mercredi, novembre 30, 2016

Bouddhisme tibétain, DANGER !



"Le Tantrayana présente des dangers et est réservé à de rares pratiquants dont le comportement prouve qu’ils respectent parfaitement l’Ethique (Sila), sous le contrôle vigilant d’un véritable Instructeur éveillé. Si ce n’est pas le cas, vous risquez de subir des dégâts psychologiques irréparables, de tomber dans un libertinage imprévu au programme, en résonance, peut-être, avec des tendances subconscientes latentes (samskara et vasana) de tomber dans une boulimie par tous vos sens, une obésité physique, une obésité et une dilatation égotiste psychique, voire des états démentiels, sans compter les souffrances que vous infligerez à votre famille et à vos proches qui s’inquiéteront à juste titre de vous voir décliner, si perturbé."



Vajrayana, Mantrayana, Tantrayana



Point de vue d'un bouddhiste de longue date.



Le Dharma du Bouddha arrive au Tibet au 8e siècle, puis, plus tard, vers les 10e et 11e siècle de notre ère, c’est-à-dire entre 1250 à 1450 ans après la mort du Bouddha. Les textes
les plus importants, Sutra, Sutta et Sastra, étaient depuis longtemps écrits en Pali, en Sanskrit et en Chinois. Parmi les textes essentiels, ceux du Mahayana existaient déjà en Sanskrit et en Chinois, et les Tibétains les “récoltèrent” et les traduisirent. Puis, ils écrivirent leurs propres Sastra. Des textes Sanskrits ont été perdus mais des traductions en Tibétain les ont sauvegardés.


Lorsque ce Dharma est arrivé au Tibet, il s’est greffé sur une culture ou plutôt des cultures de peuplades dispersées sur un vaste territoire, sous tutelle de ce qui deviendra une théocratie et sous tutelle de pratiques religieuses imprégnées de magie, de superstitions, de croyances, de fables entretenues, et de sorcellerie. Le Dharma du Bouddha dans sa grande tolérance a toujours accepté et respecté les cultures locales de tous les peuples. Mais le drame est qu’avec les siècles ce n’est plus tant le Dharma du Bouddha qui est enseigné car les cultures locales recouvrent abondamment d’irrationnel un enseignement qui dès l’origine est rationnel vers une métaphysique éprouvée, un Transrationnel par la Prajña (Intuition métaphysique ou Connaissance Suprême ou Connaissance Transcendante), et non pas sagesse ou wisdom, traductions occidentales vagues et imprécises.

La majorité des peuples a besoin de rites, de cérémonies, de croyances, de superstitions pour compenser la peur. Le Dharma du Bouddha est difficile d’accès pour conduire vers la compréhension du coeur de la Doctrine ‘sans aucunes croyances’. Le doute stérile (vicikitsa), est un lien puissant qui maintient dans l’errance (samsara), et qui empêche l’éveil de la Prajña, cette Connaissance qui est “au-delà” (Paramartha satya), de la connaissance-conscience intellectuelle (vi-jñana) relative à son contenu (Samvritti satya). Le doute scientifique est un “garde-fou” qui permet de ne pas croire sans avoir vérifié par soi-même, en développant les facultés d’adaptation, d’analyse et de synthèse (samadhi)

Le Dharma n’est surtout pas un moyen pour compenser les frustrations, les déceptions sentimentales, les espoirs inassouvis, les échecs existentiels et mondains vécus comme tels, etc. Il n’est compréhensible qu’à ceux qui ont atteint un niveau de maturité suffisant et nécessaire, à ceux qui sont capables de réfléchir par eux-mêmes et de vérifier par eux-mêmes, pour ne pas se laisser embarquer dans des délires hallucinatoires.

La culture Tibétaine est très riche de mythologies, de panthéons de Dieux et de Bodhisattvas, de rituels, de cérémonies, qui jouent un rôle social, etc. dont une partie importante est aussi d’influence Hindou. Cela fascine et attire beaucoup d’occidentaux déçus des monothéismes Abrahamiques, les égare parfois, les mystifie souvent s’ils ne peuvent pas décrypter le sens de la symbolique pour sa compréhension.

D
emeurer subjugué par des enseignements éloignés du Dharma du Bouddha de la Tradition Primordiale est dommageable, et la complexité exotique qui continue d’envahir l’Occident ne propose souvent que des irrationnels à bon marché qui confinent et peuvent conduire aux pires aberrations, les receveurs demeurant anesthésiés, fascinés, dominés, et parfois conduits vers un état pire que celui qu’ils vivaient antérieurement avant de se lancer dans une telle aventure. 

Le Dharma du Bouddha est fait pour se comprendre, pour apprendre à se connaître, afin de pouvoir “rejoindre la Vue Profonde des choses telles qu’elles” (Vipashyana), et pouvoir expérimenter la parfaite tranquillisation du corps et du mental (Samatha). Fait pour éteindre la souffrance (duhkha) par Nirodha et Pratinisarga, il n’est pas fait pas pour l’augmenter et fabriquer des troubles psychologiques qui relèveront tôt ou tard de la médecine psychiatrique, développement de névroses sinon de psychoses.

Etude et Pratique du Dharma demandent un équilibre intérieur, une certaine santé mentale stable, pour opérer une connaissance de soi, avant de pouvoir aller plus loin dans la Compréhension de la Doctrine. Si vous brûlez des étapes, si vous êtes mystifié par la fascination d’une soi-disant Voie abrupte mal expliquée, si votre instructeur ne vous guide pas correctement, c’est vous même que vous brûlez intérieurement et il vous sera bientôt difficile sinon impossible d’éteindre l’incendie lorsque les symptômes des dérangements physiques et psychiques apparaîtront. Vous pouvez vous retrouver en hôpital psychiatrique pour une durée indéterminée ou quitter très énervé et brusquement cet enseignement, avec beaucoup d’amertume, de colère, de rancoeur, de haine, d’exacerbation de vos désirs par convoitise frustrée si loin d’être apaisée en retournant chez vous en piteux état.


Vajrayana, Mantrayana, Tantrayana ?

Ils sont dans les faits des enseignements précis, mais ne devraient normalement être enseignés que de Maître à Disciple, si possible oralement au cours d’une transmission privée et confidentielle. Il faut qu’il y ait résonance entre le Maître et le Disciple. Il faut que le Maître, encore appelé Guide ou Guru ou Instructeur, soit authentique, et qu’il connaisse bien sûr les pièges dans lesquels vous pouvez tomber. Il faut aussi que vous puissiez être un disciple
authentique dont les qualités et les capacités doivent être vérifiées par le Maître véritable qui a le droit de vous refuser comme élève, si vous ne possédez pas ces qualités et ces capacités requises. Si ce Maître n’opère pas comme il se devrait de le faire, il vous faut mieux vous en aller… car, vous aussi, vous pouvez refuser ce maître non-éveillé, si vous avez été capable de vérifier des incohérences. 

Comment pouvez-vous savoir qu’il est authentique ou pas si vous demeurez subjugué et fasciné par ce qui ne correspond pas vraiment au coeur des enseignements du Bouddha, à moins que, peut-être, cette difficulté vienne de votre incompréhension ?

Vajrayana, Mantrayana, Tantrayana sont qualifiés de 3e véhicule par ceux qui les considèrent supérieurs au Bouddhisme de la Tradition Primordiale et au Bouddhisme du
Mahayana. Ce qualificatif de supérieur n’est pas justifié car il est un non-sens. 

Pour nous, le Bodhisattvayana n’est qu’un upaya, un moyen habile très subtil qui met en évidence les 4 aspects de l'Amour Bouddhique sans-sujet-sans-objet pour toutes les existences : Maitri, Karuna, Mudita, Upeksa ! Ne pas oublier que la 7e terre (bhumi) du Bodhisattva, est aussi la terre de l’Arhat, voire même la 8e !

Le Vajrayana est dit le véhicule du diamant. Il rejoint aussi le Mantrayana par les paroles, Mantra, de forces (bala) qui peuvent vous être transmises. 

Quant au Tantrayana il mobilise l’énergie sexuelle des six sens, la ‘libido’ globale, [libido vient du sanskrit lobha : désir, convoitise] et pas seulement sexuelle, d’une façon telle qu’elle se doit d’être conduite et parfaitement contrôlée, maîtrisée, vers un devenir sublimé pour l’abandon des attachements (upadana). Un équilibre psychique et une connaissance parfaite du Coeur (Hridaya) de la Doctrine bouddhique sont nécessaires pour savoir vers quoi et vers où on va… 

Le Tantrayana présente des dangers et est réservé à de rares pratiquants dont le comportement prouve qu’ils respectent parfaitement l’Ethique (Sila) sous le contrôle vigilant d’un véritable Instructeur éveillé. Si ce n’est pas le cas, vous risquez de subir des dégâts psychologiques irréparables, de tomber dans un libertinage imprévu au programme, en résonance, peut-être, avec des tendances subconscientes latentes (samskara et vasana) de tomber dans une boulimie par tous vos sens, une obésité physique, une obésité et une dilatation égotiste psychique, voire des états démentiels, sans compter les souffrances que vous infligerez à votre famille et à vos proches qui s’inquiéteront à juste titre de vous voir décliner, si perturbé. 

On vous a dit que tout est vacuité, que tout était vide (Sunyata) ? Et depuis lors vous voici à penser : “Et bien” : “profitons-en” !!!

Si on ne vous a pas enseigné précisément la Telléité, la Quiddité des choses
(Tathata) [qui curieusement est traduit par certains par absolu, ce qui est totalement faux] inséparable de Sunyata, vous pouvez aller vers une agitation désordonnée et grotesque, au lieu d’aller vers l’apaisement (prasrabdhi) en équanimité (Upekesa).

D’une certaine façon, Vajrayana, Mantrayana et Tantrayana se rejoignent.

Leur transmission prudente doit être juste, cohérente.

Le Bouddhisme Tibétain est fait pour les Tibétains, mais voilà que des Français veulent devenir Tibétains et se persuadent qu’ils le sont ; il serait raisonnable qu’ils puissent y réfléchir sans que cela les empêche d’ailleurs de continuer intelligemment sur cette Voie.

Le Bouddha commence son ascèse à 29 ans en suivant les enseignements de deux Maîtres en Yoga, Alara Kalama et Udraka Ramaputra, qui lui enseignent les techniques des dhyana et la conservation du prana
(prana-ayama) comme dans un ‘authentique’ Tantrayana. Pourquoi ?

Parce qu’au bout du compte il est question d’extinction des obnubilations
(avarana), des méprises (viparyasa), des trois racines défavorables, les mula : désir, haine, stupidité (lobha, dvesa, moha), des purulences ou flux toxiques (asrava), de la soif des désirs (trishna), des cogitations (prapañca), des souillures (klesha), etc. Le Bouddha réussit l’essentiel des enseignements de ses deux Maîtres, mais il les quitte car il est toujours insatisfait. Il pratique alors des mortifications avec cinq autres ascètes pendant six années, puis, là-aussi, il comprend que c’est une perte de temps et il met un terme à ses pratiques extrêmes.

Peu de temps après il découvre la Voie du Milieu : Madhyamapratipad “au-delà” des extrêmes. Il expose ainsi à ses premiers disciples :

1. La Chaîne en Co-production Conditionnée, encore appelée “Chaîne des Origines Interdépendante”,
2. Les 4 Nobles Vérités,
3. Le non-moi.
4. Il expose aussi clairement la 4e des Nobles Vérités à ses premiers disciples…
… Le Noble Sentier Octuple…
5. De même que plus tard il enseigne les 37 auxiliaires de la Bodhi, de l’éveil.

Ceux qui ne connaissent pas correctement ces enseignements fondamentaux ne peuvent se dire bouddhistes, car sans cette connaissance et sa compréhension il est quasi impossible d’accéder au reste du Coeur de la Doctrine, de même que ce n’est pas seulement le fait de réciter le Sutra du Coeur
(Hridaya Sutra) qui fait comprendre le Sutra du Coeur.

Que ce soit le Mantrayana ou le Tantrayana, l’ensemble était connu du Bouddha. On en trouve aussi les traces à Sri Lanka par le canon Sanskrit qui y arriva, nommant le Bodhisattva Arya-Avalokiteshvara, avant l’arrivée des textes du canon Pali.

Le Vajrayana, quant à lui, est spécifiquement tibétain par sa mythologie, sa symbolique très compliquée [cum-plicare : avec des plis], ses rituels élaborés, ses cérémonies particulièrement codifiées. Si les symbolismes qui s’y retrouvent très prégnants sont des moyens, ce ne sont que
des moyens. Ne pas s’attarder sur les moyens, car les moyens ne sont pas le but…


Attention ! 

Une psychopathologie prouvée et vérifiée des pratiques religieuses et mystiques incomprises existe par incompréhension et/ou non-respect des recommandations reçues.


S’il vous est demandé de l’argent d’une façon anormale et inconsidérée,
Si vous ressentez un malaise réel du fait d’être abusé pour d’autres raisons,
N’oubliez-pas de “réfléchir par vous-même” pour “vérifier par vous-même”.



Anonyme



Note :

Il n'a pas été possible de respecter la translittération des mots en sanskrit.


lundi, novembre 28, 2016

Pédophilie rituelle


C'est bientôt le l'International Boy Love Day

Les pédophiles du monde entier célèbrent leur penchant pour de jeunes garçons au mois de décembre. 

Un peu avant Noël, vers le 20 décembre, c'est la Journée internationale de l'amour des garçons (JIAG). Les anglophones utilisent l'acronyme IBLD pour International Boy Love Day. Les néerlandophones l'utilisent également. Dans les pays hispanophones, la Journée internationale de l'amour des garçons est connue sous le sigle DIAM (Día Internacional del Amor por los Muchachos).


"Pizzagate" : les internautes ont-ils découvert un réseau pédocriminel d’élite impliquant le clan Clinton ?

"Des membres anonymes de 4Chan et de Reddit [deux réseaux sociaux] se sont lancés dans une enquête extrêmement étrange en suivant les fuites d’e-mails de John Podesta (le directeur de campagne d’Hillary Clinton) et les résultats sont surréalistes : ils sont apparemment parvenus à dévoiler un réseau d’élite de trafic d’enfants, qui célèbre ses tendances en utilisant un langage codé et des œuvres d’art perturbantes."




Pédophilie & bouddhisme



Les réseaux de promotion des relations sexuelles, infantiles auraient-ils favorisé l'essor du bouddhisme tantrique dont des textes majeurs préconisent la pédophilie rituelle ? Des propagandistes du bouddhisme tibétain (élite dégénérée, politiciens, tibétologues, lamas, auteurs, éditeurs...) sont-ils en relation avec ces réseaux ?

Un adepte repenti du lamaïsme accuse de pédophilie ses anciens maîtres, des lamas tibétains, en ces termes :

"Dans un livre que vous publiez (« La béatitude du feu intérieur », Éditions Vajra Yogini, 2008), Lama Y., qui fut à l'origine de la Fondation à laquelle vous êtes affilié, déclare ceci : « Afin que l'expérience de la grande béatitude soit totale, l'homme et la femme doivent s'aider mutuellement pour acheminer l'énergie de l'étreinte dans le canal central. » Et votre Maître de préconiser la pratique avec "consort" comme nécessaire, en insistant sur ce recours à un "daka" ou "dakini". Or, si l'on se réfère à d'autres ouvrages appartenant à la lignée dont vous relevez, on apprend qu'il s'agit en fait de commerce sexuel avec des partenaires âgé(e)s de 12 à 29 ans au maximum, le plus jeune étant le mieux, le "feu intérieur" étant plus intense plus on se rapproche des 12 ans. Aucun doute à ce sujet, les enseignements contenus dans ces textes dont j'ai les références exactes étant très explicites à ce sujet, allant jusqu'à dresser une nomenclature des différents types d'organes féminins : comme le lotus ( le plus approprié ), comme une conque, comme un éléphant, comme une biche."



***


Les Enfants de Dieu


par M. Jordan


« Il n'y a pas de lois contre l'inceste au Royaume de Dieu. »
David Berg

La secte des Enfants de Dieu était au départ constituée d'un groupe de hippies californiens, les Adolescents du Christ, sorte de club dirigé par un fanatique de Jésus aux cheveux longs, un ancien prêcheur méthodiste, qui se nommait David Berg. Il offrait un mélange enivrant de musique pop, de drogues, de sexe, d'anarchie et de religion fait maison à une population qui fut prompte à y répondre.

Berg reprit le discours éculé des prêcheurs en brandissant le spectre du jour du Jugement dernier à une Amérique corrompue par sa politique impérialiste et son obsession du matérialisme ; le salut passait par l'adhésion aux doctrines de Moïse David ou du « Père » David, comme il aimait s'appeler. Il était, selon ses propres mots, le « Prophète de la fin des temps », qui était prêt à montrer le chemin du salut grâce à sa « Loi de l'amour ». Un tel chemin coûterait inévitablement de l'argent. Cet argent servait à maintenir le train de vie fastueux de Berg et de sa famille, tandis que ses ouailles vivaient dans la pauvreté, dans des communautés religieuses. On inculqua tout d'abord aux membres du culte les bienfaits du célibat mais, lorsque les appétits sexuels de Berg débordèrent suffisamment pour que soient impliquées les épouses des adeptes, le nouveau message fut celui de la promiscuité sans restriction. On dit que cela incluait l'homosexualité, l'inceste et la pédophilie. Presque toutes les déviances sexuelles étaient admises et les ouvrages pornographiques circulaient librement car ils entraient dans la catégorie de « l'Amour de Dieu ».



Des filles de joie pour Jésus 


Dès le début des années 70, le culte avait dépassé les plages de Californie. Des communautés s'étaient installées partout aux États-Unis avec l'aide de prêcheurs itinérants.

La doctrine grossièrement travaillée de Berg, d'abord proclamée à travers une série de démonstrations pacifiques dans plusieurs villes des États-Unis, allait par la suite évoluer et adopter une stratégie de séduction pour recruter de nouveaux membres. À cette fin, Berg créa un bataillon de « Filles de joie pour Jésus », constitué de jolies femmes, mariées ou célibataires, qui avaient pour mission de « recruter » des hommes dans les clubs et les bars. Cette pratique était appelée le « Flirty Fishing » (la pêche par le flirt).

Berg vivait à l'époque en Angleterre et s'adressait à ses fidèles par l'intermédiaire d'un flux constant de lettres. Ces lettres étaient diffusées à ses acolytes et vendues au public sous forme de pamphlets et de journaux. L'argent était reversé à l'organisation et à Berg, qui était considéré par ses fidèles comme une sorte de Messie des temps modernes.

Parmi les femmes qui « recrutaient » de nouveaux membres dans les bars, beaucoup se retrouvèrent enceintes et donnèrent naissance à des enfants dont les pères n'étaient pas toujours identifiés. La secte, qui était censée s'occuper de ces jeunes victimes, manqua le plus souvent à ses obligations. Les membres qui réussirent à s'enfuir se virent menacés de la damnation éternelle et d'une vie misérable pour eux-mêmes et leur progéniture illégitime...



Enfants maltraités


Vers la fin des années 70, un peu partout dans le monde, la police fut alertée par des personnes affirmant que des enfants étaient maltraités dans le cadre des activités du culte. Berg s'employa à donner à la secte une allure plus respectable en la rebaptisant Famille d'amour - et en en modifiant le régime. Dès le début des années 90, les membres du culte reçurent des instructions strictes stipulant que les travaux internes et les adhésions devaient être tenus secrets. La police n'en continua pas moins ses recherches et il fut établi que, dans le sud de 1'Angleterre, environ un millier d'enfants avaient été recrutés sur une période de dix ans, parmi lesquels au moins 116 étaient morts de causes diverses.

Les poursuites judiciaires commencèrent en septembre 1994 et des dommages et intérêts furent versés à l'une de ces victimes. La secte continua cependant à clamer son innocence. En novembre 1995, Lord Justice Ward déclara devant la Haute Cour que Berg était un pervers sexuel et qu'il avait sacrifié les droits des enfants sur un faux autel. Il prononça un jugement à l'encontre de la secte et autorisa une adepte âgée de 28 ans à garder son enfant de 3 ans si elle acceptait de dénoncer les enseignements de Berg. A l'issue du procès, une porte-parole de la secte déclara que le verdict était une victoire.

dimanche, novembre 27, 2016

L'Inestimable

Nouvelle de Sagamoni



Kunga Töndrup Rinpoché, alias l’Inestimable, est connu pour la méthode de méditation qu’il a mise au point il y a de nombreuses années. C’est vrai que cette méthode est particulièrement efficace : il suffit de s’endormir avec le CD en marche, après avoir longuement répandu de l’encens à travers toute la pièce, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Comme c’est soporifique, l’effet est d’emblée atteint. Vous êtes complètement liquéfié. La récitation des mantras par le maître alterne avec plusieurs échantillons de musique sacrée, tout spécialement conçus pour s’harmoniser naturellement à la respiration du cerveau droit.

Le cerveau droit, comme chacun sait, fonctionne suivant un rythme particulier (pour les connaisseurs instruits : noire, deux croches, noire, noire, triolet, noire, et ainsi de suite), tandis que le gauche, pour des raisons encore non éclaircies à ce jour, bat le rythme simple de la ronde avec point d’orgue (autrement dit, toujours pour les connaisseurs instruits : il est absolument immobile, comme le bourdon rendant son dernier souffle – ce qui est absolument incompréhensible aux dires des scientifiques).

Le point crucial de la méthode tient au fait que la ré-harmonisation des cerveaux droit et gauche engendre un équilibre parfait au niveau du plexus solaire. Ce dernier, régi par l’alliance des deux cerveaux, ne peut jouer son rôle d’équilibreur neuro-hormonal que si le cerveau droit et le cerveau gauche sont parfaitement harmonisés sur une tonalité de si bémol majeur, d’où l’intérêt vous l’aurez compris d’écouter le CD au moment de s’endormir (moment idéal pour agir au niveau du plexus solaire, qui comme son nom l’indique s’éteint lorsqu’il fait noir).

L’équilibre harmonieux et pacifique résultant d’une activité optimisée du plexus solaire se répercute à son tour dans tout l’organisme et garantit la pleine santé des corps physique, mental et astral. Car si la musique agit au niveau du cerveau, les mantras agissent quant à eux au niveau du corps astral. Pour ce qui est du mental, il est bien entendu inutile de s’en soucier, puisque selon "l’Art de la guerre" de Sun Tzu, il est toujours vain d’attaquer son ennemi. Bref, une fois que vous vous endormez, vous vous réveillez. Sauf que cette fois-ci, le CD aura agi toute la nuit à votre insu sans que vous n’ayez à fournir le moindre effort. Vous pourrez alors commencer la pratique du manuel, qui s’attache à organiser l’ensemble de votre journée.

Ceci fera l’objet d’un autre « Que faire de sa vie grâce à l’Inestimable? ». Pour l’heure, sachez déjà que le manuel-CD créé en 1987 par Kunga Töndrup Rinpoché et les grands savants de l’Université du Savoir-Bonheur, « Vie et Santé Réussies avec Kunga Rinpoché, manuel de rééquilibration cerveaux-plexus », est un véhicule de base indispensable à toute personne sérieusement intéressée par son progrès spirituel sur la Voie du Grand Chemin.



Dr Aboul-Prêtou et Dr Dominique Lecouard, psychothérapeutes associés, auteurs de "Plexus solaire, arrêtons le massacre". 



« Méditez ! La sagesse tibétaine enfin accessible grâce à la méthode authentique de Kunga Töndrup Rinpoché, le Grand Inestimable » (sic).

Pour la création artistique : « Depuis que je suis devenu redevable d’avoir trouvé la paix grâce à l’Inestimable, même s’il est vrai qu’encore et toujours je trime, j’ai néanmoins le bonheur de ne plus parler qu’en rimes. C’est dire que si vous êtes artiste et dédaignez la prose, un petit réglage hormono-plexique s’impose » (un fidèle utilisateur de la méthode).

Contre la frigidité : « Avant d’avoir été mise sur la route de l’Inestimable, je vivais un véritable enfer avec mon petit-ami. Je ne veux pas entrer dans les détails, mais disons que depuis que j’écoute le CD « Vie et Santé Réussies avec l’Inestimable », je peux faire l’amour sans penser à mon grand-père. Je suis même allée acheter des sex toys dans une boutique de Pigalle » (Amélia, 26 ans, maître-nageur).

Pour la vie de famille : « C’est un véritable miracle ! Après trois semaines d’utilisation du manuel-CD de l’Inestimable, je suis allé rendre visite de moi-même et sans contrainte à ma belle-mère, qui habite pourtant une petite ville paumée du Nord de la France. Je lui ai offert une boîte de chocolats belges et nous avons fait au moins trois parties de Scrabble. Tandis que je rentrais le soir à la maison, tout content dans ma voiture et chantant même à tue-tête, ma femme m’a appelé sur mon portable pour me demander où j’étais passé et si je n’étais pas allé voir une certaine fille, une collègue de bureau prénommée Camille, etc., etc. J’avais oublié de la prévenir... Quand je suis arrivé à la maison, elle demandait le divorce et n’a pas voulu croire un seul instant que j’étais allé voir sa mère. Celle-ci n’a jamais confirmé, exprès. Ce jour-là, grâce à l’Inestimable, j’ai enfin compris que cette femme et cette belle-mère n’étaient pas du tout faites pour moi, et je m’en porte pour le mieux » (André, 45 ans, informaticien).

Pour la réussite professionnelle : « Après le bac, et ce malgré ma mention très bien, convocation spéciale du proviseur, œuvres complètes de Balzac en cadeau et tout, je ne savais pas quoi faire de ma vie. J’ai beaucoup cherché et puis finalement j’ai rencontré l’Inestimable par hasard, grâce à une amie. Je suis allée à deux conférences, et j’ai tout de suite mis en pratique la méthode, CD la nuit, manuel le jour. Mes parents étaient d’ailleurs très contents, car ce n’était pas trop cher malgré tous les résultats tangibles qu’on pouvait en tirer en six mois maximum (528, 90 euros seulement). Figurez-vous qu’en un mois, un mois et demie, je tombe par hasard (mais comme dirait l’Inestimable, on n’a que les hasards que l’on se donne) sur une annonce ainsi tournée : « cherchons jeunes-filles 18-25 ans, grandes, blondes, yeux bleus, 58 kilos maximum, sachant se maquiller avec goût et aimant porter mini-jupes de cuir, mais prêtes à revêtir de longues robes noires avec capuche à l’extérieur, pour servir comme répétitrices de français à émir du Qatar désireux d’apprendre pour culture générale. Logées, nourries, blanchies. Sœurs jumelles volontiers acceptées ». J’ai fait ni une ni deux je me suis dit que si je tombais sur une proposition pareille à dimensions internationales avec juste le bac en poche et sans aucune expérience, c’était grâce au processus d’harmonisation cerveaux-plexus mis au point par l’Inestimable et les savants de l’Université Sagesse-Bonheur. J’ai envoyé ma photo et ils m’ont prise tout de suite, malgré mon manque d’expérience. Quelle chance ! Je prends l’avion lundi prochain » (Elodie, 18 ans et demie, bac en poche).

Pour recouvrer la santé : « On a découvert mon cancer le jour de mes cinquante ans. Je vous raconte pas le choc que ça a été. J’avais déjà perdu mes trois enfants dans un accident de voiture l’année précédente – c’était peut-être un choc émotionnel consécutif, ce cancer... En tout cas, ma femme, qui est atteinte de la maladie d’Alzheimer, a cru qu’il s’agissait du voisin. Mais c’est bien moi qui avais le cancer. Un dimanche matin, j’ai allumé la télé. Il y avait une émission spirituelle où l’on parlait d’un certain l’Inestimable, un nom que je n’avais jamais entendu ni d’Eve ni d’Adam, vous pouvez demander à ma femme, elle vous confirmera mes dires. Toujours est-il que cet Inestimable, je le vis, je rougis et pâlis à sa vue, à cause d’une auréole rosée qui l’entourait et qu’on appelle « aura ». Ils ont expliqué dans l’émission que ce phénomène lumineux s’expliquait très rationnellement par sa réalisation psy-rituelle, qui fait sortir de lui comme une espèce de néon rose que j’ai bien vu de mes yeux vu. Eh bien je vous le donne en mille : depuis ce jour-là, grâce au néon, sans même avoir eu besoin d’appliquer la méthode, je me suis retrouvé du jour au lendemain tout à fait guéri de mon cancer. Je le savais intérieurement, par intuition karmique. J’ai annoncé à mon médecin que j’arrêtais le traitement. Je suis enfin libre des illusions de la médecine ! » (M. Potruche, 53 ans, retraité de l’Education Nationale).


« Petite histoire du bouddhisme en France », Religio-Conso.

C’est en 1991 que les recherches sur les effets de la méditation ont débuté, sous l’égide du biologiste français devenu moine bouddhiste, Marc Pernod – mieux connu dans les milieux new age sous le titre d’« Illustre Expert ». Nous ne reviendrons pas ici sur la mirifique carrière de l’éminent scientifique, déjà bien connue du grand public grâce aux innombrables articles que lui consacrent régulièrement Psychothérapie Magazine et Madame Beauté. Retenons simplement son idée révolutionnaire, à l’origine de la fondation de l’Université Sagesse-Bonheur : mettre scientifiquement en évidence la supériorité spirituelle des Tibétains en observant l’activité de leur cerveau et en la comparant à celle d’Occidentaux ordinaires, pour la plupart chrétiens ou athées. Les premiers résultats, tout à fait stupéfiants, faisaient état, sans l’ombre d’un doute possible, d’une amélioration notoire de ce que les chercheurs ont rapidement appelé, par commodité de langage, « la symphonie de l’esprit », à mesure que les Occidentaux se mettaient à pratiquer la méditation. Plus ils passaient de temps assis sur un coussin, plus se développaient chez eux la sagesse, le bonheur et la compassion. L’altruisme surtout voyait sa courbe s’élever de manière spectaculaire : lorsque les sujets s’enfermaient seuls durant de longues journées, elle atteignait des pics himalayens. Forts de ces premières constatations, les chercheurs de l’Université Sagesse-Bonheur – sponsorisée par un célèbre acteur américain ami du Dalaï Lama dont nous tairons le nom – ont décidé de passer à l’étape supérieure de leur programme : livrer aux Occidentaux matérialistes les clés définitives de l’équilibration neuronale. Pour cela, il s’agissait de faire appel à un lama réputé, issu des plus hautes lignées tibétaines. C’est ainsi que l’Inestimable fut approché – avec la révérence qu’il se doit – par les savants de l’USB.


L’Inestimable est arrivé à Londres au début des années 1970. D’après ses plus anciens disciples, il aurait été découvert par la célèbre voyageuse russe Olga Mizuroff, ancienne actrice à la réputation sulfureuse, convertie au bouddhisme pendant le long voyage qu’elle effectua en Inde, en 1968, avec quelques amis hippies. C’est au Népal qu’elle rencontra l’Inestimable, qui venait de terminer une retraite de plusieurs mois dans un monastère dirigé par son maître, un proche discret mais influent du Dalaï Lama. L’Inestimable se sentait dans l’obligation morale de rétablir la situation financière et le prestige social de sa famille, monument d’aristocratie ruiné par l’occupation chinoise. Comme il avait été reconnu tülku – lama réincarné considéré comme un bouddha –, il avait largement les qualités requises pour devenir l’abbé d’un grand monastère. Il tirerait des dividendes réguliers de ses nombreux domaines et obtiendrait, en échange de quelques bénédictions, des dons substantiels de la part de ses ouailles. La destruction des monastères au Tibet était certes dramatiques, mais elle offrait également de nouvelles opportunités de carrière aux lamas exilés, notamment en Occident, où le confort de vie, disait-on, était insurpassable. L’Inestimable, encore peu au fait des règles du commerce international, comprit immédiatement qu’il y avait là un marché à prendre : il irait se construire un nouveau domaine en Europe et offrirait à sa famille et à lui-même le luxe qu’ils méritaient. Olga Mizuroff, que la vision de ce grand maître enflammait, lui obtint rapidement un visa pour l’Angleterre, faisant valoir sa qualité de réfugié et les services spirituels que ce grand sage rendrait à la nation, alors en proie à la déliquescence morale et aux ravages psychiques infligés par la fausse secte des Hare Krishna. Il vint à Londres, ouvrit un centre de méditation, fréquenta assidûment la société des intellectuels et des artistes et acquit, en l’espace de quelques années, une telle stature que le Dalaï Lama lui-même ne fut pas loin d’en prendre ombrage. La consécration suprême survint lorsque les neuroscientifiques de l’USB passèrent commande auprès de lui d’une méthode de rééquilibration neuronale, dans la plus pure tradition tibétaine. Les hommes et les femmes du monde moderne, que le confort matériel enfonçait chaque jour un peu plus dans la misère psychologique, se l’arrachèrent comme des petits pains. Ce faisant, ils permirent au lama de s’offrir plusieurs villas dans le monde entier, entre lesquelles il partage désormais sa vie. Ces concessions au matérialisme occidental n’endommagèrent en rien la toute-puissance de sa sagesse, en raison de la configuration harmonique naturelle de son cerveau. Aussi put-il en profiter pleinement.

Jean-Pierre Reichmann, traducteur français de l’Inestimable et auteur de "Bouddhiste dans la vraie vie : tirer parti de l’illusion quotidienne".


Témoignages plus circonspects, sur le site franco-américain Buddha don’t fool me :

Je ne crois pas que la méthode proposée par cet Inestimable soit vraiment très sérieuse… Et cette pseudo-université financée par Richard Gere, qui utilise les moines tibétains comme rats de laboratoire pour tester les effets de la méditation sur le cerveau humain me paraît tout de même assez louche… pour ne pas dire dangereuse. Si ça c’est pas du racisme, qu’est-ce que c’est donc alors ? Pourquoi les Tibétains seraient-ils une race spirituellement supérieure ? C’est absurde. En outre, la moralité de ce Kunga Töndrup semble laisser à désirer. Une amie anorexique m’a raconté qu’elle était allée le voir à l’issue d’une conférence publique. Elle était au plus bas et voulait obtenir une bénédiction de sa part. Elle pratiquait le manuel-CD depuis plusieurs mois, sans aucun effet. Son moral fondait aussi vite que ses muscles. Arrivée après plusieurs longues minutes d’attente devant son trône, elle lui expose timidement sa requête et l’autre lui éclate de rire au nez, disant qu’il ne pouvait rien faire pour elle, qu’elle n’avait qu’à manger. Il lui a fait apporter un plat de riz aux lentilles. Qu’elle a refusé bien sûr. Il est certes possible d’interpréter ce geste comme une incompréhension d’ordre culturel : pour les Tibétains, qui ne vivent pas dans l’abondance, quand on a faim, on mange. Ce n’est pas plus compliqué. Mais pour quelqu’un qui dit connaître la mentalité occidentale, qui dit vouloir apporter le réconfort en tant que bodhisattva, ce n’est franchement pas très responsable. Une autre fois, il y a eu une femme dépressive qui a parlé en public de la mort de son chat, qui venait de se faire écraser. Il s’est aussitôt moqué d’elle, l’humiliant devant tout le monde. Ce n’est tout de même pas ce qu’on attend d’un maître spirituel, vous en conviendrez avec moi. (Anonyme)

Tout cela n’est qu’une entreprise de conquête du pouvoir mondial ! Ne vous laissez pas abuser par l’air doucereux de ces lamas tibétains ! Ils sont là pour vous sucer votre énergie vitale au moyen de rituels compliqués dans lesquels eux-mêmes figurent au centre, telles des divinités cosmiques. Toutes les prières et les dévotions que vous leur adressez vous vident complètement de votre force psychique. Le tantrisme, ce n’est pas pour tout le monde : nombreux sont ceux qui pètent les plombs. Et la propagation internationale de tous leurs grands rituels… Avez-vous jamais réalisé que l’initiation de Kalachakra se répandait à travers le monde, et plus particulièrement dans les grandes capitales du monde civilisé… comme s’ils voulaient absorber le mental d’un maximum de personnes… avez-vous noté que quelques semaines plus tard, comme par hasard, des évènements catastrophiques avaient lieu ? C’était le cas à New York à l’automne 2001, par exemple (…). Signé : les Tritempi, auteurs de "La face diabolique du Dalaï Lama".

Je suis d’accord avec tout ce qui vient d’être dit. Il faut savoir que le bouddhisme tibétain, j’entends par là les rituels tantriques que l’on pratique lors de retraites fermées, sont de pures entreprises de vampirisation. Vous croyez y aller pour apprendre à méditer, faire le calme à l’intérieur et toutes ces foutaises pour bobos, mais tout ce que vous faites en réalité, c’est de vous faire pomper votre énergie par un gourou malsain et assoiffé de force vitale.

Je m’explique : j’ai fait une retraite au centre de Kunga Töndrup Rinpoché en 20…, c’était dans un très bel endroit, à la campagne, dans une région tenue secrète, dont tout ce que je puisse dire est qu’elle est située au bord de la mer et spécialisée dans un célèbre alcool de poire. En arrivant là-bas, on nous a dit de former des groupes selon les niveaux : j’étais plutôt débutant, c’est vrai, mais j’avais déjà appliqué le manuel pendant presque cinq ans. Je n’étais donc pas tout à fait « nouveau », même si je n’avais jamais fait de retraite. Mais ils m’ont quand même collé dans le groupe « nouveaux ». Sur le coup je me suis dit c’est pas grave, on va essayer d’appuyer sur l’accélérateur pour passer au niveau supérieur. Et puis le soir venu, je me suis rendu compte qu’un phénomène étrange était en train de se dérouler...

J’étais en train de méditer en silence après le tsok des dakinis que l’on fait tous les soirs là-bas. Il devait être environ 23h. Je commençais à tomber de sommeil et j’ai eu envie d’aller me coucher. Il ne restait dans la salle que les plus avancés : les « nouveaux » avaient tous regagné leur tente, sauf moi. Au moment où je commençais à me lever, j’ai senti une force gigantesque qui me tirait vers le bas et m’empêchait de me mettre debout. Et là, je vois en face de moi, sur le mur, une ombre noire qui s’approche et à mesure qu’elle s’approche elle prend une forme de plus en plus nette et précise. Je vois surtout des dents jaunes et pointues, avec des poils noirs et drus autour d’une bouche rouge et charnue qui s’ouvre grand en fonçant sur moi. Je pense immédiatement : c’est une dakini, elle veut que je continue la pratique, que je reste ici, que je ne dorme pas. Les autres autour de moi semblaient ne rien voir du tout, d’ailleurs je ne les voyais presque plus non plus, ce n’étaient plus que des gros tas posés sur le sol, et tout se passait comme au ralenti. Je me suis brusquement rendu compte que j’étais allongé par terre et que quelqu’un s’approchait de moi. J’avais fait un malaise. Ils m’avaient emmené à l’infirmerie.

Plus tard, quand j’ai raconté cette expérience à un étudiant « presque avancé », il m’a répondu que c’était là un très bon signe, certes pas très fréquent, mais que c’était déjà arrivé. Il m’a dit que ça prouvait que ma pratique était très efficace, parce que la dakini m’était véritablement apparue et que donc mes obscurciations karmiques étaient tombées comme neige sous la pluie. J’avais la vision pure, c’était la bonne nouvelle. La mauvaise, c’est que je n’avais pas encore les canaux subtils suffisamment résistants pour faire face au choc physique de la dakini. Je me suis dit que c’était quand même pas si mal, au final.

Mais il y a eu d’autres manifestations bizarres qui m’ont amené à penser le contraire. Un autre soir, alors que je me dirigeais vers ma tente (on dort tous sous une tente, sur la pelouse du centre, sauf ceux qui font partie du comité d’organisation ou qui appartiennent au groupe des « avancés » : ceux-là dorment dans de vraies chambres, dans un bâtiment en béton du centre, non loin du maître pour mieux recevoir ses bénédictions en direct live, ce qui est la récompense de longues années de dévotion), alors que je rentrais me coucher sous ma tente, donc, j’entendis soudain un drôle de bruit venant d’un buisson. Je n’y prêtai pas attention car pierre qui roule n’amasse pas mousse. Je continuai mon chemin. Tout le monde était déjà couché parce que demain lever 5h. J’arrive à ma tente et m’apprête à en ouvrir la fermeture éclair quand le bruit surgit de nouveau, tout prêt de moi, sifflant contre ma joue. Là, un frisson me parcourt l’échelle. Je tourne doucement la tête, en direction du bruit. J’avais vraiment peur que ce soit encore la dakini.


Et là, je me suis rendu compte que c’était toujours le buisson, celui-là même que j’avais vu un peu plus tôt, le même exactement, j’en aurais mis ma main à couper les cheveux en quatre. Je le fixe, histoire de voir qui aura le dernier mot. Il dit plus rien. J’attends. Je remarque deux fois que si je relâche un peu mon attention, il se remet à siffler. Finalement, ça ne m’a plus fait peur. Je me suis dit : c’est sans doute un dialogue intérieur avec ma conscience en cours de ré-harmonisation. Rien de plus normal. Enfin, c’est ce que je me disais... Parce que tout à coup le buisson a pris feu, et le voilà qui me sort, assez fier de sa trouvaille : « Moïse, Moïse, n’approche pas d’ici, retire tes sandales... Je suis Celui qui suis... ». Là, je me suis tout de suite dit qu’il devait y avoir une erreur de casting et je n’ai pas enlevé mes sandales. J’ai tenu tête au buisson. Alors d’un seul coup, le buisson a été foudroyé, il a brûlé complètement, il n’en restait que des cendres. Ca n’a pris que quelques secondes. J’ai regardé les cendres, les ai remuées avec un bâton, et une voix en a surgi : « C’est moi l’Inestimable, le grand maître de la ré-harmonisation cerveau-plexus, et je t’ordonne de me donner ta substance vitale pour que je la suce jusqu’au trognon ! ». J’ai arrêté de remuer les cendres. La voix a disparu avec. J’ai remué, et elle a recommencé : « C’est moi l’Inestimable, le grand maître de la ré-harmonisation cerveau-plexus, et je t’ordonne... », j’ai raccroché avant qu’il finisse sa phrase. C’était un téléphone cosmique, via les cendres du buisson de Moïse. J’aurais dû m’en douter... Le problème étant que je n’avais pas trouvé les petits trous du téléphone par où qu’on parle. Ca a duré cinq jours comme ça, tous les soirs, et j’ai jamais trouvé le combiné (…).
A., ex-disciple de l’Inestimable, Forum Pourquoi le bouddhisme est-il bidon ?



Réponse à A : 

Si vous avez eu cette expérience et si surtout vous avez cette vision des choses, ce n’est que le signe d’un mental perturbé ! Allez vous faire soigner au plus vite! Tout le monde sait bien que les horreurs que l’on perçoit chez les autres ne sont que le reflet de ses propres obscurations karmiques ! Un seul remède et je vous le recommande : la pratique quotidienne du manuel-CD de l’Inestimable! Bonne chance ! (Marie-Hélène P.)

J’affirme de sources sûres que Kunga Töndrup Rinpoché n’est pas un maître sérieux, loin de là ! Il a été accusé à plusieurs reprises d’abus sexuels sur de jeunes disciples à lui. Il existe plusieurs articles sur le net à ce sujet. (Claudine Raucoeur, Avignon).

L’Inestimable m’a abordée lorsque j’étais à l’une de ses conférences. J’étais flattée qu’il m’adresse la parole. Je pensais avoir été choisie, qu’il y avait enfin quelqu’un pour prendre soin de moi, et m’enseigner la voie du grand chemin (...). Puis, lors d’une retraite, il m’a fait entrer dans sa chambre, m’a demandé un massage, et m’a littéralement VIOLÉE. (Anonyme, Australie). 


Actualités Bouddhistes dans le Monde, 25 avril 20… :

Le grand maître tibétain Kunga Töndrup Rinpoché a été accusé à Canberra d’avoir violé et battu l’une de ses disciples, âgée de 22 ans. L’étudiante a déposé plainte, mais le procès n’a finalement pas eu lieu, en raison d’un accord trouvé à l’amiable. On ne connaît pas les détails de cette sinistre affaire.

Kunga Töndrup Rinpoché est un maître éminemment respecté dans la communauté tibétaine, et qui dispose d’une fortune colossale (estimée à quelque 190 millions d’euros). Il est ainsi fort probable que cette attaque ne soit qu’une manœuvre d’extorsion de fonds avec chantage.

L’Inestimable est souvent la cible de jalousies en raison du prestige qu’il a accumulé grâce à l’immense succès de son manuel-CD de méditation et du groupe de soutien psychologique qu’il a mis en place dans ses centres urbains.

Marc Pernod, illustre expert. 

Le grand maître tibétain Kunga Töndrup Rinpoché, mieux connu sous le nom de l’Inestimable, qui depuis de longues années s’efforce de rendre accessibles les enseignements du Bouddha aux Occidentaux matérialistes que nous sommes, a été la cible d’attaques de la part d’une jeune pratiquante de son groupe de Canberra. Celle-ci se serait fait « violer » et « battre » par le maître. Ne s’agit-il pas plutôt de la simple manifestation d’une imagination débordante ? De la vision d’un esprit distordu encore embourbé dans la dualité samsarique du monde de l’illusion ? A moins que ce ne soit l’appât du gain ?

Le très précieux Inestimable lui aurait en effet versé la modique somme de 3 millions de dollars, qu’il a dû collecter, et ce ne fut sûrement pas de gaité de cœur, auprès de ses disciples américains, qui ont mis en place à cet effet une campagne de sensibilisation particulièrement émouvante, en échange de l’arrêt des poursuites. On n’arrête pas l’illusion dualiste quand elle s’y met...


Amanda Sovietsky, professeur de méditation dans la lignée des Sudankhas du Bhoutan. 


Toute cette histoire de procès pour viol est pur pipeau. Il s’agit d’une manœuvre d’une branche concurrente de la lignée de l’Inestimable. Depuis au moins dix ans, le lama en chef de cette lignée concurrente, Pofachen-Daro, est en guerre avec Kunga Töndrup. Il reproche à ce dernier de ne pas suivre les enseignements tibétains traditionnels et d’inventer des rituels et des pratiques qui n’existent pas – notamment le manuel-CD, qui il est vrai s’inspire d’autres traditions religieuses.

Il affirme en outre que la lignée mise en place par l’Inestimable n’est pas authentique et que celui-ci n’a pas le droit de donner d’initiations. De plus, sa position toute de proximité avec les femmes semble lui poser problème. Pofachen-Daro considère en effet que la chasteté est une valeur suprême et qu’elle seule permet de mener à l’Eveil – en plus des pratiques méditatives bien évidemment. Mais la lignée à laquelle appartient l’Inestimable n’interdit aucunement les relations sexuelles. D’autant qu’il n’est pas moine, mais enseignant laïque. Nous ne voyons donc pas où est le problème.

Antoine Vauduy-Dumouffe, représentant de l’Inestimable auprès des instances religieuses françaises. 


Kunga Töndrup Rinpoché occupe une position à part dans le bouddhisme tibétain en exil. Car s’il entend conserver intacts les enseignements de sa lignée d’origine, il n’est pas sans éveiller quelque suspicion auprès de ses confrères, dans la mesure où le manuel-CD qu’il a conçu et l’organisation qu’il a mise en place sont très loin de correspondre aux critères traditionnels du bouddhisme tibétain.

Personnellement, je ne sais pas si les accusations de viols et d’escroquerie sont fondées – quoique je préfère selon toute vraisemblance écarter d’emblée cette hypothèse. Néanmoins, j’ai pu entendre de nombreuses conversations entre lui et certaines de ses jeunes disciples qui prêtaient plutôt à confusion... Il a, de manière générale, une façon très particulière de s’adresser à ses étudiants, 
c’est vrai.

- Pouvez-vous être plus précis ?

- Bien sûr.
Je faisais ici référence aux petits groupes de disciples dits « presque avancés » et « avancés ». Ces deux groupes sont essentiellement composés de très jeunes femmes, avec qui le lama entretient des relations… disons privilégiées, assez intenses, voire même intimes, sans que l’on sache très bien en quoi elles consistent exactement. Tout ce que l’on peut savoir, c’est qu’il se montre très dur et très exigent envers elles. Il leur demande des services sans arrêt (préparer du thé, lui apporter à manger, taper ses enseignements, lui cuisiner des plats à base de bœuf, lui faire prendre des bains, lui masser les pieds, le dos...) de façon assez... excessive. Je veux dire par là qu’il est parfois… sans pitié… De temps en temps, par exemple, il les frappe avec une baguette de bambou...

- Comment ?

- J’ai vu ça, un jour, oui... Il frappait une jeune-fille avec une baguette de bambou... Cela dit, je ne pense pas qu’il ait eu de mauvaise intention… Après tout, en tant que disciples, nous ne pouvons pas comprendre ses motivations profondes. Et puis le bambou est un matériau assez tendre, ce n’est tout de même pas comme s’il les fouettait avec un martinet clouté, vous voyez ce que je veux dire. Non, je crois simplement qu’il voulait la réveiller, lui rappeler son devoir de présence à soi et au monde, lui indiquer que l’Eveil sur le chemin, cela commence au début du chemin, c’est-à-dire par exemple en préparant convenablement une tasse de thé à son maître...

- Je vois... Mais revenons au sujet de notre conversation initial... Pourquoi croyez-vous que toute cette affaire soit le résultat d’une intrigue entre lignées rivales ?

- Tout simplement parce que l’Inestimable est le plus grand maître bouddhiste de l’ère moderne, voire même de tous les temps et qu’à ce titre il est l’objet de toutes les jalousies... Certains maîtres profitent de son influence en se faisant inviter par lui et en utilisant son réseau, sa visibilité, tandis que d’autres, plutôt rares il est vrai, préfèrent éviter toute compromission et privilégient l’attaque directe. Je suis sûr que cette malheureuse fille qui a porté plainte, et qui est sans doute sincère dans sa bêtise, a été manipulée sciemment par Pofachen-Daro ou l’un de ses sbires. C’est tout ».



Vladimir Prouteau, anthropologue spécialiste du bouddhisme tibétain, maître de conférences à l’Université de Hambourg et disciple de longue date de Kunga Töndrup Rinpoché, Bouddha pour tous version électronique. 

vendredi, novembre 25, 2016

TOUS A LIMOGES LE 26 NOVEMBRE !



Communiqué d'Aurore Lenoir

Mauricio Garcia-Pereira, l'employé de l'abattoir qui a tourné une partie des images de L214, sera présent à la manifestation !

Brigitte Gothière, Sébastien Arsac, cofondateurs de L214 et Gérard Charollois (CVN) seront également présents, ainsi que Lucille Boisseau-Sowinski, Maître de Conférences en Droit privé, à l'Université de Limoges !

Nous attendons, outre la presse locale, des journalistes du Monde et d'Arte  ! 


Il s'agit de la première manifestation en réaction aux vidéos de L214, nous tenions à soutenir l'action de l'association, rendre hommage à leur formidable travail mais également faire en sorte que ces images demeurent dans toutes les mémoires !

En début de manifestation, L-PEA, le CLAMA et L214 remettront une motion à la mairie de Limoges.
« Nous demandons par la présente motion :

- que cessent immédiatement les actes de cruauté commis à l’abattoir de Limoges,

- que le box d’immobilisation des bovins soit remplacé afin de permettre un étourdissement efficace des animaux,


- que le système d’étourdissement des cochons soit mis en conformité et contrôlé,


- que l’abattage des femelles gestantes, au moins lors du dernier tiers de leur gestation, soit interdit au sein de l’abattoir de Limoges dans l’attente d’un texte national,


- enfin que l’abattoir de Limoges refuse les abattages sans étourdissement quels qu’en soient les motifs.


- que des caméras soient installées sur le parcours des animaux et particulièrement au niveau des postes d’abattage,


- que les associations de défense des droits des animaux puissent avoir accès librement à ces vidéos,


Nous demandons à Monsieur le Maire de Limoges de faire voter cette motion en Conseil Municipal.»


Cette manifestation n'est pas seulement celle de l'abattoir de Limoges, elle est également tournée contre toutes les atrocités, au sein de tous les abattoirs !

Venez nombreux pour contribuer au changement de notre société, déjà en marche !

RDV à 13h, devant la Mairie de Limoges !

Détails : Cliquez ici !


Evènement Facebook : 

https://www.facebook.com/events/365538313784286/

Evènement Covoiturage 
:
https://www.facebook.com/events/401531690236666/

Rassemblement à Nice :
https://www.facebook.com/events/1824576544424192/

Pour ceux et celles qui ne l'auraient pas encore fait, n'oubliez pas de participer aux actions en ligne de L214 : 

http://www.l214.com/enquetes/2016/abattoir-made-in-france/limoges/


mardi, novembre 22, 2016

La planète Trump, selon The Economist

En 2017, le monde vivra-t-il les huit événements majeurs prophétisés par l'hebdomadaire The Economist ? Pour illustrer ses prédictions, le magazine a recours à 8 cartes du tarot divinatoire : la Tour Foudroyée (la Maison-Dieu), le Jugement (Trump en personne dominant la planète), le Monde, l'Ermite, la Mort, le Magicien, la Roue de fortune, l'Etoile.


 Marine Le Pen profitera de l'effet Trump et sera élue présidente en 2017, d'après le "tarot".


Sur la 7ème carte, la Roue de Fortune, l'arcane 10, trois personnages ligotés représentent les tristes vainqueurs de trois élections européennes. En Allemagne, Angela Merkel sera réélue sans surprise. Aux Pays-Bas, c'est l'extrême droite de Geert Wilders qui triomphera. Et, plus étonnant quand on connaît le matraquage médiatique anti-frontiste, Marine Le Pen entrera à l'Elysée.



Depuis que Christine Lagarde, la directrice du Fonds monétaire international, a révélé son intérêt pour la numérologie lors d'une conférence au National Press Club, on ne peut nier que les économistes et les élites sont plus férus de sciences occultes que des véritables statistiques du chômage et du développement de la précarité.

La numérologie de Madame Lagarde est inséparable de la gematria talmudique. Et, le tarot se rapporte à la Kabbale. La kabbale est répandue parmi les vedettes, les stars qui soutiennent le système (et récemment François Hollande : "Une soixantaine de personnalités disent stop au Hollande-bashing !". A lire dans le JDD).

Le rôle des stars rampantes du système est reconnu par The Economist qui leur consacre la 8ème carte (l'Etoile, l'arcane 17). On y voit, au milieu des stars du show-biz, maîtres des illusions et "rois mages" des temps modernes, un astre 
traverser le ciel. S'agit-il du signe annonciateur d'un événement ou de l'arrivée d'un personnage important ?


Pour voir les 8 cartes du tarot du magazine The Economist :


The Economist 

The Economist est un magazine d'actualité hebdomadaire britannique ciblant une population hautement éduquée. Il est reconnu pour la qualité de ses analyses et ses prises de positions sur les grandes questions économiques et politiques mais aussi sociétales et culturelles. L'Obs et Le Monde diplomatique le citent comme l'hebdomadaire « le plus influent du monde ». source


La véritable Roue de Fortune



dimanche, novembre 20, 2016

Fortes leçons pour les bouddhistes engagés


par Ken Knabb



En pleine guerre du Vietnam, Thich Nhat Hanh et quelques moines, moniales et laïques bouddhistes, rompaient avec une tradition bouddhiste apolitique vieille de 2 500 ans : ils fondaient l’ordre Tiep Hien afin de relier les pratiques éthiques et contemplatives bouddhistes aux questions sociales actuelles. Les membres de l’ordre organisèrent des manifestations contre la guerre, l’aide clandestine aux insoumis et de multiples projets de secours et d’assistance sociale. Bien que ce mouvement ait vite été réprimé au Vietnam, Thich Nhat Hanh a continué de mener des activités similaires depuis son exil français et la conception d’un “bouddhisme socialement engagé” s’est diffusée parmi les bouddhistes du monde entier. L’une de ses principales expressions en Occident, The Buddhist Peace Fellowship (l’Association Bouddhiste pour la Paix), se donne pour objectif “d’apporter une perspective bouddhiste aux mouvements pacifistes, écologiques et d’action sociale contemporains” et “de susciter l’intérêt pour la paix, l’écologie, le féminisme et la justice sociale chez les bouddhistes occidentaux”.

Bouddhisme engagé

L’apparition d’un bouddhisme engagé est un développement salutaire. Malgré les tares que le bouddhisme partage avec toutes les religions (superstition, hiérarchie, phallocratie, complicité avec l’ordre établi), il a toujours eu un cœur de pénétration authentique fondé sur la pratique de la méditation. C’est ce cœur vital, ainsi que sa liberté vis-à-vis des dogmes si caractéristiques des religions occidentales, qui lui ont permis de prendre si facilement racine, y compris dans les milieux les mieux éduqués d’autres cultures. Ceux qui luttent pour le changement social pourraient mettre à profit l’attention, l’équanimité et l’autodiscipline qui sont développées par la pratique bouddhiste. Quant aux bouddhistes apolitiques, ils pourraient sans aucun doute gagner à se confronter aux questions sociales.

Un véritable engagement social

Jusqu’ici, cependant, la conscience sociale des bouddhistes engagés est restée extrêmement limitée. S’ils ont commencé à reconnaître certaines réalités sociales choquantes, ils font preuve de peu de compréhension quant à leurs causes ou leurs possibles résolutions. Pour quelques-uns, l’engagement social se résume à des actions caritatives bénévoles. D’autres, sans doute inspirés par les remarques de Thich Nhat Hanh sur la production d’armements ou sur la faim dans le tiers-monde, prennent la décision de ne plus manger de viande ou encore à ne pas contribuer ou travailler pour des entreprises d’armement. De tels gestes peuvent avoir une signification personnelle, mais leurs effets réels sur la crise mondiale restent négligeables. Des millions de pauvres ont faim dans le tiers-monde, non par manque de nourriture, mais parce qu’il n’y a pas de bénéfices à tirer de nourrir des populations démunies. Tant qu’il sera possible de s’enrichir en fabriquant des armes ou en ravageant l’environnement, quelqu’un le fera, malgré les appels moraux à la bonne volonté. Et si des personnes de conscience le refusent, une multitude d’autres se bousculeront pour prendre leur place.

D’autres, sentant que de tels gestes individuels ne suffisent pas, se sont aventurés dans des activités plus “politiques”. Mais ce faisant, ils n’ont généralement fait qu’adhérer aux groupes existants, qu’ils soient pacifistes, écologistes ou soi-disant progressistes aux tactiques et aux perspectives quelque peu limitées. À de rares exceptions près, ces groupes acceptent le système social actuel comme allant de soi, ne manœuvrant à l’intérieur de celui-ci que pour promouvoir leurs intérêts particuliers, souvent aux dépens d’autres causes. Comme l’ont dit les situationnistes :

“Les oppositions parcellaires sont comme les dents des roues dentées, elles s’épousent et font tourner la machine, du spectacle, du pouvoir.” (Internationale Situationniste n° 8, p. 39).

Quelques bouddhistes engagés se rendent compte que le système actuel doit être dépassé. Mais ne pouvant reconnaître son racinement et sa dimension auto -reproductive, ils imaginent pouvoir le modifier doucement et graduellement de l’intérieur, se heurtant ainsi à des contradictions récurrentes. L’un des préceptes de l’ordre Tiep Hien dit :

“Ne possédez rien qui ne revienne à d’autre. Respectez la propriété d’autrui, mais empêchez autrui de tirer profit de la souffrance humaine ou de la souffrance d’autres êtres vivants.”

Comprendre la nature même de ce système

Comment peut-on empêcher l’exploitation de la souffrance en “respectant” la propriété qui l’occasionne ? Et que faire si leurs propriétaires refusent d’y renoncer paisiblement ?

Si les bouddhistes engagés ne se sont pas opposés explicitement au système socio-économique et se sont limités à essayer d’alléger quelques-uns de ses effets les plus dévastateurs, c’est pour deux raisons. En premier lieu, ils ne comprennent pas bien la nature même de ce système. Allergiques à toute analyse qui pourrait “créer de la dissension”, comment peuvent-ils espérer comprendre un système fondé sur des divisions de classes et sur d’âpres conflits d’intérêts ? Comme presque tout le monde, ils ont platement accepté la version officielle selon laquelle l’effondrement des capitalismes d’État staliniens en Russie et en Europe de l’Est aurait démontré le caractère incontournable de la forme occidentale du capitalisme.

Créer une société réellement libre

Ensuite, comme tous les pacifistes en général, ils considèrent qu’il faut éviter “la violence” à tout prix. Cette attitude n’est pas seulement simpliste, elle est hypocrite : Eux-mêmes comptent tacitement sur toutes sortes de violence d’État (armée, police, prison) pour protéger leurs proches et leurs biens et ils ne s’accommoderaient sûrement pas passivement des conditions pour lesquelles ils reprochent à d’autres de s’être révoltés. En pratique, leur pacifisme se révèle généralement plus tolérant à l’égard de l’ordre régnant qu’à l’égard de ses contradicteurs. Les mêmes organisateurs qui excluent tout participant pouvant entacher la pureté de leurs manifestations non-violentes s’enorgueillissent souvent d’avoir créé de bonnes relations avec les forces de l’ordre. Il n’est guère étonnant que les dissidents qui ont eu des expériences quelque peu différentes avec la police soient peu impressionnés par ce genre de “perspective bouddhiste”.

Il est vrai que bien des formes de lutte violente, comme le terrorisme ou les coups d’état, sont incompatibles avec le genre d’organisation ouverte et participative qui est nécessaire pour créer une société mondiale réellement libre. Une révolution anti-hiérarchique ne peut être accomplie que par l’ensemble du peuple et non par quelques groupes prétendant agir pour son compte. Et une majorité si écrasante n’aurait aucun besoin d’utiliser la force si ce n’est pour neutraliser les éléments de la minorité dirigeante qui tenteraient éventuellement de maintenir violemment leur pouvoir. Mais tout changement social réel implique inévitablement des aspects violents.

Ne serait-il pas plus honnête de le reconnaître en essayant de minimiser cette violence autant qu’il se peut ?

Ce dogmatisme de l’antiviolence déjà douteux devient ridicule quand il s’oppose également à toute forme de “violence spirituelle”. Certes il n’y a rien à redire au fait d’essayer d’agir “sans colère en son cœur” et d’éviter d’être emporté par une haine ou une vengeance inutiles.

Il ne leur reste qu’à “partager” les uns avec les autres les platitudes New Age

Mais, en pratique, un tel idéal ne sert souvent que de prétexte pour rejeter toute analyse ou toute critique pénétrantes, en les qualifiant de “coléreuses” ou d’“arrogantes”. Par leur appréciation (certes correcte) de la faillite du gauchisme traditionnel, les bouddhistes engagés ont conclu que toute tactique “d’affrontement” et toute théorie “créant de la dissension” sont malavisées et hors de propos. Comme cette attitude revient de fait à ne pas tenir compte de toute l’histoire des luttes sociales, ils ignorent complètement nombre d’expériences riches d’enseignement (les essais anarchistes d’organisation sociale pendant la révolution espagnole de 1936, par exemple, ou les tactiques situationnistes qui ont provoqué la révolte de Mai 1968 en France). Il ne leur reste qu’à “partager” les uns avec les autres les platitudes New Age les plus inoffensives et à tenter de susciter l’intérêt pour les “actions” les plus tièdes et les plus consensuelles.

Il existe des analogies intéressantes entre les méthodes zen et celles des situationnistes

Il est surprenant que des personnes capables d’apprécier la vigueur de certaines anecdotes zen n’arrivent pas à se rendre compte que ces tranchantes tactiques d’éveil pourraient également servir sur d’autres terrains. Malgré toutes leurs évidentes différences, il existe certaines analogies intéressantes entre les méthodes zen et celles des situationnistes : Elles insistent, les unes comme les autres, sur la réalisation effective de leurs idées et non sur le consentement passif à une doctrine donnée. Elles emploient également des moyens énergiques pour mieux ébranler les habitudes mentales comme le rejet de tout dialogue inutile et le refus d’offrir des “alternatives positives” toutes prêtes. Et elles sont donc de même inévitablement accusées de “négativisme”.

La grande naïveté politique de la plupart des bouddhistes

Une ancienne parole zen dit : “Si vous rencontrez un bouddha, tuez-le.” Les bouddhistes engagés ont-ils réussi à “tuer” Thich Nhat Hanh dans leur esprit ? Ou bien sont-ils encore attachés à son image, fascinés par sa mystique, consommant passivement ses ouvrages et acceptant ses idées sans esprit critique ? Thich Nhat Hanh a beau être une personne merveilleuse et ses écrits ont beau être inspirants et éclairants à bien des égards, son analyse sociale reste naïve. S’il semble radical, ce n’est qu’en regard de la plus grande naïveté politique de la plupart des autres bouddhistes. Nombre de ses admirateurs seront sans doute choqués, peut-être même scandalisés, par l’idée qu’on puisse prétendre critiquer un personnage d’une telle sainteté, et ils essayeront de rejeter ce tract en l’attribuant à une “idéologie gauchiste virulente” un peu bizarre, supposant (à tort) qu’il a été écrit par quelqu’un qui n’a aucune expérience de la méditation bouddhiste.

Nul n’a besoin d’être charpentier pour montrer du doigt le toit qui fuit

D’autres pourraient reconnaître la pertinence de certaines de ces remarques, mais ils demanderont ensuite : “Avez-vous une contre-proposition pratique et constructive, ou est-ce que vous ne faites que critiquer ? Que proposez-vous que nous fassions ?” Nul n’a besoin d’être charpentier pour montrer du doigt le toit qui fuit. Si cette critique réussissait à inciter ne serait-ce que quelques personnes à s’arrêter pour réfléchir, à pourfendre quelques illusions et peut-être même à entreprendre de nouveaux projets, n’est-ce pas là déjà un résultat tout à fait pratique ? Combien d’“actions constructives” en font-elles autant ?

Cesser d’attendre des autres qu’ils vous disent ce que vous devriez faire

Quant à la question de ce que vous devriez faire : la chose la plus importante est de cesser d’attendre des autres qu’ils vous disent ce que vous devriez faire. Mieux vaut faire vos propres erreurs que de suivre le guide le plus sage ou le plus politiquement correct. Ce n’est pas seulement plus intéressant mais aussi plus efficace de faire ses propres expériences, si modestes soient-elles, que d’être un numéro dans un régiment de numéros. Toutes les hiérarchies doivent être remises en cause, mais c’est souvent la contestation de celles dans lesquelles vous êtes, vous-même, le plus impliqué qui crée l’effet le plus libérateur.

L’un des graffiti de Mai 1968 disait : “Soyez réalistes, demandez l’impossible.” Tant qu’elles restent dans le contexte de l’ordre social établi, les “alternatives constructives” sont au mieux limitées, provisoires ou ambiguës. Elles tendent à être récupérées et à devenir une partie du problème. Bien sûr nous sommes obligés de nous préoccuper de certaines questions urgentes comme la guerre ou les menaces sur l’environnement. Mais si nous acceptons les conditions du système, nous nous bornons seulement à réagir à chaque nouveau problème qu’il produit et nous ne le transformerons jamais.

En dernière analyse, nous ne pourrons sortir d’une vie réduite à la simple survie qu’en contestant agressivement l’intégralité d’une organisation sociale qui réprime toutes les possibilités de la vie. Les mouvements qui se bornent à de simples protestations défensives et serviles n’atteindront même pas les pitoyables objectifs de survie qu’ils se sont fixés pour eux-mêmes.



Escarmouches choisies

Ken Knabb


Traducteur américain des films de Guy Debord et d'une anthologie de l'Internationale Situationniste, Ken Knabb est également l'auteur de nombreux tracts, brochures et autres écrits, dont certains ont été traduits en une quinzaine de langues. On les trouve ici réunis, à l'exception des deux ouvrages déjà disponibles en France : La Joie de la Révolution et Éloge de Kenneth Rexroth.

Les écrits de Ken Knabb offrent un précieux regard, à la fois sympathique et critique, sur "l'autre Amérique", surtout sur les aspects les plus radicaux et les plus méconnus des années 60. En même temps, ils résument l'expérience de plusieurs décennies d'activités visant une transformation fondamentale de la société actuelle. À la différence de la plupart des auteurs qui traitent de ces questions, Knabb évite les formules dogmatiques et les slogans creux, pour examiner aussi bien les difficultés que les possibilités d'une telle transformation.

Et il le fait avec concision, dans une langue claire et dans un style direct, en essayant de briser les rigidités qui tendent à se développer dans les milieux radicaux, et d'y apporter un peu d'humilité, d'humour et de bon sens.

Un des rares Américains ayant bien compris le projet situationniste et l'ayant poursuivi pendant quatre décennies, il a néanmoins maintenu son indépendance, n'hésitant pas à remettre en cause certains aspects de l'orthodoxie situ. Si ses démarches ont été mal reçues par certains tenants de cette orthodoxie, d'autres les ont ressentis comme une «bouffée d'air frais».


source de l'illustration : https://posttraditionalbuddhism.com/

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