vendredi, septembre 16, 2016

Le bouddhisme occidental et l'ésotérisme théosophique




Les porte-parole du bouddhisme (Frédéric Lenoir, Matthieu Ricard et Raphaël Liogier...) œuvrent à la persistance d’une dommageable confusion.


Le bouddhisme occidental et l'ésotérisme théosophique



par Marion Dapsance


Le bouddhisme est traité par de nombreux intellectuels occidentaux – notamment les plus médiatisés – comme un prétexte à la remise en cause des conceptions occidentales de la science. 


Le bouddhisme n’est pas décrit pour lui-même, mais pour ce qu’il est censé apporter à la pensée occidentale, dont on condamne le caractère obstinément matérialiste. Curieusement, cette nostalgie de la métaphysique passe la plupart du temps inaperçue, quand elle n’est pas louée dans des magazines consacrés aux bienfaits scientifiquement prouvés de la “méditation”. Elle n’est jamais considérée comme un échec ou un manquement à la rationalité moderne, comme c’est le cas lorsqu’il s’agit d’autres théories pseudo-scientifiques d’origine religieuse (l’intelligent design, par exemple). Il semble ainsi légitime que des instituts de recherche “scientifiques” cherchent à prouver les pouvoirs magiques des Tibétains dans une perspective évolutionniste. Que faut-il en déduire ? D’abord, que le cadre d’interprétation majoritaire du bouddhisme en Occident n’a pas évolué depuis les écrits de Madame Blavatsky et de Sinnett : lorsque l’on parle de “bouddhisme”, on parle en réalité très souvent de bouddhisme ésotérique, renvoyant par là aux représentations du monde occultistes typiques du XIXe siècle européen plutôt qu’aux conceptions asiatiques. Ensuite, que les écrits d’intellectuels occidentaux porte-parole du bouddhisme – dont Frédéric Lenoir, Matthieu Ricard et Raphaël Liogier ne sont que des exemples locaux – condamnent à l’échec le “dialogue Orient-Occident” qu’ils disent pourtant appeler de leurs vœux. En effet, ces auteurs œuvrent à la persistance d’une dommageable confusion plutôt qu’ils ne contribuent à la dissiper.

Il est tentant de penser que cette vision théosophique du bouddhisme n’est l’apanage que de quelques érudits occidentaux, à l’influence relativement limitée. L’on pourrait en effet supposer que la multiplication des “centres du dharma” en Europe et aux Etats-Unis, la diversification de l’offre religieuse et la présence accrue d’enseignants bouddhistes d’origine asiatique amorcent le déclin progressif de l’héritage théosophique. Or, les études de terrain tendent à prouver l’inverse. Il ressort des enquêtes menées par Cécile Campergue et moi-même, que non seulement les disciples, mais parfois également les enseignants (Chögyam Trungpa et Sogyal Rinpoché notamment) ont recours au vocabulaire, au langage, à la symbolique et aux modes d’initiation théosophiques. Ainsi parlent-ils souvent d’“énergie”, de “vibrations”, de “corps subtils”, d’“omniscience” des “grands maîtres”, de “télépathie”, d’“archétypes”, de “niveaux de conscience”, etc. Ces expressions recouvrent parfois les notions tibétaines, renvoyant ainsi à une réalité ou à une croyance commune aux deux cultures, permettant alors le dialogue entre les deux populations. Néanmoins, comme je l’ai indiqué dans un autre article ainsi que dans ma thèse, le malentendu fréquent sur les termes utilisés, tout en rendant possible l’interaction entre maîtres et disciples, engendre souvent aussi des conflits. Quoi qu’il en soit, bien qu’elle ne soit pas toujours discernable à première vue, l’influence de la théosophie sur les milieux bouddhistes occidentaux est encore bien réelle et permet un dialogue plus ou moins fructueux entre Occidentaux et enseignants venus d’Asie. Il existe probablement des exemples qui démentiraient la persistance de l’ésotérisme occidental et indiqueraient l’émergence d’une autre forme de bouddhisme occidentalisé. Ces cas attendent leur ethnographe.


jeudi, septembre 15, 2016

Le vrai visage de Sogyal, le gourou de Rigpa

Témoignage d'Olivier Raurich, traducteur de Sogyal Rinpoché, ex-directeur de Rigpa France. 

En 2008, à l'occasion des jeux olympiques de Pékin, le gouvernement Sarkozy s'aligne sur la politique étasunienne de déstabilisation de la Chine. Il exprime son soutien aux lamas tibétains sans rien savoir du lamaïsme et ses dérives sectaires.


Olivier Raurich a travaillé pour le « maître » durant vingt-huit ans, avant de claquer la porte l'été dernier. Il témoigne pour la première fois et livre ici un éclairage salvateur sur les mécanismes à cause desquels des personnes intelligentes et éduquées peuvent se laisser séduire par un discours aux accents mystiques, parfois jusqu'à l'endoctrinement. Le Bouddha lui-même ne recommande-t-il pas de « voir la réalité telle qu'elle est » ?

Marianne : Quand avez-vous commencé à vous intéresser au bouddhisme et comment avez-vous fait la rencontre de Sogyal Rinpoché ?


Olivier Raurich : J'ai fait des études de mathématiques à l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm, je me destinais à être chercheur scientifique. A 24 ans, j'ai vécu une crise existentielle, une quête spirituelle. Quand j'ai découvert le bouddhisme, le côté « vérifié par l'expérience » m'a beaucoup plu : au début, il ne s'agit pas de croire, mais de méditer, et d'en éprouver les bienfaits. J'ai assisté à des conférences, et je suis tombé sur Sogyal Rinpoché. Il parlait anglais, il était percutant. Au bout de quelques années, il m'a remarqué : j'étais très assidu, je parlais assez bien anglais. Je suis devenu son traducteur en France, sans avoir jamais de relation personnelle avec lui, car Sogyal Rinpoché a imposé tout de suite une verticalité absolue dans les rapports : il était le maître, inaccessible et ombrageux ; il s'agissait d'exécuter ses instructions, point final.

Vous avez donc été un témoin privilégié de son ascension et du succès grandissant de son association, Rigpa ?


O.R. : Au fil des années, je suis effectivement devenu de plus en plus actif au sein de Rigpa, enseignant en méditation, puis président de Rigpa France. Je suis passé plusieurs fois à la télévision dans l'émission « Sagesse bouddhiste » sur France 2.
J'avais mon métier de professeur de maths en classe prépa en parallèle, car presque tout le monde est bénévole à Rigpa, et les quelques salariés sont très peu payés. Faire des offrandes en argent et en travail fait partie du bouddhisme, et je trouvais formidable de rendre service gratuitement ; plus tard, je me suis aperçu que, sous ce prétexte, les Occidentaux devenaient de véritables vaches à lait

Le grand centre de retraite de Lérab Ling, situé dans l'Hérault, a ouvert en 1992. La même année, le "Livre tibétain de la vie et de la mort" est paru : il a été rédigé par Patrick Gaffney, un érudit anglais brillant et modeste, un homme que j'admire beaucoup, à partir d'enseignements de Sogyal Rinpoché et d'autres maîtres. C'est devenu un best-seller international, et Sogyal Rinpoché, une vedette internationale du bouddhisme ; les gens ont afflué. J'étais enthousiaste : j'avais l'impression que nous allions pouvoir diffuser la sagesse du bouddhisme dans la société.

Le comportement de Sogyal Rinpoché surtout avec ses disciples les plus proches, ne vous a-t-il pas choqué au cours de toutes ces années ?


O.R. : Sogyal Rinpoché était un communicant charismatique, mais ce qui m'a tout de suite choqué c'est le décalage entre le discours et le personnage. Il aime le luxe, la mode, les films américains violents ; l'écologie et les questions sociales ne l'intéressent pas du tout. Il n'est pas du tout gêné de faire son propre éloge immodéré devant tout le monde. Il voyage dans des hôtels de grand luxe, s'entoure des gadgets électroniques les plus coûteux. J'ai eu du mal à accepter ce comportement, car dans le même temps certaines personnes à Rigpa sont très pauvres, et lui-même prêche le contentement, la simplicité et le renoncement à cette vie, sans les pratiquer.

Pendant longtemps, je lui ai trouvé des excuses liées à sa culture, à son origine de prince tibétain.

A mon égard, c'était le chaud et le froid : tantôt il encensait à l'extrême mes qualités de traducteur, tantôt il se montrait humiliant en public. Et, toujours, très autoritaire.

Il y a toujours eu des bruits disant qu'il abusait de jeunes femmes, pas par violence physique, mais par une emprise psychologique énorme.

Mais tout cela était officiellement justifié par le concept de « folle sagesse », selon lequel les grands maîtres peuvent commettre des actes incompréhensibles pour le commun des mortels. Cela s'applique à tout : « Si le maître se montre humiliant, c'est pour libérer de l'ego, pour purifier les disciples » ; « Il n'y a pas d'action plus excellente que de faire la volonté du maître, quelle qu'elle soit », et ainsi de suite... 
Les textes traditionnels tibétains sont très clairs sur ce point.

Quant à moi, j'étais intéressé avant tout par les enseignements bouddhistes. J'animais des stages, et de ce côté-là, avec toute l'équipe des instructeurs, nous avons fait un bon travail de diffusion du bouddhisme. C'est cela qui m'a fait rester si longtemps.

Comment se fait-il que Sogyial Rinpoché n'ait pas été inquiété ?
Pourquoi le dalaï-lama n'a-t-il jamais réagi ?


O.R. : Plusieurs crises ont eu lieu. Il y a eu la poursuite judiciaire de 1993 aux Etats-Unis pour harcèlement sexuel. Par la suite, certaines ont raconté leur histoire, et pas mal de gens ont quitté Rigpa lors de ces occasions, notamment en 2000 et 2007.

Ensuite est paru en 2011 l'article de Marianne, après lequel Sogyal Rinpoché a décidé de ne plus apparaître dans les retraites de méditation à Lérab Ling pour les nouveaux. Beaucoup de gens sont partis, et Rigpa a payé très cher une agence professionnelle de communication de crise à Paris pour apprendre à quelques porte-parole, dont moi-même, à répondre aux allégations de harcèlement sexuel et d'abus financier. On nous a conseillé de ne pas répondre aux questions, il s'agissait de répéter en boucle certaines phrases clés ; il fallait citer le dalaï-lama au maximum comme caution morale.

Le dalaï-lama a exprimé clairement que les comportements abusifs des maîtres doivent être exposés publiquement et explicitement.

Pourquoi n'a-t-il pas réagi lui-même ? Mon hypothèse est qu'il ne peut pas déconsidérer Sogyal Rinpoché publiquement, parce que cela ébranlerait le bouddhisme tibétain. Sogyal Rinpoché a su se rendre indispensable dans la communauté tibétaine.

Quand avez-vous commencé à avoir des doute ?

O.R. : Je suis resté toutes ces années, malgré mes nombreuses réticences, car j'espérais que Rigpa allait permettre de diffuser une sagesse profonde au plus grand nombre, pour la société. Mais il devenait de plus en plus difficile d'inviter à ses enseignements notre entourage, nos relations, car son comportement devenait parfois impossible, prétentieux, même en public.

J'ai commencé à écrire mon premier livre, pour montrer le chemin d'une sagesse bouddhiste authentique et ouverte au monde, adaptée à l'Occident, et conforme à l'idéal humaniste.

A partir de l'article de Marianne, j'ai senti la tension monter d'un cran dans les instances dirigeantes de Rigpa. Tout ce secret et cette manipulation de l'information me pesaient. J'étais venu pour des enseignements qui parlent d'humilité, d'amour, de vérité et de confiance, et je me retrouvais dans une ambiance quasi stalinienne, et un double langage permanent. Son côté dictatorial et colérique empirait et me gênait de plus en plus. Il n'hésitait pas à faire taire brutalement et à ridiculiser les gens dans les réunions. L'esprit critique est interdit dans son voisinage, la parole est verrouillée.

Les feed-back négatifs ne remontent pas, seules les louanges lui sont rapportées, car les gens ont peur de lui dans le cercle rapproché. Il peut faire des colères où il humilie les proches ; il peut aussi se montrer affable et plein d'humour si tout est conforme à ses désirs.

A l'été 2014, au cours d'une retraite pour des anciens étudiants. Le pas a été franchi, j'ai clairement vu sa fausseté. Il a demandé des offrandes abondantes, spécifiquement en argent liquide, devant 800 étudiants. Chacun devait écrire son nom sur l'enveloppe, pour qu'il puisse vérifier le montant.

Il y a eu aussi l'augmentation du contrôle sur les étudiants réguliers : on les culpabilise s'ils ne viennent pas aux retraites, il y a une grosse pression ; la base de données informatique interne de Rigpa recense les participations aux retraitées, aux pratiques, les entretiens passés, etc. Si un étudiant ne vient pas, il doit se justifier ; s'il part au milieu d'un enseignement, quelqu'un doit le suivre et lui demander pourquoi. Ça a fait fuir aussi pas mal de gens.

Quel bilan tirez vous de cette expérience qui a duré vingt-huit ans ?

O.R. : De fait, il se trouve que mon éducation spirituelle a été faite par son entremise. « Le Livre tibétain de la vie et de la mort », ce n'est pas lui qui l'a rédigé, mais c'est quand même lui qui l'a impulsé. C'était un très bon livre, il a aidé des milliers de gens, même s'il contient aussi quelques éléments de superstition tibétaine.

Je ne renie pas du tout ces années, car j'y ai étudié, pratiqué et partagé la méditation, l'entraînement de l'esprit à la compassion, les bases de la philosophie bouddhiste : l'impermanence, l'interdépendance... C'est ce qui explique que j'ai demandé une préface à Sogyal Rinpoché pour mon premier livre.

Mais. ces dernières années, il a insisté de plus en plus sur la religiosité et la dévotion absolue au maître, alors que le bouddhisme authentique est une sagesse, fondée sur l'expérience et la réflexion, comme l'explique souvent le dalaï-lama, qui incarne un bouddhisme exemplaire.

Aujourd'hui, je laisse derrière moi les aspects abusifs ou traditionnels qui ne sont plus adaptés à notre temps, et je participe à la diffusion d'une sagesse laïque pour l'Occident sur un mode collaboratif et égalitaire, sans gourous ni grigris, où chacun s'efforce d'incarner ce qu'il enseigne. Je suis enfin réconcilié avec moi-même.

PROPOS RECUEILLIS PAR ÉLODIE EMERY de Mariane.

Pour en savoir plus :



Un livre de Marion Dapsance



Marion Dapsance a assisté à plusieurs scènes de brimades :

« Sogyal Rinpoché a ridiculisé un homme qui le servait pour ses cheveux longs, a affirmé haut et fort qu’un autre sentait mauvais, en a traité de « yack » un autre encore, a fait s’accuser publiquement une disciple d’être stupide, en a fait pleurer une autre. Ces séquences sont conçues pour « déstabiliser l’ego » des participants, et, de fait, les réactions physiques ou émotionnelles ne sont pas rares, comme cette disciple assise au premier rang que j’ai un jour vue s’évanouir devant le maître. Ce dernier l’a fait monter sur scène et, devant tous, l’a fait s’asseoir sur un petit siège, lui a fait apporter un verre d’eau, lui a donné une bénédiction en plaisantant au sujet de ce malaise, affirmant que c’était là « la manifestation de son ego », qu’elle cherchait à se rendre intéressante, etc. Il lui a demandé de danser devant tous pour manifester son regain de vitalité. Elle s’est exécutée, et la salle entière a applaudi en riant. »



mercredi, septembre 14, 2016

La vérité sur le néo-bouddhisme


SOGYAL Rinpoché
Les dévots du lamaïsme sont traités comme des esclaves.


Le gourou tibétain Sogyal Rinpoché dit à un dévot en le molestant : "Je suis ton maître, tu es mon esclave. Ah, ce n’est peut-être pas très politiquement correct chez vous, les Occidentaux, d’accord, mais au Tibet c’est comme ça, vous devez vous soumettre totalement." 



Les dévots du bouddhisme


La première enquête de terrain sur le bouddhisme en Occident. 

L’anthropologue Marion Dapsance a réalisé UNE ENQUETE DE PLUSIEURS ANNEES AU CŒUR DES MILIEUX BOUDDHIQUES OCCIDENTAUX QUI VIENT FAIRE VACILLER TOUS NOS PRESUPPOSES. 


AU FIL DES RENCONTRES, DES EXPERIENCES RACONTEES, DES TEMOIGNAGES RECUEILLIS IL DEVIENT EVIDENT QUE LE BOUDDHISME N’EST RIEN D’AUTRE QU’UNE RELIGION. QUI PLUS EST, SA VERSION OCCIDENTALE CONNAIT DE TRES NOMBREUSES DERIVES

Un livre à lire pour ne pas se laisser piéger par cette religion détournée qui laisse sans voix :




Organisation sectaire, 

Dérives sexuelles, 

Pyramides financières, 

Humiliations hiérarchiques...



Un livre édifiant qui fait la somme de ses longues années d’enquête sur les coulisses du bouddhisme en France. Méticuleusement, la chercheuse détricote les mythes que des Occidentaux « fatigués et spirituellement démunis » ont projetés sur cette religion.”




Le temple tibétain Lérab Ling dans l'Hérault (34)

Le temple est bondé. « Ça pue ici » dit le maître (Sogyal) en anglais. « Vous ne devez plus faire de prosternations, ou alors il faut ouvrir les fenêtres. » Un grand intendant maigre fait discrètement remarquer qu’il pleut à verse, et que, peut-être, cela n’est pas tout à fait indiqué. Le maître l’attrape alors par les cheveux et le secoue d’avant en arrière. « Qui es-tu pour juger ? Je suis ton maître, tu es mon esclave. Ah, ce n’est peut-être pas très politiquement correct chez vous, les Occidentaux, d’accord, mais au Tibet c’est comme ça, vous devez vous soumettre totalement. Il ne faut jamais tenir tête à un grand maître. »

Marion Dapsance évoque également les usages auxquels les Occidentaux acceptent de se plier : « J'observais des individus, européens, qui effectuaient des rituels dans le cadre d'un temple tibétain, récitaient quotidiennement des prières, invoquaient des divinités, s'en remettaient avec dévotion à un lama pour des questions liées à leur vie personnelle ou professionnelle, se prosternaient devant lui. » Le tout « en déclarant pratiquer une spiritualité, une sagesse, une science de l'esprit sans aucun rapport avec la religion ».



Le témoignage d'Olivier Raurich, ex-directeur de Rigpa France

Ce que Marion Dapsance décrit dans son livre, Olivier Raurich en a été le témoin privilégié. Traducteur de Sogyal Rinpoché, ex-directeur de Rigpa France, il a travaillé pour le « maître » durant vingt-huit ans, avant de claquer la porte l'été dernier.

Il a témoigné pour la première fois et livre dans le journal Marianne un éclairage salvateur sur les mécanismes à cause desquels des personnes intelligentes et éduquées peuvent se laisser séduire par un discours aux accents mystiques, parfois jusqu'à l'endoctrinement. Le Bouddha lui-même ne recommande-t-il pas de « voir la réalité telle qu'elle est » ?

Télécharger gratuitement l'article de Marianne « Les escrocs du bien-être » et le témoignage de l'ex-directeur de Rigpa France ICI



Un livre de Marion Dapsance




Le silence coupable du Dalaï Lama face au sulfureux Sogyal Rinpoché

Depuis lundi 12 septembre, le Dalaï Lama, chef spirituel des Tibétains, est en visite en France, à Strasbourg. L’occasion pour Marianne de rappeler les scandales sexuels et financiers que traîne derrière lui le lama Sogyal Rinpoché depuis de nombreuses années, révélés notamment par le livre de Marion Dapsance, « Les dévots du bouddhisme », publié cette semaine. Le Dalaï Lama est au courant, mais hélas, se tait.


Lire l'article d'Elodie Emery sur le site de Marianne.




Le dalaï-lama n’attire plus autant les foules



La rencontre d'Emmanuel Macron et du dalaï-lama, de quoi ont-ils parlé ?


Boudé par les politiques et les foules, le dalaï-lama rencontre un nouvel admirateur, l'ambitieux Emmanuel Macron.




Le dalaï-lama n’attire plus autant les foules


« Si elle ne passe pas inaperçue dans les médias, la venue pour une semaine en France de Tenzin Gyatso, le 14e dalaï-lama, ne suscite pas les mouvements de foule d’il y a vingt ans.

Sur son agenda, pas de réception en grande pompe à l’Élysée, ni de rencontre avec des stars du show-business. De Paris à Strasbourg, où il s’apprête tout de même à remplir le Zénith durant tout un week-end, celui qui incarne depuis 1959 la cause des Tibétains en exil n’entend s’exprimer que sur des sujets religieux, culturels et environnementaux. Une conférence devant les étudiants de Sciences-Po a même été annulée à la dernière minute : Bref, on est loin de l’engouement suscité à la fin du siècle dernier lorsque, bien qu’étant à la tête d’un courant minoritaire du bouddhisme tibétain (soit une fraction de l’immense galaxie bouddhiste), le dalaï-lama partageait avec Jean-Paul II le statut d’icône spirituelle planétaire. »




Samuel Lieven avec Alice Papin, La Croix du 13/09/2016.





Les amis du dalaï-lama : 

Heinrich Harrer, son précepteur nazi ; Bruno Beger, anthropologue nazi ; Miguel Serrano, propagateur du néo-nazisme ; Shoko Asahara, gourou terroriste et tueur ; Jörg Haider, dirigeant du FPÖ autrichien, admirateur du 3e Reich ; George W. Bush, criminel de guerre et bourreau de l’Irak ; Emmanuel Macron (simple admirateur ou nouvel ami ?), valet des Rothschild et de la dictature financière...

lundi, septembre 12, 2016

Dalaï-lama, le retour


Le Dalaï-lama revient en France après 5 ans d'absence





Le chef spirituel des Tibétains n'a pas encore posé le pied sur le sol français, qu'un nouveau mensonge médiatique circule :

« Le retour du Dalaï-lama est un jour de fête pour la communauté bouddhiste de France forte de 600 000 personnes... », Marc Fauvelle, France Inter, 12 septembre 2016.

En réalité, le Dalaï-lama est le chef spirituel des adeptes du VAJRAYANA, le bouddhisme magique du Tibet, qui est très éloigné du bouddhisme adopté par la majorité des bouddhistes de France d'origine asiatique.

Les Laotiens, Cambodgiens, Thaïlandais... sont généralement adeptes du bouddhisme du « petit véhicule », le HINAYANA. Les Vietnamiens, Chinois, Coréens, Japonais... suivent les préceptes du bouddhisme du « grand véhicule », le MAHAYANA.

Le bouddhisme tibétain, l'inquiétant VAJRAYANA avec son cortège de déités courroucées et de méchants démons, n'est pratiqué régulièrement que par une partie des exilés tibétains (3 000 – 4 000 à Paris) et peut-être occasionnellement par 10 000 français qui se disent bouddhistes tantriques (Prise de Refuge et adoption d'un nom tibétain).


Le bouddhisme tantrique, le VAJRAYANA, n'a aucun rapport avec l'enseignement du Bouddha.

Le 5e Dalaï-lama pratiquait la magie et célébrait les cultes des entités courroucées du lamaïsme. 


Selon "Le Manuscrit d’Or", dans les rituels du cycle du rD-rje gro-lod gnam-lcags 'bar-ba, l’encens est remplacé par la chair humaine brûlante (sha-chen-gyi bdug-spos), les lampes sont alimentées par de la graisse humaine fondue (tshil-chen-gyi mae-me), le sang remplace l’eau rituelle, les fleurs sont substituées par des yeux… Une peau humaine (g.yang-gzhi) et un crâne sont utilisés par le magicien tantrique qui suit les instructions données par Zur Chos-dbying rang-grol. L’initiation à l’entité protectrice gSang- sgrub, un aspect particulier de dPal-dan lhamo, exige une tête humaine fraîchement coupée. Palden Lhamo (dPal-dan lhamo) est l'entité protectrice des Dalaï-lamas ainsi que de Lhassa.


Les JuBus

Le retour du Dalaï-lama réjouit surtout des gourous d'origine juive qui ont fait du VAJRAYANA leur fond de commerce, les « JuBus » (Jewish Buddhists).

- Un tiers des leaders du bouddhisme occidental ont des racines juives.

- La moitié des participants de la retraite de méditation, à coté de Dharamsala en Inde, sont israéliens.

- On estime que 3 sur 4 visiteurs occidentaux du centre spirituel du bouddhisme tibétain et de la résidence du Dalaï-lama sont juifs.

- La plupart des affiches dans les rues de Dharamsala (en Inde où réside le Dalaï-lama) portent des caractères hébraïques ! 



Le juif dans le Lotus
Des rabbins chez les lamas

Un livre de Rodger Kamenetz



C'est à mourir de rire !
Le Dalaï-lama possède au moins deux Rolex, une Day Date en or et une DateJust Or acier sur bracelet jubilee.



Néo-bouddhisme : 
un leader sur trois a des racines juives.


Quelques noms de personnalités d'origine juive impliquées dans le néo-bouddhisme de langue anglaise :



Source

En 18 jours et pour "seulement" 1100 €, la salade Midal : Dogen et Heidegger, Descartes et Shunryu Suzuki, Cézanne et Milarépa, Montaigne et Rilke, Kant et Chögyam Trungpa, Diane Arbus et Shantideva sur fond de méditation.


dimanche, septembre 11, 2016

15 ans après les attentats du 11 septembre 2001



15 ans après les attentats du 11 septembre 2001, Odoxa a mesuré l’impact des théories conspirationnistes.

• 66% des Français considèrent que l’on nous a caché des choses sur les attentats du 11 septembre 2001

• 45% des Français pensent que l’on ne connaît pas vraiment les responsables de ces attentats

• 28% des Français estiment que le gouvernement américain a été impliqué dans ces attentats.


Un sondage immédiatement commenté sur France Inter (radio de propagande du système) par Rudy Reichstadt, le responsable de Conspiracy Watch (Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot). Selon ses détracteurs, Rudy Reichstadt serait proche de la mouvance sioniste la plus islamophobe.



25 ans après la fin de la guerre froide

La guerre froide (1947-1991) est terminée depuis un quart de siècle. La Chine est convertie au capitalisme. Mais, les mensonges médiatiques concernant le Tibet et le lamaïsme n'ont toujours pas cessé. Au contraire, les lamas les plus sulfureux sont honnorés par la France, comme le gourou Sogyal qui, en 2008, recevait dans son antre de l'Hérault des dignitaires de la 5ème République et la Première Dame de France venue y rencontrer le Dalaï-lama.



POURQUOI ?

Pourquoi les médias font-ils toujours la propagande du lamaïsme ?

Pourquoi de grands trusts internationaux financent-ils les communautés tibétaines en exil ?

Pourquoi la fondation Rockefeller distribue de l'argent aux lamas tibétains et favorise l'implantation de centres lamaïstes en Occident ?

Pourquoi la CIA, le National Endowment for Democraty, entre autres, sont des soutiens inconditionnels de la diaspora lamaïste ?

Pourquoi couvrir d'honneurs le Dalaï-lama, ce dictateur religieux versé dans l'occultisme ténébreux du Vajrayana ?  (Liste des distinctions du 14e dalaï-lama)


Rudy Reichstadt et d'autres chiens de garde du système, les flics de la pensée (la meute des Bronner, de Procope...) aboieront « CONSPIRATIONNISME ! », « CONSPIRATIONNISME ! », si l'on pense qu'une réponse possible est :

Le Dalaï-lama, les hiérarques du bouddhisme tibétain et les communautés lamaïstes sont financés parce qu'ils propagent les doctrines politico-occultes du tantra de Kalachakra, des doctrines imprégnées d'une profonde islamophobie.


vendredi, septembre 09, 2016

Les lamas sont-ils tous des menteurs ?



Au début du 20ème siècle, des livres, comme celui de Léon-Joseph de Milloué « BOD-YOUL ou TIBET », ainsi que des témoignages de missionnaires (Abbé Desgodins, 
Joseph Chauveau...) et des récits de voyageurs ont dénoncé l'impitoyable dictature lamaïste qui écrasait le peuple tibétain. Rappelons quelques noms d'explorateurs :

- Le moine japonais Ekaï Kawaguchi (1866-1945) auteur de « Trois ans au Tibet » ;

- L’Américain William McGovern (1897-1964), « To Lhasa in Disguise : A Secret Expedition Through Mysterious Tibet » ;

- Gonbojab Tsebekovitch Tsybikov (1873-1930)...


Plus récemment, un enseignant luxembourgeois, Albert Ettinger, à l'issue de six années d'études approfondies de l'ancienne société tibétaine, a affirmé : « Le Tibet tel que dépeint par le Dalaï-lama au reste du monde est un tissu de mensonges ».


Albert Ettinger :

« Je me suis mis à lire tout ce que je trouvais sur le Tibet et son histoire, en allemand d’abord, en français et en anglais ensuite. Non pas des auteurs et publications chinoises, bien sûr, mais la littérature occidentale, à commencer par le fameux Heinrich Harrer et ses « Sept ans d’aventures au Tibet » (l’éditeur français a cru devoir ajouter les « aventures » dont le titre original s’était passé). Et je me suis vite aperçu que dès qu’on lit ce bestseller mondial non pas comme un récit d’aventures, mais comme un document historique, de très nombreuses observations tout à fait désavantageuses pour le Tibet d’antan sautent aux yeux. Cela n’a pas empêché l’ancien SS Harrer de se lier d’amitié avec les élites tibétaines les plus réactionnaires et de se faire, depuis les années 1950, le principal chantre occidental de l’Ancien Régime tibétain. 

Dans la sphère francophone, les écrits de la franco-belge Alexandra David-Néel sur le Tibet ont le même parfum d’aventure et d’exotisme qui a si bien fait vendre le livre de Harrer. L’auteure de récits de voyage, exploratrice fascinée par l’Asie au point de se convertir au bouddhisme, a laissé son nom à une fondation visant à promouvoir et à populariser le lamaïsme tibétain. Pourtant, le lecteur attentif de ses œuvres ne peut ignorer ses jugements et commentaires extrêmement critiques à l’égard du bouddhisme tibétain, qu’elle considérait comme foncièrement dégénéré, ainsi que de son clergé et de son système politique et social

J’ai même trouvé éclairante et instructive la lecture d’écrits issus directement de la plume d’exilés tibétains : très souvent, les auteurs révèlent à leur insu les tares de l’ancienne société tibétaine ainsi que leur propre état d’esprit atavique, moyenâgeux. Ainsi, quand Norbu, le frère ainé du dalaï-lama, justifie l’analphabétisme de la grande majorité des Tibétains de l’époque ou prend la défense du banditisme et des brigands tibétains qu’il décrit comme des gens très pieux, puisqu’ils avaient l’habitude de prier avant de commettre leurs méfaits et de partager leur butin… avec les monastères. »

Les deux livres d'Albert Ettinger, « Libérer le Tibet ? » et « La lutte pour le Tibet » ne sont pas traduits en français.

En allemand :
- « Freies Tibet?: Staat, Gesellschaft und Ideologie im real existierenden Lamaismus »
- « Kampf um Tibet: Geschichte, Hintergründe und Perspektiven eines internationalen Konflikts »

En italien :
- « Tibet libero? Rapporti sociali e ideologia nel Paese del Lamaismo reale »

Pendant la guerre froide, les médias ont fabriqué une image de la société tibétaine traditionnelle qui est bien éloignée de la réalité. 


« Depuis 1959 (c’est-à-dire depuis que le Dalaï-lama n’est plus au Tibet), les médias ont systématiquement noirci la Chine et mystifié le Tibet et le Dalaï-lama, de sorte que, actuellement, après 50 ans de matraquage médiatique, la très grande majorité (pour ne pas dire la quasi totalité) des intellectuels occidentaux choisissent pour le Tibet, donc contre la Chine.

Pour arriver à ce résultat mirobolant, les médias se sont servis de l’histoire pathétique du Dalaï-lama, une histoire émouvante et remuant nos archétypes les plus profonds : l’histoire d’un roi-dieu, un roi-père, destitué de son trône par des traîtres pervers, chassé de son territoire par des démons rouges à queue fourchue, et " exilé par la force des armes ", précisent les médias. Alors qu’on sait fort bien maintenant que cet exil a été choisi par le Dalaï-lama, en accord avec l’aristocratie tibétaine, les laïcs et le clergé réunis. On sait fort bien que sa fuite a été organisée, préparée et financée par les Etats-Unis. Plusieurs ouvrages ont été écrit à ce sujet, non pas des ouvrages chinois, mais des ouvrages rédigés aux Etats-Unis, au Canada, en Angleterre, entre autre par les ex-agents de la CIA qui ont commandité la fuite du Dalaï-lama, des grands lamas et de l’aristocratie tibétaine, ces mêmes agents présents au Sikkim pour organiser la résistance tibétaine. Ces livres rendent public les mensonges médiatiques à propos du Tibet, dont le plus tenace est le "1,2 millions de morts tibétains à cause de l’occupation chinoise", chiffre qui a été démenti parce que, statistiquement et démographiquement, il ne tient pas la route. Ces livres rendent aussi public le soutien des Etats-Unis au Dalaï-lama et au Tibet, dès avant 59 : une dépêche du ministère des affaires étrangères des Etats-Unis note en 1956 que "le Tibet doit devenir le bastion de notre lutte contre le communisme en Asie". Cette petite note exprime clairement que le Tibet et son représentant le plus célèbre ont été choisis pour servir de pions dans la guerre froide menée par les Etats-Unis, principalement contre le communisme en Chine. Une telle vision étasunienne, pragmatique et futuriste à la fois, explique la présence de le CIA au Sikkim dès le milieu des années 50. Elle explique aussi le soutien financier dont ont joui les communautés tibétaines dès leur exil (1,7 million $/an pendant les années 60) et le Dalaï-lama à la même époque (186.000 $/an), sans parler du soutien logistique octroyé aux mouvements pour l’indépendance du Tibet. On pourrait penser qu’avec le temps, ces financements se sont étiolés, mais il n’en est rien, ils se poursuivent de plus belle quoique sous l’auspice d’association aux noms plus ronflant que la "CIA". C’est ainsi que les communautés tibétaines perçoivent aujourd’hui 2 millions $/an du "National Endowment for Democraty" (organisation étasunienne au-delà de tous soupçons !), à quoi il faut ajouter les nombreuses facilités dont jouissent les tibétains en exil, ainsi que les financements de la part de grands trusts internationaux. » (Présentation du livre d'Elisabeth Martens, « Histoire du Bouddhisme tibétain, la Compassion des Puissants ».)






jeudi, septembre 08, 2016

Situation politique et religieuse du Tibet à la fin du 19ème siècle

Les soldats font régner l'ordre lamaïste. Ils sont sans pitié. Quand, obéissant aux lamas, ils capturent un « chef ennemi, ils l'écorchent vif ». (Abbé Desgodins)



Le grand malaise entre le peuple et les lamas


En novembre 1871, le vicaire apostolique du Tibet, Mgr Chauveau, donne à l'Abbé Desgodins d'instructifs renseignements sur la situation politique et sociale du pays des neiges dirigé par les lamas :

« En étudiant de plus près les symptômes que présente le Tibet dans ces derniers temps, écrit Mgr Chauveau, on ne peut s'empêcher d'y voir des signes d'une agitation dont il n'est aisé de déterminer ni l'origine ni les conséquences. 

Les deux partis qui se font la guerre à Lhassa depuis 150 ans, continuent à se quereller avec la même animosité. Ces mois derniers encore, bon nombre de lamas séditieux, 4 ou 500 environ, hommes puissants, riches, audacieux, soutenus par l'un des quatre kaluns, ou ministres de l'État, se sont soulevés... [...]


L'autorité du dalaï-lama se maintient par la force 


Il est évident que la puissance religieuse du dalaï-lama ne se maintient que par la force matérielle et par l'ascendant moral de la Chine qui la favorise ostensiblement... [...]


La décadence spirituelle


Le pouvoir temporel tibétain semble donc s'étendre aux dépens de la Chine, sans opposition de la part de celle-ci. En est-il de même de la puissance spirituelle dans le Tibet ? Non, bien s'en faut ; et c'est ici que les signes de décadence sont visibles à tous les yeux. Une scission profonde s'opère entre les lamas et le peuple et, par une bizarrerie dont il est difficile de se rendre compte, les mandarins chinois prennent presque toujours fait et cause pour le peuple contre les lamas. 

Ainsi, l'année dernière, la riche et florissante lamaserie de Tchong-tien a été humiliée, ruinée, presque détruite par les mandarins militaires du Yunnan. 

Un peu plus tard, il y eut de grands troubles à Patang, entre les indigènes et les mandarins d'un côté ; et, de l'autre, les lamas. Les deux armées étaient déjà en présence, et peu s'en est fallu qu'on ait eu des malheurs à déplorer ; les lamas durent se soumettre, et plusieurs payer des sommes assez considérables. 

Il n'y a que quelques mois seulement, des villages entiers se levèrent et vinrent assiéger la lamaserie de Lytang ; la grande route fut interceptée pendant près d'un mois, et ce n'est pas sans peine qu'on a pu rétablir la tranquillité. 


Les lamas massacrent des émissaires civils 


Au moment même où nous écrivons, nous sommes témoins d'un fait, dont les suites peuvent être graves, parce qu'il touche à des principes et à des intérêts auxquels ces peuples ne resteront jamais indifférents. À deux journées sud-est de Bonga, en territoire chinois, il existe, de temps immémorial, une lamaserie puissante nommée Hong-poû. Soutenue par le gouvernement de Lhassa et par le chef tibétain de Kiang-ka, cette lamaserie a toujours refusé sa part des contributions de la guerre contre les mahométans révoltés. Vaincue une première fois, il y a trois ans, elle promit après de longs pourparlers une somme de 7.500 francs, somme bien entendu qu'elle n'a jamais donnée. Les officiers chinois lui envoient en parlementaires des chefs indigènes importants ; la lamaserie fait feu sur eux et les tue. 


Le peuple se réjouit à l'idée de la destruction de la lamaserie Hong-poû 

Une armée chinoise de 8.000 hommes va marcher, dit-on, contre cette lamaserie qui se refuse à toutes les propositions ; on est bien dans l'intention de la détruire, à la grande joie des Tibétains eux-mêmes. Quant aux lamas, ils se sont retirés dans les forêts du Tsaarong, où l'armée chinoise ne sera pas tentée de les poursuivre. [...]


Le grand malaise tibétain


On pourrait résumer en quelques mots la querelle des lamas et du peuple tibétain : les lamas veulent conserver et même étendre des droits acquis par l'usage, il est vrai, mais absolument ruineux pour la famille ; — le peuple réclame un affranchissement dont il n'y a pas d'exemple dans ces montagnes. De là un grand malaise : le pays s'appauvrit comme toute terre où règne l'esclavage ; les bras s'engourdissent, des terrains, dont on pourrait tirer bon parti, sont abandonnés ; le chiffre de la population diminue, et la race menace de s'éteindre. Le lama, de son côté, ne relève pas ses institutions ; il n'entreprend rien ; il s'endort lui-même dans l'abrutissement et l'ignorance ; il perd enfin de ce prestige que lui valurent autrefois des bienfaits et peut-être des vertus dont on ne voit plus d'exemple. Ce sont autant de malheurs pour des contrées encore demi-barbares. »

Mgr Joseph Chauveau (1816-1877), vicaire apostolique du Tibet.








mercredi, septembre 07, 2016

Bonzes et lamas du Tibet



Tangka tibétain réalisé sur la peau d'un supplicié écorché vif




Bonzes et lamas du Tibet

par l'Abbé Auguste Desgodins


Les bonzes du Tibet seraient bien flattés s'ils apprenaient que les Européens appellent lama tout homme tondu et habillé de rouge.

Le titre de lama au Tibet ne se donne qu'aux savants, aux docteurs qui ont obtenu ce titre moyennant beaucoup d'argent et après un simulacre d'examen ; il équivaut à peu près à ceux de bachelier, de licencié ou de docteur, et le sens propre du mot indique une sorte de supériorité. Ces lamas titrés sont fort peu nombreux ; ainsi, à Tcha-mou-tong, sur cent bonzes il n'y a qu'un lama ; à Tcha-mou-to, sur plus de 3.000 bonzes, il n'y en avait qu'une dizaine, et à Men-yong il n'y en a pas du tout. Encore je doute que tous ces docteurs comprennent les livres qu'ils lisent, et qu'ils puissent écrire une lettre sans fautes d'orthographe.

Il y a diverses classes de lamas, comme aussi diverses classes de bonzes, qu'on nomme en tibétain tchra-pa, mais jamais lama ; les petits enfants qui apprennent le métier de bonze sous la direction de quelque ancien, se nomment tchra-tchou, nom que nous traduirions par bonzillons. La plupart des bonzes qui ne sont pas lamas savent lire, au moins un volume qu'ils ont appris par cœur dans leur enfance, mais dont ils ne comprennent pas le contenu. Cependant il y a des bonzes domestiques qui ne savent pas lire du tout. Il en est quelques-uns qui peuvent écrire, tant bien que mal, des lettres d'un mauvais style et pleines de fautes ; mais si la plupart ne savent que lire, cela suffit pour battre le tambour et pour gagner sa vie. Ce que je dis là paraîtra peut-être exagéré, et cependant rien n'est plus vrai, de l'aveu même des bonzes, et l'expérience que j'en ai faite bien souvent me permet de l'affirmer.

S'il en est ainsi des lamas, quelle doit être l'instruction religieuse du peuple ? jamais la moindre prédication, jamais rien qui ressemble à un catéchisme, la religion semble un hors d’œuvre. Les lamas, quand ils ont battu le tambour, lu un livre sans le comprendre, jeté des sorts ou pratiqué quelques cérémonies extérieures, en ont assez fait pour eux et pour le peuple, qui n'a plus qu'à les bien régaler et à les bien payer, ou sinon ils réclament à coups de bâton, ou par devant les mandarins, le paiement des dettes avec les intérêts des intérêts. [...]


L'art lamaïste des tangkas sur peau humaine


Dans l'ancien Tibet, les lamas écorchent leurs victimes vivantes afin de préserver la qualité des peaux qu'ils transforment en tangkas diaboliques (photo ci-dessus). Le vajrayana utilise des peaux humaines dans des cérémonies secrètes et aussi dans la fabrication de tambours rituels.



« Dans les guerres, explique l'Abbé Desgodins, tout prisonnier est traité comme un criminel, il est mis à mort ; quelques-uns seulement sont réduits en esclavage.

Dans leurs guerres intestines, les lamas vont encore plus loin : s'ils peuvent saisir le chef ennemi, ils l'écorchent vif, remplissent sa peau de paille, la suspendent dans une pagode, où au moyen de quelques ficelles et poulies on la fait servir de tambour. C'est peut-être le sort réservé à quelque missionnaire ! Pauvre peau, elle sera bien innocente des actes de superstition qu'elle fera ! »





Peau humaine et calottes crâniennes utilisées dans les rituels secrets du Ve dalaï-lama. 
(source Le Manuscrit d'Or



La dictature lamaïste dénoncée en 1904

Lamas du monastère de Mendong

Selon l'abbé Desgodins, missionnaire au Tibet et auteur de « La Mission du Thibet de 1855 à 1870 », les convictions religieuses des Tibétains « sont absolument nulles, grâce à la profonde ignorance où les lamas laissent le peuple, soit à cause de leur incapacité à l'instruire, soit et surtout pour conserver entre leurs mains les affaires du culte qui leur produit de gros revenus ».




Le paradis des moines

En 1904 paraît le livre de Léon-Joseph de Milloué « BOD-YOUL ou TIBET, le paradis des moines ». 

Le livre de Léon-Joseph de Milloué dit la vérité sur la société tibétaine dirigée par les religieux bouddhistes. La caste cléricale des lamas bénéficie de conditions de vie édéniques. Mais c'est au prix du sacrifice du peuple tibétain qui, lui, ne connaît que l'enfer de la soumission.



Le peuple n'existe que pour entretenir et servir les lamas


Au Tibet, « Le lama est tout », écrit Léon-Joseph de Milloué. Il est tout, en effet, pontife et roi, ministre, prêtre, astrologue, devin, sorcier, savant, professeur, médecin, architecte, peintre, sculpteur, littérateur, administrateur, magistrat, fonctionnaire, marchand, possesseur de toute la fortune du pays, et le peuple n'existe que pour l'entretenir et le servir. [...]


Despotisme lamaïste


Les impôts ne sont fixés par aucune loi ; aussi règne-t-il un désordre et un arbitraire inouï. Sous le prétexte que tout le territoire appartient au dalaï-lama et que les habitants ne sont que des possesseurs temporaires, les tsiak-dzo (percepteurs) se livrent sans contrôle aux exactions les plus criantes, sans que le contribuable ait aucun moyen de défense légale, et le non-paiement de l'impôt ou le refus de la corvée est fréquemment puni par l'expropriation totale du délinquant, condamné à la mendicité par autorité de justice. Cette pénalité, apparemment très productive pour le corps judiciaire, est si souvent appliquée que les mendiants de cette catégorie constituent dans l'État une classe à part, légalement reconnue, sous le nom de tchon-glong.


Taxes, impôts, et corvée


L'impôt se perçoit en nature : animaux domestiques, grains, laines, fourrures, étoffes, fromages, beurre, suivant la spécialité de la contrée ou la profession du contribuable, et ces denrées diverses sont versées dans les magasins publics, ou tchantchang. Les droits de douane, les taxes d'octroi et les amendes (source de revenu très productive), payés en numéraire, servent aux dépenses d'utilité publique et à l'entretien des lamas et du culte. La corvée, oulag, est obligatoire pour toute personne qui n'est pas notoirement indigente, même pour les étrangers en résidence temporaire. Elle est fixée par les dé-pas et les maires (anciens) suivant la fortune présumée de l'habitant.


On prend dans un hameau trois, quatre et jusqu'à dix hommes. Les familles peu nombreuses prennent des pauvres comme remplaçants moyennant un salaire, ou paient par jour une somme déterminée, soit environ cinq centièmes d'once d'argent. Ceux qui ont passé l'âge de soixante ans sont exempts de toute charge. Si le service public l'exige, on requiert des bœufs, des chevaux, des ânes et des mulets dans les maisons riches ; les pauvres se réunissent, et trois ou quatre maisons donnent une seule bête.


Les juges-lamas emprisonnent, torturent, mutilent les pauvres 
et disculpent les riches 



Le code tibétain est rédigé en quarante et un articles, formant un ensemble de trois volumes. Il est extrêmement sévère pour les criminels, et, contrairement au principe généralement admis par les peuples civilisés de l'Occident, tout accusé est tenu pour coupable, alors même qu'on ne relève contre lui que des présomptions. Quel que soit le crime ou le délit dont il est prévenu, il est tenu en prison pieds et poings liés jusqu'au moment du jugement et de l'exécution de la sentence, et l'on essaie par toutes sortes de tortures de lui faire avouer le fait qui lui est imputé. S'il meurt pendant ces tortures son corps est jeté à l'eau ; s'il résiste et persiste à soutenir son innocence, on le met en liberté lorsqu’aucune preuve ne peut être fournie de sa culpabilité ; mais si le crime est prouvé, son entêtement à le nier augmente la rigueur du châtiment. Le meurtre dans une rixe est puni d'une amende, dont une moitié est acquise au trésor et l'autre remise comme compensation à la famille du mort. Le brigandage et l'assassinat entraînent la peine de mort pour les coupables et leurs complices. Le voleur doit payer le double de ce qu'il a détourné, puis on lui crève les yeux, ou bien on lui coupe le nez, les pieds ou les mains. La peine des adultères est une amende et l'exposition sur la place publique, dans un état de complète nudité. Mais si le code est sévère, il est avec la justice des accommodements et un cadeau offert à propos est plus efficace à blanchir un accusé que toute l'éloquence du meilleur avocat, à supposer qu'il y en ait au Tibet ; car la vénalité des juges y est presque un article de loi.


A Lhassa, le droit d'appliquer la justice est mis aux enchères, dans le monastère de Débang, au commencement de chaque nouvelle année. Celui des lamas (car les juges appartiennent presque toujours au clergé) qui est assez riche pour acheter la charge, est proclamé juge, et lui-même, armé d'une canne d'argent, vient annoncer sa nouvelle dignité aux habitants de la ville. C'est le signal d'une fuite générale chez tous les artisans aisés, car, pendant vingt-trois jours, le juge impose les amendes à son gré et s'en attribue le profit.


Léon-Joseph de Milloué, « BOD-YOUL ou TIBET, le paradis des moines ».


Le 9ème Pachen-lama, Thubten Chökyi Nyima, à l'âge de 22 ans.


Intrigues au « paradis »

« Au début du 20ème siècle, les rapports entre le panchen-lama et le dalaï-lama ne sont pas très bonnes. Selon le tibétologue Melvyn Goldstein, lorsque le 13e dalaï-lama, après son retour d'Inde en 1913, veut appliquer de nouvelles impositions aux domaines féodaux, le 9e panchen-lama refuse net, faisant valoir que les clauses des octrois de terres de l'empereur Mandchou excluent toute impôt supplémentaire. Selon John Powers, le 13e dalaï-lama cherchait non seulement à prélever des revenus des domaines du panchen-lama pour couvrir un quart des dépenses militaires du Tibet, mais aussi à réduire les pouvoirs de ce dernier, lequel, à l'époque, régnait sur une région de fait autonome autour de Shigatsé. Le 22 décembre 1923, le 9e panchen-lama s'enfuit en Mongolie, se sentant menacé après que les moines de son monastère se voient interdire toute fonction dans le gouvernement tibétain, et que ses représentants sont enfermés à Lhassa. » source

La guerre contre l’Islam est-elle une phase de la guerre ultime : la Guerre contre le Christ ?

La doctrine de la « démocratie libérale et des droits de l’homme » est une crypto-religion, une forme extrême, hérétique de judaïsme christ...