samedi, mai 31, 2008

Bouddhisme et politique

Ceux qui s’imaginent que le bouddhisme ne s’intéresse qu’à des idéaux suprêmement élevés, qu’à de hautes pensées morales et philosophiques, ignorant le bien-être social et économique des masses, sont dans l’erreur. Le Bouddha s’intéressait au bonheur de l’humanité. Pour lui il n’y avait pas de bonheur possible hors d’une vie pure fondée sur des principes moraux et spirituels. Mais il savait aussi qu’il était difficile de mener une telle vie si les conditions matérielles et sociales étaient défavorables.


Le bouddhisme ne considère pas le bien-être matériel comme une fin en soi ; c’est seulement un moyen en vue d’un but – un but plus haut et plus noble. Mais c’est un moyen indispensable, indispensable pour atteindre un but plus élevé pour le bonheur de l’homme. Le bouddhisme reconnaît donc qu’un certain minimum de conditions matérielles est favorable au succès spirituel, même lorsqu’il s’agit d’un moine occupé à la méditation en un lieu retiré.


Le Bouddha ne sépare pas la vie du contexte de son arrière fond social et économique ; il la considère comme un tout, dans tous ses aspects spirituels, sociaux, économiques et politiques. L’enseignement du Bouddha sur les sujets éthiques, spirituels et philosophiques est assez bien connu. Mais on sait peu de choses, particulièrement en Occident, quant à son enseignement touchant les questions sociales, économiques et politiques. Et pourtant, il y a de nombreux discours qui traitent de ces sujets et qu’on rencontre tout au long des anciens textes.

Le Cakkavattisihanada-sutta du Digha-nikaya (n° 26) affirme clairement que la pauvreté (daliddiya) est une cause d’immoralité et de crimes comme vol, tromperie, violence, haine, cruauté, etc. Les rois des temps anciens, comme les gouvernements d’aujourd’hui, s’efforçait de supprimer le crime au moyen du châtiment. Le Kutadanta-sutta du même nikaya dit combien cela est vain ; il nie que cette méthode puisse jamais être efficace. Le Bouddha suggère, au contraire, de mettre fin à la criminalité en améliorant la condition économique populaire. Il dit que des semences et autres éléments nécessaires à l’agriculture doivent être fournis aux fermiers et aux cultivateurs ; que des capitaux doivent être mis à la disposition des marchands et autres corporations ; que des salaires adéquats doivent être payés aux employés. Quand on lui aura fourni les moyens de gagner un revenu suffisant, le peuple sera satisfait, il sera à l’abri de la peur et de l’anxiété et, en conséquence, le pays deviendra pacifique et sera débarrassé du crime.

C’est pourquoi le Bouddha rappelait aux laïcs combien il était important d’améliorer les conditions économiques. Cela ne voulait pas dire, bien entendu, qu’il approuvât qu’on accumule des richesses avec cupidité et attachement, ce qui est en contradiction avec son enseignement fondamental, ni qu’il approuvât qu’on emploie n’importe quel moyen pour gagner sa vie. Il y a certaines professions comme par exemple la fabrication et le commerce des armes, qu’il condamnait comme moyens d’existence nuisibles.

Walpola Rahula





Dans le triangle d’or, l’abbé d’un monastère thaïlandais accueille des enfants socialement défavorisés.

Tout le monde n’a pas la verve du journaliste Hervé Kempf, qui a écrit " Comment les riches détruisent la planète ", pour dénoncer la cupidité des classes dirigeantes. Mais je crois que nous pouvons tous ouvrir les yeux pour voir le bal des maudits. La danse macabre des milliardaires psychopathes provoque une catastrophe sans précédent dans l’histoire de l’humanité. La sixième extinction de masse des espèces est en cours, 74 espèces disparaissent chaque jour à cause de l’avidité humaine.

Les bouddhistes doivent-ils participer à la lutte contre le capitalisme fou ?
Les moines birmans n’ont pas hésité à s’opposer aux militaires qui écrasent le peuple. En Birmanie c’est l’enseignement originel du Bouddha qui prévaut. L’essence de cet enseignement se résume ainsi :


Ne vous contentez ni des rumeurs, ni de la tradition, ni de coutumes immémoriales, ni de l’autorité de textes sacrés, ni d’une supposition, ni d’une déduction logique, ni d’une preuve sûre, ni d’une inclination naturelle pour telle ou telle idée après y avoir réfléchi, ni des compétences d’autrui, ni de la pensée " le moine est notre maître ". Quand vous savez en vous-mêmes que " ces choses sont saines, irréprochables, conseillées par celui qui est sage, et qu’une fois adoptées et mises en pratique, elles procurent bien-être et bonheur ", alors vous devriez les pratiquer et vous y tenir…
Le Bouddha (Kalama sutta)

Muni de ce discernement, le véritable bouddhiste ne peut que défendre les victimes du système actuel et rejeter le mercantilisme spirituel.

La vassalité de la communauté lamaïste occidentale au pouvoir étasunien provoquera une crise salutaire, un véritable schisme. LIRE LA SUITE…

L'ange Kryon, une jobardise du spiritualisme moderne, a servi de prétexte à une enquête amusante des " Hyènes ". VOIR LA VIDEO…

LIVRES :
" L’enseignement du Bouddha, d’après les textes les plus anciens ", Walpola Rahula, éditions du Seuil.
" Comment les riches détruisent la planète ", Hervé Kempf, éditions du Seuil.


INTERVIEW
Ecouter l’interview d’Hervé Kempf
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1124 (colonne de droite, en bas du sommaire).

vendredi, mai 30, 2008

La Stratégie du choc

La montée d’un capitalisme du désastre
de Naomi Klein

Qu'y a-t-il de commun entre le coup d’état de Pinochet au Chili en 1973, le massacre de la place Tiananmen en 1989, l'effondrement de l'Union soviétique, le naufrage de l'épopée Solidarnösc en Pologne, les difficultés rencontrées par Mendela dans l'Afrique du Sud post-apartheid, les attentats du 11 septembre, la guerre en Irak, le tsunami qui dévasta les côtes du Sri-Lanka, Guantanamo, aujourd' hui ? Tous ces moments de notre histoire récente, répond Naomi Klein, ont partie liée avec l'avènement d'un " capitalisme du désastre ". Approfondissant la réflexion entamée avec son best-seller, "No logo", Naomi Klein dénonce, ici, documents à l'appui, l'existence, depuis plus d'un demi-siècle, de stratégies concertées pour assurer la prise de contrôle de la planète par les multiples tenants d'un ultralibéralisme qui a systématiquement mis à contribution crises, désastres ou attentats terroristes - et qui n'a pas hésité, du Chili de Pinochet à Guantanamo - à recourir à la torture sous diverses formes pour substituer aux acquis des civilisations et aux valeurs de démocratie la seule loi du marché et la barbarie de la spéculation.
Editions Actes Sud.


Interview de Naomi Klein sur France culture.
http://dlarchey.free.fr/NaomiKlein_Fran … 280508.mp3










Naomi Klein, égérie de la résistance, dépeint le courage des ouvriers argentins autogestionnaires dans son film " The Take ". VOIR LE FILM…

mercredi, mai 28, 2008

Vive la république du Népal !

28 mai 2008, les népalais ont aboli la monarchie. Le roi, réincarnation du dieu Vishnou, a quinze jours pour partir.

Matthieu Ricard, moine lamaïste au monastère de Séchen à katmandou, sera-t-il obligé de plier bagage lui aussi ? Le juteux business religieux de riches hiérarques tibétains est-il dans le collimateur des députés communistes ?

J’étais à Katmandou en 2002 quand la guérilla contrôlait une grande partie du Népal. Le monarque népalais était abhorré par une population exsangue. Sous la monarchie corrompue seuls des affairistes sans scrupule et les gourous tibétains prospéraient. La prospérité du clergé lamaïste n’a jamais été partagée avec le peuple népalais.


La jeunesse ne supportait plus les injustices sociales, elle manifestait sa sympathie pour le communisme révolutionnaire.




" Allô la planète "

Le rôle de faux candide de l’animateur de l’émission "Allô la planète" est exaspérant.

Ce soir, un intervenant a nié les réalités sociales de l’ancien Tibet et du Népal contemporain. Les affirmations de cet homme rappellent les idées de certains voyageurs retors. C’est le discours de toutes les crapules qui vont dans les pays pauvres pour se servir des humains, par exemple, d'enfants qui vendent leur corps contre un peu de riz. Les prédateurs défendent souvent les systèmes iniques, la dictature religieuse des lamas, la monarchie corrompue du Népal, la loi de la jungle du capitalisme… Leurs boniments sont parfois agrémentés d’allusions à de prétendues lois spirituelles (la réincarnation, le karma...). Le karma sert d'alibi à l'indifférence et à l'avidité de ces faux routards babas cool. (C’est le même bouddhisme frelaté qui inspire Sharon Stone, fidèle du Dalaï-lama, quand elle fait comprendre aux Chinois que leur karma est responsable du séisme au Sichuan.)

L’interlocuteur d’Eric Lange, qui prétend bien connaître le peuple népalais qualifié de " profondément royaliste " , n’a jamais discuté avec des sherpas prématurément vieux. A-t-il partagé son repas avec des affamés de Katmandou ? L’animateur de France Inter ne contredit jamais les individus malsains qui parcourent la planète en répandant l’odeur nauséabonde de la prédation.

Eric Lange est-il un ange noir de la radio publique transformée en radio de propagande de l’idéologie ultra-démoniaque des exploiteurs ? Cette idéologie, qui enferme impitoyablement l’humanité dans un nouveau féodalisme, s’infiltre dans les esprits grâce à la complaisance d’animateurs collabos.





Tara (deuxième sur la photo) est revenu au Népal pour se marier. Il était Sherpa durant son enfance misérable. Adopté par un Français, le jeune homme a retrouvé la santé en France.

Durant notre conversation, les jeunes ne cachaient pas l’extrême dénuement du peuple népalais ainsi que leur confiance dans le communisme.

mardi, mai 27, 2008

Echanges épistolaires

Dénoncer les manipulations mentales et les ambitions des classes prédatrices expose parfois à des sarcasmes, c’est la règle du jeu.

De temps en temps, une lettre confirme le bien fondé des mises en garde de bouddhanar :


Un grand merci pour votre dernière lettre concernant les méditations New Age, Merkabah et compagnie. […] et l’avertissement de Joël Labruyère relatif au piège énergétique mis en place par le channeling…

Une amie a énormément insisté pour que je vienne à une matinée " pour personnes avancées sur la voie spirituelle ". Animée par ne femme canal " très avancée ", " très rayonnante ", une canadienne du nom de ***. […]
Mais cette femme n’était pas guidée par l’Esprit Saint, elle blablatait. Qui plus est, ses propos n’étaient pas justes. J’ai dû intervenir deux fois (sur la pointe des pieds ; j’étais en terrain inconnu). A chaque fois elle a accepté, jugeant fondé les compléments ou rectifications d’infos.


Des méditations guidées, en musique, étaient censées nous relier à des êtres de lumière. Je me suis protégée (prière, bouclier énergétique). Je sentais que ce n’était pas sain, pas juste - ou pas juste donc pas sain.

En une matinée, elle a empoché presque mille euros (40 € multipliés par 24 participants). Elle s’est nourrie des énergies des personnes qui lui ont fait confiance. Et elle a servi quelles énergies ? Elle s’inscrit dans le monde de l’argent, la consommation matérielle et spirituelle.

L’amie qui m’avait fortement conseillé ce stage m’a téléphoné ce matin. Elle dit avoir comme " des trous dans la tête " , ça ne m’étonne pas ! Peut-être va-t-elle enlever les écailles de ses yeux et se relier à la source en direct, et enfin arrêter d’alimenter je ne sais quel monstre…

REPONSE :
J’ai reçu votre lettre seulement aujourd’hui à cause d’une erreur dans le code postal.
Votre mésaventure illustre assez bien mon dernier " post " :
http://bouddhanar-8.blogspot.com/2008/05/corps-de-gloire-merkabah-embryon-de.html
Des gourous vendent 6 livres sur le thème de l’éveil du corps de lumière au prix ahurissant de CINQ CENTS €. J’ai ressenti le besoin de dénoncer cette tromperie et certains aspects du business spirituel.


Quant à votre stage, je suis heureux de savoir que ma lettre et les remarques de Joël Labruyère ont éveillé votre méfiance et vous ont évité les étranges désagréments qui frappent votre amie. Les dangers de certaines méditations étaient connus, mais c’était avant la grande offensive du Nouvel Age, les messages lénifiants des maîtres ascensionnés, la " positive attitude " de décérébrés béats…

Je reviens sur votre stage et son coût. Dans certains pays pauvres d’Asie, il est possible de nourrir et scolariser un enfant durant UN MOIS avec les 40 € payés pour entendre les bavardages d’une profiteuse. Le Laos, par exemple, est un pays magnifique. A cause des organisations internationales comme l’OMC, qui imposent partout la déréglementation du commerce, et aussi à cause de la spéculation de la finance internationale, le peuple a faim.

La justice sociale est plus importante que les balivernes du Nouvel Age. Les idées d’entraide ne manquent pas pour utiliser l’argent englouti dans les arnaques de la fausse spiritualité. Malheureusement, beaucoup de méditants léthargiques ne risquent pas de lutter contre les injustices. Leur quiétisme de chiffe molle n’est pas un hasard mais, comme le martèle la propagande du système, " restons zen ! ".


La torpeur de l’esprit permet aux maîtres en filouterie de se faire entretenir. Il est temps d’envisager l’insurrection des consciences qui libère de l’apathie cultivée par les religieux et les puissants. Les "ascensionnés" devraient atterrir et lire "L'empire de la honte" de Jean Ziegler.

Présentation de l'éditeur :


Nous assistons aujourd'hui à un formidable mouvement de reféodalisation du monde. C'est que le 11 septembre n'a pas seulement été l'occasion pour George W. Bush d'étendre l'emprise des Etats-Unis sur le monde, l'événement a frappé les trois coups de la mise en coupe réglée des peuples de l'hémisphère Sud par les grandes sociétés transcontinentales. Pour parvenir à imposer ce régime inédit de soumission des peuples aux intérêts des grandes compagnies privées, il est deux armes de destruction massive dont les maîtres de l'empire de la honte savent admirablement jouer : la dette et la faim. Par l'endettement, les Etats abdiquent leur souveraineté ; par la faim qui en découle, les peuples agonisent et renoncent à la liberté. Cette formidable machine à broyer et à soumettre ne supporte plus aucune des limitations que le droit international prétendait traditionnellement imposer aux rapport entre les États et entre les peuples. Du coup, c'est le régime de la violence structurelle et permanente qui, partout, gagne du terrain au Sud, tandis que le droit international agonise. Mais qui sont donc ces cosmocrates qui, peu à peu, privatisent jusqu'à l'eau que les peuples doivent désormais leur acheter ? Ce livre traque leurs méthodes les plus sournoises : ici on brevète le vivant, là on casse les résistances syndicales, ailleurs on impose la culture des OGM par la force. Oui, c'est bien l'empire de la honte qui s'est mis subrepticement en place sur la planète. Mais c'est précisément sur la honte qu'est fondé le ressort révolutionnaire, comme nous l'ont appris les insurgés de 1789. Cette révolution, elle est en marche : insurrections des consciences ici, insurrections de la faim là-bas. Elle seule peut conduire à la refondation du droit à la recherche du bonheur, cette vieille affaire du XVIIIe siècle. Jean Ziegler, qui témoigne ici d'une connaissance exceptionnelle du terrain, y appelle sans réserve en conclusion.

Biographie de l'auteur :

Jean Ziegler est rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels La Suisse lave plus blanc (1990), La Suisse, l'or et les morts (1997), Les Nouveaux maîtres du monde (2002).



Interview de Jean Ziegler





Pas tendre avec le système financier multilatéral, Jean Ziegler accuse : " Les institutions de Bretton Woods (la Banque mondiale et le FMI - NDLR), avec le gouvernement des États-Unis et l’Organisation mondiale du commerce refusent de reconnaître l’existence même d’un droit de l’homme à l’alimentation et imposent aux États les plus vulnérables le Consensus de Washington qui privilégie la libéralisation, la déréglementation, la privatisation et la compression des budgets nationaux des États. Ce modèle, qui génère encore plus d’inégalités, (…) a des conséquences particulièrement catastrophiques pour le droit à l’alimentation par trois de ses aspects : la privatisation des institutions et des services publics, la libéralisation du commerce agricole et le modèle de réforme foncière fondé sur le marché. " (Source : http://www.humanite.fr/2008-04-14_International_Jean-Ziegler-un-crime-contre-l-humanite )

jeudi, mai 22, 2008

J'étais illuminati




Tout avait commencé à cause d’un idéalisme juvénile. A l’époque, mon adolescence m’avait injecté le virus de la rébellion. Cette " maladie ", qui est presque éradiquée de nos jours par les élèves du méphistophélique docteur Goebbels, suscitait en moi une perception différente du sens de l’histoire. J’avais la certitude que la version officielle de la tragédie humaine était truquée. D’autres acteurs et d’autres forces étaient en action. Sur l’arrière-scène se profilaient les ombres de Supérieurs Inconnus, maîtres de loges, synarques… Je croyais que des groupes agissaient pour le progrès humain depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et la défaite du nazisme et des loges noires.

Durant ma jeunesse, les idées politiques du marquis Saint-Yves d'Alveydre étaient toujours d’actualité parmi des initiés martinistes, rosicruciens, francs-maçons… Le marquis avait la plume prolixe sur la synarchie, le roi du monde ainsi que le royaume souterrain de l'Agarttha. Pour en savoir plus, je m’étais astreint aux disciplines spirituelles des Rose-croix et mis Bakounine sous le boisseau. Mon enthousiasme m’ouvrit les portes d’un discret et sympathique salon consacré à l’ésotérisme. Un jour, un authentique Supérieur Inconnu Initiateur (S.I.I. de l’Ordre Martiniste) fut débusqué. Chassé de Madagascar par l’indépendance, l’initié rentra finalement en France après un séjour en Orient. Le maître martiniste était aussi " fils de la veuve ", c’est-à-dire franc-maçon. Fort démuni, il se présenta au vénérable de la loge locale du Grand Orient et rappela aux frères leur devoir de solidarité. Le voyageur fut promptement remis à flot et un franc-maçon lui ouvrit les portes de notre salon. Muni d’un charisme digne de Cagliostro, le maître aux yeux brillants n’eut pas de peine à subjuguer le petit groupe qui se métamorphosa du jour au lendemain en chapitre martiniste. Après l’initiation, nous avions tous le baudrier de l’ordre fondé par Papus et un médaillon avec le sceau qu’aurait dessiné le thaumaturge Philippe de Lyon lui-même. Ce guérisseur exceptionnel était l’ami de Papus et l’avait accompagné en Russie où il impressionna la cour du Tsar. C’était quelques années avant la sanglante fin de la dynastie des Romanov.

Notre groupe ne manquait pas de se rendre dans les loges parisiennes où se côtoyaient francs-maçons, rosicruciens et martinistes lors d’agapes, initiations et commémorations. C’était au club des Ecossais de la Grande Loge de France, rue Puteaux, que l’on me présenta à Philippe Encausse, le fils du ténébreux docteur Gérard Encausse alias Papus.

Dans ses révélations Aaron Russo souligne que la plupart des personnes membres du CFR (Council on Foreign Relations) pensent agir pour le bien de tous. Il en est de même pour la base des organisations initiatiques. Malheureusement, contrairement à ce que je croyais, les collèges supérieurs des loges travaillent secrètement à un plan de domination. Leurs complices sont cooptés parmi les initiés qui détiennent des responsabilités politiques, religieuses, médiatiques…

Mon ascension dans un ordre rose-croix mondial se déroulait normalement. J’accédais sans accroc au dernier cercle de la hiérarchie officielle qui comprenait les initiés des 10, 11 et 12ème degré. Ce niveau était celui des " illuminati ", selon la terminologie en vigueur dans l’organisation de l’époque. Des rosicruciens se rendaient régulièrement en Egypte où les autorités les laissaient accomplir des cérémonies dans la grande pyramide de khéops. (A droite sur la photo ci-dessus, temple de Karnak.)

Pendant que les initiés mineurs se divertissaient en Egypte, les véritables maîtres de l’organisation poursuivaient leur plan. L’occultisme occidental était en effervescence. C’était un creuset infernal où les manipulateurs, tricheurs et agents de la CIA créèrent de nouveaux groupements. Les légendaires templiers étaient un prétexte idéal pour drainer dans des Ordre du Temple d’opérette des personnalités fascinées par l’idéologie spiritualiste de la nouvelle droite. La Rose-croix, l’Ordre Rénové du Temple, l’Ordre du Temple Solaire étaient contrôlés par les services secrets français et américains.

Le nouvel ordre mondial est planifié depuis longtemps par les initiés. Maintenant, une tenaille diabolique s’est refermée sur l’humanité. D’un côté, les forces matérialistes détruisent la nature et robotisent les êtres humains et, de l’autre, sur le plan subtil des entités vampirisent les naïfs qui font confiance à la fausse spiritualité en vogue. Un spiritualisme mondial nauséabond verrouille les anciennes voies d’éveil. Certaines résurgences parées d’atours lumineux et de gourous mielleux sont particulièrement redoutables.

Tout n’est pas perdu. A condition de s’écarter des imposteurs et de comprendre la véritable intériorité selon Krishnamurti, par exemple, l’ambiance apocalyptique de ce début du 21ème siècle peut aussi générer une puissante stimulation spirituelle dans l’esprit d’une minorité de personnes.

J’espère que des réseaux de solidarité se mettront en place dans plusieurs domaines : alimentation biologique, santé, habitat… Le réseau est très différent de l’organisation communautaire. L’humanité se scinde en deux, il y a les masses soumises au nouvel ordre et les quelques petites " tribus " qui parviendront à passer à travers les mailles du filet.


Papus travaillait à la gloire du grand architecte de l'univers dans sa loge martiniste.
C’est le décor d’un théâtre de marionnettes. Qui tire les ficelles ?
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Post du 24 mai :
Corps de gloire, corps de lumière, corps d’arc-en-ciel, sont des appellations qui reviennent fréquemment dans les discours mystiques, orientaux et occidentaux. LIRE LA SUITE...

Autre site :
Un Tibet indépendant deviendrait, lui aussi, une base américaine dirigée contre la Chine, l’Inde et la Russie. La cruelle et sanglante rébellion tibétaine de 1959 avait été préparée et financée de A jusqu’à Z par la CIA, afin de saper la Chine… La suite est dans L'Ecole de la Sagesse du Dragon.

Les professionnels de la Chine, dont je pense faire partie, puisque mon premier voyage remonte à 1956, et reconnu comme tel par Alain Peyrefitte comme " … précurseur des relations franco-chinoises " en avons assez de la démolition systématique actuelle envers la Chine. LIRE LA SUITE…
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Tibet, la géopolitique et les canulars. SAMSARA VISION
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mardi, mai 20, 2008

La catastrophe du Sichuan






J’espère que mes amis chinois de Chengdu n’ont pas été directement touchés par le séisme.
Après un long périple décevant dans le Kham où je rencontrais trop de moines tibétains oisifs, stupides et superstitieux, je m’étais replié à Chengdu. Cette mégalopole était étonnamment agréable et la population accueillante. Rapidement, ma nationalité française m’attira des amitiés féminines. Les Chinoises cultivées ont souvent un petit faible pour la littérature romantique de l'ancienne France. Les récentes actions anti-chinoises, commanditées par les néo-conservateurs américains, ont peut-être rompu le charme. Je pense que nombre de jeunes expatriés français doivent maudire les imbéciles utiles et leurs coups médiatiques.
A Chengdu, le Zhaojue Temple, construit au 7ème siècle, rappelle les maîtres de Dhyana (Ch’an) qui étaient partis au Tibet apporter une meilleure compréhension du bouddhisme. Leur enseignement, interdit au terme de la controverse de Lhassa, s’est secrètement perpétué dans les strates supérieures de certaines écoles tibétaines.

Message d’une lectrice :

Les derniers articles du blog, Haarp et le new âge, m'interpellent également. J'avais échangé à ce sujet avec une de mes connaissances, qui est convaincu de cela.
J'avoue avoir beaucoup de difficultés à croire que l'homme ait la capacité de modifier le climat, de provoquer des bouleversements géophysiques. Comment un petit groupe peut-il avoir ce pouvoir, sans que les autres puissants de ce monde n'interviennent ? Comment peuvent-ils laisser faire ? N'auraient-ils pas la possibilité d'envoyer des kamikazes afin d'éradiquer une telle arme ? Pour ma part cela me semble trop gros, ou alors c'est que l'homme est vraiment sur une mauvais chemin : La nature (le tao) un jour se rebellera, elle est bien plus forte que nous, puisqu'elle nous a créés.
Quant au new âge, je crois à ce type de manipulation.


Après la Shoah et Hiroshima tout est possible.

Depuis longtemps, les pouvoirs tyranniques savent conditionner les exécutants. Le Goulag était une horreur mais les garde-chiourmes rouges étaient un peu moins diaboliques que les SS qui jetaient dans le feu les bébés des captives. Les SS avaient été scolarisés, beaucoup avaient reçu une éducation religieuse. Durant leur enfance, ils avaient entendu les évangiles et le message d’amour du Christ. Les SS étaient cruels, insensibles à la détresse humaine et totalement soumis à l’idéologie nazie. Les historiens n’ont pas relevé de mutineries au sein de ces unités de fanatiques. Une timide dissidence s’organisa dans l’armée régulière après de sérieux revers de la Wehrmacht (des généraux avaient compris que l’Allemagne était en train de perdre la guerre). Après la défaite, de nombreux nazis partirent en Amérique. Les cerveaux de savants hitlériens participaient à des programmes étasuniens officiels (conquête de l’espace) et d’autres moins avouables de la CIA. De son côté, l’Amérique latine utilisait le savoir-faire des bourreaux SS cachés dans des colonies comme Colona Dignidad au Chili.


L’anomalie qui pousse des individus, une prétendue élite, à asservir les peuples est encore plus répandue aujourd’hui qu’au 20ème siècle. Je me surprends à citer un auteur traditionaliste comme Guénon. L’intuition (ou les sources) de ce philosophe ne me rassure pas quand il annonce le triomphe de cette hiérarchie perverse.

De nos jours, des gouvernants sont au service d’une idéologie totalitaire. Par exemple, en France, ils sont déterminés à imposer à la population une alimentation à base d’OGM malgré l'hostilité de l'opinion publique. Leur mépris du principe de précaution en dit long sur les crimes qui se commettent sous le couvert d’institutions prétendument démocratiques. L’Europe est contrôlée par les lobbies et la finance internationale.

Selon le cinéaste Aaron Russo, le plan de ce pouvoir mondial prévoit une autre solution finale. L’usage d’une technologie diabolique capable de tuer des dizaines de milliers de personnes en utilisant les forces de la nature n’est pas à exclure. Le silence médiatique et la soumission des hommes politiques intègres pourraient se comprendre dans l’éventualité d’un putsch réussi (Septembre 2001) et l’avènement d’un gouvernement mondial, pour l’instant secret, qui corrompt, enrôle, contrôle, intimide ou élimine parfois les décideurs et les hommes (femmes) importants.

Aaron Russo semble plus sincère que Bush ou Sarkozy.
VOIR LA VIDEO :
http://www.dailymotion.com/relevance/search/Aaron%2BRusso/video/x4rvy0_aaron-russo-sur-le-nouvel-ordre-mon_news

dimanche, mai 18, 2008

Ramana Maharshi

Sur le marché de la spiritualité, il est possible d’acheter de nombreuses techniques d’Eveil. De jeunes loups gourous proposent leurs programmes de purification et de transformation personnelles. Malheureusement, ces méthodes spirituelles sont souvent des instruments d’oppression et la transformation personnelle débouche sur un lavage de cerveau.
La grande simplicité de la Voie est généralement occultée par les marchands du pseudo-éveil.
La sagesse de Ramana Maharshi est unanimement reconnue, ses propos dérangent les experts et les techniciens dûment certifiés, parfois diplômés, de la spiritualité moderne. En effet, le sage disait :


La conscience du Soi (Atma) est l’état normal ; notre condition actuelle est un état anormal. Nous croyons qu’il nous faut progresser vers un certain état de perfection, alors que nous sommes déjà parfaits ; seulement cette perfection se trouve recouverte par des couches de pensées et par le monde objectif. On dit qu’il faut atteindre la supra-conscience. Rien n’est plus faux. Le Soi est notre état de conscience normal ; nous nous imaginons qu’il faut progresser pour l’atteindre alors que nous sommes toujours en lui. Mais notre attention est accaparée par les objets et les pensées.

Tout ce qui peut s’atteindre ne saurait être la Réalité, ni la Vérité. […]
L’état de Réalisation est semblable à une longue route toute droite ; l’intellect et les sens ressemblent à une forêt vierge. Nous sommes tous au milieu de cette forêt. Il est difficile de parvenir à la grand-route, mais une fois qu’on y est tout devient clair et facile. C’est pourquoi je dis que la Réalisation est une chose facile. […]


Le développement spirituel ne se fait pas par étapes. Vous êtes un être spirituel ici et maintenant. Ne vous enfermez pas dans ces notions de plans, de niveaux, d’étapes ; ne chérissez pas ce qui n’est que fausses limitations. Vous êtes le Soi. Soyez cela.
Penser que vous devez découvrir votre propre moi est stupide. Qu’y a-t-il à trouver ?


Le sage vivait à ARUNACHALA, la montagne sacrée de Shiva, dans le sud de L’Inde. Ce lieu est extraordinaire et mérite une petite commémoration musicale typiquement indienne :

SHIVA DANCE

samedi, mai 17, 2008

L'ANTI-SOPHIA PERENNIS

Des forces négatives sont particulièrement actives depuis 2001. Elles distillent de nombreux mensonges et mirages. La peste d’une spiritualité frelatée s’est répandue partout de l’Occident à l’Orient. Parmi les vecteurs qui propagent l’infection, un courant bouddhiste, refondu aux Etats-Unis, a inversé le message libérateur du Bouddha.


Alors qu’il ne représente qu’une partie infime du bouddhisme, une tendance d’ailleurs dévoyée, le Dalaï-lama est l’une des têtes de l’hydre du spiritualisme contemporain. Ce spiritualisme est la manifestation des forces occultes du nouvel ordre mondial, dont l’avènement fut annoncé par des penseurs lucides. Par exemple, René Guénon dénonce " la grande parodie ou la spiritualité à rebours " dans son livre " Le règne de la quantité et les signes des temps ".

La spiritualité à rebours participe a un objectif politique. Elle annihile le citoyen libre dans le trou noir de la fausse intériorité. La méditation enseignée par les faux maîtres est l’une des trappes qui s’ouvrent sous les imprudents. Les pièges sont nombreux, presque toutes les méthodes du Nouvel Age exposent à des risques. Les adeptes inconditionnels de la plupart des techniques de développement personnel et des pratiques spirituelles mécaniques perdent en réalité leur énergie. Un phénomène d’intoxication masque cette déperdition énergétique et crée une addiction. Les quidams, consommateurs des services vendus sur la marché de la nouvelle spiritualité, se font escroquer et sont victimes d’une prédation subtile. (LIRE le texte de Flavie Duquesne).

Les religions n’échappent pas à l’inversion qui caractérise le cycle actuel de l’humanité. Puisqu’il est fait allusion à René Guénon dans ce post, il n’est pas inutile d’ajouter que cet auteur avait adhéré à l’Islam et vivait en Egypte dès 1930. Dans cette tradition, qui attira des chercheurs occidentaux, la disparition des maître de Sagesse est évoquée en ces termes : " Les gens prendront pour guides des ignorants qu’ils interrogeront et qui leur donneront des fatwas sans aucune autorité ; ils les égareront en s’égarant eux-mêmes ".

Dans " Le règne de la quantité et les signes des temps ", l’auteur annonce les principales calamités qui affectent notre société, notamment la domination d’un pouvoir inique :

[…] Il devra y avoir une collectivité qui sera comme l’" extériorisation " de l’organisation " contre-initiatique " elle-même apparaissant enfin au jour, et aussi un personnage qui, placé à la tête de cette collectivité, sera l’expression la plus complète et comme l’" incarnation " même de ce qu’elle représentera, ne serait-ce qu’à titre de " support " de toutes les influences maléfiques que, après les avoir concentrées en lui-même, il devra projeter sur le monde. Ce sera évidemment un " imposteur " (c’est le sens du mot dajjâl par lequel on le désigne habituellement en arabe), puisque son règne ne sera pas autre chose que la " grande parodie " par excellence, l’imitation caricaturale et " satanique " de tout ce qui est vraiment traditionnel et spirituel ; mais pourtant il sera fait de telle sorte, si l’on peut dire, qu’il lui serait véritablement impossible de ne pas jouer ce rôle. Ce ne sera certes plus le " règne de la quantité ", qui n’était en somme que l’aboutissement de l’" anti-tradition " ; ce sera au contraire, sous le prétexte d’une fausse " restauration spirituelle ", une sorte de réintroduction de la qualité en toutes choses, mais d’une qualité prise au rebours de sa valeur légitime et normale ; après l’" égalitarisme " de nos jours, il y aura de nouveau une hiérarchie affirmée visiblement, mais une hiérarchie inversée, c’est-à-dire proprement une " contre-hiérarchie ", dont le sommet sera occupé par l’être qui, en réalité, touchera de plus près que tout autre au fond même des " abîmes infernaux ".

Des hiérarques religieux célèbres ne sont que des fantoches au service du dajjâl.
Un hadîth recommande : " Détourne-toi de toutes ces sectes, quitte à mordre les racines d’un arbre à pleines dents jusqu’à ce que la mort te surprenne en cet état ".


Contrepoison :

Parmi les sages hindous contemporains les plus célèbres, se détache Ramana Maharshi (1879-1950). Il offre la particularité de n’appartenir à aucune lignée et, par conséquent, de n’avoir pas connu de maître. Sa grande figure, qui a fortement marqué tous ceux qui l’ont approché, représente de nos jours la véritable image du sage védique. Orthodoxe, il n’enseigna cependant aucune doctrine, se contentant de ramener ses interlocuteurs à leur être essentiel.
" Le cœur est l’unique vérité. L’esprit n’est qu’une étape. "
" Le cosmos tout entier est contenu dans un point minuscule qui se trouve dans le Cœur… quand vous pénétrez réellement dans ce Cœur, il n’a plus ni centre ni circonférence ; il est partout. "







Le sage vivait simplement. Il n’avait ni parure de prêtre ni trône de lama.

***


Dernière minute, Marine (13 ans) vient de mettre en ligne PETER PAN, film réalisé par P.J. Hogan, avec Jeremy Sumpter, Rachel Hurd-Wood, Jason Isaacs, Ludivine Sagnier… Mohamed Al-Fayed, propriétaire du magasin londonien Harrods, est le producteur du film. Il est persuadé que son fils et la princesse Diana ont été tués dans le cadre d'un complot.
Parmi les plus redoutables traqueurs de conspirations figure Joël Labruyère, auteur de " Dixit Satanas " et de nombreux dossiers sur le nouvel ordre mondial. Ses écrits révèlent de profondes connaissances ésotériques et gnostiques. Il partage avec James Barrie des croyances concernant la puissance créatrice de l’imagination, le monde des fées et des elfes…
VOIR PETER PAN (introduction à la spiritualité elfique de Joël Labruyère).

lundi, mai 12, 2008

Jean-Luc Mélenchon

Bonjour,
Certains de vos posts me font un peu penser a la propagande nazie anti-juif. Vous êtes rémunéré par le Bureau de la Propagande du P.C chinois ?
Have a nice day,
in Silence...
KT


PS) Je dois ajouter qu'il est dommage de voir certaines des conneries que vous publiez, au milieu de beaucoup d'autres posts réellement intéressants. Vraiment dommage...
Dans le Silence...

Brisons le silence de KT. La Chine ne rémunère pas Bouddhanar. Il est possible que les conneries collectées dans les textes du bouddhisme tibétain incommodent aussi les Chinois.

Les inconditionnels de "Tintin au Tibet" n’apprécient pas Bouddhanar et les idées de Jean-Luc Mélenchon.




" Les séparatismes tombent toujours très bien pour les Etats-Unis d’Amérique. " Mélenchon

LE REGIME THEOCRATIQUE EST INDEFENDABLE
A propos du Tibet. Le Tibet est chinois depuis le quatorzième siècle. Lhassa était sous autorité chinoise puis mandchoue avant que Besançon ou Dôle soient sous l’autorité des rois de France. Parler " d’invasion " en 1959 pour qualifier un événement à l’intérieur de la révolution chinoise est aberrant. Dit-on que la France a " envahi " la Vendée quand les armées de notre République y sont entrées contre les insurgés royalistes du cru ? Le Dalaï Lama et les autres seigneurs tibétains ont accepté tout ce que la Chine communiste leur proposait et offrait, comme par exemple le poste de vice président de l’assemblée populaire que " sa sainteté " a occupé sans rechigner. Cela jusqu’au jour de 1956 où le régime communiste a décidé d’abolir le servage au Tibet et régions limitrophes. Dans une négation des traditions, que j’approuve entièrement, les communistes ont abrogé les codes qui classaient la population en trois catégories et neuf classes dont le prix de la vie était précisé, codes qui donnaient aux propriétaires de serfs et d’esclaves le droit de vie, de mort et de tortures sur eux. On n’évoque pas le statut des femmes sous ce régime là. Mais il est possible de se renseigner si l’on a le coeur bien accroché. L’autorité communiste a mis fin aux luttes violentes entre chefs locaux du prétendue paradis de la non violence ainsi qu’aux divers châtiments sanglants que les moines infligeaient à ceux qui contrevenaient aux règles religieuses dont ils étaient les gardiens. La version tibétaine de la Charria a pris fin avec les communistes. La révolte de 1959 fut préparée, armée, entretenue et financée par les USA dans le cadre de la guerre froide. Voilà ce qu’il en est des traditions charmantes du régime du Dalaï Lama avant les communistes et de l’horrible " invasion " qui y a mis fin. Depuis, la scolarisation des enfants du Tibet concerne 81% d’entre eux là où il n’y en avait que 2% au temps bénis des traditions. Et l’espérance de vie dans l’enfer chinois contemporain prolonge la vie des esclaves de cette vallée de larmes de 35, 5 à 67 ans. En foi de quoi l’anéantissement des tibétain se manifeste par le doublement de la population tibétaine depuis 1959 faisant passer celle-ci de un million à deux millions et demi. Pour tout cela, la situation mérite mieux, davantage de circonspection, plus de respect pour les chinois que les clichés ridicules que colportent des gens qui ne voudraient ni pour eux, ni pour leur compagne ni pour leurs enfants d’un régime aussi lamentable que celui du roi des moines bouddhistes du Tibet. A l’heure actuelle je n’éprouve aucune sympathie pour " le gouvernement en exil du Tibet " dont sa sainteté est le décideur ultime sur pratiquement toutes les questions, où siège un nombre de membres de sa famille qu’il est tout à fait inhabituel de trouver dans un gouvernement, même en exil, sans parler de leur présence aux postes clefs de la finance et des affaires de cet exil. Je respecte le droit de sa sainteté de croire ce qu’elle veut et à ses partisans de même. Mais je m’accorde le droit d’être en désaccord total avec l’idée de leur régime théocratique. Je suis également hostile à l’embrigadement d’enfants dans les monastères. Je suis opposé à l’existence du servage. Je suis laïque partout et pour tous et donc totalement opposé à l’autorité politique des religieux, même de ceux que l’album "Tintin au Tibet" a rendu attendrissants et qui ne l’ont pourtant jamais été. Je désapprouve aussi les prises de position du "roi des moines" contre l’avortement et les homosexuels. Même non violentes et entourées de sourires assez séducteurs, ses déclarations sur ces deux sujets sont à mes yeux aussi archaïques que son projet politique théocratique. Je n’ai jamais soutenu l’Ayatollah Khomeiny, même quand j’étais contre le Shah d’Iran. Je ne soutiens pas davantage ni n’encourage le Dalaï Lama, ni dans sa religion qui ne me concerne pas, ni dans ses prétentions politiques que je désapprouve ni dans ses tentatives sécessionnistes que je condamne. Je demande: pourquoi pour exercer sa religion et la diriger le Dalaï Lama aurait-il besoin d’un Etat ? Un Etat qui pour être constitué demanderait d’amputer la Chine du quart de sa surface! Son magistère moral et religieux actuel souffre-t-il de n’être assis sur aucune royauté ?

LIRE LA SUITE : http://www.jean-luc-melenchon.fr/?p=585#more-585
VOIR AUSSI :

Un projet théocratique, autoritaire, ethniciste, dangereux pour la paix.
" Il s’agit de l’ordre du monde, des progrès de la politique du choc des civilisations et de la manipulation des opinions publiques pour les entrainer dans des logiques d’agression contre les pays dont la puissance même pacifique pose problème a l’empire des Etats-Unis d’Amérique. Tel est le cas du Tibet qui a vocation à devenir le Kosovo des chinois dans l’esprit des stratèges néo conservateurs. "
Mélenchon

samedi, mai 10, 2008

Nicolas has left a new comment

Pour se faire une idée sur le Tibet, voici un interview de Elisabeth Martens par Le Courrier de Genève :

- Pouvez-vous vous présenter brièvement ? Comment êtes-vous venu à vous intéresser au Tibet et à la Chine ?

Je suis partie durant trois années en Chine, après des études de biologie en Belgique, pour me spécialiser en médecine traditionnelle chinoise. J’ai bien sûr profité de mon séjour là-bas pour voyager du nord au sud et d’est en ouest. Un de ces voyages m’a amené pour la première fois dans une région tibétaine (c’est-à-dire habitée, ea, par des tibétains) en 1990, à XiaHe au Gansu, au grand monastère du Bouddhisme tibétain de Labulang. J’ai été surprise par la facilité de contact avec les lamas qui se promenaient en rue et allaient faire leurs courses à l’épicerie du coin ; c’est loin de l’image de nos moines cloîtrés derrière leurs murs.

Surprise aussi par la différence entre les bouddhas chinois, tout ronds comme des théières qui mijotent doucement sur le poêle, souriants, joviaux, et les bouddhas tibétains, beaucoup plus imposants. Et encore surprise de trouver dans les temples une quantité phénoménale de représentations de dieux, de monstres, de boddhisattvas, etc. plus féroces et effrayants les uns que les autres. J’ai trouvé que, d’une certaine manière, c’est assez proche de ce que l’on trouve comme galerie d’horreurs dans nos églises : des hommes transpercés, crucifiés, ou jetés dans des marmites d’huile bouillante, etc. Rien de comparable dans l’art chinois : dans la pensée chinoise, et donc dans les arts de la Chine, la souffrance et le moyen de s’en délivrer n’est pas au centre des préoccupations. De quoi devrait-on se délivrer à partir du moment où l’on sait que la souffrance est l’opposé-complémentaire du bien-être ? J’ai trouvé dans les régions tibétaines, où je suis retournée plusieurs fois par la suite (la dernière fois, en été 2007), une culture très différente de la culture chinoise. Cette différence m’a paru intéressante : comment un pays aussi gigantesque que la Chine (plus grand que toute l’Europe) s’en sort-il pour concilier 55 nationalités parlant chacune leur propre langue, surtout avec la disproportion de Han (environ 90%) par rapport aux autres nationalités ?

- Que se passe-t-il, selon vos informations (quelles sont vos sources ?), actuellement dans les régions de Chine peuplées de Tibétains ?

Les violences qui ont eu lieu à Lhassa le 14 mars 2008 ont été perpétrées par des groupes de manifestants tibétains. Les témoignages des étrangers présents sur place vont tous dans le même sens : les agressions visaient les Chinois (les Han) et les Hui, majoritairement des Musulmans. Des personnes ont été incendiées vives, d’autres ont été battues à mort, déchiquetées au couteau ou lapidées. Les armes utilisées étaient des cocktails Molotov, des pierres, des barres d’acier, des poignards et des couteaux de boucher. Il y a eu 22 morts et plus de 300 blessés, quasi tous des Hui et des Han. Il s’agissait d’actes criminels à caractère raciste. Serge Lachapelle, un touriste de Montréal, dit : ” Le quartier musulman a été complètement détruit, plus aucun magasin ne tenait debout ” .

Dès le 18 mars, le Dalaï Lama déclare dans une conférence de presse que ” les événements au Tibet échappent à son contrôle et qu’il est prêt à démissionner si les violences se poursuivent “. Il ajoute que ” ces actes de violence sont suicidaires ” . Il n’empêche que, à peine quelques jours plus tard (le 21 mars), par une étrange coïncidence du calendrier, Nancy Pelosa, présidente du Congrès américain, arrive à Dharamsala pour une visite officielle au 14ème Dalaï Lama. Elle parle des évènements au Tibet comme d’un ” défi pour la conscience mondiale ” et exige de la Chine de pouvoir envoyer au Tibet une commission internationale indépendante afin de vérifier l’accusation chinoise comme quoi ” l’entourage du Dalaï Lama se trouve derrière les violences “, et afin de contrôler ” de quelle manière sont traités les prisonniers tibétains en Chine ” . C’est une des stratégies utilisées par les Etats-Unis : forcer la Chine à accepter des équipes d’inspection qui portent le cachet des ” Droits de l’Homme “, ou pouvoir dire que la Chine les a refusées. Pour exécuter un tel plan, nul mieux placé que le Dalaï Lama : dans son allocution du 10 mars, ce dernier exhortait déjà la Chine à ” une plus grande transparence ” .

- Ces termes ne font-ils pas curieusement écho au ” glassnost ” qui a conduit à l’éclatement de l’URSS ?

L’Allemagne, avant-garde de l’Europe, s’aligne sur les exigences de transparence des Etats-Unis : son ministre des Affaires étrangères a déclaré que ” le gouvernement fédéral de l’Allemagne demande une plus grande transparence de la part du gouvernement chinois ” . Quant aux autorités chinoises, elles parlent d’une révolte préméditée et bien organisée. L’occasion choisie pour donner le feu vert aux émeutiers était la date anniversaire de commémoration de la révolte de 1959 à Lhassa, date que les Tibétains en exil ont décrétée ” Fête nationale ” : le 10 mars. Ce jour-là, une marche, partant de l’Inde et se dirigeant vers le Tibet, a effectivement démarré. Elle devrait durer six mois: jusqu’aux débuts des JO de Péking. Cette marche a été organisée par le ” Mouvement pour le soulèvement du peuple tibétain ” (il est difficile de traduire ” uprising ” autrement que par ” soulèvement “). Il s’agit d’une association dans laquelle sont représentées les fractions principales du gouvernement tibétain en exil : le NDP (New Democratic Party), le Congrès de la Jeunesse tibétaine (Tibetan Youth Congres), et le mouvement des femmes.

Le 10 mars était clairement le signal de départ des émeutes : elles ont été encouragées à distance par de multiples manifestations devant des ambassades chinoises (e.a. à Bruxelles). En Chine même, des tracts appelant à manifester pour l’indépendance du Tibet, ont été distribués dans les différentes régions tibétaines . Le même jour, trois cents lamas du monastère de Drepung ont manifesté au centre de Lhassa, de manière non-violente bien que “provocatrice” ; la police les a dispersés, sans heurts. Ce ne fut plus le cas quelques jours plus tard, le 14 mars : plusieurs groupes de Tibétains, tous armés de la même manière et opérant de la même manière, se sont dispersés dans la ville de Lhassa, ouvrant les hostilités et semant la panique. La suite est le drame que l’on sait, avec les répressions chinoises que l’on devine. Faut-il rappeler que le Droit international stipule que « chaque pays a le droit d’utiliser la force contre des mouvements d’indépendance qui vise à la division du dit pays » ? Imaginez le foin que cela ferait en France si le mouvement séparatiste corse se mettait à incendier des passants français en plein Ajaccio!

- On a généralement analysé ces émeutes comme une “réaction à la colonisation du Tibet par les Chinois” ? On parle même de génocide ? Qu’en est-il ?

Quand on parle de ” colonisation ” d’un pays par un autre, il faut, au minimum, qu’il y ait deux pays. Dans ce cas précis, faut-il rappeler que le Tibet n’a jamais été reconnu comme ” pays indépendant ” ? Au 13ème siècle, le Tibet est annexé à la Chine par les Mongols, et au 18ème les Mandchous ont divisé leur empire chinois en 18 provinces, dont la province tibétaine. Fin du 19ème, l’empire britannique envahit le Tibet et y installe ses comptoirs de commerce.

Cela se passe sous le règne du 13ème DL, qui voit dans l’occupation anglaise du Tibet une opportunité pour revendiquer l’indépendance. Il se base pour cela sur ce qu’il a appelé le ” Grand Tibet ” : un territoire qui équivaut à cinq fois la France, quasi le tiers de la Chine, et qui correspond plus ou moins (parce qu’il n’y avait pas de cartes à l’époque) à ce qu’était le Tibet à la fin de la dynastie des Tubo, au 9ème siècle. Or la Chine du début du 20ème sortait d’un siècle de ventes aux enchères, avec la succession des ” concessions ” faites aux pays occidentaux. Céder le tiers de son territoire était signer son arrêt de mort. Donc cette demande d’indépendance a été sans suite. Je veux dire par là : sans aucune suite. C’est dire que ni les NU ni aucun pays n’a jamais reconnu le Tibet comme un pays indépendant. C’est une première réponse à votre question.

Une deuxième, c’est que quand on parle de ” colonisation “, cela implique en filigrane que le pays envahisseur profite des biens du pays envahi. Or, si on considère les cinquante dernières années du Tibet, on constate un phénomène inverse. La population tibétaine a triplé grâce aux soins de santé et à une rapide amélioration du niveau de vie. Ce qui, à vrai dire, n’était pas très compliqué, vu les conditions désastreuses dans les quelles vivaient plus de 90% de Tibétains sous le régime théocratique des DL. Toutefois, cette amélioration n’a pas été aussi rapide que dans les grandes villes chinoises qui, par leur lustre, font croire au monde entier que la Chine est devenue capitaliste. C’est fou ce que l’on fait croire avec des paillettes, des lumières et des vitrines.

Pour répondre à votre deuxième question, celle du génocide, il faut à nouveau faire un petit retour historique. En 49, avec l’avènement de la R.P. de Chine, le gouvernement chinois opte pour une remise à zéro des compteurs : tous les étrangers et influences étrangères sont mis à la porte et les frontières chinoises sont réaffirmées, aussi dans les provinces lointaines dont le Tibet. Dès 1956, une rébellion armée est organisée dans plusieurs monastères tibétains (ea. Litang et Drepung) : avec la RP Chine, c’est les dignitaires tibétains qui sont visés, ceux du clergé en particulier. C’est d’ailleurs cette couche de la population qui commence à fuir vers l’Inde et qui va constituer la communauté tibétaine en exil (de la même manière que l’exode vers TaiWan qui était composée essentiellement des ” grosses ” familles chinoises).

- Cette rébellion armée est dès ces débuts soutenue financièrement et logistiquement par la CIA . Pour quelle raison ?

Il suffit pour le comprendre de lire ce que disait un rapport de l’Office des Affaires Etrangères des E-U en avril 49 : ” Le Tibet devient stratégiquement et idéologiquement important. Puisque l’indépendance du Tibet peut servir la lutte contre le communisme, il est de notre intérêt de le reconnaître comme indépendant (…) Toutefois, ce n’est pas le Tibet qui nous intéresse, c’est l’attitude que nous devons adopter vis-à-vis de la Chine ” . On ne peut être plus explicite ! La rébellion armée, qui démarre du monastère de Litang, s’étend par vagues jusqu’à Lhassa, où a eu lieu la plus importante, celle qui a été écrasée par l’Armée rouge en 59. Suite à cet événement, il était de grande importance pour les E-U d’amener l’opinion publique à croire qu’il s’agissait d’un génocide, c’est pourquoi le chiffre de 1,2 million de morts a été avancé par les autorités du Bouddhisme tibétain en exil.

Plusieurs études démographiques ont démontré par la suite que ce chiffre a été inventé de toute pièce. Patrick French, ex-directeur de ” Free Tibet “, a été le vérifier sur place, à Dharamsala. Après avoir compulsé longuement les documents « officiels » qui ont servi à avancer ce chiffre, il a été complètement dégoûté par l’ampleur de la falsification venant de la part de ceux qu’il admirait. Il raconte cet épisode dans son livre . Ce qui est important à retenir dans cette falsification, c’est que si on parle de 1,2 million de morts sur une population d’à peine deux millions d’habitants, on peut en effet parler d’un ” génocide “. Mais s’il s’agit que quelques milliers de morts de part et d’autre, il ne s’agit plus d’un génocide, mais d’une guerre civile. Ce chiffre de 1,2 million de morts a donc permis de manipuler l’opinion publique en l’amenant vers la méfiance, voire la xénophobie, vis-à-vis des Chinois. C’est le même topo depuis 50 ans. Donc, si on analyse les faits de manière historique, on ne peut parler ni d’invasion, ni de colonisation, ni de génocide. Les émeutes qui ont eu lieu ce mois de mars 2008 doivent être analysées dans un contexte économique en tout premier lieu, sans oublier que le Tibet est un des terrains de combat entre les E-U et la Chine, depuis longtemps.

- La violence des manifestations ne cadre pas avec le pacifisme affiché par le Dalai-Lama. Pourquoi ?

Le DL et son entourage portent les couleurs du pacifisme et se doivent d’entretenir l’image de tolérance et de compassion qui sied au Bouddhisme tibétain, sinon qui les croirait encore en Occident ? Le DL a quand-même pris le temps d’ameuter l’opinion publique autour de la manifestation pacifique des 300 moines de Drepung descendus au centre de Lhassa le 10 mars et a immédiatement incriminé la répression aux forces de l’ordre chinoises (soit dit en passant, tout un chacun qui a voyagé au Tibet a pu remarquer que la police est essentiellement composée de Tibétains et compte très peu de Chinois). Quand les actes de violence ont atteint un niveau de barbarie sans nom, il s’est rapidement distancié des événements. Quel rôle joue-t-il là-dedans ? Pour le savoir, il faut analyser à qui profitent ces émeutes : ni aux Chinois, ni aux six millions de Tibétains de Chine. Elles servent essentiellement à ameuter l’opinion publique autour des violations des Droits de l’homme en Chine, le manque de liberté d’expression, et les diverses répressions que nous incriminons au gouvernement chinois. Donc, elles servent à donner de la Chine une image exécrable, ceci juste avant les JO qui vont rassembler la presse internationale à Pékin.

Je pense qu’en partie, elles reflètent l’énorme peur que nous avons de la puissance économique que représente la Chine actuellement. Il est vrai que si par certains côtés, elle fait encore partie du Tiers Monde, par d’autres côtés, elle risque de nous rattraper très rapidement et même de nous dépasser. Peu de gens ici se rendent compte que la Chine compte un potentiel intellectuel gigantesque et que cette masse d’intellectuels chinois commence à en avoir par-dessus la tête de se voir constamment refoulée et dénigrée par l’Occident. Ils ne vont plus se taire pendant longtemps.

Pour résumer, je pense que ces émeutes servent à noircir l’image de la Chine : provoquer des émeutes à caractère racial dans les régions tibétaines, c’est obliger le gouvernement chinois à sortir la grosse mitraille, et donc nous pourrons parler en tout bien tout honneur d’une ” répression sauvage ” exercée par le gouvernement chinois lors ” d’incidents ethniques “.

On connaît la chanson : elle a été utilisée à plusieurs reprises depuis 89 (conflits en Afrique, dans les Balkans, en Irak, et ceux pour démanteler l’URSS). Il faut savoir aussi qu’au sein de la communauté tibétaine en exil, une scission est de plus en plus évidente : d’une part, il y a les modérés, dont le DL, qui ne prêche pas (pas ouvertement en tout cas) pour la violence et ne demande même pas une indépendance, mais parle « d’autonomie poussée », comme on sait. D’autre part, et pour le moment c’est une fraction majoritaire au sein du gouvernement en exil, il y a les radicaux qui exigent une indépendance totale et sont prêts pour cela à prendre les armes. Vous imaginez bien qu’un discours pareil serait impossible à tenir sans l’appui de leurs alliés de 50 ans : les E-U qui, d’ailleurs continuent à financer et à armer la communauté tibétaine en exil. En réalité, les E-U disposent actuellement de deux chevaux de bataille qu’ils utilisent simultanément : le DL et sa suite (européenne, surtout) par qui passe le discours pacifiste qui sert à rassembler les intellectuels occidentaux autour des thèmes de ” démocratie “, de ” droit de l’homme “, de ” liberté de presse “, etc. qu’il faut imposer à la Chine (c’est un comble ” une démocratie ” qu’il faut imposer !… mais ça marche à 200%), et puis la fraction « dure » du gouvernement tibétain en exil qui compte de plus en plus de membres grâce à un discours musclé de lutte pour une indépendance, coûte que coûte. Apparemment, ce sont ces derniers qui mettent le feu aux poudres et déclenchent les violences.

- Cela n’exprime-t-il pas un réel mécontentement?

Oui, bien sûr. Ce que je vous ai expliqué jusque là ce sont les déclencheurs ” externes ” des émeutes. Mais il est évident que s’il n’existait pas un ” terrain “, les déclencheurs ne pourraient rien déclencher. Comme je vous le disais, les raisons internes sont essentiellement économiques, donc aussi sociales. D’abord, il faut se rappeler que l’enseignement au Tibet n’a pu démarrer que dans les années ’60, vu le retard général du Tibet comparé au reste du pays. Ce qui veut dire que les premiers universitaires ou techniciens supérieurs tibétains n’ont commencé à travailler que dans les années 80, soit 10 ans plus tard que les Chinois Han (et 10 ans en Chine, c’est presque 100 ans chez nous !). C’est un retard qui n’est pas encore rattrapé maintenant. Ce retard dans les niveaux de formation, donc aussi dans le type de travail proposé aux uns et aux autres, explique que les postes ” importants ” sont occupés surtout par des Chinois.

Au-delà de ce premier problème qui est réel, difficile à résoudre, et source de conflit ” ethnique “, il y a aussi le retard bien connu, partout en Chine, des campagnes par rapport aux grandes métropoles. Si beaucoup de Tibétains ont profité des avancées économiques de la Chine, beaucoup d’autres sont restés dans le marasme. Ce fait ne touche pas que le Tibet, mais l’ensemble de la Chine : les inégalités se font de plus en plus criantes entre les plus aisés (ou même les moyennement aisés) et les plus démunis. Ce qu’il y a sans doute de plus spécifique au Tibet, c’est que peu de Chinois résidant au Tibet sont sans travail - s’ils arrivent au Tibet, c’est qu’ils savent qu’ils y auront un travail, sinon ils iraient ailleurs -, alors qu’il y a beaucoup de jeunes tibétains sans travail. En général, ils viennent de la campagne et ont juste suivi l’école primaire. Ils manquent de qualification, alors que les Chinois qui viennent travailler au Tibet sont des techniciens qualifiés, des universitaires ou des cadres, et bien sûr des commerçants. Même si l’enseignement est facilité aux Tibétains (comme aux autres minorités ethniques de la Chine, d’ailleurs), que le minerval est moins élevé et que les examens d’entrée sont moins sévères que pour les Han, les Tibétains ne voient pas toujours l’intérêt de poursuivre des études supérieures. Amener les Tibétains à se former serait pourtant une manière intéressante de diminuer l’inégalité sociale, alors que la Chine ” s’en tient ” à injecter des milliards de yuan pour le seul développement économique du Tibet. De plus, dans les villes tibétaines, le marché libre favorise les Chinois Han et les musulmans Hui qui ont plus d’expérience dans le commerce que les Tibétains. Donc, là aussi, les Tibétains se sentent sur le carreau par rapport aux Han et aux Hui.

A noter que la haine raciale vis-à-vis des musulmans est ancrée de longue date dans le Bouddhisme tibétain et véhiculée par lui (ea. par le Kalashakra) : c’est en raison des invasions musulmanes dans le nord de l’Inde au 10ème et 11ème siècles que les maîtres tantriques ont été se réfugier au Tibet. Le Tantrisme indien, devenu au Tibet le bouddhisme tibétain, a gardé vis-à-vis de l’Islam une rancœur de longue durée à cause des persécutions musulmanes.

- La Chine n’a-t-elle pas annexé le Tibet ? Peut-on nier l’existence “une revendication nationale au Tibet, d’une “nation Tibétaine” distincte de la Chine ?

Comme je vous le disais plus haut, le Tibet a été annexé à la Chine par les Mongols, c’est-à-dire à l’époque où les Mongols étendaient leur empire e.a. sur la Chine (13ème). Lorsque la Chine a repris le contrôle sur son empire, avec les Ming, du 14ème au 16ème siècle, elle s’est passablement désintéressée de cette lointaine contrée tibétaine et le Tibet est resté annexé à la Chine ” passivement “. Puis, les Mandchous se sont emparés de la Chine et ont fait du Tibet une province chinoise. Episode suivi par celle des Britanniques, puis celle des E-U.

- Alors que signifie le terme ” nation ” ?

Si vous voulez parler d’une nation historiquement distincte de la Chine, il faut remonter à la dynastie des Tubo qui régnait sur le Tibet du 7ème au 9ème siècle. C’est comme si maintenant on revendiquait l’empire de Charlemagne ! Si vous voulez parler d’une culture spécifique, cela semble évident que le Tibet n’a pas la même culture que la Chine, ne fut-ce que par sa langue et son écriture, mais aussi par ses traditions, ses religions, ses habitants, etc. Ce qui n’a d’ailleurs pas empêché de multiples croisements, au point que je me demande ce que cela pourrait engendrer comme déchirures et drames familiaux si un jour le Tibet devenait réellement indépendant et mettait tous les Chinois Han à la porte, ainsi que tous les musulmans (ce sont les deux ethnies visées par le gouvernement en exil) : ils auraient un sacré problème pour distinguer qui est qui, et qui appartient à quelle ethnie. En fait, les discours ethniques ne sont là que pour expliquer au grand public des guerres que se font entre elles les grandes puissances : cela s’est vu dans les Balkans, en Irak, en URSS, cela se reproduit au Tibet. Ce qui m’ahurit, c’est que l’opinion publique n’a pas encore « fait tilt ». Et ce qui m’inquiète, c’est que les enjeux dans ce conflit-ci dépassent de loin tous ceux qu’on a vu dans les autres conflits : d’une part la Chine ne se laissera pas faire, d’autre part, c’est l’économie mondiale qui risque de basculer.

- Aujourd’hui, les Tibétains peuvent-ils vivre selon leur culture/religion?

Les Tibétains sont pour la plupart très croyants, cela se voit dans le quotidien : les moulins à prière tournent allègrement, on assiste à des prosternations devant les temples du matin au soir, sur les routes on rencontre des pèlerins en marche vers Lhassa, les drapeaux de prière flottent sur les cols, les monastères sont bondés de moines même des très jeunes enfants (ce qui est interdit par la loi chinoise), les billets de banque s’amoncellent au pied des bouddhas, de loin on entend résonner les trompettes et les mantras.

La pratique religieuse est loin d’être réprimée. Il faudrait être vraiment de mauvaise foi pour prétendre le contraire ! Ou bien, il faut n’avoir jamais été au Tibet. Dans l’enseignement, le bilinguisme est obligatoire et pratiqué dans toutes les écoles que nous avons visitées (primaires, secondaires et supérieures) ; des instituts de tibétologie ont été ouvert à l’intention des jeunes tibétains (ou autres) qui désirent approfondir l’étude de la culture tibétaine : y sont donnés des cours de langue, de médecine, de théologie, de musique et danse, de pratiques artisanales, etc. Donc je pense que c’est vraiment un non-sens de dire que la culture et la religion sont opprimées ou détruites. A nouveau, c’est l’information qui est donnée chez nous : après avoir mis en lumière la tromperie quant au génocide ethnique, on s’est rapidement tourné vers le « génocide culturel ». Il est évident que, moi, en tant que petit individu, si je dis l’inverse, personne ne me croira, mais il suffit d’aller voir sur place pour vous en convaincre.

Alors de quoi parle-t-on lorsqu’on pointe du doigt la « répression chinoise » ?

Ce qui est interdit et sévèrement puni est toute tentative de « séparatisme », ou de division de la Chine. Cela peut être des actes qui paraissent anodins chez nous, comme porter le drapeau tibétain en rue (drapeau qui a été inventé en 59, lors de l’exil, et qui a donc une couleur politique), ou distribuer des tracts en rue, ou distribuer la photo du DL (qui est une effigie politique), ou organiser des manifestations, etc. Pour ce genre d’actions, il y a très rapidement (trop rapidement sans doute ?) arrestation, et parfois emprisonnement. La Chine est drastique à ce sujet parce qu’elle sait que le soutien à ce mouvement pour l’indépendance du Tibet est énorme, que ce soutien vient de l’Occident et vise la division de la Chine. Comme je vous le disais, le contentieux ne concerne pas tant les six millions de Tibétains de Chine face à la Chine, mais c’est un contentieux qui oppose la Chine à l’Occident et qui s’exprime par le malaise économique que connaît actuellement le Tibet.

- Quelle est la nature du bouddhisme tibétain et de sa structure/clergé ?

Ses rôles sociaux et politiques, passés et présents?Alors là, vous me demandez de réécrire mon bouquin ! En résumé, le Bouddhisme tibétain est issu du tantrisme, une des trois grandes écoles ou « véhicules » du Bouddhisme. D’après les bouddhologues, c’est le véhicule qui s’est le plus éloigné du dharma (ou enseignement originel du bouddha, 6ème AC). Tout d’abord, parce qu’il s’agit du véhicule le plus récent (6ème PC), donc le Bouddhisme a eu le temps de se métamorphoser plusieurs fois, ce à quoi il a dû se prêter en raison de la difficulté intellectuelle de son enseignement. Et ensuite parce que le Bouddhisme tibétain a la particularité d’exercer simultanément un pouvoir spirituel et un pouvoir temporel, ce qui n’existe pas dans les deux autres véhicules du Bouddhisme.

En fait, le tantrisme a pris son essor au Tibet au 10ème et 11ème par les circonstances historiques que je vous ai racontées (invasions musulmanes). A cette époque, le Tibet était totalement désorganisé au niveau politique et social. Or les communautés tantriques venues du nord de l’Inde étaient, elles, très structurées et hiérarchisées. C’est pourquoi, lorsqu’elles se sont installées dans ce Tibet qui demandait une réorganisation, elles ont repris la région en main de manière « spontanée », en utilisant leurs propres critères. Le tantrisme est devenu le bouddhisme tibétain à partir du moment où il s’est adapté aux mœurs, coutumes et à la religion autochtones (le Bön). On peut dire qu’à cette époque, la religion bouddhiste fut bénéfique au Tibet, puisqu’il a amené le Tibet vers une féodalité structurée. L’ennui, c’est que cette féodalité s’est figée durant un millénaire autour d’un pouvoir religieux extrêmement répressif et conservateur. Le Tibet a été arrêté dans son évolution en raison de ce pouvoir omniprésent et omnipotent. Il ne faut pas oublier que les monastères possédaient plus de 70 % des terres tibétaines, le reste allant aux familles nobles. Jamais n’a existé un pouvoir théocratique aussi puissant et aussi riche dans le monde. C’était incomparable avec ce qui se passait chez nous au Moyen-Âge où les monastères devaient se faire une petite place à l’ombre des châteaux forts. Avec l’avènement de la RP Chine en 49, il fut d’autant plus difficile pour le haut clergé tibétain de renoncer à ce pouvoir.

- Vous dites que le bouddhisme tibétain a permis d’imposer un système féodal. Mais cela a été le cas de la plupart de religions. Ce temps n’est-il pas révolu ?

Bien sûr, cela a été le cas pour pas mal d’autres religions, comme quoi les religions ont toujours un pied dans la politique, quoi qu’on en dise. Le bouddhisme tibétain a permis à une société tribale, telle qu’elle était avant le 9e siècle, d’évoluer vers une société mieux structurée, féodale. La féodalité n’a plus la cote nulle part, et l’ancienne élite tibétaine, maintenant en exil, n’a pas l’intention de revenir à l’ancien système. Ils se modernisent eux aussi et sont plutôt partisans du modèle « marché libre » avec réinstauration de la propriété privée des terres, donc, surtout en dehors du système chinois, mais copié sur le modèle occidental.

- Comment expliquer le sentiment très pro-Tibétain en Occident, notamment dans les médias ?

L’opinion publique suit les médias et les médias obéissent aux intérêts économiques. Ne vit-on pas dans une dictature économique chez nous ? La censure est aussi réelle ici qu’ailleurs, mais mieux camouflée. En Occident, on n’est pas enfermé en prison pour ses opinions, mais bien dans sa tête, puis dans la maladie qui en résulte. Je me demande parfois ce qui vaut mieux. Donc votre question réelle devient : « comment expliquer le sentiment pro-tibétain véhiculé par notre système économique » ? Ni les E-U, ni l’Europe n’apprécient les avancées fulgurantes de la Chine sur la scène internationale. Tous les coups sont bons pour la contrecarrer : « Il faut foutre le bordel pendant les JO à Pékin ! » crie Cohn-Bendit dans son discours en séance plénière à propos du comportement que l’UE doit adopter face à la Chine . Ceci, pas même une semaine après les événements qui ont enflammé le cœur de Lhassa ! C’est assez monstrueux, mais cela démontre par « a+b » que le « grand monde de la diplomatie et du trust financier » n’a cure du Tibet, ce qui lui importe c’est « foutre le bordel en Chine ».

- Comment faire avaler cette pilule au grand public occidental, en ne perdant surtout pas l’approbation des intellectuels ?

Pour cela, on fait appel à Sa Sainteté qui par son sourire de neiges éternelles ferait fondre un chat devant une souris. Le Bouddhisme tibétain ne s’est-il pas habillé de ses plus beaux atours pour séduire un Occident « en vide de valeurs spirituelles » ? Entré chez nous en surfant sur la vague du « retour aux sources » des années 70, il ne lui fut pas difficile de se faire passer pour le dharma, présenté à nous comme un « athéisme spirituel », une philosophie de vie, un mode d’être, une thérapie intérieure, etc., bref, tout sauf une religion.

Or, si on y regarde d’un peu plus près, le Bouddhisme du Bouddha est déjà une religion puisqu’il propose une transcendance : un au-delà des souffrances résultant de nos limites physiques et temporelles. Est-ce qu’un au-delà, ou une transcendance, n’implique pas une foi ? Le Bouddhisme tibétain est encore plus une religion, puisqu’il a réintroduit des dogmes, dont le plus fameux : la réincarnation, justement celui contre lequel s’est insurgé le Bouddha en personne ! La réincarnation a été remise à l’honneur par le Bouddhisme tibétain au 14ème siècle, pour pouvoir officialiser la succession de l’héritage spirituel, temporel et, surtout, matériel d’un Rinpoché (ou responsable de monastère) vers le suivant, par le système des tulkous (qui compte avec la croyance en la réincarnation). Etre responsable d’un monastère au Tibet à l’époque féodale, c’était être grand propriétaire foncier : les terres, et les biens sur ces terres, y compris les serfs, appartenaient au monastère. Cela explique pourquoi il y eut tant d’assassinats dans les rangs du haut clergé tibétain et de guerres entre les différentes écoles du Bouddhisme tibétain.

Bref, le Bouddhisme, grâce à son caractère très plastique s’est adapté aux différents environnements où il a élu domicile, que ce soit au Tibet, ou au 20ème chez nous… où Sa Sainteté le DL se plait à nous servir quelques louches de démocratie, avec une cuillère à soupe de Droits de l’homme, et autant de liberté d’expression, à mélanger consciencieusement à une bonne pincée de tolérance et de compassion bouddhistes, et on obtient une pâte bien lisse prête à enfourner dans les hauts fourneaux médiatiques pour en faire une succulente tarte à la crème ! Que le Bouddhisme s’adapte, c’est un signe de bonne santé ! Ce qui est beaucoup plus malsain, c’est un DL qui fait passer le Bouddhisme tibétain pour une non-religion (une philosophie) de tolérance et de compassion dénuée d’implications politiques. Là, il y a vraiment de quoi s’esclaffer (bien que ce ne soit pas une bonne blague) !

- Ne peut-on aussi l’expliquer par le caractère totalitaire et répressif de l’Etat chinois ?

Evidemment, ce qu’on met en avant chez nous, c’est le contraste entre le « pacifisme » du DL et le « totalitarisme » de la Chine. Mais c’est un peu ridiculement noir-blanc, ne trouvez-vous pas ? C’est juste bon à persuader des enfants en robe de communion. Alors comment se fait-il que tout le monde chez nous (même les intellos de gauche, progressistes, écolos, bios, et tout et tout) a cette idée très contrastée en tête, d’un Tibet tellement sympathique et d’une Chine abominablement répressive ? C’est la même question que : comment se fait-il que tout le monde boit du Coca-cola et porte des Adidas ? La pub, ça fonctionne et c’est dangereux, tout le monde le sait et on ne peut s’empêcher de se faire avoir. Surtout que cette pub là, cela fait 50 ans qu’elle nous assomme !

Qu’on dise chez nous que la Chine est « répressive », d’accord dans une certaine mesure, mais expliquez-moi comment il se fait alors que proportionnellement elle compte cinq fois moins de prisonniers qu’aux E-U ?

Qu’on dise chez nous que la Chine est « totalitaire » : d’accord pour dire qu’elle reste communiste, mais est-ce automatiquement synonyme de « totalitaire » ? D’ailleurs, ce qui nous gêne, ce n’est pas tant qu’elle soit communiste, mais c’est qu’elle protège son « territoire économique » : ni les E-U ni l’UE ne peuvent y faire ce qu’ils veulent à leur propre guise, et cela ne plaît pas du tout aux multinationales. Les investissements étrangers en Chine ne dépassent pas 3% : ce n’est pas un beau cadeau pour nos multinationales !

- Y a-t-il une dimension géostratégique ? Quel est le rôle du Dalai-Lama ?

La dimension géostratégique est au cœur du problème, bien sûr et ce, dès le début du 20e siècle. Il ne faut pas oublier que l’Europe avait beaucoup de « concessions » en Chine au début du 20e siècle et que le Tibet était, pour ainsi dire, sous la tutelle des Anglais. La prise de pouvoir par les communistes a mis fin à cette semi-colonisation. Je crois que chez nous, on n’a pas digéré cela. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, ce sont les E-U qui ont repris le flambeau avec la guerre froide en toile de fond. Le Tibet et le DL sont devenus deux excellents chevaux de bataille pour les E-U dans leur tentative de diviser la Chine.

- Les USA viennent d’ôter la Chine de leur liste des Etats les plus répressifs ? La Chine n’est-elle pas devenue un Etat capitaliste comme les autres ?

Si les USA font cela, n’est-ce pas dans un but stratégique ? Cela leur permet d’organiser plus d’émeutes en régions tibétaines, ce qui devra amener la Chine à déployer les canons de la répression, et les E-U pourront ainsi ressortir leur carton rouge : « Etat répressif ». La Chine pratique actuellement une économie qu’elle appelle « mixte », c’est-à-dire que certains aspects du capitalisme y sont admis, mais que le socialisme gère encore l’armature de l’économie chinoise. En simplifiant, on peut dire que le capitalisme s’y développe sous le contrôle du parti communiste. D’après les économistes internationaux, le secteur public domine encore l’économie chinoise à plus de 60%. C’est peut-être difficile à comprendre pour nous qui réfléchissons plutôt de manière aristotélicienne où « A ne peut jamais être non-A ». Mais pour un Chinois, c’est de l’ordre du yin-yang : l’un n’exclut pas l’autre, A peut être non-A, cela dépend des conditions. C’est ce qu’on appelle une manière de pensée dialectique. Par exemple : les autorités ont constaté qu’ils ont laissé aller la pollution beaucoup trop loin. Du coup, dans leur plan quinquennal, ils corrigent le tir et prévoient un investissement gigantesque dans le secteur de l’environnement et de l’écologie, quitte à faire appel à des investissements étrangers. Mais en utilisant des moyens capitalistes, leur fin ne l’est pas. On ne peut qu’espérer que cela fonctionne !


Le mot de Jean-Marc :

Il faut ouvrir les yeux et ne plus croire bêtement tout ce qu'on veut nous faire gober !

http://www.planetenonviolence.org/Tibet,-le-Grand-Jeu-,-et-la-CIA_a1538.html

http://flineland.blogspot.com/2008/03/vrit-sur-le-tibet.html

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=8405

http://www.labanlieuesexprime.org/article.php3?id_article=2576

http://www.newsoftomorrow.org/spip.php?article3826http://pagesperso-orange.fr/do/ag/1331.htm

http://www.alterinfo.net/Le-Role-de-la-CIA-Derriere-le-Voile-de-Respectabilite-du-Dalai-Lama-Suivi-de-Cohn-Bendit-et-le-Tibet-Ta-Gueule-!_a18169.html?print=1

et qu'on ne me parle plus de pétitions à signer pour le Tibet.
Merci et bises à tous.
Jean-Marc

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