lundi, janvier 31, 2011

La religion fait bon ménage avec le Capital






La religion fait bon ménage avec le Capital par Vincent Bouba. 


Vincent Bouba est enseignant auprès d’enfants déficients intellectuels. Il est peintre et surtout anarchiste convaincu.


L’anarchisme


L’anarchisme c’est, au sens étymologique, la suppression du gouvernement. « Les libéraux veulent limiter les interventions de l’Etat, afin de préserver les droits et la liberté des individus. L’anarchisme pousse plus loin cette logique, en estimant que le meilleur moyen de défendre droits individuels et liberté personnelle est de supprimer l’Etat.


La souveraineté du peuple est un leurre


Cette suppression est indispensable, maintenir l’Etat serait légitimer la tyrannie qu’il exerce, et l’encourager à devenir plus totalitaire encore. La fin de l’Etat passe par la dénonciation des subterfuges qu’il emploie pour se maintenir, souveraineté populaire et suffrage universel. La souveraineté du peuple est un leurre puisqu’il faut la déléguer, et cette délégation se fait par un suffrage qui aliène la liberté du votant pour plusieurs années, au profit de l’élu.


Une autre organisation sociale


Communément, l’anarchisme est hâtivement assimilé à une société sans ordre, sans aucune organisation. En réalité, si l’anarchisme refuse un Etat lointain et omnipuissant, c’est pour lui préférer un mode de contrat plus proche de l’homme, fondé sur l’association communale. Chaque commune se gouverne totalement à son gré, et son échelle réduite évite la délégation des pouvoirs. L’ensemble des communes est regroupé au sein d’une fédération très lâche. Le système économique d’ensemble repose sur la collectivité des biens, la propriété individuelle n’existe pas. »


Florence Braunstein-Silvestre & Jean-François Pépin. 




Le blog de Vincent Bouba : http://www.myspace.com/vincentexpo

vendredi, janvier 28, 2011

L’idée de solidarité au Ve siècle avant notre ère




Lors de son séjour de deux mois à Londres, pendant l’automne 1906, Alexandra David-Neel remit à Luzac, son éditeur, le plus grande partie de son travail sur un philosophe chinois, qui paraîtra l’année suivante sous le titre « Le philosophe Meh-ti (ou Mo-tse) et l’idée de solidarité. 


« Dans sa préface à Meh-ti, Alexandra expose les raisons qui l’incitèrent à tirer de l’oubli ce philosophe chinois du Ve siècle avant Jésus-Christ. Cet « Amour universel » qu’il prêcha n’a rien à voir avec les vues par trop idéalistes du christianisme, moins encore avec les entraînement irraisonnés de la passion ; au contraire, c’est un sentiment à la chinoise, tout à fait rationnel et même terre à terre, bien plus susceptible de convenir à notre époque et capable de fonder la « moderne solidarité ». L’entraide mutuelle que préconise Meh-ti et qui, selon lui, est productrice d’ordre, d’harmonie, de bonheur moral et matériel » revient, en somme, à un égoïsme intelligemment compris : « Agissez envers votre prochain comme si vous l’aimiez. Faites cela pour votre mutuel avantage. »


« Pour rendre accessible le texte de Meh-ti, Alexandra David-Neel a utilisé la traduction anglaise des trois premiers chapitres qu’en avait donné le sinologue James Legge, mais elle a traduit elle-même, avec l’aide d’un collaborateur dont le nom n’est pas mentionné, d’importants fragments des autres chapitres de cet auteur subtil et obscur, probablement sous la supervision d’Edouard Chavannes qui fut son professeur et dont elle cite une lettre dans sa préface. »


Jacques Brosse




Alexandra David-Neel :
« La nécessité de la solidarité est présentée de mille façons diverses dans l'ouvrage de Meh-ti, soit qu'il l'envisage dans le domaine matériel, ou dans le domaine intellectuel. II ne manque pas d'affirmer l'étroite relation entre les faits matériels et les conséquences morales qu'ils engendrent.


La misère du peuple est la plus grande source de désordre publique, le luxe outré des classes du Haut entraîne inévitablement la dépravation et la révolte chez celles du Bas :
«... Ainsi les riches vivent dans le luxe et le peuple souffre le froid et la faim. »


Lire « Le Philosophe Meh-ti, l’idée de solidarité en Chine au 5ème siècle avant notre ère » :
http://bouddhanar-5.blogspot.com/2011/01/le-philosophe-meh-ti.html

mardi, janvier 25, 2011

La destruction de la méditation





« Détruis encore et encore le calme, la félicité, la clarté et les projections… ». Cette instruction était donnée par , Djigmé Tcheukyi Wangpo, alias Patrul rinpoché ( Dza Peltrül 1808-1887), un maître incontesté de l’Ati-Yoga  ou Grande Perfection, c’est-à-dire du Dzogchen.


Loin de faire carrière comme hiérarque dans un riche monastère possédant des milliers de serfs, Patrul errait dans les montagnes et vivait dans les grottes, les forêts et les ermitages perdus et solitaires. Il était parvenu à une réelle compréhension du Dzogchen, l’enseignement ultime des traditions Nyingma et Bön. Cet enseignement présente de nombreuses affinités avec le Chan répandu ouvertement au Tibet jusqu’au Concile de Lhassa (792 à 794), controverse qui opposa les bouddhistes chinois et les bouddhistes tibétains à propos de l'accès à la conscience primordiale. 


Dans son texte « Le Docte et Glorieux Roi », Patrul recommande aux adeptes du Dzogchen de se débarrasser des expériences plus où moins extatiques qui surviennent avec la reconnaissance du « Discernement indicible ».


« S’ils cultivent longuement cet état, les débutants verront leur nature innée obscurcie par les expériences de Délice, de Clarté et de Non-discursivité mais en se débarrassant de la gangue des expériences, la Sagesse rayonnera de l’intérieur lorsque le Discernement paraîtra dans sa nudité. Un proverbe dit ainsi : « Plus elle sera détruite, meilleure sera la méditation du yogi ; plus elle sera haute, plus puissant sera le martèlement de la cascade » ; par conséquent :


Détruit encore et encore le calme, la félicité, la clarté et les projections.


Comment opérer cette destruction ? Lorsque les expériences de calme, de délice et de clarté s’élèvent, ou encore, lorsqu’émerveillent des semblances de joies, d’exultation et de bonheur, l’on doit se débarrasser de la gangue des attachements aux expériences à l’aide d’un PHAT ! furieux comme un roulement de tonnerre… »


« Le Docte et Glorieux Roi », texte traduit et commenté par Jean-Luc Achard.






Le Docte et Glorieux Roi 


Le Docte et Glorieux Roi est un texte récent de la tradition de la Grande Perfection qui puise aux sources les plus anciennes de l'école Nyingmapa du Bouddhisme Tibétain. Les principes qu'il décrit ont pour dessein d'ouvrir le calice de l'esprit et de lui révéler sa nature primordiale, à l'aide de méthodes yogiques et introspectives rarement décrites dans les livres en langues occidentales. Dans ce texte, qui est probablement l'ouvrage Dzogchen le plus enseigné à l'heure actuelle dans la tradition Nyingmapa, Peltrül Rinpoche a recueilli la quintessence de la transmission orale et l'a essentialisée en un « conseil du cœur » qui va droit au coeur du principe : l'expérience directe de l'état naturel et le recueillement dans la Liberté vierge de toute limite.



lundi, janvier 24, 2011

Mal d’ego, Bonheur d’être




L’itinéraire de François Malespine, auteur de « Mal d’ego, Bonheur d’être », ne s’apparente pas à la quête du bonheur des spiritualistes qui vont inlassablement d’un gourou à un autre, l’âme enfiévrée par le désir de se repaître d’extases divines. La soif mystique, qui naît du mal d’amour, a toujours fait la notoriété des experts des béatitudes et des ravissements célestes. Si François Malespine exprime sa gratitude à quelques orfèvres en la matière, Marthe Robin, les Desjardins (Arnaud et Denise), Mata Amritanandamayi, Lama Guendun, Dudjom Rinpoché, etc., il sait depuis son enfance qu’au-delà de la félicité et des exaltations religieuses, il y a un état primordial, état nommée « rigpa » par les Tibétains.  


Des lamas sont intarissables sur  « rigpa », la conscience innée de l'esprit. Un expert du dzogchen, Tenzin Wangyal, lama tibétain confortablement installé aux USA, enseigne à ses disciples les trois sortes de rigpa : 


« Il y a trois sortes différentes de présence (rigpa) : la présence pénétrante (khyabrig) ; la présence ou conscience de l’esprit discursif (samrig) ; et la présence primordiale (yérig). La présence pénétrante est inséparable de la base du künshi et omniprésente dans toute existence matérielle. La présence de l’esprit discursif est le rigpa fils, que l’on ne trouve que dans l’esprit des êtres sensibles, chez qui la distraction peut interrompre la continuité de la présence ; lorsque nous sommes distraits, nous ne pouvons pas demeurer dans l’état de contemplation. La présence primordiale est le rigpa mère, l’état qui est toujours là que l’on pratique ou non. Elle est la présence que la conscience de l’esprit discursif essaie de comprendre. Nous ne devrions pas penser, cependant, que puisque la présence pénétrante est omniprésente et l’état primordial toujours présent, il n’est pas nécessaire de pratiquer. La présence individuelle est innée, mais ne nous est pas connue. C’est elle que nous avons besoin de rencontrer et de développer, c’est elle que le maître introduit quand nous la découvrons en nous-mêmes. »  


Heureusement, François Malespine ne s’occupe pas du catéchisme dzogchen et de sa sainte Trinité : la Mère, le Fils et le Saint-Esprit pénétrant. En réalité, l’auteur n’a pas eu besoin de recourir aux dogmes des gourous en vogue pour vivre une véritable spiritualité. Très jeune, il connaissait l’état naturel de l’esprit, expérience décrite en ces termes :      


« Enfants, mais plus tard également, nous avons tous vécu ces instants où la pensée s’arrête pour laisser place à un bonheur sans véritable cause, et sans objet. Ainsi, si je me tourne vers mon enfance je peux aujourd’hui illustrer cet état particulier que l’on nomme numineux par de nombreux souvenir. Ces situations passées ouvraient, pour un instant, mon œil sur ma propre profondeur. Alors, je restais là, clair comme un cristal, dans une sensation de vie, de plénitude, de bonheur au-delà de toute cause. Chacun trouvera ses propres souvenirs. Voici l’un des miens, peut-être vous aidera-t-il à retrouver les goûts de votre propre enfance et à les reconnaître pour ce qu’ils étaient. » (« Mal d’ego, Bonheur d’être », page 40.)


Généralement, les maîtres tibétains, avant d’accepter d’enseigner le dzogchen, demandent à leurs élèves d’effectuer des pratiques de purification (près d’un million de mantras et de rites préliminaires nommés « Ngöndro » doivent être capitalisés dans le courant nyingma de Dudjom Rinpoché). Ces techniques, inspirées des mythes magico-tantriques de l’Orient, n’aident pas vraiment les lamas qui sont rarement capables de produire dans l’esprit de leurs disciples  le « déclic » qui ouvre à l’état « clair comme un cristal » évoqué par François Malespine. La superstitieuse comptabilité lamaïste n’est pas très différente des préoccupations matérialistes focalisées sur l’avoir, les deux sclérosent l’esprit.


Nous avons tous vécu des moments qui nous ont rapproché de notre véritable identité. Ces états contemplatifs, qui n’ont pas droit de cité dans la société moderne, pourraient être réappropriés. Les enfants, éduqués selon les principes de la compétition et de la loi du plus fort (un darwinisme social, sportif, économique…), ne seraient plus obligés d’oublier l’expérience spontanée du dévoilement de la conscience impersonnelle. Durant son enfance, François Malespine, qui a eu la chance de grandir dans une famille d’artistes, lui-même artiste peintre, était certainement plus enclin à la contemplation que la plupart des enfants poussés à la réussite matérielle. 




Mal d’ego, Bonheur d’être




Il est un éveil ordinaire dont on ne parle presque jamais si ce n’est dans le bouddhisme tibétain où il est nommé « Rigpa », et dans le bouddhisme zen où il est nommé « Petit satori ».


S’il n’est pas l’Eveil avec un grand E, il est cependant particulièrement précieux car il nous fait passer de la croyance à la vision.


Il est comme ces dessins faits de points proposés aux enfants. Invisible au commencement, tellement évident et simple ensuite.


François Malespine grandit dans une famille d’artistes-peintres. Après les Beaux-Arts il se forme au tissage artisanal. Il effectue ensuite deux voyages en Inde. Puis il enseigne les arts en collège et en lycée, et expose en France et aux Etats-Unis. Actuellement il exerce son métier de peintre dans le Sud-Ouest.




Editions Charles Antoni – L’Originel :
http://www.loriginel.com/mal-dgo-bonheur-dtre-p-139.html


Photo :
Fall Peacefulness
http://photo.net/photodb/photo?photo_id=6639014

samedi, janvier 22, 2011

Pensée dogmatique & pensée critique




Au cours de ses recherches sur l’origine de la pensée critique chez l’homme, Karl Popper raconte dans son autobiographie intellectuelle, « Unended Quest », qu’il fut amené à utiliser une théorie conçue par Konrad Lorenz pour expliquer certaines conduites animales, la théorie de l’« empreinte ». Lorenz avait constaté par exemple que dans une oie nouveau-née il y a une attente innée, celle que le premier être qu’apercevra le jeune volatile soit sa mère. Si on substitue à la mère un autre être vivant (par exemple Konrad Lorenz lui-même), la jeune oie se conduira avec cet « imposteur » comme elle se préparait à se conduire avec sa mère : l’empreinte était déjà esquissée en elle, et peu importe ce qui l’a définitivement « imprimée », une mère oie ou un vieil ethnologue autrichien. Par analogie avec le mécanisme de l’empreinte chez les animaux, Popper a conçu l’hypothèse d’un dogmatisme (ou d’une foi) qui serait antérieur chez l’enfant à la pensée critique. Il voit dans l’adhésion à un dogme le résultat d’un besoin inné, la réponse première à une attente. « Ce qui devint clair pour moi par rapport à la formation de dogmes, écrit le philosophe, c’est que les enfants, et surtout les petits enfants ont un besoin urgent de régularité autour d’eux. ils n’ont pas seulement besoin d’être nourris et aimés, mais aussi de découvrir une structure invariable dans leur environnement […] La pensée dogmatique est due à ce besoin inné de régularité. » Popper suppose que la pensée critique et la correction des erreurs ne peuvent s’accomplir qu’à partir de ce stade élémentaire de la pensée dogmatique. Il a plus tard trouvé trop simple cette hypothèse, mais a conclu cependant qu’il « ne peut y avoir de phase critique de la pensée sans qu’elle ait été précédée par une phase dogmatique – une attente, une régularité escomptée, de manière à ce que l’élimination des points de vue erronés puisse commencer à fonctionner ». Le dogme constitue le fondement, la base à partir de laquelle la pensée critique va pouvoir s’exercer, la raison examiner et corriger, la pensée scientifique se développer. Ce qui s’inscrit dans l’« empreinte » primordiale, cela peut être « dieu, table ou cuvette ». L’esprit commence par croire. On a envie d’ajouter : peu importe à quoi. Il a besoin de croire, d’abord, pour pouvoir douter, ensuite.


Claude Roy  

Néo-taoïsme, le courant sentimentaliste ou libertin-libertaire








Il n’y a de spontanéité qu’à partir de soi, de soi ici et maintenant. C’est dire autrement qu’il s’agit à la fois d’« oublier » les autres et de « s’oublier » soi-même en tant que censeur moralisant, en tant que personnage officiel, public ou social, afin d’être dans le soi le plus vide, le plus désencombré, dans le soi spontané, non dénaturé, celui qui spontanément en tant que microcosme s’accorde au macrocosme, partout et toujours imperturbablement spontané.


Il s’agit d’être aussi spontané, aussi « libres », aussi raffinés même que le vent et l’eau courante, et ainsi de permettre aux oreilles d’entendre ce qu’elles aiment entendre, aux yeux de voir ce qu’ils aiment voir, à l’esprit de faire ce qu’il aime faire.


Dès qu’on interdit ou qu’on s’interdit de faire ce qu’on aime c’est comme si on faisait de l’obstruction, comme si l’on obstruait ses oreilles, sa vue, son esprit. Mais il ne s’agit point là de donner licence à quelque impulsion ou désir que ce soit. Au fond, il y a quand même une grande différence entre ce qui est spontanéité accordée au macrocosme et donc à soi-même comme partie microcosmique et sensualité primaire liée aux humeurs et aux désirs-besoins. Il y a un « je ne sais quoi » qui fait toute la différence mais qu’il n’est jamais possible de définir en termes exprès puisque ce qui fait la différence est précisément ce « je ne sais quoi ».


Tel acte excentrique, telle émotion submergeant toute retenue, tel comportement énigmatique ou bizarre, tel apparent je-m’en-fichisme, comporteront ce « je ne sais quoi » qui en fera toute la qualité spontanée qu’apprécieront en connaisseurs ceux dont la connivence atteint la même subtilité. Ainsi en sera-t-il pour ces fameux « Sept sages du bosquet de bambous » qui avaient l’habitude de se réunir pour converser et faire bonne chère et des libations, dans un lieu plein de charme et de poésie spontanée.


Une anecdote, parmi des centaines d’autres, illustrera cette spontanéité aussi libre que le vent et l’eau courante.


Au début de la nuit, un lettré, réveillé par une grande chute de neige, ouvre la fenêtre. Une blancheur éblouissante lui saute aux yeux… Emu, il pense à un ami très cher qui habite au loin. Qu’à cela ne tienne, il prend une barque et voyage toute la nuit. Sur le point de frapper à la porte de l’ami, il s’arrête et prend le chemin du retour. Comme on lui demandait la raison de son étrange comportement, il répondit : « je suis allé sous l’impulsion de mon désir. Elle a pris fin au moment où j’allais frapper à la porte. Pourquoi irai-je au-delà et aurai-je dû voir mon ami ? » Sous-entendu, par exemple, l’importuner peut-être, et en tout cas n’être plus en cet état de spontanéité qui m’a mené jusqu’à lui dans cette nuit magnifique, etc.


Le « je ne sais quoi » d’un tel acte paraît bien sûr déraisonnable, en tout cas il réclame pour se goûter la connivence du lecteur qui, sans comprendre comprend. Ce qui est tout à fait taoïste.


Ne nous laissons tout de même pas trop prendre au charme de ce qui fut chez beaucoup raffinement décadent et subtilité vaine, un nudisme de nantis de la « bonne société oisive » qui n’avait à craindre ni le froid, ni la faim, tandis que le peuple paysan crevait de misère et d’injustices et que les Barbares se pressaient aux portes de cet empire morcelé, plein de vide et de bruit.


Vladimir Grigorieff, « Les philosophies orientales, l’Inde et la Chine ».







Photo :
This line of trees beside the A701 created amazing shadows on the immaculate white snow. http://www.henniker.org.uk/html/_borders1.htm

vendredi, janvier 21, 2011

Hermès et la Fraternité du Serpent


Des hermétistes se réfèrent à un Hermès Trimégiste égyptien, un Thôth-Hermès (« trois fois grand » = trimégiste) qui passait pour avoir été le vizir du roi Osiris et pour avoir composé les hiéroglyphes et la « Table d’émeraude » ou les « Sept principes de Thôth-Hermès. Selon une légende populaire égyptienne, « la possession de l’ouvrage conférait la toute puissance sur la nature universelle, tout en portant malheur au détenteur. Jacques Bergier crut même à l’existence d’une conspiration du silence, s’acharnant au cours des millénaires à la destruction des exemplaires du « Livre de Thôth » (Jean Louis Bernard).


Hermès Trimégiste, un personnage avide de pouvoir


Laura Knight-Jadczyk est une enquêtrice un peu spéciale. Elle conduit ses investigations dans le monde du mystère, des traditions secrètes et des conspirations à l’aide d’un Ouija (ou planchette spirite) qui lui permet de recevoir les messages d’entités nommées Cassiopéens.


Un message des Cassiopéens présente Hermès Trimégiste comme un personnage avide de pouvoir, un agent de la Fraternité du Serpent et un traître à la cour d’un Pharaon qui régna il y a plus de 5 200 ans.


Le 33 des francs-maçons et le 11 de la Fraternité du Serpent


« Si cette date de formation de la société connue par la suite comme les francs-maçons (5 633 avant l’ère chrétienne) est correcte, cela signifie qu’elle existait environ 2 400 ans avant la rébellion d’Hermès qui a eu lieu il y a 5 211 ans. Les Cassiopéens ont dit que Hermès était un « traître à la Cour du Pharaon Rana » qui était le chef égyptien d’une alliance spirituelle de tous les peuples de la région actuellement désignée comme « Moyen-Orient ».  
Ce qui nous paraît le plus intéressant, ici, c’est que ce sont les dates qui nous fournissent des indices – le 33 représente les Osiriens (la société des francs-maçons originelle), le 11 représente Hermès et la Fraternité du Serpent. Nous remarquons également que l’histoire de la lutte de Jacob avec l’ange se trouve au chapitre 33 de la Genèse, et que le verset qui nous dit que Jacob a transmis quelque chose à Essaü est le 11e. Essaü est, bien sûr, le père légendaire des arabes (1). » (Laura Knight-Jadczyk)

Laura Knight-Jadczyk , inspirée par les Cassiopéens, affirme que les désobligeants « Lézards » (2) sont à l’origine de la Fraternité du Serpent. Quoi qu’il en soit, pervers ou pas, l’enseignement attribué à Hermès se résume à sept principes transmis de toute antiquité d’une école ésotérique à la suivante. « Ils n’ont été publiés qu’à la fin de la guerre de 1914 par trois initiés anonymes, sous le titre de « Kybalion » - terme à rapprocher de Kabbale. » (Jean Louis Bernard)


Les sept principes de Thôth-Hermès


1) Principe du mentalisme : « Le Tout est esprit ; l’Univers est mental ». L’Esprit ( = Dieu) est au-delà du mental, donc ; et le mental universel, arcane du cosmos, n’est que sa manifestation première.


2) Principe de correspondance : « Ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas ; ce qui est en Bas est comme ce qui est en Haut. » La loi d’analogie, clef de la magie, découle de ce principe, de même que l’analogie entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, entre le cosmos et la cellule. Autre analogie : le mysticisme (force d’en haut) correspond à l’érotisme, au point que ces deux forces sont les pôles d’une seule réalité.


3) Principe de vibration : « Rien ne repose ; tout remue ; tout vibre. »


4) Principe de polarité : « Tout est double ; toute chose possède des pôles ; tout a deux extrêmes ; semblable et dissemblable ont la même signification ; les pôles opposés ont une nature identique, mais des degrés différents ; les extrêmes se touchent ; toutes les vérités ne sont que des demi-vérités ; tous les paradoxes peuvent être conciliés. » Ce principe annule le fanatisme.


5) Principe de rythme : « Tout s’écoule, au-dedans et au-dehors ; toute chose a sa durée ; tout évolue, puis dégénère ; le balancement du pendule se manifeste dans tout ; la mesure de son oscillation à droite est semblable à la mesure de son oscillation à gauche ; le rythme est constant. »


6) Le principe de cause et d’effet : «  Toute Cause a son Effet ; tout Effet a sa Cause ; tout arrive conformément à la Loi ; la Chance n’est qu’un nom donné à la Loi méconnue ; il y a de nombreux plans de causalité, mais rien n’échappe à la Loi. »


7) Le principe de genre : « Il y a un genre en toutes choses ; tout a ses Principes masculin et féminin ; le Genre se manifeste sur tous les plans. »


(Les archives de l’insolite)  




Le Kybalion 
Etude sur la philosophie hermétique de l'ancienne Egypte et de l'ancienne Grèce


Le Kybalion est basé sur les enseignements d'Hermès Trismégiste. Sa connaissance embrasse les rapports de l'Homme avec la nature. Sa pratique rendait l'Initié « Roi de l'Univers Matériel » d'où son nom d'Art Royal. Les 7 principes hermétiques, les lois de la vie, l'univers mental, le divin paradoxe, le Tout, les plans de correspondance, la vibration, la polarité, etc. y sont expliqués.






(1) Le début de l’année 2011 est marqué par la révolution tunisienne dont l’onde se propage dans tout le monde arabe.  « 2011 se situe tout juste 2160 ans (une ère zodiacale) après le début de la troisième guerre punique, guerre durant laquelle Rome – l’empire mondial de l’époque – anéantit définitivement Carthage. » 
http://www.crom.be/entry.php?id=22

(2) D’après les messages reçus par Laura Knight-Jadczyk :
Notre monde n'est rien d'autre qu'une illusion, comme dans le film «Matrix». 
La race humaine est manipulée, physiquement et spirituellement par une autre race qui vit dans la « quatrième densité ».
Les «lézards» sont capables de nous manipuler et de nous contrôler exactement comme nous pouvons le faire avec du bétail.
Ils ont «besoin» de nous, en tant que nourriture, à la fois psychique, spirituelle et physique. 
Ils nous ont «cultivés» au sein même de notre existence.
Ils ont fabriqué nos systèmes religieux et politiques… 

jeudi, janvier 20, 2011

Pourquoi le Dalaï-lama a-t-il reçu le prix Nobel de la Paix ?






Un chef de guerre rémunéré par la CIA


Le 14ème Dalaï-lama, peu soucieux de l’éthique bouddhiste, était bien un chef de guerre au service de l’impérialisme étasunien. « Pendant la majeure partie des années 60, la CIA a soutenu le mouvement tibétain en exil à hauteur de 1,7 millions de dollars par an, pour financer des opérations contre la Chine, y compris une subvention annuelle de 180 000 dollars au profit du Dalaï-lama, révèlent des documents récemment rendus publics par les renseignements américains (U.S. intelligence). » Jim Mann, « CIA gave Aid to Tibetan Exiles in ‘60s, Files Show (La CIA soutient les exilés tibétains dans les années soixante), Los Angeles Times, USA (1). 

Des documents classés  « Top Secret » sont en ligne : http://www.westernshugdensociety.org/photos/dalai-cables-nobel-peace3/

Puisque la « non-violence » tibétaine n’est qu’une façade, pourquoi le Dalaï-lama a-t-il reçu le prix Nobel de la Paix ?


1989, l’année de tous les dangers… et de la naissance d’« Arte »


« Ce n’est pas innocemment que le prix Nobel de la paix fut décerné à Sa Sainteté en décembre 1989. Après la chute du Mur de Berlin (9 novembre 1989) et les événements de la Place Tian’anmen (juin 1989), ce prix Nobel l’a placé bien en vue sur la scène internationale comme apôtre de la paix. C’est la même année que la chaîne de TV franco-allemande, « Arte », vit le jour, d’abord virtuellement : dans les têtes pensantes de la social-démocratie européenne de l’époque. Helmut Khol et François Mitterrand s’étaient réunis autour de la question du « que faire après la chute du mur ? ». Il restait quelques marécages communistes à assainir en Europe de l’Est. Aussi, pour réaliser leur projet télévisuel à vocation clairement politique, mais à façade éminemment culturelle, ils choisirent un « ex-soixante-huitard » converti en employé discret et efficace des couloirs du Parti Socialiste français. Jérôme Clément devint PDG d’« Arte » et lança la chaîne deux ans plus tard. Comme il se devait pour répondre au profil requis et pour mener à bien la lourde tâche qui lui incomberait, le petit Jérôme avait été nourri au biberon anticommuniste par une maman russe, sans doute de famille aisée, puisqu’elle avait fui les réformes de Lénine. Comme promis, « Arte » devint rapidement la chaîne télévisuelle la plus suivie par les post-68, c’est-à-dire par une majorité d’intellectuels moyens de notre petite Europe ronronnante et bien-pensante…


Un « apôtre de la paix » utile au politiquement correct


Que rêver de mieux pour nous mettre immédiatement sur les rails du politiquement correct qu’un Dalaï-lama qui venait d’être décoré « apôtre de la paix » et dont on savait qu’il dirait exactement ce qu’il fallait pour honorer notre sainte Europe ? Louvoyant avec habilité entre dialogues interreligieux et recherches neuroscientifiques, et ne fermant la porte à aucune tendance, notre Océan de Sagesse baigne dans la correction idéologique de l’homme nouveau. Son discours plaît à tout le monde puisqu’il n’émet ni opinion, ni critique (si ce n’est vis-à-vis de la Chine !). Il reflète à merveille l’état de pseudo-disponibilité intellectuelle de nos contemporains qui, ne prenant pas position, se laissent ballotter par les vagues médiatiques et diriger par les tempêtes économiques. Jérôme compta sur cet allié de taille pour le soutenir dans le nettoyage des derniers relents du communisme est-européen… et chinois. Depuis une quinzaine d’années, pas une semaine ne se passe sans que nous ayons droit à un reportage digne de la Guerre Froide. Sa Sainteté le Dalaï-lama, le Bouddhisme tibétain et le « peuple martyr » sont devenus des vedettes sur « Arte ». Au « noms de Dieu », gardons le sourire ! Ils seraient désormais accueillis dans les studios de Jérôme à la moindre occasion. Le Dalaï-lama ne se fit pas prier, on sait la confiance qu’il place dans la puissance des médias !


Un mouvement international bouddhiste au service du capitalisme 


Toutefois, à l’instar de quelques rares journalistes qui tentent des remarques timides, on pourrait avancer que ce sont les médias qui poussent l’image du Dalaï-lama et transforment le Bouddhisme tibétain en un supermarché de la spiritualité. Voilà une thèse à creuser, sans perdre de vue que les journalistes sont, eux-mêmes, des fonctionnaires employés par les multinationales. Que signifie encore la « liberté de la presse », lorsque celle-ci est subsidiée à condition qu’elle diffuse les idées qui alimentent l’économie de marché ? Un journaliste « intègre » se trouve facilement « éloigné » de la scène médiatique. Les informations relayées par nos médias à propos du Tibet et reprises par les organisations aussi prestigieuses que « Free Tibet » ou « Amnesty International », proviennent d’une seule et même source : « Asie Libre ». Or, le directeur « d’Asie Libre » n’est autre que le frère aîné du 14ème, qui, de longue date, collabore avec la CIA (2). Le virus dalaïste emprunte certainement les voies médiatiques pour se répandre, mais on ne peut pas dire qu’il ne soit pas inoculé par le Dalaï-lama et son entourage. Car Sa Sainteté ne peut décevoir ses « employeurs » du marché libre qui, à l’époque de son exile, l’ont acheté à bon prix. N’oublions pas que, dès 1951, le ministère des Affaires Etrangères des USA a décrit clairement sa stratégie pour le Tibet : attirer le Dalaï-lama en Occident, le rendre célèbre et, par ce biais, créer un mouvement international bouddhiste dont le but n’est pas l’expansion du Bouddhisme, mais la capitulation du communisme en Chine. Depuis une cinquantaine d’années, les Etats-Unis adoptent cette stratégie et diffusent une propagande dalaïste à grande échelle, tout en soutenant financièrement la « cause tibétaine » (3). Jérôme d’« Arte » suit le mouvement, et la stratégie réussit puisque le contingent de dalaïstes grossit de jour en jour. 
(Elisabeth Martens, « Histoire du Bouddhisme tibétain, la compassion des puissants », L’Harmattan.  






(1) « Une Grande Impostue, la politique du Lama ». 
(2) Dunham M., « Buddha's Warriors », Penguin.
(3) Grunfeld T., « Tibet and the United States », East Gate Books.










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Wikileaks : le Dalaï-lama & « Establishment 22 »
Des Tibétains, qui dénoncent par ailleurs l’intolérance religieuse du Dalaï-lama (proscription du culte de Dordjé Shougdèn), considèrent que le grand prêtre du lamaïsme est le véritable chef d’« Establishment 22 ». En effet, cette unité a incorporé des combattants du Chushi Gangdruk (la guérilla tibétaine). Or le Chushi Gangdruk reconnaissait l’autorité du Dalaï-lama. Quoiqu’il en soit, on peut supposer que le Dalaï-lama n’ignorait pas l’enrôlement obligatoire de milliers de jeunes tibétains dans une unité spéciale de l’armée indienne. Plusieurs centaines de ces jeunes ont donné leur vie dans des opérations frontalières… LIRE LA SUITE :
http://bouddhanar.blogspot.com/2010/12/wikileaks-le-dalai-lama-establishment.html

mercredi, janvier 19, 2011

L’avènement d’Ahriman



Le renouveau spirituel 


De nouvelles énergies psychiques sont ressenties par de nombreuses personnes depuis le tréfonds de leur psyché. Carl Calleman, un prophète du calendrier maya, considère qu’il s’agit d’un nouvel éveil spirituel.


Une intrusion psychique  


Ce nouveau spiritualisme, qui s'accompagne de l’ouverture imprudente de la conscience, dissimule un grand danger. En effet, des êtres humains servent de « channels » à une force qui pénètre dans le monde par l’intérieur de l’être humain. Le Livre de l’Apocalypse parle du « signe de la Bête 666 ». C’est un « nombre d’homme », Ce qui signifie que cette force est le démon de la bestialité à « visage humain » qui  émerge par l’intérieur de la conscience et non par l’extérieur comme le Diable et le Satan mythiques. (Lire « 666 »)


L’avènement d’un Chakravartî à rebours


Le début du troisième millénaire (dès le 21ème  siècle) sera profondément influencé par l’incarnation d’un Chakravartî, « celui qui fait tourner la roue du dharma », en réalité un Chakravartî à rebours, nommé Ahriman par Rudolf Steiner. Steiner décrit son avènement dans les termes suivants :


« …avant qu’une partie seulement du troisième millénaire de l’ère post-Chrétienne se soit écoulée, il y aura, à l’Ouest, une incarnation véritable d’Ahriman : Ahriman en chair et en os. L’humanité sur terre ne peut pas échapper à cette incarnation d’Ahriman. Elle va inévitablement survenir. 
Mais ce qui importe, c’est que les hommes trouvent le point de vue juste pour le confronter.


Partout où des préparatifs ont lieu pour de telles incarnations, nous devons être très vigilants face à certaines tendances de l’évolution. Un être comme Ahriman, qui va s’incarner à l’Ouest dans les temps à venir, prépare son incarnation à l’avance. En vue de cette incarnation sur terre, Ahriman dirige certaines forces de l’évolution de manière à ce qu’elles le servent le mieux possible. Un mal en résulterait si les hommes vivaient ces événements à moitié endormis, incapables de reconnaître certains phénomènes de la vie comme des préparatifs pour l’incarnation d’Ahriman dans le physique. On ne peut trouver l’attitude juste qu’en reconnaissant dans l’une ou l’autre série d’événements la préparation que fait Ahriman pour son existence terrestre. 


Il est temps pour les individus de reconnaître autour d’eux les tendances et les événements qui sont des machinations d’Ahriman, pour préparer sa prochaine incarnation. »


Le développement de l’intellect


Cette incarnation d’Ahriman ne pourra pas être évitée ; elle est inévitable, car il faut que les hommes se trouvent face à face avec Ahriman. Il sera l’individualité qui montrera aux hommes à quel niveau inouï d’intelligence ils peuvent parvenir, s’ils font appel à toute l’aide que les forces terrestres peuvent leur apporter pour développer l’intelligence et l’ingéniosité. Au milieu des catastrophes qui frapperont l’humanité dans un proche avenir, les hommes vont devenir extrêmement inventifs ; l’homme découvrira toutes sortes de forces et de substances dans l’univers qu’il utilisera pour se nourrir. Mais toutes ces découvertes montreront au même moment que ce qui est matériel est lié aux organes de l’intellect, pas aux organes de l’esprit.
Les gens apprendront ce qu’il faut manger et boire pour devenir très intelligents. On ne peut pas développer sa spiritualité en mangeant et en buvant, mais on peut, par contre, acquérir une intelligence raffinée. 


Des sociétés secrètes sont à l’œuvre 


Les hommes ne connaissent pas encore ces secrets ; non seulement ils chercheront à les percer à jour, mais ces connaissances seront le résultat inévitable des catastrophes qui auront lieu dans un proche avenir. Certaines sociétés secrètes – dans lesquelles des préparatifs sont déjà en cours - vont appliquer ces choses de manière à créer les conditions nécessaires pour une incarnation véritable d’Ahriman sur terre.


Une grande école occulte pour la pratique de la magie


En usant d’artifices prodigieux, il donnera aux hommes toute la connaissance clairvoyante qui jusque-là ne pouvait être acquise qu'au moyen d'un travail et d'un effort intenses.


Les hommes pourront vivre en matérialistes ; ils pourront manger et boire, et ils n’auront besoin de faire aucun effort spirituel. Les courants ahrimaniens se développeront sans entrave. Quand Ahriman s’incarnera à l’Ouest au moment fixé, il créera une grande école occulte pour la pratique des arts magiques les plus grandioses, et ce qui, autrement, ne peut être acquis que par un effort énergique, sera donné à l’humanité.


N’imaginez jamais qu’Ahriman va apparaître comme une sorte de prestidigitateur, jouant des tours malicieux aux êtres humains. 
Non, vraiment pas ! Ceux qui aiment la facilité, qui ne veulent rien avoir à faire avec la science spirituelle, seront victimes de sa magie, car au moyen de prodigieux artifices, il sera capable de rendre un grand nombre d’êtres humains prophètes – mais de telle manière que la clairvoyance de chacun sera strictement individuelle.

Le développement de la clairvoyance


Ce qu’une personne verra, une seconde et une troisième personnes ne le verront pas. La confusion régnera et, malgré le fait d’avoir accès à la sagesse clairvoyante, les hommes vont inévitablement entrer en conflit à cause de la totale diversité de leurs visions. 
Cependant, en fin de compte, ils seront tous satisfaits de leur propre vision particulière, car chacun sera capable de voir dans le monde spirituel. 


De cette manière, toute culture sur la terre deviendra la proie d’Ahriman. 
Les hommes succomberont devant Ahriman, simplement pour n’avoir pas acquis par leurs propres efforts ce qu’Ahriman sera prêt à leur donner. 
Il n’y aura pas de plus mauvais conseil que de leur dire : « Restez exactement ce que vous êtes ! Ahriman va vous rendre tous clairvoyants si vous en avez envie. Et vous le souhaiterez parce que le pouvoir d’Ahriman sera très grand »
Le résultat sera l’établissement du royaume d’Ahriman sur terre et la ruine de tout ce que la culture humaine a pu produire jusqu’ici ; toutes les tendances désastreuses, inconsciemment les plus entretenues aujourd’hui, auront libre cours. »




Photo :
La tête d’Ahriman sculptée par Rudolf Steiner. 

mardi, janvier 18, 2011

Digressions Steinériennes



Une digression est utile lorsqu’on évoque Rudolf Steiner, ce prophète qui représente une pierre d’achoppement dans la recherche de la vérité, tant son œuvre foisonnante recèle de contradictions pouvant nous égarer. 


Le conflit entre la théologie catholique et le Manichéisme


Ainsi, le dogme de l’évolution infinie sans possibilité d’une mutation libératrice, constitue l’axe de la doctrine Anthroposophique, en plus de l’interprétation de l’événement du Golgotha, qui est le cœur de la christologie steinérienne. L’idée que les âmes incarnées ne doivent pas sortir du circuit avant la fin des cycles cosmiques est en opposition avec la gnose chrétienne qui enseigne le contraire. L’évolution a la seule fonction de nous pousser à sortir du circuit de l’incarnation, par l’expérience de la souffrance, afin d’opérer le retour vers le monde originel. Cette opposition doctrinale s’est illustrée dans l’histoire par  l’antagonisme entre Cathares et Dominicains. C’est le conflit entre la théologie catholique qui défend l’idée d’un monde créé par un dieu bon, et le Manichéisme qui enseigne que ce monde n’est au mieux qu’une école d’expérience auquel il faut échapper pour revenir à l’Origine. Les gnostiques ne croient pas que le monde relatif évolue vers une perfection car il est soumis à la décadence et à la destruction cyclique. Ils enseignent que la Terre céleste se tient au-delà de notre univers, et qu’elle est l’origine et la destination des âmes, alors que la Terre inférieure - la « terre du milieu » - n’est qu’un lieu de passage. 


L’étrange mission de Steiner


L’Eglise qui défend l’ordre établi sur les côtés visibles et invisibles de la Terre inférieure condamne cette idée comme « l’hérésie dualiste ». On s’étonne que Rudolf Steiner ait mis ses forces au service du monde relatif plutôt que d’enseigner le Retour à l’origine. On peut admettre que sa mission était d’accompagner la descente de l’humanité. Mais jusqu’où faut-il descendre ?


Des positions  théologiques anti-gnostiques


Steiner n’approuve pas la démarche gnostique. Il défend au contraire la représentation théologiquement correcte de la création. Il omet de mentionner le monde originel qui précéda la chute dans la dimension  terrestre. Pour Steiner la chute n’est qu’une irruption d’entités démoniaques à l’époque atlantéenne, alors que pour les gnostiques, la création  de notre monde est la conséquence de la chute originelle. Steiner défend le monde et ses hiérarchies invisibles - dites spirituelles - alors que les gnostiques tentent de s’en soustraire. 


Steiner considère que le monde suprasensible est d’essence divine, alors que les gnostiques se réfèrent à un autre univers, celui du « Dieu inconnu » d’où le Christ extra-cosmique est issu.


Les positions  théologiques anti-gnostiques de Steiner ne sont pas si surprenantes car il a révélé que des âmes de dominicains étaient réincarnées dans la famille karmique anthroposophique. Or, l’ordre des dominicains s’est constitué pour combattre la doctrine de la libération, et pour empêcher que les âmes s’échappent prématurément du circuit de la réincarnation. Si on compare la doctrine dominicaine et celle de Steiner, on trouve un point commun : les deux défendent un conservatisme planétaire avec son double circuit : le plan physique et l’au-delà que Steiner appelle le « monde suprasensible ». Mais ce « suprasensible » n’est que la réalité inférieure, le reflet d’en haut.


Malgré l’opposition entre ces deux courants (du point de vue théologique, l’ésotériste Steiner est hérétique), il y a un accord entre l’Anthroposophie et la théologie autour du dogme du Christ historique (pour tous), contre l’idée gnostique du Christ comme principe de libération intérieure (pour les élus).


Le dogme de l’évolution progressive

Selon Steiner, Jésus a fréquenté l’ordre des Esséniens, sans y adhérer totalement, car leur doctrine de la libération l’aurait désespéré par son idéal de rupture avec le monde. En effet, la communauté spirituelle des Esséniens engageait ses adeptes à se couper de l’humanité, tout en pratiquant une intense charité envers tous les êtres. Jésus était hautement préoccupé du fait que lorsqu’un être se libère du monde, le mal expulsé de son âme doit obligatoirement prendre refuge dans des âmes d’accueil. Steiner explique que lorsqu’un groupe humain s’échappe du courant collectif pour s’élever vers le monde divin, cela entraîne un effet de balancier, avec pour conséquence que le reste de l’humanité s’enfonce encore plus. Celui qui monte enfonce celui qui reste, en quelque sorte. Et celui qui descend accélère la montée de celui qui se libère. Nous voyons ce processus à l’œuvre de nos jours. Alors que la masse de milliards d’êtres humains plonge dans la robotisation globale, des millions d’âmes éparpillées à travers le monde cherchent la voie de la sortie. Plus la situation s’aggrave, et plus les chercheurs de vérité disposent d’un stimulant pour avancer. Ainsi, on peut penser que les illusions mondiales auxquelles nous échappons par notre disposition de conscience orientée vers la libération, se répandent ailleurs. Plus le niveau monte d’un côté et plus il descend de l’autre. Est-ce juste, se dira-t-on ? Parfaitement, car à la base, tous les êtres sont touchés par les rayonnements du Verseau, mais deux réactions sont possibles : on reçoit l’appel au Retour ou on le refuse. Dans le cas où l’être est fermé, il chute encore plus, par l’effet du jugement divin. En s’appuyant sur la compassion de Jésus devant ce problème, Steiner a sans doute voulu renforcer son dogme de l’évolution progressive vers une perfection lointaine. Selon lui, nous devons rester dans le courant collectif pendant un nombre indéterminé d’incarnations car lorsque des âmes s’échappent du circuit, le niveau général baisse à cause des démons expulsés par ceux qui se libèrent. Steiner dit : « Lorsqu’un être expulse de son âme les démons issus de Lucifer et d’Arhiman, alors, ces démons doivent inévitablement trouver un autre refuge, et ils chargent d’autres âmes de leur présence. » Cela est vrai, mais n’est-ce pas ce que le Christ appelle précisément le « jugement du monde » ? Ceux qui se libèrent n’accomplissent-ils pas la volonté universelle en retournant vers le monde divin originel ? Pourquoi les autres n’en font-ils pas autant ? Faut-il que tout le monde meure de faim pour vaincre la famine ? Faut-il rester dans les chaînes tant qu’il y a des prisonniers ? Dans ce cas, nul ne sortira jamais de la prison, et aucun libéré ne pourra aider de l’extérieur. On comprend que ces deux doctrines s’opposent, car chacune s’adresse à un type humain différent.

La grande libération


La masse évolue extrêmement lentement car elle s’attache tellement au plan physique qu’elle ne veut plus le quitter. Il y a aussi une minorité de pionniers qui veulent se libérer, car leur sensibilité acquise au prix de longues souffrances leur fait éprouver une nostalgie du monde originel. Le désir de leur âme les porte vers le Retour au « royaume qui n’est pas de ce monde ». Si le Christianisme historique est une consolation pour les « appelés » pris dans le circuit des réincarnations, on doit accepter que le christianisme gnostique s’adresse aux « élus » qui désirent accomplir la grande libération. 


L’ennemi des Jésuites


Steiner n’a certes pas emboîté le pas aux Jésuites qui exaltent quant à eux un Jésus historique matérialisé, sauveur et roi du monde inférieur. Les jésuites ont combattu Steiner, et ils l’ont sans doute fait empoisonner par un agent infiltré dans son entourage – ce qui n’a rien d’extraordinaire sachant que les jésuites ont corrompu toutes les organisations spirituelles et les sociétés initiatiques.


Bientôt retentira un « sauve qui peut ! »


Steiner a donc fait prévaloir l’hypothèse que l’incarnation christique serait un processus qui ne concerne que l’humanité collective. Vouloir quitter le courant collectif serait donc négatif. Anthroposophes et Dominicains défendent la même représentation du monde. Ils défendent le monde inférieur et tentent de l’améliorer par la culture, la science, la médecine - ce qui est honorable, si nous ne constations l’irréversible décadence jusqu’au point où va bientôt retentir un « sauve qui peut ! »


Dénonciation des sociétés initiatiques lucifériennes et de la Maçonnerie arhimanienne


Un choix politique aurait été imposé à Steiner par ses instructeurs spirituels. S’agit-il d’une stratégie ? Il a enseigné la doctrine d’une évolution infinie, en refusant la possibilité de la libération de l’âme hors du circuit planétaire. Mais paradoxalement, il a montré parfois une vision très pessimiste de l’évolution, allant jusqu'à mettre en doute sa réussite finale. Ces informations extrêmement alarmistes sur l’évolution future ne sont pas facilement accessibles, et on suppose qu’une masse de données a été «retenue ». Nombre d’Anthroposophes sont loin d’admettre que nous allons droit vers l’enfer, et peu acceptent les idées apocalyptiques de Steiner et sa dénonciation de l’emprise sur la civilisation des sociétés initiatiques lucifériennes et de la Maçonnerie arhimanienne. 


La séparation de l’humanité en deux groupes 


Nous prendrons pour exemple l’initiative remarquable de la Nouvelle Economie Fraternelle, qui est - en simplifiant - une banque alternative favorisant la circulation de l’argent pour des objectifs moraux. Les actionnaires sont rassurés car leur argent ne sert que des projets « positifs ». Or, avec la mode du politiquement correct, il est bien vu de privilégier les projets humanitaires et sociaux, harmonisés avec la doxa internationaliste. C’est ainsi que la NEF finance des initiatives altermondialistes mais ne mettrait pas un sou sur un projet en rupture avec la civilisation. Pourtant la Nation Libre, par exemple, est en accord avec la vision apocalyptique de Rudolf Steiner. N’a-t-il pas anticipé l’apparition de communautés produisant une « technologie morale », et qui formeraient des enclaves où se réfugieraient les rescapés de l’ordre mondial ? N’a-t-il pas prophétisé la séparation de l’humanité en deux groupes : l’un se renforçant dans la vérité et l’amour, et l’autre s’enfonçant toujours plus dans le mal ? N’est-ce pas la démonstration que l’enjeu de l’évolution est une sélection des âmes, et qu’il n’y a pas d’évolution automatique pour tous ?


La Terre dévorée


S’il avait vécu jusque dans les années 40, on peut se demander si Steiner n’aurait pas modifié sa doctrine et révélé des faits cruciaux en rapport avec l’histoire contemporaine. A-t-il été éliminé avant qu’il n’en dise plus ? On pense à ses visions où la Terre est dévorée par les entités arhimaniennes ayant robotisé le genre humain qui devient « obstiné dans le mal », alors qu’une minorité résiste aux hordes humaines démoniaques. Qui pourra-t-on encore appeler « humain » à ce moment là ? C’est pourquoi nous parlons de l’apparition d’un être éthérique elfique, d’une nouvelle race qui ne pourra se confondre avec le genre in-humain.


La séparation des âmes


Les fragments visionnaires apocalyptiques de l’enseignement de Steiner ne sont pas en honneur dans la Société Anthroposophique car ces prédictions pessimistes sur l’évolution contredisent le dogme du salut opéré par le Christ historique. Il faut admettre qu’il y a au contraire une aggravation constante de la situation planétaire jusqu’à produire un enfer terrestre grouillant d’entités insectoïdes. C’est le sens mystérieux du salut christique : jugement et séparation des âmes. Le Christ n’est-il pas venu « chercher les siens » ?


Anthroposophes collabos


Si l’issue du combat Michaëlique contre le « Dragon » ne permet pas de repousser Arhiman, et si la victoire de ce dernier est inéluctable, on peut se demander pourquoi les Anthroposophes collaborent avec la politique internationaliste en améliorant « humanitairement » une situation qui ne profite qu’à Arhiman ? Pour justifier cette contradiction, on dit qu’il faut accompagner la décadence car cette épreuve fera évoluer la conscience. Nous contestons cette démarche absurde. 


Résister au mal


S’il faut résister en conscience, avec quelle force morale résisterons-nous lorsque qu’il n’y aura plus de liberté intérieure à cause de la magie noire technologique qui s’insinue dans l’âme ? Qu’est-ce que la résistance en conscience si la conscience est tellement mécanisée que l’essence spirituelle christique sera trop faible pour résister au mal ? 


Contradictions prophétiques


Steiner a prophétisé l’incarnation physique d’Arhiman dans quelques millénaires, mais de manière contradictoire, il a annoncé l’apparition de l’âge d’or au 19ème siècle ! 


Cette croyance dans le retour de l’âge d’or (influence théosophique ?) justifiait de collaborer avec l’ordre établi en lui offrant des solutions alternatives en agriculture, médecine, éducation, économie et technologie. Si tout va aller de mieux en mieux, pourquoi pas ? 


Des paradoxes en suspens


Alors, quelle est la véritable pensée du  philosophe de la liberté ? Il nous a laissé libre de notre choix, sans aucun doute. Par compassion, il a voulu donner une nourriture spirituelle à tous, ce qui n’est pas sans générer des contradictions. Dans nos dialogues avec des Anthroposophes « laïques » ou des membres de la Communauté des Chrétiens ainsi qu’avec des responsables de sociétés alternatives tel le défunt fondateur de la NEF, les paradoxes sont restés en suspens. 


« Un feu follet » ou un habile stratège ?


Steiner est mort avant d’avoir donné la clé du futur – et on peut se demander ce qu’il dirait aujourd’hui, sachant que la révélation spirituelle se renouvelle chaque siècle ? 


Serait-il en phase avec notre dissidence spirituelle afin d’établir sur la planète des foyers de civilisation pouvant résister à l’arhimanisation ? Sans doute, car il a prédit que seules les communautés coupées de la masse pourront se protéger du mal, en vivant un « âge d’or interne », sur la base d’une technologie énergétique tenant les hordes démoniaques à distance. Ici, le prophète Steiner redevient un gnostique, ce qu’il semble avoir dissimulé en se présentant comme un défenseur de l’évolution théologiquement correcte. Nous n’en finirions pas de nous interroger sur ses contradictions. Elles ne s’expliquent pas par une sorte de confusion psychique (« un feu follet », disait de lui Max Heindel), mais nous voulons croire en une stratégie qui oblige les instructeurs spirituels de grande envergure a désinformer leurs adversaires en dissimulant leur but réel. 


Choisir entre l’humanisme arhimanien pour tous et la dissidence pour le petit nombre


Les adeptes des doctrines spirituelles devraient relativiser certaines idées dogmatiques qu’ils tiennent pour paroles d’évangile, car la spiritualité est indissociable de la haute politique galactique. Or, un conflit cosmique fait rage, et nous savons que l’arme de la désinformation est la première règle d’une stratégie de guerre bien menée. Des instructeurs qu’on considère comme des sortes de saints et des sages conformes à l’image d’Epinal du maître spirituel, sont en réalité de redoutables guerriers masqués. La religion n’est que de la haute politique. 


On peut imaginer la pression qui reposait sur un instructeur du rang de Steiner, dont le verbe puissant était capable de refouler loin dans l’espace des hordes de démons. Ses adeptes ont fait le pari de composer avec le monde et d’accompagner la descente programmée. Mais savent-ils ce que sera ce terminal ? Ne vont-il pas eux aussi devoir se mette à l’abri avant le siècle prochain, et se couper de la masse comme les Esséniens ? 


Cela se fera dans l’urgence car il ne sera plus possible aux êtres vraiment conscients de collaborer avec l’ordre mondial. Il faudra choisir entre l’humanisme arhimanien pour tous et la dissidence pour le petit nombre. 
Sur la base des révélations steinériennes contenues dans l’ouvrage « Jundi Shapur », présentant ses prédictions sur l’enfer électromagnétique (et informatique) du futur, on peut penser que Steiner admettrait le programme d’une « nation libre », en marge de l’ordre mondial, car cette idée s’accorde avec ses prophéties - en dépit des erreurs inhérentes à toute forme de clairvoyance.  


La mémoire akashique


Nul n’a sans doute transmis plus d’informations importantes que Steiner sur le passé, et d’une manière moindre sur le futur, quoiqu’on suspecte que l’intégralité de ses révélations n’aient pas été communiquées par les détenteurs officiels des comptes rendus de ses lectures akashiques. (On transcrivait ce qu’il décryptait dans la « mémoire de la nature » - l’enregistrement atomique de l’histoire du monde.) 


Il faut savoir que les images provenant de la mémoire akashique sont mouvantes et qu’il est difficile pour un clairvoyant même expérimenté de contrôler ce mouvement. Steiner avoue parfois qu’il ne sait si ce qu’il contemple de ses yeux exercés à la clairvoyance akashique va dans le sens du passé ou du futur ! C’est pourquoi, nous ne devons considérer aucune forme de clairvoyance comme fiable – nous ne confondons pas la clairvoyance authentique avec la  médiumnité astrale ou la voyance « lunaire » archaïque héritée de l’Atlandide qui est un atavisme chez certains mammifères. Les voyants et channels sont des aveugles qui guident les aveugles à travers les mirages lucifériens du monde astral. 


En tant que clairvoyant exercé à la lecture de la mémoire akashique, Steiner n’a toutefois pas eu accès à la clairvoyance supérieure, qui dépasse les limites des sept plans de l’univers manifesté. Cette vision touche aux mystères majeurs, et n’a rien de commun avec le pouvoir des occultistes qui restent myopes sur la réalité ultime tout en étant capables de décrire superficiellement la constitution invisible du monde.


La véritable anatomie occulte


Ainsi, Steiner n’a pas eu accès à pas la structure ultime de l’âme, et en tout cas, il n’en a jamais parlé, se contentant de confirmer les données des clairvoyants de l’école théosophique orientale en les adaptant à la logique de l’esprit occidental, selon une méthode qu’il a appelé la « science spirituelle ». Parmi les authentiques initiés Rose-Croix du 20 ° siècle, Max Heindel, s’appuyant sur le schéma  de Steiner, a précisé les aspects secrets de l’anatomie occulte, mais sans parler de ce qui est au delà de la frontière du monde suprasensible. 


A la suite de ces instructeurs, le Rose-Croix Jan van Ryjckenborg a transmis des informations inédites sur la constitution du corps d’immortalité, le processus de transmutation interne et le monde originel (voir « Un homme nouveau vient » et « Dei Gloria Intacta »). D’autres voyants et visionnaires ont transmis des données remarquables, mais de manière fragmentaire, confuse ou d’un hermétisme insondable. 


Les événements se précipitent


Chaque communauté spirituelle doit se contenter des connaissances transmises par son fondateur car les informations issues d’une autre source ont peu d’impact opérationnel. Un enseignement spirituel n’est vivant que dans le cadre d’un groupe qui  partage cet enseignement. Hors d’un champ énergétique harmonieux, l’enseignement est comme désactivé. Au mieux, on peut découvrir dans les livres une sagesse permettant de trouver l’ouverture du chemin, mais, pour opérer une transformation intérieure, il faut œuvrer en groupe. 


Ce sera là le défi de l’avenir, tout autant que pour survivre physiquement, il faudra s’organiser communautairement en mettant en commun des terres et des moyens de production. Pour les individualistes que nous sommes, cette perspective ne nous excite pas beaucoup, mais voyez à quelle vitesse les événements se précipitent…


Source : Undercover n°22


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Les raisons occultes de la révolution tunisienne


La période 2011-2014 est cruciale pour l’avancement du Nouvel Ordre Mondial. En effet, 2011 se situe tout juste 2160 ans (une ère zodiacale) après le début de la troisième guerre punique, guerre durant laquelle Rome – l’empire mondial de l’époque – anéantit définitivement Carthage... LIRE LA SUITE : http://www.crom.be/entry.php?id=22

lundi, janvier 17, 2011

Le suicide



La liberté ou la mort


Le suicide d’un jeune chômeur tunisien est à l’origine de la révolution de jasmin


« Le 17 décembre 2010, rappelle le journal Libération, Mohamed Bouazizi s’immole par le feu devant la préfecture de Sidi Bouzid, ville de 40.000 habitants au centre du pays. Diplômé et chômeur, comme de nombreux jeunes Tunisiens, Mohamed Bouazizi vendait des fruits et légumes sur le marché, sans autorisation. Après la confiscation de sa marchandise par la police, il tente de plaider sa cause auprès des autorités. En vain. » Aussitôt, la nouvelle de la mort de Mohamed Bouazizi circule sur Internet. Depuis le début de la révolution, les réseaux sociaux, en premier lieu Twitter et Facebook, ont joué un rôle fondamental. 


Le suicide, condamné par la plupart des morales à base sociale et religieuse, a, au contraire, été admis par deux doctrines. […] Il s’agit du stoïcisme et du bouddhisme.


Le Suicide selon le stoïcisme


Pour le stoïcisme, nous pouvons nous reporter aux idées de Sénèque. Rappelons d’abord le fond général de sa vision de la vie. Nous avons déjà dit que pour Sénèque l’homme véritable se trouverait au-dessus des dieux mêmes, car ceux-ci, de par leur nature, ne connaissent pas l’adversité et le malheur, alors que lui-même y est exposé, mais a la force d’en triompher. C’est pourquoi Sénèque considère que les êtres les plus dignes sont ceux qui sont les plus durement éprouvés, et il se sert de cette analogie : à la guerre, c’est aux éléments les plus valides, les plus sûrs et les plus qualifiés que les chefs confient les postes les plus exposés et les tâches les plus dures. Mais, en général, c’est justement une conception agonistique et virile de ce genre que l’on fait intervenir aussi quand on condamne le suicide, en le stigmatisant comme une lâcheté et une désertion (Cicéron attribue ce mot aux pythagoriciens : «  Il n’est pas permis d’abandonner le poste qui vous a été assigné dans la vie sans l’ordre du chef, c’est-à-dire de Dieu »). Sénèque au contraire arrive à la conclusion opposée et il n’hésite pas à faire justifier le suicide par la bouche même de la divinité (De Prov. VI, 7-9). Il lui fait dire qu’elle n’a pas seulement donné à l’homme supérieur, au sage, une force plus forte que toutes les contingences, et quelque chose de plus que d’être exempt des maux, à savoir le pouvoir d’en triompher intérieurement, mais qu’elle a aussi fait en sorte que rien ne puisse le retenir quand il ne le veut plus : la voie « de sortie » lui est ouverte – patet exitus. «     partout où vous ne voulez pas combattre, il vous est toujours possible de vous retirer. Rien ne vous est plus facile que de mourir. »


[…] Il est certain que Sénèque ne considérait pas que cette décision pût s’appliquer aux cas où l’on recherche la mort parce qu’une situation donnée paraît insupportable : c’est alors, précisément, que l’acte ne serait pas permis, vis-à-vis de soi-même. Et il va de soi que ceci vaut également pour tous ceux qui sont poussés à s’ôter la vie pour des motifs affectifs et passionnels, car ceci équivaudrait à reconnaître sa propre passivité et son impuissance devant la partie irrationnelle de son âme. Enfin, ceci vaut également pour des cas où interviennent des motifs sociaux. Pas plus le type idéal des stoïques que l’homme différencié ne permettent que de tels motifs les touchent intimement ni que leur dignité soit en aucune façon atteinte par quoi que ce soit ayant trait à la vie en société. Ils ne pourront donc jamais être poussés à mettre fin à leur existence pour des motifs de ce genre, que les stoïques font entrer dans la catégorie de « ce qui ne dépend pas de moi ». La seule exception que l’on puisse admettre est le cas où l’on a honte, non devant les autres, dont on ne peut supporter le jugement et le mépris, mais devant soi-même, à cause de son propre écroulement. Compte tenu de tout ceci, Sénèque souligne simplement, grâce à ce principe, l’importance qu’il reconnaît à la liberté intérieure d’un être supérieur. Il ne s’agit pas de se retirer parce que l’on ne se sent pas assez fort devant certaines épreuves ou certaines circonstances ; il s’agit plutôt du droit souverain – que l’on devrait toujours se réserver – d’accepter ou non ces épreuves, ou encore d’y mettre un terme quand on n’en voit plus le sens et après s’être suffisamment prouvé à soi-même que l’on est capable de les affronter. L’impassibilité reste donc une condition préalable, et le droit « de sortir » se justifie en tant que possibilité à envisager en principe et seulement pour vérifier que les vicissitudes par lesquelles nous passons ont notre assentiment, que nous y sommes réellement actifs, que l’on n’y fait pas seulement de nécessité vertu.


Le suicide dans le bouddhisme


Ce point de vue stoïque est compréhensible et, en principe, inattaquable. Passons maintenant au bouddhisme. Son orientation est plus ou moins la même. Ici aussi le suicide du type courant est illicite : chaque fois que l’on est poussé à renoncer à la vie au nom de la vie même, c’est-à-dire parce que l’une ou l’autre forme d’une volonté de vivre, de jouir et de s’affirmer est contrecarrée ou frustrée, le suicide est condamnable. On estime, en effet, que dans de pareils cas, l’acte n’est pas une libération, mais, au contraire, une forme extrême, bien que négative, d’attachement à la vie, de dépendance de la vie. Qui use d’une telle violence sur soi-même ne peut s’attendre à aucun au-delà transfigurant ; dans les autres états de l’être, c’est une existence dénuée de paix, de stabilité, de lumière, qui sera de nouveau sa destinée. Le bouddhisme en arrive même à condamner comme une déviation l’aspiration à l’extinction, au nirvâna, si l’on découvre que celle-ci est liée à quelque désir, à quelque « soif ». En même temps, comme le stoïcisme, il admet le suicide, avec une restriction analogue ; il le permet, non à l’être commun, mais à un type supérieur et ascétique chez qui l’on retrouve en puissance nombre des traits du sage stoïque : à celui dont le Moi, d’une certaine façon, est parvenu à un tel détachement qu’il est virtuellement au-delà tant de la vie que de la mort.


S’il est évident que cette perspective peut être adoptée par l’homme différencié que nous considérons, elle rencontre cependant quelques difficultés. D’abord, lorsqu’on est plus ou moins parvenu au niveau spirituel dont nous venons de parler, qu’est-ce donc qui pourrait faire prendre l’initiative d’une mort volontaire ? A en juger d’après certains cas concrets cités par les textes bouddhiques, il semblerait qu’y soient envisagées les situations que nous avons indiquées : dans certaines circonstances, il n’y a pas de raison de se sentir engagé au-delà d’une certaine limite. On peut aussi « sortir », presque comme dans le cas d’un jeu dont on a assez. Ou bien c’est comme lorsqu’on chasse une mouche après l’avoir laissée se promener quelque temps sur son visage. Il reste à voir cependant dans quelle mesure on peut être sûr de soi-même et sincère avec soi-même dans des cas de ce genre.


« Suicide métaphysique » et liberté absolue


Jusqu’ici, nous avons essentiellement examiné la « personne ». Le problème devient plus complexe lorsqu’on dépasse le niveau de la personne et qu’on se reporte à la doctrine traditionnelle qui ne fait pas commencer l’être avec l’existence terrestre. Une conception supérieure de la responsabilité et aussi du risque peut alors apparaître. Ce n’est pas la même responsabilité que celle dont il s’agit lorsqu’une religion théiste et créationniste condamne le suicide en faisant appel – en des termes analogue à ceux de Cicéron – à une sorte de fidélité militaire : il ne faut pas abandonner son poste. Cette idée paraît en effet absurde quand on nie (comme le fait cette religion) que l’âme préexiste à son union au corps dans la condition humaine. Dans cette hypothèse « créationniste », puisque l’on n’existe pas du tout avant d’être au « poste » assigné, puisque l’on s’y trouve tout d’un coup sans l’avoir voulu ni accepté, on ne peut raisonnablement parler de responsabilité. On ne peut pas non plus parler d’un « engagement militaire » à l’égard d’une vie reçue mais non requise. Nous avons déjà examiné la voie sans issue où mène une semblable conception, lié au point de vue « créationniste » et théiste, quand elle est attaquée par le nihilisme. La limite, ici, c’est la révolte existentielle et le « suicide métaphysique » du Kirillov de Dostoïevsky, qui se donne la mort à seule fin de se prouver à lui-même qu’il est plus fort que la peur, qu’il est son propre maître et possède une liberté absolue qui le fait Dieu. Position absurde, car ici, tout comme le théisme, l’unique point de référence est toujours la personne : c’est de la personne que vient l’initiative, et c’est la personne qui veut se rendre absolue. Les paroles augustiniennes pourraient s’appliquer ici : « Esclave, il voulut simuler une liberté mutilée en faisant impunément ce qui est illicite, en une imitation aveugle de la toute-puissance. » Comme nous l’avons vu, c’est pour la même raison que Raskolnikov et Stavroguine s’écroulent ; le suicide de ce dernier peut même correspondre à ce type de suicide qui semble dicté par un échec personnel et qui, comme tel, ainsi que nous l’avons indiqué en passant, pourrait se justifier d’un point de vue tout à fait différent, pour un type d’homme déterminé.


La doctrine traditionnelle et Jean-Paul Sartre 


Mais le problème de la responsabilité apparaît sous un autre jour si l’on se réfère à la doctrine traditionnelle, plus ou moins confusément entrevue par l’existentialisme lui-même, selon laquelle ce que l’on est, en tant que personne, dans la condition humaine, provient d’un choix originel prénatal et prétemporel, par lequel on a voulu, sous la forme d’un « projet originel » (Sartre), tout ce qui formera le contenu d’une existence donnée. Dans ce cas, il ne s’agit plus de répondre devant un Créateur, mais devant quelque chose qu’il faut rapporter à la dimension même de l’être ou de la transcendance en soi. Bien qu’on ne puisse l’attribuer à la volonté la plus extérieure, proprement humaine de l’individu (de la personne), le cours de l’existence suit, en principe, une ligne qui, même cachée ou couverte, a une signification pour le Moi, lorsqu’on envisage cette existence comme un ensemble d’expériences importantes, non par elles-mêmes, mais par les réactions qu’elles font naître en nous, et à travers lesquelles peut se réaliser l’être qu’on a voulu être. En ce sens, la vie ici-bas ne peut être considérée ni comme une chose que l’on peut rejeter à volonté, ni comme un hasard brutal devant lequel on ne peut que se résigner avec foi ou fatalisme (nous avons vu que c’est à cela que se réduisent en général les horizons de l’existentialisme moderne), ou se livrer à une continuelle épreuve de résistance, presque à fonds perdu (c’est le cas du stoïcisme opaque, dépourvu d’arrière-plan transcendantal). Tout comme une aventure, une mission, une épreuve, une élection ou une expérimentation, la vie terrestre se présente comme quelque chose que l’on a décidé, avant de se trouver dans la condition humaine, en acceptant d’avance les aspects éventuellement problématiques, tristes ou dramatiques, aspects qui, surtout à une époque comme la nôtre, peuvent être particulièrement marqués. C’est dans ces termes que l’on peut définir et accepter un principe de responsabilité et de « fidélité » exempt de références extérieures, « hétéronome ».       


Julius Evola, « Chevaucher le tigre ». 


Evola, auteur controversé par ailleurs, développe des conceptions en rapport avec d’authentiques traditions et dénonce les impostures du spiritualisme contemporain. Ce spiritualisme, corrompu par la conte-initiation, est véhiculé par des enseignants et des auteurs à succès qui prétendent détenir les clés de la spiritualité. « La contre-initiation est présente de nos jours aussi bien dans l’occultisme que dans les sectes religieuses fondamentalistes. Elle est présente dans les déviations d’une certaine Franc-maçonnerie soumise, par recherche des pouvoirs, à l’attraction politique, aux séductions du standing social, aux ivresses du quantitatif et d’un élitisme inversé. […]  
La contre-initiation utilise la déformation et excelle dans l’art de la confusion. » (Notes de lecture)
La contre-initiation est certainement à l’origine de la stigmatisation des personnes qui dénoncent les parodies spirituelles d’aujourd’hui.




Chevaucher le tigre


Dernier écrit important d'un iconoclaste sans passion, « Chevaucher le tigre » dresse une critique implacable des idoles, des structures, des théories et des illusions de notre époque de dissolution. Le marxisme et la démocratie bourgeoise, l'existentialisme et la connaissance scientifique, le retour à la nature et le phénomène de la drogue, le roman et le mythe de la patrie, le jazz et la pop music, le mariage, la famille et l'émancipation de la femme sont tour à tour examinés à la lumière des enseignements internes, purement doctrinaux et indestructibles, de la Tradition. Il en va de même pour la philosophie de Nietzsche, soumise elle aussi à une longue analyse.

Sans faire de concessions au spiritualisme humanitaire et à son ascétisme frileux, l'auteur trace la figure d'un type humain aristocratique capable de chevaucher le tigre, c'est-à-dire de transformer en remède, en vue d'une libération intérieure, des processus extrêmes presque toujours destructeurs pour la majorité de nos contemporains. Aussi éloigné des crispations d'un traditionalisme viscéralement passéiste que de tout projet révolutionnaire naïvement utopique et optimiste, l'homme différencié ne compte que sur lui-même et n'a qu'un but : donner un sens absolu à sa vie dans un monde où il n'y a plus rien à aimer et à défendre


Révélations d'un lama dissident

Le lama tibétain Kelsang Gyatso (1931-2022) était un enseignant important parmi les guélougpa restés fidèles à des pratiques proscrites ...