lundi, janvier 24, 2011

Mal d’ego, Bonheur d’être




L’itinéraire de François Malespine, auteur de « Mal d’ego, Bonheur d’être », ne s’apparente pas à la quête du bonheur des spiritualistes qui vont inlassablement d’un gourou à un autre, l’âme enfiévrée par le désir de se repaître d’extases divines. La soif mystique, qui naît du mal d’amour, a toujours fait la notoriété des experts des béatitudes et des ravissements célestes. Si François Malespine exprime sa gratitude à quelques orfèvres en la matière, Marthe Robin, les Desjardins (Arnaud et Denise), Mata Amritanandamayi, Lama Guendun, Dudjom Rinpoché, etc., il sait depuis son enfance qu’au-delà de la félicité et des exaltations religieuses, il y a un état primordial, état nommée « rigpa » par les Tibétains.  


Des lamas sont intarissables sur  « rigpa », la conscience innée de l'esprit. Un expert du dzogchen, Tenzin Wangyal, lama tibétain confortablement installé aux USA, enseigne à ses disciples les trois sortes de rigpa : 


« Il y a trois sortes différentes de présence (rigpa) : la présence pénétrante (khyabrig) ; la présence ou conscience de l’esprit discursif (samrig) ; et la présence primordiale (yérig). La présence pénétrante est inséparable de la base du künshi et omniprésente dans toute existence matérielle. La présence de l’esprit discursif est le rigpa fils, que l’on ne trouve que dans l’esprit des êtres sensibles, chez qui la distraction peut interrompre la continuité de la présence ; lorsque nous sommes distraits, nous ne pouvons pas demeurer dans l’état de contemplation. La présence primordiale est le rigpa mère, l’état qui est toujours là que l’on pratique ou non. Elle est la présence que la conscience de l’esprit discursif essaie de comprendre. Nous ne devrions pas penser, cependant, que puisque la présence pénétrante est omniprésente et l’état primordial toujours présent, il n’est pas nécessaire de pratiquer. La présence individuelle est innée, mais ne nous est pas connue. C’est elle que nous avons besoin de rencontrer et de développer, c’est elle que le maître introduit quand nous la découvrons en nous-mêmes. »  


Heureusement, François Malespine ne s’occupe pas du catéchisme dzogchen et de sa sainte Trinité : la Mère, le Fils et le Saint-Esprit pénétrant. En réalité, l’auteur n’a pas eu besoin de recourir aux dogmes des gourous en vogue pour vivre une véritable spiritualité. Très jeune, il connaissait l’état naturel de l’esprit, expérience décrite en ces termes :      


« Enfants, mais plus tard également, nous avons tous vécu ces instants où la pensée s’arrête pour laisser place à un bonheur sans véritable cause, et sans objet. Ainsi, si je me tourne vers mon enfance je peux aujourd’hui illustrer cet état particulier que l’on nomme numineux par de nombreux souvenir. Ces situations passées ouvraient, pour un instant, mon œil sur ma propre profondeur. Alors, je restais là, clair comme un cristal, dans une sensation de vie, de plénitude, de bonheur au-delà de toute cause. Chacun trouvera ses propres souvenirs. Voici l’un des miens, peut-être vous aidera-t-il à retrouver les goûts de votre propre enfance et à les reconnaître pour ce qu’ils étaient. » (« Mal d’ego, Bonheur d’être », page 40.)


Généralement, les maîtres tibétains, avant d’accepter d’enseigner le dzogchen, demandent à leurs élèves d’effectuer des pratiques de purification (près d’un million de mantras et de rites préliminaires nommés « Ngöndro » doivent être capitalisés dans le courant nyingma de Dudjom Rinpoché). Ces techniques, inspirées des mythes magico-tantriques de l’Orient, n’aident pas vraiment les lamas qui sont rarement capables de produire dans l’esprit de leurs disciples  le « déclic » qui ouvre à l’état « clair comme un cristal » évoqué par François Malespine. La superstitieuse comptabilité lamaïste n’est pas très différente des préoccupations matérialistes focalisées sur l’avoir, les deux sclérosent l’esprit.


Nous avons tous vécu des moments qui nous ont rapproché de notre véritable identité. Ces états contemplatifs, qui n’ont pas droit de cité dans la société moderne, pourraient être réappropriés. Les enfants, éduqués selon les principes de la compétition et de la loi du plus fort (un darwinisme social, sportif, économique…), ne seraient plus obligés d’oublier l’expérience spontanée du dévoilement de la conscience impersonnelle. Durant son enfance, François Malespine, qui a eu la chance de grandir dans une famille d’artistes, lui-même artiste peintre, était certainement plus enclin à la contemplation que la plupart des enfants poussés à la réussite matérielle. 




Mal d’ego, Bonheur d’être




Il est un éveil ordinaire dont on ne parle presque jamais si ce n’est dans le bouddhisme tibétain où il est nommé « Rigpa », et dans le bouddhisme zen où il est nommé « Petit satori ».


S’il n’est pas l’Eveil avec un grand E, il est cependant particulièrement précieux car il nous fait passer de la croyance à la vision.


Il est comme ces dessins faits de points proposés aux enfants. Invisible au commencement, tellement évident et simple ensuite.


François Malespine grandit dans une famille d’artistes-peintres. Après les Beaux-Arts il se forme au tissage artisanal. Il effectue ensuite deux voyages en Inde. Puis il enseigne les arts en collège et en lycée, et expose en France et aux Etats-Unis. Actuellement il exerce son métier de peintre dans le Sud-Ouest.




Editions Charles Antoni – L’Originel :
http://www.loriginel.com/mal-dgo-bonheur-dtre-p-139.html


Photo :
Fall Peacefulness
http://photo.net/photodb/photo?photo_id=6639014

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