dimanche, décembre 02, 2012

La loge vaticane


Le magistrat Carlo Alberto Agnoli a démontré les liens de nombreux prélats du Vatican avec des loges maçonniques et a déterminé que le concile Vatican II a bien été orchestré par des francs-maçons. Il a écrit au responsable de la revue Chiesa viva (Église vivante), l'abbé Villa.

Mon cher abbé Villa,

Le 12 septembre 1978, au cours des jours du bref pontificat de Jean Paul I, la revue “Osservatore Politico” du journaliste Mino Pecorelli, membre de la Loge P 2 (par la suite mystérieusement assassiné le 20 mars 1979 presque certainement en relation avec les vicissitudes de cette succursale maçonnique !) publiait sous le titre: “La grande loge vaticane”, une liste de 121 personnages, dans leur quasi-totalité ecclésiastiques, en position de relief dans le monde catholique, parmi lesquels pas mal de cardinaux qui auraient été inscrits à la franc-maçonnerie.

Pecorelli pouvait compter sur des sources d’infirmation de première main, vu qu’il était lui-même franc-maçon. Il est en outre bien connu que, malgré les contorsions des actuels dirigeants pour démontrer le contraire au “monde profane” naïf, que le “secret” constitue un des soi-disant Landmarks”, c’est-à-dire des points fixes et inaliénables de la “libre maçonnerie”, comme du reste l’a souligné de toute sa compétence, l’actuel Grand Maître du Grand Orient d’Italie dans son livre “Philosophie de la franc-maçonnerie” (Marsilio ed. 1987). Ce n’est pas pour rien que la plus grande autorité de la pensée maçonnique, Albert Pike, définit cette secte: « Le vrai Sphinx, couvert jusque sous la tête par le sable qui s’y est accumulé tout autour au cours des siècles » et il explique qu’elle trompe “intentionnellement” ses initiés eux-mêmes.

Le motif pour lequel je vous envoie une copie de cette vieille liste, vous sollicitant de la reproposer à vos lecteurs, est que – circonstance que, pour autant que je sache, aucun journal n’a fait connaître – les doutes sur sa crédibilité doivent être tenus pour dépassés.

Nous en sommes débiteurs au Père paulin Rosario Esposito qui dans son livre intitulé : “Les grandes concordances entre l’Église et la Franc-maçonnerie” (Nardini édit. 1987), en se référant à elle, à la note 2 de la page 358, s’exprime textuellement : « À ce qui nous semble, sur bien peu de noms il est possible d’avancer des doutes sur leur appartenance ».

Or ce qui “semble” au Père Esposito en matière de maçonnerie est extrêmement fondé, avant tout parce qu’il atteste lui-même, à la note 1 de la page 167 de l’ouvrage cité, que le Grand Maître de la Maçonnerie, Giordano Gamberini lui a prêté son assistance “dans la rédaction de tout le livre” (et ce “tout” en dit long !).

En outre, il compte parmi les experts les plus qualifiés en questions maçonniques sur lesquelles il a écrit abondamment: “Membre ad honorem”, d’après sa propre déclaration, de la Loge “Gaetano Ruffo” de Rocella Jonica et se professe publiquement “franc-maçon jusqu’au plus profond de l’âme”.

Non moins prestigieuses sont ses lettres de créance dans le domaine catholique post conciliaire qui offrent une garantie de sûre et profonde connaissance de ce milieu également: à l’époque ( c’est-à-dire exactement en 1978) où il collabora avec des représentants très qualifiés du monde maçonnique, au livre de propagande de cette société, intitulé: “La Libre Maçonnerie”, édité par Sugar, il tenait jusqu’à trois chaires d’enseignement dans trois universités pontificales : la Grégorienne, l’Antonianum et le Marianum, et en plus au “Collège International Paulinum”. Pour ne rien dire de sa collaboration assidue à la revue des Éditions Paulines “Vita Pastorale”, destinée à la “formation” des prêtres selon les directives vaticanosecondistes, sur les colonnes de laquelle
avec un grand zèle il soutenait la cause de la Maçonnerie.

Cette impression apparaît d’autant moins hasardeuse lorsqu’on considère que, toujours dans livre cité du Père Esposito “Les Grandes concordances entre Église et Franc-maçonnerie”, à la page 420, dans l’appendice bibliographique, l’auteur nous informe que entre les protagonistes des dialogues bilatéraux entre les représentants de l’Église et de la Franc-maçonnerie, effectués au cours des années entre 1966 et 1977, se trouva le prêtre salésien Vincenzo Miano, secrétaire du “Secrétariat pour les non croyants” et auteur d’un livre intitulé: “Le Secrétariat pour les non croyants et la Franc-maçonnerie” (Ravenne 1979). À ce propos, le Père Esposito rapporte que l’abbé Miano participa à tous ces soi-disant dialogues, “en illustrant ensuite les positions mûries, à la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi et à Paul VI lui-même qui suivait et encourageait ces rencontres.”

Après ce préambule, on se demande: si telle était la situation en 1978, qu’en sera-t-il en 1992, surtout si ce qui ressort de cette liste était vrai, c’est-à-dire que le cardinal Sebastiano Baggio, pendant tant d’années préposé à la nomination des nouveaux évêques, était entré dans la Loge dès 1957 ?

Pour mieux éclaircir les idées sur le sens et sur les motivations de la validation du P. Esposito à la liste de Pecorelli, nous considérons opportun d’ajouter que dans le conteste du livre, elle est finalisée à démontrer la compatibilité parfaite entre l’appartenance à l’Église Catholique et l’adhésion à la Franc-maçonnerie: si tant de cardinaux, d’évêques et d’autres ecclésiastiques influents sont francs-maçons, il est évident que tout catholique peut entrer dans la loge sans aucun scrupule de trahir sa propre Foi !

Pour conclure cette lettre d’accompagnement, je me permet de vous rappeler que cette liste redevient d’actualité, soit parce que dans le dernier consistoire, Jean Paul II a imposé la barrette cardinalice à deux des ecclésiastiques qui y sont indiqués : Mgr. Fiorenzo Angelini et Mgr. Virgilio Noè, soit parce que, ces jours-ci se trouve sous les feux de la chronique judiciaire, le crack de la Banque Ambrosienne avec les relatifs lourds compromis de la Loge P 2 de Gelli, Sindona, Calvi et Ortolani, qui eut tant d’importance dans les vicissitudes et les manœuvres de la finance vaticanosecondiste.

Le nom de cette Loge, du reste, tient toujours la vedette: il est en fait revenu sur la scène en relation au procès pour le massacre à la gare de Bologne, à l’homicide de Olof Palme et au gigantesque trafic de drogue et d’armes avec la Syrie d’Hafez Assad, exterminateur des chrétiens du Liban, découvert en décembre dernier.

Nous sommes convaincus que, une fois passée cette grande tempête, ceux qui dans l’avenir s’occuperont d’histoire de l’Église, ne pourront pas faire abstraction de cette massive pénétration jusqu’aux plus hauts grades de la Hiérarchie ecclésiastique – qui s’est vérifiée dans la foulée du Concile Vatican II – de la part de représentants de cette secte qui depuis des siècles a fait de la destruction de l’Église Catholique son objectif primaire !

Liste des prélats présumés maçons

Voici la liste alphabétique, mise à jour le 15 octobre 1975, des cent quatorze représentants du monde catholique accusés d'être inscrits à la Maçonnerie (Panorama n° 538 - 10 août 1976).

Ablondi Alberto, Abresch Pio, Acquaviva Sabino, Angelini Fiorenzo, Argentieri Benedetto, Baggio Sebastiano, Balboni Dante, Baldassari Salvatore, Balducci Ernesto, Basadonna Ernesto, Battelli Giulio, Bedeschi Lorenzo, Belloli Luigi, Bellucci Cleto, Bettazzi Luigi, Bianchi Giovanni, Biffi Franco, Bigarella Mario, Bonicelli Gaetano, Boretti Giancarlo, Bovone Alberto, Brini Mario, Bugnini Annibale, Buro Michele, Cacciavillan Agostino, Caneli Umberto, Caprile Giovanni, Caputo Giuseppe, Casaroli Agostino, Cerruti Flaminio, Ciarrocchi Mario, Chiavacci Enrico, Conte Carmelo, Csele Alessandro, Dadaglio Luigi, D'Antonio Ezio, De Bonis Donato, Del Gallo Roccagiovane Luigi, Del Monte Aldo, Faltin Daniele, Ferraioli Giuseppe, Frana Renzo, Franzoni Giovanni, Germiti Vito, Girardi Giulio, Giustetti Massimo, Gottardi Alessandro, Gozzini Mario, Graziani Carlo, Gregagnin Antonio, Gualdrini Franco, Ilari Annibale, Laghi Pio, Lajolo Giovanni, Lanzoni Angelo, Levi Virgilio, Lozza Lino, Macchi Pasquale, Mancini Italo, Manfrini Enrico, Marchisano Francesco, Marcinkus Paolo, Marsili Salvatore, Mazza Antonio, Mazzi Venerio, Mazzoni Pier Luigi, Maverna Luigi, Mensa Albino, Messina Carlo, MessinaZanoni Adele, Monduzzi Dino, Mongillo Dalmazio, Morgante Marcello, Natalini Terzo, Nigro Carmelo, Noè Virgilio, Palestra Vittorio, Pappalardo Salvatore, Pasqualetti Gottardo, Pasquinelli Dante, Pellegrino Michele, Piana Giannino, Pimpo Mario, Pinto Pio Vito, Poletti Ugo, Rizzi Mario, Romita Fiorenzo, Rogger Igino, Rossano Pietro, Rovera Virginio, Sabattani Aurelio, Sacchetti Giulio, Salerno Francesco, Santangelo Franco, Santini Pietro, Savorelli Fernanda, Savorelli Renzo, Scanagatta Gaetano, Schasching Giovanni, Schierano Mario, Semproni Domenico, Sensi Giuseppe Maria, Sobrero Giuseppe, Sposito Luigi, Suenens Leo, Trabalzini Dino, Travia Antonio, Trocchi Vittorio, Tucci Roberto, Turoldo David, Vale Giorgio, Vergari Pietro, Villot Jean, Zanini Lino.

Liste des présumés maçons (Osservatore Politico – 12 septembre 1978).

ABLONDI Alberto : 5/9/1958 - Matricola 7/2431 - ALA (vescovo di Livorno)
ABRECH Pio : 27/11/1967 - Matricola 63/143 - API (aiutante di Studio Congregazione dei Vescovi)
ACQUAVIVA Sabino : 3/12/1969 - Matricola 275/69 - SABA (Professore di Sociologia relig. all'Università di Padova)
ANGELINI Fiorenzo : 14/10/1957 - Matricola 14/005 - ANFI
ARGENTIERI Benedetto : 11/3/1970 - Matricola 298/a -BEA (laico ail' Amm. Patr. S. Sede)
BAGGIO : 14/8/1957 - Matricola 85/2640 - SEBA (cardinale Prefetto Congregazione Vescovi)
BALBONI Dante : 23/7/1968 - Matricola 79/14 - BALDA (Assistante alla Biblioteca Vaticana)
BALDASSARI Salvatore : 19/2/1958 - Matricola 4315/19 - BALSA (Arcivescovo già di Ravenna)
BALDUCCI Ernesto : 16/5/1966 - Matricola 1452/3 - ERBA (religioso scolopio)
BASADONNA Ernesto : 14/9/1963 - Matricola 9/243 - BASE (Prelato d'onore di Milano)
BATTELLI Giulio : 24/8/1959 - Matricola 29/a - GIBA (laico membro diverse accademie scientifiche)
BEDESCHI Lorenzo : 19/2/1959 - Matricola 24/041 - BELO
BELLOLI Luigi : 6/4/1958 - Matricola 22/04 - BELLU (Rettore Seminario lombardo)
BELLUCCI Cleto : 4/6/1968 - Matricola 12/217 - CLEBE (Vescovo coadiutore di Fermo)
BETTAZZI Luigi : 11/5/1966 - Matricola 1347/45 - LUBE (Vescovo di Ivrea)
BIANCHI Giovanni : 23/10/1969 - Matricola 2251/11- BIGI
BIFFI Franco : 15/8/1959 - Matricola 6423 - BIFRA (Rettore della Lateranense)
BICARELLA Mario : 23/9/1964 - Matricola 21/014 - BIMA (Prelato di Vicenza)
BONICELLI Gaetano : 12/5/1959 - Matricola 63/1428 - BOGA (Vescovo di Albano)
BORETTI Giancarlo : 21/3/1965 - Matricola 0/241 - BORGI
BOVONE Alberto : 30/4/1967 - Matricola 254/3 - ALBO (Sottosegretario del S. Uffizio)
BRINI Mario : 13/7/1968 - Matricola 15670 - MABRI (Arcivescovo titolare di Algisa, Segretario Chiese Orientali, è uno dei 3 membri della Pontificia Commissione per la Russia)
BUGNINI Annibale : 23/4/1963 - Matricola 1365/75 - BUAN (pronunzio in Iran)
BURO Michele : 21/3/1969 - Matricola 140/2 - BUMI (Prelato membro Pontificia Commissione per l'America Latina)
CACCIAVILLAN Agostino : 6/11/1960 - Matricola 13/154 - ACA (Segretario di Stato)
CAMELI Umberto : 17/11/1960 - Matricola 9/1436 - CAMU (Direttore ufficio per affari eccl. d'Italia - membro per educaz. Catt.)
CAPRILE Giovanni : 5/9/1957 - Matricola 21/014 - GICA (Direttore «Civiltà cattolica»)
CAPUTO Giuseppe : 15/11/1971 - Matricola 6125/63 - GICAP
CASAROLI Agostino : 28/9/1957 - Matricola 41/076 - CASA (Ministro Affari Esteri)
CERRUTI Flaminio : 2/4/1960 - Matricola 76/2154 - CEFLA (Capo Ufficio Università Congregazione Studi)
CIARROCCHI Mario : 23/8/1962 - Matricola 123/a - CIMA (prelato)
CHIAVACCI Enrico : 2/7/1970 - Matricola 121/34 - CHIE (Prof. di morale Università di Firenze) 17
CONTE Carmelo : 16/9/1967 - Matricola 43/096 - CONCA
CSELE Alessandro : 25/3/1960 - Matricola 1354/09 - ALCSE
DADAGIO Luigi : 8/10/1967 - Matricola 43/b - LUDA (Arcivescovo di Lero, nunzio in Spagna)
D'ANTONIO Enzio : 21/6/1969 - Matricola 214/53 - EDA (Vescovo di Trivento)
DE BONIS Donato : 24/6/1968 - Matricola 321/02 - DONDEBO (prelato Ist. Opere di religione)
DEL GALLO ROCCAGIOVANE Luigi : 15/5/1969 - Matricola 102/61 - DEGAR (Prelato d' anticamera)
DEL MONTE Aldo : 25/8/1969 - Matricola 32/012 - ADELMO (Vescovo di Novara)
FALTIN Daniele : 4/6/1970 - Matricola 9/1207 - FADA
FERRAIOLI Giuseppe : 24/11/1969 - Matricola 004/125 - GIFE (membro Consiglio Affari Pubblici della Chiesa)
FRANZONI Giovanni : 2/3/1965 - Matricola 2246/47 - FRAGI
GEMMITI Vito : 25/3/1968 - Matricola 54/13 - VIGE (Congregazione per i Vescovi)
GIRARDI Giulio : 8/9/1970 - Matricola 1471/52 - GIGI
GIUSTETTI Massimo = 12/4/1970 - Matricola 13/065 - GIUMA
GOTTARDI Alessandro : 13/6/1959 - Matricola 2437/14 - ALGO (Arc. di Trento)
GOZZINI Mario : 14/5/1970 - Matricola 31/11 - MAGO
GRAZIANI Carlo : 23/7/1961 - Matricola 156/3 - GRACA (Rettore del Seminario Minore al Vaticano)
GREGAGNIN Antonio : 19/10/1967 - Matricola 8/45 - GREA (Giudice istruttore al Vicariato, Tribunale prima istanza cause matr.)
GUALDRINI Franco : 22/5/1961 - Matricola 21/352 - GUFRA (Rettore del Capranica)
ILARI Annibale : 16/3/1969 - Matricola 43/86 - ILA (Cappellano di Sua S antità)
LAGHI Pio : 24/8/1969 - Matricola 0/538 - LAPI (Nunzio in Argentina)
LAJOLO Giovanni : 27/7/1970 - Matricola 2/1397 - LAGI (membro Consiglio Affari pubblici della Chiesa)
LANZONI Angelo : 24/9/1966 - Matricola 6/324 - LANA (Capo Ufficio Segreteria di Stato)
LEVI Virgilio : 4/7/1958 - Matricola 241/3 - VILE (vice-direttore dell'« Osservatore Romano »)
LOZZA Lino : 23/7/1969 - Matricola 12/768 - LOLI (Cancelliere dell'Accademia romana S. Tommaso d'Aquino e di Religione cattolica)
MACCHI Pasquale : 23/4/1958 - Matricola 5463/2 - MAPA (minutante Segreteria di Stato, Segretario di Paolo VI)
MANCINI Italo : 18/3/1968 - Matricola 1551/142 - MANI (Cappellano di Sua Santità)
MANFRINI Enrico : 21/2/1968 - Matricola 968/c - MANE (laico consultore della Pontificia Commissione per l'arte sacra)
MARCHISANO Francesco : 4/2/1961 - Matricola 4536/3 - FRAMA (Sottosegretario Congregazione Studi)
MARCINKUS Paolo : 21/8/1967 - Matricola 43/649 - MARPA (Presidente dell'Istituto Opere di Religione)
MARSILI Salvatore : 2/7/1963 - Matricola 1278/49 - SALMA (Abbate O.S.B. di Finalpia)
MAZZA Antonio : 14/4/1971 - Matricola 054/329 - MANU (Vescovo tit. di Velia, segretario generale per l'Anno Santo 1975)
MAZZI Venerio : 13/10/1966 - Matricola 052/s - MAVE (Membro Consiglio affari pubblici della Chiesa)
MAZZONI Pier Luigi : 14/9/1959 - Matricola 59/T - PILUM (Congregazione per i Vescovi)
MAVERNA Luigi : 3/6/1968 - Matricola 441/c - LUMA (Vescovo di Chiavari, assistante generale per l'Azione cattolica italiana)
MENSA Albino : 23/7/1959 - Matricola 53/23 - MENA (Arcivescovo di Vercelli)
MESSINA Carlo : 21/3/1970 - Matricola 21/045 - MECA
MESSINA ZANONI Adele : 25/9/1968 - Matricola 045/329 - AMEZ
MONDUZZI Dino : 11/3/1967 - Matricola 190/2 - MONDI (Reggente alla Prefettura della Casa Pontificia)
MONGILLO Dalmazio : 16/2/1969 - Matricola 2145/22 - MONDA (Domenicano, professore di Morale all'Angelicum di Roma)
MORGANTE Marcello : 22/7/1955 - Matricola 78/0361 - MORMA (Vescovo di Ascoli Piceno)
NATALINI Terzo : 17/6/1967 - Matricola 21/44d - NATE (Vice-Prefetto aggiunto Archivio segreto Vaticano)
NIGRO Carmelo : 21/12/1970 - Matricola 23/154 - CARNI (Rettore del Seminario Pontificio per gli Studi giuridici)
NOÊ Virgilio : 3/4/1961 - Matricola 43652/21 - VINO (Ceremoniere)
PALESTRA Vittorio : 9/6/1968 - Matricola 075/43 - PAVI (Difensore del vincolo alla Sacra Rota e promotore di Giustizia dello Stato
Vat.)
PAPPALARDO Salvatore : 15/4/1968 - Matricola 234/07 - SALPA (Card. Arc. di Palermo)
PASQUALETTI Gottardo : 15/6/1960 - Matricola 4/231 - GOPA
PASQUINELLI Dante : 12/1/1969 - Matricola 32/124 - PADA (Consigliere alla Nunziatura di Madrid)
PELLEGRINO Michele : 2/5/1960 - Matricola 352/36 - PALMI (già Arc. di Torino)
PIANA Giannino : 2/9/1970 - Matricola 314/52 - GIPI
PIMPO Mario : 15/3/1970 - Matricola 793/43 - PIMA (Vicariato Ufficio affari generali)
PINTO Pio Vito : 2/4/1970 - Matricola 3317/42 - PIPIVI o PIMPI (addetto segret. Supremo Tribunale Segnatura Apostolica)
POLETTI Ugo : 17/2/1969 - Matricola 32/1425 - UPO (Vicario di S. S.)
RIZZI Mario : 16/9/1969 - Matricola 43/179 - MARI (Capo Ufficio Congregazione Chiese Orientali)
ROMITA Fiorenzo : 21/4/1956 - Matricola 52/142 - FIRO (morto : era sott. Cong. Clero)
ROGGER Igino : 16/4/1968 - Matricola 319/13 - IGRO (Cappellano di S. S.)
ROSSANO Pietro : 12/2/1968 - Matricola 3421/a - PIRO (Segretario del Segretariato per i non Cristiani)
ROVERA Virgilio : 12/6/1964 - Matricola 32/14 - ROVI
SABATTANI Aurelio : 22/6/1969 - Matricola 87/43 - ASA (Arc. Tit. di Giustiniana ; Primo Segretario Supremo Segnatura Apostolica)
SACCHETTI Giulio : 23/8/1959 - Matricola 0991/b - SAGI (Marchese : delegato al governatore)
SALERNO Francesco : 4/5/1962 - Matricola 0437/1 - SAFRA (Prelato refendario alla Segnatura e membro alla Prefettura Atti Ec.)
SANTANGELO Francesco : 12/11/1970 - Matricola 32/096 - FRASA (Sostituto Promotore di Giustizia e diffensore del vincolo)
SANTINI Pietro : 23/8/1964 - Matricola 326/11 - SAPI (Officiale e vice officiale al vicariato)
SAVORELLI Fernanda : 14/1/1969 - Matricola 004/51 - SAFE
SAVORELLI Renzo : 12/6/1965 - Matricola 34/692 - RESA
SCANAGATTA Gaetano : 23/9/1971 - Matricola 42/023 - GASCA (Congregazione per il clero, è membro Commissione per Pompei e
Loreto)
SCHASCHING Giovanni : 18/3/1965 - Matricola 6574/23 - GISCHA (Gesuita)
SCHIERANO Mario : 3/7/1959 - Matricola 14/3641 - MASCHI (Vescovo titolare d'Acrida, Ordinario militare per l'Italia)
SEMPRONI Domenico : 16/4/1960 - Matricola 00/12 - DOSE (Tribunale del Vicariato)
SENSI Giuseppe Maria : 2/11/1967 - Matricola 18911/47 - GIMASE (Arc. tit. di Sardi Nunzio in Portogallo)
SPOSITO Luigi : 5/10/1967 Matricola 539/02 - SPOLU (Ponticifia Commissione per gli archivi ecclesiastici per l'Italia, amministratore
patrimonio della Sede Apostolica)
SUENENS Leo : 15/6/1967 - Matricola 21/64 - LESU (Bruxelles) 18
TRABALZINI Dino : 6/2/1965 - Matricola 61/956 - TRADI (Vescovo di Rieti, ausiliare Roma Sud)
TRAVIA Antonio : 15/10/1967 - Matricola 16/141 - ATRA (Arc. tit. Termini Imerese, Elemosiniere di Sua Santità)
TROCCHI Vittorio : 12/7/1962 - Matricola 3/896 - TROVI (laico avvocato consistoriale segretario della Consulta di Stato Vaticano)
TUCCI Roberto : 21/6/1957 - Matricola 42/58 - TURO (Direttore Generale della Radio Vaticana)
TUROLDO David : 9/6/1967 - Matricola 191/44 - DATU
VALE Giorgio : 14/2/1971 - Matricola 24/326 - VAGI (Cappellano di S. S.)
VERGARI Piero : 14/12/1970 - Matricola 3241/6 - PIVE (grande protocollista alla Segnatura)
VILLOT Jean : 6/8/1966 - Matricola 041/3 - JEANNI (Zurigo) (Segretario di Stato)
ZANINI Lino : 5/8/1958 - Matricola 2/956 - LIZA (Arc. Titolare di Adrianopoli, Nunzio Apostolico a riposo. Membro della reveranda Fabbrica di S. Pietro)


FREGI Francesco Egisto : 14/2/1963 - Matricola 1435/87 - Depennato dal Maggio 1975
TIRELLI Sotiro : 16/5/1963 - Matricola 1257/95 - TIRSO
CRESTI Osvaldo : 22/5/1963 - Matricola 1653/65 - CRESO
ROTARDI Tito : 3/8/1963 - Matricola 1865/34 - TROTA
ORBASIO Igino : 17/9/1973 - Matricola 1326/97 - ORBI
DRUSILLA Italia : 12/10/1963 - Matricola 1653/24 - DRUSI
CROSTA Sante : 17/11/1963 - Matricola 1254/65 - CROSTAS
RATOISI Tito : 22/11/1963 - Matricola 1542/74 – TRATO

La maçonnerie à la conquête de l’Église
(Téléchargement gratuit)


Confessions
Père Gabriele Amorth

Aujourd'hui encore, nombre de personnes - et des plus sérieuses - font appel à des exorcistes pour se libérer de maux inexplicables dont elles souffrent dans leur corps et leur âme. Le Père Gabriele Amorth est considéré comme le plus célèbre exorciste du monde. Il s'acharne à délivrer ces êtres affligés de souffrances que ni la médecine ni la psychiatrie ne peuvent apaiser, et y parvient souvent de façon spectaculaire.

Dans cet ouvrage, il nous donne maints exemples de ces possessions " qui témoignent du pouvoir de Satan, parfois de manière stupéfiante, comme chez cette femme vomissant des clous ou chez ce garçon brûlé par de l'eau bénite. Le diable tente tout le monde, dit-il, surtout les religieux. Ne soyez donc pas surpris qu'il envahisse le Vatican. " Et de vitupérer la volonté de puissance de certains prélats qui ont carrément pactisé avec les forces du Mal. Plus généralement, il nous met en garde contre une société qui a perdu le respect de l'autre et de la vie, faisant le lit du pire ennemi de Dieu et des hommes.

samedi, décembre 01, 2012

Trois référendums pour tout changer



Le parti pirate propose des outils participatifs, notamment numériques, pour rapprocher les citoyens de la scène politique.


Il y a quelques années, Alain Minc révéla l’existence d'une forme de gouvernement mondial. Au micro de Colombe Schneck, animatrice de l'émission Les liaisons heureuses de France Inter, il a dit : « On croit qu’il n’y a pas de gouvernance mondiale, c’est faux. Il y a une forme de gouvernance mondiale sauf qu’elle n’est pas codifiée, elle est empirique, elle est implicite, mais elle est décisive. » C'était le samedi 26 septembre 2009.

Cette gouvernance mondiale non codifiée, qui n’est pas autre chose qu'une dictature cachée, ne tardera pas à se dévoiler.

Question posée à Max Gallo : Est-ce qu'on peut penser, actuellement, qu'il peut surgir un nouvel Hitler ou un nouveau Mussolini ?

L'historien ou le romancier n'aime faire de pronostics que sur des événements qui ont déjà eu lieu! Il n'y a qu'une seule loi, en Histoire, s'il y en a une, c'est celle de la surprise. Puisque le fascisme et le nazisme ont eu lieu, les formes que prendront d'éventuels mouvements totalitaires ou dictatoriaux ne seront plus celles que nous avons connues avec Mussolini et Hitler. Nous serons surpris par l'événement. C'est cela le drame des hommes en général et de ceux qui vivent l'Histoire : les événements qui se sont déroulés ne les aident pas beaucoup à reconnaître la route à venir. « L'expérience, disait Confucius, est une lanterne que l'on porte sur le dos. Elle n'éclaire que la route parcourue déjà. Devant, demeure toujours l'obscurité. »

Nous pouvons tirer du nazisme, comme réflexion, qu'il faut avoir une conscience critique en éveil. Si les apparences sont blanches, il faut penser que, peut-être, le noir est derrière et vice versa. Il ne faut jamais se contenter de ce qui nous est dit, mais savoir aussi le non-dit des choses et savoir pourquoi on dit les choses. Simplement, le nazisme est essentiellement — d'autres mouvements, d'autres sociétés peuvent produire cela — la destruction ou l'impossibilité de penser individuellement. 

Donc, c'est par la pensée individuelle qu'on peut empêcher la répétition d'événements de cette nature. (Max gallo)

Le contrôle de la pensée individuelle est au cœur des préoccupations de clubs de pouvoir, de sociétés secrètes, de mouvements spiritualistes... Actuellement, tout est mis en œuvre pour abrutir ou rendre les populations dociles.

Par ailleurs, en France, en plus d'un demi-siècle d'existence, la Ve République n'a organisé que 9 référendums. Le dernier en date, qui exprima l'opposition des Français à la constitution européenne, fut totalement méprisé par l'oligarchie. On imposa le traité de Lisbonne pour pallier la non ratification du projet de constitution européenne. Les logorrhées médiatiques, intellectuelles, politiques soûlèrent les Français qui furent incapables de combattre l'antidémocratique traité de Lisbonne. Comme l'a avoué Alain Minc, un pouvoir supranational est en mesure de dicter sa volonté à l'Europe et au monde.

Mais il est possible de contrer cette gouvernance mondiale dictatoriale implicite en développant une e-démocratie universelle grâce à l'Internet. Dès maintenant, en France, les citoyens doivent exiger trois référendums sur des questions fondamentales qui sont instrumentalisées et détournées par les politiciens professionnels.

Les trois référendums qui pourraient tout changer :

Devons-nous refuser de payer la dette publique et suivre l'exemple islandais ? 

Faut-il renoncer à la doctrine économique ultralibérale responsable du chômage de masse ?

L'immigration représente-t-elle un danger ?

Ensuite, chaque Français disposera d'un accès sécurisé à la grande assemblée numérique de tous les citoyens. Cette assemblée décidera directement des grandes orientations politiques. Les parasites, prétendus représentants du peuple, seront renvoyés dans leurs pénates. Des personnes compétentes seront chargées de mettre en application les décisions de l'e-assemblée du peuple.


vendredi, novembre 30, 2012

La mondialisation





La mondialisation, aujourd'hui, c'est surtout la suppression des entraves au libre-échange et l'intégration des économies nationales grâce à l'action d'une série d'institutions conçues pour amener la croissance économique à tous. Cette mondialisation-là est la fille d'un libéralisme dogmatique. Ce que nous voulons, c'est une économie respectueuse. Ce libéralisme-là est obsédé par la croissance, on a vu les dégâts. Comme le dit Riccardo Petrella : « Le résultat de la mise en pratique des principes de la Sainte Trinité de la Libéralisation des marchés, de la Déréglementation et de la Privatisation de l'économie est très clair : partout on démantèle ou on réduit significativement le pouvoir d'orientation et de contrôle des acteurs publics, à commencer par les parlements, expression centrale de la représentation politique des citoyens en régime démocratique. Les parlements ne fixent plus l'ordre du jour et des priorités de leur pays. L'ordre du jour est fixé par les acteurs privés et en particulier par les marchés financiers mondiaux. » « Dès lors, le mot-clé est « adaptation ». Il faut — dit-on — s'adapter à la mondialisation. Ceux qui ne s'adaptent pas seront éliminés. D'où l'impératif de la compétitivité mondiale de tous contre tous. » « Cette conception se base sur l'idée selon laquelle le sens actuel de l'histoire des sociétés contemporaines est celui de l'évolution nécessaire, inexorable et inévitable vers la constitution d'un grand marché mondial unique, intégré, autorégulateur. »

Dans cette logique-là, on veut mettre l'État de côté et laisser faire les forces financières. Encore une erreur majeure. C'est vite oublier que le rôle de l'État, c'est préserver l'intérêt général alors que les financiers s'attachent logiquement à leur intérêt propre. C'est pourquoi on invoque très souvent les progrès technologiques ou la concurrence internationale pour expliquer et justifier les destructions des tissus économiques et sociaux de régions entières, l'abandon des villes, régions et pays qui ne parviennent pas à réaliser à temps et avec compétitivité la reconversion de leur économie en adaptation aux changements sur l'échiquier économique mondial.

La traduction essentielle de la mondialisation, c'est donc la mise en place d'un immense marché mondial.

La question « numéro un » est cela est-il bénéfique ou néfaste au bien-être durable ?
C'est néfaste, sauf des avantages à court terme pour des Asiatiques disciplinés.

Qui a décidé cette mondialisation ?
Les grandes entreprises dont le souci majeur n'est pas l'intérêt général, ce n'est pas leur fonction.

Peut-on faire autrement ?
Oui, c'est une question purement politique. En effet, le FMI (Fonds Monétaire International), la Banque Mondiale et l'OMC sont les maîtres d’œuvre de cette mondialisation. Pour qu'un pays obtienne un financement du FMI, il doit écouter ses « experts ». Le problème, c'est que ces « experts » sont obsédés par la croissance et le libre-échange. Même si tout n'est pas condamnable, il faut trier, réfléchir : la mondialisation n'améliore pas le sort de ceux qui ont le plus besoin des bienfaits qu'elle promet. Les Occidentaux estiment que les emplois mal payés chez Nike relèvent de l'exploitation mais, pour de nombreux habitants du monde en développement, travailler en usine vaut mieux que rester désœuvré. L'ouverture du marché jamaïcain aux exportations de lait des États-Unis, en 1992, a été néfaste pour les producteurs laitiers locaux, mais elle a permis aux enfants pauvres d'avoir du lait meilleur marché.

En 1997 et 1998, la crise asiatique a menacé l'ensemble de l'économie mondiale. La mondialisation et l'introduction d'une économie de marché n'ont pas produit les effets promis en Russie, ni dans la plupart des autres économies engagées dans la transition du communisme au marché. L'Occident avait dit à ces pays que le nouveau système économique allait leur apporter une opulence sans précédent. Il leur a apporté une pauvreté sans précédent. À bien des égards, et pour la grande majorité des habitants, l'économie de marché s'est révélée encore pire que leurs dirigeants communistes ne l'avaient prédit. On ne saurait concevoir plus frappant contraste qu'entre la transition de la Russie, mise en œuvre par les institutions économiques internationales, et celle de la Chine, conçue par elle-même. En 1990, le PIB de la Chine représentait 60 % de celui de la Russie. Dix ans plus tard, c'est l'inverse, comme le démontre Stiglitz dans La Grande Désillusion. La pauvreté a augmenté en Russie, diminué en Chine. Si les bienfaits de la mondialisation ont été moindres que ne l'affirment ses partisans, le prix à payer a été lourd : l'environnement a été saboté, la corruption a gangrené la vie politique et la rapidité du changement n'a pas laissé aux pays le temps de s'adapter culturellement. Les crises, qui ont apporté dans leur sillage le chômage de masse, ont légué des problèmes durables de dissolution sociale — de la violence urbaine en Amérique latine aux conflits ethniques dans d'autres régions du monde comme l'Indonésie. On a créé le FMI parce qu'on estimait nécessaire une action collective au niveau mondial pour la stabilité économique. Le FMI est une institution publique, qui fonctionne avec l'argent que versent les contribuables du monde entier. Les grands pays développés mènent le bal, et un seul, les États-Unis, a un droit de veto effectif. Un demi-siècle après sa fondation, il est clair que le FMI a échoué dans sa mission. Le FMI a échoué dans sa mission initiale, promouvoir la stabilité mondiale. La plupart des pays industriels avancés ont édifié leur économie en protégeant judicieusement et sélectivement certaines de ses branches, jusqu'au moment où elles ont été assez fortes pour soutenir la concurrence étrangère. Concernant les contrôles sur les flux de capitaux, les pays européens ont interdit leur libre circulation jusqu'aux années soixante-dix. On pourrait dire qu'il est injuste d'exiger des pays en développement, dont le système bancaire fonctionne à peine, qu'ils se risquent à ouvrir leurs marchés financiers. Quand les institutions financières mondiales entrent dans un pays, elles peuvent écraser la concurrence intérieure. Elles seront plus généreuses quand il s'agira de consentir des prêts aux multinationales que pour faire crédit aux petites entreprises et aux agriculteurs locaux. La libéralisation des marchés des capitaux a mis les pays en développement à la merci des impulsions rationnelles et irrationnelles de la communauté des investisseurs, de leurs euphories et abattements irraisonnés. Keynes était tout à fait conscient de ces changements d'humeur qui semblent sans fondement. Nulle part ces errements n'ont été plus clairement à l'œuvre qu'en Asie. Peu avant la crise, le taux d'intérêt des bons d'État thaïlandais ne dépassait que de 0,85 % celui des bons les plus sûrs du monde : on les considérait donc comme extrêmement sûrs. Le FMI pèse lourd sur les questions de développement. Les pays en développement affrontent, à bien des égards, des difficultés beaucoup plus graves que les pays développés. C'est que, dans les premiers, les marchés font souvent défaut ; trop souvent, malheureusement, la formation des macroéconomistes ne les prépare guère aux problèmes qu'ils vont rencontrer dans les pays en développement. Les éléments extérieurs peuvent être utiles s'ils font connaître les expériences d'autres pays et proposent plusieurs interprétations possibles des forces économiques à l'œuvre. Mais le FMI voulait la place centrale dans la détermination de la politique. Et il pouvait l'occuper parce que sa position était fondée sur une idéologie — le fanatisme du marché — qui s'intéresse fort peu, voire pas du tout, aux situations et aux problèmes réels. Les économistes du FMI peuvent ignorer les effets immédiats de leurs mesures sur un pays : ils se contentent de se déclarer convaincus qu'à long terme il sera en meilleure posture. Pourtant, les plans et mesures ne peuvent être imposés, ils ne réussiront que si les pays se les approprient ; élaborer un consensus est essentiel ; les politiques et stratégies de développement doivent être adaptées à la situation du pays.

En Côte d'Ivoire, le service téléphonique a été privatisé. Une société privée a procédé à des hausses de tarifs d'une ampleur telle que, par exemple, les étudiants du supérieur ne pouvaient s'offrir la connexion à Internet, essentielle si l'on veut empêcher que l'écart, déjà énorme, dans l'accès au monde numérique entre les riches et les pauvres ne s'accroisse encore davantage. Le FMI soutient que le plus important, c'est de privatiser vite. Les problèmes de concurrence et de réglementation se régleraient ensuite. Le problème, c'est que, une fois que l'on a créé un intérêt privé, il a la motivation et les moyens financiers de maintenir sa position de monopole en étouffant réglementation et concurrence tout en semant au passage la corruption dans le milieu politique.

Les pays en développement qui ont le mieux réussi en termes de croissance, ceux d'Asie, se sont ouverts au monde extérieur, mais progressivement. Ils ont profité de la mondialisation pour augmenter leurs exportations, et leur économie en a bénéficié. Mais ils n'ont levé leurs barrières protectionnistes qu'avec précaution et méthode : seulement après avoir créé de nouveaux emplois. Ces États ont fait en sorte qu'il y ait des capitaux disponibles pour de nouvelles créations d'emplois et d'entreprises ; et ils ont même joué un rôle d'entrepreneur en lançant de nouvelles firmes. La Chine commence seulement à lever ses entraves au commerce, vingt ans après avoir entamé sa marche vers le marché — période où son développement a été très soutenu. C'est parce que la libéralisation du commerce a si souvent déçu — par la montée du chômage par exemple — qu'elle suscite une telle opposition.

Le système du marché exige des droits de propriété clairement établis et des tribunaux pour les faire respecter. Ce système suppose la concurrence et l'information parfaites, mais ce n'est pas le cas. Le « droit » est rare. Réformer sur un point sans réforme d'accompagnement sur les autres, risque en fait d'aggraver la situation. C'est un problème de calendrier. L'idéologie ignore ces questions, car elle veut passer le plus vite possible à l'économie de marché. Manifestement, la croissance n'améliore pas la vie de tout le monde. Quelques cas de développement réussi ont été précédés d'une réforme agraire — en Corée du Sud et à Taïwan par exemple. Réalisée correctement — en veillant à ce que les travailleurs n'obtiennent pas seulement la terre, mais aussi l'accès au crédit et à des services rapprochés de vulgarisation agricole qui leur enseignent l'usage des nouvelles semences et techniques de plantation, la réforme agraire pourrait être déterminante. Mais elle constitue un changement radical dans la structure de la société, et ce bouleversement ne plaît pas forcément à une certaine « élite ». Le débat croissance/pauvreté est une question de stratégie de développement. Il faut comprendre les causes et la nature de la pauvreté. Beaucoup sont prisonniers d'une série de cercles vicieux. Les problèmes d'alimentation entraînent des problèmes de santé qui diminuent les possibilités de gagner de l'argent, ce qui dégrade encore plus leur santé. Ayant à peine de quoi survivre, ils ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l'école, et ceux-ci, sans éducation, sont contraints à une vie misérable. La pauvreté se transmet d'une génération à l'autre. Les paysans pauvres ne peuvent pas s'offrir les engrais et les semences qui augmenteraient leur productivité. Ce n'est que l'un des nombreux cercles vicieux auxquels sont confrontés les pauvres. Partha Dasgupta, de l'université de Cambridge, en signale un autre. Dans des pays déshérités comme le Népal, ils n'ont souvent d'autre source d'énergie que les forêts voisines. Mais quand ils déboisent pour se chauffer et cuire les aliments, cela provoque l'érosion des sols, et cette dégradation de l'environnement les condamne à une existence toujours plus pénible. Si les habitants des pays développés s'alarment des insuffisances de l'assurance-maladie, ceux des pays en développement n'ont aucune assurance — ni chômage, ni maladie, ni retraite.

Depuis Keynes, il existe un « protocole », dirait votre médecin, pour un pays confronté à une grave récession économique : l'État doit stimuler la demande globale soit par la politique monétaire, soit par la politique budgétaire : réduire les impôts et accroître les dépenses, ou détendre la politique monétaire.

Cette politique économique est logique si on part du principe que la croissance est indispensable au bien-être et qu'elle est possible indéfiniment. Le problème n° 1, c'est que ces deux postulats sont faux ; le problème n° 2, c'est que les maîtres de la planète veulent que l'organisation mondiale repose là-dessus, le problème n° 3, c'est que ces maîtres du monde sont riches à titre individuel lorsqu'ils sont décideurs, mais leurs pays sont au bord de la banqueroute. Et, lorsqu'il n'y a plus d'avoine, les chevaux qui ont faim se battent. Les forts finissent par manger, les faibles crèvent. Est-ce une évolution juste du genre humain ? Les expériences communistes des pays de l'Est ou de Cuba démontrent que leur système est incompatible avec la réalité et qu'il se maintient au prix de la liberté. Mais les expériences libérales occidentales démontrent aussi des tares inacceptables où l'intérêt personnel sabote l'intérêt général et le long terme.

La mondialisation doit s'effectuer dans le cadre d'une économie respectueuse où l'État, garant de l'intérêt général, est fort. N'en déplaise aux ultra-libéraux. Mais la Russie, qui aura donc expérimenté en un siècle communisme forcené et libéralisme borné, prouve qu'un État fort est dangereux s'il est corrompu (par l'argent et/ou la soif de pouvoir) et/ou incompétent. Si la Russie n'était pas truffée de matières premières, la faillite serait inévitable. Elle a considérablement augmenté le nombre de pauvres, fait la fortune d'un tout petit nombre, et a ravagé les classes moyennes.

Les moyens de communication, de transport, rendent inévitable une certaine mondialisation et c'est bien car le monde est notre village. C'est bien car les différences sont enrichissantes.

Qu'il s'agisse du peuple français ou du peuple congolais, il doit assurer son rôle de contre-pouvoir par rapport à son gouvernement. Aujourd'hui, l'ignorance règne. Les résultats électoraux l'attestent. Dans certains pays, l'action du FMI est déterminante : en Russie, son opération de sauvetage de 1998 a été dictée par le souci de maintenir Boris Eltsine au pouvoir. Les décisions du FMI clans ce domaine ont été inextricablement liées aux jugements politiques de l'administration Clinton.

La mondialisation telle qu'elle est pratiquée est néfaste pour les pauvres du monde, pour l'environnement, pour la stabilité de l'économie mondiale. La transition du communisme à l'économie de marché a été si mal gérée que partout, sauf en Chine et dans quelques rares pays d'Europe de l'Est, la pauvreté est montée en flèche. Pour certains, la solution est simple : abandonnons la mondialisation. Ce n'est ni possible ni souhaitable. La mondialisation a apporté aussi des bienfaits. C'est sur elle que l'Asie orientale a fondé son décollage, notamment sur les échanges commerciaux et le meilleur accès aux marchés et aux technologies. C'est elle qui a permis certains progrès en matière de santé (chirurgie), et qui contribue à l'émergence d'une société civile mondiale dynamique luttant pour plus de démocratie et de justice sociale. Le problème n'est pas la mondialisation. C'est la façon dont on l'a pervertie. En particulier par les institutions économiques internationales, le FMI, la Banque mondiale et l'OMC. Elles agissent trop souvent en fonction des intérêts des pays industriels avancés — et d'intérêts privés en leur sein — et non de ceux du monde en développement. Mais la question n'est pas seulement qu'elles ont servi ces intérêts : trop souvent, elles ont eu de la mondialisation une vision étriquée, due à une idée dogmatique de l'économie et de la société. Laurence Benhamou auteure du Grand bazar mondial montre que le système ainsi perverti est absurde.

Le problème est dans les esprits, pas seulement dans les institutions. Prendre soin de l'environnement, faire en sorte que les pauvres puissent dire leur mot dans les décisions qui les touchent, promouvoir la démocratie et le commerce équitable : tout cela est nécessaire pour permettre les bienfaits potentiels de la mondialisation. Mais les institutions reflètent l'état d'esprit de leurs dirigeants. Le gouverneur de banque centrale s'inquiète des statistiques de l'inflation, et non de celles de la pauvreté. Le ministre du Commerce, des chiffres des exportations, pas des indices de pollution.

Jean Marc Governatori, Vivre c'est possible.



Vivre c'est possible.

Changer le monde, changer sa vie, c'est possible sans révolution. L'auteur dresse l'état des lieux de notre planète et crée une véritable "dynamique de l'espoir" nourrie de solutions concrètes.

L'auteur exprime une vision novatrice et crédible sur l'éducation, l'emploi, la santé, la justice, la protection de l'écosystème et de l'animal... Respect et responsabilité sont père et mère du "bien-être durable", idéal cher à Jean Marc Governatori. Ce défi pour une nouvelle société, dégagée de l'obsession "croissantielle", s'inscrit dans le sillon d'une Europe qui deviendra exemplaire pour les autres pays. Perpétuer les clivages entre la droite et la gauche, l'écologie et l'économie, la femme et l'homme, le fonctionnaire et le non fonctionnaire, l'entreprenant et le non entreprenant est suicidaire. Opposer les pays, les religions, aussi.

jeudi, novembre 29, 2012

Technique & parole





Au mois de mai 2012, en pleine campagne pour les législatives, le député sortant de la Creuse est menacé de mort. Immédiatement, la gendarmerie contacte tous les candidats afin de les rassurer. Ils peuvent continuer à répandre leur « bonne parole » sans crainte, la maréchaussée veille.

Aujourd'hui, je poursuis ma campagne pour la véritable démocratie et je reçois des e-mails de déséquilibrés qui aimeraient me faire taire et faire taire les internautes engagés dans une grande e-révolution pacifique. Révolution qui inquiète aussi l'ONU. Cette organisation mondialiste douteuse et son organisme l'Union internationale des télécommunications (en anglais International Telecommunication Union ou ITU) dont le siège est à Genève, en Suisse, œuvrent au contrôle de l'Internet.

Bien avant Internet, dans un texte écrit en 1952, le philosophe Georges Gusdorf (1912-2000) souligne l'importance des techniques de diffusion de la parole dans la transformation de l'homme.

« Chez les Grecs, écrivait Fénelon, tout dépendait du peuple, et le peuple dépendait de la parole » (Lettre à l'Académie, IV). La civilisation antique tout entière est une civilisation de la parole, qui incarne l'autorité, et permet seule de parvenir au pouvoir. L'histoire de l'antiquité, et l'homme même d'autrefois, ne nous deviennent vraiment intelligibles que si l'on tient compte de ce fait capital. Autrement dit, il y a une évolution de la parole à travers le temps. L'apparition de techniques nouvelles multiplie sa portée, en lui ouvrant des dimensions inédites qui transforment la structure même de l'existence. L'homme a cessé d'être seulement l'être qui parle, il est devenu l'être qui écrit et qui lit, et la face du monde s'en est trouvée transformée.

L'émergence de l'humanité supposait cette première révolution que constitue le passage du monde vécu au monde parlé. La réalité humaine se définit d'abord comme un ensemble de désignations, son unité est celle d'un vocabulaire. La première civilisation est une parole en expansion, et ce caractère suffit à nous donner la clef de la conscience mythique, puisque aussi bien mythe signifie parole (muthos). Au sein de ce genre de vie, la parole est liée à un support vivant, parole de quelqu'un, rapportée par quelqu'un. La seule réserve de parole, le seul procédé de conservation, est la mémoire personnelle, extrêmement développée, ainsi que la mémoire sociale, la tradition et la coutume Civilisation de l'on-dit, de la rumeur, où la parole peut tout, — civilisation de la formule, du secret, de la magie. L'autorité appartient aux anciens, aux vieillards en qui survit le trésor de l'expérience ancestrale, jalousement gardé, mais fragile et menacé, car si celui qui sait disparaît, personne ne saura plus. La découverte de l'isolé ne profite qu'à lui seul. Le patrimoine communautaire est suspendu à la continuité des hommes. Il ne peut être mis à l'abri, capitalisé en dehors du circuit des vivants ; il doit toujours s'affirmer en acte, et de ce fait ses limites sont celles-là mêmes des possibilités d'une mémoire humaine, avec ses déformations et ses fabulations.

Davantage encore, on peut penser que l'homme préhistorique, justement parce qu'il ignore l'écriture, ne sait pas parler tout seul. Il n'existe qu'au niveau de la conversation, c'est-à-dire de la participation. A la civilisation orale correspond une culture diffuse, une littérature anonyme où les œuvres non signées appartiennent à tout le monde et à personne. C'est l'âge patriarcal de l'épopée (étymologiquement : ce qu'on exprime par la parole), de la légende (ce qu'on raconte), de la ballade, du conte et du dicton, trésors populaires, fruits d'un inconscient collectif, paroles qui volent et vagabondent à travers le monde, paroles trop souvent envolées à jamais parce que, lorsqu'elles vivaient encore, personne ne s'est soucié de les fixer une fois pour toutes.

L'invention de l'écriture a bouleversé le premier univers humain, elle a permis le passage à un nouvel âge mental. Il n'est pas exagéré de dire qu'elle constitue un des facteurs essentiels dans la disparition du monde mythique de la préhistoire. La parole avait donné à l'homme la domination de l'espace immédiat ; liée à la présence concrète elle ne peut atteindre, dans l'étendue et dans la durée, qu'un horizon raccourci aux limites fuyantes de la conscience. L'écriture permet de séparer la voix de la présence réelle, et donc elle multiplie sa portée. Les écrits restent, et par là ils ont pouvoir de fixer le monde, de le stabiliser dans la durée, comme ils cristallisent les propos et donnent forme à la personnalité, désormais capable de signer son nom et de s'affirmer par delà les limites de son incarnation. L'écrit consolide la parole. Il en fait un dépôt qui peut attendre indéfiniment sa réactivation dans des consciences à venir Le personnage historique prend la pose devant les générations futures, il relate sur le basalte, le granit ou le marbre, la chronique de ses hauts faits.

Ainsi l'invention de l'écriture délivre l'homme du règne de la tradition et de l'on-dit. Une nouvelle autorité va naître, celle de la lettre substituée à la coutume, dans une ambiance sacrée. Car la première écriture est magique, de par ses prestigieuses vertus. Les premiers caractères sont hiéroglyphes, c'est-à-dire signes divins, réservés aux prêtres et aux rois. Le droit écrit apparaît d'abord sur les tables de la loi, que les dieux du ciel communiquent aux hommes. Le code divin remplace la tradition et stabilise l'ordre social en rendant possible une administration d'expansion indéfinie. La nouvelle autorité s'incarne en des hommes nouveaux, hommes d'écriture, lettrés, prêtres et scribes, qui mettent en œuvre l'efficacité de leur technique dans un secret jalousement gardé. La parole des dieux devient elle-même une Écriture sainte. Les grandes religions, Judaïsme, Christianisme, Islam reposent ainsi sur le dépôt d'un texte sacré dont les clercs et les commentateurs assurent la garde et l'interprétation.

L'écriture, la lecture sont donc d'abord le monopole d'une caste de privilégiés. Les lettrés forment une élite, qui se reconnaît à l'usage de la langue écrite, spécifiquement distincte de la langue parlée. Car « on n'écrit jamais comme l'on parle, note M. Vendryes ; on écrit (ou l'on cherche à écrire) comme les autres écrivent » (Le langage, p. 389). La langue vulgaire ne peut revêtir la dignité de l'écriture. Jusqu'à nos jours, la recherche du style est le signe distinctif de la langue écrite, et la moindre lettre nous oblige à recourir à des formules empruntées, qui n'interviennent jamais dans la conversation. Il existe en pays musulman, un arabe littéraire, langue morte qui se survit pour l'écriture, et un arabe dialectal, que l'on parle, mais que l'on n'écrit pas. On a pu dire, de nos jours, qu'un écrivain comme Valéry perpétuait dans ses livres la langue écrite du XVIIIe siècle qui, dès cette époque, se distinguait très nettement de la langue familière. Ainsi se maintient le caractère aristocratique de l'écriture, qui nous impose un régime d'archaïsme et de convention comme si le recours au papier et au porte-plume mobilisait en nous une autre conscience, distincte de la conscience parlante.

L'écriture a pourtant cessé d'être le privilège de quelques-uns Elle fait partie du minimum vital de l'homme d'aujourd'hui, du moins en Occident — car dans l'ensemble de l'humanité, on compte maintenant encore une majorité d'illettrés. Une nouvelle révolution technique est intervenue au XVIe siècle, avec la découverte de l'imprimerie, qui a bouleversé les conditions d'existence spirituelle en faisant passer la vie intellectuelle de l'âge artisanal à celui de la grande industrie. L'écriture, la lecture se trouvent désormais à la portée de tous. La consommation de papier imprimé ne cesse d'augmenter à mesure que se perfectionnent les techniques d'utilisation, si bien qu'aujourd'hui encore l'humanité souffre d'une crise latente, d'une véritable disette de papier journal. Dès le XVIe siècle, la diffusion du livre offre à chaque homme la possibilité, moyennant une initiation préalable, d'un accès direct à la vérité.

L'événement est d'une importance capitale : la vérité ne fait plus acception de personne, de caste ni de rang, L'esprit critique est né ; chaque homme est appelé à juger par lui-même de ce qu'il doit croire ou penser. L'humanisme de la Renaissance se fonde sur l'édition des classiques grecs et latins comme la Réforme est rendue possible par la diffusion de la Bible imprimée. Par une rencontre significative, la même assemblée du peuple qui décide, en 1536, l'adoption de la Réforme à Genève, décrète l'instruction publique obligatoire. Cette initiative mémorable dans l'histoire de l'Occident correspond à l'exigence de la nouvelle conscience religieuse qui veut aborder individuellement les textes sacrés En même temps d'ailleurs, et pour les mêmes raisons, se constituent les langues littéraires modernes. Le latin suffisait jusque-là aux besoins de l'élite des clercs. La promotion intellectuelle de masses de plus en plus importantes pour lesquelles l'écriture et la lecture ne sont plus un métier, mais un élément de culture et de vie spirituelle, entraîne la formation des langues écrites constituées à partir des dialectes simplement parlés.

La civilisation moderne est une civilisation du livre. L'imprimé se trouve si intimement associé à notre vie que nous avons quelque peu perdu le sens de son importance. Mais qu'un seul jour nous soyons privés de journal, et nous vérifierons l'exactitude de la formule de Hegel disant que la lecture du journal est la prière du matin de l'homme moderne. L'imprimerie nous donne l'espace et le temps, le monde et les autres. L'univers dans lequel notre conscience en chaque instant nous situe est l'expression de nos lectures, et non pas le résumé de notre expérience directe, tellement restreinte en comparaison. Le rôle de la parole ne cesse de diminuer, tandis que l'imprimé multiplie sans fin la possibilité de communication entre les hommes.

L'imprimerie n'est d'ailleurs pas seulement une technique de mise en relation. Elle exerce son influence sur la structure même de la conscience. L'homme qui écrit et qui lit n'est plus le même que celui qui doit à la seule parole proférée son insertion dans l'humanité. Les valeurs en jeu se modifient profondément. La parole est captive de la situation ; elle suppose un visage et un moment, un contexte d'émotion actuelle, qui la surcharge de possibilités extrêmes pour l'entente comme pour la discorde. Au contraire, l'écriture donne du recul. Elle soustrait le lecteur aux prestiges de l'actualité. Elle le renvoie de la présence de chair, à une présence d'esprit, de l'actualité massive, chargée de sentiment, à une actualité plus dépouillée, non plus selon l'événement mais selon la pensée. Le pamphlet le plus passionné laisse à l'esprit critique des possibilités d'intervention qu'une harangue exaltée supprime tout à fait. A cet égard, l'écriture paraît une réflexion de la parole, une première abstraction qui tend à souligner sa signification en vérité. La parole écrite s'offre à nous, privée de son orchestration vivante, à la fois parole et silence. L'absence, le silence ici comme une épreuve qui fait mûrir les décisions et confirme l'amour. Sans doute n'y a-t-il pas de plus haute réussite humaine que l'entente de deux êtres dans l'authenticité, la communion plénière de deux vivants. Mais en dehors de ces moments d'exception, l'écriture, qui fait parler les profondeurs et donne aux résonances le temps de s'éveiller, offre à la vie spirituelle d'immenses possibilités. Elle ressuscite les morts et permet à notre pensée de rencontrer dans le recueillement du loisir les grands esprits de tous les temps. Encore faut-il, pour que l'écrit prenne tout son sens, que le lecteur soit capable d'accueillir la grâce qui lui est faite. Tout dépend en fin de compte de son ouverture propre et de sa générosité.

La découverte de l'imprimerie a donc été pour l'humanité une véritable révolution spirituelle. Il semble que notre époque, témoin de l'éclosion de techniques nouvelles, se trouve sous le coup d'un bouleversement non moins radical, dont les conséquences nous échappent encore. Les moyens d'enregistrement et de transmission de la parole connaissent une prolifération extraordinaire : téléphone, télégraphe, photographie, phonographe, cinéma, radio, télévision prennent dans l'existence de l'homme d'aujourd'hui une place sans cesse croissante. Ce ne sont plus là des procédés d'écriture abstraite ; la voix, transmise dans toute sa qualité sonore, accompagne l'image même de la personne, retenue dans la fidélité de son geste total, avec son mouvement, sa couleur, et parfois même son relief. Nous assistons à une restitution globale de la réalité, comme si la civilisation contemporaine, civilisation de masse, qui rend les hommes absents les uns aux autres, s'efforçait de compenser cette absence en multipliant les possibilités de présence artificielle. L'homme d'aujourd'hui connaît la voix et l'image de tous les grands de la terre. Le cinéma, le journal illustré lui donnent vraiment une conscience planétaire.

Il est difficile sans doute d'apprécier les conséquences de l'évolution technique si rapide à laquelle nous assistons, et de prévoir en quoi seront différents de nous les hommes de demain, habitués à considérer comme banales des innovations qui nous paraissent quasi miraculeuses. Sans doute convient-il de se méfier d'un optimisme trop facile ou d'un pessimisme radical. Il est aussi absurde d'imaginer que l'homme lui-même deviendra meilleur par la magie des instruments nouveaux dont il dispose, que de se désoler parce que les moyens de dépaysement vont l'arracher à lui-même et l'abrutir à jamais. Tout au plus peut-on rêver à ce que sera une humanité où l'on n'aura plus besoin d'apprendre à lire, ni à écrire, lorsque l'usage généralisé du magnétophone permettra de fixer directement la parole et de l'écouter ensuite sans aucun chiffrage ni déchiffrement. Une pelote de fil remplacera le livre et l'imprimerie ne sera plus qu'un souvenir des temps archaïques. Une telle transformation ne bouleversera pas seulement la pédagogie. Elle modifiera la structure même de la pensée, — car la pensée n'existe pas en dehors de ses instruments, et comme préalablement à son incarnation. De même que la parole n'est pas un moyen d'expression, mais un élément constitutif de la réalité humaine, de même les techniques d'enregistrement mécanique feront très probablement sentir leur influence au niveau même de l'affirmation personnelle dans un sens qui demeure pour nous imprévisible. La civilisation du livre cédera la place à une civilisation de l'image et du son. Des arts nouveaux, dès à présent, prennent naissance et le génie humain voit s'ouvrir à lui de passionnantes aventures La technique doit s'approfondir en conscience, elle doit élargir la conscience que l'homme a de lui-même, et donc augmenter de provinces nouvelles la réalité humaine.

Georges Gusdorf, La parole.

mercredi, novembre 28, 2012

De l'exemple islandais à l'e-République




En France, les cinq millions de chômeurs ne sortiront pas de l'ornière sans se débarrasser d'une classe politique qui est à vomir. Il est temps de s'inspirer de la révolution pacifique islandaise pour en finir avec les bouffonneries de l'UMP, la trahison des socialistes, l'arrogance de l'oligarchie, la dictature de la finance internationale... 

Dans ma circonscription, durant les législatives de 2012, j'étais le seul candidat à la députation à préconiser la démocratie directe. Aujourd'hui, j'ajoute que la Ve République doit être renouvelée par une e-République.

Le droit à une e-démocratie

« L'application du principe démocratique, écrit Marie-Charlotte Roques-Bonnet, est déterminée par les trois premiers articles de notre Constitution : l'article 1er pose que « la France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale ». L'article 2 alinéa 5 pose le principe du « gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Enfin, l'article 3 énonce la délicate interaction entre souverainetés nationale et populaire : « La souveraineté nationale appartient au peuple, qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. » Pourtant, jusqu'à l'émergence du réseau, le compromis entre l'école représentative des « élites responsables » et l'école « participationniste » était fort théorique. Peut-être faut-il expliquer cette frilosité par les déconvenues occasionnées par le recours aux machines à voter et les expérimentations de vote électronique. Média interactif, média de l'abondance, espace d'expression directe libéré de toute censure et de toute ascendance gouvernementale, l'Internet devient le support d'une liberté d'expression et d'action qui caractérise la composante directe de nos démocraties. Il a incarné un premier enjeu démocratique, en devenant l'instrument du suffrage via l'e-vote. Le deuxième enjeu à relever dans la société numérique sera de définir ce qu'est l'e-démocratie, sa dimension politique et ses limites constitutionnelles. [...]

Un débat fondamental : la Ve République à l'épreuve de l'Internet

De la société hors ligne à la société en ligne, ce ne sont pas seulement nos pratiques et actions quotidiennes qui ont changé. C'est aussi notre République. Il convient donc de définir ce qu'est l'e-République. Ce qui devrait permettre de mieux comprendre comment la hiérarchie des normes a été bousculée par l'Interner. Parce qu'elle encadre des institutions, des droits et des normes redéfinis sur le modèle du réseau, la Constitution française basculerait du modèle de la pyramide à celui du réseau, c'est-à-dire du paradigme de la « supraconstitutionnalité » à celui de l'« identité constitutionnelle de la France », dont la Constitution reste le cœur.

De l'existence d'une e-République

Dans la première partie du XXe siècle, le modèle de l'État de droit présupposait un système juridique « autarcique ». Il était caractérisé par une production des normes autonome : la garantie des droits du citoyen français restait indépendante des autres systèmes de droit. Et la séparation des pouvoirs se construisait efficacement au sein de la seule République. Aujourd'hui, toute interaction avec des systèmes de droit subsidiaires et supranationaux est à l'origine d'un processus normatif en deux étapes : la création de normes subsidiaires à l'échelle communautaire (directives) et/ou internationale (conventions) et leur réception dans l'ordre normatif français (article 88-1 et article 53 de la Constitution). De manière inédite, à partir de 1992, simultanément à l'émergence de l'Internet, le pouvoir constituant devait admettre le basculement de l'« autarcie normative » à l'interactivité normative. C'est-à-dire le basculement vers un droit construit en réseau, produit pour partie au sein de l'État et, pour partie, au sein de l'Union en application du principe de subsidiarité.

L'e-République n'est pas un concept remettant en cause l'État de droit, mais le redéfinissant en partie par la subsidiarité normative. Face au réseau, « d'un point de vue de logique comme de pratique juridique, l'affirmation d'une hiérarchie dans un des ordres juridiques seulement ne semble plus véritablement défendable ». En marge du « fantasme de l'interconnexion généralisée de tous les terminaux, et l'avènement d'une culture transnationale, déracinée, mondiale » , il s'agit à présent d'observer les mouvements réels du droit. Et d'admettre que la pyramide des normes définie par H. Kelsen un siècle plus tôt ne reflète plus les modes de production du droit. Saisi « dans ses trois dimensions (institutionnelle, normative et substantielle), le droit constitutionnel tend à devenir un droit commun à tous les systèmes qui se veulent démocratiques ». Le réseau électronique universel stigmatise une transformation préexistante au réseau, et identifiée par L. Scheer comme la Constitution d'une société qui « connecte ou commute ».

S'il revient « à la technologie de s'adapter aux exigences fondamentales du droit » , il revient aussi au constituant d'adapter le Pacte à la société. Sans soutenir la thèse proposée par le professeur Macintosh ni la mise en place du site « http://www.etats.net » nous admettrons, à l'unisson avec M.-A. Frison-Roche, que, pour partie, « le droit doit se mettre à l'image de son objet : puisque son objet est ici un réseau mondial, les États doivent se structurer en reflet » . Tout comme il s'agit d'admettre, en écho aux propos de L. Favoreu et G. Vedel, « un droit constitutionnel transnational » dépassant l'« impérialisme "constitutionnaliste" ». Parce qu'il est transnational, parce que l'« Internet tue la hiérarchie », parce qu'il met le droit constitutionnel « à l'épreuve de la pratique », le droit du développement numérique impose une réflexion de fond sur la définition de la Constitution.

Certes, « le progrès, toujours technique, dans nos sociétés industrielles, ne s'est jamais réalisé sans atteintes inédites à l'ordre public ». Certes, à son époque, Victor Hugo avait dit de l'apparition de l'imprimerie qu'il s'agissait de « la révolution mère » de « la pensée humaine » . Dans une même logique de mise à disposition de la pensée humaine, en un clic, l'Internet est lui aussi devenu une révolution. À la différence que ce dernier est plus qu'un média : il est un facteur de démocratie. Il apporte plus qu'une nouvelle forme pour nos idées ; il les rend interactives. Il ne révolutionne pas seulement la communication de ces idées ; il redéfinit leur conception en réseau. Et le développement numérique a ceci de différent qu'en modifiant le visage de notre démocratie, il modifie aussi celui de notre République. L'e-démocratie impose une réflexion que n'imposaient certes pas le téléphone, la radio ou bien la télévision sous la IIIe République. À ce titre, le constituant ne pourrait, à long terme, rester indifférent à la révolution numérique sans apparaître, finalement, indifférent à la démocratie.

Mais, pas plus que la Cohabitation, par exemple, il n'impose de changer de Pacte social. La percée des « acteurs participatifs » et des citoyens, portée par l'environnement numérique, crée une normativité « dialoguée », désintermédiée, « communautarisée ». Par conséquent, « la société de l'information apparaît comme inséparable de la démocratie dont tes valeurs forment, avec les siennes, un socle commun et qu'elle peut contribuer à consolider, en renforçant le lien social ». Ce lien social étant redéfini à l'échelle universelle, il en résulte que, pour protéger le citoyen dans l'univers numérique, la Constitution doit encadrer les enjeux nouveaux de la subsidiarité normative. Stigmatisée par le titre XV de la Constitution, cette quatrième et dernière mission constituante replacerait enfin l'individu au centre du processus normatif et au centre de la démocratie, que le citoyen inscrive son action dans l'État, dans l'Union européenne, ou sur le réseau universel. L'organisation des systèmes de droit subsidiaire rappelle dès à présent que « l'individu placé au centre de la société acceptera d'autant mieux la norme qu'elle aura été prise par le niveau décisionnel qui lui est le plus proche » ou au niveau qui semble, techniquement, le plus compétent. Pour autant, la démocratie électronique n'impose pas une VIe République. Certes, le réseau électronique est un « média polymorphe, l'instrument moderne capable de révolutionner le rapport gouvernés-gouvernants » . Mais il exige simplement le basculement d'une représentation pyramidale de la Constitution à une représentation en réseau. »

Marie-Charlotte Roques-Bonnet, Le droit peut-il ignorer la révolution numérique.




mardi, novembre 27, 2012

Le B'naï B'rith à Hollywood





Larry Hagman, décédé le 23 novembre 2012, qui interprétait le rôle de J.R. Ewings dans la fameuse série Dallas était proche d'une loge maçonnique exclusivement réservée aux Juifs, le B’naï B’rith. Proximité que partage un autre comédien, le président de la commission européenne José Manuel Barroso (invité spécial du VIe congrès de cette obédience sioniste).

Le B'naï B'rith à Hollywood

« Dès les années trente, le B'naï B'rith avait créé des « loges professionnelles » dans les secteurs où l'Ordre disposait d'une implantation suffisante ou souhaitait en disposer d'une. Dès 1927, le B'naï B'rith avait ainsi signé un accord avec le principal syndicat de production et de distribution de films américains, la Motion Picture Producers and Distributors of America. Le prétexte en fut le film Le Roi des rois de Cecil B. De Mille, qui raconte la vie de Jésus. Alfred M. Cohen, président à l'époque du B'naï B'rith, obtint du célèbre cinéaste qu'il rectifie divers passages et modifie certaines scènes, de manière à « corriger » la fiction, en particulier le passage sur la Passion du Christ, afin de dédouaner de toute responsabilité les juifs. Il fut obtenu en outre que le film ne serait pas diffusé « dans les pays européens ou dans les communautés dans lesquels le jugement du Conseil des sages (le Sanhédrin) pourrait créer des sentiments anti Juifs, et là non plus où il risquerait d'être la cause de désordre, en raison du sujet du film ». Le B'naï B'rith créa rapidement, à l'image des organisations maçonniques, sa propre Fraternelle du cinéma, qui regroupa tous les Frères dans cette profession, des acteurs aux cinéastes, des producteurs aux distributeurs, des scénaristes aux techniciens. La fine fleur du cinéma s'y retrouva, avec des hommes aussi puissants qu'Alfred W. Schwalberg, président de Paramount Pictures, Barney Balaban, président de la firme Paramount, ou Harry Goldberg, de la Warner Brothers. Dans les années 1925-1935, cette Fraternelle était déjà si puissante que Will Hays, surnommé " Le Tsar du cinéma ", invita le président du B'naï B'rith, Alfred M. Cohen (juriste, élu sénateur en 1896, à la tête du B'naï B'rith de 1925 à 1938), aux studios de production de New York afin de lui demander de devenir son conseiller en filmographie, de manière à surveiller tous les scénarios en rapport plus ou moins direct avec le judaïsme.

La Loge fut enregistrée auprès du B'naï B'rith le 16 novembre 1939 sous le numéro distinctif 1 366. Elle comprenait alors environ cent cinquante Frères fondateurs. Sous l'influence de Schwalberg, qui en fut le premier président, la Loge compta dans les années quarante plus de 1 600 Frères (acteurs, réalisateurs, producteurs, scénaristes, etc.) qui exercèrent une influence certaine sur nombre des films de cette époque, en particulier durant la Seconde Guerre mondiale. Dans les années soixante, la Loge perdit de son importance, en raison surtout du fait qu'elle demeurait réservée aux hommes. En 1974, son nouveau président, Herbert Morgan, la transforma en Loge mixte, la Cinema Unit 6 000. Elle retrouva alors une nouvelle vigueur. En 1977, ce chapitre fusionna avec la Loge Radio-Télévision, pour devenir l'actuelle Cinema-Radio-TV Unit 6 000, qui regroupe tous les membres du B'naï B'rith influents dans les médias, les spectacles et le cinéma (y compris les critiques de cinéma), afin de leur permettre de mieux coordonner leurs projets. Comme le dit l'un de ses anciens présidents, Ted Lazarus, cette Loge donne à ses membres « une raison pour identifier la judéité avec un lien professionnel ».

Dans les soirées de bienfaisance du B'naï B'rith ou dans les spots publicitaires (destinés à ramasser des fonds) de sa filiale, la Ligue Anti-Diffamation (A.D.L. ), interviennent des acteurs célèbres, membres de la Loge 6 000 ou de l'A.D.L., comme Larry Hagman, qui interprète J.R. Ewings dans la fameuse série Dallas. Dans le spot, Hagman, jouant sur son image de « méchant » demande aux téléspectateurs de se méfier dans la vie des « méchants », et d'aider les « bons » (c'est-à-dire l'A.D.L.) à gagner le bon combat. On peut aussi citer le héros de la série Hooker, William Shatner (ex-capitaine Kirk de Star Trek), ou Leonard Nimrod, le célèbre Monsieur Spock de La Guerre des étoiles (Star Trek).

Dès 1946, la filiale spécialisée du B'naï B'rith, l'A.D.L., diffusait son programme quotidien sur 216 radios. Ce chiffre a au moins doublé depuis cette date. De manière significative, le président national de l'A.D.L. fut d'ailleurs dans les années soixante Dore Schary, un célèbre scénariste et producteur de cinéma d'Hollywood. Une série de prix Dore Schary « pour les relations humaines " sont désormais décernés chaque année, depuis 1983, par l'A.D.L. A l'instar du B'naï B'rith, l'A.D.L. influence également les productions cinématographiques, telle la série We, the people, dans les années cinquante.

A l'occasion, l'A.D.L. et le B'naï B'rith lancent de grandes campagnes, comme lors de la diffusion sur les réseaux américains du « docu-drama » Holocauste, où la fiction était intimement mêlée à la réalité historique, sans que l'on puisse vraiment distinguer l'une de l'autre. A l'occasion de la diffusion de cette série, du 16 au 19 avril 1978, qui devait être regardée par plus de 120 millions d'Américains, le B'naï B'rith envoya à l'ensemble des membres du Sénat et de la Chambre des représentants l'intégralité du scénario, et diffusa un supplément de seize pages ( The Record) à onze millions d'exemplaires, principalement auprès des écoles. Un Guide du spectateur d'Holocauste fut également publié par la chaîne N.B.C., en liaison avec le Comité juif américain, contrôlé par le B'naï B'rith.

Le B'naï B'rith a également été à l'origine d'un genre nouveau, amplement relayé par les réseaux de la planète, le film « blanc terroriste », à base de savants désaxés, de nazis plus vrais que nature et autres skinheads, réalisé à partir d'enquêtes et de rapports de l'A.D.L. On peut citer Into the Homeland (1987), qui met en scène des chrétiens fondamentalistes opposés à l'impôt sur le revenu, réalisé à partir d'un rapport spécial de l'A.D.L. publié en 1986 et intitulé Les fermiers américains et les extrémistes. Autres exemples, les « docu-dramas néo-nazis » comme Trahis, Les Skinheads, La Deuxième montée de la haine, Dead Bang ou Nous saluons avec orgueil, qui s'inspirent directement des rapports de l'A.D.L. Rasés pour la bataille : les cibles des skinheads (1987) et La Jeunesse et la violence : la menace grandissante des skinheads américains néo-nazis (1988).

C'est sans doute cette volonté pédagogique qui a amené en 1982 la Fondation européenne de la Ligue Anti-Diffamation (A.D.L.E.F.), peu après sa création en Europe, à lancer en 1982, en liaison avec le Centre pédagogique juif de Paris, un vaste programme audiovisuel destiné aux écoles françaises pour être utilisé dans les programmes scolaires. Trois films devaient être diffusés dans un premier temps, sur les thèmes suivants : les stéréotypes, les boucs émissaires, le mythe de la race supérieure. »

Emmanuel Ratier, Mystère et secrets du B’naï B’rith.


Mystère et secrets du B’naï B’rith

Le B'naï B'rith, qui veut dire « Fils de l'Alliance » en hébreu, a été fondé aux Etats-Unis en 1843. Exclusivement réservé aux israélites, il comprend aujourd'hui plus de 500 000 Frères et Sœurs dans une cinquantaine de pays. L'élite internationale des diverses communautés juives, de Sigmund Freud à Albert Einstein, en est ou en a été membre. Il s'agit donc de la plus ancienne, de la plus vaste et, sans doute, de la plus influente organisation juive internationale. C'est le B'naÏ B'rith qui a, par exemple, obtenu la reconnaissance d'Israël par le président américain Harry Truman. C'est également le B'naï B'rith qui a obtenu que l'Eglise catholique change le contenu de son enseignement bimillénaire à propos du judaïsme.

En France, où la communauté juive est la plus importante d'Europe, le B'naï B'rith, sortant de sa réserve traditionnelle, a pris, ces dix dernières années, des positions politiques publiques hostiles au renouveau des idées nationales. Devant les assemblées du B'naÏ B'rith, les hommes politiques, de droite comme de gauche, se sont notamment engagés à ne s'allier en aucun cas avec le Front national. C'est le fameux « serment des B'naï B'rith ». Disposant de nombreux soutiens dans la classe politique et dans le milieu intellectuel, les Fils de l'Alliance, qui se présentent comme les précurseurs des organisations humanitaires, ont également œuvré pour l'adoption de la loi Fabius-Gayssot.

Le B'naÏ B'rith, en France comme à l'étranger, est pourtant totalement inconnu du grand public. Calquée sur le modèle des organisations maçonniques, cette association de solidarité a en effet toujours cultivé la discrétion. Mystères et Secrets du B'naï B'rith est la première enquête indépendante qui lui ait jamais été consacrée dans le monde. Comprenant de très nombreux documents inédits, ce livre explosif répondra aux questions que tout citoyen est en droit de se poser.













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