mardi, octobre 12, 2010

La liberté et la révolte


Par Krishnamurti

Aucun tourment des refoulements, aucune brutale discipline des conformistes n’ont conduit à la vérité. Pour la rencontrer on doit avoir l’esprit complètement libre, sans l’ombre d’une déviation.

Mais demandons-nous d’abord si nous voulons réellement être libres. Lorsque nous en parlons, pensons-nous à la liberté totale ou à nous débarrasser d’une gêne ou d’un ennui ? Nous aimerions ne plus avoir de pénibles souvenirs de nos malheurs et ne conserver que ceux de nos jours heureux, des idéologies, des formules, des contacts qui nous ont le plus agréablement satisfaits. Mais rejeter les uns et retenir les autres est impossible, car, ainsi que nous l’avons vu, la douleur est inséparable du plaisir.

Il appartient donc à chacun de nous de savoir s’il veut être absolument libre. Si nous le voulons, nous devons commencer par comprendre la nature et la structure de la liberté.

Est-ce de « quelque chose » que nous voulons nous libérer ? De la douleur ? De l’angoisse ? Cela ne serait pas vouloir la liberté, qui est un état d’esprit tout différent. Supposons que vous vous libériez de la jalousie. Avez-vous atteint la liberté ou n’avez-vous fait que réagir, ce qui n’a en rien modifié votre état ?

On peut très aisément s’affranchir d’un dogme en l’analysant, en le rejetant, mais le mobile de cette délivrance provient toujours d’une réaction particulière due, par exemple, au fait que ce dogme n’est plus à la mode ou qu’il ne convient plus. On peut se libérer du nationalisme parce que l’on croit à l’internationalisme ou parce que l’on pense que se dogme stupide, avec ses drapeaux et ses valeurs de rebut, ne correspond pas aux nécessités économiques. S’en débarrasser devient facile. On peut aussi réagir contre tel chef spirituel ou politique qui aurait promis la liberté moyennant une discipline ou une révolte. Mais de telles conclusions logiques, de tels raisonnements ont-ils un rapport quelconque avec la liberté ?

Si l’on se déclare libéré de « quelque chose », cela n’est qu’une réaction qui engendrera une nouvelle réaction, laquelle donnera lieu à un autre conformisme, à une nouvelle forme de domination. De cette façon, on déclenche des réactions en chaîne et l’on imagine que chacune d’elles est une libération. Mais il ne s’agit là que d’une continuité modifiée du passé, à laquelle l’esprit s’accroche.

La jeunesse, aujourd’hui, comme toutes les jeunesses, est en révolte contre la société, et c’est une bonne chose en soi. Mais la révolte n’est pas la liberté parce qu’elle n’est qu’une réaction qui engendre ses propres valeurs, lesquelles, à leur tour, enchaînent. On les imagine neuves, mais elles ne le sont pas : ce monde nouveau n’est autre que l’ancien, dans un moule différent. Toute révolte sociale ou politique fera inévitablement retour à la bonne vieille mentalité bourgeoise.

La liberté ne survient que lorsque l’action est celle d’une vision claire ; elle n’est jamais déclenchée par une révolte. Voir clairement c’est agir, et cette action est aussi instantanée que lorsqu’on fait face à un danger. Il n’y a, alors, aucune élaboration cérébrale, aucune controverse, aucune hésitation ; c’est le danger lui-même qui provoque l’acte. Ainsi, voir c’est à la fois agir et être libre.

La liberté est un état d’esprit, non le fait d’être affranchi de « quelque chose » ; c’est un sens de liberté ; c’est la liberté de douter, de remettre tout en question ; c’est une liberté si intense, active, vigoureuse, qu’elle rejette toute forme de sujétion, d’esclavage, de conformisme, d’acceptation. C’est un état où l’on est absolument seul, mais peut-il se produire lorsqu’on a été formé par une culture de façon à être toujours tributaire, aussi bien d’un milieu que de ses propres tendances ? Peut-on, étant ainsi constitué, trouver cette liberté qui est solitude totale, en laquelle n’ont de place ni chefs spirituels, ni traditions, ni autorités ?

Jiddu Krishnamurti, « Se libérer du connu ».


Jiddu Krishnamurti (1895-1986) naquit en Inde et fut pris en charge à l’âge de treize ans par la Société théosophique, qui voyait en lui « l’Instructeur du monde » dont elle avait proclamé la venue. Très vite Krishnamurti apparut comme un penseur de grande envergure, intransigeant et inclassable, dont les causeries et les écrits ne relevaient d’aucune religion spécifique, n’appartenaient ni à l’Orient ni à l’Occident, mais s’adressaient au monde entier. Répudiant avec fermeté cette image messianique, il prononça à grand fracas en 1929 la dissolution de la vaste organisation nantie qui s’était constituée autour de sa personne ; il déclara alors que la vérité était « un pays sans chemin », dont l’accès ne passait par aucune religion, aucune philosophie ni aucune secte établies.

Tout le reste de sa vie, Krishnamurti rejeta obstinément le statut de gourou que certains voulaient lui faire endosser. Il ne cessa d’attirer un large public dans le monde entier, mais sans revendiquer la moindre autorité ni accepter aucun disciple, s’adressant toujours à ses auditeurs de personne à personne. A la base de son enseignement était la conviction que les mutations fondamentales de la société ne peuvent aboutir qu’au prix d’une transformation de la conscience individuelle. L’accent était mis sans relâche sur la nécessité de la connaissance de soi, et sur la compréhension des influences limitatives et séparatrices du conditionnement religieux et nationaliste. Krishnamurti insista toujours sur l’impérative nécessité de cette ouverture, de ce « vaste espace dans le cerveau où est une énergie inimaginable ». C’était là semble-t-il, la source de sa propre créativité, et aussi la clé de son impact charismatique sur un public des plus variés.

Krishnamurti poursuivit ses causeries dans le monde entier jusqu’à sa mort à l’âge de quatre-vingt-onze ans. Ses entretiens et dialogues, son journal et ses lettres ont été rassemblés en plus de soixante volumes.





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Un colon israélien en train d’écraser des enfants à Jérusalem-Est (VIDEO)

dimanche, octobre 10, 2010

Le chamanisme


Chamanisme : doctrines et recettes des chamans du nord planétaire et de l’Amérique. René Guénon y voyait les reste très évolués d’une haute religion polaire qui aurait été celle de l’énigmatique civilisation de Thulé – le pays de Tiu ou Tiuth, dieu de l’étoile polaire. Le chamanisme concerne aujourd’hui les Lapons, Esquimaux, Aïnos et Indiens des plaines ; toutefois, à l’époque aurignacienne (apogée de la dernière ère glaciaire en hémisphère nord), il rayonnait sur toute l’Europe par l’homme de Brunn, apparenté aux modernes Esquimaux : petite taille, forte pommettes, teint blanc ou jaune. Robert de Largerie tient les Esquimaux pour blancs, aux origines, comme les Aïnos du nord du Japon. Religion sans essence cosmique (spirituelle), le chamanisme n’en présente pas moins divers aspects originaux :

I) Le pacte avec les enfers : un spiritisme poussé.

Le chaman vit à la fois dans le monde réel et dans le monde surréel ; celui-ci comporte deux univers parallèles – l’un, lumineux, relativement, est le monde des fées ; l’autre, obscur, angoissant, est celui des ombres mortes. En général, le chaman s’intéresse plutôt à ce dernier, donc aux enfers, parce qu’il tire une part de sa force des ombres en décomposition (l’ombre n’est pas l’âme du mort) et parce que la crainte de l’au-delà lui permet un chantage sur le clan. Aspirée par le tellurisme, les ombres des morts doivent normalement s’y anéantir. Certaines luttent contre ce processus naturel, s’accrochant aux vivants en fantômes, et cherchant à se fixer à leur système cérébro-spinal, en vue du vampirisme ; elles vont même jusqu’à exploiter les zones dormantes du cerveau de leurs victimes, provoquant ainsi des phénomènes malsains de bilocation (1). Le chaman chassera l’ombre parasitaire – par le rite, la danse et le rythme lancinant du tambourin. La danse enserre l’ombre dans un invisible filet, et le rythme qui ira s’accélérant, la mènera à l’éclatement. Les lamas du Tibet et du Népal possèdent un répertoire de danses d’exorcisme, au cours desquelles un danseur a revêtu un masque de démon : cela signifie qu’il incorpore l’ombre démoniaque et subira, sur lui-même son éclatement !

Ambigu par nature le chaman aura donc tendance à exploiter les ombres errantes à des fins de chantage. Il attirera une ombre sur une victime, par l’envoûtement, plongeant celle-ci dans un état névrotique ; puis il traitera le cas… Les meilleurs chamans dépassent ce stade spirite de nécromancie et pratiquent la sorcellerie. Captant organiquement la force tellurique, fluide infernal, cela par des danses appropriées au cours desquelles le fluide montera en eux (par les chakram des pieds), ils en tireront une puissance guérisseuse ou maléfiante, selon le cas. Le tellurisme peut dissoudre les démons et névroses qui gangrènent un individu ; il peut aussi paralyser un organisme qui n’est pas apte à le supporter. Le chaman « chargera » des objets de la force tellurique – comme on charge un accumulateur – et ces objets irradieront. Les poupées d’envoûtement, généralement en bois ou en argile, sont des applications de ce processus – l’envoûtement étant alors collectif : la poupée protégera le clan contre l’emprise des démons et des ombres mortes. En cire ou en terre, la poupée d’envoûtement aimantera aussi vers elle les fluides humains d’un être particulier ou d’une famille. Les petites vierges noires qui se multiplièrent en Occident, dès l’époque aurignacienne, procèdent du chamanisme. Aujourd’hui, c’est le fétichisme des Noirs d’Afrique qui prolonge cette tradition immémoriale.

II) Le pacte ou mariage avec la fée : l’aspect riant du chamanisme.

Ce rite semble avoir été introduit dans l’orbe celtique par des marins vénètes – des Finnois.

III) Le totémisme animal.

A ces pratiques essentielles, il faut ajouter celle de la guérison (par les plantes, les passes magnétiques, le rythme et la récitation de formules), celles du dédoublement à volonté (par le chaman) et l’oracle par nécromancie…

Jean-Louis Bernard


1) Bilocation, ce terme commun à la psychiatrie et à la magie a deux sens :
I - Le dédoublement en projection du double à distance, avec une semi-matérialisation par ectoplasme de celui-ci.
II – Le dédoublement intérieur de la personnalité, dans le corps même et à l’état de veille. Deux entités, le moi et un faux moi, se succèdent alors dans le champs du conscient - comme deux rôles de théâtre qui seraient joués successivement par le même acteur. Cette rare anomalie n’est maladive que si le moi se désagrège sous l’influence de la crise de bilocation, s’acheminant vers la schizophrénie. En principe, le moi ne scinde pas ; il s’efface comme durant le sommeil, mais cède la place à l’ombre qui, dès lors, s’épanouit et se défoule de façon spectaculaire, comme en certains cas d’hypnose. Entre les deux présences alternées, n’existe pas de solution apparente de continuité, encore qu’il s’agisse fondamentalement du même être – sauf en cas de possession. Au « retour », le moi qui dormait n’a aucun souvenir des divagations de l’ombre, son « frère » obscur ; et celle-ci, quand elle parle du moi, en parle comme d’une personne étrangère, revendiquant le corps pour sien ! Deux mémoires séparées coexistent donc. Un cas extraordinaire : celui d’une dame italienne (début du 20ème siècle), fine, élégante, cultivée ; elle subissait la bilocation sans préavis, en lune noire, cette phase exaltant parfois en nous l’ombre. La dame s’oubliait instantanément, devenait son ombre, en somme une fausse étrangère, femme vulgaire, au langage cru. Elle entrait dans un autre contexte et rejoignait en ville basse son amant, un capitaine de truands. Au retour à la normale, après une courte transe, la dame oubliait l’amant et reprenait sa vie quotidienne sans mauvaise conscience, ne se souvenant pas de son excursion, qu’elle reprendrait pourtant. […] En spiritisme, l’effacement du moi, chez le médium, s’opère au profit d’une ombre morte. Il n’y a donc pas bilocation.


Illustration : « Shaman » de Rita Ackermann

vendredi, octobre 08, 2010

Soloviev et la sophiologie


Né en 1853 à Moscou, fils d’un des premiers historiens de la Russie et petit-fils d’un pope, Vladimir Sergueïevitch Soloviev eut, à neuf ans, la vision d’une femme « inondée d’azur doré », en qui il reconnut par la suite la Sophia, la Sagesse divine.

A vingt et un ans, avec la « Crise de la philosophie occidentale », Soloviev s’annonçait déjà comme un philosophe de génie, dont les cours à Moscou suscitèrent un enthousiasme qui inquiéta les autorités. Envoyé en mission à Londres, il parcourut l’Europe et l’Egypte, où il eut une nouvelle apparition de la Sophia.

En 1881, il fut définitivement exclu de l’université. D’abord slavophile fervent, convaincu que la Russie seule pouvait réaliser la plénitude de l’« homme-Dieu », Soloviev se fit ensuite le promoteur d’un universalisme chrétien fondé sur la réconciliation des Eglises. Plus tard, il devait abandonner ces espoirs, concevant l’histoire comme une tragédie dont l’issue ne pouvait être qu’eschatologique. Celui dont Dostoïeski a fait le personnage d’Aliocha des « Frères Karamazov » passionna l’opinion russe en tentant de réaliser la synthèse du rationalisme occidental et de la contemplation orientale, d’une part, de la science, de la philosophie et de la religion, d’autre part.

Pour Soloviev, l’humanité est parvenu au point où les divergences religieuses doivent se résoudre en une réunification universelle autour de la Sophia, « transfiguration de la matière » par l’Esprit. La « sophiologie », connaissance de, et par, la Sagesse divine, est le but ultime de l’évolution biologique comme de l’histoire humaine. Mais, à la fin de sa vie, la montée du progrès matérialiste lui sembla devoir engendrer fatalement une nouvelle barbarie. Devant cette perspective, l’homme spirituel se doit de mener un combat permanent, orienté par un amour toujours plus fervent et une dévotion pour l’art, véritable « théurgie », capable d’« éclairer et de transfigurer le monde ».

(Les grands maîtres de la spiritualité)


La beauté unité spirituelle dans les écrits esthétiques de Vladimir Soloviev

Quatrième de couverture :

"Comme je suis fatigué des choses belles que j'ai vues !" soupire le héros du film "Nostalghia" d'Andreï Tarkovski.

Le monde en effet est plein de beauté, mais chaque beauté est particulière et dispersée, et laisse l'homme fatigué et insatisfait. La Philosophie grecque est née sur le désir de trouver l' "UN" sous la surface de la multiplicité des phénomènes mais elle a laissé le terrain de la "physique" des apparences du cosmos visible pour s'élever sur les sommets de la "métaphysique" des idées immortelles.

Les scolastiques médiévaux croyaient pouvoir poursuivre ce même idéal et arriver jusqu'au Dieu de la Bible. Or ce même Dieu les a contraints à ne pas mépriser les réalités physiques, oeuvre de la bonté du Créateur.

Vers la fin du siècle dernier, Soloviev fait l'expérience douloureuse du schisme qui sépare depuis des siècles les trois branches de la connaissance humaine : les sciences naturelles, la métaphysique et la mystique. Le caractère génial de sa réflexion et sa nature mystique le poussent vers l'élaboration d'une synthèse moderne : il faut abandonner le principe cartésien d'une "idée claire et distincte" et éveiller l'intuition qui consiste "à voir l'un dans l'autre", un en tout et tout dans l'un. Cette intuition qui ne détruit ni l'un ni le multiple correspond à la vision de la beauté. C'est donc la beauté qui selon la fameuse phrase de Dostoïevski "sauvera le monde".

Le travail de Michelina Tenace est une réflexion sur le sens de la beauté rédemptrice à partir des écrits esthétiques de Soloviev. Les intuitions et le désir de composer une esthétique complète sont restés une symphonie inachevée. Il fallait alors une lecture intelligente de ces écrits et un travail qui soit à la fois historique et interprétatif pour laisser entrevoir la grandeur de l'idéal de la "toute-unité" qui est selon la tradition russe la Sophia, Sagesse, Beauté et Vie ensemble.


Trois entretiens : Sur la guerre, la morale et la religion suivi du Court récit sur l'Antéchrist
(édition épuisée)

Court récit sur l'Antéchrist

Il est malaisé de résumer le récit prophétique de Vladimir Soloviev (1853-1900), Court récit sur l'Antéchrist, dans lequel le penseur russe, penchant vers la mort, décrit la fin du monde. Beaucoup de lecteurs passionnés y décèlent l'annonce des grandes catastrophes du XXeme siècle avec, pour conséquence, l'oubli de Dieu, la sécularisation de l'Europe et le triomphe d'idées chrétiennes "devenues folles". Ce petit livre appartient à la troisième période de la vie de l'écrivain russe, ce visionnaire tourné vers l'ultime : la période dite théurgique ou apocalyptique où les thèmes eschatologiques sont fondamentaux. Soloviev, habité par la vision de la puissance croissante du mal, abdique alors son évolutionnisme, basé sur la théorie du progrès de l'humanité, mais aussi son vieil idéal théocratique qu'il attribue maintenant à l'Antéchrist...

Parmi les critiques qui attachent une grande importance à l'optimisme de Soloviev, à son éthique humaniste et à son oecuménisme de "clairvoyance" où des chrétiens de confessions différentes se retrouvent unis dans la diversité autour du successeur de Pierre, rares sont ceux qui perçoivent la dimension prophétique de ce récit. Maxime Herman par exemple : "...quelque chose décourage en effet infiniment dans cette histoire de l'Antéchrist qui mène les hommes à l'unité tant voulue par Soloviev, mais qui reste quand même l'Antéchrist, et est vaincue par une minorité (quelques chrétiens) dont il a presque réalisé les rêves grandioses d'union. Soloviev en était-il venu à ce point de pessimisme que seule une catastrophe apocalyptique lui paraissait pouvoir assurer le salut des hommes et donner une réalité à des espérances qu'il avait caressées toute sa vie ? Le meilleur Soloviev n'est pas dans ces pages troublantes de Pansophius : les ténèbres de la mort l'assombrissaient... "

Ce récit de fait nous montre les derniers chrétiens, en nombre infime, encore divisés en trois églises...L'union de leurs chefs, le pape Pierre II, le starets jean et le professeur de théologie protestant Pauli, se produit au delà des limites de l'histoire, dans un processus supra-historique, dans la catastrophe apocalyptique où sombre l'univers...

Le chanoine Michel Dangoisse nous présente ce récit stupéfiant dans un article de la revue Pâque nouvelle :

« Lorsqu'il a prêché la retraite au pape et à la Curie romaine en février dernier, mon évêque, Mgr Léonard, a évoqué un récit saisissant de Valdimir Soloviev, dans son Court récit sur l'Antéchrist, écrit en 1900, l'année même de sa mort. Jean-Paul II, qui semblait ne pas connaître ce texte de fait peu connu, a été fort intéressé et lui a dit: "Ce fut un moment très fort!"

Orthodoxe, proche de l'Eglise catholique, l'auteur imagine la situation spirituelle de l'Europe (devenue les "Etats-Unis d'Europe") à la fin du XXe siècle. Des Européens spirituellement exsangues à cause de l'indifférence religieuse; quelques millions seulement de chrétiens authentiques, toujours divisés en catholiques, orthodoxes et protestants, car les anglicans se sont ralliés de puis peu à l'Eglise catholique; un catholicisme plus dépouillé et le pape lui-même, italien d'origine, mais de culture slave, a dû se réfugier à Saint-Petersbourg. Sous l'influence secrète de la franc-maçonnerie, un homme de 33 ans, une sorte de surhomme européen à l'intelligence supérieure, profondément spiritualiste, se laisse convaincre par l'Adversaire que c'est lui-même qui est le Christ, et non pas Jésus de Nazareth... Il publie un livre au succès foudroyant: il prône les valeurs chrétiennes ou évangéliques, en les adaptant aux idéaux de la raison humaine, sans imposer le moindre renoncement à soi et surtout sans jamais mentionner le nom du Christ!

Devenu Empereur des Etats-Unis d'Europe, il s'installe à Rome et réalise en trois ans son programme politique, social et écologique. Mais les chrétiens, avec leurs divisions, le dérangent, car ils sont un obstacle à la pleine unité de l'Europe. Il déplace sa capitale à Jérusalem, y édifie un vaste Temple de l'Unité de tous les cultes et y convoque un Concile œcuménique : en plus des responsables des trois confessions, on trouve 3.000 délégués et un demi-million de pèlerins venus à Jérusalem.

L'Empereur Antéchrist trône sur une immense estrade face aux trois délégations. Il promet aux catholiques de rétablir le pape à Rome avec ses privilèges constantiniens, s'ils le reconnaissent comme leur unique défenseur: presque tous les évêques et cardinaux, la majorité des moines et des laïcs le rejoignent alors sur l'estrade, sauf le pape Pierre II avec quelques moines et laïcs qui murmurent: "Les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle". Même discours aux orthodoxes, auxquels il promet d'ériger à Constantinople un musée mondial de l'archéologie chrétienne, pour promouvoir la connaissance des icônes et de la liturgie. La plupart des évêques, moines et laïcs grimpent sur l'estrade, sauf le starets Jean, chef de la délégation, et un groupe de récalcitrants qui vont s'asseoir près du Pape Pierre II. L'Empereur, surpris, promet alors aux protestants une promotion des études bibliques dans le christianisme unifié (un million et demi de marks pour un Institut biblique!). Plus de la moitié des exégètes foncent sur l'estrade, sauf le professeur Pauli et une minorité de théologiens qui rejoignent les "rebelles": Pierre, Jean et Pauli se retrouvent ainsi au coude à coude...

Etonné de cette résistance insolite, l'Empereur demande alors à ces chrétiens rétrogrades: "Mais que puis-je faire pour vous? Qu'est-ce qui vous est le plus cher dans le christianisme?" Blanc comme un cierge, le starets Jean se lève: "Sire, ce que nous avons de plus cher dans le christianisme, c'est le Christ lui-même, en qui réside corporellement toute la plénitude de la divinité. Confessez ici et maintenant devant nous que Jésus-Christ est le Fils de Dieu venu dans la chair, qu'il est ressuscité et qu'il reviendra, et nous vous accueillerons comme l'authentique précurseur de sa seconde venue dans la gloire". L'Empereur blêmit et Jean s'écrie d'une voix étranglée: "Mes petits enfants, l'Antéchrist!" Aussitôt il est terrassé par une boule de feu. L'Empereur déclare alors, rassuré, que le Concile reconnaît unanimement son autorité souveraine. Mais le pape Pierre, brandissant sa crosse en direction de l'Empereur, le proclame anathème, avant de s'écrouler, lui aussi. Ce sont les deux témoins de l'Apocalypse... A ce moment, le professeur Pauli monte sur l'estrade et, au nom du Concile œcuménique, confirme la foi en Jésus Christ seul Sauveur et excommunie l'Empereur, puis il invite les fidèles à se retirer au désert pour y attendre la venue certaine de Jésus. La foule des pèlerins s'écrie: "Adveniat! Adveniat cito! Komm, Here Jesu, komm! Oh oui, viens, Seigneur Jésus!".

Les chrétiens fidèles au Christ se retirent au désert où ils sont l'objet d'une terrible persécution. Passons sur les détails de la suite. L'Empereur fait élire comme pape (antipape...) un certain Apollonius, un mystificateur, évêque titulaire d'un diocèse fictif in partibus infidelium, une sorte de charlatan dont les sortilèges avaient enchanté les foules dans les jeux offerts par l'Empereur; il se déclare aussi bien catholique qu'orthodoxe et protestant: un œcuménisme de charlatan. Mais le professeur Pauli, pendant la nuit, parvient à s'approcher des corps de Pierre et de Jean, et ils reprennent vie! Tous trois, réunis dans la même confession du Christ, célèbrent l'unité de la foi retrouvée face à l'Antéchrist.

A ce moment apparaît au ciel, dans la nuit, une Femme qu'ils prennent pour guide, vêtue de soleil, la lune sous les pieds et une couronne de 12 étoiles sur la tête (songeons qu'à Pontmain, Marie apparaît avec une multitude d'étoiles sur son manteau bleu...). Alors les Juifs, qui étaient revenus en Palestine et qui avaient accueilli l'Antéchrist comme leur Messie, apprenant qu'il n'était pas même circoncis, veulent l'affronter, mais la terre s'entrouvre et engloutit l'Antéchrist, l'antipape et toutes leurs troupes. Revenus à Jérusalem pour faire cause commune avec les chrétiens fidèles, ils voient le ciel s'ouvrir et le Christ descendre vers eux avec ses habits royaux et les plaies de sa passion : c'est le retour glorieux. » […]

Source :

jeudi, octobre 07, 2010

Osho


L’hiver sera froid, lisons Osho

Osho, le contestataire

Ceux qui n'ont connu Rajneesh (devenu Osho) qu'à travers les médias, gardent l'image d'un gourou extravagant, défilant à bord d'une Rolls Royce, entre les rangs de disciples en liesse habillés de rouge. Nul mieux que lui n'eut l'art des mises en scènes. Cela faisait les délices de ses admirateurs mais lui valut l'animosité des autorités.

Rajneesh ne mâchait pas ses mots contre l'establishment et les orthodoxies religieuses :

“ Quand le Pape prie, c'est un péché ! ”

A contre courant du spirituellement correct, ce mystique hors norme ne s'est jamais compromis avec ceux qui se congratulent devant les caméras.

On dit qu'il fut empoisonné avec du thalium lors d'une garde-à-vue et que le matelas de sa cellule a été irradié. Qui avait peur de lui ? Voilà comment un rapport de la CIA le désigne :

“Rajneesh est un homme extrêmement intelligent et il est aussi extrêmement dangereux. C'est un anarchiste qui est capable de changer la mentalité des gens.”

Entre l964 et 1990, Rajneesh a voulu élever la conscience de milliers de personnes qui ont reconnu en lui un véritable maître en dépit de ses facéties.

"Evitez les prêtres et les politiciens et vous découvrirez l'absolu. Ils sont l'obstacle. Ce sont eux qui veulent que les choses demeurent comme elles sont."Ces paroles subversives ne sont pas nouvelles mais Rajneesh ne se contentait pas de mots. En 1981, il quitte son ashram de Poona pour les Etats-Unis.

Puis il se met en tête d'édifier une ville sur le territoire désertique de l'Oregon. En quelques années, sur un espace de deux mille cinq cents hectares, Rajneeshpuram sort de terre.

De milliers de disciples transformèrent cette terre aride en une vallée verdoyante sillonnée de routes et de ponts. Ils creusèrent un lac artificiel de deux kilomètres de diamètre, dont le nom “lac Krishnamurti” rendait hommage à un autre contestataire. De cette nouvelle conquête de l'Ouest émergèrent des quartiers résidentiels avec air conditionné et chauffage central. Une vraie ville avec centre commercial, une ferme avec des milliers de poules et de vaches laitières, cinquante hectares de cultures potagères, trois restaurants, discothèque, auditorium gigantesque, hôtel de 50 chambres, et des logements pour les l5 000 visiteurs du rassemblement d'été. Le “ranch” comportait des systèmes d'alimentation en eau et l'électricité à l'énergie solaire, hôpital, cabinet de dentiste, école, bureau de poste, mairie, poste d'incendie, boutiques, café, bar, pizzeria, boulangerie.. On planta des vignes et des milliers d'arbres. La musique était omniprésente, depuis l'orchestre de chambre jusqu'au groupe de rock. Cette "commune" dont ont rêvé les utopistes devint une attraction.
Durant cette effervescence, le maître était entré dans une longue retraite de silence dont il ne sortit que pour déclarer : “Mes amis, vous croyez avoir bâti une ville modèle, mais ce n'est qu'un camp de concentration de plus!”

Pendant ce temps, des chrétiens intégristes lancèrent une campagne pour effacer de la surface des Etats-Unis cette Babylone hérétique. On imagine l'effroi des politiciens face à la puissance d'un petit gourou capable de faire pousser une ville dans le désert. Sous le prétexte de vérifier son droit de séjour, il fut arrêté et promené d'une prison à une autre, sans doute pour qu'on perde la trace de la cellule où eut lieu l'empoisonnement. Relâché, son avion reçut l'interdiction d'atterrir sur la plupart des aéroports occidentaux. De retour à Poona, il mourut le 19 janvier 1990, des suites de l'irradiation criminelle qu'il avait subie.

“Laissez-moi partir. L'existence a décidé que c'est l'heure.” Une disciple explique la pédagogie d'Osho :

“Il voulait nous démontrer que la puissance matérielle n'est rien. Il narguait ses adversaires tout en nous donnant une leçon de sagesse. En ce monde, on peut jouer tous les rôles. Ce n'est qu'un jeu. Lui n'était attaché à rien et s'amusait à arracher les masques.”

Pour sa crémation, Osho demanda qu'on lui laisse ses chaussettes et son bonnet. Et les Rolls peuvent retourner à la ferraille.

Article de Joël La Bruyère paru dans la Revue Les Trois Mondes.


La créativité selon Osho

“ La créativité, c'est la qualité que vous amenez aux activités qui sont les vôtres. C'est une attitude, une approche intérieure – votre façon de considérer les choses.... Tout le monde ne peut pas être un peintre – et ce n'est pas nécessaire non plus. Tout le monde ne peut pas être un danseur, et ce n'est pas nécessaire. Mais tout le monde peut être créatif.

“ Quoi que vous fassiez, faites-le joyeusement, si vous le faites avec amour, si votre action n'est pas purement économique, alors elle est créative.

Si en l'accomplissant, quelque chose grandit en vous, alors cette action est spirituelle, elle est créative, elle est divine. “ En étant plus créatifs, vous devenez plus divins. Toutes les religions du monde disent que Dieu est le créateur. Je ne sais pas s'il est le créateur ou non, mais je sais une chose : plus vous devenez créatifs, plus vous êtes divins. ” Osho suggérait souvent à ses disciples de laisser la terre plus belle en la quittant qu'ils ne l'avaient trouvée en venant au monde.

Oasis de spiritualité

Créé sur un terrain vague, sur lequel coulait un égout à ciel ouvert, le jardin d'Osho Teerth est une réalisation exemplaire qui marie la spiritualité à la nature.

Situé à Poona, ville économique culturelle et sportive importante en Inde, à quelques heures de Bombay, Osho Teerth Park n'est pas seulement un parc magnifique, c'est aussi un exemple tangible de comment l'habitat humain, même s'il a été sérieusement endommagé, peut-être revitalisé.

Cet endroit autrefois sale et nauséabond a été transformé en une oasis de quiétude emplie d'eau claire, d'arbres verdoyants et d'un arc-en-ciel de faune et de flore. La nature a retrouvé sa beauté harmonieuse où les gens viennent se relaxer et goûter à la méditation.

Prototype écologique

Osho dit : “ Vivez le paradis sur terre. ” Ainsi naquit la fondation Shunyo de l'Osho Commune International qui a réussi à transformer quelques cinq hectares de terrain vague en un écosystème autorégénérateur pour une harmonieuse réintégration entre les gens et la nature. Cette transformation a été conçue de telle manière qu'elle puisse servir et être répétée n'importe où dans le monde.

Sur 900m de long et 70 de large, ce terrain borde un cours d'eau traversant plusieurs bidonvilles où 5000 personnes déversaient autrefois leurs déchets collectifs, leurs eaux d'égout et d'autres matières polluantes.
La première phase a été de nettoyer le terrain. Nettoyer l'eau a été le plus grand travail de ce projet. Il a nécessité la construction de stations d'épuration et de lignes de drainage. Il a fallu construire des murs de soutènement et quatre larges étangs de décantation.

Le bétail a été déplacé. L'idée géniale de réintégrer des jacinthes d'eau, des roseaux et des algues pour nettoyer l'eau a porté ses fruits. Durant les fortes pluies de moussons, le village n'est plus inondé grâce à la construction de murs et de cascades.

L'eau un symbole

Le symbole de l'eau purificatrice prend ici toute sa signification. Aujourd'hui, les fontaines déversent de l'eau potable.

Il y a deux ans, seuls cinq arbres neem et un palmier poussaient sur ce terrain. Aujourd'hui, des forêts de bambous jaune vif, des arbres couverts d'étoiles de Noël rouge, des centaines de plantes différentes s'épanouissent à leurs côtés. Ce parc est devenu l'une des attractions principales de Poona.
Régénérer plutôt que de détruire notre habitat planétaire.

Une telle transformation demande une vision attentive et la volonté consciente de travailler en harmonie avec chacun et avec la nature. Dans le cas de ce projet, la vision vient d'Osho, mystique contemporain qui a mis l'accent sur l'importance de la méditation, soit d'une approche consciente pour chaque tâche.

La voie juste

La façon dont votre vie se termine est la seule preuve qui indique comment vous avez vécu. Si vous avez atteint l'illumination au seuil de votre mort, si vous avez atteint l'ultime plénitude juste avant de mourir, alors je ne dirais pas que vous auriez dû changer quoi que ce soit dans votre vie. Votre choix de vie s'est avéré juste. S'il y avait eu la plus petite erreur, vous n'auriez pas atteint l'illumination. Si vous avez atteint votre but, c'est que la voie était la bonne. Quelle autre preuve pourrait-il y avoir ? Aucune voie en elle-même ne peut avoir la prétention exclusive d'être la bonne ; si elle vous mène au but, c'est qu'elle est juste. Pouvez-vous dire que vous suivez la voie juste même si vous n'atteignez pas le but, que la voie est absolument juste, mais que le but n'est jamais atteint ? Je vous dirais que même si vous avez suivi un mauvais chemin mais que vous ayez atteint le but, alors ce chemin n'est plus mauvais, il est devenu juste. La voie juste est celle qui vous conduit au but. La fin est la seule chose qui compte, elle est le seul facteur décisif.

Et vous n'avez vraiment pas besoin d'atteindre la fin, chaque instant peut devenir la preuve. S'il y a une harmonie entre votre vie intérieure et votre vie extérieure, alors, à chaque instant une douce mélodie résonnera en vous, comme les cloches d'un temple. Comme lorsque vous vous approchez d'une rivière et qu'une brise fraîche vous effleure, ainsi une fraîcheur descend sur vous dès que votre vie intérieure et votre vie extérieure sont en harmonie. Tout comme le parfum des fleurs vous environne quand vous vous approchez d'un jardin, quand vous êtes en harmonie, un parfum indescriptible s'élève en vous. Ce n'est pas la peine d'aller interroger qui que ce soit. Le critère qui vous indique que votre vie avance sur le droit chemin ou non est en vous. Comment quelqu'un d'autre pourrait-il en décider pour vous ? Personne ne peut le faire.

L'amour

L'amour est comme un oiseau libre d'aller partout, le ciel tout entier est sa liberté. Vous pouvez attraper l'oiseau, vous pouvez le mettre dans une belle cage dorée, et l'on pourrait penser que c'est le même oiseau que celui qui volait en liberté et qui avait le ciel tout à lui. Ce n'est le même oiseau qu'en apparence, ce n'est pas lui, vous l'avez tué. Vous lui avez coupé les ailes. Vous lui avez pris son ciel. Et les oiseaux se fichent de votre or : aussi précieuse soit-elle, votre cage est une prison.

Et c'est ce que nous faisons de notre amour : nous fabriquons des cages dorées. Nous avons peur, parce que le ciel est immense, peur que l'oiseau ne revienne pas. Pour le tenir sous contrôle, nous devons l'emprisonner. C'est ainsi que l'amour devient mariage.

L'amour est un oiseau qui vole : le mariage est un oiseau dans une cage dorée. Et l'oiseau, à coup sûr, ne pourra jamais vous pardonner. Vous avez détruit toute sa beauté, toute sa joie, toute sa liberté.

Les amoureux ont toujours peur. Ils ont peur parce que l'amour vient comme la brise. Vous ne pouvez le créer, ce n'est pas quelque chose que l'on fabrique – il vient. Mais tout ce qui vient de lui-même peut aussi repartir de lui-même ; c'est un corollaire naturel. L'amour vient, et les fleurs s'épanouissent en vous, les chansons vous montent dans le cœur, l'envie de danser... mais avec une peur cachée. Que se passera-t-il si cette brise qui vous est venue, fraîche et parfumée, vous quitte demain ?... Car l'existence ne se limite pas à vous. Et la brise n'est qu'une invitée : elle restera chez vous aussi longtemps qu'elle en aura envie, et elle pourra partir d'un moment à l'autre. Ceci crée une peur chez les gens, et ils deviennent possessifs.

On devrait s'aimer, aimer intensément, aimer totalement, et ne pas se soucier du lendemain. Si l'existence a été si merveilleuse aujourd'hui, faites-lui confiance : demain elle sera encore plus belle et plus merveilleuse. A mesure que grandit votre confiance, l'existence se montre de plus en plus généreuse à votre égard. Elle déversera plus d'amour sur vous.

Elle fera pleuvoir sur vous encore plus de fleurs de joie et d'extase.
Aimez intensément, totalement, et vous ne penserez jamais à créer d'asservissement, de contrat.
Vous ne penserez jamais à rendre quelqu'un dépendant. Si vous aimez, vous ne serez jamais cruel au point de détruire la liberté de l'autre. Vous l'aiderez, vous élargirez son ciel.

C'est le seul critère de l'amour : il donne la liberté, et il donne inconditionnellement.

Biographie

Osho est né en Inde, à Kuchwada, dans le Madhya Pradesh, le 11 décembre 1931.

Dès sa prime enfance, il fut un esprit rebelle et indépendant, qui s’obstinait à vouloir faire par lui-même l’expérience de la vérité, plutôt que de s’en remettre au savoir et aux croyances transmises par les autres.
Après son illumination, à l’âge de 21 ans, Osho a terminé ses études universitaires et passe plusieurs années à enseigner la philosophie à l’Université de Jabalpur. Parallèlement, il a voyagé à travers toute l’Inde pour donner des causeries, défiant les chefs religieux “ orthodoxes ” lors de débats publics, remettant en question les croyances traditionnelles, et rencontrant des gens venus de tous horizons.
Ses lectures étaient étendues : il lisait tout ce qu’il pouvait trouver qui puisse élargir sa compréhension des systèmes de croyances et de la psychologie de l’homme contemporain.

À la fin des années soixante, Osho a commencé à élaborer ses Techniques tout à fait uniques. “ L’homme moderne, dit-il, est si écrasé par le fardeau des traditions désuètes du passé, et par les angoisses de la vie moderne, qu’il lui faut passer par un profond processus de nettoyage avant qu’il puisse espérer découvrir l’état de détente sans pensée de la méditation. ”

Au cours de son travail, Osho s’est exprimé quasiment sur tous les aspects du développement de la conscience humaine. Il a extrait la quintessence de tout ce qui est pertinent pour la quête spirituelle de l’homme contemporain, en se fondant non sur une compréhension intellectuelle, mais sur sa propre expérience.
Il n’appartient à aucune tradition. “ Je suis le commencement d’une conscience religieuse totalement nouvelle ”, dit-il. “ Je vous en prie, ne me reliez pas au passé – il vaut mieux ne pas s’en souvenir. ”

“ Mon message n’est pas une doctrine, ni une philosophie, dit-il. Mon message est une certaine alchimie, une science de la transformation ; ainsi, seuls ceux qui sont disposés à mourir à ce qu’ils sont, et à renaître en quelque chose de si nouveau qu’ils ne peuvent même pas l’imaginer pour le moment… seuls ces quelques individus courageux seront prêts à écouter, car cette écoute va être risquée.

“ Par l’écoute, vous avez fait le premier pas vers la renaissance. Ce n’est donc pas juste une philosophie dont vous pouvez vous affubler pour parader. Ce n’est pas une doctrine grâce à laquelle vous pouvez trouver un réconfort aux questions qui vous tenaillent. Non, mon message n’a rien à voir avec la communication verbale. Il comporte bien plus de risques. Il n’est rien de moins que la mort et la renaissance. ”

Osho a quitté son corps le 19 janvier 1990.

Sa commune en Inde continue d'être un grand centre de croissance spirituelle, attirant des milliers de visiteurs internationaux, qui viennent participer à ses programmes de méditations, de thérapie, de travail corporel et de création, ou simplement pour faire l'expérience d'être en un lieu imprégné de la "Nature du Bouddha".

Source : Undercover n° 23




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Le déclin de la France
Les Chinois constatent la décadence du peuple français victime du syndrome du larbin.



mercredi, octobre 06, 2010

Bilderberg


Un club « secret » qui aime faire parler de lui est une façade.

Depuis 1954, les conférences du groupe Bilderberg réunissent chaque printemps de grands noms de la finance, de l’industrie, de la politique et des institutions internationales. Elles se tiennent tous les ans dans un pays différent, la plupart du temps en Europe. Un hôtel de luxe à l’écart des centres urbains est retenu à cet effet et est occupé pendant plusieurs jours. Les discussions se déroulent à huis clos, sous haute protection. Une confidentialité totale est exigée des participants. Aucune conférence de presse n’est donnée à la fin des débats.

En dépit de la participation récurrente aux conférences Bilderberg de personnalités de la presse, les medias n’en parlent quasiment pas. En 1998, un journaliste écossais qui a voulu transmettre des informations à propos d’une de ces conférences a été arrêté et détenu plusieurs heures. En 1976, selon un sociologue britannique à qui l’on doit une étude sur la genèse du fameux club, le journaliste Gordon Tether perdit sa place au "Financial Times" pour avoir tenté de publier un article de trop sur le sujet. Un an plus tôt, ce journaliste s’était distingué en expliquant dans les colonnes du grand journal britannique que, "si le groupe Bilderberg n’a rien d’une conspiration d’aucune sorte, tout est fait comme s’il s’agissait d’en donner l’apparence".

Nonobstant, quelques articles sont parus çà et là sur son compte, dans une presse principalement anglo-saxone, et des auteurs crédibles commencent à lui consacrer quelques-uns de leurs paragraphes. On peut ainsi se référer aux évocations proposées chez Denis Robert, J. Mander et E. Goldsmith, ou encore l’Observatoire de l’Europe industrielle. Il est également arrivé à des institutions officielles de lâcher quelques bribes d’information. Devant ces débuts de médiatisation, et pour endiguer les rumeurs de conspiration qui circulent à son propos, le "steering comitee" du groupe a pris l’habitude de se fendre d’un communiqué en ouverture de ses conférences et de fournir la liste des participants.

La question soulevée par l’existence d’un tel organe est celle de son influence supposée dans les décisions politiques prises par les institutions (gouvernements, Union européenne, organisations internationales, institutions monétaires, etc.). Il s’agit là d’une question importante qui concerne directement la démocratie. A la critique de cette influence potentielle est systématiquement opposée une minimisation de la portée politique des débats organisés au sein du club. Essayons de traiter la chose, en nous efforçant de faire la part de la réalité entre un langage officiel lénifiant, et les excès d’une vision qui ferait du mystérieux gang une sorte de "gouvernement mondial" secret. Nous verrons alors dans quelle mesure la singularité du groupe peut justifier une dénonciation particulière, en particulier dans le contexte de la défense contre la globalisation dite libérale.

Un forum international ou des dirigeants expriment leur "position personnelle"

Le groupe Bilderberg se présente comme un forum international où des "dirigeants politiques et économiques expriment leur position personnelle sur des thèmes d’intérêt général, notamment dans les domaines de la politique étrangère et de l’économie internationale".

La conférence qui s’est tenue en Suède entre les 24 et 27 mai 2001 accueillait des personnalités comme Michel Bon (France Télécom), Jürgen Schrempp (Daimler-Chrysler), les commissaires européens Pascal Lamy, Mario Monti et Franz Fischler, le secrétaire général de l’OTAN George Robertson, l’actuel président du Parlement européen Pat Cox ou encore Jean-Claude Trichet ; elle était consacrée à des sujets aussi variés que la sécurité alimentaire ou l’avenir de l’OTAN. Le groupe Bilderberg est donc un forum international où un patron d’opérateur de télécommunications peut exprimer en compagnie de dirigeants d’institutions sa "position personnelle" à l’égard de notre nourriture ou de partenariats stratégiques et militaires !

Cela veut-il dire que les industriels qui fréquentent le Bilderberg expriment forcément leur "position personnelle" de manière systématique et sur tous les thèmes abordés pendant les conférences ? Selon le journaliste Nicolas Beytout, les dirigeants d’entreprises viennent surtout "compenser leur manque" de connaissances dans les différents domaines traités. Cela signifierait que le patronat mondial pourrait avoir plus de choses à entendre de la bouche d’un secrétaire général de l’OTAN que ce que dit ce dernier dans ses communiqués de presse et dans ses interviews. Que cela soit substantiellement le cas ou non, nous sommes en face d’une situation où des figures du secteur privé participent à des séminaires secrets d’information politique, diplomatique et militaire.

Enfin, une relation a été constatée entre les domaines dans lesquels des participants, en particulier des commissaires européens, exerçaient des responsabilités institutionnelles, et des sujets de débats prévus dans ces conférences : par exemple l’avenir de certains pays candidats à l’adhésion à l’Union européenne, le marché UE/USA ou encore le marché intérieur européen, et ce dans des périodes où ces thèmes remplissaient probablement l’actualité internationale. Si "aucune décision formelle" n’est prise à la faveur de ces réunions, on peut néanmoins augurer de l’influence probable que peuvent exercer celles-ci sur les choix qui s’ensuivent dans les cadres officiels. A certains moments de l’histoire, cette influence a pu se montrer singulièrement décisive.

Confidentialité, vis-à-vis de qui ?

Ces conférences annuelles où des dirigeants "expriment leurs positions personnelles" se déroulent dans une confidentialité quasi complète, qu’elles se tiennent en Europe ou aux Etats-Unis.

Comme le défend le professeur Patrick Minford, dans un "monde libre", rien ne doit pouvoir empêcher des individus de quelque qualité que ce soit "d’avoir des discussions secrètes" et de parler librement entre eux.
Sauf que : les conférences Bilderberg n’ont, dans le fond, pas grand-chose de confidentiel. C’est ce que je déduis de mon échange avec le journaliste Nicolas Beytout. Pour Nicolas Beytout, la confidentialité "totale" qui viserait à garantir aux Bilderbergers "une liberté de ton [là encore...] totale", est exigée "vis-à-vis des media". Et il précise : dans la mesure où "les sujets [abordés au cours de ces week-ends élitistes] portent plus à réflexion qu’à information, les media n’y trouvent pas, en général, leur compte".

Les media trouvent leur compte dans les conférences Bilderberg, puisque non seulement les sujets abordés sont traités par la presse lorsqu’ils font l’objet de débats officiels et médiatisés, mais encore parce que ces conférences accueillent chaque année plusieurs journalistes et patrons de rédactions. Mis devant cette contradiction, M. Beytout se garde de répondre clairement, et évoque l’utilité pour les "hommes de presse" de participer à ces réflexions "dans ce qu’ils peuvent ressentir de l’évolution des opinions". Tiens donc. S’il s’agit de rendre compte des états d’âme de l’opinion publique aux séminaristes prestigieux du groupe Bilderberg, ceux-ci pourraient pourtant lire les sondages et les articles que des journaux sérieux sont supposés fournir sur le sujet...

Le groupe Bilderberg ne cultive donc pas de confidentialité à l’égard de la presse : il n’a rien à cacher à celle-ci puisqu’elle est invitée aux débats. Il s’agit en réalité de faire observer par les media le respect d’une "confidentialité totale" vis-à-vis de leur public, c’est-à-dire vis-à-vis des citoyens.
Cette confidentialité partagée par la presse alimente le défi que pose ce "forum" à la démocratie. Il est probable que les gourous du groupe Bilderberg entendent conjurer le discrédit que pourrait jeter sur les institutions démocratiques l’existence au vu et au su des citoyens d’un type de forum aussi original, ce qui n’est pas signe d’une conscience tranquille dans le fond. Ulf Bjereld, professeur de sciences politiques à Göteborg, résume ainsi la situation : "des gens de pouvoir élaborent des consensus derrière des portes closes sur des enjeux politiques d’actualité". Des décisions politiques officielles peuvent être conditionnées ou prédéterminées par des ententes dont nous ignorons, en raison du secret qui les entoure, les véritables tenants et promoteurs.

En outre, bien qu’ils soient privés, chacun de ces grands rendez-vous annuels bénéficie des services de protection du pays qui l’accueille. Les gouvernements couvrent donc l’existence de ces rencontres secrètes. Les contribuables, qui ne bénéficient pas de la protection de l’armée ou des services secrets quand ils organisent un barbecue, financent la discrétion et la sécurité d’un séminaire select et underground où l’élite occidentale - c’est-à-dire "mondiale" - discute de l’avenir de la société à leur insu.
Mais qui, précisément, discute de l’avenir de la société à notre insu ?

L’Internationale Capitaliste

Nous avons déjà entrouvert la porte et pu apprécier la qualité de quelques personnes prises en pleine bilderbergerie. Ouvrons davantage. Il nous faut distinguer maintenant les figures permanentes du clan et les invités occasionnels.
Les grands cardinaux de ce conclave planétaire sont, pêle-mêle, des patrons de banques (Lazard Frères & Co., Barclays, Chase Manhattan Bank, Goldman Sachs, Deutsche Bank, Société générale de Belgique, UBS-Warburg, ex-Paribas), des administrateurs de groupes industriels (Unilever, Fiat, Daimler-Chrysler, Xerox Company, Lafarge, TotalFinaElf, etc.), plusieurs Commissaires européens (Mario Monti a siégé plusieurs années au comité directeur du Bilderberg), des responsables de grands instituts d’études (l’IFRI s’agissant de la France), un secrétaire général de l’OTAN, un dirigeant de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international, un célèbre criminel de guerre toujours en liberté et dont le calepin renferme les noms de plusieurs dictateurs et de patrons de la CIA, ou encore des hommes d’affaires si proches des milieux politiques que l’un d’eux a pu longtemps être considéré comme un "secrétaire d’Etat officieux" des Etats-Unis, une sorte d’"ambassadeur extraordinaire" de l’Amérique.

Riche d’une telle composition, le groupe Bilderberg aurait contribué au fil de ses cinq décennies de palabres "à instaurer le type de capitalisme que nous connaissons aujourd’hui et à solidariser entre elles les principales élites mondiales des affaires", comme l’explique le rédacteur en chef d’un journal suédois. En somme, le Bilderberg abrite des discussions sur des thèmes "d’intérêt général" menées par une caste aux "intérêts" éminemment particuliers.

Cette Internationale Capitaliste accueille en sus, dans le huis clos de ses jamborees annuels, des "personnalités influentes" sélectionnées avec soin et qu’on remplace tous les ans. Pour ces chanceux, l’honneur de recevoir une invitation au Bilderberg est la plupart du temps le signe d’une consécration prestigieuse dans leur carrière. On peut trouver cela puéril, mais c’est comme ça. "When you have scaled the Bilderberg, you are arrived", aurait conclu un article de "The Economist" publié dans les années 1980.
Outre des représentants de la presse et des media comme nous l’avons vu, figurent ainsi d’autres personnalités de la finance et représentants de firmes industrielles (Monsanto, Ford, Philips, Nestlé, etc.), des ministres européens en exercice, des sénateurs et secrétaires gouvernementaux nord-américains, des économistes, des responsables de partis politiques, etc.

Au chapitre politique, la France a été représentée ces dernières années par Hubert Védrine (1992), alors secrétaire général de la Présidence de la République ; Patrick Devedjian (1993), Laurent Fabius (1994), Pierre Lellouche (1996) ou encore Lionel Jospin (1996). Quatre décennies plus tôt, les discrets et puissants fondateurs du groupe Bilderberg invitaient à leur conférence inaugurale Antoine Pinay (droite) et Guy Mollet (socialiste). Côté anglo-saxon, retenons les participations de Bill Clinton, introduit dans le club en 1991 grâce aux soins de son ami Vernon Jordan, et probablement de Tony Blair en 1993 et en 1998. MM. Blair et Clinton, comme probablement d’autres personnalités politiques, auraient ainsi été briefés (par le sommet de l’élite financière et industrielle) peu de temps avant leur arrivée au pouvoir (soutenus par les financiers et les industriels).

Riche d’une telle clientèle, le groupe Bilderberg n’a-t-il pas les attributs qui feraient de lui l’un des principaux cercles où se pilotent consensuellement à la fois la construction européenne depuis ses débuts, et la globalisation dite libérale depuis la chute de l’empire soviétique ?

Bilderberg, et alors ?

Le groupe Bilderberg serait donc une sorte de groupe de pression. En quoi se distingue-t-il d’autres groupes de pression ? Cette interrogation peut être utile pour déterminer s’il mérite une médiatisation et justifierait une dénonciation particulière. Dépiautons la bête.

Par sa faculté à appâter vers sa sphère sociale (le nec plus ultra) et idéologique (libérale) des individus d’horizons supposés antagonistes, le groupe Bilderberg constitue un sommet des clubs aristocratiques où se nouent les connivences transversales.

Alors que les discours convenus décrivent une organisation en pans verticaux des appartenances politiques (droite, gauche, centre, extrêmes), les consensus s’élaborent bien souvent selon des modes horizontaux que formalisent divers réseaux ou clubs. En France, le "Siècle", l’ex-Fondation Saint-Simon, tel institut de recherches politiques ou même une simple chambre de commerce, sont autant de vecteurs de connivence entre droite classique, Parti socialiste, media et cercles d’affaires. Ils peuvent constituer à cet égard des exemples, à une échelle nationale, de ce qu’est, plus ou moins, le groupe Bilderberg. La singularité de ce dernier subsistant évidemment du point de vue de l’envergure (mondiale) et dans les aspects formels (pas d’existence juridique, clandestinité des rencontres, protection et complicité des pouvoirs publics, aucune formalisation des travaux).
Par sa manie de traiter des thèmes à la fois majeurs et variés de l’actualité politique mondiale et par les fonctions éminentes occupées par ses membres, le groupe Bilderberg exercerait une influence sur l’élaboration des politiques publiques.

Ce genre de rôle est également assumé par des lobbies autrement plus visibles. De nombreuses structures privées publient des rapports annuels (destinés à un lectorat spécifique), adressent des "recommandations" aux gouvernements sur leur politique intérieure, fournissent une expertise et des documents de travail aux institutions, concentrent leurs capacités de pression sur des débats législatifs, élaborent à huis clos les termes des futures négociations de traités relatifs au commerce, etc. Contrairement au groupe Bilderberg, les interventions de ces organes sont généralement plus localisées et plus sectorielles. Leurs travaux, souvent publiés, sont exploitables par la critique, tandis que ceux du groupe Bilderberg ne le sont pas. Enfin, ces différents organes sont structurellement extérieurs au pouvoir politique, tandis que le Bilderberg agrège à la fois des personnels politiques et des grands pontes du pouvoir privé.
Le groupe Bilderberg se situe en définitive au confluent de ces différentes catégories.

Sa singularité réside dans la synthèse globale et informelle qu’il constitue. D’une part, il serait identifiable à une sorte de clef de voûte de la hiérarchie des connivences. D’autre part, il jouerait un rôle de prescripteur informel, diffus, non démocratique, de la politique et de l’économie internationales, en exerçant une sorte de coordination partielle et implicite des acteurs de différents domaines. Il revêtirait plus ou moins les traits d’une sorte de conseil d’administration du monde, sans l’être formellement bien sûr.

Une chose est certaine : son modèle informel et flexible remplit un besoin qui n’est probablement pas satisfait par d’autres types de plates-formes. Sa longévité prouve en fait la pertinence et le succès de la formule. Des personnes extrêmement prises dans leur temps ne s’isoleraient pas du monde pour trois jours de travail, surtout des week-ends, s’il ne s’agissait pas d’obtenir des résultats ou d’en tirer quelque chose de profitable.

Source : Undercover n° 22 et le blog http://echanges.pagesperso-orange.fr/boyer.htm

La marche irrésistible du nouvel ordre mondial : L'Echec de la tour de Babel n'est pas fatal



Toutes les époques ont leur idéologie. En ce début du 20ème siècle, le seul débris qui surnage après un siècle chaotique et tragique, c'est le mondialisme. Dans l'esprit de ses promoteurs, bien au-delà d'une coopération mondiale nécessaire et légitime, il s'agit d'abattre toutes les cloisons, et d'abord nationales, afin d'aboutir d'emblée à ce fameux village global décrit par le sociologue canadien Herbert Marshall Mcluhan. Comme le dit Guy Sorman : Le monde est ma tribu. Le but est de créer de grands blocs géoéconomiques standardisés européens, nord-américains, sud-américains, asiatiques, etc., au sein desquels les nations seront broyées et dont la réunion constituera l'armature d'une gouvernante mondiale. Comme le rappelle Jacques Attali dans son ouvrage Dictionnaire du 20ème siècle : Après la mise en place d'institutions continentales européennes, apparaîtra peut-être l'urgente nécessité d'un gouvernement mondial. Ainsi, ces blocs corsetés par la même idéologie et dont les populations auront été au préalable alignées dans leur structure mentale sur les critères édictés au sommet, accoucheront d'une humanité unie, interchangeable et nomade. Cependant, l'aboutissement de ces ambitions longtemps prophétisées devra passer par des étapes bouleversant les structures politico-économiques des sociétés, qui ne seront pas sans conséquences militaires. Dans ces événements, la vie humaine comptera peu. D'ores et déjà, avec la mort probable de la Belgique, les réveils régionalistes en Espagne et en Italie, l'Europe de Bruxelles qui a programmé depuis longtemps la mise sous tutelle, sinon la destruction des nations, risque d'être exaucée dans ses entreprises au-delà de ses espérances. De leur côté, à travers le sanglant bourbier irakien, les Etats-Unis préparent activement la recomposition du Moyen-Orient... La tour de Babel tiendra-t-elle ?




mardi, octobre 05, 2010

Les temps de la fin


Par Samaël Aun Weor

Samaël Aun Weor (de son vrai nom Víctor Manuel Gómez Rodríguez), né le 6 mars 1917 à Bogotá et décédé le 24 décembre 1977 était le fondateur d’une secte gnostique (1).
Ce texte, antérieur aux hypothèses de Zecharia Sitchin, annonce l’approche d’une mystérieuse planète et une singulière conséquence de la fonte des glaces, le refroidissement climatique.

Une nuit, la plus pure, la plus silencieuse des nuits, Oramammé, profitant du sommeil de son corps, quitta son enveloppe corporelle et s’en alla dans les mondes supérieurs.

On trouve, au Mexique, un merveilleux cactus appelé peyotl. En mangeant cette plante, nous éveillons instantanément notre clairvoyance et nous pouvons sortir en corps astral avec pleine conscience. Il existe, en Amérique du sud, une autre plante nous permettant de sortir en astral : c’est le fameux yagué. Cette plante ne croît que dans les forêts de l’Amazonie ou dans les plaines de l’est.

Un monde s’approche de notre Terre

Ouramammé se rendit auprès de son gourou et le pria de lui enseigner ce qu’il adviendra aux temps de la fin. La conscience du vieux mystique se transforma et il eut alors une connaissance directe du futur. Entrant dans une salle, il annonça à l’auditoire la proximité d’un grand cataclysme. Le mystique parla avec une conscience prophétique ; il prédisait un grand choc des mondes. Un monde s’approche de notre Terre, et lorsque les hommes essaieront d’établir leur domination sur d’autres humanités planétaires, alors surviendra le grand et inévitable cataclysme. Ce sera la fin. Quand cette masse planétaire pénétrera dans l’atmosphère terrestre, elle s’embrasera et, en tombant sur notre Terre, elle incendiera notre monde, et tout ce qui est vivant sera consumé dans le grand brasier. Il y aura alors un tremblement de terre comme jamais il n’y en eut depuis qu’il y a des hommes sur la Terre.

Le Coran

Le vieux mystique prophétisait la grande tragédie qui s’en vient, qui est aux portes. Et il décrivait ce qui allait se passer en des termes analogues à ceux du Coran (Sourate LVI, versets 1 à 42, et 51 à 56) :

« Lorsque l’événement arrivera, il n’y aura pas une seule âme qui mette en doute son arrivée. L’événement abaissera les méchants et élèvera les vertueux. Lorsque la Terre sera ébranlée par un violent tremblement, que les montagnes voleront en éclats et deviendront comme la poussière dispersée de toutes parts ; lorsque vous, hommes, vous serez partagés en trois groupes, il y aura les hommes de la droite (les brebis) et les hommes de la gauche (les chevreaux), et les derniers (les élus) seront les premiers. Ceux-ci seront les plus rapprochés d’Allah. Ils habiteront le jardin des délices ; il y aura un grand nombre de ceux-ci parmi les peuples anciens, et un petit nombre seulement parmi les modernes. Ils se reposeront sur des sièges ornés d’or et de pierreries, installés à leur aise et placés face à face ; autour d’eux circuleront des jeunes gens éternellement jeunes qui leur présenteront des gobelets, des carafes et des coupes, remplis d’une boisson limpide et exquise qui ne leur causera nul mal de tête, ni étourdissement. Ils auront à profusion les fruits les plus délicieux, et ils se délecteront de la chair raffinée des oiseaux les plus précieux (2). Près d’eux seront les houris aux beaux yeux noirs, les beautés pareilles aux perles rares et inestimables. Telle sera la récompense de leurs œuvres. On n’y entendra ni discours frivoles, ni paroles criminelles ; on n’entendra que les paroles : Paix ! Paix !

« Les hommes de la droite (ah ! qu’ils seront heureux les hommes de la droite !) séjourneront parmi les arbres de lotus sans épines et les bananiers chargés de fruits du sommet jusqu’en bas, sous les ombrages qui s’étendront au loin, près d’une eau courante, au milieu de fruits en abondance que personne ne coupera et que tous auront la permission d’approcher ; et ils se reposeront sur des lits élevés. Nous avons créé les beautés du paradis dans une création à part ; nous avons conservé leur virginité ; chéries de leurs époux et d’un âge égal au leur, elles seront destinées aux hommes de la droite. Il y en aura un grand nombre parmi les anciens, et un bon nombre parmi les modernes.

« Et les hommes de la gauche (ah ! malheur aux hommes de la gauche) seront au milieu de vents pestilentiels et d’eaux bouillantes, dans l’obscurité d’une fumée noire… Vous, hommes égarés, qui avez traité nos révélations de mensonges, vous mangerez le fruit amer de Zakoum, vous vous en remplirez le ventre, puis vous boirez de l’eau bouillante, comme boit un chameau assoiffé. Tel sera leur festin, au jour de la rétribution. »

Babylone, la grande Prostituée de l’Apocalypse

Oramammé parlait, et les gens riaient de lui. Possédant la conscience du futur, le vieillard circula dans les rues d’une grande cité, annonçant les temps de la fin. Personne ne le croyait, tous se moquaient de lui.

Cette ville était Babylone la Grande, la mère de toutes les fornications et de toutes les abominations de la Terre.

Le vieux mystique, toujours en corps astral, pénétra dans un laboratoire scientifique. Il y aperçut un être géant étendu sur le sol. Ce géant, qui avait l’aspect d’un grand intellectuel, dormait, et les scientifiques extrayaient l’énergie atomique de son cerveau et de son cœur. Ce géant est le colosse atomique de notre monde terrestre. Il dort et veut s’éveiller. Les hommes de science redoutent son réveil, mais pourtant, à l’aide de certains instruments, ils extraient de son cerveau et de son cœur l’énergie atomique. Le vieil initié savait que si le colosse venait à s’éveiller, il détruirait les scientifiques et le monde entier. Les scientifiques seraient victimes de leur propre invention. Le vieillard comprenait cela, il en avait clairement conscience.

Oramammé déambula ensuite dans les rues de la grande ville – la grande Prostituée de l’Apocalypse, dont le nombre est 666 – et il eut la vision d’une haute tour de cristal qui s’élevait jusqu’au ciel. Cette orgueilleuse tour de fragile cristal menace les cieux étoilés. Cette tour, qui est une trahison envers l’éternel, représente la science matérialiste, qui hait Dieu. Le mystique vit, à l’intérieur de cette tour creuse faite de fragile cristal, de merveilleux avions-fusées qui montaient et descendaient ; des avions-fusées capables d’atteindre la lune et les autres mondes habités de notre système solaire. Cette tour sera bientôt mise en pièces. L’espèce humaine est pleine de présomption et d’orgueil, elle attire sur elle la catastrophe.

Explosions nucléaires

Il se produisit alors une chose terrible : le colosse atomique se réveilla et le vieil homme vit des choses qui dépassaient en horreur tout ce que l’on peut concevoir. Les couches supérieures de l’atmosphère terrestre furent profondément altérées par les explosions atomiques, et il y eut de formidables tremblements de terre et d’épouvantables raz-de-marée. Les villes s’écroulèrent comme des châteaux de cartes et des vagues monstreuses, comme jamais on n’en avait vues, battaient les côtes dans un fracas d’enfer et submergeaient les terres. Il n’y avait partout que des lamentations, faim, misère, guerres atomiques et maladies horribles causées par la radioactivité. Et tandis que le mystique contemplait cette scène, une planète s’approcha de la Terre et, en heurtant notre globe, enflamma tout ce qui était vivant, et il se produisit un tremblement de terre comme jamais il n’y en eut depuis qu’il existe des hommes sur la Terre. Ce fut la fin. Le vieux mystique, regardant toujours dans le futur, vit entre autres deux Maîtres aider les justes à échapper au désastre mondial. Puis il vit surgir une nouvelle terre, du fond de la mer, et apparaître un ciel nouveau. C’est sur cette terre nouvelle que demeurera la future grande Race-racine, appelée la Race Koradhi. Les justes seront secrètement sauvés avant le cataclysme final.

Extraterrestres

Une autre nuit, le vieil initié vit une multitude d’êtres humains entrer dans les grandes villes ; les hommes de Vénus, de Mercure et de Mars. Les vénusiens étaient en tête du défilé. Ils avaient mis leurs disques volants sur nos camions. Ils avaient un beau visage et étaient de petite taille. Les mercuriens étaient un peu plus grands et ils possédaient une grande sagesse doublée d’un vaste savoir. Les martiens étaient de la même taille à peu près que la nôtre, mais leur sagesse n’égalait pas celle des mercuriens (ils étaient à un stade différent d’éveil, c’est tout). Le mystique comprit alors qu’avant la catastrophe finale, nous serons visités officiellement par d’autres humanités planétaires qui nous avertiront très sérieusement. Si nous n’obéissons pas, alors ce sera la fin, mais on nous accordera l’opportunité d’écouter « la loi et l’ordre ». L’homme de la Terre, hélas ! n’écoutera pas et il sera passé au fil de l’épée de la Justice cosmique. Les hommes se sont lancés à la conquête de l’espace. ils ont déjà mis le pied sur la Lune. Chaque pas que nous faisons dans la conquête de l’espace nous rapproche de la fin. Les bêtes humaines n’ont pas le droit de faire la conquête des mondes planétaires, encore moins d’exercer une domination sur les humanités de ces planètes.

Lorsque l’homme terrestre sera venu à bout de la fornication et de l’adultère, lorsqu’il se sera humilié devant l’Eternel, il aura alors réellement gagné le droit à la navigation interplanétaire. Mais l’homme veut s’en emparer par la violence, et le résulta sera la chute de la Tour de Babel avec laquelle, aujourd’hui comme hier, il menace le ciel étoilé. L’humanité sera une tour foudroyée.

De grands bouleversements

Les événements à venir frapperont durement la catholicité, et le clergé catholique souffrira beaucoup. L’être humain découvrira bientôt certaines formes de vie sur la face invisible de la Lune. On découvrira aussi que la Lune est riche en pétrole. La guerre entre l’Est et l’Ouest est inévitable. Il y aura une guerre nucléaire, on se battra sur la terre, sur l’eau, sous l’eau et dans les airs… Les armées orientales envahiront l’Amérique du Nord par mer et par le Détroit de Béring. Les Etats-Unis seront vaincus et New York sera réduite en cendres dans très peu de temps. Les explosions atomiques altéreront la couche supérieure de l’atmosphère terrestre qui ne pourra plus filtrer les rayons solaires et le Soleil nous apparaîtra noir ; la Lune sera rouge comme sang car elle « appartiendra » aux Soviétiques. Ainsi s’accomplira tout ce que le Christ a annoncé pour la fin des temps. Ce moment est proche et nous y sommes ! Des pluies torrentielles causeront partout de graves inondations. La glace des pôles a déjà commencé à fondre ; le dégel de la calotte polaire apportera du froid et produira également de terribles inondations. Les explosions atomiques précipiteront ce processus de dégel. Le Vatican est sur le point d’être détruit. Toutes les conférences de paix et tous les arrangements diplomatiques échoueront. Tous les pays seront secoués par de violents tremblements de terre. La planète qui s’approche de notre globe provoquera le déplacement de l’axe terrestre, qui se verticalisera. Nous serons alors témoins de scènes dantesques. Lorsque cette gigantesque masse karmique sera à proximité de la Terre, tout le monde la verra, et l’homme enverra alors sur la Lune une merveilleuse fusée habitée par la gent scientifique ; cet énorme bolide karmique apportera la mort et la désolation, et les pervers de ce siècle rouleront à l’abîme.

La Russie et les Etats-Unis ne pourront s’accorder, et finiront par se faire la guerre et se détruiront. En 1962 a commencé une Ere nouvelle, l’Ere du Verseau. L’arrivée de cette Ere nouvelle signifie l’avènement du Christ et la chute de cette grande Babylone… La mort de cette race perverse et un cataclysme effroyable.

Mais cette fois les justes ne paieront pas pour les pécheurs. Cela s’est produit déjà une fois, mais c’est fini, ce temps est révolu. Un monde qui a osé crucifier le Christ est un monde déchu, dépravé. Ce monde sera détruit. Il ne peut en être autrement. Mais les justes seront sauvés secrètement. La future Race-Racine sortira de ces justes épargnés.

Il y aura un ciel nouveau et de nouvelles terres pour les justes. Les justes, ce sont les chastes. Quiconque répand son sémen, même s’il est marié, est par le fait même un violateur de la Loi, un fornicateur. Ce qui attend les fornicateurs, c’est l’Abîme et la « deuxième mort ». C’est la Loi.

Que les gnostiques se préparent pour la grande catastrophe qui s’en vient. Quand au jour et à l’heure où cela arrivera, personne ne les connaît, personne que le Père… Mais c’est aux portes, il n’y a pas de doute là-dessus !…

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(2) L'auteur des sourates utilise un langage symbolique. « Les sept sens ésotériques du Coran » http://dodecalogie-appliquee.wifeo.com/-sens-esoteriques-de-la-sourate-leclatement-de-la-lune-dans-le-coran.php

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