(Durée 10:06)
René Guénon, Hésychasme, Orthodoxie... mes étapes vers l'Islam & la Karkariya
Pourquoi ce vêtement ?
Source :
https://karkariya.fr/category/des-nouvelles-de-la-tariqa/
L’institution plonge ses racines dans les sectes helléniques de Pythagore et de Platon. Il s’y mêla des influences hindoues, voire chinoises (la doctrine de l’« invariable milieu »). En fait, l’ordre proprement dit remonte à Orchan, le second sultan turc. Gérard de Nerval qui fréquenta les derviches, les classait en groupes très distincts :
Les « munasihi » croient à la transmigration ou métempsychose : l’homme qui involue (en dégénérant spirituellement) renaît en animal ; et l’animal peut renaître en homme. De là, ces fondations pieuses en faveur des animaux, par exemple pour les chiens errants d’Istanbul ; de là encore, disent les derviches, l’interdiction par l’Islam de la chair de porc, cet animal étant biologiquement le plus proche de l’humain…
Les « eschraki » (comparer à l’allemand « erschreckt » = effrayé, illuminé), plus mystiques que théosophes, recherchent la contemplation divine par les nombres (comme les anciens pythagoriciens), par les formes et les couleurs. Toutefois, contrairement aux pythagoriciens, ils rejettent toute spéculation sur les nombres ; ils se bornent à immobiliser leur mental sur des nombres donnés, jusqu’à illumination !
Les « haïreti » (comparer au mot « hérétique ») sont des sceptiques ou faux sceptiques ; ils n’adhèrent à aucun article de foi, mais sans en rien rejeter… Ils estiment sagement que toute vérité contient son pôle d’erreur et inversement ; ceux-là se réfèrent à l’invariable milieu des Chinois. Ils pratiquent (toujours comme les sages chinois) le « non-agir », afin d’être agissants par leur inconscient.
Le derviche se voue à la pauvreté, ce qui, paradoxalement, lui donne le droit de recevoir. Certains usent et abusent (avec détachement) de la nourriture, des boissons alcoolisées, de la pâte de hachisch, de l’érotisme – l’élan mystique maintenant leur être profond dans l’indifférence. Mais ceux-ci marchent « sur le fil du rasoir » ! D’autres pratiquent l’ascétisme, avec le même détachement.
Les derviches furent toujours aimés de la foule musulmane qui apprécie leur gaieté, leur enthousiasme mystique, leur charité et cette simplicité d’initiés qui les places au-dessus de tous, sans piédestal. Dans leurs couvents, ils nourrissent les chiens et les oiseaux, sans les retenir, et instruisent les enfants. L’étranger les connaît uniquement par les exhibitions des derviches tourneurs : vêtus de blanc (sauf le supérieur, en bleu céleste), ils tournent sur eux-mêmes jusqu’à l’exaltation magnétique ; alors, fondus dans leur double, donc en transe, ils accèdent à une certaine extase et à une certaine médiumnité prophétique. Les derviches hurleurs dansent autour d’un mât en psalmodiant une litanie dont le refrain est « Allah hay ! » (Dieu vivant). Puis, ils entrent en transe aussi.
Derviches & soufis
par Jean Louis Bernard
L’institution plonge ses racines dans les sectes helléniques de Pythagore et de Platon. Il s’y mêla des influences hindoues, voire chinoises (la doctrine de l’« invariable milieu »). En fait, l’ordre proprement dit remonte à Orchan, le second sultan turc. Gérard de Nerval qui fréquenta les derviches, les classait en groupes très distincts :
Les « munasihi »
Les « munasihi » croient à la transmigration ou métempsychose : l’homme qui involue (en dégénérant spirituellement) renaît en animal ; et l’animal peut renaître en homme. De là, ces fondations pieuses en faveur des animaux, par exemple pour les chiens errants d’Istanbul ; de là encore, disent les derviches, l’interdiction par l’Islam de la chair de porc, cet animal étant biologiquement le plus proche de l’humain…
Les « eschraki »
Les « eschraki » (comparer à l’allemand « erschreckt » = effrayé, illuminé), plus mystiques que théosophes, recherchent la contemplation divine par les nombres (comme les anciens pythagoriciens), par les formes et les couleurs. Toutefois, contrairement aux pythagoriciens, ils rejettent toute spéculation sur les nombres ; ils se bornent à immobiliser leur mental sur des nombres donnés, jusqu’à illumination !
Les « haïreti »
Les « haïreti » (comparer au mot « hérétique ») sont des sceptiques ou faux sceptiques ; ils n’adhèrent à aucun article de foi, mais sans en rien rejeter… Ils estiment sagement que toute vérité contient son pôle d’erreur et inversement ; ceux-là se réfèrent à l’invariable milieu des Chinois. Ils pratiquent (toujours comme les sages chinois) le « non-agir », afin d’être agissants par leur inconscient.
Le derviche se voue à la pauvreté, ce qui, paradoxalement, lui donne le droit de recevoir. Certains usent et abusent (avec détachement) de la nourriture, des boissons alcoolisées, de la pâte de hachisch, de l’érotisme – l’élan mystique maintenant leur être profond dans l’indifférence. Mais ceux-ci marchent « sur le fil du rasoir » ! D’autres pratiquent l’ascétisme, avec le même détachement.
Les derviches furent toujours aimés de la foule musulmane qui apprécie leur gaieté, leur enthousiasme mystique, leur charité et cette simplicité d’initiés qui les places au-dessus de tous, sans piédestal. Dans leurs couvents, ils nourrissent les chiens et les oiseaux, sans les retenir, et instruisent les enfants. L’étranger les connaît uniquement par les exhibitions des derviches tourneurs : vêtus de blanc (sauf le supérieur, en bleu céleste), ils tournent sur eux-mêmes jusqu’à l’exaltation magnétique ; alors, fondus dans leur double, donc en transe, ils accèdent à une certaine extase et à une certaine médiumnité prophétique. Les derviches hurleurs dansent autour d’un mât en psalmodiant une litanie dont le refrain est « Allah hay ! » (Dieu vivant). Puis, ils entrent en transe aussi.
Gurdjieff, célèbre en Occident entre les deux guerres, avait reçu une initiation chez les derviches.
(Fares Gillon écrit : "Dans sa correspondance, René Guénon juge très défavorablement Gurdjieff, lui reprochant notamment de ne se rattacher à aucune filiation traditionnelle, et émet des doutes sur sa pratique, « une sorte de méthode d’entraînement psychique assez fantaisiste, qui semble même n’être pas sans danger »." Source : https://philitt.fr/2014/11/14/le-jihad-de-rene-daumal/)
Lecture :
Voyage en Orient de Gérard de Nerval