jeudi, mars 08, 2018

Bouddhisme et transhumanisme


« De nombreux groupes de discussion existent actuellement au sein d'universités et de groupes de recherche, ainsi que sur les réseaux sociaux, qui tentent de jeter des ponts entre (néo-)bouddhisme et transhumanisme. Le sujet est vaste et mériterait à lui seul une enquête. Notons toutefois, en guise de préambule, quelques notions communes évoquées dans ces groupes : la relativisation, voire le déni, de la notion de « personne » (l'être humain a tort de se considérer comme un individu à part entière ; il est, en fait, un produit de son cerveau, ou de son esprit), le désir de contrôler l'univers en le reconfigurant à sa guise, la confiance absolue en la science, la focalisation quasi exclusive sur les capacités du cerveau, avec le dédain pour le corps que cela entraîne, et enfin, évidemment, l'idée selon laquelle la méditation serait une « technique » visant le développement personnel. Les débats sont ouverts, et de nombreux bouddhistes dénoncent le caractère illusoire du transhumanisme : si son objectif ultime est bien la construction d'un monde parfait où évolueraient des individus immortels, ce projet irait alors à l'encontre de la doctrine fondamentale du bouddhisme. Selon ce dernier, en effet, la croyance en l'existence d'une identité personnelle et l'attachement à un univers matériel sont précisément les obstacles à lever pour atteindre la délivrance. La coopération du bouddhisme et du transhumanisme se fera donc probablement au prix de nombreuses entorses aux croyances et aux valeurs essentielles du bouddhisme asiatique... » 



Marion Dapsance, "Qu'ont-ils fait du bouddhisme ?"







« L'immortalité, pour qui, comment et pourquoi ? » s'interroge Patrick, un bouddhiste qui revendique son attachement à une « tradition spirituelle primordiale », qu'il nomme le « Dharma du Bouddha ».

« Cette recherche de l'immortalité, poursuit Patrick, ne peut généralement se faire qu’au dépend d’autrui par de multiples formes de prédations souvent insidieuses par des prédateurs nourris, à partir de leur activité des six sens, de l’énergie des autres, quels qu’ils soient.

En Occident, le mental n’est pas un sens [comme en Orient traditionnel] et son importance y est démesurée par la croyance en un ego, ego qui est la chose la plus illusoire qui puisse exister. Maintenant, en Orient… le mental et l’intellect deviennent aussi comme en Occident les “Dieux modernes du progrès”, amis du “Dieu matérialisme” des infantiles. Il y a une énorme différence entre bénéficier des environnements en respect de ces mêmes environnements et “profiter” inconsidérément de ces environnements sans respect, sans dignité, et sans une éthique de vie vers un équilibre frugal.


Tout le monde parle d’éthique mais qui l’a intégré et compris à quoi elle sert ? L’éthique n’est qu’un tremplin au service de l’Eveil, tandis que les supercheries scientistes et pseudo-religieuses anesthésiantes ne peuvent donc éveiller car elles cautionnent la prédation. Sauf pour ceux qui sont totalement aveugles et confus, il n’est pas difficile de voir ce qui se passe au sein des pouvoirs religieux et des pouvoirs politiques qui s’appuient les uns sur les autres pour dominer et contrôler les masses qui seraient avides. Toutes les monstruosités de l’histoire humaine “religieuse et politique” sont visibles. Sans les diaboliser, les faits sont un constat terrifiant sauf encore pour ceux qui refusent de voir, pris par le déni, par la dénégation et par la peur dans l’instinct de troupeau. L’homme est un animal assez bien décrit par l’éthologie ; son néocortex en rétroaction avec “le cœur obnubilé” ressemble plus à une tumeur maligne qu’à autre chose.

Voici que des religieux très hauts placés dans le bouddhisme tibétain cherchent à nous faire croire que les sciences et les neurosciences vont apporter un bonheur suprême à cette humanité et que le salut viendrait des Tibétains qui seraient une sorte de race supérieure !

Voilà le type même du syndrome d’utopie, totalement aberrant et si opposé à la Tradition primordiale que subtilement certains cherchent à évacuer car elle dérange leur ignorance.

Le Dharma n’est pas une philosophie, encore moins une philosophie du bonheur et du bien-être mondain. Il est uniquement “supramondain” dès les origines, et réservé aux moines intelligents et aux laïcs intelligents, ascètes stabilisés au-delà des extrêmes, chercheurs sereins et appliqués aux enseignements validés, qui peuvent alors solder dès l’abord la question abstruse des frustrations par attachement à l’illusoire et opérer la purification de leur affectivité pour la terminer. 

Mais au cours des siècles, l'enseignement du Bouddha deviendra un porte-greffe synthétique sur lequel s'ajouteront des greffons parfois étranges. Peu de temps après la mort du Bouddha, les greffons des 18 écoles anciennes. Le greffon Theravâda n'apparaissant en réalité au Sri Lanka que longtemps après les premières écritures, même si le Canon Pâli est déjà fixé. Puis, s'ajoutera le greffon Mahâyâna, fabriqué par des moines intellectuels et érudits (souvent remarquables) au sein même des écoles du bouddhisme ancien. Entre les écoles Mahâyânistes, y compris celles qui deviendront celles du Ch’an et du Zen en Chine et au Japon, il existe toujours des chamailleries et un mépris envers le Bouddhisme ancien… qui parfois et curieusement se comporte lui aussi de la même façon ! Plus d'un millénaire après la naissance du Bouddha, surgira le greffon Vajrayâna dans lequel l'irrationnel et la magie sont indissociables, “alors même qu’il affirme être une "science infaillible dans laquelle rien n’a été négligé" [?]. Le Vajrayâna se considère supérieur aux autres greffons bouddhiques et dénigre certaines formes du Mahâyâna.

Ce Vajrayâna s’est prolongé au Tibet, submergé par la mythologie hindoue, à partir du 8ème siècle de notre ère, soit 1300 ans après la mort du Bouddha. Plusieurs courants existent et aussi se chamaillent à partir des divers Tantras inférieurs et supérieurs. Les inférieurs seraient pour les "pas-intelligents". Les supérieurs seraient pour les "intelligents". Chacun y va de ses Tantras. Nous laissons à la réflexion ce propos subtil : “Sur la Trame (Tantra) de la Vigilance, je tisse le va et vient du souffle !”, qui, pour nous, résume profondément en une phrase ce qu’est le Tantra, une trame, tel que le Bouddha connaissait grâce au yoga ; et l'enseignait par la technique Ónâpânasati qui le conduira à l’Eveil : “La Vigilance appliquée au va-et-vient du souffle.”

Le greffon particulier des Tibétains qui s’approprièrent les Tantras hindous et créèrent ensuite les leurs, a envahi l’Occident. Aussi, le greffon du Dzogchen tibétain [...] ce Dzogchen serait encore mieux que le Vajrayâna !  Le Dzogchen existait bien avant dans le Ch’an et le Zen (selon les lamas nyingmapa et bönpos ) ! Alors, que comprendre de tout cela ?

MAIS, dans tous ces greffons il y a des éveillés qui ne se montrent pas, semble-t-il, et il y a les autres qui ne sont pas éveillés mais qui le font croire. N’insistons pas sur la sinistre et pitoyable affaire Sogyal Rinpoché qui, depuis le 14 juillet 2017, génère des foires d’empoigne entre les disciples inconditionnels du lama et ses détracteurs de plus en plus nombreux.

La purulence de l’aveuglement se nomme en sanskrit : Avidyâsrava. Certains de ces lamas « moniteurs d'auto-école » font alliance avec les neurosciences, pour “conduire” les existences vers leurs vues fausses de ce qui serait bon pour vous, car, nous l’avons dit, ils prétendent savoir ce que vous ne savez pas, et vous demandent de les croire et de leur obéir.

Les sciences peuvent démythifier mais elles seront toujours centrifuges, tournées vers l’extérieur dans des recherches infinies du macrocosme et du microcosme. 

Le détournement des ciseaux génétiques, découverte récente d'Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna au CRISPR, conduira-t-il à un nouvel eugénisme ? 

Quelles sont les conséquences du “soi-disant progrès” ?

Quels sont les impacts du progrès sur une bioéthique face à un eugénisme qui attendrait son heure ?

Vers quoi peuvent aller ces alliances entre un soi-disant bouddhisme et ces neurosciences ? »

Avec des mots qui évoquent la pensée de René Guénon, Patrick affirme :

« Aucune science mondaine, dont les objets d’étude ne sont que les “phénomènes”, ne peut conduire à l’éveil puisque l’Eveil est : “aller complètement au-delà” de tous les phénomènes : “phenomena” : “apparences” dans les mondes … Ils peuvent toujours essayer, ils n’arriveront à rien sauf à leur dernier souffle du moment qui arrive, inconnu …

La notion de “progrès” est un mirage, une invention utopique récente. Il n’y a que des “changements” constants car rien n’est stable, sauf dans le “non-état” de l’Eveil hors conditions phénoménales, Inconditionné.

Penser comprendre “l’impermanence, l’insatisfaction, le sans-essence” par l’intellect est aussi utopique, illusoire, car la compréhension profonde de ces trois caractéristiques des phénomènes n’est jamais cette compréhension superficielle par l’intellect qui ne change ainsi et en rien le comportement. Il en est de même pour l’ensemble du Noyau du Dharma qui reste impossible à comprendre par le rationnel.

L’évolutionnisme est une erreur voire un mensonge scientiste car il n’arrive que des mutations fortes génétiques dont l’occurrence n’est jamais prédictible. Tout ce qui est né disparaît. Il serait, à la limite, plus adéquat, de parler d’in-volutionnisme.

Comprendre le : “sans-naissance, sans-devenir, sans-création, sans-conditions”.

Nous doutons de la compréhension du Dharma de ces religieux et laïcs qui se disent bouddhistes et qui font alliance avec ce scientisme, lesquels, se faisant, seraient bien déjà les constructeurs de “contrefaçons” du Dharma du Bouddha.

Patrick conclut :

« Le Dharma du Bouddha n’est que très rarement correctement enseigné. Sa partie la plus essentielle à connaître ne peut l’être que par des Eveillés dont l’intuition métaphysique est développée : Prajñâ, qui est indicible, inexprimable… et impensable : acinteya, car elle est anoétique. Chercher à faire comprendre l’incompréhensible par l’intellect ce n’est pas raisonnable ! Ce Dharma véhicule des paradoxes. Il est cependant toujours possible de mettre en garde, de dire en Prajñâ noétique “ce que le Dharma n’est pas”, Dharma à contre-courant des certitudes reçues et imposées par des ignorants.

Comprendre les différences entre religiosité, religieux polarisant, religieux éveillant, voies de libération et “position extra-religieuse non dogmatique”, seule position représentée par le Dharma du Bouddha [non pas par les bouddhismes] et l’Advaïta-Vedånta authentique, deux Via Negativa, par excellence.

Comprendre ce que sont le rationnel, le rationalisme, l’irrationnel et le Transrationnel : autre terme pour nommer la Prajñâ qui est aconceptuelle. Dans le Dharma, l’éthique tient sa place fondamentale qui permet d’accéder au samâdhi : “concentration-composition-synthèse” par et pour le développement de Prajñâ. Si l’éthique n’est pas intégrée, la compréhension juste sera impossible. “Comment je me comporte envers les autres ? ” est à l’évidence au coeur essentiel du processus d’ascèse du chercheur. Les cinq premiers préceptes de l’Ethique du Dharma du Bouddha sont à connaître, à comprendre et à appliquer. Il n’y a pas de compromis possible."




mardi, mars 06, 2018

Le sourire du Dalaï-lama ... et ce qu'il y a derrière




Depuis une vingtaine d'années, il existe en allemand une littérature critique sur le Dalaï-lama. Le théologien bâlois Bruno Waldvogel-Frei figure parmi ceux qui ont alerté l'opinion sur le pan mystique et secret du bouddhisme tibétain.

Pour Bruno Waldvogel-Frei, les français ont une image erronée du lamaïsme. Il souligne l'influence et le rôle médiatique du moine Matthieu Ricard.

En France, dit Bruno Waldvogel-Frei, « il n’y a pas vraiment d’analyse approfondie du bouddhisme tibétain du point de vue de la philosophie de la religion. L’entourage du Dalaï-lama a magnifiquement réussi à escamoter complètement l’orientation religieuse spécifique de sa « star ». Il est le plus haut représentant de l’Ordre de Gelougpa, un système tantrique (mystico-sexuel) qui fait froid dans le dos. Rares sont les Occidentaux à savoir, par exemple, que le sexe avec des adolescentes à partir de douze ans joue un rôle central dans cette voie d’illumination. Quand j’ai découvert cela, j’ai crû m’être trompé de film. Ce courant propre au Dalaï-lama, qui se présente sans façon comme représentant du bouddhisme, est du reste directement désavoué par d’autres courants du bouddhisme et non des moindres.

Question : Comment situer le Dalaï-lama par rapport à d’autres figures religieuses qui s’adressent beaucoup aux politiques, le pape, par exemple ?

Bruno Waldvogel-Frei : Je l’ai déjà dit, il se présente comme quelque chose qu’il n’est absolument pas dans la vision bouddhiste globale. Le Dalaï Lama n’est pas le pape des bouddhistes, même si son fan-club de Hollywood et lobby dalaïste le clament haut et fort. Son système religieux n’est ici ou là (zum teil) pas du tout compatible avec d’autres courants. Et ce n’est de toutes façons même pas le programme – contrairement au Pape et aux catholiques, par exemple.

La situation relève de la schizophrénie. Voilà un homme dont on a fait une icône, mais dont on voudrait passer sous silence le système religieux dont il est issu… et c’est ce qu’on fait. L’histoire du bouddhisme tibétain est, même si elle n’est pas la seule, une longue liste de luttes de pouvoir, d’empoisonnements, de cabinets de torture jusqu’à une armée de moines. C’est toujours le cas aujourd’hui. En Inde, les adorateurs de Dordjé Shugden [une manifestation «concurrente» du Bouddha – ndlr] sont expropriés, jugés, leurs maisons détruites. Le Dalaï-lama au sourire perd le Nord et on ne peut pas parler d’entente cordiale avec de tels courants différents du bouddhisme.

Si l’on prend une autre comparaison, par exemple, celle de Maharishi Mahesh Yogi, propagateur de la paix mondiale par la paix intérieure grâce à la MT dans les années 80.

Bruno Waldvogel-Frei : Oui, il y a des points communs entre le Dalaï-lama et Maharishi. Tous deux sont célébrés comme des popstars ; ils sont la coqueluche de nos élites. Et tous deux ont réussi à apprêter l’ésotérisme oriental pour les salons de l’Occident.

Le Dalaï Lama est le tenant, historiquement, l’héritier, aujourd’hui, d'un pouvoir dynastique et autoritaire. Son peuple le soutient-il ?

Bruno Waldvogel-Frei : Sa base s’effrite. D’une part parce que les Tibétains en exil n’ont plus qu’un rapport distant avec leur propre tradition ; ils ne comprennent plus guère ce qui se passe pendant ces cérémonies interminables. D’autre part, ils sont déçus par le peu d’influence qu’a le Dalaï-lama sur l’occupation chinoise. Ici, on peut aussi préciser que notre histoire du Tibet est complètement focalisée sur la 20e siècle ; par le passé, les principaux agresseurs des Chinois ont été les Tibétains. Les actions violentes de 2008 ont montré que, tant les moines que les jeunes Tibétains, veulent de la nouveauté, que ça bouge ; et pour finir, il y a un ressentiment à voir l’establishment religieux dorer leur temple plutôt que de prendre soin des nécessiteux.

Beaucoup s'agacent des fastes de la cour de Dharamsala [le gouvernement en exil des Tibétains se trouve en Inde ndlr].

Il n’y a pas de discours ouvert sur l’avenir du Tibet. Mais ça, personne ne vous le dira ouvertement, parce que le Dalaï-lama incarne l’espoir des Tibétains. Et tant qu’il est de la partie, on s’agrippe à toute poutrelle, c’est bien compréhensible. Il faut lui reconnaître cependant d’avoir réussi à faire de la situation au Tibet un thème des relations internationales. Cela force le respect.

Le bouddhisme tibétain présente-t-il un risque au niveau européen, disons autre que personnel? 

Bruno Waldvogel-Frei : En Europe, le bouddhisme est plutôt un produit de consommation.

Difficile d'imaginer la jeunesse occidentale persévérer dans une voie qu'on dit vraiment exigeante. Par ailleurs, le bouddhisme tibétain n’a pas de puissance démographique, politique ou militaire, contrairement à l'islam, par exemple.

Le bouddhisme tibétain a effectivement très peu de pratiquants. 
(Toutefois, une "élite" de dégénérés, fascinée par l'occultisme et les pratiques magico-pédophiles du Vajrayana, soutient les lamas contre vents et marées. ndlr)


Bruno Waldvogel-Frei est l'auteur de "Le sourire du Dalaï-lama". Le livre est épuisé.

lundi, mars 05, 2018

Des Bibles brûlées par des lamas tibétains

Question : Le christianisme et le bouddhisme peuvent cohabiter ?
Réponse du Dalaï-lama (traduit par Matthieu Ricard) : Bien sûr !...



Témoignage d’un ex-moine lamaïste devenu chrétien

Aujourd’hui, j’ai trente ans. J’ai été moine bouddhiste pendant 14 ans. Ça a été un long et dur chemin, avec quelques moments agréables ; un chemin que mes parents ont balisé depuis le Tibet.

Mon père était un nomade de l'Amdo au Tibet qui gagnait sa vie dans le transport du sel à dos de cheval, des mines de sel jusqu’à la ville. Il a rencontré ma mère lors d’un de ses séjours à Lhassa et l’a épousée. Peu après, ils furent touchés de constater que ma mère attendait des jumeaux. Un dignitaire bouddhiste prophétisa que l’un des jumeaux était l’incarnation d’un grand Lama. [...]

En 1959, fuyant l’invasion chinoise du Tibet, ils traversèrent l’Himalaya pour le Népal où ils travaillèrent comme tisserands dans une entreprise de tapis. La famille s’agrandit avec la naissance de deux filles. Avant ma naissance, mes deux frères jumeaux furent renvoyés au Tibet, afin que l’un d’eux rejoignit le monastère, du moment qu’il était supposé être la réincarnation d’un lama. Mais en 1981, nous apprîmes que tous les deux furent tragiquement tués lors d’une période de troubles avec la Chine. Après cela, mon père mourut et mes sœurs migrèrent au Etats-Unis et c’est de là qu’elles ont soutenu ma mère et moi pendant quelques années.



Un monastère tibétain en Inde


A l’âge de cinq ans, je fus envoyé dans un monastère tibétain du sud de l’Inde, afin d’y commencer une formation monastique. Ceci était le souhait de mon père car nous tibétains croyons que nos enfants, s’ils deviennent des moines, prendront soin des parents après leur mort. J’eus beaucoup de nostalgie pour la famille une fois au monastère, mais ne retournai point. En ce temps là, le téléphone était chose rare et j’étais très jeune pour voyager seul. 



Les pratiques occultes quotidiennes

La vie du monastère était dure avec une routine quotidienne de mémorisations des textes bouddhistes, de chants et de méditations qui s’accompagnent de mantras qui invitent l’entrée des esprits guides et qui accompagnent la puja à l’honneur de l’Oracle – l’adoration de Palden Lhamo, la même divinité que les indiens servent sous le nom de Kali avec des pratiques différentes. [...]

Le Monastère Serah, tel que nous l’appelions, a été créé par le Dalaï-lama et abritait cinq mille moines (aujourd’hui dix mille). C’est le plus grand des trois monastères tibétains du sud de l’Inde.



Moine musicien 



Pendant notre routine journalière, nous passions du temps à apprendre les instruments et accompagnions les cérémonies rituelles spéciales dans les familles ; nous leur enseignions aussi les traditions et les doctrines bouddhistes. J’appris particulièrement à jouer la trompette spéciale des cérémonies et des années plus tard, je devins le leader des trompettistes du Dalaï-lama. Le Dalaï-lama était mon gourou. Quand je devais jouer ce rôle de leader, j’étais tout habillé de vêtements brillants et colorés, avec un large chapeau jaune. Je me souviens qu’un jour, il me bénit par ces mots : « Tu es le meilleur joueur de trompette ; joue bien. »


Incorporer des entités


Je passais aussi beaucoup de temps dans la méditation ; dans l’étude des écritures, de la sagesse, de la connaissance et dans l’apprentissage de l’art oratoire sur ces sujets, car mon maître et professeur voulait que je devienne un prêtre officiant capable de conduire des cérémonies et des rituels. Je m’efforçai ardemment à me discipliner par le jeûne et la méditation, mais dus faire face aux tentations. Plusieurs fois durant les méditations, quand il nous était demandé de nous vider afin que les esprits entrent en nous, j’avais du mal comme tous les autres moines et je peinais à réussir.
Châtiments corporels


Après ces années, je commençai à ressentir du mécontentement quant à ma vie monastique et fis plusieurs plans de fugue. Mais en cas d'échec, la tentative de fuite pouvait susciter de sérieuses punitions. (Les occidentaux l'ignorent, mais fuguer peut générer de violentes sanctions.) 


 Intérêt pour Jésus

Apprendre à parler l’anglais faisait partie de mes études monastiques générales. Notre professeur d’anglais était un occidental chrétien. Petit à petit, je devins curieux au sujet de l’histoire de Jésus et de Ses enseignements. Je discutai de cela avec mes amis moines et nous décidâmes d’en demander davantage au professeur sur l’histoire de Jésus. [...]

Le professeur offrit à chacun de nous un Nouveau Testament que nous emportâmes dans nos cellules. [...]



"Le christianisme est inférieur au bouddhisme"

Un jour, l’intendant de nos cellules vint vérifier nos documents et trouva les Bibles. Il en lut un peu ; se rendit compte qu’il était question de Jésus et fut saisi d’une violente colère. Il se mit à nous réprimander. « Où avez-vous eu ceci ? » « Qui vous les a donnés? » Nous craignîmes de dire le nom de notre professeur d’anglais et préférâmes mentir. Nous lui dîmes que ce sont des frères indiens qui nous les avaient offertes. Il nous avertit que si nous lisons la Bible, nous irons en enfer. « Si vous lisez ce livre, vous n’aurez pas la vie. Le christianisme est inférieur à notre religion et ne conduit pas au Ciel. Si vous mourez dans le christianisme, vous n’aurez pas de vie réincarnée dans laquelle vous pourrez retourner. » Nous gardâmes le silence et nous contentâmes d’écouter. 

Bibles brûlées

(Les lamas) confisquèrent nos Bibles, les brûlèrent et pour punition, ils nous privèrent de nourriture pendant un jour et nous obligèrent à mémoriser, avant dix heures du matin suivant, trois pages d’écritures. C’était tout simplement irréalisable ; personne d’entre-nous ne parvint à le faire. Le maître resta alors irrité et dit : « N’apportez jamais ce genre de livre dans votre cellule. » Nous fûmes flagellés avec des fouets faits de nœuds pour avoir failli à la discipline, et quelques uns d'entre nous finirent à l’hôpital. […]

Une année passa, puis vint le Nouvel An Tibétain. Il faisait de plus en plus chaud et notre impatience grandissait. Un jour donc, mon ami me dit : « Nous allons quitter le monastère maintenant. » [...] nous partîmes secrètement, un après-midi à 15 heures, avec seulement 3.600 Roupies (80 US dollars) avec nous. Et plus tard, nous écrivîmes à l' Abbé et l’informâmes que nous ne retournerons jamais.

Au bout du compte, nous prîmes la direction de Katmandou au Népal. Là, je rencontrai ma mère et mes deux sœurs pour la première fois en quatorze ans.


LIRE LA SUITE :





Les trois 6 du Gankyil



Aux Etats-Unis, où les lecteurs de la Bible sont nombreux, le nombre 666 inscrit sur un CD peut suffire à le faire interdire à la vente par certaines chaînes de supermarchés.

Les chasseurs de signes sataniques identifient le nombre 666 dans les logos de firmes et d'associations célèbres. Toutefois, un symbole, qui évoque nettement les trois 6 maudits, a, semble-t-il, échappé à leur perspicacité. Il s'agit du Gankyil, "la roue de la joie", du bouddhisme.

Selon l'Apocalypse, le dernier livre de la Bible, 666 est le nombre ou le nom, de la bête sauvage à sept têtes et dix cornes qui monte de la mer.

Des chrétiens croient que cette bête symbolise le système politique mondial, qui domine sur « toute tribu, et peuple, et langue, et nation ». 



Le nombre 666 selon KTO, la chaîne de télévision catholique française, fondée le 13 décembre 1999 par Mgr Jean-Michel di Falco, à la demande du cardinal Jean-Marie Lustiger.



L'« action antitraditionnelle », pour reprendre une expression de René Guénon, ne serait pas un phénomène récent ; il n'est donc pas étonnant de trouver sa "signature" dans des courants orientaux relativement anciens.

samedi, mars 03, 2018

La méditation de la servitude



Le Sakyong Mipham Rinpoché est le fils de Chogyam Trungpa, auteur du livre « Folle Sagesse » (objectivement, on peut dire que Trungpa était plus fou que sage).

Son fils, le 
Sakyong, qui s'imagine « roi guerrier », est marié à la « princesse d'opérette » Tseyang Palmo, fille d'un prélat d'une secte occultiste du Tibet Son Éminence Namkha Drimed Rabjam Rinpoché. (Photo ci-dessus)

Toutes les sectes lamaïstes enseignent des techniques tantriques. « Tantrique » est le mot qui fait fantasmer des Occidentaux et les transforme en idiots utiles. Bigrement utiles, quand les lamas tibétains ont besoin de méditants quasiment lobotomisés qui payent pour entretenir leurs propriétés. Vous avez bien lu, des gens payent pour travailler et c'est, croient-ils, très bien pour leur karma. 





La servitude heureuse 

Payer - Méditer - Travailler 




Le programme « Méditation en action » de Dechen Chöling, centre lamaïste du
 fils de Chogyam Trungpa, situé dans le Limousin, en France :


La méditation 


Les journées commencent et finissent par la pratique de méditation : une heure le matin, 45 minutes le soir, incluant les chants.
[...]


Dans notre vie active, nous cultivons une approche basée sur la confiance en la bonté fondamentale. L’activité en équipes, en cultivant la vigilance et l’attention, représente une réelle opportunité pour chacun de nous de développer ces qualités, de rencontrer nos obstacles et nos peurs avec amitié. Nos responsables d’équipe sont généralement des pratiquants avancés.

En tant que participant à ce programme, vous offrirez votre aide à diverses équipes :


Cuisine : préparer des repas biologiques, sains et équilibrés.


Entretien maison : offrir une atmosphère invitante et saine.


Entretien général : maintenir équipements et bâtiments en ordre de marche.


Environnement : embellir ce lieu magnifique.


Jardin : prendre soin, améliorer le jardin, les fleurs, légumes du potager


Autres : particulièrement lors de la période estivale, de nombreuses autres possibilités peuvent advenir, comme s’occuper des enfants.

[...]



Emploi du temps 



8h30 à 9h30 : Chants et méditation
9h30 à 12h30 : Activités communautaires

12h30 : Déjeuner 

14h00 à 17h : Activités communautaires 

17h30 à 18h15 : Méditation et chants 

18h45 : Dîner 


Logement 

Les participants du programme "Méditation en action" sont logés en dortoirs l’hiver et partagent une tente de deux personnes en été.

Prix 

Le coût de ce programme est de 10,50 euros par jour.

C'est comme ça à Dechen Chöling, le centre lamaïste du fils de Chogyam Trungpa, situé dans le Limousin, en France.


vendredi, mars 02, 2018

Maître Dhonden, la méditation du vagin



"Pour parvenir à l’état de Bouddha, prenez refuge dans la vulve d’une femme." exhorte le Tantra de Chandamahârosana, un texte initiatique et secret des lamas tibétains. L'émissaire personnel du dalaï-lama aux Etas-Unis, le lama tibétain Tenzin Dhonden, a suivi ce précepte avec un zèle à faire rougir tous les Sogyal de la diaspora tibétaine. Et comme tous les Sogyal, il est aussi très cupide.

La faute de Maître Dhonden fut de négliger la règle monastique de sa secte, les guélougpa, les « hommes vertueux ». Règle rédigée pour rassurer les ouailles sur la moralité de leurs lamas. Officiellement, le lama guélougpa ne fornique pas et n'est pas cupide. En réalité, des lamas aiment beaucoup l'argent et ont une sacrée libido qu'ils assouvissent dans le plus grand secret avec de jeunes filles, les dakinis, ou de jeunes garçons, les drombos.

Quand les mœurs sexuelles d'un lama tibétain sont connus, rien ne va plus. Et, comme Sogyal, Dhonden fut donc morigéné par le dalaï-lama en personne. On l'a aussi démis de toutes ses fonctions.


L'affaire Dhonden 
 (article de La Croix, selon The Guardian

Arrivée en 1991 aux États-Unis, Tenzin Dhonden a commencé par enseigner la méditation et à accompagner des malades en phase terminale. En 2000, il fonde « Les Amis du Dalaï-lama », à La Jolla, non loin de San Diego (Californie), afin de soutenir le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala (Inde). « Son prestige, poursuit le quotidien britannique, n’a alors cessé de croître, à force de contacts avec des adeptes du leader bouddhiste, riches et influents à Hollywood et dans la Silicon Valley », notamment avec l’entrepreneur visionnaire Steve Jobs, le chanteur Dave Matthews ou le fondateur d’eBay Pierre Omiyar.

Selon The Guardian, les accusations contre Tenzin Dhonden ont mis en lumière son rôle en tant qu’administrateur du Dalaï-Lama Trust, une organisation philanthropique présidée par le Dalaï-lama.

Daniel Kranzler, directeur d’une importante entreprise technologique basée à Seattle, a affirmé que le moine, « entre 2005 et 2008, aurait abusé de sa position pour lui extorquer de l’argent ». Selon The Guardian, Daniel Kranzler aurait « payé à Dhonden plus de 250 000 dollars (213 000 €) sans pouvoir résister à ce qui était clairement un chantage ». 



« Autoritarisme, mésentente, mesquinerie et manque d’empathie » 

Thupten Jinpa, principal traducteur du Dalaï-lama, semble confirmer ces accusations. Dans une lettre aux administrateurs du Dalaï-Lama Trust, il regrette que « le Trust ait acquis une réputation d’autoritarisme, de mésentente, de mesquinerie et de manque d’empathie, des attitudes si éloignées de l’éthique personnelle de Sa Sainteté ». Le Dalaï-lama aurait exprimé sa « profonde déception et son inquiétude » à propos de ces plaintes.

Selon l’avocat de Tenzin Dhonden, du cabinet new-yorkais Patterson Belknap, cité par The Guardian, « les accusations contre son client sont imprécises, se réfèrent à des faits qui se sont passé presque une décennie plus tôt, et visent à ternir sa réputation de façon fausse et déloyale ».

De fait, The Guardian note que « d’éminents bouddhistes d’Amérique du Nord ne sont pas mécontents d’assister à la chute probable de ce moine accusé de comportements brutaux, de culte de la personnalité et de corruption ». De son côté, le Tibetan Journal (quotidien des Tibétains en exil), dans son édition du 29 novembre, montrait une photo de Tenzin Dhonden en galante compagnie avec la légende suivante : « Le lama suspendu avait aussi une maîtresse »…

The Guardian conclut en rappelant que « le secrétaire particulier du Dalaï-lama a confirmé que le moine Dhonden avait été suspendu le 5 octobre et qu’il est prié de répondre à ce qui lui est reproché ».

Source : 

Un autre maître tibétain suspendu par le Dalaï-la
ma


La méditation qui fait adorer le samsara

ONE TASTE, méditer à la française

La méditation du vagin n'est pas une blague. Elle est pratiquée par le mouvement OneTaste et les adeptes de la méditation orgasmique, autre nom de la méditation du vagin.

OM
(Orgasmic Meditation)



https://onetaste.us/

jeudi, mars 01, 2018

La mission de Matthieu Ricard




Homme meilleur et Meilleur des mondes

Le 7 novembre 2011, invité à l'émission Service Public de France Inter, Matthieu Ricard, VRP du lamaïsme et apôtre de la méditation, déclara dès le début de son intervention : « On doit en arriver à une gouvernance mondiale ».

Matthieu Ricard est un habile démagogue (altruisme, cause animale, etc.) et un artisan efficace de la diffusion d'un nouvel outil de soumission : le bouddhisme contemporain fondé sur des techniques méditatives et le « bien-être ». Ce néo-bouddhisme conduira à l'instauration de nouveaux paradigmes imposés par la gouvernance mondiale. Gouvernance qui, selon Alain Minc existe déjà. « Elle est, dit-il, empirique, elle est implicite, mais elle est décisive ! ».


 La servitude de l'homme "amélioré"
est planifiée

L'inquiétant aveu de Matthieu Ricard :

« Le bouddhisme est plus une technique de transformation de soi pour mieux transformer le monde... »

Il faut, dit le moine hyper-médiatisé : « devenir un meilleur être humain et se préparer à servir... »



Le Mind and Life Institute


Un entraînement cérébral rendrait l'homme "meilleur". Marion Dapsance écrit : « l'objectif de cet entraînement est de créer un homme nouveau sur le modèle de la « culture tibétaine », c'est-à-dire un individu capable de vivre sans « pensées et émotions négatives », de manière à atteindre le « bonheur durable ». [...]

« Le Mind and Life Institute (Institut Esprit et Vie) est sans doute l'organisme qui se situe aujourd'hui à la pointe de la recherche sur la méditation. Fondé en 1991 par l'entrepreneur américain R. Adam Engle, qui avait appris l'intérêt du dalaï-lama pour la science moderne, le Mind and Life Institute a pour but de « faire dialoguer le bouddhisme et la science ». Le dalaï-lama en est le président d'honneur, et Matthieu Ricard, en tant que « scientifique et moine bouddhiste », participe activement aux recherches. Depuis quelque temps, ces dernières se consacrent essentiellement à l'étude des « effets de la méditation sur le cerveau humain » et sur la manière dont sa pratique peut améliorer les performances des individus. Les résultats de ces études ont fait l'objet de plusieurs publications, aussi bien scientifiques que grand public. Un ouvrage visant à communiquer les résultats d'un colloque « Mind and Life », intitulé « Surmonter les émotions destructrices », nous permet d'en savoir un peu plus sur les tenants et aboutissants de telles recherches « neuroscientifiques ». En effet, les divers scientifiques qui se sont exprimés au colloque ne font pas que traiter des données brutes : ils élaborent également une vision du monde très particulière, que les ouvrages du Mind and Life Institute tendent à diffuser auprès du public. » (Marion Dapsance, « Qu'ont-ils fait du bouddhisme ? »




Matthieu Ricard dans son monastère de Shéchèn au Népal




Cette photo rappelle le Tibet de la première moitié du 20e siècle. Il y a seulement quelques décennies, des garçons tibétains étaient régulièrement enlevés et conduits dans les monastères pour être formés comme moines.

Dans son autobiographie, Tashi Tsering (1929-2014) rapporte qu’il était courant que ces enfants soient sexuellement maltraités dans les monastères.

A l'âge de 10 ans, 
Tashi Tsering "est désigné pour devenir jeune danseur de la troupe de danse traditionnelle du dalaï-lama, aussi appelée société de danse du gouvernement tibétain. Il s'agit d'une servitude due traditionnellement par son village et abhorrée de tous car elle revient quasiment, pour les parents, à perdre un fils. Le jeune Tashi, toutefois, n'est pas mécontent de cette situation, même si sa mère est désespérée : c'est en effet pour lui l'occasion d'apprendre à lire et à écrire, son vœu le plus cher. 

À l'école de danse, la méthode employée par les maîtres pour stimuler les élèves est de les frapper à chaque faute commise, comme cela se fait depuis des siècles. Tashi porte encore les marques des corrections quasi-quotidiennes. À l'âge de 13 ans, il est fouetté devant toute la troupe pour avoir été absent à une représentation : sa peau se déchire, la douleur devient insupportable.

Le jeune danseur se fraye un chemin en devenant le drombo, littéralement l'« invité », c'est-à-dire, par euphémisme, le « compagnon homosexuel passif » et selon Goldstein « jouet sexuel » de Wangdu, un moine qui le traite avec douceur et favorise sa formation intellectuelle.

Il est cependant enlevé et séquestré quelques jours par un dob-dob et parvint à s'échapper, personne n'ayant rien put faire pour l'aider, ce dob-dob étant connu pour sa férocité avait toujours un poignard sur lui (selon Jean-Pierre Barou et Sylvie Crossman, ces moines-guerriers pouvaient aller jusqu'à se battre entre eux pour posséder les faveurs d'un mignon).

Tashi s'étonne que de tels comportements puissent être tolérés dans les monastères : « Quand je parlais des dob-dob aux autres moines et responsables monastiques, on haussait les épaules en disant simplement que c'était le cours des choses ».[...]

Les mémoires de Tashi Tsering sont édités en 1997 sous le titre The Struggle for Modern Tibet. The Autobiography of Tashi Tsering, et sous la cosignature de Melvyn Goldstein, William Siebenschuh et Tashi Tsering.

À sa sortie, le livre est le seul texte de langue anglaise dont on puisse dire qu'il provient d'un Tibétain vivant au Tibet (et non en exil)."

Source

S

mercredi, février 28, 2018

Les derniers fidèles de Sogyal


Sur sa page Facebook, Sogyal, 70 ans, dit à propos de son cancer :
"Pour le moment, j'ai décidé de renoncer à l'option de la chimiothérapie et de suivre plutôt des traitements de médecine tibétaine et ayurvédique. Cela concorde avec les divinations de plusieurs grands maîtres, dont Sa Sainteté Sakya Gongma Trichen Rinpoché, qui indiquent que la meilleure solution pour moi serait d’associer la médecine ayurvédique et la médecine tibétaine."


Une fois démasqués, des prédateurs sexuels ont une santé fragile : Harvey Weinstein fut hospitalisé, Tariq Ramadan souffrirait de sclérose en plaques ; Sogyal a été opéré d'un cancer du colon en septembre 2017, deux mois après la mise sur la place publique de la véritable personnalité du gourou tibétain. 


Les derniers fidèles de Sogyal


Au début de l'année 2018, Sarah Finger, envoyée spéciale du journal Libération, s'aventura dans l'antre de Sogyal, lama tibétain accusé d’abus sexuels.



« Temple, statues, stûpa, bouddhas, rien ne manque, écrit Sarah Finger : nous sommes à Lérab Ling, un centre bouddhiste tibétain implanté depuis les années 90 sur la commune de Roqueredonde (Hérault), à environ une heure de Montpellier. [...] Au sein de cette communauté, le traumatisme est encore vif. Tous le disent : «Ça a été un choc.» Et chacun se souvient de la date exacte du séisme, dont les répliques n’ont toujours pas cessé : le 14 juillet 2017.

Ce jour-là, huit anciens disciples diffusent une longue lettre accusant Sogyal Rinpoché, fondateur et maître spirituel de cette congrégation, de multiples abus. Accumulant les éléments à charge, les signataires (anciens moines ou nonnes, instructeurs, étudiants, assistants ou chauffeur du lama) dénoncent sa «conduite violente», son «style de vie extravagant », son «appétit pour le luxe». Il est aussi question de manipulation, d’humiliations, de menaces, d’abus physiques, de coups. «Vous utilisez votre rôle de maître pour avoir accès aux jeunes femmes, et les contraindre, les intimider et les manipuler afin d’obtenir d’elles des faveurs sexuelles», affirment ses anciens disciples. Puis : «Certains d’entre nous ont choisi de quitter Lérab Ling en catastrophe, laissant derrière nous tous nos biens, car nous étions au désespoir de couper au plus vite avec vos abus et la communauté qui s’en faisait complice…»




Dominique Side : 
Sogyal a un cancer, 

mais il n'a pas démissionné



«Oui, cette lettre a pour nous été un choc», confesse, dans un souffle, Dominique Side. Supérieure de la congrégation religieuse de Lérab Ling, docteure en philosophie bouddhiste, cette femme de 67 ans enseigne depuis quarante-trois ans au sein de Rigpa, un réseau implanté dans 30 pays, créé par Sogyal Rinpoché pour diffuser le bouddhisme tibétain en Occident. Cette fidèle de la première heure raconte : « Depuis la diffusion de cette lettre, Sogyal Rinpoché est en retraite, dans les deux sens du terme… Il ne dit pas où il se trouve. Il a 70 ans, est atteint d’un cancer ; il a de lui-même choisi de se retirer de son rôle de directeur spirituel de Rigpa. Il n’a pas démissionné. Contrairement à ce qui a été dit, il n’a pas non plus été évincé.»


Samuel Truscott : 
Sogyal le protecteur


Même consternation chez Samuel Truscott, 43 ans, directeur de Lérab Ling et membre de Rigpa depuis vingt ans : «Après un piratage de notre base de données, cette lettre a été envoyée à 2 000 étudiants de Rigpa. Oui, pour nous c’est une grande tristesse. Si Sogyal Rinpoché est parti fin juillet, c’est pour protéger tout ce qui a été fait jusqu’à présent.» C’est la première fois que des membres de Lérab Ling s’expriment publiquement sur cette affaire.


Dénoncer un lama atteint de folie lubrique 
(rebaptisée « folle sagesse »),
c'est une attaque contre les valeurs du moine Jigme 


Jigme, moine bouddhiste de 47 ans, habite depuis douze ans dans ce centre. Ce Suisse autrefois baptisé François résume le sentiment général : «Ce qui est décrit dans cette lettre n’a rien à voir avec ce que je vis ici. Ça m’a fait mal au cœur. J’ai eu l’impression d’être attaqué sur mes propres valeurs, sans possibilité de répondre, de m’exprimer.»


Des abus sexuels ?
Seulement des embûches karmiques ! 


Personne ici ne semble accuser de mensonge les huit signataires. Et tous reconnaissent la «personnalité particulière» du maître, savent que ses dérapages ont déjà, par le passé, été critiqués. Mais ils estiment que les anciens disciples ont «mal interprété» certains faits et gestes de Sogyal Rinpoché, «mal évalué» certaines situations : le chemin spirituel n’est-il pas semé d’embûches ?


Dominique Hilly 
Tout va bien, 
« personne n’a porté plainte ! » 


Pour Dominique Hilly, 65 ans, président de Rigpa Europe (l’association propriétaire de Lérab Ling), toute cette affaire est à la fois injuste et ingrate. «Cela fait trente-deux ans que je suis Sogyal Rinpoché. J’ai bénéficié de son aide et de son soutien. Les accusations formulées contre lui sont très graves. Or à notre connaissance, personne n’a porté plainte.»


Jean-Robert Phung 
L'avocat de RIGPA dénonce une campagne de diffamation 


Ce que confirme Jean-Robert Phung, l’avocat de la congrégation religieuse : «Il n’y a aucune plainte en cours contre Sogyal Rinpoché. Pourtant on assiste à une campagne de presse violente et diffamatoire. Visiblement, quelqu’un en veut à cette communauté.» Car selon l’avocat, les attaques ne visent plus seulement le lama, mais l’ensemble de la communauté bouddhiste de Lérab Ling : «Assimilée à un mouvement sectaire, cette communauté s’estime diffamée. Ce n’est pas parce que leur maître spirituel a choisi de ne pas se défendre qu’on peut attaquer ces gens qui vivent paisiblement leur foi. Dorénavant le débat se tiendra au tribunal, et non plus dans les médias.» Me Phung, qui représente à ce jour 125 membres de Lérab Ling, va en effet poursuivre pour diffamation un autre avocat montpelliérain, Jean-Baptiste Cesbron.




Pour Me Jean-Baptiste Cesbron
Les dérives sectaires du lamaïsme sont bien réelles


Dans une interview récemment publiée par le quotidien régional Midi Libre, ce dernier évoque en effet un «mouvement sectaire», des gens «privés d’identité», «coupés de leur famille». Me Cesbron persiste et signe : «Oui, j’estime qu’il y a des dérives sectaires au sein de Rigpa. Et j’ai été saisi par une dizaine de victimes de Sogyal Rinpoché.» Problème : la plupart, voire la totalité, des faits rapportés par ces anciens disciples seraient très anciens. Mais l’avocat veut y croire : «Nous verrons le temps venu mais à mon sens, certains faits ne sont pas prescrits…»


Les abus du compère Sogyal ?
p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non !


Pressé de s’exprimer sur toute cette affaire, le moine bouddhiste et interprète du dalaï-lama, Matthieu Ricard, a botté en touche : «Je ne saurais juger des intentions de Sogyal Rinpoché et ne saurais dire s’il avait sciemment l’intention de nuire à ses disciples. Mais je n’ai, non plus, pas de raison de douter de la véracité des faits décrits dans cette lettre et des témoignages de ceux ou celles qui ont décrit les abus qu’ils ont subis», écrit-il sur son blog.


Passez votre chemin, il n'y a rien à voir ! 


Lérab Ling est actuellement fermé aux visites - les ouvertures au public, chaque dimanche, ne redémarrent qu’au printemps. Devenu une véritable attraction touristique, le temple tibétain qui abrite un bouddha monumental accueille environ 20 000 visiteurs par an. Mais même en période creuse, Lérab Ling poursuit ses activités.


Chantage au chômage ?


Une petite centaine de salariés travaille sur le site, et presque autant de membres de la congrégation habitent sur place : 38 «laïcs» et une cinquantaine de religieux dont 11 moines et moniales. Outre ces permanents, le centre accueille des personnes extérieures en quête d’une retraite personnelle ou spirituelle. L’été, de «grandes retraites» attirent jusqu’à un millier de fidèles. Des cours de compassion ou de méditation sont aussi proposés. En 2016, les recettes engendrées par l’ensemble de ces activités atteignaient 4,1 millions d’euros. Devenu localement un acteur économique majeur, la communauté bouddhiste fait appel, pour assurer son fonctionnement et son développement, à plus de 200 entreprises et artisans.



Sauver ce qui peut l’être



Mais cet édifice semble désormais fragile. «L’affaire de la lettre», rapidement relayée par les médias et les réseaux sociaux, a fortement ébranlé Lérab Ling. Depuis, la fréquentation, comme les recettes, sont en baisse. A l’office de tourisme le plus proche, on serait désormais plus frileux pour conseiller aux touristes la visite du temple. La congrégation a tenté de rassurer ses partenaires institutionnels, mais elle sait déjà que les dégâts sont importants.


La contre-offensive de Rigpa 


Parallèlement, l’association Rigpa a choisi d’employer les grands moyens pour sauver ce qui peut l’être : elle vient de désigner un cabinet d’avocats londonien spécialisé dans le harcèlement afin de recueillir les témoignages des fidèles et d’enquêter sur les abus reprochés au lama. «Bien qu’aucune accusation pénale n’ait été portée, il est essentiel que nous allions au bout des choses en engageant un tiers neutre qui puisse écouter objectivement le récit des événements tel que rapporté dans la lettre [du 14 juillet]. La portée de l’enquête est internationale et inclura les huit plaignants», précise le communiqué adressé le 22 décembre aux membres de Rigpa.


Malgré cette tempête, conclut Sarah Finger, chacun à Lérab Ling reste persuadé que l’avenir du bouddhisme tibétain se joue désormais ici, en Occident. 

Dans une autre vie, les trois responsables de ce centre étaient journaliste, trader et entrepreneur. Aujourd’hui, au pied du bouddha de sept mètres qui s’élève au centre du temple, leur discours est identique : «Notre vie est là. Notre cœur aussi.»
Sarah Finger

Source :
http://www.liberation.fr/france/2018/01/02/les-bouddhistes-de-l-herault-de-la-quietude-a-l-inquietude_1620015

Les titres et sous titres ne figurent pas dans l'article de Sarah Finger.



mardi, février 27, 2018

Commentaire de "Qu’ont-ils fait du Bouddhisme ?"

Commentaire du livre de Marion Dapsance par Patrick (un de ses lecteurs). 





Une analyse sans concession du bouddhisme à l’occidentale




“La disparition de la Bonne Loi n’a pas lieu tant qu’une contrefaçon de la Bonne Loi n’apparaît pas dans le monde. C’est lorsque la contrefaçon apparaît dans le monde, que la Bonne Loi disparaît.” 

Samyutta Nikâya du Canon Pâli 




St Matthieu VII-6 : “Ne donnez pas aux chiens ce qui est saint, et ne jetez pas vos perles devant les cochons, de peur qu’ils les piétinent avec leurs pattes et se retournent pour vous déchirer.” 



Le second livre de Marion Dapsance est une source d’informations salutaires. Il nomme des points-clés du Dharma du Bouddha et aborde des contradictions vérifiables dans “des bouddhismes” tibétains et des soi-disant philosophies.  


Ce livre devrait permettre de réfléchir pour voir plus clair dans les salmigondis qui sont servis par des pseudo-intellectuels, des pseudo-gourous qui se prétendent religieux et dont certains se sont acoquinés à de pseudo-scientifiques-scientistes et à de pseudo-gouvernants, eux-mêmes asservis à une finance entropique. C’est un drame depuis une soi-disant Renaissance, après la disparition d’un Christianisme efficient jusqu’à Maître Eckhart, Thérèse d’Avila et Jean de la Croix.


Qui aura le courage d’y réfléchir en s’efforçant de mettre de côté ses préjugés, ses croyances, ses opinions ? Ce nouveau livre ne sera salutaire que s’il est correctement investigué sans aucun a priori.


Il est d’un registre différent du précédent livre qui était de “Santé publique” : “Les dévots du bouddhisme”, aux éditions Max Gallo. "Qu'ont-ils fait du bouddhisme ?" va peut-être en agacer plus d’un, rendre furieux d’autres, ceux même qui mettront en doute en 2017 [juste avant le tsunami de l’affaire Sogyal Rinpoché en juillet 2017], avec véhémence, étant déstabilisés dans leur suffisance universitaire, l’intelligence et par cela même ce que Marion Dapsance venait de nommer au grand jour dans un travail cohérent et irréfutable de recherches et de révélations de faits qu’elle vérifiera par elle-même, ce qui leur explosera au visage, ce “masque” de théâtre : “persona”, ce masque qu’ils soignaient précieusement et derrière lequel ils se cachaient soigneusement depuis 30 années, de même que notre Matthieu “télévisuel” : une affaire RIGPA, multinationale pseudo-bouddhique, affaire juteuse de nombreux millions d’euros dans 130 centres répartis dans le monde, affaire juteuse alimentée par de pauvres crédules stupides, serviles, superstitieux et irrationnels, venant de toutes les couches sociales, du plus bas jusqu’au plus élevé des hiérarchies mondaines. La souffrance affirme plus l’ego que le bonheur.


Ce n’est pas tant du côté de l’intellect que la compréhension du dharma atemporel peut s’opérer car la compréhension du dharma est nécessairement éclairée par une transcendance par Intuition métaphysique, en sanskrit : prajñâ. L’instinct de troupeau est toujours lié à la peur atavique entretenue par des médias qui eux-mêmes sont apeurés et asservis aux pouvoirs en place.



Le dharma est arrivé au Tibet 1300 ans après la mort du Bouddha et s’est greffé sur des pratiques irrationnelles, magiques, noires et blanches, du Tibet. L’école ancienne est celle des Nyingmapa à la même époque qu’existait déjà le dharma des Bönpos. Au cours d’une seconde vague, après une période trouble de 150 années, au 10ème et 11ème siècles, ce fut la naissance des autres écoles tibétaines dont celle qui vénère la soi-disant “sainteté”de leur chef. Au 20ème siècle, le grand prélat de cette école aimait beaucoup Hitler ! (Le 13ème
 dalaï-lama, Thubten Gyaso, qui fit traduire « Mein Kampf » en tibétain).  Le concept de "sainteté" érigé en titre honorifique (Sa Sainteté) n’existe pas ainsi dans le dharma authentique...

Le bouddhisme tibétain qui est servi aux Occidentaux n’est qu’une caricature grotesque du dharma. Mais, cela dit, bien des Tibétains intelligents connaissent parfaitement le véritable dharma. 

“Ne pas fréquenter les fous mais s’associer aux éveillés” dit le Mangala-Sutta du Canon Pâli. Alors, cherchez-les et trouvez-les ! 

Il y a une mystification des peuples par les contrefaçons des propagandistes auxquels s’aliènent des occidentaux… même parfois universitaires. Leur alliance avec un monde scientiste opère la déformation de la doctrine en déformant les techniques de méditation, en les détournant de leur but véritable ; et Christophe André, ce psychiatre de Sainte Anne, en est aussi une caricature. 


Les intérêts des propagandistes actuels sont aussi ceux de l’argent et du pouvoir. Les principaux d’entre eux sont nommés par Marion Dapsance à la page 21 de son livre. Ce sont quelques usurpateurs de la doctrine qui veulent fabriquer un bouddhisme à l’occidentale alors qu’ils n’ont pas compris le message du Bouddha. Ces contrefaçons participent à l’entropie d’une façon grandissante. Ce livre, avec raison, met en garde contre les mots piégés du langage. Il indique aussi de pouvoir être au fait des traditions religieuses, de faits historiques non déformés et de faits actuels, en vue d’une synthèse bénéfique à sa propre recherche.


Le dernier chapitre de ce livre nous dit que nous nous orientons vers le transhumanisme. Chacun doit pouvoir y réfléchir en s’informant. (à suivre...)


Patrick

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...