vendredi, juillet 12, 2013

Occident chrétien





Les Allemands sont des chrétiens, c'est sûr. Ils vivent dans le nord comme tous les autres, dans ce que nous appelons Blad Teldj, le pays de la neige. Allah n'a pas fait de cadeau aux chrétiens : leur climat est froid et rigoureux, ce qui les met de mauvaise humeur. Quand le soleil ne se montre pas pendant des mois, ils deviennent méchants. Pour se réchauffer, ils sont obligés de boire du vin et d'autres boissons fortes qui les rendent agressifs, et ils commencent à chercher des noises aux autres. Ils boivent parfois du thé, comme tout le monde, mais même leur thé est amer et bouillant, très différent du nôtre, toujours parfumé à la menthe, à l'absinthe ou au myrte. Cousin Zin, qui est allé en Angleterre, dit que le thé, là-bas, est si amer qu'ils sont obligés d'y mettre du lait. Samir et moi avons donc essayé une fois de verser du lait dans notre thé à la menthe, juste pour voir. C'était dégoûtant ! Pas étonnant que les chrétiens soient malheureux et cherchent sans arrêt la bagarre !

Quoi qu'il en soit, il semblait que les Allemands avaient préparé en secret, depuis des années, une immense armée. Personne n'était au courant, et un beau jour ils ont envahi la France. Ils ont colonisé Paris, la capitale française, et ont commencé à donner des ordres aux gens, exactement comme les Français le font ici, à Fès. Nous avions de la chance quand même, parce que, au moins, les Français n'aimaient pas notre Médina, la cité de nos ancêtres, et ont donc construit la Ville Nouvelle pour y habiter. Quand j'ai demandé à Samir ce qui se serait passé si les Français avaient trouvé la Médina à leur goût, il m'a répondu qu'ils nous auraient tous jetés dehors pour prendre nos maisons. Cependant, ces mystérieux Allemands n'en voulaient pas seulement aux Français. Ils ont aussi déclaré la guerre aux juifs. Les Allemands obligent les juifs à porter quelque chose de jaune chaque fois qu'ils mettent le nez dehors, tout comme les musulmans exigent que les femmes portent un voile, pour pouvoir immédiatement les repérer.

Pourquoi les Allemands en voulaient aux juifs, personne dans la cour ne pouvait vraiment le dire. Samir et moi posions sans arrêt des questions, courant d'un groupe de brodeuses à l'autre, dans l'après-midi calme, mais nous n'obtenions que des suppositions. « C'est peut-être la même chose que pour les femmes ici, disait ma mère. Personne ne sait vraiment pourquoi les hommes nous forcent à porter le voile. C'est sans doute une question de différence. La peur de la différence fait agir les gens de façon très bizarre. Les Allemands se sentent probablement plus en sécurité quand ils sont entre eux. C'est comme les hommes dans la Médina, qui deviennent nerveux dès qu'une femme apparaît. Si les juifs insistent pour rester différents, ça peut déstabiliser les Allemands. Le monde est fou ! »

Fatima Mernissi

Rêves de femmes
Une enfance au harem

« Je suis née en 1940 dans un harem à Fès, ville marocaine du IXe siècle, située à cinq mille kilomètres à l'ouest de La Mecque, et à mille kilomètres au sud de Madrid, l'une des capitales des féroces chrétiens. » Ainsi commence le récit de Fatima Mernissi, cascades de contes d'une enfance où merveilleux et quotidien se côtoient et s'embrouillent. Habiba, l'illettrée qui récite par cœur Les Mille et Une Nuits, est-elle réelle ou fictive ? Et Tamou, la cavalière rifaine qui surgit du Nord, bardée d'armes et de bijoux ? Et Charna, et la princesse Boudour ? Qui sait ? L'écrivaine elle-même est incertaine : « C'est un récit sur les frontières, elles bougent par définition ! »


jeudi, juillet 11, 2013

Vivre sans argent



L'incroyable pari d'Heidemarie Schwermer


Par Isabelle Tissot


Heidemarie Schwermer a fait le choix de vivre sans argent. Impossible voire impensable, direz-vous ! Et pourtant, cette expérience, qui ne devait au départ durer qu’un an, s’est prolongée. A tel point que son initiatrice n’envisage plus de vivre autrement.

Les prémisses de cette idée un peu folle remontent aux années 1990. Après un divorce douloureux, Heidemarie, ancienne institutrice, s’installe avec ses deux enfants à Dortmund dans le nord-ouest de l’Allemagne, où elle ouvre un cabinet de psychologue. Les chocs pétroliers ont frappé de plein fouet la région très industrielle de la Ruhr, précipitant de nombreuses personnes dans la pauvreté. Un constat qui choque Heidemarie, convaincue qu’il ne s’agit pas fondamentalement d’un manque de ressources, mais de leur mauvaise répartition. Quelle absurdité, se dit-elle, que certains ne sachent plus quoi faire de leur argent quand d’autres meurent de faim !

Alors que d’aucuns se seraient contentés d’un apitoiement de circonstances, cette femme énergique refuse de se résigner à cette situation de fait, persuadée que les petits gestes de chacun comptent. Elle monte un projet appelé « Gib und Nimm », en français « Donne et prend », opérationnel en 1994 à Dortmund : tout simplement un système de troc, où les gens échangent biens, services et compétences, sans aucun recours à de l’argent.

Le succès est au rendez-vous, mais pas comme elle l’espérait : ce ne sont pas les sans-abris qui se pressent aux portes des points de rencontre « Gib und Nimm », mais les chômeurs, les retraités ou encore les étudiants… Conséquence inattendue de l’aventure « Gib und Nimm », Heidemarie se rend bientôt compte qu’elle n’a pas besoin de beaucoup pour vivre, et certainement pas de tout ce qu’elle possède. Germe alors une idée folle, ne pas dépenser un seul sou pendant un an.

Arrive le joli mois de mai 1996, sa décision est prise. Elle donne ses biens à des amis et des connaissances, ferme son compte bancaire, résilie ses assurances, et vend sa maison. Mais hors de question de vivre dans la rue ! Elle tire parti de son réseau de troqueurs passionnés qui lui confient la garde de leur maison en leur absence contre de menus services. Elle récupère les invendus des supermarchés bios de Dortmund et s’habille avec des vêtements qu’elle a troqué au marché aux puces. Elle se refuse même à aller chez le médecin. Quant à sa retraite mensuelle de 700 euros, elle la donne à des proches qui en ont besoin. De même pour les droits d’auteur de « Vivre sans argent », le livre traduit dans cinq langues qu’elle a tiré de son expérience : la coquette somme a été reversée en coupures de cinq marks à des passants chanceux. Ses effets personnels se résument au contenu d’une petite valise. Plus 200 euros en cas d’urgence.

D’abord tenaillée par l’angoisse du réfrigérateur désespérément vide, elle finit par apprécier de ne pas savoir de quoi demain sera fait. Au point d’adopter définitivement ce nouveau mode de vie, auquel elle ne renoncerait pour rien au monde. Heidemarie Schwermer partage son temps entre les services qu’elle rend pour assurer son quotidien, l’écriture de son troisième ouvrage, et de nombreuses conférences. « Living without the money », le documentaire tiré de son expérience n’a pas encore été diffusé en France, mais connaît déjà un franc succès dans le monde entier.

On lui demande souvent si elle n’a pas subi de traumatisme dans son enfance qui permettrait d’expliquer ce dessein irraisonné. Aucun, répond cette native de Dantzig, à l’époque enclave allemande en terre polonaise, si ce n’est la fuite vers l’ouest devant l’avancée des soldats soviétiques à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Arrivée en Allemagne, la famille démunie fait l’objet de moqueries, une prise de conscience brutale pour la petite fille qu’elle était à l’époque, du pouvoir de l’argent sur le jugement des hommes.

A ceux qui la traitent de folle, elle répond que « l’argent nous détourne de l’essentiel » et que l’abandonner lui a apporté « une qualité de vie, une richesse intérieure et la liberté . » Une démarche qu’elle souhaite pousser encore plus loin, en prônant désormais le partage totalement désintéressé, plutôt que le troc.

Provocatrice ou prophète en avance sur son temps, le débat reste ouvert. Bien entourée et peut-être chanceuse au fond, Heidemarie Schwermer a prouvé qu’il était possible de vivre sans argent pendant quinze ans dans un pays où le troc, la récup et le système D font partie intégrante de la culture. Pas sûr qu’elle fasse des émules, et par ailleurs ce n’est pas tant son but que « de faire réfléchir les gens sur leur façon de vivre et leur relation aux autres. » Un pari réussi !

Source :
http://www.durable.com/actualite/article_vivre-sans-argent-l-incroyable-pari-d-heidemarie-schwermer_1607

Vivre et voyager sans argent



lundi, juillet 08, 2013

Ne-Pas-Faire, le pouvoir du Non-Agir



« La pensée productiviste, portée par l'Occident, a entraîné le monde dans une crise dont il faut sortir par une rupture radicale avec la fuite en avant du "toujours plus", dans le domaine financier, mais aussi dans le domaine des sciences et des techniques. Il est grand temps que le souci d'éthique, de justice, d'équilibre durable, devienne prévalent. Car les risques les plus graves nous menacent. Ils peuvent mettre un terme à l'aventure humaine sur une planète qu'elle peut rendre inhabitable pour l'homme. » (Stéphane Hessel, « Indignez-vous ! »)

Le spiritualisme contemporain est calqué sur l'idée de faire, de produire "toujours plus" de connaissances, de pouvoirs, de soi-disant sagesse...

« Le Faire vise à la constitution de l'être artificiel, surimposé. Le Ne-Pas-Faire est Nivrtti, le retour, moksa, la libération, le Visage originel, la Nature, qui n'est pas « donnée », mais qui est Cela (Tat) — ignorant les causes et les conditions. Le « savant » (vidya) en « causes et conditions », en pramâna (moyens de connaissance valide) est le samsârin, l'être de pravrtti, celui qui s'est constitué en s'identifiant au mental-corps.

Nivrtti, outre « retour », « révolution », signifie ne-pas-faire, et « ne pas être ». Vrtti signifie « existence », être (vrt, vartate, forme « atmanepâdam », être dans une condition particulière) ; ainsi, pravrtti signifie « progrès », « avance », « apparition », « vie mondaine », « destinée », c'est-à-dire, « entitativité », processus d'apparition de l'être. Nivrtti est le contraire de ce mouvement ontologique de « concrétisation » ; c'est pourquoi nivrtti est aussi l'abstraction, c'est-à-dire la disparition de l'être (et du non-être). Parivriti signifie aussi « révolution », « retour », « fin ». (le préfixe — préposition — pari, signifiant ici «opposé à», «contraire»).

Ne-Pas-Faire est ainsi la suppression de l'être — et de son ombre et modèle, le non-être. Nivrtti est l'état naturel, Turiya, sans naissance (ajâta), donc sans milieu (madhya ; sthiti, durée), et sans fin (amta). Nivrtti est la non-identification avec l'être-qui-est-né et donc agit.

« Na bhavatyamrtam martayam na marthtya mamrtam tathâ » — L'immortel ne peut devenir mortel — semblablement, le mortel ne peut devenir immortel (Mâ, III ; 22) ; « sato hi mâyayâ janma yujyate na tu tattvatah — la naissance d'une entité est par magie (par Mâyâ), et non en réalité (III, 26).

L'immortel est le non-né ; ce qui n'est pas né n'a ni commencement, ni milieu, ni fin — aucune des trois marques (laksanam) infamantes du phénomène. Ce qui naît ne fait qu'apparaître. Une entité existante ne saurait naître ; une entité non existante non plus — c'est comme pour la cause et l'effet. Gaudapada, âcârya de Shankarâcarya, et commentateur de l'Upanisad de la Grenouille, et Nâgârjuna, sont en parfait accord.

(Ainsi, Mâ. Up. IV, 22, dit «rien ne naît — jayâte — de soi — svatah — ni d'un autre — paratah — ni des deux ; rien n'est né qui existe-qui n'existe pas — sadasat — qui existe-n'existe-pas, ce qui est littéralement la doctrine de Nâgârjuna).

Ajâta Vâda (doctrine de la non-naissance, qui est aussi la doctrine de l'immortalité). Nivrtti, retour, abstraction, retour à l'esprit, et Naiskarmya siddhi, «pouvoir du non-agir», sont une seule et même négation de la «condition» humaine, de la surimposition — l'évocation de Shûnyatâ.

«La vacuité exprime la non-origine (anutpâda, non production, non naissance). le vide (virahitata, absent, séparé, déserté ; ... rien en Brahman, l'état dans lequel avoir le moindre bhâva — chose, entité — est une illusion... [Rbhu Gîtâ, 26.12]), et non-égoïté (nairâtmya)» (Nâgârjuna, Bodhicittavivarana, 56). «Que les phénomènes ne soient pas produits (anutpâda), indique qu'ils sont vides (shûnya, virahitata, sans « nature propre », absents, inexistants).» (ibid., 66). «Ceux qui ne connaissent pas la vacuité, ne connaîtront pas la libération (moksa)» (ibid. 72). Les ontologistes, etc, prisonniers de leur « pensée » (bhâva, attachement, émotion, état d'être), de leur « conception », ne peuvent pas être libérés. Ils ignorent leur Nature originelle — ils sont des « fabricateurs d'acte ». La « libération » est le maintien dans sa nature originelle, la « connaissance sérieuse » (parijnâna) de l'être et du non-être, qui les abolit. Le Ne-Pas-Faire abolit le « monde » (idam, l'objet — et ainsi aham, le sujet, qui n'apparaît que corrélativement, cet abhimâna, cet « orgueil d'attribution »). On ne se libère de la « prison de l'être » (bhâvacâraka, ibid. 75), que par le « feu de la vacuité », le « feu noir » (kalâgni) de Kali, la Mort. Les forces de la mort sont aussi les forces du retour.

Le retour au silence, mauna, est le retour jusqu'à la racine du verbe — pravrtti, « l'évolution », va de la racine du Verbe, Parâ Vâk, « verbe suprême », à Vaikharî, le verbe «superficiel», proféré, en passant par Pashyantî, la « voyante », et Madhyamâ, le « milieu » ; les quatre étapes du verbe correspondent aux quatre quartiers (pâdam) du pranava Om, les trois états surimposés, veille, rêve, sommeil, et le quatrième, Turya, qui correspond à Parâ Vâk, lequel est «localisé» dans le bas du corps, au « support » (âdhâra) qui correspond au bas de la colonne vertébrale. Le «faire», c'est d'exercer Vaikharî, l'oubli ainsi de la racine ; le «ne-pas-faire», c'est «oublier» Vaikharî, le verbe de la «raison» (manas) pour «descendre» jusqu'à la Vibration — Spanda Shakti.

Y a-t-il un sujet qui expérimente turiya ? Le sujet, l'expérimentateur, pramatr, est le sâmsarin, le transmigrant, celui qui expérimente les trois états surimposés de veille, rêve et sommeil profond. Mais turya, l'état naturel, la réalité non-duelle, n'a pas d'expérimentateur, de sujet illusoire. Celui qui est « revenu » à l'état naturel n'est plus un « sujet ». Il n'agit pas. Il n'est pas en corrélation.

pratibodhaviditam matamamrtattvam hi vindate
atmanâ vindate viryam vidyayâ vindate'mrtam

Connu éveillé (perception, pratibodha, c'est-à-dire comme présent dans les états « surimposé ») il (le connaissant, qui est l'âtman) atteint la connaissance du principe d'immortalité ; par l'âtman il atteint la virtus (viryam, la force), par la connaissance, il atteint l'immortalité. (Kena Up., II, 3).

Celui qui connaît l'éveil dans les trois états surimposés n'est plus conditionné par ces états, et a passé de l'autre côté de la perception, dans le quatrième état, turiya. Il est son esprit — on ne peut. « avoir » un esprit, car l'esprit n'est pas possédé ; il n'est pas autre chose que son esprit — âtman — c'est-à-dire qu'il ne se confond avec aucune surimposition. Il passe en maître (pati) de la veille au rêve et du rêve au sommeil — il n'est pas dominé par ces états. L'âtmâ est sa virtus, sa force ; il est le vîra, c'est-à-dire le pati, le maître des énergies ; il est indépendant (kevala) ; sa connaissance est amrta, le nectar d'immortalité.

«Tout cela (les concepts de « pureté », « sans naissance », etc), n'est que phonème et nom, transformation vestimentaire — cela part de l'océan du souffle (le champ de cinabre inférieur, le hara) pour venir frapper les dents... il n'y a là que transformation illusoire» (Lin Tsi, 29, Démiéville). Le « vêtement » est la « couche » (kosa) — quintuple — dont est revêtu âtman, l'esprit, le Brahman. Le « savoir » fait que l'on tient «pour vrais ces vêtements», et qu'ainsi on parcourt le cycle des Trois Mondes, circulant parmi les naissances et les morts. «Ne vous laissez pas prendre aux vêtements»... Aucune « voie » qui fait que l'on se laisse prendre aux « vêtements » n'a d'intérêt. Ce sont des « voies » de « faire ». «Mieux vaut être sans affaires», ajoute Lin Tsi. Ne-Pas-Faire consiste à revenir à l'«océan du souffle», à paravâk, au silence.

Dès que nous définissons l'immensité, notre pratique, etc, nous la limitons, la rendons mesquine (cf. « Vent Doré », Eido Shimano.). C'est pourquoi Lin Tsi recommande de tuer les Bouddhas, les Patriarches, etc. Les «tuer», c'est-à-dire se débarrasser d'eux en tant que «concepts», afin de les délivrer de notre «connaissance» — jnânam bhamda, la connaissance est le lien — l'esclavage et la limitation. La «connaissance», l'acte, est ainsi la «profanation» du «mystère sacré», la limitation, la souillure» (mala). »


Bernard Dubant


Le pouvoir du Non-Agir

Être ou ne pas être, ancienne question... Les concepts sont les mâchoires de l'illusion. La Libération est le pourquoi de toute Voie Sacrée. Se fondant sur la tradition de Sanatana dharma et du Buddha dharma, du Non-Agir, du taoïsme et du chamanisme, l'auteur montre que les voies authentiquement "initiatiques" ne sont pas des voie d'acquisition : elles consistent avant tout à se "libérer" des notions d'ego et d'action, conditions de la prodigieuse ignorance savante qui lie l'entité humaine à l'illusion, à la souffrance et à la mort. Pour illustrer cela est ajouté un texte de Nagarjuna, le grand maître de la voie Madhyamaka. Traduit du sanskrit et commenté par l'auteur, Lokatitastava exprime l'essence de la voie du Bouddha



samedi, juillet 06, 2013

Le Pathana yoga, le yoga de la lecture




Orin et Da Ben commercialisent des cours d'activation du véhicule de lumière. Leurs 6 volumes coûtent plus de 500 €. Le Nouvel Age et les balivernes des maîtres « ascensionnés » ne s’adressent pas aux pauvres.

Le billet précédent, Illusion des aides extérieures, du salut et des voies, peut déconcerter les personnes conditionnées par une éducation qui pousse à l'accumulation des savoirs, des techniques et des biens. Quand ces personnes s'intéressent à la spiritualité, elles s'efforcent d'acquérir des enseignements et des méthodes afin de parvenir à une sorte de réussite immatérielle qui leur permettra de se déplacer, par exemple, dans un véhicule de lumière : la Merkabah, la Rolls-Royce des « chariots » subtils. Cette attitude fait la fortune des maîtres initiateurs, des gourous, des lamas experts en « ja'lus »... Mais elle est aussi néfaste que l'avidité capitaliste qui détruit la planète.

Le désir de voyager dans l'univers en Merkabah de luxe est une source de déceptions. Le véritable voyage spirituel « est à réaliser en soi-même, dit Patrick Vigneau. Il commence par l'apprentissage de l'écoute du cœur.

Ecoute qui est bien loin d'être celle du mental bavard et egocentré de l'homme immature.

Comment connaître l'essence des choses ? La vie enseigne, même et souvent à son insu, celui qui sait reconnaître qu'il « ne sait pas ».

Celui qui croit savoir ne sait plus écouter. La voie du cœur est un dépouillement. Ce vide crée comme un appel d'air. Et, à cette aspiration du cœur répond une impulsion souvent inattendue, surprenante, qui n'a rien à voir très souvent avec ce qui nous est connu, familier. C'est « déroutant » ! Combien de fois ne faut-il pas accepter de changer de route, de mourir à soi-même ?

L'ouverture du cœur est le passage inévitable vers lequel avance tout être humain sur la voie, quelle que soit la tradition à laquelle il se réfère. […]

Dans le silence de la méditation une évidence surgit : la vérité a toujours été présente sous nos yeux.

Nous n'avons rien à acquérir pour la voir car rien ne nous a jamais manqué. Si nous en sommes incapables c'est à cause de notre incessante avidité qui masque la pureté du regard.

Nous passons notre temps à supposer, comparer, commenter, expliquer, justifier et citer ce que nos petits esprits ont retenu des Écritures. Et nous négligeons la vie réelle, préférant des modèles et des autorités convenues.

La réalité du présent est effacée par une pensée qui s'illusionne d'elle-même.

La sensation vivante de la vie est occultée par un mental agité comme un singe fou.

Dans ces conditions comment espérer percevoir l'essence originelle dans son instantanéité ?

Il n'y a pas d'autre issue que de se remettre à l'écoute.

Là est le grand secret ! »



Patrick Vigneau, « Méditation du Cœur, Le Pathana-Yoga ».





La Méditation du Cœur

Le Pathana Yoga



Il y a quelques livres que l'on appelle « livres de chevet », qui nous accompagnent durant des mois et parfois même des années. Certains d'entre eux ont été pour moi de véritables livres de méditation, en ce sens qu'ils m'introduisaient au silence.

J'ouvrais une page au hasard et la parcourais lentement, et parfois la pensée s'arrêtait spontanément durant de longues minutes. Un état de pure contemplation demeurait. Comme en montagne devant un panorama grandiose, il se passe quelque chose de mystérieux, le mental s'arrête, une plénitude se fait ressentir.

N'est-ce pas justement ce qu'est l'état méditatif ?

Ce petit livre rassemble mon parcours de trente années de quête mystique. Ces textes simples nourrissant le cœur de silence proposent un petit traité universel d'éveil de la conscience.

Mêlant la réalité d'un appel du cœur à l'ouverture dans la présence non-duelle, je vous invite à partager ce « yoga de la lecture », le Pathana-Yoga.

Il agit comme un appel vivant. Un appel à l'expérience immédiate de la contemplation. Et ceci dans l'acte même de lire. Mais il requiert quelques préparations ou mises en condition.

Précisons que ce Yoga n'a rien à voir avec la soumission à un écrit sacré, il ne propose pas un enseignement à comprendre ni à interpréter. Nul besoin d'être érudit. Il invite au recueillement, il permet l'écoute des profondeurs sacrées.

Je vous invite à explorer ce Yoga. Il ne requiert rien de bien compliqué.

Mais il peut permettre à toutes les voix du mental bavard de se taire. Et c'est bien cela le but du Yoga, le but de tous les Yogas.

Alors là, le mot écrit résonne dans le grand silence qui emplit l'espace. Et il devient possible de percevoir quelque chose d'inhabituel, quelque chose d'extrêmement ravissant : l'écho intérieur de notre véritable nature.

Émerveillement d'être !



Bien amicalement



Patrick





dimanche, juin 30, 2013

Le Nirvana





Nirvana signifie extinction ou plus exactement l'action d'un souffle qui passe sur une flamme et l'éteint. Telle est la raison pour laquelle les premiers traducteurs d'Occident ont conclu trop hâtivement au nihilisme du Bouddhisme.

Certes, le terme Nirvana signifie extinction mais encore faut-il voir exactement ce qui s'éteint ! Le Nirvana est l'extinction de la flamme du processus du « moi » à laquelle nous avons fait allusion assez fréquemment. C'est aussi la cessation de l'ignorance, ce maillon de base de la chaîne des origines interdépendantes. (Pratityasamûtpada.)

« L'anéantissement du désir, l'anéantissement de la haine, l'anéantissement de l'égarement, voilà, ami, ce que l'on appelle le Nirvana », est-il dit dans le Samyutta Nikaya.

Lorsque cessent les fausses identifications engendrées par l'ignorance et les tensions inhérentes à l'avidité de devenir, nous nous intégrons dans la nature profonde des choses.

L'expérience du Nirvana ne consacre pas la réalisation d'un désir subtil du « moi ». Son accomplissement a pour conditions « sine qua non », l'élimination de tout désir, de toute attente, de tout « a priori » mental, de toute représentation imaginative.

Nirvâna n'est pas un état surnaturel, surhumain. Il est la plénitude de l'humain. Nirvana est l'état normal de l'esprit affranchi de tous ses conditionnements égoïstes d'attachement, de convoitise, d'ambitions.

Dans cet état nous n'avons pas atteint une réalité qui nous est extérieure, nous n'avons pas acquis de nouveaux biens. Nous nous sommes simplement révélés à nous-mêmes dans la plénitude de ce que nous sommes.

« Entre le Nirvâna et le Samsara, il n'existe pas la moindre différence, nous dit Chandrakirti. Il faut comprendre que rien n'est supprimé, rien n'est vraiment anéanti dans le Nirvana. Le Nirvana consiste simplement dans la suppression complète de toutes les constructions erronées de notre imagination.»

Lorsque notre mental se dépouille de ses fausses accumulations, il se transmue en une intelligence pure n'ayant aucune commune mesure avec l'intellectualité ordinaire. Lorsque notre cœur se libère des attachements et des limitations de l'égoïsme et de l'identification, seule subsiste la plus haute forme de l'amour. Mais le Nirvana dépasse les distinctions de l'amour et d'intelligence. Ces deux tendances, pour nous distinctes et séparées, s'intègrent dans une seule et même apothéose, qui se renouvelle d'instant en instant, de toute éternité. Telles sont les raisons pour lesquelles nous considérons que le Nirvana n'apporte pas la déshumanisation de l'humain mais consacre la plénitude de son accomplissement. Seul est digne du nom d'homme, celui qui répond fidèlement aux exigences de son essence la plus profonde et la plus réelle. « II n'y a plus alors, à proprement parler, ni mémoires, ni pensée, ni effort, mais un fonctionnement total, un mouvement intérieur simple et indécomposable, un écoulement d'énergie qui s'effectue de lui-même sans arrêt et sans obstacle. Il devient superflu de rechercher ce qui, dans ce flot, d'où se détachent à chaque instant des actions externes, appartient à l'émotion ou procède de la pensée. » (R. Fouéré, De l'acte complet, ibid., p. 208)

Nirvana est l'état d'innocence suprême, l'état sans ego. En Nirvana se révèle la félicité existentielle du Dharmakaya ou « Corps de Vérité ».

Robert Linssen


Thich Nhat Hanh

Nous avons beau savoir que la vie est véritablement précieuse, nous n'arrivons pas toujours à l'apprécier à sa juste valeur. Souvent même, la peur d'être confronté au néant total au moment de la mort nous empêche de profiter de l'instant présent. Afin de dépasser cette angoisse, le vénérable Thich Nhat Hanh nous conduit à un examen minutieux de la mort, de la peur et de la nature de l'existence, dans la grande lignée des moines bouddhistes et de leur enseignement depuis deux mille cinq cents ans. L'auteur rend cette sagesse et sa mise en pratique accessible à tous en explorant les mythes traditionnels relatifs à notre manière de vivre et de mourir. En comprenant qu'il n'y a ni naissance ni mort, mais juste une continuation, nous serons libérés de la peur et nous pourrons enfin vivre pleinement notre vie.

jeudi, juin 27, 2013

Été 2013, la révolution des Lys noirs ?




Le Lys Noir et son supplément mensuel La Revue de l'Arsenal sont les organes du Mouvement du 6 mai, (M6M), organisation de propagande chargée de diffuser un appel aux militaires dans une perspective de révolution des Œillets à la française.

Contrairement aux militaires portugais qui ont fait chuter le régime autoritaire instauré en 1933, les « Lys noirs » sont antidémocratiques. Dans l'éventualité d'un putsch, auront-ils le soutien des Français de plus en plus nombreux à être séduits par les voix qui dénoncent les méfaits de la ploutocratie socialo-maçonnique ?



Le bel été qui pourrait venir


par Polioute du Lys Noir



« Imaginons. Les Français sont en vacances, le gouvernement l'est plus ou moins. Les touristes ont envahi Paris. Pour autant, la pression mise par les antimariage gay ne descend pas. Non, l'air dans Paris est électrique, les policiers sont anxieux. François Hollande a énervé tout le monde. A tel point, qu'il ne se trouve plus guère que les encartés au PS pour le défendre, c'est dire si c'est peu.

Un beau matin, les Français se réveillent, ils écoutent la radio pour en savoir davantage sur le Tour de France, allument leur télé, et là... surprise, dans la nuit, des militaires ont soulagé Hollande de ce pouvoir qui l’accablait. Ils l'ont remplacé par un gouvernement d'Union nationale des eurosceptiques.

Après tout, on s'y attendait à ce coup, on l'attendait même, avec impatience. Il a même un peu tardé à venir. Enfin, enfin. Les touristes posent avec les militaires dans Paris. Les simples soldats putschistes sont interviewés. Le plus sympa fait déjà le buzz sur Youtube. Ah décidément, qu'est-ce qu'on est mieux maintenant. Y avait pas besoin de respecter ce fichu Etat de droit démocratique, avec lequel nous bassinaient les faux opposants du système. Les voilà, eux, qui courent après les journalistes, mais leur temps est fini désormais. Les Copé, les Harlem Désir sont dans leurs sièges de parti, comme Pu Yi dans sa cité interdite. Les gens ne les ont pas oublié, mais ils sont dépassés.

En cet été 2013, les Français ont enfin retrouvé le sourire. Sauf les Antifas. C'est normal. Pourtant, ce jour d’été ils sont tous partis promener leur crasse et leurs chiens jaunes à Avignon... Paris au mois d’août, c’est pas leur truc, aux antifas..

A la télévision on entend un jeune officier dire : « le problème ne se trouve pas tant chez les quelques Antifas boutonneux qui sortent crier des slogans à deux balles, mais plutôt dans les média qui leur font une pub si gentille. » C’est bien vrai !

L’officier continue : « Pour remédier à cela, il faudra appliquer la méthode Bachar El-Assad. Ces Antifas devront être traités comme de vulgaires terroristes, ce qui est tout de même moins attirant. C’est pourquoi, en même temps que les bâtiments du pouvoir, nous n’avons pas oublié de neutraliser les grands média ! ».

Entendant cela, à Avignon, les Antifas se grattent leurs poux...

Seront-ils donc assez bêtes pour foncer au combat à main nue , tout de suite, en resquillant un TGV afin de partir restaurer le système renversé ? Ne passeraient-ils pas alors pour les défenseurs d'un monde vomi, y compris par eux-mêmes quand ils y songent ?

Le soir du coup de force à Paris tout est calme. C’est seulement un peu le 14 juillet qui continue... Les parisiens tournent autour des chars pour s’apercevoir finalement que ce sont de belles et puissantes machines... Dans les campings de France, les gens sont heureux et exultent.. On boit à la santé des militaires... Ah ces braves petits gars que leurs officiers ont conduit vers une victoire facile ! En plus l’apparition télévisuelle de Hollande en slip, bredouillant entre deux colosses à bérets rouges, a eu partout le meilleur effet comique sur les gens...

Aussi, camarade du Lys Noir, tout au long de cet été qui commence demain... Penses-y !

Il serait bon que notre coup d’Etat militaire salvateur arrive cet été ! Oui, ce serait bien... »

Polioute, le 20 juin 2013.

Source :

lundi, juin 24, 2013

Être laïque ou devenir moine ?



Le Vimalakîrtinirdesha sutra est un important texte du bouddhisme Mahâyana qui connut une influence particulièrement grande en Chine et au Japon. Il offre une illustration de la philosophie bouddhique du salut et des applications pratiques de la connaissance de la vacuité de l'existence. Ce texte est particulièrement apprécié dans le zen.

« Si le Vimalakîrtinirdesha Sutra eut un tel impact en Chine et s'intégra si étroitement au patrimoine culturel chinois, c'est en grande partie parce qu'il préconisait un Eveil compatible avec les difficultés du monde sans passer par un statut de religieux. La Chine avait « une dent » contre la sangha bouddhiste et contre l'état de moine qui lui semblait contre nature. Si, dans le fond, nous sommes tous moines (de monos « être seul »), dans les formes, l'état laïque n'a jamais été une entrave absolue. Prenez le banquier, chef de famille et homme responsable, Vimalakîrti. Pour lui, la voie authentique consistait à atteindre l'Eveil sans éliminer souillures, corruptions et désirs (klesha). Dans les textes, Vimalakîrti est qualifié d'avadâtâvâsana (porteur de l'habit blanc du laïque) et en même temps de shramanâcaritasampanna (observant la conduite d'un religieux). En chinois, ju shi signifie maître de maison, gentilhomme retiré, équivalent d'upâsaka pour disciple laïque bouddhiste. Vimalakirti était donc capable de répondre aux sollicitations de la vie sans se laisser perturber. Il résolvait par sa vie même et son enseignement le dilemme entre dong et jing, c'est-à-dire entre activisme et quiétisme. C'est une des raisons essentielles qui fit que son message eut une telle répercussion dans l'empire du Milieu.

Une ou deux anecdotes sur Vimalakirti :

Comme l'on sait, par artifice salvifique, Vimalakîrti se déclara un jour malade. Le Bouddha fit envoyer les uns après les autres ses meilleurs disciples pour prendre des nouvelles mais chacun refusa, prétextant qu'il n'était pas capable d'aller interroger ce saint homme. Seul Mañjushri s'y décida. Vimalakîrti, peu avant cette visite, vida sa maison, expulsa les lits, les meubles, les domestiques et le portier. Il ne laissa qu'un lit. Interrogé, il dévoila alors à son visiteur que « la maladie c'est la Vacuité », « le fondement de la maladie est la saisie de l'objet ». « Mañjushri, la maladie des êtres, voilà précisément l'élément qui me rend malade de moi-même ! » A la question : « Comment détruire cette maladie ? », il répondit : « En détruisant la croyance au moi et la croyance au mien. »

Lorsque le bodhisattva Sarvarûpasamdarshana demanda à Vimalakîrti qui était son père, sa mère, son épouse, ses fils, ses filles... il rétorqua qu'ils étaient, upâyakaushalya (habileté en moyens de libération), prañapâramitâ (perfection de sagesse), dharmapramudita (la joie de la loi), dharma et satya (loi et vérité), maitri et karuna (bienveillance et compassion)... Voilà encore quelques affirmations qui rappellent les assertions chan — on pense aux dits de Lin Ji — et en effet, le chan est un des dignes successeurs de l'esprit de Vimalakîrti. Ce stratagème, cette façon de surprendre, on les retrouve chez Zhuang Zi (Tchouang-tseu). Ce dernier raconte une histoire où un visiteur, après sept jours et sept nuits de marche, se présente chez Lao Tan (Lao Zi) pour quérir un enseignement. Celui-ci sans désemparer lui demande pourquoi il a amené avec lui une caravane (de choses et de gens) aussi considérable. Le visiteur, étant venu sans rien, hésite, jusqu'à en oublier même les motifs de sa venue.., puis finit par comprendre. Lao Zi put alors lui transmettre son enseignement.

Il existe une théorie tibétaine, provenant de l'ouvrage Samdan migdron rédigé par le maître Nubqen Sangyas Yexes, qui différencie les lignages bouddhiques en trois catégories : ceux du renoncement, de la transformation et de l'autolibération. La première concernerait les lignages « sûtriques » (theravâda, mahâyâna), la seconde les lignages tantriques, la troisième le dzogchen.

Cette classification correspond bien à une réalité car il y a effectivement une différence dans les approches et méthodes de ces voies. Nous pensons pourtant que chacune d'entre elles possède sa propre quintessence : ainsi le chan pour les voies sûtriques et l'anu-yoga pour les voies tantriques, le dzogchen ou anu-yoga étant à lui-même son propre achèvement.

Si nous insistons sur ce sujet, c'est parce que le chan se trouve confiné, injustement à notre avis, dans la première catégorie. Le chan, confluence de taoïsme et de bouddhisme, ne s'arrête ni à la vacuité, ni au non-désir, certainement pas à la renonciation ni même à la compassion, encore moins à l'éradication d'un ego inexistant ou à la non-pensée. L'« homme sans affaires » de Yi Xuan, l'« humain véritable » de Zhuang Zi, l'« homme ordinaire » du Tao et du chan, n'est pas plus moine que laïque, ne renonce à rien, ne transforme ou ne fuit rien, il entre en coïncidence. »

Yen Chan


Le Soûtra de la liberté inconcevable

Abondamment cité dans les traités philosophiques déclenchés par le vide bouddhique, le Vimalakîrti est un grand roman poétique à la gloire de l'irréalité - donc de l'absence de problème - non seulement du moi mais de toute substance. Rien d'ignoblement, de déliramment nombriliste comme souvent dans le nihilisme à l'européenne. Justement pas ! Aux héros démesurés d'incarner l'exact contraire de la petitesse de ce qui n'est pas infiniment grand ! Jongleurs atemporels, montreurs de vertiges, magiciens des sens toujours offerts aux farces de l'appropriation : aux héros d'incarner les bienfaits de la claire vacuité !

Ce soûtra émane essentiellement d'un autre grand personnage que le bouddha historique, Vimalakîrti ; ce texte, l'un des plus célèbres et des plus étudiés du bouddhisme, est ici traduit de sa version chinoise de 406."

dimanche, juin 23, 2013

Monachisme thaïlandais : luxe & pédophilie




« Deux moines bouddhistes ont été arrêtés pour avoir fourni un garçon de 14 ans au supérieur d'un temple qui aurait abusé de lui sexuellement, a indiqué la police thaïlandaise mercredi, dernier scandale en date impliquant le clergé du royaume. Les deux hommes, qui ont nié être au courant des abus, risquent jusqu'à quinze ans de prison, a précisé Wirachon Bunthawile, colonel de la police à Chiang Mai (nord). 

95% des Thaïlandais sont bouddhistes 

«Le supérieur est toujours au temple et nous attendons un mandat d'arrêt contre lui», a-t-il ajouté. Selon les témoignages de la victime présumée et d'un chauffeur, les deux moines, âgés de 20 et 23 ans, auraient emmené le garçon voir le supérieur du temple du district de Chiang Dao, dans la province de Chiang Mai, plusieurs fois depuis février, a indiqué la police.

L'affaire intervient alors que la diffusion d'une vidéo montrant trois moines bouddhistes, censés vivre détachés des tentations du quotidien, dans un jet privé avec des objets de grande marque, a fait scandale. Quelque 95% des Thaïlandais sont bouddhistes pratiquants, soit l'un des taux les plus élevés du monde. Et le clergé a été frappé par une série d'affaires impliquant des moines, les médias locaux rapportant notamment des cas d'usage de drogue, d'ivresse, de paris et de recours à des prostituées. »

Source :
http://www.20minutes.fr/societe/1176495-20130619-thailande-deux-moines-bouddhistes-arretes-pedophilie


Les yourtes seront-elles interdites ?



Les rituels des lamas tibétains sont-ils efficaces pour exorciser les démons anti-yourte de l'administration française ?

« Les trois familles habitant en yourtes depuis 2007, à Bussière-Boffy, en Haute-Vienne, ont été condamnées par la Cour d'appel de Limoges du 14 juin 2013, à la démolition de leurs habitats d'ici trois mois, avec une astreinte de 75 € par jour et par yourte, et une amende totale de 4 340 €.

Face à l'indignation générale, les familles condamnées ont décidé de se pourvoir en cassation afin de faire reconnaître leurs droits ainsi que la légitimité de cet habitat écologique et sa fonction sociale, notamment en zone rurale. Ce pourvoi suspend l'application des peines. »


Vivre en yourte : un choix de liberté
Sylvie Barbe

Il était une fois une femme rêvant de liberté, qui décida de tout quitter pour vivre simplement sous une tente fabriquée de ses mains. 

Pionnière des yourtes, elle s'installe dans les années 1990 dans les Cévennes. Défricheuse d'un mode de vie sobre et autonome, elle fait rapidement des émules, mais se heurte à des obstacles : elle dévoile ici ses déboires au camp de yourtes, aux prises avec les spéculateurs, les potentats locaux, le voisinage, l'intolérance, et affirme son bonheur d'avoir réussi à incarner son rêve d'intégrité et de cohérence. Elle rend hommage aux humbles en démontrant comment la yourte peut sauver du désespoir et restaurer la dignité.

Hymne écoféministe à la simplicité volontaire, ce témoignage d une femme rebelle à l'ordre dominant défend le droit à l'auto-construction, à l'auto-subsistance, aux énergies autonomes et renouvelables, le respect de la nature, la non-coopération au consumérisme, la non-violence, la poésie, le droit à la colère, le devoir d'alerte... C'est ainsi qu'un chemin vers l'éveil est tracé.



Le plan dirigé contre l’Esprit

La lutte pour la supériorité et les spéculations continuelles dans le monde des affaires créera une société démoralisée, égoïste et sans cœu...