau tiers-mondisme, dont le symétrique et concurrent est le mouvement anti-mondialisation, qui recrute dans des milieux beaucoup plus intégrés. Personne ne milite plus dans les banlieues, sauf les militants islamistes. Or, beaucoup de jeunes trou-vent dans le discours anti-occidental des dirigeants néo-fondamentalistes en Europe un moyen de rationaliser leur exclusion et leur opposition. Abou Hamza et Qatada prêchent régulièrement sur le thème de la fallacité de l'intégration. « L'Occident a considérablement opprimé notre nation. Renforcer les racines de la religion dans notre nation, c'est rejeter l'idéologie occidentale », déclare Qatada. Il ne mentionne jamais le christianisme, mais toujours l'« Ouest », la culture et la société dominantes. Ils disent aux jeunes qu'ils seront toujours des exclus.

Quelles perspectives alors ? Les raisons de la réislamisation ne sont pas près de disparaître. Mais islamisation et radicalisation ne sont pas synonymes. Il convient d'abord de voir que beaucoup de ces retours paroxystiques à l'islam ne sont que des moments dans des histoires de vie autrement plus complexes. En Iran comme en France, il y autant d'anciens radicaux chez les musulmans modérés que d'anciens communistes chez les libéraux.[...] Nous pouvons dire que, certes, l'islam humaniste fait partie de la solution et non du problème. L'islam conservateur qui veut jouer la carte du multiculturalisme pour se faire reconnaître est par définition contraint à la négociation et à la recherche d'alliances (avec d'autres religions par exemple). C'est le cas en particulier des grandes organisations comme l'UOLF, qui ont choisi, contre la stratégie de rupture et d'internationalisation, la négociation sur une base moins idéologique que de logique d'organisation (impossibilité de rester marginale). La plupart des imams de mosquée sont dans une quête de reconnaissance, voire de notabilisation (être reçu par le préfet au même titre que l'évêque, participer aux commissions administratives et aux plateaux de télévision). La stratégie de ghetto prônée par les néo-fondamentalistes pose ses propres limites, car elle s'applique d'abord contre les autres musulmans ; le phénomène de la communauté locale autour d'un imam charismatique isole plus qu'il ne fait tache d'huile.

Restent les réseaux radicaux internationalistes. Ils sont et resteront marginaux tant qu'il n'y aura pas une véritable stratégie pour déterminer leur action. Le succès de l'opération du 11 septembre ne doit pas masquer le fait qu'il s'agit d'un acte gratuit, détaché de toute réelle stratégie. Ses seuls effets stratégiques sont la reformulation par les Américains de la menace et de la manière d'y répondre. Quelles que soient les critiques que l'on émette envers la réponse américaine, une conclusion s'impose : l'initiative est à Washington, et non pas dans les grottes d'Afghanistan où pourrait survivre un état-major ben-ladeniste.

Le problème de la radicalisation telle qu'elle existe autour d'Al-Qaïda est qu'elle ne correspond en rien à la constitution d'un mouvement de type révolutionnaire. Ce n'est ni le Parti communiste, ni l'ETA basque ou l'IRA irlandaise, ni le PKK kurde. Il n'y a ni parti politique organisé ni organisations frontistes pour mobiliser les masses, ni relais dans la société (syndicats, associations d'étudiants, de femmes, de jeunes, etc.), ni presse, ni compagnons de route. Bref, le peuple est laissé sur le bord de la route, en téléspectateur ou en amateur de jeux vidéo. Al-Qaïda n'est qu'une secte, millénariste et suicidaire.

Or cette conclusion n'est pas seulement nôtre : elle a été aussi tirée par bien des néo-fondamentalistes radicaux. Ben Laden a lancé le jihad et il a échoué. Bien plus, la riposte américaine a partout nui aux musulmans, qu'il s'agisse des combattants tchétchènes ou palestiniens, ou tout simplement des clandestins paisibles qui faisaient leur « trou » en Amérique. Le débat rappelle celui qui était récurrent entre organisations gauchistes et léninistes dans les années 1920 et 1930: le rapport entre la mobilisation politique des masses et le déclenchement de la révolution. Faut-il mobiliser les masses par l'action ou bien privilégier le travail politique en profondeur, la conscientisation et la mobilisation ? Bin Laden a choisi l'action, et il a échoué. Aujourd'hui, les autres organisations rappellent qu'elles ont toujours insisté sur le caractère préalable de la da' wat — la prédication —, et elles sont confortées dans ce choix. Les organisations dawatistes (Hizb ut-tahrir, Tabligh, salafistes) ne sont pas touchées par l'échec de Ben Laden et vont continuer leur travail. Mais ici aussi le mouvement pose ses propres limites : en insistant sur la réislamisation au lieu de la conversion, il reste enfermé dans une population musulmane qui est en situation de minorité. Il contribue à créer des isolats, qui ne pourront peser à long terme sur la vie politique qu'en se banalisant à leur tour. Nous ne pouvons que répéter ce que nous disons depuis des années : la réislamisation peut poser des problèmes de sécurité et de société, mais elle n'est pas une menace stratégique.

Olivier Roy



Pour mieux dépasser une vision schématique et manichéenne trop souvent répandue, la lecture de L'Islam mondialisé permet de se remettre les idées en place sur un sujet complexe et très sensible. Olivier Roy, grand spécialiste de l'Afghanistan ainsi que des conflits arabo-musulmans livre un essai éclairant la véritable position de l'islam aujourd'hui et l'influence trop souvent éludée de l'Occident sur les mouvements néo-fondamentalistes. 

Pour Roy, ce que nous parvenons difficilement à admettre, c'est que les mouvements islamistes les plus radicaux aient été forgés, pensés depuis l'Occident. Par exemple, Kalhed Kelkal pour les attentats en France en 1995, Ahmed Ressam et Mohamed Atta pour ceux des États-Unis en 2001 "se sont pour la plupart réislamisés en Occident". Rompant avec leur pays d'origine, avec leur famille et leur pays d'accueil, certains islamistes vont dévier vers le terrorisme réinventant un islam à leur façon. C'est-à-dire, et c'est ce que nous oublions de voir la plupart du temps, qu'ils "sont loin de représenter la communauté religieuse dont ils se sont mis à la marge". En effet, pour Olivier Roy, le monde islamiste n'a pas changé de l'intérieur mais bien de l'extérieur. Les terroristes, qui sont à leur manière des dissidents de l'islam, veulent créer un "néo-fondementalisme". Leur action bouscule les valeurs religieuses de l'islam. L'autre exemple sur lequel Roy développe sa thèse est bien sûr celui de Ben Laden. Comme le fait justement remarquer l'auteur, il ne se prend pas à Saint-Pierre de Rome mais à Wall Street ; sa guerre n'est pas une guerre de religion, mais une guerre contre l'impérialisme souverain. 

Dans cet essai balayant les idées reçues – tant on nous présente souvent le terrorisme comme un monstre venu d'ailleurs, mystérieux et barbare –, Olivier Roy démontre que "la radicalisation islamique vient d'Occident". Magistralement, il dévoile les crises du monde musulman qui, asphyxiée de l'intérieur, se recompose de l'extérieur en intégrant des schèmes de pensée occidentaux. Il nous présente un islam en pleine mutation, dont les pratiquants affirment de plus en plus une individualisation de leur rapport à la foi et un refus des hiérarchies traditionnelles. Ce livre précieux permet de mieux saisir la force de l'Histoire en marche. 
Denis Gombert

samedi, juillet 07, 2012

Après que le poète a disparu





Juillet 1993, Léo Ferré meurt à Castellina in Chianti (Toscane).

« Le mec s'est calté, un 14 juillet, par temps dégueu. Il pleuvait des cordes à nœuds sur la république. Sur ce qui en restait. Léo Ferré est parti. On le comprend. Rester à ce point, obstinément, radicalement en marge de sa pensée unique, ce n'était plus tenable. Un « barbare » qui ne laissait pas les flics de l'idéologie officieuse pisser à sa place sur les glycines. Qu'est-ce qui reste d'ailleurs de la poésie, qu'est-ce qui reste de la musique, qu'est-ce qui reste de leur osmose unique et sublime — la chanson — quand règnent, complices du même conformisme de plomb, Lorie, Pierre Boulez et Jean-Pierre Foucault ?

« Il est parti sans crier gare. » Les cheveux devant ; les pieds, eux, qu'il mit si souvent dans le plat, étaient déjà dans la fourmilière. Les petits et gros délinquants du showbiz étaient enfin débarrassés de cette tronche de Belzébuth crucifié par erreur à la place de l'anar de Dieu. Il fut un temps où on le censurait à la radio. Pas parce que c'était trop subversif, mais parce que ce n'était pas assez con. Ces gens-là, monsieur, n'aiment pas les mots incotables à la Bourse du lieu commun. C'est leur boulot de gardes-chiourmes de l'inintelligence que de traquer (car ils ne sont sensibles au verbe que lorsqu'il se fait très cher) toute phrase qui pleure, grince ou gronde. Mieux vaut à leurs yeux une vacuité qui hurle qu'une pensée qui chante, une idiotie qui gigote qu'une idée qui danse. Ils ont conquis la télé. Léo n'avait plus qu'a mettre les bouts.

Léo, sous de Gaulle, avait cru renifler une odeur de dictature. Le pauvre! A l'époque il y avait de nombreux journaux, représentant des sensibilités diverses et défendant des points de vue contradictoires.

Qu'est-ce qu'un Léo Ferré aurait eu à foutre plus longtemps dans ce monde-là ? Une seule pensée, donc une seule chanson. Dictature des clans cadenassés à double tour. Plus de place pour le troubadour solitaire qui dérange la quiétude de notre société féodale. Un couplet non estampillé et les archers de la garde médiatique décochent leurs flèches de tout bois. Léo Ferré chantait les poètes. La poésie est morte et la chanson a été bradée au CAC 40. « Poètes, vos papiers ! » il n'y avait donc plus de place pour Léo. »

Jean-François Kahn


vendredi, juillet 06, 2012

Satan, va-t'en !





Selon un psychiatre, le Docteur Kenneth McAll, pour soigner la maladie il faut combattre Satan.

Dans son livre « Médecine psychique & guérisons spirituelles », vendu à plus de 100 000 exemplaires et traduit en 15 langues, Kenneth McAll écrit :

« Une jeune fille de dix-huit ans alla voir un film sur Satan et les sciences occultes. Sérieusement troublée par ces images elle se dit qu'avec le temps elle oublierait le choc reçu. Mais ce ne fut pas le cas : elle devint de plus en plus obsédée par des apparitions du Malin et des voix qui l'incitaient à se suicider. Elle dut arrêter son travail et commença à prendre des stupéfiants qui en firent graduellement une droguée. C'est neuf mois plus tard qu'elle vint me consulter, se reprochant amèrement d'avoir regardé ce film. Il était clair que les tranquillisants que je lui aurais proposés n'auraient pas eu plus d'effet qu'un emplâtre sur une jambe de bois ! C'est pourquoi je l'invitai à prier avec moi, ce qu'elle accepta de bon cœur. Le plus simplement du monde, j'invoquai le nom de Jésus-Christ pour que le pouvoir maléfique qui la tyrannisait perdît toute emprise sur sa vie. Ce fut la fin de ses tourments. Elle n'eut plus de visions, n'entendit plus de voix et cessa de se droguer.

Je citerai un autre cas. Le médecin d'un Institut d'Études Bibliques m'envoya Brian qui y suivait des cours. Cet étudiant divorcé, frisant la trentaine, avait un comportement qui perturbait le train-train quotidien de l'établissement. Il ne pouvait dormir, en proie à d'inexplicables terreurs nocturnes.

Brian m'exposa que, pendant son enfance, ses parents se querellaient continuellement, qu'ils avaient fini par divorcer et que, souhaitant s'en éloigner le plus vite possible, il s'était engagé dans la Royal Air Force. Certains des amis qu'il s'était faits dans ce milieu l'avaient initié à l'utilisation du oui-ja, à la numérologie et aux tarots. Il s'adonna à l'étude de l'astrologie et participa même notamment à des assemblées de sorciers. Mais il s'alarma au plus haut point quand, ayant appris la technique de l'écriture automatique, il se mit à répéter d'une façon irrépressible les mots : « meurtrier allemand ».

Il alla consulter un médium qui utilisait des photographies de famille destinées à recevoir des messages de personnes défuntes. Elle lui fit observer qu'il présentait une ressemblance frappante avec un grand-oncle mort à la guerre. Cette femme s'était montrée fort active au sein d'une église non-conformiste mais, après avoir découvert ses aptitudes médiumniques, le seul fait de mentionner le nom de Jésus-Christ suffisait à la rendre incapable de communiquer avec les esprits.

Brian en vint à éprouver un ardent désir d'embrasser la foi chrétienne, raison pour laquelle il avait sollicité son admission à l'Institut d'Études Bibliques. Malgré cela, il ne parvenait pas à oublier les pratiques auxquelles il s'était appliqué, et surtout il était poursuivi chaque jour davantage par les mêmes mots.

Lorsque nous retrouvâmes la filiation des diverses branches de la famille, nous découvrîmes que le grand-oncle dont avait parlé le médium avait sauté sur une mine allemande pendant la guerre et n'avait jamais été convenablement consacré au Seigneur. Nous célébrâmes un service pour lui et Brian demanda pardon au Seigneur pour son comportement attaché à l'occultisme et au satanisme. C'est alors qu'il se sentit pardonné et totalement libéré, ce qui lui permit de terminer ses études sans difficulté. »

Afin de guérir ses patients, le docteur Kenneth McAll effectue des recherches généalogiques. Il est aussi l'auteur du « Guide de la guérison de l'arbre généalogique ». Les idées de Kenneth McAll font penser au mouvement sectaire de Bert Hellinger, les Constellations des familles.

« Bert Hellinger est connu pour avoir développé sa propre méthode de thérapie systémique familiale, où, partant du principe que la vie de chaque être humain est fortement déterminée par son histoire familiale, il considère que des exclusions, des drames et des secrets de famille se transmettent de génération en génération, telles des malédictions, et, par voie de conséquence, que « les ancêtres se mêlent de nos affaires » et qu’il faut en tenir compte « pour nous libérer sans nous détacher » de nos groupes de référence, à commencer par notre propre famille. »


Médecine psychique & guérisons spirituelles

Tel est notre paradoxe : nous vivons dans un Monde superstitieux... et qui, pourtant, ne croit pas à l'existence des Esprits.

Nier la réalité des Forces occultes est folie. Elles existent et sont positives ou négatives.

Comment vivre au milieu de ces tensions entre Ciel et Terre et comment assumer, paisiblement, cette condition de l'homme ? Dans le cas de Forces négatives, comment éviter d'être entraîné, puis victime... souvent aliéné sans que nous le sachions ? Comment s'en libérer ? Question capitale dans notre Monde d'envoûteurs.

Il s'agit là du premier ouvrage, à audience internationale, qui ose aborder ces thèmes de la vie quotidienne, au bord du troisième millénaire.

Certes, notre Monde est de plus en plus religieux, comme le souhaitait André Malraux... mais pour quel au-delà ?

L'auteur ? Un médecin généraliste devenu psychiatre, pour avoir observé d'étranges guérisons en Chine... alors que sa famille et lui-même étaient prisonniers des Japonais.

Membre associé du Collège Royal des Psychiatres d'Angleterre, célèbre dans le monde entier, l'auteur nous présente plusieurs cas dont certains ont des rapports étroits avec Conan Doyle, avec la NASA ou avec le Triangle des Bermudes... et ses témoignages sont des plus stupéfiants.


Cartoon :

mercredi, juillet 04, 2012

Partir au Mexique




Partir au Mexique, c'est s'aventurer à la découverte d'une mentalité différente : celle des Indiens ou, mieux, des Amérindiens. « Il y a une initiation incontestable dans cette race : celui qui est près des forces de la nature participe de ses secrets », a dit Antonin Artaud à propos des Tarahumaras. Cette participation aux forces de la nature est vraie de tous les Américains, du Nord jusques et y compris au sud. C'est cette participation qu'il nous faut comprendre, retrouver en nous-mêmes plutôt que de nous extasier sur les prouesses techniques qui nous fascinent dans ces grands cimetières de pierre que sont les sites archéologiques. « Nous étions un peuple sans loi, mais nous étions en très bon terme avec le Grand Esprit... » (cf. Pieds nus sur la terre sacrée, textes réunis par T.C. McLuhan).

Les escaliers des pyramides sont raides, leur architecture n'a rien à voir avec celle des pyramides d’Égypte. Entre les géants de pierre, la cohorte absurde et internationale des touristes. Caméras, chewing-gum, bière et tyroliennes... Mais, silencieux et furtifs, des Indiens par familles entières viennent admirer l’œuvre de leurs ancêtres, pèlerinages aux sources d'une sagesse presque totalement anéantie par nos propres ancêtres. « Gringos » et Européens se rassurent : « Ici, avaient lieu des sacrifices humains. » Bonne excuse qui leur permet d'oublier un peu trop facilement les crimes tout aussi sanglants commis par les conquistadores de la très sainte Inquisition !

Comment se faire une idée des quelque deux millions de kilomètres carrés du territoire mexicain et de ses populations passées et actuelles ?

Une escale dans la capitale est indispensable. D'abord un tour dans son musée d'anthropologie, unique au monde par la qualité de présentation de ses collections et de son architecture : une occasion exceptionnelle de se familiariser avec l'artisanat authentique qui devient de plus en plus difficile à trouver « sur le terrain ». Le plastoc, en effet, a tout envahi : le Mexique, comme, hélas ! tant d'autres pays du tiers monde, est devenu la poubelle des sous-produits venus des nations plus nordiques prétendues évoluées. La plupart du temps, sur les marchés indigènes, seules les broderies, minutieux travaux de patience exécutés par les femmes encore soumises aux rythmes anciens, sont intéressantes pour qui veut rapporter des « souvenirs ». Quelques vieux connaissent toujours les secrets de la poterie, comme Doña Rosa, près d'Oaxaca, mais, avec leur disparition, l'inspiration et même la technique s'évanouissent au profit de l'objet-pour-bazar-à-touristes.

De Mexico, il faut aussi aller à Teotihuacàn, « là où sont nés les dieux », pour admirer l'une des plus grandes pyramides du monde, celle du dieu Soleil, qui s'élève au milieu de 50 km² de ruines aztèques.

Ensuite, choisir l'un des programmes classiquement proposés par de multiples agences de voyage. Ou bien partir a la découverte d'un Mexique un peu plus secret.

Oaxaca, capitale de la culture zapotèque, a conservé le charme provincial des villes tropicales qui ont un grand marché. Une agitation colorée, gaie, règne autour des musiciens qui jouent le soir sur la vieille place. Au-dessus de la ville, les ruines de Monte-Alban dont les stèles de pierre sont de véritables planches d'anatomie (on y voit même une césarienne !), qui donnent à penser que ce site fut un haut lieu d'initiation à la médecine. C'est le Mexique central : zone de transition entre les cultures aztèques et celles des Mayas, au sud.

Palenque, ruines mayas pleines de grâce que l'on qualifie volontiers d'orientale, encore enfouies sous les lianes et les plantes arborescentes de la jungle, où Alberto Ruiz Lhuillier découvrit, en 1952, sous une pyramide de 22 m de haut (le « temple des Inscriptions »), un personnage mystérieux, « l'Homme au masque de jade », grand fonctionnaire ou prêtre, prince, ou même, selon certains, extra-terrestre (on se demande pourquoi !), nul ne sait. Le Guatemala n'est pas loin de cette cité sacrée près de laquelle, un peu plus au sud, se trouve un autre site stupéfiant : Bonampak, où les murs des palais sont ornés de fresques représentant toute la splendeur de l'empire des Mayas, où leurs descendants, les Indiens Lacandons, vont encore brûler de l'encens chaque année au terme de longues marches à travers la forêt vierge, et armés encore de leurs arcs et flèches à pointe de silex.

Nous laissons de côté les autres sites mayas du Yucatàn, même Chichen Itza, ensemble architectural très significatif des connaissances astronomiques et mathématiques des Mayas. Nous allons plonger vers le nord, à Chihuahua, car cette ville est un puissant révélateur du phénomène mexicain moderne.

Ses mines d'or, d'argent et de cuivre sont célèbres dans le monde entier. Autour de la ville, les élevages de gros bétail contribuent à donner l'impression d'être en plein western. Au-delà, c'est le désert, au nord, et les montagnes, à l'ouest. Chihuahua est l'une des citadelles de la Révolution mexicaine. La montagne cache des habitants étranges : des communautés de ménonites, venus du Canada en chariots au début du siècle, refusent l'électricité — si ce n'est pour fabriquer leurs fromages ou scier leur bois —, se marient entre eux et, à force de parler du diable, finissent par lui ressembler. Un peu plus loin, dans le cœur escarpé de la Barranca del Cobre, le pays des Indiens Tarahumaras, « plein de signes, de formes, d'effigies naturelles qui ne semblent point nés du hasard, comme si les dieux, qu'on sent partout ici, avaient voulu signifier leurs pouvoirs dans ces étranges signatures » (Antonin Artaud). En haut, la neige. En bas, au pied de canyons vertigineux, un rio coule entre une végétation tropicale. Entre les deux, les Tarahumaras, qui « vivent là comme avant le déluge », sont capables de courir plusieurs jours d'affilée sur huit cents kilomètres et dont la vie tourne encore autour du rite érotique du peyotl dont la racine porte la forme des sexes de l'homme et de la femme rassemblés. Les Tarahumaras ne descendent à la ville que « pour voir comment les hommes se sont trompés »...

A vous maintenant de découvrir les splendeurs telluriques du Mexique éternel, celui qui, des pyramides du Soleil, vous conduira à boire l'eau surgie du désert grâce aux mille centrales hydrauliques fonctionnant à l'énergie solaire dans le cadre du « Plan Tonatiuh » gouvernemental... Tonatiuh, le dieu Soleil !

Claudine Brelet-Rueff

Les Tarahumaras
de Antonin Artaud

Si, en 1936, un poète désespéré par l'Europe n'avait cherché, au prix de difficultés et de souffrances incroyables, à se porter à la rencontre des Tarahumaras, mangeurs de peyotl, leur nom ne nous serait pas aussi familier, il ne serait pas devenu ce vocable évocateur de fabuleux paysages : montagnes peuplées d' " effigies naturelles " et gravées de signes magiques, ciels qui auraient inspiré leurs bleus aux peintres d'avant la Renaissance, cortèges de Rois mages apparaissent à la tombée du jour dans un " pays construit comme des pays de peinture " ; et, pour beaucoup d'entre nous, les Tarahumaras ne seraient pas ce peuple fier et intact, obsédé de philosophie, qui a su maintenir, en des danses accompagnées de miroirs, de croix, de clochettes ou de râpes, les grands rites solaires : rite du peyotl au cours duquel un mystérieux alphabet sort du foie du participant et se répand dans l'espace, rite des rois de l'Atlantide déjà bien étrangement décrit par Platon, rite sombre du Tutuguri avec son tympanon lancinant.

mardi, juillet 03, 2012

La pétanque, discipline spirituelle


Élever la pétanque au rang de discipline spirituelle ? Cela n'a rien d'une galéjade marseillaise. Un moine zen, M. Kaisen, a trouvé d'étonnantes similitudes entre le traditionnel tir à l'arc et le jeu de boules. Il l'a intégré à son enseignement.

Les vacances d'été riment le plus souvent avec des loisirs de plein air. L'un des « sports » les plus populaires est la fameuse partie de pétanque. Quelques boules d'acier, un cochonnet en bois, et le monde est transformé… Mais au-delà de la simple distraction, la pétanque se révèle être plus qu'un simple jeu d'adresse. La recherche du but à atteindre est similaire à celle des archers japonais. Du moins pourrait-elle l'être si on l'analysait du point de vue du Zen. C'est précisément ce qu'a fait M. Kaisen. 


Un support de pratique

« Nous sommes, dit-il, dans un univers dualiste et le mental fonctionne toujours selon le même schéma : l'observateur se différencie de l'objet observé. Toutes les sciences cognitives classiques reposent sur ce postulat, mais, dans un proche avenir, les scientifiques pourraient bouleverser les notions d'espace et de temps. Dans le kyudo, la discipline zen du tir à l'arc, l'archer qui vise la cible fait abstraction, dans son mental, du but à atteindre. En étant lui-même la cible, il abolit la dualité spatio-temporelle, et se place, avant même d'avoir décoché la flèche,dans la situation de la pensée accomplie. »

Dans le tir à la pétanque, il semble que les mêmes principes puissent être appliqués. C'est du moins ce que soutient M. Kaisen, qui a découvert pour la première fois le jeu de la pétanque dans le sud de la France, à Rivesaltes, dans les Pyrénées orientales. « C'était en 1975, après un camp d'été à Zinal, lorsque j'ouvris un dojo zen et un dojo d'arts martiaux. Parmi ses élèves habitant Salses, se trouvaient des joueurs d'assez bon niveau. » M. Kaisen comprit immédiatement le parti que l'on pouvait tirer de ce jeu très méridional en l'élevant à une pratique complémentaire de la méditation. En dehors de ses activités d'écriture, d'enregistrement, de cuisine, de jardinage et des missions à l'Est, la pétanque est alors devenue pour lui une activité quotidienne (au moins une heure de pratique par jour).

«Sans effort, sans notion de perdre ni de gagner, laisser la boule sortir naturellement et inconsciemment pour accomplir son projet. Étudier ce corps-esprit et susciter les émotions pour les libérer, sans les suivre, sans s'y identifier... Cela recentre bien le corps-esprit et puis faire jaillir hishiryo, la conscience globale en action en dehors de zazen actualise la pratique dans l'action » précise M. Kaisen. Peut-on concilier la détente estivale à une pratique dans l'esprit zen à la campagne ou à la plage ? Cela ne pose pas de difficulté majeure, la pétanque pouvant être pratiquée aussi bien par les hommes que par les femmes. Bien entendu la voie du « non-art » qu'est zazen (méditation sans objet) est la pratique parfaite car « non-pratique ».

« Cependant, précise M. Kaisen, la voie de la pétanque peut apporter des qualités exceptionnelles permettant de libérer le pratiquant de nombreux obstacles, si on sait aller au-delà de la technique et de « l'homme ».

A la différence des autres sports collectifs, la pétanque est une pratique « quasi immobile ». Dans cette immobilité où le tir et le pointage sont décisifs, de nombreux phénomènes, de nombreuses émotions se lèvent. Savoir laisser passer, ne pas s'identifier aux aspects illusoires et perturbations est la pratique excellente.

Dès que l'on emploie le terme de « discipline », on trouve plusieurs significations à ce mot. Tout d'abord le disciple, le transmetteur. Puis le fait de mettre de l'ordre. Certains pensent qu'il est plus difficile de contrôler l'esprit que le corps car par, un entraînement régulier, le corps peut trouver son mode de fonctionnement. Eh bien, cela n'est pas tout à fait vrai. 

La perfection de l'art

« Trois boules seulement. Trois sphères parfaites aux aciers nobles… » Ainsi commence l'enseignement de M. Kaisen qui poursuit : « Cela nous montre ici le dépouillement de cet art qui n'est d'ailleurs pas sans relation avec les arts de combat japonais : le bushido.

C'est un art guerrier qui, dès le début et jusqu'à la fin, dévoile que le seul ennemi que nous puissions affronter, c'est nous-même. En fait, la plus grande difficulté, pour un joueur de pétanque, c'est de pouvoir fixer le corps et l'esprit en un seul endroit.

Mais le mental est agité. Des informations extérieures s'imposent à l'esprit : un poignet trop rigide, les jambes non flexibles, une mauvaise visibilité du terrain, l'excitation du cochonnet à atteindre, la peur de perdre, etc. Autant de stimuli conscients ou non, qui entravent la pacification de l'esprit. Ajoutons aussi le fait, pour le joueur, de vouloir prouver l'excellence de sa technique, de vouloir paraître meilleur que des autres, émanation d'un égocentrisme qui rend difficile la détente.

Rester zen au cœur de la partie

« Nous devrions nous détendre sans arrêt et laisser l'esprit libre sans le figer nulle part, enseigne M. Kaisen. Notre poignet, notre corps ne sont jamais assez souples ; aussi l'esprit lui même est tendu et figé.Durant un tournoi, lors-qu'on passe son temps à se détendre, à assouplir, alors les émotions perturbatrices ne peuvent plus nous envahir, car l'esprit est dans l'action de se détendre.

Aussi, lorsque des émotions se soulèvent, elles se fondent dans la fluidité de notre corps-esprit, redonnant alors plus de souplesse encore. Car une émotion n'est ni bonne ni mauvaise. Mais on peut en faire un obstacle ou une libération, un bien-être. Si nous tombons sous l'emprise d'une émotion, elle nous envahit et nous essayons de la chasser, mais elle ne part pas, elle est seulement mise de côté. Elle se cristallise et attend pour se remanifester plus fort encore.

C'est à ce moment-là qu'on peut perdre de 40 à 60% d'efficacité, voire plus. Je pense que jamais nous ne devrions négliger une technique, pas même à l'entraînement. Jeter des boules négligemment par habitude crée justement de mauvaises habitudes, car la mémoire enregistre tout.

Et puis ces mauvaises tendances réapparaîtront en plein match, au moment où l'on s'y attendra le moins. Aussi, nous comprenons par là qu'il ne s'agit plus de pétanque ni de boules, mais que le corps-esprit est aussi à parfaire, car s'il n'est pas équilibré, le jeu sera désastreux. Après tout, sans mon corps-esprit, mon corps ne peut jouer seul... 

Penser avec la totalité du corps

« Nous devons nous parfaire sans arrêt, dit M. Kaisen, car c'est ce corps-esprit qui tire et qui pointe et qui s'oppose aux autres joueurs. Alors le sport devient tout à coup art, pratique et recherche d'une qualité autant mentale et spirituelle que corporelle. »

Lorsqu'il parle de spirituel, il ne s'agit pas de l'entendre dans le sens religieux tel qu'on le conçoit. Spiritus signifiant « l'esprit », si nous plaçons notre mental, notre concentration du mental sur le corps, la posture, alors l'attitude du corps, le gestuel devient animé par l'esprit. Le mental entrant dans la conscience du corps devient corps pensant, conscient, vivant. C'est cela le spirituel, rien de plus. Penser avec la totalité du corps, puis avec le terrain, les autres et ainsi de suite : nous devenons omniprésent. La technique s'adapte aux joueurs, au terrain, et devient tactique, stratégique et lucide.

Les puristes de certains dojos rétorqueront, peut-être, que la tradition zen n'est pas spécialement respectée et que la partie de pétanque provençale n'a pas sa place dans la recherche de la vérité ultime. Mais, à y regarder de plus près, l'essence du Zen est un élément vivant, présent en toute chose et qui échappe à tout dogme. Que l'on soit sur les pentes du Fujiyama ou sur celles sur mont Ventoux, l'esprit est partout le même. Que l'on tienne un chasse-mouches ou une boule de pétanque, l'essentiel n'est-il pas de rester dans cette agitation immobile ou tout défile sans vraiment bouger ? Le but n'est pas de faire un « carreau » avec une boule d'acier, mais d'être l'impact. Alors, de ce bruit métallique, sec et violent, surgira peut-être l’Éveil.

Maître Kaisen qui a fondé« Univox » une société de production de CD audio, vient d'enregistrer un enseignement sur la pétanque et l'esprit zen. Une manière comme une autre de pratiquer sans perdre la boule…


Jean-Pierre Chambraud
Bouddhisme actualités, n° 35, 


L'esprit de la pétanque 

La France compte aujourd'hui 400 000 licenciés en pétanque et autant de pratiquants bouddhistes. Quel rapport entre ces deux disciplines? Kaisen, un moine zen français, nous apporte dans ce livre original la réponse à cette question. Supporter des joueurs de très haut niveau qu'il considère comme de véritables artistes, observateur avisé des grandes compétitions nationales et internationales, Kaisen développe une réflexion originale sur ce jeu populaire, né au début du siècle à La Ciotat. A la lumière des grands enseignements du bouddhisme zen et de son expérience personnelle, Kaisen nous fait découvrir les principaux aspects du "corps-esprit" qui se manifestent au joueur de pétanque: émotions, stress, mental perturbé, désir de vaincre... Or c'est dans une juste concentration (paisible et dynamique à la fois), en oubliant le "corps-esprit", le rendant lucide en entrant dans la grande Présence, en se concentrant sur le souffle intérieur, que le joueur de pétanque - comme tout être humain-devient vivant, créateur et spontané à partir de l'élan naturel qui habite en chacun. Kaisen développe ces différents aspects: attention, lucidité, présence, posture, respiration; autant de mots familiers aux boulistes et aux bouddhistes qui, sans le savoir, se rejoignent sur le terrain de la connaissance de soi. Dans la lignée du célèbre livre d'Eugen Herrigel "Le zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc", le traité de Kaisen élève la pétanque au rang d'une éthique, et dévoile les étonnantes correspondances entre l'arène du jeu et celle de notre propre esprit...


Alain Kaisen Krvstaszek naît à Noyon dans l'Oise en 1952. En 1968, il devient le disciple du célèbre Maître Zen Taisen Deshimaru dont il reçoit l'ordination en 1979 sous le nom de Sando Kaisen ("ermite solitaire dans la montagne profonde"). Passionné par les arts martiaux, il décide d'entreprendre un voyage en Chine. Il pratique la pétanque depuis près de 30 ans. Il vit désormais en France dans son monastère de Dordogne.

lundi, juillet 02, 2012

Ubu Guru





A Lodève (34), les adeptes du lamaïsme vendent des repas végétariens et tentent de redorer l'image de leur guru, le ventripotent Sogyal dénoncé par une journaliste de Marianne. 

Quels hypocrites ! Dans leur temple, les lamaïstes font toujours des offrandes (tsoks) de viande aux dharmapalas, les entités protectrices du Vajrayana. 

Le guru Sogyal, qui est en réalité un carnivore invétéré, serait-il une sorte de père Ubu, l'Ubu Guru de Jean-Claude Carrière et de Peter Brook qui avaient présenté au festival d'Avignon une version théâtrale du Mahabharata ?

« Pendant notre préparation du Mahabharata, l'idée nous vint, pour nous détendre, pour nous donner un contrepoids aussi dérisoire que distrayant, d'imaginer une farce que Peter Brook appelait Ubu Guru.

Idée simple : le père Ubu et la mère Ubu, toujours très unis, ont décidé de s'installer en Inde et d'y exploiter la belle innocence des touristes. Ou plutôt : poursuivis par la justice internationale, ils ont dû changer d'identité et se réfugier dans les forêts du Tamilnadu, où ils font profession de sainteté, et gagnent ainsi leur vie.

J'ai conservé un extrait du dialogue. Le couple célèbre entend tout à coup le Klaxon d'un car de touristes (le chauffeur est évidemment leur complice). Le père Ubu s'écrie :

Vite, mère Ubu, passez-moi mon cordon brahmanique et ma trompette à puja. Préparez le tambour méditatif et le grand bassin à phynances. Prenons l'asana le plus favorable...

C'est la position du lotus, père Ubu.

Au diable votre lotus ! Cornegidouille ! J'ai les deux genoux en compote !

Assez de gémissements, père Ubu. Vous avez appris à contrôler votre musculature graisseuse par la méthode du Hatha-Yoga, vous êtes devenu Guru de première classe...
(Elle frappe sur un gong : Gong !)

... vous avez atteint, par la simple contemplation de votre nombril, la sérénité (gong !), la clairvoyance (gong !), la patience et l'action désintéressée (gong ! gong !).

Doucement, mère Ubu, n'oubliez pas nos petites oboles.

Vous êtes devenu le Swami Ubushrapolonistamam, maître de toutes les sagesses. Voici que le car de touristes s'approche.

Les pétales de fleurs sont prêts ?

Oui, père Ubu, bien qu'un peu desséchés.

Et l'eau lustrale ?

Oui, père Ubu, bien qu'un peu glauque.

Et les noix de coco pour le sacrifice ?

Tout est prêt, père Ubu.

Merdre, mère Ubu, j'ai les intestins qui grondent.

Avez-vous pris votre Nivaquine ?

J'ai oublié !

Trop tard, voici les touristes, soufflez dans la trompette à puja et regardez à l'intérieur de vous-même.

Ce n'est pas beau à voir.

Et passez-moi maintenant les timbales.

Vous voulez boire, mère Ubu ?

Ah, la grosse bête ! Les timbales à musique, vieil animal !

Nous avions imaginé que le capitaine Bordure faisait partie du groupe de touristes, que l'affreux couple ne parlait qu'un misérable anglais. Parmi les touristes s'est glissé par malheur un Tamoul, qui parle sa langue. Les Ubu, bien entendu, n'y comprennent goutte. Que faire ?

Very good tamoul, dit le père Ubu, pour gagner du temps.

Et sur les conseils de la mère Ubu, il entre en transe.

A d'autres moments nous pensions que le père Ubu pouvait se présenter comme la dernière incarnation de Vishnu, et se disputer férocement avec la mère Ubu à coups de colliers de fleurs.

Je trouve aussi ces répliques éparses :

Respirez deux fois par la narine droite. Dites : « Hink ! » Expirez par la glande pinéale !

Où se trouve-t-elle ? demande quelqu'un.

A sa place, imbécile ! Si vous ne la trouvez pas, n'expirez pas. N'expirez jamais et expirez ! C'est bien fait pour vous !

(Et aux autres :)

Mettez un doigt dans la bouche, pardonnez à ceux qui ne vous ont pas offensés et n'oubliez pas de manger de la laitue.

Le père Ubu se plaignait amèrement de ne pas pouvoir méditer. Le bruit d'un oiseau, d'un avion, le dérangeait sans cesse. « Je n'arrive pas à trouver mon calme intérieur, disait-il, et cela m'irrite ! »

A regret nous avons abandonné la farce démystifiante, faute de temps surtout. Si quelqu'un veut la ressaisir... »

Jean-Claude Carrière, Dictionnaire amoureux de l'Inde.





Carnet de route ? Manuel de civilisation ? Non, beaucoup mieux : une véritable invitation au voyage et à l'évasion. Avec pour seul mot d'ordre le butinage, parmi la multitude de visages, de paysages, de langues et de croyances qui constituent l'Inde.

Loin des sentiers battus et des clichés exotiques qui encombrent les guides touristiques, voici donc l'Inde restituée avec amour, poésie et cocasserie. De Shiva à Vishnu, en passant par Calcutta ou l'Ambassador (ce fameux véhicule qui est à l'Inde ce que la 2CV est à la France), ces fragments d'un discours amoureux nous invitent également à butiner parmi la centaine d'entrées retenues par Jean-Claude Carrière. L'auteur – par ailleurs scénariste, conteur et romancier – nous entraîne, croquis à l'appui, dans un pays parfaitement imaginaire et pourtant bien réel, qu'il définit comme "une chimère en exercice".


Dessin de Jean-Claude Carrière

lundi, juin 25, 2012

Le conflit secte-société




L'expression secte politico-religieuse est fréquemment employée. Le religieux et le politique ont chacun leur place dans toute société et il n'est pas souhaitable que l'un ait une pré-éminence ou un pouvoir de contrôle sur l'autre, mais il n'est pas non plus défendu de se montrer à la fois politique et religieux. [...]

Les termes secte, secte religieuse et, encore plus, secte politico-religieuse sont péjoratifs. Ils désignent des mouvements néfastes et dangereux. Implicitement, cela revient à dire : il n'y a pas de bonnes sectes, toutes les sectes sont néfastes.

Or, l'on ne voit pas ce que le fait pour une secte de s'occuper de religion, de politique ou encore de commerce, non plus que le fait d'être importée de l'étranger ont de critiquable.

En réalité, dans les actions menées contre les sectes il est couramment fait référence implicitement à deux postulats qu'il convient de mettre en évidence et de rejeter. Le premier consiste, en plaçant la simple étiquette secte, à stigmatiser arbitrairement telle organisation contre laquelle tout deviendrait permis. Le deuxième consiste, par résolution du conflit secte-société, à entendre suppression ou interdiction des sectes.

Les sectes ont existé de tout temps et existeront toujours. Il est vain et arbitraire de vouloir les supprimer. Il est par contre nécessaire d'exiger avec force que certaines conditions soient respectées et il est important de circonscrire clairement ces conditions, à défaut de quoi nous risquons de nous montrer plus intolérants encore que les groupements que nous visons.

Indiquons rapidement ce que nous devons exiger, éviter, proposer.

Ce que nous devons exiger :

Que la santé physique et la santé mentale de l'adepte lie soient pas mises en danger. Ainsi en est-il lorsqu'il y a usage de violence ou de menace de violence physique (manque de sommeil ou de nourriture, soins médicaux insuffisants, absorption de drogue, d'excitants, hypnose, coups, blessures) ; psychique entraînant une perte réelle de l'autonomie, de la volonté propre, du sens critique ; symbolique : usage abusif de mots-forces et 'de concepts terrifiants, tel Satan, etc.

Que les buts effectivement poursuivis par le mouvement soient présentés clairement dès l'entrée dans celui-ci.

Si l'on doit laisser à chacun la liberté de se tromper, on doit refuser à un mouvement la liberté de tromper sciemment autrui.

Ce que nous devons éviter :

Une chasse aux sorcières.

Le développement de campagnes de haine préjudiciables aux relations individuelles, familiales et sociales, entraînant une montée de la violence et de l'incompréhension.

Au nom des valeurs que sont la défense de la famille et la préservation de l'intégrité de l'individu, la poursuite d'actions contraires à ces valeurs :

creuser un fossé de peur, d'incompréhension et d'agressivité entre parents et adeptes ;

violer l'autonomie de l'adepte en voulant, au-delà d'une stricte information et par l'usage de la force ou de quelque autre moyen contraignant ou déloyal, l'empêcher de « se tromper ».

Une guerre où les différentes parties en cause ne se rencontrent pas, mais agissent par intermédiaires et réactions différées : presse, propositions de loi, campagnes de dénigrement procédant le plus souvent de généralisations non fondées ou de déformations des faits, ne conduisant pas vers une solution du conflit, mais bien plutôt vers une escalade et une fièvre incontrôlée qu'alimentent les passions et l'imagination plus que la raison et l'observation pure.

Ce que nous devons proposer :

Une information solidement fondée. Une information ne provenant pas uniquement du groupement en cause est indispensable. Cette information doit se fonder sur des faits clairement établis, sans invention ou déformation de la réalité, en procédant à des différenciations fines, en établissant clairement la limite entre ce qui est un fait et ce qui est une opinion ou un jugement de valeur.

L'établissement et le maintien d'un dialogue harmonieux entre l'adepte, sa famille et ses amis : ouverture la plus propice à la prise de conscience de la possibilité d'un retour à des valeurs différentes des siennes.

Une rencontre directe et honnête avec chaque secte dans le dessein de résoudre effectivement le conflit secte-société.

Il importe à cette occasion de circonscrire clairement notre exigence en la limitant à une préservation de la santé mentale et physique de l'adepte et à une absence de tromperie sur les buts énoncés.

Au risque d'ouvrir une porte sur l'arbitraire, cette limite ne devrait pas être dépassée. En particulier, si l'on est en droit d'exprimer son désaccord sur tel dogme, il importe toutefois de reconnaître à toute personne le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, tel qu'il a été retenu par la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée le 10 décembre 1948 par et ratifiée par la France.

S'il n'existe pas un moyen idéal de contrôle permettant de vérifier que ces conditions dont nous requérons de façon très ferme le respect sont effectivement remplies, il semble toutefois que le meilleur contrôle est encore celui que peuvent exercer la famille et les proches.

En tout état de cause, l'argument non avoué ne tient pas, selon lequel, faute de moyens idéaux de contrôle, il convient de supprimer les sectes.

C'est être encore plus intolérant que ne le sont les sectes.

Ne peut pas davantage être accepté l'argument selon lequel un dialogue direct avec des représentants des sectes est impensable, ces représentants n'étant pas des interlocuteurs valables. Ce genre d'argument sert uniquement de justification à des actions malhonnêtes ou dont on ne veut pas assumer la responsabilité.

Le dialogue n'a jamais fait de mal à personne.

M. Keller

jeudi, juin 21, 2012

Vérités sur les maladies émergentes





Voici les résultats d'une investigation fouillée, sur un problème de santé publique masqué par les autorités sanitaires françaises. La logique qui préside à son étouffement, est du même ordre que celle mise en œuvre pour tromper le public dans les affaires du nuage radioactif de Tchernobyl, du sang contaminé ou encore de l'amiante. Pourtant, il concerne potentiellement TOUS les Français.
Des millions de personnes souffrent aujourd'hui sans connaître la véritable cause de leurs maux. Alors que des solutions médicales existent, et que des guérisons sont possibles, ils ne reçoivent que des soins que l'on pourrait qualifier de palliatifs. On ne traite pas la cause : elle est méconnue, parce qu'elle n'a pas droit de cité dans notre pays. Le diagnostic même, qui permettrait d'identifier l'origine de la maladie, est ici tabou. Les médecins sont maintenus dans l'ignorance de ce qui, ailleurs, est parfois, non seulement connu, mais reconnu, et véritablement soigné.

Vous pensez sans doute que cela est impossible ici, dans un pays qui s'enorgueillit d'avoir aujourd'hui le meilleur système de santé du monde ?
C'est pourtant la vérité. Notre propos est de vous apporter, sous une forme que nous espérons attrayante et compréhensible pour tous, les preuves scientifiques d'envergure internationale, permettant de faire toute la lumière sur la question. Ces publications reconnues par l'ensemble de la communauté scientifique mondiale intéresseront tout le monde : corps médical spécialisé ou non, patients désireux de comprendre et de retrouver la santé. Publications scientifiques répertoriées dans la presse médicale internationale, mais qui, telles le nuage de Tchernobyl selon le discours officiel de l'époque, ne franchissent jamais, dirait-on, les limites de l'hexagone.

Le savoir médical français semble avoir en effet, des frontières bien hermétiques, car outre l'omerta officielle des autorités, tout conspire au silence, orchestré par de puissants lobbies.

Les patients concernés ne rencontrent qu'exaspération auprès du corps médical qu'ils embarrassent, car ils ne guérissent jamais : il n'y a tout simplement pas, ici en France, d'outils pour les diagnostiquer, de médicaments permettant de les soigner et de les guérir. Rejetés par la médecine classique et les autorités de santé, qui les taxent d'hypochondriaques et tentent de les assommer (ou de les museler ?) avec des psychotropes, ils n'ont d'autres solutions que de chercher «ailleurs» des produits miracles, aussi onéreux qu'illusoires.

C'est ainsi qu'au pays de Descartes et Claude Bernard, carte blanche est donnée aux margoulins de tout poil, par des instances sanitaires défaillantes, voire cyniques, pour vendre très cher, de faux espoirs de guérison, et permettre qu'une médecine de foire occupe le devant de la scène. C'est un formidable créneau commercial !

Il s'agit de l'intoxication massive et chronique de dizaines de millions de Français, aux métaux lourds — et principalement au mercure — dont les sources de pollution sont diverses, et ont de multiples conséquences gravissimes sur notre santé.

Si nous avons pu écrire ce livre, démêler le vrai du faux, et approfondir la question c'est que nous y avons été initiée indirectement par un médecin spécialisé en médecine environnementale, qui nous a soignée et guérie, avec une parfaite maîtrise du sujet. Nous avons recueilli assidûment et passionné-ment les propos de ce chercheur d'exception en santé publique, hélas aujourd'hui disparu : le docteur Jean-Jacques Melet. Ce scientifique rigoureux et intègre n'a pas pu de son vivant, faire entendre sa voix, l'establishment médical n'a eu de cesse de le réduire au silence et de le déconsidérer.

Il nous a semblé impossible de ne pas communiquer publiquement après sa mort, ce qu'il nous a transmis sur la justesse de son combat, et l'efficacité incontestable, preuves chiffrées à l'appui, de solutions thérapeutiques existantes, qui permettraient à la France malade d'aujourd'hui, de redresser la tête.

Nous avons fait personnellement l'expérience d'une guérison acquise sur trois générations : une famille entière dont sept malades. Nous ne pouvons supporter de voir plus longtemps se dégrader la santé de nos concitoyens, les regarder souffrir les bras croisés, ou admettre que tant de vies basculent vers le drame, quand nous connaissons les outils de diagnostics, les protocoles de guérison, et les informations pour convaincre: des preuves irréfutables.

Nous n'avons pas le droit nous taire. Il est de notre devoir de parler pour que cesse enfin la conspiration du silence.

Françoise Cambayrac

Vérités sur les maladies émergentes

Preuves à l'appui, l'auteur démontre que beaucoup des nouvelles maladies de notre époque (fatigue chronique, fibromyalgie, spasmophilie, électrosensibilité, maladies auto-immunes, allergies, Alzheimer, autisme...), réputées incurables, et que bien des médecins considèrent, pour certaines, comme purement imaginaires, trouvent leur explication dans une intoxication de l organisme.

Et elle met en évidence un formidable scandale de santé publique. Là où son second livre, Maladies émergentes, comment s'en sortir ?, se voulait un recueil de témoignages et un guide pratique destiné aux intoxiqués chroniques.

Vérités sur les maladies émergentes est conçu comme une véritable thèse médicale, étayée de preuves scientifiques issues des travaux de chercheurs du monde entier, et accessible au grand public comme aux professionnels de la santé. 

Mise à jour et parfaitement complète, cette nouvelle édition devrait achever de convaincre les plus sceptiques de la gravité de la situation.


Ancienne fibromyalgique, Françoise Cambayrac a pu observer les effets nocifs du mercure dans sa propre famille, intoxiquée sur trois générations. Guérie et informée du danger insoupçonné des amalgames dentaires par un médecin précurseur et courageux, aujourd'hui disparu, elle a entrepris de transmettre son héritage à travers deux livres publiés aux Editions Mosaïque-Santé. En partageant son expérience et les conclusions du vaste travail de recherche qu'elle a mené sur le sujet, elle lève le voile sur ce qui pourrait être l'un des plus grands scandales de santé du XXIe siècle.

Illustration :

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...